Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]

Si vous voulez avoir le
Produit Pur, prenez

r'Aspirine

"Usines du Rhône"

LB TUBE DE 20 COMPRIMÉS........ 1.50
LE CACHET DE 50 CENTIGRAMMES: Ofr.20
EN VENTE DANS TOUTED PHARMACIES
Gaos: 89, Ros de Miromesnil, PARIS

L'IMPUISSANCE

est guérie d'une façon sérieuse et scientifiq par les célèbres PRODUITS DES FAKIRS ans de succès). les seuls donnant des t sultats réels et définitifs. Comme stim lant immédiat (sans danger) prendre Dragées des Fakirs, la boîte 10 francs. Po la cure rationnelle, les Pastilles des Faki sont souveraines. La boîte 6 fr. 60. Les 6 b tes (traitement complet) 35 fr. Envoi franco discret contre mandat ou billets de banque M. Girand, pharmacien spécialiste, 217, Lafayette, Paris (X).

[graphic]

Société du Gaz de Paris

MM. les actionnaires sont informés que dépôts effectués en vue de l'assemblée gér rale ordinaire, convoquée pour le 4 juin 19 n'ont pas réuni un nombre d'actions suffisa pour que l'assemblée puisse délibérer, et malgré la prorogation du délai de dépôt cidée par le conseil d'administration. En co séquence, MM. les actionnaires sont conv qués pour le mardi 11 juin 1918, à 15 h. 1 à la salle des Ingénieurs civils. 19, rue Bla che, à Paris.

Conformément aux statuts, cette assemb délibérera valablement, quel que soit le no bre des actions présentes où représenté mais seulement sur les objets portés à l' dre du jour de la première réunion.

Les dépôts effectués en vue de l'assemb
TELEP générale du 4 juin seront valables, sans a
GUT. 14.50 tre formalité, pour l'assemblée du 11 j
OBJETS D'ART
ainsi que les cartes ou pouvoirs précéde
ment délivrés. Les nouveaux dépôts d'acus
&D'AMEUBLEMENT continueront à être reçus dans les caisses &

établissements de crédit ou de leurs succur
les et agences, jusqu'au 1 juin inclus
plus tard.
LE CONSEIL D'ADMINISTRATIO

[graphic]

FRANCE-MAROC

REVUE MENSUELLE ILLUSTRÉE

Organe de propagande pour le Maroc, et de liaison entre la Métropole et l'Empire chérifien.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Le numéro de Mai 1918 vient de paraître : La Croissance du Maroc

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

La bataille du kronprinz

Après que la « bataille impériale » commencée le 21 mars entre la Scarpe et l'Oise fut venue mourir, comme un flot à bout de course, contre le front franco-britannique, enfin unifié et colmaté, d'Ypres à Noyon; après que le nouvel effort allemand prononcé dans les Flandres sous les premières apparences d'une diversion, puis continué avec une persévérance acharnée, eut, lui aussi, été émoussé et que la poussée vers Calais put être considérée comme contenue, il était hors de doute que les Allemands allaient monter contre les alliés une autre entreprise et qu'ils la monteraient sans tarder.

Le temps est, en effet, devenu un facteur essentiel de la victoire. La défection russe a donné à l'ennemi une supériorité numérique de 50 à 60 divisions --plus de 600.000 hommes dont il veut profiter. L'appoint américain aura sans doute comblé, d'ici à six mois, notre infériorité provisoire, et, dans un an, la balance penchera de notre côté. Mais - entre l'époque actuelle et un avenir plein de promesses il nous faut faire la « soudure ». Le plan ennemi est de nous en empêcher en nous mettant hors de combat avant que l'avantage nous soit revenu. Il y apporte d'autant plus de hâte qu'il a, lui aussi, une « soudure » à effectuer, dans l'ordre économique. La ration de pain allemande va, dans quelques jours, être réduite de 200 à 160 grammes par jour. Pour adoucir cette amertume, rien de tel qu'une victoire militaire.

