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7 bis, place du Palais-Bourbon, Paris, VII Arrondissement. Téléph.: Littré 51-92. Compte chèques postau 718-59

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OPERA

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L'EUROPE CENTRALE

REVUE DE LA SEMAINE

Paraissant à Prague (Tchécoslovaquie) Politique, économique, littéraire et artistique L'organe le plus utile pour toutes les questions intéressant les pays de l'Europe centrale

20 pages sur papier de luxe avec couverture illustrée et de nombreuses illustrations dans le texte Rédacteur en chef: G. MAROT

Principaux collaborateurs :
MM. Francis Baumal, André Billy, Jules Chopin,
Robert Dieudonné, Marcel Dunan, F. Dominois,
Louis Eisenmann, D. Essertier, A. Fichelle,
Etienne Fournol, Auguste Gauvain, H. Jelinek,
Marya Kasterska, J. Kurnatowski, Jules Legras,
Junia Letty, Albert Mousset, B. Munteano,
Maurice Muret, J.-O. Novotny, André Pierre,
Miroslav Rutte, S. Serbesco, Casimir Smo-
gorzewski, B. Vomacka, Richard Weiner, Gus-
tave Winter, F. Zakavec, etc.

Rédaction et administration:
Avenue du Maréchal-Foch, 62
PRAGUE-XII (Tchécoslovaquie)

CONDITIONS D'ABONNEMENT POUR LA FRANCE :

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O

N pouvait se demander

-

et non sans motifs si le dernier budget de la législature serait voté en temps utile et si, dans le cours de la discussion, le gouvernement rencontrerait aux moments difficiles une majorité fidèle pour s'opposer aux amendements de surenchère. Le fait est qu'il l'a toujours trouvée et qu'avant l'heure prescrite il aura obtenu des deux Assemlées à peu près tout ce qu'il leur demandait. Les retouches apportées à son projet sont en effet légères et n'affectent pas e fond.

De cela, il y a lieu de se réjouir. Et aussi de féliciter le Cabinet et les Chambres puisqu'on n'eut pas manqué de es blâmer si les choses avaient pris un cours différent.

Dans la pensée du Président du Conseil l'équilibre du

budget de 1928 présentait un intérêt majeur. Il le regardait comme une étape nécessaire, comme une étape considérable de la restauration financière. L'étape est franchie.

Bien qu'il en reste de nouvelles à parcourir, il faut souhaiter que désormais le problème fiscal n'absorbe plus au même degré l'attention des pouvoirs publics.

Il s'agit maintenant, comme l'a très courageusement affirmé M. Chéron, de restaurer l'Etat, c'est-à-dire de lui rendre dans les limites de son propre royaume, son prestige, son autorité, sa souveraineté.

Le problème de l'Etat dominera les débats de la prochaine législature. Ils se dérouleront entre ceux qui veulent affermir l'Etat et ceux qui veulent l'étendre.

Et si les élections étaient une épreuve de logique et non pas un conflit de sentiments ou de personnes, la première question que devrait poser l'électeur conscient au candidat serait : « Que pensez-vous de l'Etat, de son rôle et de ses attributs ? >>

Car c'est de l'orientation que prendra là-dessus la Chambre de 1928 que dépendra l'avenir de la restauration financière, l'avenir du régime, l'avenir du pays. M. C.

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La famille royale d'Angleterre a coutume de commander ses cartes de Noël et de bonne année à la Maison Raphaël Tuck and Sons. Cette collection comprend cette année 3.000 pièces de sujets différents, d'après des compositions des peintres Bernard Gribble et Flora Pilkington. Le roi et le prince de Galles ont choisi des sujets maritimes; la reine de calmes paysages de jardins ; le duc et la duchesse d'York un souvenir de leur récent voyage en Australie, le port de Sydney. Seule, la princess. Marie s'est réservé des sujets historiques.

Les vœux de S. M. le roi George sont libellés ainsi : Avec les souhaits de l'époque et tous les bons vœux pour l'année qui vient.

Et au-dessous, ce motto, versifié, en anglais : Que cette joyeuse époque vous apporte tout bonheur et la santé pour attendre la prospérité.

La princesse Mary, pour justifier son choix, a fait suivre ses souhaits de cette sentence :

Les vieilles coutumes ne contribuent-elles pas à faire cette vie plus douce ?

Le vieillard rajeuni et la Compagnie d'assurances.

Un sujet hongrois parvenu à un âge avancé contractait il y a quelques années une assurance dans une des plus importantes Compagnies de Budapest qui lui consentit, en raison de son âge, des conditions tout particulièrement

avantageuses...

