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Je les ai découverts, ils sont ma récompense.

Parlant ainsi, l'Enfant vers le Dattier s'élance,
Et jusqu'à son sommet tàche de se hisser.

L'entreprise était périlleuse;

L'écorce, tantôt nue et tantôt raboteuse,
Lui déchirait les mains ou les faisait glisser.
Deux fois il retomba; mais, d'une ardeur nouvelle,
Il recommence de plus belle,

Et parvient enfin, haletant,
A ces fruits qu'il désirait tant.

Il se jette alors sur les dattes.

Se tenant d'une main, de l'autre fourrageant,

Et mangeant

Sans choisir les plus délicates.
Tout-à-coup voilà notre Enfant
Qui réfléchit et qui descend.
Il court chercher sa bonne mère,
Prend avec lui son jeune frère,
Les conduit au Dattier. Le cadet incliné,

S'appuyant au tronc qu'il embrasse.
Présente son dos à l'aîné;

L'autre y monte, et de cette place,

Libre de ses deux bras, sans efforts, sans danger, Cueille et jette les fruits; la mère les ramasse, Puis sur un linge blanc prend soin de les ranger. La récolte achevée, et la nappe étant mise,

Les deux frères, tranquillement,

Souriant à leur mère au milieu d'eux assise,

Viennent au bord de l'eau faire un repas charmant.

De la société ceci nous peint l'image:

Je ne connais de biens que ceux que l'on partage. Cœurs dignes de sentir le prix de l'amitié,

Retenez cet ancien adage :

Le tout ne vaut pas la moitié.

FIN DU LIVRE PREMIER.

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LIVRE DEUXIÈME..

I

LA MÈRE, L'ENFANT ET LES SARIGUES.

A MADAME DE LA BRICHE.

Vous de qui les attraits, la modeste douceur,
Savent tout obtenir et n'osent rien prétendre,
Vous que l'on ne peut voir sans devenir plus tendre,
Et qu'on ne peut aimer sans devenir meilleur,
Je vous respecte trop pour parler de vos charmes,
De vos talents, de votre esprit...

Vous aviez déjà peur, bannissez vos alarmes,
C'est de vos vertus qu'il s'agit.

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