L'un d'eux, chancelant dans sa foi, Et du matin au soir, afin d'y parvenir, L'autre étoit crédule et bigot; Effrayé du sort de son frère, Il y vit de l'esprit l'abus trop ordinaire, Il fut content de lui bientôt. Mais, de peur d'offenser l'astre qui nous éclaire, Humains, pauvres humains, jouissez des bienfaits Nos vertus au Très-Haut sont le plus digne hommage, بھی FABLE XIX. MYSON MYSON fut connu dans la Grèce Par son amour pour la sagesse, Pauvre, libre, content, sans soins, sans embarras, Il vivoit dans les bois, seul, méditant sans cesse, Et parfois riant aux éclats. Un jour deux Grecs vinrent lui dire : De ta gaîté, Myson, nous sommes tous surpris : Tu vis seul; comment peux-tu rire? Vraiment, répondit-il, voilà pourquoi je ris. FABLE XX. LE CHAT ET LE MOINEAU. LA prudence est bonne de soi; Des moineaux habitoient dans une métairie. Ces moineaux dans le champ passoient toute leur vie e vieux chat du logis les guettoit d'ordinaire, Tournoit et retournoit; mais il avoit beau faire, Sitôt qu'il parcissoit, la bande s'envoloit. Comment les attraper? Notre vieux chat y songe, Médite, fouille en son cerveau, Et trouve un tour tout neuf. Il va tremper dans l'eau Dans du millet en grain aussitôt il la plonge; La patte en l'air et sur le dos, Ne bougeant non plus qu'une souche. ja patte ressembloit à l'épi le plus gros: oiseau s'y méprenoit, il approchoit sans crainte, |