D'autre part, les Allemands sont en possession, depuis quelques mois, d'une méthode offensive qui leur permet de rompre l'ancienne immobilité des fronts et de rétablir à leur gré, là où il leur convient, la guerre de mouvement. Toute l'histoire de la guerre présente tient en quelques mots. En août 1914, les deux partis ont manœuvré. Les Allemands ont d'abord été vainqueurs jusqu'à ce que la bataille de la Marne leur eût enlevé le bénéfice de leurs succès. Alors ils nous ont opposé une riposte efficace la tranchée. Pendant de

:

longs mois nous nous sommes essayés à briser cet obstacle. Nous en avons enfin trouvé les moyens l'écrasement des lignes par l'artillerie lourde. Malheureusement nous n'avions ni le matériel, ni les munitions nécessaires. Nous avons attendu que la production de nos usines nous les eût procurés. Ce moment est venu enfin, mais l'ennemi avait préparé sa riposte à l'ancienne résistance linéaire il substituait la défensive en profondeur. Il nous le fit bien voir au mois d'avril 1917. Puis les événements lui permirent de sortir de sa passivité et de prendre l'initiative des opérations. S'il avait renouvelé contre nous notre propre tactique, il aurait échoué. Mais il sut trouver le procédé inédit qui devait avoir raison des fronts constitués. C'est la « manœuvre de Riga ». Pourquoi l'écrasement par l'artillerie était-il inefficace? Parce qu'il abolissait la surprise. Les huit ou dix jours de préparation nécessaire laissent l'adversaire libre de concentrer ses réserves là où il serait attaqué. Lorsque l'infanterie - demeurée, malgré tout, la reine des batailles - partait à l'assaut, elle rencontrait devant elle une infanterie égale. Or la décision ne peut être obtenue que par la surprise, c'est-à-dire si, à un moment donné, en un point donné, l'agresseur possède une supériorité prépondérante. Voilà ce que procure la « manoeuvre de Riga » dont von Hutier est le grand maître. Grâce au jeu des communications intérieures et à la stricte discipline des mouvements de troupes, elle rend possible une concentration rapide et secrète. Au lieu de s'acharner à anéantir des défenses, elle neutralise les défenseurs par un bombardement intense et rapide par obus toxiques. La contre-préparation et les barrages meurtriers sont rendus inopérants et l'assailli n'a pas le temps matériel d'amener à pied. d'œuvre les divisions dont il aurait besoin pour upporter le choc. Il en résulte pour lui une infériorité de plusieurs jours, pendant lesquels l'assaillant l'oblige à un recul qui fut, en mars dernier, d'une soixantaine de kilomètres et, ces jours-ci, d'une trentaine.

Certes, si nous eussions possédé des troupes en nom

bre suffisant, nous aurions pu disposer des réserves sur la totalité du front, et voir venir, mais nous n'en avions pas les moyens. Nous devions dégarnir certains secteurs pour en renforcer d'autres, qui paraissaient plus directement menacés. C'est ainsi que nous avions été amenés à draîner nos forces en Picardie, en Artois et dans les Flandres, au détriment de la Champagne. Or la disposition d'un front en équerre dont les Allemands tenaient la face intérieure leur laissait la latitude de transporter leur effort en un point quelconque, avec une rapidité déconcertante. C'est parce que nous nous gardions dans l'ouest et dans le nord qu'ils nous ont attaqués entre Soissons et Reims. Si nous avions massé nos disponibilités sur l'Aisne, ils nous eussent sans doute attaqués entre Arras et Amiens. Nous ne pouvions pas faire face, préventivement, à toutes les éventualités. La surprise était fatale encore que rien n'était préparé, de ce côté, pour l'atténuer. Elle sanctionne une situation. de fait que l'arrivée de l'armée américaine modifiera certainement, mais progressivement.

Cela dit, on comprend mieux le sens des opérations militaires qui viennent de se dérouler. L'offensive du 21 mars avait été la bataille du kaiser, menée par les armées du kronprinz de Bavière. Un intérêt dynastique puissant réclamait la bataille du kronprinz impérial. Elle s'est déclenchée sur l'Aisne; elle déroule encore ses péripéties dans le Soissonnais, le Valois et sur la

Marne.