Depuis lors, le rentier s'est adressé au docteur Voronoff qui l'a traité selon sa méthode et, dit-on, avec un succès tout particulier. Ce qu'apprenant, la Compagnie se refuse maintenant à payer à son client la rente viagère qui lui est due. Elle soutient, en effet, qu'il a fraudé ayant prolongé artificiellement sa vie ». L'affaire va venir devant les tribunaux de Budapest. A la thèse de la Compagnie le plaignant répond qu'on ne lui aurait certainement fait aucune objection si, au lieu de tenter de prolonger ses jours il les avait abrégés en faisant usage d'alcools ou autres toxiques.

Il reste maintenant à la Compagnie de faire la preuve que son client a bien effectivement prolongé ses jours...

Style noble.

Voici de quelle encre certain agent d'affaires, chargé 'de recouvrements, rédige ses circulaires.

« Monsieur,

« Le souvenir de votre libération à l'égard d'un créancier languissant dans son attente me paraissant trop lent à vous réfléchir ses intérêts souffrants. ie viens, avant

qu'auprès de vous ils dépérissent davantage, au nom et pour ce créancier, M. A., envers lequel vous êtes débiteur en principal de la somme de 175 fr. 50, réclamer contre un oubli qu'aurait dû prévenir une exactitude moins engourdie, sacrifiant à la méprise, cela est possible, mais trop souvent à des allégations familières aux débiteurs, et épaissies d'incessants ajournements dans lesquels généralement pâlit, se perd ou se ruine le crédit le mieux établi.

« Pour éviter d'en justifier le principe, tout en admet tant la possibilité de la première hypothèse à votre égard, je vous prie, monsieur, de ne pas différer plus longtemps votre libération auprès de moi, à qui pouvoir a été donné de la rendre bien et dûment effectuée.

Dans son attente, j'ai l'honneur, monsieur, de vous saluer. »

Si, après cela, le débiteur ne s'amende paɛ...

On sait boire à Marseille.

On trouve dans un jugement rendu par un tribunal correctionnel de Marseille :

<< Attendu que le sieur T... était dans un état d'ivresse manifeste. Qu'il l'avoue d'ailleurs ;

Qu'alors même qu'il ne l'aurait pas avoué, il résulte des renseignements fournis par les témoins que l'inculpé aurait bu entre 10 heures du matin et 9 heures du soir, moment de la scène qui lui est reprochée, 3 Picon-citron, 2 Picon-grenadine, 4 rhums, 2 cognacs, 3 anis, 2 vermouths secs, soit au moins 16 consommations sans compter celles que les témoins n'ont pas vues.

Que cela suffit seul à rendre un homme dans un état d'ivresse complète.

Qu'il y a lieu de se montrer sévère et de protester contre l'abus des alcools et le nombre inouï des débits de boissons.

Qu'il y a aussi lieu d'inviter le prévenu à ne plus recommencer autant dans l'intérêt de sa santé que dans celui de son casier judiciaire, etc., etc., etc... »

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même, menacent l'équilibre de cet imposant édifice : l'attraction romaine d'une part, l'attraction puritaine de l'autre.

Nombreux sont, de nos jours, les adeptes de l'Eglise anglicane qui se sont complètement laissé entraîner soit d'un côté, soit de l'autre du premier surtout. Et ceux-là même qui demeurent fidèles au traditionnel bercail se grou pent en deux catégories souvent violemment opposées l'une

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AFFAIRES EXTERIEURES à l'autre : c'est ce qu'on appelle en Angleterre la Haute

L'Eglise et l'Etat en Angleterre Une réforme de la liturgie a été adoptée par plusieurs assemblées de théologiens français, puis par un Concile de l'Eglise gallicane; pour lui donner force de loi, on soumet cette réforme à la ratification des Chambres, du Sénat d'abord, qui la vote, puis de la Chambre des députés, qui la rejette comme contraire à la tradition ecclésiastique; au cours du débat, on a vu les partis se diviser, les ministres se ranger dans des camps opposés, M. Leygues soutenir les rites nouveaux, M. Sarraut défendre l'ancienne liturgie, M. Poincaré se rallier purement et simplement à l'avis de l'archevêque de Paris, M. Blum, enfin, distinguer et enchérir sur les scrupules des plus scrupuleux catholiques...

Quel tissu d'invraisemblances ! Et si ces invraisemblances venaient cependant à se produire, quel scandale chez les âmes pieuses, quelle risée chez les autres, et quelle aubaine par les revuistes de fin d'année.

Eglise Eglise

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anglicans à tendance catholique

anglicans à tendance puritaine.

et la Basse

Quel Boileau britannique chantera, en un autre Lutrin, les disputes épiques auxquelles peuvent donner lieu, dans les paroisses anglicanes, l'usage ou le non-usage des cierges, des surplis ou de l'encens !

L'Eglise anglicane serait sans doute morte depuis longtemps d'absurdité congénitale si elle n'avait la force que procurent d'immenses revenus.

Ces revenus lui sont conservés grâce à son caractère officiel.

Contre-partie l'Eglise anglicane est étroitement dépendante de l'Etat anglais. Son chef est le roi d'Angleterre, ses dignitaires sont nommés par le gouvernement britannique, ses dogmes et ses rites eux-mêmes, une première fois définis par des Actes du Parlement de 1552 et de 1559 ne sont modifiables qu'en vertu des lois votées par les deux Chambres ces Chambres où, à côté d'anglicans, siège une foule de non-conformistes, de catholiques, de juifs et de libre-penseurs.

Tout cela vient de se passer en Angleterre.

Et le sérieux avec lequel les pouvoirs publics comme « l'homme dans la rue » y ont considéré la réforme du Prayer book, l'importance attachée aux débats dont cette réforme a été le sujet, l'émotion enfin suscitée par son rejet final, voilà qui illustre mieux que ne pourraient faire de gros volumes les différences de l'esprit anglo-saxon et de l'esprit latin.

Pour comprendre l'affaire, il faut d'abord se rappeler ce qu'est l'Eglise anglicane, «l'Eglise établie », comme elle s'intitule officiellement.

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Un plaisant l'a définie : « Une institution ayant pour objet d'orner d'un gentleman - le pasteur toutes les paroisses du royaume. »

En fait, c'est un peu cela. Mais, historiquement, c'est un compromis entre les tendances des masses populaires anglaises qui, au XVI° siècle, inclinaient vers le protestantisme intégral et celles de la monarchie et de l'aristocratie qui demeuraient attachées, sinon à la centralisation romaine, du moins aux traditions et au cérémonial de l'Eglise catholique..

Résultat : une institution bizarre, un peu hybride, bien britannique en tout cas dans son défaut de logique, protestante dans son dogme, catholique dans sa hiérarchie (jusqu'au pape exclu) et avant tout insulaire, strictement insérée dans le mécanisme constitutionnel anglais, officielle, largement dotée et étroitement domestiquée.

Deux attractions contraires, inhérentes à sa constitution.

Le vote émis le 15 décembre par la Chambre des Communes a fait éclater les inconvénients de cette situation : Dès 1904, les autorités ecclésiastiques anglicanes s'étaient avisées des divergences qui allaient s'accentuant entre les différentes manières dont les pasteurs interprétaient le Prayer book, rituel officiel remontant au XVII° siècle.

Une commission royale fut alors nommée avec mission de préparer les réformes nécessaires.

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Conformément aux conclusions de cette commission, deux conciles provinciaux l'un pour l'archidiocèse de Cantorbéry, l'autre pour l'archidiocèse d'York - furent réunis en 1920 et élaborèrent un certain nombre d'amendements au Prayer book.

Ces amendements furent ensuite approuvés par une Assemblée générale de l'Eglise anglicane. Ils n'étaient pas très nombreux et se présentaient avec un caractère facultatif. Le principal était celui qui autorisait les pasteurs à << réserver » une partie des espèces consacrées pour s'en servir au besoin à administrer les mourants.

Cette disposition, adoptée par la presque unanimité des ecclésiastiques faisant partie des Conciles provinciaux et de l'Assemblée générale, suscita chez beaucoup de fidèles une émotion intense.

<< Réserver » les espèces consacrées ! Mais cela conduisait tout droit à l'adoration du Saint-Sacrement et à d'autres pratiques papistes également abominables ! Cela sentait terriblement la croyance en la Présence réelle et en la

Transsubstantiation, abhorrée de tout bon protestant ! Cela fleurait sa Rome d'une lieue! Les poussières de Wiclef et de Calvin allaient s'agiter dans leurs sépulcres ! Mais tout espoir n'était pas perdu. L'opinion des évêques et des théologiens auteurs du nouveau rituel n'avait pas 'd'efficacité tant qu'elle ne se trouvait pas sanctionnée, dans la forme ordinaire des lois, « par la très excellente Majesté 'du Roi, avec l'avis et le consentement des Lords spirituels et temporels et des Communes du royaume, en Parlement 'assemblés ».

C'est dans ces conditions que, voici une quinzaine de jours, le bill ratifiant le nouveau rituel vint en discussion à la Chambre des lords. La discussion fut serrée mais finalement l'avis des « lords spirituels les archevêques et évêques anglicans tous favorables à la mesure, l'emporta. Et le bill fut approuvé.

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Mais il lui restait à passer à la Chambre des Communes. Là une véritable tempête se déchaîna. On ne connut plus ni partis, ni collègues, ni solidarité ministérielle, il n'y eut plus que des théologiens aussi passionnés que les Têtes Rondes et les << Saints » du temps de Cromwell.

