Premières poésies: 1829-1835Charpentier, 1891 - 392 páginas |
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Pasajes populares
Página 367 - J'aime surtout les vers, cette langue immortelle. C'est peut-être un blasphème, et je le dis tout bas. Mais je l'aime à la rage. Elle a cela pour elle Que les sots d'aucun temps n'en ont pu faire cas, Qu'elle nous vient de Dieu, — qu'elle est limpide et belle, Que le monde l'entend, et ne la parle pas.
Página 226 - On m'a dit l'an passé que j'imitais Byron : Vous qui me connaissez, vous savez bien que non. Je hais comme la mort l'état de plagiaire; Mon verre n'est pas grand, mais je bois dans mon verre.
Página 163 - Pâle étoile du soir, messagère lointaine, Dont le front sort brillant des voiles du couchant, De ton palais d'azur, au sein du firmament, Que regardes-tu dans la plaine ? La tempête s'éloigne, et les vents sont calmés. La forêt, qui frémit, pleure sur la bruyère ; Le phalène doré, dans sa course légère, Traverse les prés embaumés. Que cherches-tu sur la terre endormie? Mais déjà vers les monts je te vois t'abaisser; Tu fuis en souriant, mélancolique amie, Et ton tremblant regard...
Página 182 - Je suis jeune; j'arrive. A moitié de ma route, Déjà las de marcher, je me suis retourné. La science de l'homme est le mépris sans doute; C'est un droit de vieillard qui ne m'est pas donné. Mais qu'en dois-je penser?
Página 230 - Je n'ai plus de système, et j'aime mieux mes aises ; Mais j'ai toujours trouvé honteux de cheviller. Je vois chez quelques-uns, en ce genre d'escrime, Des rapports trop exacts avec un menuisier. Gloire aux auteurs nouveaux, qui veulent à la rime Une lettre de plus qu'il n'en fallait jadis ! Bravo ! c'est un bon clou de plus à la pensée.
Página 381 - Demandant aux forêts, à la mer, à la plaine, Aux brises du matin, à toute heure, à tout lieu, La femme de ton âme et de ton premier vœu ! Prenant pour fiancée un rêve, une ombre vaine, Et fouillant dans le cœur d'une hécatombe humaine, Prêtre désespéré, pour y chercher ton Dieu ". XLV Et que voulais-tu donc ? — Voilà ce que le monde Au bout de trois cents ans
Página 227 - Mais je hais les cités, les pavés et les bornes, Tout ce qui porte l'homme à se mettre en troupeau, Pour vivre entre deux murs et quatre faces mornes, Le front sous un moellon, les pieds sur un tombeau.
Página 113 - J'ai cru le lieu trop haut pour être d'un mortel. ut*. A ULRIG (HJTTINGUER tllric, nul œil des mers n'a mesuré l'abîme, Ni les hérons plongeurs, ni les vieux matelots. Le soleil vient briser ses rayons sur leur cime, Comme un soldat vaincu brise ses javelots. Ainsi, nul œil, Ulric, n'a pénétré les ondes De tes douleurs sans borne, ange du ciel tombé.
Página 216 - Madame, il est heureux, celui dont la pensée (Qu'elle fût de plaisir, de douleur, ou d'amour) A pu servir de sœur à la vôtre un seul jour : Son âme dans votre âme un instant est passée ; Le rêve de son cœur un soir s'est arrêté, Ainsi qu'un pèlerin sur le seuil enchanté Du merveilleux palais tout peuplé de féeries Où dans leurs voiles blancs dorment vos rêveries.
Página 193 - Salut, jeunes champions d'une cause un peu vieille, Classiques bien rasés, à la face vermeille, Romantiques barbus ", aux visages blêmis ! Vous qui des Grecs défunts balayez le rivage", Ou d'un poignard sanglant fouillez le moyen âge ". Salut ! — J'ai combattu dans vos camps ennemis. Par cent coups meurtriers devenu respectable, Vétéran, je m'assois sur mon tambour crevé".