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La tendance du public est en faveur d'une revalorisation qui s'effectuerait sans qu'on touchât ni à la rente ni aux salaires et qui, par conséquent, rendrait à chaque billet de banque le pouvoir d'achat qu'il avait avant la guerre — lui donnerait à lui, possesseur d'un plus grand nombre de billets de banque, un pouvoir d'achat cinq ou six fois supérieur à celui dont il jouissait en 1914.

Oui n'en déplaise aux politiciens qui vivent loin des foules, le public pense de la sorte. Non pas certes l'unanimité mais la majorité des citoyens, qui prennent leurs désirs pour des possibilités sinon pour des réalités.

Les hommes politiques connaissent cette tendance. Voilà pourquoi les uns ne veulent pas la brusquer et les autres se préparent à la flatter et à s'en servir, tout flatteur vivant aux dépens de celui qui l'écoute.

L'astuce sera d'inventer et de présenter au peuple un calcul cabalistique, un système pyramidal, à la Casanova, qui concilie les inconciliables.

Il est déjà inventé : c'est l'impôt sur le capital.

Il a déjà été présenté, mais à une époque où son nom seul mettait la Trésorerie aux abols.

La Trésorerie semble maintenant mieux assurée. Le Ministère d'Union Nationale a réussi à reporter les échéances, à ajourner, à consolider une fraction non négligeable de

la dette à court terme. Les protagonistes du prélèvement sur le Capital estiment que cette étape franchie par M. Poincaré les rapproche de leur but ou du moins leur permet un essai.

M. C.

ECE QU'ON DITE

Quand Monsieur de Paris reçoit...

Deux fois par an, M. Deibler réunit, dans un restaurant des boulevards, en un dîner intime, ceux qu'il appelle ses « collaborateurs ». Ces derniers, à cette occasion, n'endossent pas la traditionnelle redingote noire << de travail », mais, en revanche, apportent la plus franche gaîté.

Ces jours derniers, cette agape avait lieu. Un cabinet particulier avait été retenu sur l'ordre du patron du res

taurant.

Je ne vous ferai pas payer de supplément pour ce cabinet particulier, mais, surtout, ne dites pas qui vous êtes, car le public est tellement impressionnable qu'il risquerait de déserter mon établissement.

L'incognito fut gardé. Mais un avocat qui dînait, comme par hasard, ce soir-là, aperçut celui qui «< avait travaillé un de ses clients ». Aussitôt, un maître d'hôtel discret s'approcha et indiqua au maître que M. l'exécuteur des arrêts criminels désirait ne pas être reconnu!

Et la petite fête put ainsi se poursuivre dans une parfaite cordialité.

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Extrait d'un jugement rendu par le juge de paix de Dax :

<< Attendu que les conjoints L... ont formé une demande en dommages-intérêts contre le nommé P... qui les a injuriés en public et traité de noms d'animaux.

<< Attendu que les témoins ne sont pas précis ; que, d'autre part, les époux L... sont atteints de surdité très prononcée et qu'ils n'ont certainement rien entendu, puisque, à l'audience, il nous a été impossible de nous faire comprendre d'eux; que leur système auditif très mauvais ne s'est pas spécialement amélioré pour entendre les injures, ce qui est contraire au bon sens, etc., etc. ».

A l'assistance judiciaire.

Extrait d'une demande d'assistance judiciaire adressée au procureur de la République (avec l'orthographe ori ginale) :

<<< Mon chère Monsieur le Procureur,

<« Je le soussigner, Alvézar Alfred, marier, mais tromper chaque jour, vous exposeré mon cas, qui l'est interressent. Ma femme fais la noubba avec un que vous devez connaître quile se nomme Martin Jean, et qui l'es à sa 37° femme marier. Je vous dis ça pour votre gouverne car, vu que j'aie de l'estimme pour vous, je voudrais pas puisque je suit le 37°, que vous soyié le 38°. En tous cas, ne le conduiser ches pas c'est moi Alvézar qui vous le dis. Plutard, si vous êtes malheureux, vous diré si j'avé écouter Alvézar...

Ete...

la vie

vous,

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Si cependant on voulait absolument introduire un semblant de système dans ce désordre, on pourrait encore dis tinguer en Chine trois grandes constellations politiques :

A Pékin, celle dont Tchang-So-Lin est le chef et qui tient sous sa férule « réactionnaire » la plus grande partie de la Chine septentrionale.

A Hankéou, celle que domine le « Kuomintang », le Comité nationalo-bolchéviste formé jadis à Canton; deux tendances la divisent: l'une plus nationaliste, l'autre plus

AFFAIRES EXTERIEURES bolchévisante; Feng-Yu-Siang, qui opère aujourd'hui dans

Le chaos chinois

Les émeutes de Vienne ont récemment découvert quelques-uns des foyers d'incendie qui couvent en Europe centrale; l'échec de la Conférence de Genève a fait apparaître les rivalités qui divisent les nations anglo-saxonnes; l'agitation dont l'affaire Sacco-Vanzetti vient d'être le prétexte a témoigné de l'extension des forces qui s'acharnent, de Fintérieur, à saper la civilisation occidentale.

Quels que soient cependant les malaises qui le troublent, notre monde blanc paraît en état de santé quand on le Compare à ce monde jaune que la Chine, avec ses 350 milHions d'habitants, constitue à soi seule.

Là, la décomposition est complète : décomposition polifique, décomposition morale. Et on a beau se pencher sur ee chaos, on n'y aperçoit nulle part rien qui ressemble à un germe d'où sortira, prochainement, un ordre nouveau.

Politiquement, la situation est plus confuse que jamais. Il y a quelques mois, on pouvait croire à un succès défiif des armées « rouges » qui, parties de Canton, avaient ui pour déborder le Yang-Tsé.

Puis, le commandant en chef de ces armées, TchangKai-Chek, ayant rompu avec les éléments bolchevisants de

parti on pensa un instant que la Chine allait s'unifier dans un nationalisme libéré de l'influence de Moscou.

Depuis, la situation a évolué ou plutôt s'est encore mbrouillée. Le « dictateur mandchou », Tchang-So-Lin, affirmé son autorité à Pékin et il a remporté sur TchangKai-Chek des avantages marqués. Dans le clan des rouges », de nouvelles dissensions sont apparues. FengYu-Siang, le « général chrétien » à tendances bolchéviantes est, après une assez longue éclipse, rentré en scène. De nouveaux << toukiouns » ont établi, sur de nouvelles ovinces, leur despotisme égoïste.

Bref, les quelques idées directrices autour desquelles tenait à s'ordonner l'imbroglio chinois se sont évaporées; les artis qui semblaient s'organiser se sont dissociés; il ne ste plus rien que des « trognes à épée », avides de s'enhir et prêtes à se rendre au plus offrant, des «< intellecels fanatiques, nourris d'abstractions creuses, des des de soldats qui, faute de solde et de ravitaillement, vivent que de rapines et, au-dessous, une immense foule Torisée, affamée, pillée, volée, violée, torturée, ayant du toute confiance dans le présent comme toute foi dans

venir.

Test de la Chine, se rattache à cette constellation.

A Nankin, celle qui se groupe autour de Tchang-KaiChek, l'ancien général « rouge » passé au modérantisme; ce militaire se bat à la fois contre Tchang-So-Lin et contre le Kuomintang, mais il ne s'interdit pas de « causer » à la dérobée tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre. A la suite des déboires qu'il a éprouvés dans son essai d'offensive sur Pékin il semble, à l'heure actuelle, plutôt incliner vers les << rouges ». Au demeurant son étoile, un instant fort brillante, tend à pâlir.

Quant aux sympathies dont ces différentes factions font preuve à l'égard de telle ou telle nation étrangère, elles sont uniquement fonction des subsides reçus.

Le Kuomintang et Feng-Yu-Siang sont, bien entendu, subventionnés par Moscou; l'Angleterre a, à un certain moment, largement « arrosé » Tchang-Kaï-Chek et n'a pas toujours eu à s'en louer; Tchang-So-Lin paraît recevoir surtout sa manne de Tokio.

Tout ce monde-là, d'ailleurs, demeure au fond à peu près également xénophobe.

Autour des grandes constellations, d'ailleurs toujours proches de la dissociation, gravitent de nombreuses comètes et nébuleuses sous forme de généraux et d'agitateurs de tout habit et de tout poil, diversement autonomes, mais constamment pillards.

A ce désarroi politique répond un immense désarroi intellectuel et moral.

Les plus récents et les meilleurs observateurs sont d'açcord sur ce point: La Chine d'aujourd'hui est un pays qui a perdu l'âme que lui avaient façonnée des millénaires d'his toire et qui n'a pas su en trouver une nouvelle à l'Occident, en effet, elle n'a pris qu'un peu de technique, des lambeaux incompris de terminologie et beaucoup de vices.

La spéculation mathématique qui est à la base de la science de l'Occident, le bon sens qui forme comme l'envers de son idéologie, l'individualisme respectueux de soi-même et des autres qui est le ressort moral de son activité, tout cela demeure absolument étranger au Chinois contemporain. Les cadres traditionnels qui, naguère, l'enserraient et le Empire, religion, système patriarcal brisés ou menacent ruine. Mais aucun des sentiments tuteurs de l'homme occidental - honneur, sens de la respon sabilité, amour-propre,« sportivité » - ne les a remplacés.

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C'est un vide moral effarant, un gouffre vertigineux dans lequel une des plus anciennes civilisations du monde achève de s'engloutir.

Devant cet effondrement, l'Occident aurait beau jeu et facile, s'il était encore sûr de la légitimité des droits que lui confèrent son génie créateur, son énergie et sa force.

Mais l'Occident est atteint d'une maladie qui ne par'donne guère le doute de soi-même.

Il occupe en Extrême-Orient des positions qu'il a conquises par la force: il les voudrait conserver par la douceur et du consentement même de ceux que cette force a dépossédés.

:

Problème insoluble d'où cette impression de désordre, 'd'hésitation et d'incohérence que donne la politique suivie en Chine au cours des dernières années par l'Europe et par l'Amérique.

Aux yeux de la Chine contemporaine, privée de toute norme morale, seule la force existe. Et l'hésitation dans l'emploi de la force ne peut que trahir la faiblesse.

Qu'on songe aux rares gestes d'énergie esquissés ces derniers temps par l'Occident en Extrême-Orient. Ils ont tous eu un effet salutaire : l'envoi de renforts anglais à Changhaï a enrayé net les progrès jusque-là foudroyants du bolchévisme xénophobe. Plus récemment, et dans des circonstances moins dramatiques, l'expulsion par les autorités françaises de Tien-Tsin des agents chinois qui percevaient sur les navires européens des taxes illégales a considérablement raffermi notre prestige dans la Chine du Nord. << Oignez vilain... »

Certes, du chaos chinois sortira peut-être quelque jour une civilisation qui combinera quelques-unes des formes antiques de la pensée orientale avec la technique occidentale; une Chine nouvelle, régénérée et rajeunie, prendra alors conscience d'elle-même et, devant la gigantesque puissance qu'elle représentera, l'Occident n'aura, certes, guère de chances de conserver intactes ses positions.

Mais ce jour, s'il doit luire jamais, apparaît encore étrangement lointain.

En attendant, l'Occident n'est, en Extrême-Orient même, dangereusement menacé que par les doutes qu'il a conçus sur lui-même.

Mais ces doutes sont pour lui un redoutable péril. S'il s'y abandonne, c'est toute sa civilisation qui risque de s'abîmer, et pas seulement dans les comptoirs extrême-orien

taux.

S'il demeure, au contraire, convaincu des privilèges que lui confèrent sa pensée claire et son énergie créatrice, s'il reste prêt à revendiquer ces privilèges au besoin par la force, un bel avenir s'ouvre encore à lui et à toutes les valeurs morales, intellectuelles et matérielles qu'il représente dans l'univers.

JACQUES CHASTENET.

