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A question religieuse sera-t-elle présente aux élections prochaines pour diviser les Français en deux camps irréconciliables? On l'a crue morte après la guerre, et de la guerre. Mais il semble bien, à a lecture de certains articles et de certaines circulaires, qu'on se propose, de part et d'autre, de la ressusciter. La passion politique est fertile en miracles et capable de souEver la pierre des plus lourds tombeaux. Mieux vaut donc e préparer à voir reparaître la question religieuse, à lui épondre, que de lui fermer sa porte comme on la ferme un gêneur, en disant qu'on est sorti.

En quoi consiste la question religieuse? M. Maurice chwob l'a rappelé récemment dans une lettre ouverte à Suré, qui est très remarquable et qui a été très remarquée. Touchant à la liberté d'association et à celle d'enseigner, lle pose deux problèmes : celui de l'Ecole et celui de la Congrégation.

Mais elle les pose

l'importance de la question religieuse en France d'une manière plus historique que juridique.

En effet, le statut de l'Ecole, le statut des Congrégations a été réglé par des lois qui ne sont pas très anciennes, mais qui déjà, cependant, se sont intégrées dans le patrimoine. légué aux républicains par Ferry, par Waldeck, par Combes.

Sans doute, il est vrai que tous les républicains n'ont pas voté ces lois. Sans doute, il est vrai qu'aucune loi ne peut prétendre à l'infaillibilité ou à l'éternité. Mais il ne l'est pas moins que le gros des forces républicaines qui a voté les lois laïques, prétend les conserver et qu'il regarderait leur abrogation à la fois comme un désaveu et comme une revanche.

M. Maurice Schwob a bien senti le danger et qu'à vouloir reviser le statut de l'Ecole et le statut des Congrégations on risquait un conflit plus général, une bataille sur toute la ligne.

Aussi ne suggère-t-il que des mesures de fait, inspirées par l'esprit de tolérance.

De telles mesures seraient-elles acceptées par les anticléricaux et les catholiques? On peut l'espérer. La guerre a été une grande école de tolérance et l'immense majorité des Français a aujourd'hui d'autres préoccupations que les préoccupations confessionnelles. Enfin, le rétablissement des et il faut le noter pour comprendre relations diplomatiques entre la France et le Souverain

Pontife a relevé l'Eglise de France de l'obédience des extrémistes.

Mais que le feu couve encore sous la cendre, il suffit de connaître l'histoire de notre pays, d'avoir vérifié dans les milieux ruraux la persistance des traditions antagonistes, pour en être persuadé. Et il suffit aussi de connaître les réactions produites à l'étranger par nos querelles religieuses, jadis et naguère, pour souhaiter que ce feu ne se rallume jamais.

M. C.

ECE QU'ON DITE

Le respect aux morts de la guerre.

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Il y a des municipalités qui entendent singulièrement le respect dû au souvenir de leurs concitoyens tombés pour la défense de la patrie. Celle de Royan, par exemple, qui, non seulement dédia aux pauvres morts un simili-zinc-d'art digne de surmonter une vulgaire pendule, mais a permis contre forte redevance d'ailleurs à un manège d'autos pour enfants de s'installer tout contre la grille de ce monument et, au grand scandale des étrangers qui savent honorer plus décemment leurs morts, de moudre inlassablement sur un orgue cacophonique la Belote, Qui veut mes joli's roses ?, Panam, Valencia, Elle avait de tout p'tits petons et autres odieuses rengaines. Est-ce pour contribuer, selon le catéchisme bolchevique, à l'éducation morale et musicale des petits ou bien est-ce simplement par erreur que, profitant de l'absence de leur maire très éminent, les édiles royannais ont autorisé cette incorrection?

Critique d'art.

Une importante délégation du Conseil municipal de Paris visitait ces jours derniers le salon de lecture d'un de nos grands magasins.

Le groupe allait de tableau en tableau et les réflexions 'de chaque édile était pittoresques.

Devant chaque toile on votait avec un respect, comme s'il s'agissait d'une importante question de pavage ou 'd'augmentation de centimes additionnels.

Finalement, on prit sept toiles...

Mais nous n'avons pu savoir à quel usage on les destinait !!

