La république d'Haïti et ses visiteurs (1840-1882): réponse à m. Victor Cochinat (de la Petite presse) et à quelques autres écrivainsMarpon et Flammarion, 1883 - 636 páginas |
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Pasajes populares
Página vi - L'homme ne s'improvise pas. La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire (j'entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses...
Página viii - Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage Ou comme cestuy-là qui conquit la Toison Et puis est retourné plein d'usage et raison Vivre entre ses parents le reste de son âge. Quand revoiray-je hélas! de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Revoiray-je le clos de ma pauvre maison Qui m'est une province, et beaucoup davantage.
Página vi - avoir souffert ensemble » ; oui, la souffrance en commun unit plus que la joie. En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes ; car ils imposent des devoirs ; ils commandent l'effort en commun.
Página vii - L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation.
Página vi - Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire (j'entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple.
Página 521 - Il faut être ignorant comme un maître d'école Pour se flatter de dire une seule parole Que personne ici-bas n'ait pu dire avant vous. C'est imiter quelqu'un que de planter des choux.
Página ix - Etudions avec soin l'histoire de « notre pays ; appliquons-nous à le bien connaître ; « plus nous le connaîtrons, plus nous l'aimerons, et « l'amour donne tout : il donne la foi et l'espérance; « il tourne en joie les sacrifices ; il enseigne la « constance et la modération ; il engendre l'union ;
Página 521 - J'aime surtout les vers, cette langue immortelle. C'est peut-être un blasphème, et je le dis tout bas ; Mais je l'aime à la rage. Elle a cela pour elle Que les sots d'aucun temps n'en ont pu faire cas, Qu'elle nous vient de Dieu, — qu'elle est limpide et belle, Que le monde l'entend, et ne la parle pas.
Página 328 - Toute acception de couleur parmi les enfants d'une seule et même famille, dont le chef de l'Etat est le père, devant nécessairement cesser, les Haïtiens ne seront désormais connus que sous la dénomination générique de noirs.
Página vii - Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune.