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A

PRÈS de longs et parfois pénibles débats, la Chambre a voté le retour au scrutin d'arrondissement. La majorité qui, peu à peu, s'est agglomérée autour du projet de la Commission ne compte guère que des voix radicales et socialistes. Le succès 'de la réforme peut donc être revendiqué par les gauches. Mais il n'y a aucun doute que si la bataille n'avait pas été livrée sur le terrain politique, beaucoup de bulletins auraient changé de couleur. Plus de soixante cartellistes n'ont donné leur voix qu'à regret au scrutin d'arrondissement. Un nombre sensiblement égal d'anticartellistes, au contraire, lui ont refusé la leur en maugréant contre les consignes de discipline. Il n'était pas difficile, dans les couloirs, de discerner parmi les élus, ceux qui avaient ou croyaient avoir une circonscription et ceux qui n'en avaient pas ou croyaient ne pas en avoir et de voir dans la salle. qu'ils siégeaient sur tous les bancs.

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Les orateurs de l'opposition se sont évertués à prouver

que rétablir le scrutin uninominal c'était accroître les chances des socialistes, bénéficiaires supposés de la plupart des désistements, au second tour. Les radicaux de leur côté affirment que le vote majoritaire dans le cadre uninominal constitue le plus solide barrage contre les progrès du communisme et libérera leur propre parti de la tutelle socialiste. L'avenir dira qui se trompe. A moins qu'il ne fournisse des justifications aux uns comme aux autres.

Nous avons ici, à plusieurs reprises, indiqué pourquoi, dans les circonstances actuelles, les problèmes et les partis étant ce qu'ils sont, le retour à l'arrondissement nous paraissait le moindre mal. Nous n'y reviendrons pas.

Nous pensons que le résultat des élections dépend beaucoup plus du moment où on vote que de la modalité du

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vote.

Depuis que le droit de dissolution est tombé chez nous en oubli ou en mépris, le gouvernement a perdu, en fait sinon en droit, sa principale prérogative en matière d'élection et le régime parlementaire est faussé par l'automatisme de son fonctionnement.

Un pouvoir exécutif qui renonce à choisir l'heure de la consultation nationale, renonce par là même à choisir la plateforme de cette consultation et lorsque les élections ne se font pas contre lui, elles se font sans lui.

Le premier gouvernement qui revendiquera le privilège de l'initiative en usant du droit de dissolution, restaurera

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MM. Gabriel Hanotaux, André Joubin, R. Sordes et tous les collectionneurs qui ont bien voulu prêter leurs trésors au Conseil de l'Université de Paris pour l'exposition commémorative du tricentenaire du collège de Richelieu, peuvent avoir confiance.

L'exposition est d'abord sous la garde de sainte Ursule, patronne de la Sorbonne, suivie de ses onze mille compagnes. Et, comme deux sûretés valent mieux qu'une, on leur a joint trois inspecteurs de police qui veillent, jour et nuit, au grand salon de l'Académie de Paris, confortablement installés dans les fauteuils des dignitaires de l'Université. Ces inspecteurs ont le sentiment des choses vénérables qu'ils protègent. Les copies des lauréats du Concours général ont particulièrement retenu leur attention; l'un d'eux a demandé la permission de prendre en main et de lire jusqu'au bout la copie de Jaurès, premier prix de discours français en 1878.

Le lauréat avait pris pour devise : Oui ou non, et écrivait ainsi, sous le nom de Duchâtel, à François Ier :

« Sire, votre zèle pour les lettres me dispenserait de recommander à votre bienveillance M. Amyot, si sa modestie même ne le dérobait à vos regards. Ses études, qui feront un jour sa gloire, l'enveloppent aujourd'hui de silence et d'obscurité, etc... »

Voilà, en beau style, un modèle de lettres de recommandation pour parlementaires.

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On n'avait jadis qu'une médiocre estime pour les per sonnes friandes de voyages, les « amateurs de pérégri nité », comme disait Rabelais.

Touriste? Le mot n'était même pas français en 1869, et Littré, dans son dictionnaire, en donne la définition avec un certain mépris : « Touriste, se dit des voyageurs qui ne parcourent les pays étrangers que par curiosité et désœuvrement, qui font une espèce de tournée dans des pays habituellement visités par leurs compatriotes. Se dit surtout des voyageurs anglais en France, en Suisse et en Italie. » Depuis, nous avons heureusement évolué.

Précocité.

:

On lit dans un rapport adressé par la Sûreté générale à un de nos plus sympathiques juges d'instruction << Nous connaissons bien la fille P... C..., originaire de Fougères, et née dans cette localité le 19 juin 1898. Elle est très mal réputée et a été condamnée plusieurs fois pour vols, notamment par la Cour d'assises de Rennes

1898... >>

en

Née en 1898 et condamnée la même année ; c'est un record!!

Les débuts du Métro.

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Il vient de nous tomber sous la main l'enquête ouverte à Paris par le Conseil municipal pour le Métro; cela

remonte au 15 février 1883.

On prévoyait trois lignes: la première partant de la Seine, entre Saint-Cloud et Puteaux, pour aller à l'Are de Triomphe, puis à la gare Saint-Lazare et à la Bastille par la rue Auber et les boulevards. La ligne devait être aérienne sur l'avenue du Bois et un viaduc avait été prévu; la seconde ligne allait du boulevard Bourdon à l'Etoile par les boulevards extérieurs; enfin, la troisième reliait la gare d'Orléans à celle des Moulineaux, pour être prolongée jusqu'au ministère des Affaires strangeres

ce nom d'Etat libre octroyé à une Irlande incomplète et amputée ! >>

(Eux qui naguère dénonçaient si véhémentement le caractère étranger de la domination anglaise, ils rêvent aujourd'hui d'établir à leur profit une semblable domination sur cette Irlande du Nord protestante que le traité de 1921 a prudemment séparée de l'Etat libre).