Le premier lord de l'Amirauté parla en faveur du projet, mais són collègue, le ministre de l'Intérieur, se prononça << contre » avec une véhémence irritée. Le premier ministre essaya timidement de se retrancher derrière l'avis 'de Sa Grâce l'archevêque de Cantorbéry, mais il fut généralement regardé comme un pleutre. Sir John Simon, sorte de « Ribot » du libéralisme anglais, défendit avec émotion contre le « papisme » insidieusement menaçant, les grandes traditions protestantes de l'Angleterre. Seul un non-conformiste presbytérien ou baptiste prit avec vigueur la

défense des évêques anglicans.

Finalement, le 15 décembre, à 11 h. 30 du soir, le bill fut repoussé par quarante-deux voix de majorité.

Qu'on ne voie pas dans toute cette histoire une simple querelle de cuistres et de bedeaux. Elle est un symptôme de plus de l'évolution sensiblement rapide qui entraîne l'Angleterre vers un avenir inconnu et un peu inquiétant.

Le vieux rituel traditionnel n'est pas officiellement modifié. Mais tout ne finit pas là. Beaucoup des anglicans à tendance catholique auxquels les amendements projetés donnaient une certaine satisfaction vont sans doute refuser de s'incliner devant le vote des Communes, d'où un schisme possible, ou, en tout cas, une accentuation du mouvement qui porte vers Rome la « Haute Eglise » anglicane.

D'autre part beaucoup de députés qui ont voté contre le bill de réforme ont eu en vue moins la sauvegarde doctrinale de l'anglicanisme que son « désétablissement >>. Quelques-uns d'entre eux ne s'en sont pas cachés et ont 'dit nettement leur espoir de voir les discussions intestines de l'Eglise anglicane rendre inévitable sa séparation d'avec l'Etat.

Déjà cette Eglise a été, sous Gladstone, « désétablie » en Irlande, elle l'a été, sous Lloyd George, dans le pays

de Galles. Il est assez probable que le vote du 15 décembre hâtera l'heure de son « désétablissement » en Angleterre.

Quand cette heure sonnera, quand le souverain britannique ne sera plus officiellement le « Défenseur de la Foi », quand les << Lords spirituels » quitteront la Chambre Haute, quand un « gentleman-pasteur » ne sera plus ins tallé et payé par l'Etat dans toutes les paroisses du royaume, à cette heure-là il y aura quelque chose de profondément changé en Angleterre.

Et il y aura un anachronisme de moins, c'est-à-dire un charme de moins, à la surface du globe.

JACQUES CHASTENET.

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Le Finistère

Le Finistère se compose de deux régions: le Léon et la Cornouailles. Le Léon est, était surtout, de tradition plus conservatrice, la Cornouailles de tradition plus démocratique. Mais l'évolution du Finistère fut semblable à celle des Côtes-du-Nord, à quelques points particuliers près la ville de Brest, les ilôts socialistes, le pays catholique de Lesneven, et la région de haute Cornouailles. Il y a, en effet, dans le Finistère, une grande ville très avancée : la ville de Brest. Brest fut toujours très démocratique et très tôt républicaine: dès les dernières années de l'ancien Régime, la bourgeoisie s'était trouvée en conflit avec les nobles. Cependant, si Brest avait acclamé la Révolution semblable en cela à presque toutes les villes du Finistère, elle était demeurée girondine, la Convention avait dû se montrer à Brest, ville suspecte de fédéralisme, particuliè rement rigoureuse, et le souvenir du tribunal révolutionnaire avait longtemps pesé sur le sentiment brestois. Notons cependant que, même alors, il y avait une droite violente, appuyée sur la marine, et une extrême gauche, celle de ce bataillon brestois qui, s'obsti nant dans la capitale malgré l'ordre de retour, fut avec les Marseillais le vainqueur du 10 août. Brest, démocrate et libé rale, n'aime point l'Empire qui ne l'aimait guère, et proteste contre le 2 décembre. Cependant, la tradition républicaine modérée, girondine, allait être supplantée par les éléments révo lutionnaires de plus en plus nombreux dans la ville de plus en plus peuplée. Les ouvriers de l'arsenal secondèrent activement le mouvement, et, entre cette force menaçante, puis finalement vic torieuse et la bourgeoisie libérale, la lutte fut longue. Constatons

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objectivement que les municipalités socialistes, assez sectaires et violentes, disposant d'une majorité précaire, contraintes à l'offensive contre la résistance farouche qu'elles rencontraient réussirent d'abord assez mal, et ne sont parvenues que tardive ment à un résultat satisfaisant : aussi bien ont-elles réussi à main

tenir leur prestige dans les troupes socialistes, menacées par le double élément populaire : le catholique et le bolcheviste. C'est donc presque comme un parti d'ordre, que l'extrême gauche se présente aujourd'hui à Brest et sa propagande a gagné même les communes de la banlieue immédiate.

Brest n'est pas le seul centre socialiste du Finistère, puisqu

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