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LA HERNIE

Tous les hernieux, torturés par les resso rigides ou déçus par la contention illuso des mauvais bandages, doivent avoir recou au nouvel appareil pneumatique, Imperme ble et sans ressort de A. Claverie, le seul p curant, sans aucune gêne, la réduction I médiate et définitive de la dangereuse inf mité.

Conseils, renseignements et Traité de hernie, franco et discrètement sur demand A. Claverie, faubourg Saint-Martin, 234, F ris.

Visites et applications tous les jours de 9 à 7 h., et tous les deux mois dans les prin pales villes de province. (Demander les d Les.)

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Le numéro de décembre 1917 vient de paraître : Les Forêts de cèdres au Maroc

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Qu'attendre de l'Espagne ?

« Aucune politique n'est plus sotte que celle du renoncement, si ce n'est peut-être celle de la récrimination », disait l'Opinion, la semaine dernière, à propos de la révolution russe S'il est un pays au sujet duquel ni l'une ni l'autre de ces attitudes n'est pour nous de mise - malgré les affirmations de la presse de nos ennemis et celles que leurs agents cherchent à répandre, même chez nous, c'est l'Espagne. Comme il n'est pas en ce moment d'état neutre qui captive davantage notre attention que notre sœur latine, j'ai demandé à M. BLASCO IBANEZ, l'éminent sociologue et romancier qui fut, durant plusieurs législat res, un des plus remarquables orateurs du Parlement espagnol, de m'entretenir de sa patrie. Voici comment le poète de la vertu tonique de l'effort et de notre « mère» la Méditerranée m'a répondu :

« C'est sans doute sur la politique intérieure de mon pays, sur la crise qu'il traverse, sur la dissolution prochaine des Cortès, sur le mouvement régionaliste, sur la naissance, l'extraordinaire développement et l'influence des Juntes militaires que vous voulez m'interroger?» s'est empressé de dire, à mon approche, M. Blasco Ibanez. « Je ne demanderais pas mieux que de m'attacher à ces problèmes si je croyais que cela pût servir à vos amis, mais croyez-m'en, il n'en vaut pas la peine.

De tout ce qui se passe en ce moment sur notre scène politique, rien n'est bien nouveau ni gros de conséquences. A qui connaît l'histoire de l'Espagne, cela ne paraît pas devoir être de grande influence sur son évolution. Les Chambres vont être probablement dissoutes. Quoi de sensationnel à cela ? N'est-il pas de mode chez nous, à l'inverse de ce qui se passe dans les Etats vrai

ment constitutionnels, qu'un gouvernement pour durer demande au pays de nouvelles Chambres où il ait la majorité ? Le pays basque et la Catalogne s'agitent. Est-ce le commencement ou la fin du mouvement séparatiste? Est-ce pour satisfaire l'ambition d'avocats sans cause ou pour donner jour à de vraies aspirations fédéralistes? Les officiers de notre armée de terre ont créé une association d'apparences redoutables,qui traite avec le gouvernement d'égal à égal et dont les partis s'ingenient à conquérir les faveurs. Sous un nom nouveau, c'est la répétition d'une bien vieille chose. Les Juntes descendront-elles dans la rue, feront-elles une révolution, changeront-elles quelque chose à nos mœurs ? Hypothèses fort improbables ».

«Est-il donc juste de dire que, malgré les commentaires enflammés ou alarmistes que vos journaux de gauche et de droite donnent aux affaires politiques, ce sont les problèmes économiques qui ont le pas sur elles ? >>>

- « Il est vrai, et voilà ce que les Français doivent étudier au delà des Pyrénées. C'est assez simple au demeurant, et voici comment la question se décompose. La guerre a eu en Espagne trois effets: 1° un vigoureux progrès industriel; 2° une recrudescence de la misère des classes pauvres ou, si vous voulez, un renforcement de la loi d'airain; 3° la découverte de l'Espagne par l'Allemagne, sous une forme qui n'est pas encore, je crois, connue chez vous. Voyons ces trois effets en détail, nous pèserons ensuite ce qui doit en résulter pour vous Français ».

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commerciale; à considérer que, d'après la statistique de la Direction générale de nos douanes parue en octobre et sa comparaison avec celle de 1916, l'excédent de nos exportations sur nos importations a augmenté de 150 millions de pesetas; à constater les créations de sociétés enregistrées à notre journal officiel, dont beaucoup ont un capital d'une dizaine de millions si une seule atteint celui de cent millions; à enregistrer l'émancipation de notre industrie de la tutelle étrangère, la variété de nos fabrication, nationales, les progrès vigoureux et le travail ardent de la Catalogne, des Asturies, de la Navarre et des provinces basques; à compter les sommes qui se brassent à Bilbao dont la Bourse remue en un seul jour plus de millions que celle de Madrid en un trimestre ; à évaluer la véritable pléthore d'argent dont souffre Barcelone; à partager la fierté de nos chantiers maritimes où se trouvent actuellement cent mille tonnes de navires en construction; on comprend qu'on soit porté à croire que notre prospérité matérielle n'a que d'heureuses conséquences.

Mais elle a de fâcheux contrepoids. Pendant que les besoins de nos industries augmentent, les arrivages de matières premières de l'étranger diminuent, les moyens de transport se raréfient. C'est pourquoi certaines régions sont privées de charbon, d'acier, de coton; certaines villes, de lumière, de pain et de travail. Et comme les salaires de la classe ouvrière n'ont pas subi une augmentation parallèle à celle du coût de la vie, cette catégorie sociale souffre.