'Au Palais.

Une de nos jeunes, mais aussi sympathiques que jolies avocates, avait reçu une commission d'office pour plaider le divorce d'un brave homme de représentant de com

merce.

Elle n'eut aucun mal à gagner son procès, il y a quelques mois.

Ces jours derniers, la jeune avocate recevait une lettre

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C'est un grand magasin voisin de l'Opéra, qui s'est spé cialisé dans la fabrication et la vente des dessous féminins. Chaque modèle a des noms différents; et au hasard du catalogue nous avons trouvé « la chemise-culotte Thoiry », la combinaison « Briand », le pyjama « PaulBoncour », la chemise de nuit Herriot, la chemise de jour en linon vert d'eau « nuit de Calcutta » ; celle <«< baiser de Reine », celle encore « Rire de Japonaise », cette autre, enfin, « Sous l'oeil du harem ».

Et il a encore la culotte de soie « Sénat >>.

Le brave Sénat ne se doutait pas qu'il donnerait son nom à des dessous si délicats...

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M. Cachin n'est pas si anticlérical qu'on pourrait le supposer. Souvent, on peut le voir le long des quais rechercher dans les boîtes les ouvrages intéressants. Par fois, il pousse la bibliophilie jusqu'à signaler à M. Bar thou les trouvailles intéressantes qui peuvent lui plaire. On a beau avoir des idées différentes !!

Mais, le plus souvent, il engage de longues conversa tions avec un honorable prêtre qui, lui aussi, est un pas sionné des quais. Ils se connaissent de Bordeaux et cau sent de longues heures sur les derniers bouquins ou les éditions rares...

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ministres du Reich. Elles nous ont toujours paru un peu stériles et nous n'avons pu nous empêcher de regretter qu'à Lunéville, voici quelques semaines, M. Poincaré ait semblé vouloir rouvrir l'ère, que l'on croyait close, de ces récriminations alternées.

Mais il faut reconnaître que le discours d'Orchies rend un son nouveau. Ce n'est pas seulement vers le passé qu'en le prononçant le président du Conseil s'est tourné. Il ne s'agit plus seulement d'établir l'historique des rivalités

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AFFAIRES EXTERIEURES franco-allemandes ; il s'agit de préparer la fin de ces

L'Histoire et la Paix

Le 24 juillet, M. Poincaré a inauguré à Orchies, dans l'arrondissement de Douai, le nouvel hôtel de ville, édifié en remplacement de celui qui fut, en 1914, brûlé par les Allemands en même temps que la ville presque entière.

Dans son discours le président du Conseil a rappelé les circonstances de cette destruction : les escarmouches livrées, en septembre 1914, pendant la course à la mer, à l'entrée d'Orchies; la perte, la reprise et la perte nouvelle de la ville; la fausse accusation portée par l'Etat-Major allemand contre de prétendus << francs-tireurs » français d'avoir attaqué un hôpital militaire ; l'incendie méthodique de la ville par un détachement spécialisé de pionniers prussiens; enfin le communiqué de l'agence Wolff annonçant triomphalement qu'Orchies avait été, pour les péchés de ses habitants, « rasée au niveau du sol » !

Après avoir fait justice des mensonges imaginés, à cette occasion, par la propagande allemande, M. Poincaré s'est écrié : « Quand nous laissons passer ces contre-vérités sans protestation on les considère comme des vérités démontrées. Quand nous les relevons pour y opposer des faits réels la presse nationaliste d'outre-Rhin s'indigne de notre audace et nous accuse de vouloir troubler la paix. Qu'on cesse de répandre l'erreur et nous cesserons de rectifier. >>

Ceci dit, le président du Conseil a ajouté qu'il ne songeait nullement à rendre le peuple allemand tout entier responsable de la conduite des incendiaires d'Orchies, non plus que de celle des fauteurs de dévastation systématique dans les régions envahies :

< Ceux-là seuls », a-t-il déclaré en terminant son discours, ceux-là seuls se rendraient solidaires du crime perpétré qui tenteraient de le justifier... Dès que nos voisins renonceront à égarer le monde, dès qu'ils ne chercheront plus à contester les responsabilités des empires du centre dans l'explosion de la guerre et dans les excès commis au cours des opérations, nous serons heureux de parler nousmêmes de ces tragiques épisodes comme des événements lointains, classés dans les archives de l'Histoire. Nul d'entre nous n'a le désir insensé d'entretenir la haine entre des races voisines dont l'accord est indispensable à la paix de l'hu

manité. >

Les lecteurs de l'Opinion savent que nous n'avons jamais eu qu'un goût médiocre pour les polémiques verbales qui, pendant longtemps, ont rebondi de dimanche en dimanche entre le chef du gouvernement français et les

rivalités, d'assurer cet accord « indispensable à la paix de l'humanité ».

Qu'un tel accord, pour être durable, doive être fondé sur autre chose que des formules creuses; qu'il soit nécessaire de dépouiller ses assises de toute équivoque, de tout malentendu, cela est évident. Voilà, semble-t-il, l'idée qui anime le discours d'Orchies : la franche reconnaissance du

passé permettra seule de faire définitivement sortir ce passé du présent et seule laissera le champ libre aux constructions de l'avenir.

Il est agréable de reconnaître que cette interprétation a trouvé de l'écho en Allemagne même. Sans doute, une du Reich lui-même ont-ils, en réponse aux discours d'Orgrande partie de la presse d'outre-Rhin et le gouvernement

chies, renouvelé ces contre-vérités dont une déclaration de témoins oculaires des événements vient tout récemment enco de faire justice. Mais, d'autre part, différentes publications allemandes de gauche ont vivement protesté contre une attitude qui tend à solidariser la République allemande avec les erreurs et les crimes du gouvernement impérial.

Plus significative encore apparaît l'attitude de la Gazette de Voss. Cet important journal, pourtant de nuance conservatrice, vient de publier un long récit confirmant la narration française des événements d'Orchies. Et la Gazette de Voss d'ajouter qu'il faut voir les choses telles qu'elles sont et que seule la vérité peut servir la cause de la paix en Europe.

M. Poincaré, dans son discours, n'a pas dit autre chose. même en les voilant, qu'on préparera la voie à ce rapproCe n'est pas en niant systématiquement les faits, ni chement franco-allemand que doivent souhaiter tous les amis de la paix, tous les bons Européens, et par conséquent tous les bons Français, tous les bons Allemands : c'est en forçant d'en atténuer, dans la mesure du possible, les conséles reconnaissant de part et d'autre loyalement et en s'ef

quences matérielles et morales.

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la reconstruction commencée, qu'au lendemain du désastre : on se rend mieux compte de ce que ce désastre a eu d'irréparable :

Les arbres méthodiquement sciés par les Allemands au début de 1917 ont été enlevés, mais le ruban des routes s'allonge, affreusement triste en l'absence de tout ombrage; les ruines des maisons qu'on fit sauter une à une ont, pour la plupart, disparu; mais à la place des vieilles demeures adaptées au paysage et comme incorporées à lui se dressent des bâtisses sans tradition, ni élégance, ni discrétion, telles qu'on en construit également dans le Nevada ou dans la Nouvelle-Galles du Sud; et les cadavres des cathédrales ou des églises assassinées qui s'élèvent au-dessus de ces villes, de ces villages sans style ni personnalité, ajoutent encore à la désolation de l'ensemble. Tout ce pays, grâce à un dur et méritoire effort, a retrouvé une partie de son activité, de sa prospérité : il semble qu'il ait perdu son âme.

Et ce n'est pas seulement un Français qui doit gémir devant tant de siècles d'histoire inutilement anéantis; la même tristesse ne peut manquer de saisir tout Européen un peu conscient de la grandeur de la civilisation à laquelle il appartient.

Il y a là un sol auquel s'était, en couches successives, incorporé tout ce qui fait l'originalité et la noblesse des traditions européennes : l'Empire romain, la Chevalerie, l'Eglise, la Renaissance, le classicisme du XVIIe siècle, la

Une note officieuse vient de faire savoir, mardi dernier, que le gouvernement allemand maintenait son explication des événements d'Orchies. Une campagne, évidemment inspirée de haut, se poursuit outre-Rhin pour le rétablissement des attachés militaires près les ambassades allemandes à l'étranger, rétablissement interdit par le traité de Versailles. Enfin, la revue pacifiste Menscheit vient de dévoiler un plan de réorganisation de la Reichswehr, dû à une section influente de l'Etat-Major allemand, et qui tend à refaire de l'armée germanique un instrument de conquête.

