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Ce dosage s'effectue au moyen d'une solution d'iode dans Fiodure de potassium, renfermant 13 grammes d'iode par litre, 1 centimètre cube de cette solution correspond à :

0800135 d'acide cyanhydrique.

Le dosage comprend les opérations suivantes : légère alcalinisation par la potasse du liquide distillé (en présence d'un fragment de papier tournesol qu'on laisse dans le liquide) téacidulation par l'eau de Seltz ou le gaz carbonique, et titrage par l'iode jusqu'à coloration jaune du liquide à titrer. Il se pourrait que le produit recueilli lors de la deuxième phase de la distillation fùt déjà jaunâtre avant toute adition d'iode; il faudrait dans ce cas opérer le titrage en présence d'empois d'amiden (1).

Il serait intéressant d'essayer d'appliquer, comme nous avons l'intention de le faire, au dosage de l'acide cyanhydrique des légumi-. neuses cyanogénétiques, le procédé de déplacement à froid par un courant d'air réglé, institué dernièrement par M. CHELLE (2). Peut-être obtiendra-t-on des résultats plus réguliers.

Les dosages de l'acide cyanhydrique dégagés par les graines de lin, effectués par M. BOULIGAUD au Laboratoire de Toxicologie, sur les prises d'essai de 10 grammes, et en suivant pour le reste les indications ci-dessus, sont rassemblés dans ce tableau :

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(1) Il est bon de consacrer une partie aliquote des liquides pour caractériser l'acide cyanhydrique par la réaction du bleu de Prusse.

Pour réduire les volumes des liquides sur lesquels on effectue les dosages par l'iode, ce qui est préférable lorsqu'il s'agit de produits ne donnant que de très faibles doses d'acide cyanhydrique, on soumettra chacun des liquides recueillis an cours des deux phases de la distillation, à une distillation nouvelle, ou l'on recueillera le tier, et on effectuera ainsi le osage de l'acide cyanhyd:ique dans des solutions plus concentrées.

(2) C. R.. A. Sciences, octobre, novembre 1919. .

Ces proportions d'acide cyanhydrique, sont, même pour les variétés de lin indigènes, voisines de celles que fournissent les haricots de Birmanie dont l'introduction sur nos marchés est formellement interdite lorsque la proportion d'acide cyanhydrique qu'ils sont susceptibles de donner dépasse: 0,020 °。.

Encore cette tolérance est-elle trop large, et sur notre avis, la Société des Chimistes-Experts a proposé de la limiter à 0,010 p. 100, ce qui revient à exclure les haricots de Birmanie et à ne tolérer, comme haricots cyanhydriques, que les variétés blanches du Cap ou de Madagascar.

On pouvait prévoir par suite de l'insolubilité de la linamarine dans l'huile, que les tourteaux de lin seraient encore plus riches en glucoside que les graines; c'est ce que nous avons constaté. Les tourteaux de lin obtenus directement par compression, libèrent presque deux fois plus d'acide cyanhydrique que les graines; c'està-dire une proportion égale à celle des variétés des haricots cyanhydriques dont l'importation en France est précisément interdite. Voici les résultats de nos analyses de tourteaux de lin :

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Il est donc nécessaire de compléter la législation existante et d'étendre aux tourteaux de lin que l'on fabrique en abondance chez nous, les prescriptions concernant les aliments pouvant donner une dose excessive d'acide cyanhydrique.

Il suffirait de généraliser les termes des règlements établis, et ne pas tolérer dans l'alimentation, des substances susceptibles de dégager en totalité plus de:

0,01 d'acide cyanhydrique %,

(dont les 2/3 par simple macération aqueuse).

Bien qu'il soit dit que l'acide cyanhydrique ne s'accumule pas dans l'organisme, il semble bien que son absorption continuelle et quotidienne par l'homme à doses de quelques milligrammes, produit des troubles fonctionnels digestifs ou nerveux, de la somnolence, de l'affaiblissement.

