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Non loin des rochers de l'Atlas,

Au milieu des déserts où cent tribus errantes Promènent au hasard leurs chameaux et leurs tentes,

Un jour, certain enfant précipitait ses pas.

C'était le jeune fils de quelque musulmane

Qui s'en allait en caravane.

Quand sa mère dormait, il courait le pays.
Dans un ravin profond, loin de l'aride plaine,
Notre enfant trouve une fontaine,

Auprès un beau dattier tout couvert de ses fruits.
O quel bonheur ! dit-il, ces dattes, cette eau claire,
M'appartiennent; sans moi, dans ce lieu solitaire,
Ces trésors cachés, inconnus,

Demeuraient à jamais perdus.

Je les ai découverts, ils sont ma récompense.
Parlant ainsi, l'enfant vers le dattier s'élance,
Et jusqu'à son sommet tâche de se hisser.

L'entreprise était périlleuse;

L'écorce tantôt nue, et fantôt raboteuse,

Lui déchirait les mains ou les faisait glisser.
Deux fois il retomba; mais, d'une ardeur nouvelle,
Il recommence de plus belle,

Et parvient enfin, haletant,
A ces fruits qu'il désirait tant.

Il se jette alors sur les dattes,

Se tenant d'une main, de l'autre fourrageant,

Et mangeant

Sans choisir les plus délicates.
Tout-à-coup voilà notre enfant

Qui réfléchit et qui descend,
Il court chercher sa bonne mère,
Prend avec lui son jeune frère,

Les conduit au dattier. Le cadet incliné,

S'appuyant au tronc qu'il embrasse,

Présente son dos à l'aîné;

L'autre y monte, et de cette place,

Libre de ses deux bras, sans efforts, sans danger,
Cueille et jette les fruits; la mère les ramasse,
Puis sur un linge blanc prend soin de les ranger..
La récolte achevée, et la nappe étant mise,
Les deux frères tranquillement,

Souriant à leur mère au milieu d'eux assise,

Viennent au bord de l'eau faire un repas charmant.

Dela société ceci nous peint l'image:

Je ne connais de biens que ceux que l'on partage;

Coeurs dignes de sentir le prix de l'amitié,

Retenez cet ancien adage :

Le tout ne vaut pas la moitié.

FIN DU PREMIER LIVRE.

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LIVRE DEUZIÈME.

FABLE I.

La Mère, l'Enfant et les Sarigues *.

A MADAME DE LA BRICHE.

Vous de qui les attraits, la modeste douceur,
Savent tout obtenir et n'osent rien prétendre,
Vous que l'on ne peut voir sans devenir plus tendre,

Et qu'on ne peut aimer sans devenir meilleur,

Je vous respecte trop pour parler de vos charmes,
De vos talents, de votre esprit.....

Vous aviez déjà peur : bannissez vos alarmes,

C'est de vos vertus qu'il s'agit.

Je veux peindre en mes vers des mères le modèle,

Le Sarigue, animal peu connu parmi nous,

*Espèce de Renard du Pérou. (Buffon, Hist. nat.)

1

Mais dont les soins touchants et doux, ཨབྷིནྟཱིདཔཉྩཝཏྟཱ ཨུཊྛིཾ

Dont la tendresse maternelle,

Seront de quelque prix pour vous.onkagub alt

Le fond du conte est véritable:

Buffon m'en est garant ; qui pourrait en douter? I D'ailleurs tout dans ce genre a droit it d'être croyable

Lorsque c'est devant vous qu'on peut le raconter.e

Maman, disait un jour à la plus tendre Mère
Un Enfant péruvien, sur ses genoux assis,
Quel est cet animal qui, dans cette bruyère,

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Se promène avec ses petits?

Il ressemble au renard. Mon fils, répondit-elle,

Du Sarigue c'est la femelle

Nulle mère pour ses enfants

N'eut jamais plus d'amour, plus de soins vigilants.

La nature a

youln seconder sa tendresse,

Et lui fit près de l'estomac

Une poche profonde, une espèce de sac

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Où ses petits, quand un danger les presse, roubetal
Vont mettre à couvert leur faiblesse ir savÁ
Fais du bruit, tu verras ce qu'ils vont devenir.

L'Enfant frappe des mains, la Sarigue attentivere he wa

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Se dresse, et, d'une voix plaintivenom robul I Jette un cri; les petits aussitôt d'accourir

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Et de s'élancer vers la Mère, Apo "Simon! »A En cherchant dans son sein leur retraite ordinaire,

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