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A la suite du chien qui crie
Colin revient à la prairie.

Il trouve le garde ronflant;

De vaches point; elles étaient volées.

Le malheureux Colin, s'arrachant les cheveux,
Parcourt en gémissant les bois et les vallées :
Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux,
Colin retourne chez son père,

Et lui conte en tremblant l'affaire.
Celui-ci, saisissant un bâton de cormier,
Corrige son cher fils de ses folles idées,
Puis lui dit: Chacun son métier,
Les vaches seront bien gardées.

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XIII

LA COQUETTE ET L'ABEILLE.

Chloé, jeune et jolie, et surtout fort coquette,
Tous les matins, en se levant,

Se mettait au travail, j'entends à sa toilette;
Et là, souriant, minaudant,

Elle disait à son cher confident

Les peines, les plaisirs, les projets de son ame. Une Abeille étourdie arrive en bourdonnant.

Au secours! au secours! crie aussitôt la dame : Venez, Lise, Marton, accourez promptement; Chassez ce monstre ailé. Le monstre insolemment Aux lèvres de Chloé se pose.

Chloé s'évanouit, et Marton en fureur

Saisit l'Abeille, et se dispose

A l'écraser. -Hélas! lui dit avec douceur

L'insecte malheureux, pardonnez mon erreur;
La bouche de Chloé me semblait une rose,

Et j'ai cru... Ce seul mot à Chloé rend ses sens. Faisons grâce, dit-elle, à son aveu sincère :

D'ailleurs sa piqûre est légère;

Depuis qu'elle te parle, à peine je la sens.

Que ne fait-on passer avec un peu d'encens!

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XIV

L'ÉLÉPHANT BLANC.

Dans certains pays de l'Asie

On révère les éléphants,

Surtout les blancs.

Un palais est leur écurie;

On les sert dans des vases d'or;

Tout homme à leur aspect s'incline vers la terre,
Et les peuples se font la guerre

Pour s'enlever ce beau trésor.

Un de ces éléphants, grand penseur, bonne tête,
Voulut savoir un jour d'un de ses conducteurs
Ce qui lui valait tant d'honneurs,

Puisqu'au fond, comme un autre, il n'était qu'une bête.
Ah! répond le cornac, c'est trop d'humilité ;

L'on connaît votre dignité,

Et toute l'Inde sait qu'au sortir de la vie,
Les ames des héros qu'a chéris la patrie
S'en vont habiter quelque temps

Dans le corps des éléphants blancs.

Nos talapoins l'ont dit; ainsi la chose est sûre.

Quoi! vous nous croyez des héros?

-Sans doute. Et sans cela nous serions en repos,

Jouissant dans les bois des biens de la nature?

LIVRE 1.

Oui, seigneur.-Mon ami, laisse-moi donc partir;

Car on t'a trompé, je t'assure;

Et si tu veux y réfléchir,

Tu verras bientôt l'imposture.

Nous sommes fiers et caressants,
Modérés, quoique tout-puissants;

On ne nous voit point faire injure

A plus faible que nous; l'amour dans notre cœur Reçoit des lois de la pudeur;

Malgré la faveur où nous sommes,

Les honneurs n'ont jamais altéré nos vertus :
Quelles preuves faut-il de plus?

Comment nous croyez-vous des hommes?

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