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Avant de dire comment le gouvernement a cherché à remédier à ces graves inconvénients de notre rénovation industrielle, il importe que je vous explique la part que l'Allemagne y a prise. Indiscutablement, cette part est très grande mon excellent ami Gomez Carrillo a raconté, dans vos quotidiens, le rôle joué en Espagne par les Allemands. Ses articles du Matin aboutissent justement à cette conclusion: « Avant la guerre, il y avait 4.000 Allemands et 40.000 Français en Espagne, maintenant il s'y trouve 20.000 Français et 80.000 Allemands. Que la France prenne garde, ou, à la paix, elle se trouvera aux prises avec deux Allemagnes, l'une d'outre-Vosges, l'autre d'outre-Py

rénées. >>

Voici comment cela s'est produit. Avant la guerre, l'Allemagne ne s'intéressait pas à l'Espagne, toutes ses avances, tous ses capitaux, tous ses hommes d'initiative étaient réservés aux dix-huit Etats de l'Amérique latine. De très près, j'ai suivi ce mouvement colonisateur de 1904 à 1914. Vous ne pouvez vous faire une idée de sa rapidité et de son ampleur. L'action de l'Allemagne en Amérique du Sud a été quelque chose d'admirable, d'incomparable, de prodigieux. En Espagne inversement, elle n'était guère représentée que par des brasseurs et des revendeurs d'accessoires électriques. Par-ci par-là, se trouvait bien une modeste succursale de Krupp ou de Siemens et Halske, c'était tout; l'Allemagne ignorait complètement l'Espagne, elle ne la disputait ni aux Français, ni aux Anglais, pas même aux Belges. La guerre éclate. Alors, la horde de financiers, d'industriels et de voyageurs de premier ordre qui se trouvait en Amérique du Centre et du Sud reflue vers l'Europe. En Méditerranée, les canons français et anglais lui barrent la route. Force lui est donc d'aller chercher un refuge en Espagne.

Dans mon prochain ouvrage Mare Nostrum, je décrirai cette arrivée de cinquante, de soixante, de quatrevingt mille Allemands à Barcelone.

La guerre, à son avis, devant être courte, l'Allemand s'installe en camp volant à l'hôtel; mais après la Marne il loue des maisons pour six mois, un an, il regarde autour de lui, et comme il possède à 'ond notre langue, il voyage, il voyage, il découvre l'Espagne, il s'y installe. Il entre à ce point dans le caractère du complaisant qu'il n'était pas possible que nous fussions mieux flattés, mieux caressés, plus entourés, plus cultivés plus ménagés, plus adulés de personne depuis trois ans que nous l'avons été de lui. La carte dressée par Gomez Carrillo est exacte. Les Allemands ont pénétré partout, ils se sont infiltrés dans les mines, dans les usines de forces hydrauliques, les sucreries, les industries mécaniques et chimiques naissantes. Des journaux, ils en ont une meute et, comme ils n'ont d'abord pas trouvé devant eux la moindre propagande française, ils ont servi facilement leur pays à leur manière. Quand la France s'est mêlée de leur répondre elle l'a fait, quoique tardivement, de façon habile et irrésistible. Que pouvait-elle d'ailleurs, sinon se lacer uniquement dans le domaine des idées ? Sincèrement, c'était le seul rôle qu'elle eût momentan-ment à jouer. Rien n'est perdu pour vous. L'Allemand est échec, il ne tient qu'à la France de le faire mat. Je dirai même, qu'à mon sens, la concurrence est un bon stimulant. Et ce qui prouve que votre situation n'est pas en grave péril, tenez, ce sont les mesures que prend le gouvernement espagnol pour parer aux effets de la disette.

X

Mesures d'ordre intérieur d'abord. Création d'un commissariat royal aux approvisionnements, taxation de denrées d'utilité première, limitation de la consommation de l'essence et autres produits. Mais il y a autre chose. Malgré l'opposition de la presse germanophile, l'Espagne vient de conclure un accord économique avec l'Angleterre aux termes duquel l'Angleterre prendra en Espagne tout le minerai dont elle aura besoin, des fruits, du vin et autres produits agricoles en échange de 150.000 kilos de charbon par mois. A peine ce traité est-il signé que l'opinion publique demande que l'on en conclue de semblables avec les Etats-Unis et la France. Voyez-vous où je veux en venir? Il est entendu que je parle sans la moindre autorité officielle, simplement comme un bon Latin. Mais enfin, un économiste ne tirerait-il pas quelque chose de mon idée ? Longtemps, on a mis en question la possibilité d'une intervention espagnole en faveur de l'Entente. Sous le ministère Romanonès, beaucoup de bons esprits pensaient que nous déclarerions la guerre à vos ennemis. Je vous dirai franchement que, pour ma part, je n'ai jamais jugé qu'une telle intervention fût désirable. L'Espagne a trop souffert de la guerre, extérieure ou intestine, pour pouvoir se lancer utilement dans une autre. Au XIXe siècle a-t-elle seulement eu dix années consécutives de paix pour. songer à cultiver son jardin ? De là l'insuffisance de notre rendement agricole. Donc, l'Espagne ne veut pas, ne peut pas prendre les armes. Avez-vous besoin qu'elle le fasse ? Depuis l'adhésion des Etats-Unis à l'Entente, depuis que, sur les vingt-deux Etats qui se partagent le continent américain, quinze ont rompu avec l'Allemagne, voyez-vous où, Espagnols et Alliés, nous pourrions en venir ?

La tâche qui incomberait à ces derniers serait-elle au-dessus de leurs forces? Vous ne prétendez pas que je scelle un jugement sur une question seulement débattue depuis trois semaines. C'est pourtant là une question qu'on doit se poser quoiqu'on n'y puisse encore répondre. Mais enfin n'a-t-on pas plus de chance de réussite si, au lieu de dire à un neutre : « Venez verser

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