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AFFAIRES

ECONOMIQUES

La politique des dégrèvements en Italie et en France

Quatre années de guerre, neuf années de déséquilibre économique ont contraint les contribuables de tous les pays à subir périodiquement les nouveaux tours de vis de la machine fiscale. Mais si habitués qu'ils dussent être à se voir infliger la création de taxes inédites ou le relèvement de tarifs existants, ils n'ont pas renoncé à l'espoir de dégrèvements que bien peu d'entre eux ont jusqu'ici obtenus. Lorsque l'on a cité le cas des Etats-Unis, où la Trésorerie fédé rale, embarrassée de ses formidables excédents, a partiellement remboursé le produit de l'impôt sur le revenu à ceux qui l'avaient payé, le cas de l'Allemagne, où le Reich a pu réduire énergiquement, au lendemain de l'assainissement de 1924 le taux de la taxe sur le chiffre d'affaires, on épuisé ou peu s'en faut le chapitre des dégrèvements dans l'histoire financière de l'après-guerre. Ou plutôt on l'avait épuisé avant que le gouvernement fasciste n'eût annoncé et réalisé un programme massif de réductions d'im pôts dépassant, comme entrée de jeu, un milliard de lire, soit le vingtième du budget. La décision du 2 août, en même temps qu'elle jette un jour nouveau sur la politique financière de M. Mussolini, doit inciter l'opinion française à envisager dès maintenant les diverses solutions entre les quelles, en ce domaine, il lui faudra très prochainement choisir...

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Parmi les difficultés que rencontre toute politique de revalorisation, les deux principales sont la hausse des prix de revient et les moins-values fiscales, cause et conséquence de la crise provoquée dans l'économie nationale par l'appré ciation trop brusque de la devise. On ne peut refuser au gouvernement fasciste le mérite d'avoir aperçu clairement ce double danger et davoir pris, avant même qu'il ne se fût pleinement manifesté, les mesures suceptibles de l'atténuer

Pour empêcher les prix de revient de l'industrie ita lienne d'atteindre, évalués en or, un niveau incompatible avec le développement ou même le maintien des exporta tions, M. Mussolini s'efforce d'en comprimer les éléments il a réduit les tarifs de transport, les traitements et les salaires, les loyers d'immeubles. Aujourd'hui, il réduit les impôts, à la fois pour contribuer à la baisse des prix inté rieurs et pour donner une compensation, au moins partielle, aux diverses classes sociales dont la revalorisation a diminue les revenus et les forces contributives.

A cet égard, le choix des dégrèvements décidés le 2 août est typique. L'impôt foncier est réduit d'un quart, afin de faire supporter plus aisément aux propriétaires d'immeubles la revision obligatoire des baux à loyer. L'impôt sur les bénéfices agricoles est réduit de moitié, pour réconforter les fermiers et les paysans-propriétaires, durement atteints par la baisse profonde du blé et des produits de la terre. L'impôt sur les bénéfices des Sociétés anonymes est largement allégé, pour rendre de l'aisance à la trésorerie des entreprises, relever le cours de leurs actions, vacillant depuis plusieurs mois, et réveiller l'activité interrompue des Bourses de valeurs.

En même temps, toute une série de taxes qui atteignent les transactions et s'incorporent finalement dans les prix de vente voient réduire leurs tarifs, pour que se consolide la baisse des prix: c'est le cas de la taxe sur les échéances, de la taxe sur les effets de commerce, des droits de timbre et d'enregistrement sur les contrats, les marchés, les ventes de toute nature, des taxes postales et des taxes sur les

transports.

Au total, c'est de 1.135 millions de lire que vont se trouver allégés les frais généraux de la nation. Mais si ces dégrèvements peuvent contribuer à écarter la crise commerciale, ne vont-ils pas, joints aux moins-values qu'entraînera la baisse des prix et des revenus dans le produit des droits de douane et des autres taxes de consommation ad valorem, précipiter la crise budgétaire ?