[ocr errors]

C'est dans la nuit du 26 au 27 mai, à 1 heure du matin, que la préparation d'artillerie a commencé : bombardement intense, à obus d'yperite, destiné beaucoup moins à la destruction des ouvrages et à l'anéantissement des défenses et du matériel qu'à la mise hors combat du personnel. Telle est en effet la nouvelle tactique allemande. Qu'importe que l'ennemi conserve ses mitrailleuses et ses canons, s'il ne peut pas s'en servir ?

Nous avons connu l'imminence de l'attaque le 26 seulement,par deux prisonniers faits dans la région de Soissons, et dont les renseignements se sont recoupés. Les Allemands avaient d'ailleurs pris toutes leurs précautions pour dissimuler leurs desseins. Les marches d'approche des divisions non encore en ligne, acheminées au dernier moment vers leur point d'application, comme à l'offensive du 21 mars, avaient été soigneusement camouflées. Aucune augmentation des effectifs n'avait été constatée. On n'avait aperçu aucun établissement d'hôpitaux ou de camps d'aviation nouveaux. Il est vrai que le front, entre Soissons et Reims, avait été équipé pour une offensive dès le mois de mars. Nos avions avaient pu, les jours précédents, survoler les lignes sans être inquiétés. Les premiers comptes-rendus officieux des journaux germaniques insistent même sur ce fait qu'on s'était volontairement abstenu, cette fois, des coups de main et des reconnaissances préalables qui auraient pu donner l'éveil. Les troupes qui devaient participer à l'attaque l'apprirent seulement la veille. Elles pensaient venir en secteur pour relever des divisions fatiguées. En leur apprenant l'effort qu'on attendait d'elles, on leur fit valoir qu'elles auraient à faire à des unités francobritanniques affaiblies par la première bataille et à une artillerie aveuglée.

Entre la forêt de Pinon et la région de Reims,. le front était tenu par des éléments de deux armées allemandes l'armée von Boehn (VII armée) allant de Noyon à l'est de Craonne, et l'armée Fritz von Below Ire armée), de l'est de Craonne à Auberive. Ces deux armées formaient le centre du groupe d'armées du kronprinz qui comprend encore, à son aile droite l'armée von Hutier (XVIII armée) et, à son aile gauche, l'armée von Einem (III armée). L'extension de l'offen

sive vers le nord-ouest a amené l'entrée en jeu de quelques divisions de l'extrême gauche de von Hutier, mais peut-être ont-elles été placées, pour la circonstance, sous le commandement de von Boehn.

Vers le 20 mai, von Boehn avait en ligne 9 divisions pour l'ensemble de son front et Fritz von Below, 8. Mais ces forces furent accrues pour l'attaque. C'est ainsi que, dans le secteur qui allait devenir actif, von Boehn avait une douzaine de divisions le 27 mai et Fritz von Below de l'est de Craonne à l'ouest de Reims six environ. Sur ces 18 divisions de premier choc, on en compte une dizaine qui avaient fait partie, le 21 mars, de l'armée von Hutier et mené les opérations entre l'Omignon et l'Oise. A la date du 30 mai, une quarantaine de divisions avaient déjà été identifiées dans la bataille, parmi lesquelles 16 provenant des 23 anciennes divisions de von Hutier.

ne

Cette constation mérite un commentaire. On sait que les divisions en question sont des unités d'élite, spécialement entraînées pour l'assaut et l'exploitation de la percée. En les concentrant devant les plateaux de l'Aiscomme deux mois auparavant à l'ouest de Saint-Quentin,l'état-major allemand inscrivait, en quelque sorte, sur la carte sa pensée tactique. On pouvait croire, il est vrai, que c'était parce que ces divisions avaient été lourdement éprouvées qu'elles étaient ainsi envoyées dans un secteur calme. Mais en les retirant du front après quelques jours - - et les premiers jours d'une bataille de surprise sont les moins meurtriers pour l'armée assaillante les Allemands avaient précisément voulu les épargner pour une autre entreprise. Pendant les deux mois qui viennent de s'écouler, ils les ont reconstituées. Elles ont reparu à leur heure.

