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de cinéma

A propos Il y a quelques années, l'Aubert-Palace projetait un film qui devait être appelé à un grand retentissement dans le monde cinématographique à un double point de vue : un grand acteur comique y faisait ses débuts de metteur en scène et se révélait un maître en la matière ; en second lieu, un artiste jusque-là peu connu y montrait de telles qualités d'intelligence et de finesse qu'il passait du jour au lendemain au rang de vedette.

Le Casino reprend ces jours-ci « L'Opinion publique », le film de Charlie Chaplin, joué par Adolphe Menjou, et ce que l'on prisait si fort lors des premières représentations, a gardé comme alors tous les titres à l'admiration du public.

A vrai dire, Charlie Chaplin avait déjà mis en scène bon nombre des comédies où il tenait le principal rôle. Mais c'est la première fois qu'il abordait la réalisation d'un film << sérieux ». Aussi, dans une notice préliminaire croit-il devoir. prévenir les spectateurs : « Qu'on ne le cherche pas dans cette production où il ne paraît pas. » Il y paraît cependant absens praerens car son empreinte est visible d'un bout à l'autre de cette magistrale production, tout animée de son influence. Pour un bon auteur comique (en littérature ou à l'écran), la première des qualités est le don d'observation. C'est aussi vrai pour une œuvre dramatique, et Chaplin, dans toutes les faces de son talent, a montré quel observateur aigu il savait être. Les traits qu'ordinairement il pousse jusqu'à la caricature, il les a dessinés dans « l'Opinion publique », par l'entremise de ses interprètes, selon le vrai visage de la vie, en une suite de touches discrètes et justes. Le choix des détails et leur composition, ces deux opérations fondamentales de l'œuvre d'art sont conduites de main de maître. Aujourd'hui, on saisit la parenté qui relie, au point de vue du style, un film comme «L'Opinion Publique » au « Pèlerin » ou au « Cirque ».

L'intrigue est très simple. Elle se passe en France, naît dans une austère petite ville de province, se développe et se termine à Paris. Une jeune fille, Marie Saint-Clair, dont l'esprit indépendant s'accommode mal des rigueurs de la vie provinciale, accorde un soir, malgré la défense paternelle, un rendez-vous au jeune homme qu'elle aime, Jean Millet. Pendant qu'ils sont dehors, M. Saint-Clair verrouille les portes de la maison et refuse de laisser rentrer sa fille. Les parents du jeune homme refusent également leur hospitalité. Voilà Marie compromise aux yeux des habitants de la petite ville. Ces événements, qu'il faudrait à un roman plusieurs pages pour expliquer, sont immédiatement intelligibles à l'écran on lit sur les visages du père de la jeune fille ou de celui du jeune homme cette implacable résolution fermée à toute indulgence envers un caractère farouche, et on ne s'étonne pas que le père Millet, suffoqué par l'intention qu'exprime son fils d'épouser malgré tout celle qu'il aime, meure d'une subite attaque d'apoplexie. Ce drame empêche Jean Millet de rejoindre Marie, et elle, croyant qu'il abandonne son projet, part sans lui.

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A Paris, elle est devenue la maîtresse de Pierre Revel, un richissime célibataire à qui ses rentes permettent d'apposer à toutes les circonstances un sourire ironique et blasé. Tous deux

mènent une vie de luxe et de plaisirs, qu'elle ne trouve pas désa gréable. Le hasard la met en présence de Jean Millet, qui s'est établi dans la capitale avec sa mère pour faire de la peinture. Le passé leur remonte au coeur, et le malentendu de leur séparation se dissipe dès leurs premières paroles. Il est de nouveau question de mariage; Marie croit préférer l'amour sincère et la pauvreté de Jean Millet à l'existence confortable mais peu sentimentale que lui fait Revel. Mais la mère de Jean ne peut accepter l'idée d'avoir pour bru cette femme jadis méprisée au village et couverte aujourd'hui des bijoux qu'on lui a donnés. Elle détourne son fils d'un projet qui la désespère, et obtient de lui d'y renoncer au moment où Marie vient annoncer qu'elle quitte Pierre. Celle-ci a entendu : elle s'éloigne à tout jamais.

