Une retraite hospitaliere. Elle applaudit déja : mais quelle est sa douleur, Quel triste prix des soins donnés à cet enfant ! FABLE I V. L'Ane et la Flûte. LE's sots sont un peuple nombreux, ES Trouvant toutes choses faciles : Il faut le leur passer, souvent ils sont heureux ; Grand motif de se croire habiles. Regardoit un pasteur jouant, sous le feuillage, t D'une flûte dont les doux sons Attiroient et charmoient les bergers du bocage. Cet âne mécontent disoit : Ce monde est fou! · Admirant un grand sót qui sue et se tourmente A souffler dans un petit trou. C'est par de tels efforts qu'on parvient à leur plaire, Tandis que moi... Suffit... Allons-nous-en d'ici, Car je me sens trop en colere. Notre âne, en raisonnant ainsi, Avance quelques pas, lorsque, sur la fougere, Se trouve sous ses pieds. Notre âne se redresse, L'âne se croit un grand talent, Et tout joyeux s'écrie en faisant la culbute: FABLE V. Le Paysan et la Riviere. в veux me corriger, je veux changer de vie, Me disoit un ami : dans des liens honteux Mon ame s'est trop avilie; J'ai cherché le plaisir, guidé par la folie, Et mon cœur n'a trouvé que le remords affreux. Je vais me retirer du monde, Et, calme désormais, libre de tous soucis, Vivre pour Que de fois vous l'avez promis! Toujours en vain, lui répondis-je. Ça, quand commencez-vous?-Dans huit jours, sûrement. - Pourquoi pas aujourd'hui ? Ce long retard m'afflige. -Oh! je ne puis dans un moment Briser une si forte chaîne: Il me faut un prétexte; il viendra', j'en réponds. Jusques sur les bords de la Seine; Assis sur une large pierre, Regardant l'eau couler d'un air impatient. -L'ami, que fais-tu là? - Monsieur, pour une affaire Au village prochain je suis contraint d'aller: Je ne vois point de pont pour passer la riviere, Mon ami, vous voilà, cet homme est votre image; Vous perdez en projets les plus beaux de vos jours: Si vous voulez passer, jetez-vous à la nage; Car cette eau coulera toujours, FABLE VI. Le Prêtre de Jupiter. Un prêtre de Jupiter, Pere de deux grandes filles, Toutes deux assez gentilles, De bien les marier fit son soin le plus cher. La dot étoit fort mince. Un jeune jardinier La cadette devint la femme d'un potier. Bon jour, dit-il je viens savoir Si le choix que j'ai fait rend heureuse ta vie, Vous ne files meilleure affaire: La paix et le bonheur habitent ma maison; Je l'aime sans coquetterie: Aussi tout est plaisir, tout jusqu'à nos travaux; C'est là tout?- Qui vraiment. Tu seras satisfaite, Dit le vieillard demain je célebre la fète :: De Jupiter; je lui dirai deux mots. Adieu, ma fille. - Adieu, mon pere. Le prêtre de ce pas s'en va chez la potiere L'interroger, comme sa sœur, Sur son mari, sur son bonheur. Oh! répond celle-ci, dans mon petit ménage, Le travail, l'amour, la santé, Tout va fort bien, en vérité; Nous ne pouvons suffire à la vente, à l'ouvrage : |