C'est ici qu'intervient la seconde partie des mesures décidées le 2 août par M. Mussolini. Les crédits inscrits au budget de 1927-28 seront sévèrement revisés; toutes les dépenses d'achats de denrées et de matériel ou de travaux publics seront comprimées pour tenir compte de la baisse des prix tous les crédits non indispensables seront réduits. La contre-partie des dégrèvements fiscaux sera donc demandée à des économies, rendues possibles par la revalorisation elle-même, par la politique énergique du gouvernement en matière de traitements et d'indemnités, mais aussi, il faut le noter, par la faiblesse relative des charges de la Dette. Celles-ci ne dépassent guère 5 milliards, dont 4 seulement pour la dette intérieure, qui atteint en capital 90 milliards de lire. Il en résulte que l'effort de compression des dépenses peut porter sur près des quatre cinquièmes du budget total, alors qu'en France, par exemple, plus d'un tiers des crédits correspond à l'intérêt et à l'amortissement de notre dette intérieure de plus de 300 milliards. Si le budget italien arrive à maintenir, pour l'exercice en cours, le large équilibre des exercices précédents, qui se sont soldés par des excédents importants, c'est à cette situation qu'il le devra. Le gouvernement se préoccupe d'ailleurs d'accentuer encore, dans un prochain avenir, l'avantage qui résulte pour les finances publiques d'une dette relativement légère, en organisant l'amortissement régulier de cette dernière. C'est dans ce dessein qu'il a créé le 2 août une Caisse spéciale, pourvue d'une dotation initiale de 2 milliards de lire et de revenus annuels importants : nouvelle garantie d'équilibre donnée aux budgets futurs, nouvelle précaution prise contre les conséquences éventuelles des dégrèvements.

Les réductions d'impôts ordonnées par le Duce et réa

lisées, avec sa sagacité habituelle, par le comte Volpi, apparaissent ainsi comme un des ressorts essentiels de la politique de revalorisation poursuivie par le fascisme. Elles participent aussi à ce qu'a de décevant cette politique même : il est fort possible, en effet, que l'allègement apporté aux contribuables se révèle illusoire, qu'il reste inférieur à l'affaiblissement de leurs capacités fiscales et que, tout compte fait, les charges budgétaires de l'Italie, réduites en valeur nominale, ne soient demain, sur la base de l'or, supérieures à ce qu'elles étaient hier.

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La stabilisation de fait de notre devise, qui prémunit le contribuable français contre un risque de ce genre, lui promet-elle pour demain une réduction réelle de ses charges? Il semblerait imprudent de le croire, si l'on s'en tenait aux perspectives du projet de budget pour 1928. Malgré une réduction sensible des charges de la dette, aucune diminution des dépenses ne s'y manifeste, en raison des besoins accrus de la défense nationale et du rajustement des traitements, soldes et pensions. L'équilibre est tout juste obtenu : aucun dégrèvement, si léger soit-il, n'est possible. Mais si l'on porte les yeux sur le budget spécial de la Caisse autonome d'amortissement, le tableau change en face d'une recette des tabacs accrue, on ne trouve ici que la charge assez faible du service des Bons de la défense; tout l'écart et il atteint plusieurs milliards - est destiné à rembourser une partie de la dette flottante. Si cette affectation spéciale n'existait pas, de par la loi constitutionnelle d'août 1926, si les recettes de la Caisse n'avaient pas été distraites du budget, celui-ci présenterait un large excédent, qui pourrait servir à gager de substantiels dégrèvements.

Entre cette constatation et les propositions de réforme, il n'y avait qu'un pas, qui fut vite franchi par des personnalités politiques particulièrement autorisées en matière de finances on sait que M. Caillaux et M. Lamoureux, pour ne citer qu'eux, se sont récemment prononcés en faveur d'une réduction de l'amortissement et d'une politique de dégrèvements progressifs.

Il n'y a peut-être pas une antinomie aussi absolue qu'il semble tout d'abord entre ces propositions et les mesures prises par le gouvernement pour soustraire l'amortissement aux convoitises des contribuables et des parlementaires. La Caisse autonome est chargée de rembourser les seuls Bons de la Défense nationale, aujourd'hui consolidés pour la plus grande partie. En dehors des ressources qui lui sont affectées, le budget fait face sur ses disponibilités propres à l'amortissement contractuel de tous nos emprunts à terme, et le compte du plan Dawes, sur les recettes de réparations, à l'amortissement de la dette extérieure. Ne pourrait-on pas confier à la Caisse autonome la charge de ces amortissements, sauf à ralentir ou à suspendre le remboursement devenu moins urgent, des Bons de la défense. Il en résulterait un excédent notable du budget et du compte des réparations, excédent qui pourrait être consacré à réduire le taux de ceux de nos impôts qui, tels le droit de mutation sur les immeubles ou les fonds de commerce, les taxes sur les valeurs mobilières, les impôts

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