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<< Dérision surtout » ajoutent-ils, « que cette prétendue indépendance qui laisse subsister la souveraineté

AFFAIRES EXTERIEURES abhorrée du roi d'Angleterre ! »

L'Irlande ou le romantisme politique

Comme les individus, il y a des nations romantiques : elles ne se plaisent que dans le drame.

Vouées alternativement aux convulsions intérieures et à l'oppression étrangère, elles excitent au dehors, parfois la compassion, parfois l'enthousiasme, souvent des appétits. Au dedans, elles sont fort malheureuses, mais semblent, en quelque manière, se complaire au sein du malheur : c'est la delectatio morosa, en horreur aux directeurs de

La Pologne, heureusement assagie. fut de ces nations. L'Irlande en est encore.

L'assassinat, perpétré dimanche, tandis qu'il se rendait à la messe, de M. O'Higgins, vice-président du Conseil irlandais, témoigne de la persistance de cet état d'esprit déplorable et combien périmé !

C'est que le meurtre de M. Patrick O'Higgins (ou, en ilandais, de Caoimghin Ohlligin) n'est pas un acte isolé, forfait de quelque fanatique ou déséquilibré : il se rattache à une des traditions les moins respectables mais les plus solidement établies de l'Ile Verte: celles des assassinats politiques.

M. O'Higgins vient de tomber comme tomba avant lui, en 1882, lord Frederick Cavendish, secrétaire en chef du vice-roi d'Irlande, comme tombèrent entre 1916 et 1922 des milliers de fonctionnaires, de militaires, de policemen britanniques ou de simples citoyens fidèles à l'union avec la Grande-Bretagne, comme tomba, en 1923, le propre père de M. O'Higgins. Seulement, jadis, les Irlandais tuaient de préférence les Anglais ou les associés des Anglais : aujourd'hui, ils se tuent entre eux.

Entre temps s'est produit un événement qui, considéré d'abord par beaucoup d'Anglais comme calamiteux, apparaît aujourd'hui comme une sauvegarde permettant à la Grande-Bretagne de rester à l'écart de la sanglante politique intérieure de l'Irlande.

Cet événement, ce fut le traité anglo-irlandais de 1921 qui, tout en réservant à l'Empire britannique la maîtrise des eaux et des côtes irlandaises, accorda à l'Ile une quasiindépendance.

Cette autonomie, si longtemps réclamée, d'abord à coups de bulletins de vote, ensuite à coups de poignard, de fusil, de grenades et de mitrailleuse, une grande partie des Irlandais ne s'en satisfait pas encore.

- « Dérision » disent ces intransigeants, « dérision que f

Il est vrai que le traité de 1921 stipule l'allégeance de l'Irlande envers la Couronne britannique. Mais cette allégeance, semblable à celle qu'acceptent tous les Dominions, n'est guère qu'une fiction, symbole de l'unité théorique de l'Empire britannique. Sa marque la plus distincte consiste dans le serment de fidélité au roi que doivent prêter les membres du Parlement.

Pour un Anglo-Saxon positif, un tel serment n'est qu'une formalité. Mais aux yeux d'un Celte à la fois imaginatif et logicien, il prend la valeur d'une détestable formule magique.

Si détestable que dans la dernière Chambre irlandaise, 47 députés, sur 152, se sont refusé à la prononcer et n'ont, de ce fait, pas pu occuper leurs sièges. Dans la Chambre qui a été élue au mois de juin, ces « républicains plus de cinquante et ils s'obstinent toujours à refuser le ser

ment.

sont

C'est d'ailleurs cette abstention volontaire qui a permis et permet encore, vaille que vaille, aux partisans du traité de 1921, de gouverner l'Etat libre. Elle n'en rend pas moins singulièrement défectueux le fonctionnement de la Constitution irlandaise.

Sur le papier, cette Constitution, votée en 1922, est une minutieuse mécanique pourvue de tous les perfectionnements modernes Chambre, Sénat, conseil exécutif, représentation proportionnelle, droit d'initiative populaire, referendum, etc.

Mais les savants auteurs de ce texte admirable ont compté sans le tempérament irlandais, impétueux, impatient de toute contrainte et enclin à enfreindre, parce qu'elles sont des règles, les règles les plus sages du monde. En fait, surtout depuis les élections de juin dernier, la situation du ministère << constitutionnel » que préside M. William Cosgrave apparaît singulièrement difficile.

Non seulement le groupe qui appuie ce ministère est moins nombreux que le groupe « républicain », volontairement écarté des débats par le refus du serment, mais le voici maintenant numériquement inférieur à l'ensemble des groupes d'opposition constitutionnelle » (socialistes, agrariens, nationalistes indépendants).

Il est possible que l'assassinat de M. O'Higgins, en serrant autour du gouvernement tous ceux des Irlandais qui ne veulent pas voir leur pays retomber dans une anarchie sanglante, renforce temporairement la position du cabinet Cosgrave. Cela n'est malheureusement point certain.

Dans la proclamation publiée le soir du meurtre, le président du Conseil a exprimé l'espoir qu'à cette heure de deuille peuple irlandais ne chancellerait pas. » Mais le peuple irlandais adore chanceler.

Passionné, chimérique, batailleur et inquiet, il adore sur

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