Jusqu'ici la législation italienne paraît calquée à peu près sur la législation française, et cependant elle en diffère essentiellement d'une part par le sens qu'il convient d'attribuer au droit à l'ancienneté, d'autre part par les séries des garanties particulières qui entourent les propositions d'avancement. En effet, la loi de 1853 porte à son article 1er que la condition essentielle à tout avancement est l'aptitude au grade supérieur, d'où il suit que la constatation préalable de la capacité est une condition nécessaire de l'avancement, même à l'ancienneté. Dans chaque corps, une commission présidée par le chef de corps et composée de tous les officiers des grades supérieurs à celui de l'officier dont il s'agit, est appelée à établir des feuilles individuelles faisant connaître si l'officier est apte à avancer extraordinairement, apte à avancer à l'ancienneté, ou inapte à tout avancement. Ces mêmes commissions sout chargées d'établir des listes de proposition tant à l'ancienneté qu'au choix, avec cette réserve qu'aussitôt entrés dans le premier tiers des officiers de leur grade dans leur arme, les candidats au choix, dans un grade quelconque, sont rangés entre eux d'après leur ancienneté. Ainsi, d'une part, on exclut formellement de l'avancement les incapables; d'autre part, on ne laisse pas à un seul homme le soin d'exprimer un jugement pouvant influer sur la carrière de l'officier, et enfin on restreint considérablement les rivalités, les jalousies ou les intrigues. Mais il y a mieux encore. Pour compléter les garanties qui précèdent, les lieutenants et capitaines d'infanterie et de cavalerie reconnus par les commissions susceptibles d'un avancement ordinaire sont appelés, au fur et à mesure que leur ancienneté les fait approcher de la tête de liste, à subir à Rome un examen de capacité devant une commission spéciale. N'est-ce pas dans le sens des institutions italiennes que l'on pourrait retoucher avee prudence notre législation française. IV. ANGLETERRE. L'ordonnance royale du 20 juillet 1874, qui a supprimé le système de l'achat des grades, a fait une révolution radicale dans les institutions militaires anglaises. Cette ordonnance fondamentale a été un peu modifiée par celle du 2 avril 1874 et complétée par l'ordre général du commandant en chef en date du 25 mai 1872. Actuellement les commissions de sous-lieutenant sont données : 1° à diverses catégories de jeunes gens justifiant, par des examens de leur instruction générale et de leur capacité, et àgés (suivant les catégories) de Elle ne comprend comme capitaines que ceux du bataillon de l'officier et ils n'ont que voix consultative. dix-sept à vingt et un ans; 2 parmi les sous-officiers proposés pour l'avancement. A la suite du concours ouvert aux jeunes gens du premier groupe, les candidats sont nommés sous-lieutenants au fur et à mesure des vacances. Mais ils ne sont pas de suite affectés à un régiment; ils rejoignent l'école militaire de Sandhurst pour y suivre, pendant un an, un cours d'études militaires en qualité d'élèves. Ce cours terminé, ils sont attachés au régiment où il y a des vacances de leur grade. Les candidats qui, faute de vacances, ne peuvent pas être immédiatement promus sous-lieutenants, rejoignent l'école militaire de Sandhurst en qualité d'élève et peuvent être nommés pendant la durée des cours. Quant aux sous-officiers qui aspirent au grade de sous-lieutenant, ils doivent être pourvus d'un certificat d'études de première classe, et d'un autre certificat délivré par une commission militaire, après un examen professionnel. La loi ne précise pas la part qui revient à l'un et à l'autre des deux groupes dans le recrutement du grade de sous-lieutenant. Il est à remarquer d'ailleurs qu'en Angleterre, les services pour l'avancement et la retraite comptent de la date de la commission de lieutenant. C'est pour ce motif que l'on antidate, dans certains cas, cette nomination de six mois (pour quelques-uns même de deux ans), suivant la conduite ou le mérite de l'officier. (A suivre.) Société des officiers de la Confédération suisse SECTION VAUDOISE Conformément à l'article 4 du règlement, le Comité a fixé au dimanche 25 août prochain l'assemblée générale annuelle de la section vaudoise. Elle se réunira à Aigle, dans la salle du Collége, à 9 heures du matin. L'assemblée générale sera précédée d'une reconnaissance des passages de montagne qui mettent