Le Livre Des Masques

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Página 58 - La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers.
Página 12 - Nous ne connaissons que des phénomènes, nous ne raisonnons que sur des apparences; toute vérité en soi nous échappe; l'essence est inattaquable. C'est ce que Schopenhauer a vulgarisé sous cette formule si simple et si claire: Le monde est ma représentation. Je ne vois pas ce qui est; ce qui est, c'est ce que je vois. Autant d'hommes pensants, autant de mondes divers et peut-être différents.
Página 58 - L'homme y passe a travers des forets de symboles Qui 1'observent avec des regards familiers. Comme de longs echos qui de loin se confondent Dans une tenebreuse et profonde unite, Vaste comme la nuit et comme la clarte, Les parfums, les couleurs et les sons se repondent.
Página 205 - II pleut, il pleut, bergère! sur le fleuve... Le fleuve a son repos dominical; Pas Un chaland, en amont, en aval. Les Vêpres carillonnent sur la ville, Les berges sont désertes, sans idylles.
Página 67 - ... ainsi que des plumages, | De vers blonds où le sens fluide se délie, Comme sous L'eau la chevelure d'Ophélie, De vers silencieux, et sans rythme et sans trame, Où la rime sans bruit glisse comme une rame, De vers d'une ancienne étoffe...
Página 7 - ... arbres tardifs, arbres douteux et qu'on ne voudrait pas encore appeler stériles : le verger est très divers, très riche, trop riche; — la densité des feuilles engendre de l'ombre et l'ombre décolore les fleurs et pâlit les fruits. C'est parmi ce verger opulent et ténébreux qu'on se promènera, s'asseyant un instant au pied des arbres les plus forts, les plus beaux ou les plus agréables.
Página 37 - Traçait la route d'or au fond des crépuscules. Jadis — c'était la vie énorme, exaspérée, Sauvagement pendue aux crins des étalons, Soudaine, avec de grands éclairs à ses talons Et vers l'espace immense immensément cabrée. Jadis — c'était la vie ardente, évocatoire; La Croix blanche de ciel, la Croix rouge d'enfer Marchaient, à la clarté des armures de fer, Chacune à travers sang, vers son ciel de victoire. Jadis — c'était la vie écumante et livide, Vécue et morte, à coups...
Página 43 - ... de fugitifs décors ; une main nue qui s'appuie un peu crispée sur une table de marbre, un fruit qui oscille sous le vent et qui tombe, un étang abandonné, ces riens lui suffisent et le poème surgit, parfait et pur. Son vers est très évocateur ; en quelques syllabes, il nous impose sa vision. Je sais de tristes eaux en qui meurent les soirs; Des fleurs que nul n'y cueille y tombent une aune...
Página 23 - Que tu m'embrasses gravement... — Ne ferme pas les yeux quand je t'embrasse ainsi... Je veux voir les baisers qui tremblent dans ton cœur ; et toute la rosée qui monte de ton âme...
Página 50 - Sous ma forêt de Mai fleure tout chèvrefeuille. Le soleil goutte en or par l'ombre grasse, Un chevreuil bruit dans les feuilles qu'il cueille, La brise en la frise des bouleaux passe, De feuille en feuille; Par ma plaine de Mai toute herbe s'argente, Le soleil y luit comme au jeu des épées, Une abeille vibre aux muguets de la sente Des hautes fleurs vers le ru groupées, La brise en la frise des frênes chante...

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