Peut-être des doses dépassant quelques centigrammes ont-elles sur les chevaux le même effet.

li s'agit dans ce qui précède des tourteaux bruts. Sans doute ainsi qu'on nous l'a fait observer; par macération aqueuse prolongée

(1) Nous devons ces échantillons à l'obligeance de MM. E. Roux et SCHRIBAUX.

des pulpes et évaporation, pourrait-on obtenir des tourleaux exempts d'acide cyanhydrique; mais un contrôle de la denrée n'en restera pas moins indispensable.

Conclusions

Voici en résumé les conclusions que nous proposons à la Société des Chimistes-Experts.

Les tourteaux bruts de lin constituent, par suite de la présence de la linamarine glucoside cyanhydrique identique à la phaséolunatine, pour les animaux, un aliment tout au moins aussi suspect que les haricots cyanhydriques visés par les décrets de 1906 et de 1912.

L'emploi alimentaire des tourteaux de lin fournissant, en totalité plus de 200 milligrammes d'acide cyanhydrique par kilogramme doit donc être désormais interdit.

Aux prescriptions diverses on pourrait finalement substituer la suivante:

Sont interdits pour l'alimentation en général : les graines, les racines, les tourteaux, les produits farineux cyanhydriques pouvant libérer plus de 0,01 % d'acide prussique.

Toutefois lorsqu'il s'agit de denrées uniquement destinées à l'alimentation des animaux comme les tourteaux de lin, la tolérance sera de 0,02 %.

LES TOURTEAUX CYANHYDRIQUES

Par M. BARISHAC, Ingénieur Chimiste, Licencié ès-Sciences ·

M. KOHN-ABREST a indiqué dans le compte rendu de ses très intéressantes recherches sur la toxicité des graines et tourteaux de lin que l'acide cyanhydrique, formé dans le dédoublement des glucosides ne se dégagea t pas en totalité par macération dans l'eau. Il a signalé notamment que la pâte obtenue en mélangeant de tòurteaux ou graines de lin réduits en farine à de l'eau, le tout maintenu à la température optima, puis soumise à la distillation en milieu acidulé par HCl, n'était pas suffisante pour provoquer cette hydrolyse. Seul l'entraînement par la vapeur d'eau en présence d'un grand excès d'acide chlorhydri :ue rendait le dédoublement total.

Nous ne croyons pas que, physiologiquement, les tourteaux de lin renfermant des quantités pouvant atteindre 250 mmg. environ d'acide cyanhydrique à l'état de glucosides soient toxiques.

Nous rappellerons les faits suivants dont l'analogie avec les recherches de M. KOHN-ABREST mérite d'être soulignée :

Il y a quelques années, nous étions chargés d'une étude industrielle sur le dédoublement de l'amygdaline par l'émulsine en vue de l'obtention de la benzaldehyde ou essence d'amandes amères naturelle.

Comme on le sait, l'opération s'effectue industriellement en faisant macérer dans un alambic, à la température de 35 à 40° environ, une partie de tourleaux de noyaux d'abricots ou d'amandes amères (débarrassés d'huile par pression) avec 3 parties d'eau. Au bout de quelques heures, on entraîne par un courant de vapeur la benzaldéhyde formée. La distillation est arrêtée lorsque les vapeurs qui se condensent ne renferment plus aucune trace de benzaldehyde et d'HCAz. L'usine disposait donc d'une certaine quantité de résidus de distillation composés de 75 à 70 % d'eau et de 25 à 30 % de tourteaux de novaux d'abricots ou d'amandes amères. Cette pâte était cédée à un éleveur qui en alimentait partiellement ses bovidés depuis 15 ans en leur en donnant une ration quotidienne et régulière de 7 à 9 kgs par jour, soit 2 kg, 5 environ de tourteaux secs. Jamais il n'avait observé de troubles chez les animaux. Bien au contraire, il prétendait que la sécrétion lactée paraissait plus abondante. Or, ces résidus que nous contrôlions fréquemment de crainte qu'ils ne puissent élre toxiques renfermaient cependant de l'amygdaline non dédoublée. La distillation avec un excès d'acide chlorhydrique permettait de retrouver dans le distillat des proportions dépassant fréquemment 250 et 300 mmg. pour cent d'acide cyanhydrique rapporté au poids du tourteau sec, c'est-à-dire sensiblement plus élevées que les chiffres trouvés dans les graines de lin par M. KOHN-Abrest.

