Mémoires de Marie-Thérèse, duchesse d'Angoulême

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Au Bureau de la Mode nouvelle, 1858 - 336 páginas
 

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Página 331 - J'avais des amis : l'idée d'en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j'emporte en mourant. Qu'ils sachent, du moins, que, jusqu'à mon dernier moment, j'ai pensé à eux. « Adieu , ma bonne et tendre sœur ; puisse cette lettre vous arriver ! Pensez toujours à moi.
Página 92 - ... Citoyenne , dis-nous donc , as-tu beaucoup de couteaux? — Non, messieurs, deux seulement. — Et dans ta toilette, tu n'en as pas , ni des ciseaux? — Non, messieurs. » Une autre fois ils m'ôtèrent le briquet; ayant trouvé le poêle chaud, ils me dirent : « Peut-on savoir pourquoi tu as fait du feu? — Pour mettre mes pieds dans l'eau. — Avec quoi as-tu allumé le feu? — Avec le briquet. — Qui te l'a donné? — Je ne sais pas. — Provisoirement nous allons te l'ôter; c'est pour...
Página 330 - J'ai à vous parler d'une chose bien pénible à mon cœur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine, pardonnez-lui, ma chère sœur, pensez à l'âge qu'il a, et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu'on veut, et même ce qu'il ne comprend pas. Un jour viendra, j'espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux. Il me reste à vous confier encore mes dernières pensées. J'aurais voulu les écrire dès le commencement...
Página 145 - J'ignore quels sont les desseins de Dieu sur ma race et sur moi; mais je connais les obligations qu'il m'a imposées par le rang où il lui a plu de me faire naître. Chrétien, je remplirai ces obligations jusqu'à mon dernier soupir; fils de saint Louis, je saurai, à son exemple, me respecter jusque dans les fers; successeur de François Ier, je veux du moins pouvoir dire comme lui : « Nous » avons tout perdu, fors l'honneur.
Página 74 - ... J'embrassai ma tante qui était toute tremblante, et je descendis. J'étais très-embarrassée : c'était la première fois que je me trouvais seule avec des hommes; j'ignorais ce qu'ils me voulaient; mais je me recommandai à Dieu. Chaumette, dans l'escalier, voulut me faire des politesses; je ne lui répondis pas. Arrivée chez mon frère, je l'embrassai tendrement; mais on l'arracha de mes bras, en me disant de passer dans l'autre chambre. Chaumette me fit asseoir; il se plaça en face de...
Página 6 - Maldan , qui devait nous faire partir ; ma mère vint plusieurs fois nous voir : on habilla mon frère en petite fille ; il était charmant : comme il tombait de sommeil , il ne savait pas ce qui se passait. Je lui demandai ce qu'il croyait qu'on allait faire ? Il me dit qu'il croyait que nous allions jouer la comédie , parce que nous étions déguisés.
Página 330 - J'aurais voulu les écrire dès le commencement du procès ; mais outre qu'on ne me laissait pas écrire, la marche en a été si rapide que je n'en aurais réellement pas eu le temps.
Página 145 - Bonaparte avec ceux qui l'ont précédé ; j'estime sa valeur, ses talents militaires ; je lui sais gré de plusieurs actes d'administration, car le bien que l'on fera à mon peuple me sera toujours cher ; mais il se trompe, s'il croit m'engager à transiger sur mes droits.
Página 67 - Seine, parce qu'elle lui faisait du mal , nous priâmes les municipaux de lui faire porter de l'eau de Ville-d'Avray, qui passait tous les jours au Temple; ils y consentirent, et prirent un arrêté en conséquence; mais il arriva un autre de leurs collègues qui s'y opposa. Peu de jours après, ma mère, pour avoir de nos nouvelles , essaya d'envoyer demander quelque chose qui lui était utile, et entre autres son tricot, parce qu'elle avait entrepris de faire une paire de bas pour mon frère ;...
Página 84 - J'ai su aussi qu'on avait eu la cruauté de laisser mon pauvre frère seul; barbarie inouïe, et qui n'a sûrement jamais eu d'exemple, d'abandonner ainsi un malheureux enfant de huit ans , « déjà malade, et de le tenir enfermé dans sa chambre sous clef et verrous , sans autre secours qu'une mauvaise sonnette qu'il ne tirait jamais, tant il avait frayeur des gens qu'il aurait appelés, et aimant mieux manquer de tout que de demander la moindre chose à ses persécuteurs.

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