Jean, dont la volonté hésitait encore entre son amour et les querelles de sa mère, voit clairement alors la force de sa passion. Mais Marie refuse de le recevoir. Il fait le guet devant ses fenêtres, la suit sans cesse, et pénètre dans le restaurant où elle est allée dîner avec Pierre. Celui-ci, qui, par principe, ne croit pas au drame, l'invite à sa table, mais l'autre, exaspéré, répond à l'ironie par la violence. On l'expulse. Dans le vestibule, il se tue d'un coup de revolver. Revel est tout surpris de ce tragique événement. Quant à Marie, bouleversée, elle court à l'atelier où l'on a transporté le cadavre de Jean. C'est là que la mère la retrouve, qui la cherchait pour la tuer avec la même arme dont s'était tué son fils. accusant obscurément la « mauvaise femme » de lui avoir pris son enfant. La sincérité de leur affection les réconcilie devant le mort. Dès lors, la vie change. Marie et Mme Millet cherchent l'oubli dans une vie consacrée à la charité. Pierre Revel, à peine atteint dans son insouciance de bon ton, trouve sans le chercher l'oubli dans l'existence qu'il a toujours menée.

Voilà la trame sur laquelle Chaplin a composé un admirable morceau cinégraphique. Pas une scène, pas un geste, pas une expression qui ne découlent logiquement des scènes, des gestes, des expressions précédents. Ce film, dramatique au fond, et parfois d'une forme souriante, reflète exactement, à force d'art, l'image de la vie. Tout y semble naturel, et, tel qu'il est, on ne conçoit pas qu'il puisse être autrement. Si la construction générale de l'intrigue est d'une valeur exceptionnelle, mille détails ajoutent encore à son prix, sans jamais d'« effet >> facile, sans emphase théâtrale. C'est parfois seulement à la réflexion qu'on saisit tout l'intérêt d'un jeu de scène, tellement naturel qu'il échappe au premier regard.

Dans la main volontaire de Chaplin, le scénario et la réalisation se fondent avec une interprétation fidèle pour accomplir l'œuvre cohérente, logique et définitive qu'on projette en ce moment sur l'écran du Caméo. Edna Purviance, qui fut longtemps l'habituelle partenaire de Chaplin, joue le personnage de Marie Saint-Clair. Les rôles de Jean Millet, de ses parents, du père Saint-Clair sont tenus avec la sobriété et la justesse de ton qui conviennent. Enfin, Pierre Revel, c'est Adolphe Menjou, qui se révéla dans cette création. Depuis, malgré une brillante carrière, notre compatriote n'a jamais dépassé son interprétation de « l'Opinion Publique », où, du premier coup, il atteignit la perfection les allures détachées de son personnage, son scepticisme élégant, cette façon d'accueillir la vie par un perpétuel badinage, tout cela, qui était fort délicat à traduire sans choquer, Menjou l'a traduit à merveille par les moindres expressions de son fin visage, traçant avec tact une figure de viveur sympathique à qui on pardonne sa légèreté. Et ce personnage convenait si bien au tempérament artistique d'Adolphe Menjou qu'il en a toujours conservé quelque chose au cours de ses créations postérieures. JACQUES ANTONY.

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Après un nouvel et vif accès de lourdeur, la Bourse a paru se raffermir quelque peu ; cette bonne tendance n'ayant pas persisté, on assiste à une nouvelle baisse des cours, quoique l'ensemble de la cote fasse preuve de résistance.

Parmi les fonds d'Etats, les rentes françaises terminent un peu au-dessus de leur niveau de huitaine, ainsi que les Bons et Obligations du Crédit national. Aux fonds étrangers, les Ottomans s'améliorent, alors que les Russes sont délaissés.

Peu de changement notable au groupe bancaire.

Dans le groupe des valeurs de transports, les actions de nos grands réseaux marquent peu d'activité; les titres de navigation sont sans affaires.

Aux valeurs diverses, les sucrières témoignent d'une bonne résistance; les produits chimiques se montrent plutôt indécis.

En Banque, les valeurs de pétrole terminent en légère amélio ration.

Sous l'effet de la diminution constante de la matière, les valeurs de caoutchouc se montrent plus ferrnes.