La page n'a pas été complètement tournée. Les forces mauvaises sont encore vivantes. Notre devoir est de ne pas les ignorer. Notre devoir aussi est de collaborer à tout ce qui pourra amener leur ruine définitive.

Après tout, comme le disait Guillaume le Taciturne : << Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. >

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Révolution française, l'individualisme du XIXe siècle, tout AFFAIRES INTERIEURES

cela qui est le patrimoine commun de l'Europe civilisée, avait laissé là des traces tangibles. Ces traces ont été brutalement effacées et tout disparait aujourd'hui sous le nivellement d'une reconstruction banale et hâtive.

. Goethe eût certainement pleuré en comtemplant ce désastre et, comme l'a dit M. Poincaré dans son discours, ii est heureux et honorable pour l'Allemagne qu'un officier allemand ait eu les larmes aux yeux en annonçant aux habitants d'Orchies que leur ville allait être rasée.

Sans doute, n'est-ce qu'un rêve : mais peut-être est-il permis de rêver que ce sol profané, ce sol où les ruines même ont péri, devienne quelque jour un lieu de pèleri- | nage où tous les peuples qui se réclament de la civilisation européenne, Allemands compris, viendraient communier dans le regret de ces choses détruites qui étaient un peu bien commun et dans la résolution de défendre ensemble tout l'immense patrimoine qui leur appartient encore.

Un tel pèlerinage ne serait pas générateur de haine mais, en faisant éclater l'horreur et l'inutilité des guerres européennes fratricides, préparerait plutôt les cœurs et les esprits à l'intelligence des intérêts communs de l'Europe.

Rien du sauvage passé ne serait nié, mais il serait définitivement classé dans le passé. Les iniquités de jadis ne rejailliraient pas sur le jour présent et c'est sans arrièrepensée de rancune que nous inviterions les Allemands d'aujourd'hui à se joindre à nous pour maudire l'Allemagne impériale et, comme Renan voulait qu'on le fît de Sparte, pour l'insulter parce qu'elle n'est plus ».

Sans doute, hélas, n'est-ce qu'un rêve...

Les forces politiques de la France La Sarthe

Le Maine et le Perche, si différents de nuances, ont constitué cette province de l'Ouest qui avait le Mans pour capitale et qui nous a donné les deux départements de la Sarthe et de la Mayenne. Gouvernement petit et englobé, d'ailleurs, dans la grande généralité de Tours, avec le gouvernement d'Anjou et de Touraine. Dans cette unité administrative, les pays différents de Sarthe dont les uns sont presque en Touraine, les autres en Anjou et les autres encore dans le Maine proprement dit, ont pris des habitudes communes, mais guère de personnalité forte ni de caractère original. Des traditions différentes y ont grandi dans la partie mancelle, c'est-à-dire presque normande encore, dans la région angevine de la Flèche, et dans cette vallée du Loir qui a reçu une empreinte si semblable à celle de la Touraine et miques contraires, où une culture religieuse dissemblable, ont du Vendômois. Carrefour de régions où des conditions éconolaissé des divergences essentielles qui ont peine encore à se fondre, et donnent à ce département un caractère si difficilement saisissable, si délicat à définir dans une synthèse même approximativement exacte. D'autre part, marche démocratique de l'Ouest, où vint se briser l'insurrection vendéenne, et par laquelle passe la frontière entre la chouannerie et la résistance républicaine. Deux grands faits ont agité l'histoire paisible du Maine : les guerres de religion et la révolution. Les guerres de religion ont ensanglanté les plaines autour du Mans et de Mamers. Au Mans, la réforme avait fait des conquêtes: elle dut reculer par la suite, et le Mans fut docilement ligueur, conformément à sa tradition et à sa tendance, mais surtout à l'heure de la victoire, et sans que ces péripéties de la lutte fussent marquées d'épisodes héroïques. Mamers fut plus solide et plus éner

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