en communication la vallée de la Sarine et les Ormonts avec le littoral du lac Léman et la vallée du Rhône inférieur. Cette reconnaissance aura lieu le samedi 24 août. Voici comment elle a été organisée : Les colonnes chargées chacune de l'étude d'un passage, sont au nombre de six. Elles se sont réparti ces études comme suit: Première colonne. Sous-section de Moudon. major Jordan. Président M. le a) De Bulle, par Semsales, à Châtel-St-Denis, puis, par Blonay, à Cla rens. b) De Bulle, par Albeuve, à Châtel-St-Denis et Vevey. Rendez-vous à Bulle le vendredi soir. Organisation des deux groupes chargés de la reconnaissance des deux passages. Coucher à Bulle et Albeuve. Le trajet de Bulle à Albeuve peut être fait en voiture. Le 24, diner à Châtel-St-Denis. Deuxième colonne. Sous-section de Sainte-Croix. M. le 1er lieutenant Ernest Paillard. De Montbovon à Montreux, par Allière et le col de Jaman. Président : Les officiers de cette colonne se réuniront le vendredi soir à Bulle d'où ils pourront se faire transporter en voiture à Montbovon. Diner le 24 aux Avants. Dès les Avants, la colonne se scindera en deux groupes: l'un descendra par Sonzier et Chernex, le second par le Pont-de-Pierre et Glion, sur Montreux. Troisième colonne. du Pays-d'Enhaut. Sous-section d'Yverdon-Grandson et officiers Président: M. le colonel de Guimps. De Château-d'Ex à Villeneuve et à Aigle par les cols de Chaude et d'Ayerne et par le passage dit Pierre du Mouette et le Sépey. Rendez-vous aux Moulins, le samedi de grand matin. La colonne se munira de vivres et prendra, si besoin est, des guides civils lesquels seront payés par la section. Il sera tenu compte dans le règlement de la marche des colonnes de la nécessité de se trouver à Aigle le samedi dans la soirée ou, au plus tard, le dimanche, à 8 heures du matin. Les lieux de rendez-vous indiqués plus bas ne sont pas obligatoires pour les colonnes et ne sont indiqués qu'à titre de renseignement. Les présidents des sous-sections informeront aussitôt que possible, et en tout cas avant le 17 août, le président du Comité cantonal des mesures qui auront été prises par elles en exécution de la présente circulaire. Ils lui communiqueront notamment les noms du chef de la colonne, des sous-chefs et rapporteurs, ainsi que le nombre approximatif des officiers qui composent la colonne. Les chefs de colonne communiqueront le vendredi 23 août au soir, par dépêche télégraphique, à M. le capitaine Pelet, à Château-d'Ex, . l'effectif de leurs colonnes. A la Jointe, sur l'Hongrin, la colonne se divisera en trois groupes. Le groupe de droite passera le col de Chaude et descendra par la vallée de la Tinière sur Villeneuve. Le groupe du centre passera le col d'Ayerne et descendra sur Aigle par Corbeyrier et Yvorne. Le groupe de gauche passera par Pierre du Mouette, à Orient de Famelon, pour se rendre à Sépey et de là à Aigle. Quatrième colonne. - Sous-section de Morges. capitaine G. Monod, à Mont de Vaux s. Morges. De Château-d'Ex à Aigle par les Mosses. Président : M. le Réunion aux Moulins, diner à la Comballaz ou au Sépey. Cinquième colonne. Sous-section de Lausanne. - Président : M. le lieutenant-colonel Paquier. De Gsteig (Châtelet) à Aigle, par le col du Pillon. Départ de Lausanne le 23 par l'express de 1 h. 27 minutes pour Bulle. Poste de Bulle à Gessenay. Coucher à Gsteig. Dîner le 24 à Plan les Iles. Du Sépey, descente en char sur Aigle. Reconnaissance de la Route du Pillon et des Ormonts-dessus au Sépey. Sixième colonne. Sous-section de Vevey. Officiers d'Aigle et de Vevey. Président : M. le 1er lieutenant de Vallière. Des Ormonts-dessus à Ollon et Bex par la Croix d'Arpille. Réunion à Plan les Iles. A Arveyes la colonne se divise en deux groupes, celui de droite étudiera la route qui conduit à Ollon par Chesières, celle de gauche la route de Gryon à Bex. Rapports. Cartes. Tenue. Les rapports de reconnaissance seront remis par les chefs de colonne au Président du comité cantonal, le dimanche matin, à Aigle, à l'ouverture de l'assemblée générale. Les rapports porteront spécialement sur la nature, l'état et les conditions des voies de communications parcourues, la reconnaissance ayant un caractère plutôt topographique que tactique. Les rapports seront rédigés dans un style militaire et concis. Ils contiendront tous les renseignements qu'il aura été possible de recueillir sur les points suivants : routes, chemins, sentiers, leur