Il est donc vraisemblable de penser que les glucosides cyanogénétiques contenus dans ces tourteaux, soumis à l'action de l'eau et de la vapeur doivent traverser le tube digestif des animaux sans se dédoubler.

Il doit en être de même des tourteaux de lin. Rappelons en effet très brièvement comment ils sont obtenus:

Les graines de lin, finement broyées subissent une première pression, le tourteau résiduel obtenu est réduit en farine, puis largement mouillé par ingestion de vapeur d'eau ; la vapeur se condense dans cette farine constamment malaxée. L'eau en est ensuite chassée par chauffage dans u appareil appelé fourneau et les produits des échés sont ensuite soumis à une nouvel e acuon des presses hydrauliques. On répète souvent une deuxième fois l'opération de broyage suivi de mouillage à la vapeur et de séchage afin d'extraire encore par piession une certaine quantité d'huile.

Ces traitements doivent provoquer très certainement un dédoublement partiel des glucosides et l'action de la chaleur s'ajoutant à celle de l'eau doit rendre pratiquement nulle toute propriété toxique bien que la distillation en présence d'un grand excès d'HCl révèle les proportions d'acide cyanhydrique indiquées par M. KOHN-ABREST.

Nous avons pu constater nous-mêmes qu'à la dose de 4 kgs par jour pendant dix jours, des tourteaux de lin du Maroc et de lin du pays n'avaient provoqué aucun trouble intestinal chez des bœufs. L'éleveur en donnait aux animaux de son cheptel depuis de longues années déjà.

Nous ajouterons que les agriculteurs et éleveurs ont apprécié

depuis longtemps les qualités des tourteaux de lin pur; les prix commerciaux de ces tourteaux, toujours plus élevés de 30 à 35 °/° 'que ceux des autres résidus de graines oléagineuses en sont une preuve évidente. Les éleveurs prétendent même qu'il est peut-être le seul tourteau fabriqué industriellement que l'on puisse donner au bétail avec le minimum de surveillance. Il ne nous paraît pas qu'il soit vraiment nécessaire de surveiller, ni de réglementer la vente de ces tourteaux.

FALSIFICATION DE LA GOMME ADRAGANTE PULVERISÉE PAR LA GOMME ARABIQUE

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Par M. L. THEVENON, Chimiste-Analyste ale l'Institut Pasteur,

La gomme adragante pulvérisée, très employée dans l'industrie : apprêts, produits pharmaceutiques, etc. ayant atteint un prix élevé, est souvent fraudée par l'addition de poudre de gomme arabique.

En se basant sur la propriété que possède la gomme arabique de renfermer plusieurs diastases (1° oxydase; 2° peroxydase; 3° diastase hydrolysante) tandis que la gomme adragante en est absolument dépourvue, il est possible de les différencier et de caractériser la poudre de gomme arabique, ajoutée frauduleusement, au moyen d'un réactif très sensible des oxydases:

Pyramidon.
Eau distillée

qui donne une coloration bleue violacée.

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2 grs. 50.cmc.

Technique. Pour effectuer cette recherche, on additionne 20 cmc. de mucilage, préparé avec le produit à examiner et contenu dans un tube de NESSLER, avec la même quantité du Réactif Pyramidon, puis on ajoute 10 gouttes d'H202 à 12 vol.

Après agitation prolongée, et suivant la proportion plus ou moins grande de gomme arabique, il se développe au bout d'un temps variant entre 5 minutes et une 1/2 heure une teinte bleue violacée que l'on perçoit distinctement en examinant le tube placé devant un fond blanc.

Pour mieux apprécier la coloration produite, il convient d'opposer un tube témoin renfermant une solution de gomme adragante pure, additionnée du Réactif et d'eau oxygénée.

Ce procédé de recherche permet de déceler ainsi 1/20 de gomme arabique.

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