COMPAGNIE GENERALE AEROPOSTALE

Le service aérien Paris-Biarritz, organisé par la Compagnie générale aéropostale, a été inauguré samedi dernier 21 juillet, en correspondance avec les avions venant de Londres, de Belgique et d'Allemagne. Partis de Paris avec leurs passagers à 13 h. 15, les deux avions qui ont ouvert la ligne sont arrivés à Biarritz à 17 h. 45. A leur escale de Bordeaux, une réception leur a été offerte par la ville et la Chambre de Commerce.

Les 730 kilomètres du parcours ont été couverts en 4 h. 10, soit une moyenne de 175 kilomètres.

Un grand banquet a réuni le soir à Biarritz les représentants du gouvernement et les personnalités du Sud-Ouest. Le service est désormais ouvert régulièrement au public tous les samedis au départ du Bourget à 12 h. 45 et tous les lundis de Biarritz à 6 h. 30.

CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MEDITERRANEE

De l'Auvergne aux Alpes en autocar P.-L.-M.

Aux personnes qui tentent de repérer, en dehors des sentiers trop battus, une intéressante excursion à faire, pendant leurs vacances prochaines, signalons les services d'autocars P.-L.-M. de Vichy à Grenoble et de Grenoble à Vichy par le Puy.

Én deux jours, dans l'un ou l'autre sens, les cars de ces services parcourent une région des plus pittoresques, jalonnée de charmantes stations comme la Chaise-Dieu, avec son église du XVI siècle, le Puy, dans un étrange paysage hérissé de pitons aigus, Tence, Saint-Agrève, Saint-Péray, Pont-en-Royans, Villard-de-Lans.

De Grenoble, plaque tournante du tourisme alpestre, des services d'autocars permettent de visiter les sites les plus réputés du Dauphiné le Galibier, la Bérarde, la Grande Chartreuse, les Grands Cols, le Lautaret, Saint-Même, le Curtillard, le Valgaudemar, les Petites Roches, le Trièves, la Mure.

A Grenoble, s'arrêtent, par ailleurs, les cars de la route des Alpes qui vont de Nice à Evian ou vice versa en passant par les plus hauts cols.

CHEMINS DE FER D'ALSACE ET DE LORRAINE L'administration des Chemins de fer d'Alsace et de Lorraine a l'honneur de porter à la connaissance du public qu'elle vient de faire éditer trois nouvelles affiches illustrées d'un caractère très artistique :

« Le Luxembourg », par Alo;

Jouy-aux-Arches », par Commarmond;

Et Dabo-Roches et Chapelle St-Léon, par Perronnet. Ces affiches, mises en vente au prix de 4 francs l'exemplaire (3 fr. 50 pour une commande d'au moins 4 affiches), seront expédiées franco sous enveloppe contre l'envoi préalable de leur valeur au compte chèque postal (A. L. Paris 27.988). Pour recevoir les commandes sous rouleau de carton, prière de joindre le prix du colis postal (gare ou domicile).

Ecrire ou s'adresser aux Chemins de fer d'Alsace et de Lorraine à Paris, 5, rue de Florence (8) ou Agence Saint-Augustin, 2, avenue Portalis (8°).

BANQUE OTTOMANE

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L'ASSURANCE contre les ACCIDENTS

est aujourd'hui une NÉCESSITÉ pour tous

A tous moments, chacun peut être victime d'un accident : chacun peut Causer un accident à autrui, soit par lui-même, soit par ses domestiques, ses chevaux, ses voitures, etc.

Chacun peut enfin être responsable des accidents éprouvés par son personnel.

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Société Anonyme au Capital de 10 Millions Registre du Commerce: Seine N° 44.454 Siège Social: 56, rue de la Victoire, PARIS La Providence règle 180.000 accidents par an.

L'Administrateur-gérant: H. BOURDENS. Imprimerie de l'« Opinion ».

2 bis. Impasse du Mont-Tonnerre. Paris. XV.

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Tous les grands champions gagnent les courses les plus dures sur des DUNLOP & tringles Seegrave et Campbell dépassent de beaucoup le 300 à l'heure, sur des DUNLOP à tringles; fidèle à mon principe qui peut le plus peut le moins, je ne roulerai plus, simple touriste, que sur pneus DUNLOP à tringles, sur jante base creuse.

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