direction, largeur, pente, nature de la chaussée, viabilité pour les différentes armes, ponts, voies de communication parallèles ou transversales, nature du terrain parcouru, lieux habités, ressources, écuries, logements, emplacement de halte et de bivouac. Principales positions, défilés, cours d'eau, points où les routes peuvent être détruites facilement. Temps nécessaire aux différentes armes et unités d'infanterie pour parcourir la route reconnue. Les rapports seront rédigés suivant le formulaire ci-joint. Le comité recommande aux officiers l'emploi des cartes suivantes : 1° Feuille XVII de la carte Dufour à 1/100000 2° Feuille III de la carte réduite à 1/50000 3o Pour la colonne No 1, carte des Alpes fribourgeoises publiée par le Club alpin. 4° Pour la colonne N° 6, carte du massif du Muveran, publiée par la même société. Tenue pour la reconnaissance : casquette et vareuse. Assemblée générale à Aigle, le dimanche 25 août. A 9 heures précises du matin : Assemblée générale de la section au collége d'Aigle. ORDRE DU JOUR : 10 Inscription des nouveaux membres. 20 Rapport du Comité sur l'activité de la section. 3o Rapport du Jury sur les travaux de concours. 4o Lecture des rapports sur la reconnaissance de la veille. 5° Propositions individuelles. A 121, heures : diner à l'hôtel des Bains. La tenue pour l'assemblée générale d'Aigle est la tenue de service avec casquette. VIENT DE PARAITRE: ANNUAIRE MILITAIRE SUISSE Deuxième année. Traduit de l'allemand par le capitaine A. Salquin, secrétaire au Département militaire suisse. Prix élégamment relié, fr. 2. En vente chez tous les libraires et chez l'éditeur K. J. Wyss à Berne. Vient de paraitre : A Paris, chez TANERA; à Lausanne, chez B. BENDA, éditeurs GUERRE D'ORIENT EN 1876-1877 par Ferdinand LECOMTE, colonel-divisionnaire suisse. Tome IIme, 1re partie, in-8° avec 3 cartes, dont un plan détaillé des positions de Plevna. Prix: 3 francs. LAUSANNE. IMPRIMERIE ADRIEN BORGEAUD, CITÉ-DERRIÈRE, 26. SOMMAIRE. Lausanne, le 2 Septembre 1878. XXIII® Année Rassemblement de troupes de la IIe Division. Ordres de division no 1, p. 369; no 7, p. 370; Plan d'instruction de la compagnie d'administration, p. 37; Service de campagne, p. 375; Instruction vétérinaire, p. 376. Causerie militaire, p. 379. Bibliographie, p. 381. Nouvelles et chronique, p. 382. Annonces, p. 384. RASSEMBLEMENT DE TROUPES DE 1878. Ordre de division n° 1. OFFICIERS, SOUS-OFFICIERS ET SOLDATS ! Vous êtes appelés à faire, sous mon commandement, le rassemblement de troupes de 1878, avec service de campagne pendant plusieurs jours et avec le concours de troupes de la IIIe division pour ce service. Nous continuons ainsi la série des exercices ouverte l'an dernier par la Ve division et auxquels chaque année une des huit divisions de l'armée fédérale doit prendre part, en vertu de l'Organisation militaire de 1874. Par suite de notre état encore transitoire, ce rassemblement aura lieu sans que la IIe division ait passé par la série régulière des exercices préparatoires de régiments et de brigades. Cette circonstance rend plus difficile la tàche qui nous est dévolue, mais elle est aussi une preuve de la haute confiance du Conseil fédéral dans nos aptitudes et dans notre zèle. J'ai l'espoir que tous nous nous montrerons dignes de cette confiance et que nous redoublerons d'efforts pour la justifier d'une manière complète, et mettre utilement à profit tous les instants de ce temps d'instruction en commun, relativement si court. Je n'ai pas besoin de vous recommander la discipline et la bonne camaraderie entre tous les militaires des deux divisions d'armée, sûr que ces qualités, qui sont de tradition nationale, ne peuvent faire défaut à aucun de nos soldats, une fois en sèrvice de campagne. Préparez-vous à supporter avec patience et courage les fatigues, les privations, les contretemps des journées de grandes manœuvres, qui seront des manoeuvres non de parade, mais d'instruction et d'essais pour tous, exigeant peut-être de quelques-uns de durs sacrifices. Préparez-vous à ces sacrifices et à ces fatigues par la sobriété, par l'observation des ordres et des règles d'hygiène, par la ferme volonté de bien faire et par la pensée que ce n'est qu'à ce prix que vous vous mettrez à la hauteur des grands devoirs que la patrie pourrait être, un jour, obligée de vous imposer. Persuadé que ces recommandations ne resteront pas sans |