-

De notre côté, le front était tenu faiblement. L'armée qui occupait le secteur du Nord-Est de Soissons à Reims disposait de divisions anglaises

--

Plusieurs de ces unités avaient été éprouvées aux mois de mars et d'avril et avaient été placées là pour se reposer. Une division anglaise la 21° avait même participé aux affaires de Saint-Quentin et d'Armentières. C'était la troisième offensive qu'elle allait avoir à supporter en deux mois!

Il est trop tôt encore pour essayer de faire un récit des opérations, qui ne deviendra possible que lorsqu'il sera permis de nommer les éléments qui y ont joué un rôle.

L'attaque des masses d'infanterie eut lieu à 4 heures du matin. Elle était accompagnée d'un barrage roulant extrêmement dense. Quelques chars d'assaut l'appuyerent à son centre gauche, c'est-à-dire dans la région de la Ville-au-Bois, devant les Anglais. Ceux-ci combattaient entre Craonne et Berméricourt, encadrés des deux côtés par les Français. Malgré une résistance qui a donné lieu à maints épisodes héroïques, un mouvement de repli général dut être prononcé dès les premières heures de la matinée, d'abord sur le Chemin des Dames, puis jusque sur l'Aisne. L'infiltration allemande s'était produite avec le plus de rapidité par la trouée de la Miette et, à l'aile occidentale du secteur d'attaque, en direction de Pont-Arcy. C'est l'armée von Boehn qui avait forcé le passage de l'Ailette entre Vauxaillon et Craonne et, plus à l'est, pénétré dans les lignes britanniques entre Corbény et l'Aisne. Pinon, Gravignon, le fort de la Malmaison, Courtecon, Cerny, le plateau de Californie et les défenses de Berry-au-Bac nous étaient enlevés. Vers midi, les Allemands atteignaient l'Aisne entre Berry-au-Bac et Vailly; ils prenaient Vailly. Dans l'après-midi, ils avaient pris pied, entre Vauxaillon et Vailly, sur les hauteurs de Neuville et de Laffaux, ainsi qu'au nord de Condé. L'Aisne elle-même était franchie entre Vailly et Berry-au-Bac et les hauteurs justes au nord de la Vesle atteintes.

L'armée Fritz von Below, qui opérait à la gauche de von Boehn, avait moins progressé. Sans doute elle avait pris Sapigneul, pénétré jusqu'à Pontavert sur l'Aisne et, au delà du canal de l'Aisne à la Marne, enlevé les localités de Cornicy, de Cauroy et de Loivre. Mais, en particulier autour de Reims, notre ligne avait été à peu près maintenue.

La caractéristique de cette première journée avait donc été le fléchissement de notre centre tandis qu'aux deux extrémités les pivots de Soissons et de Reims résistaient. Mais il fallait faire face à la situation nouvelle. Les forces échelonnées sur la rive occidentale du canal de l'Aisne durent opérer une conversion à gauche et rectifier leur alignement à la hauteur des unités avec lesquelles elles voulaient conserver la liaison. Les Britanniques se replièrent sur le massif de Saint-Thierry❘ où ils continuèrent à combattre. De même, à l'autre aile, nous étions contraints de nous rejeter vers Soissons. D'ailleurs, dès la matinée du 28 l'ennemi exerçait une forte presssion latérale, destinée à dégager la pointe hardie qu'il avait poussée vers le sud. D'âpres luttes s'engageaient sur le plateau de Vregny. Cependant, au delà de la Vesle elle-même, la poche se creusait encore. Nous n'étions pas en mesure de tenir tête à l'avalanche et il nous fallait attendre nos réserves. En fin de journée du 28, le front était ainsi jalonné: Leuilly, route de Maubeuge approximativement jusqu'à la hauteur de Cuffies, abords est de Soissons, Orcamps, Acy, Lesges, ouest de Bruys, sud de Chéry-Chartreuve, sud-est d'Arcis-le-Ponsart, sud-est de Grugny, Branscourt, ligne de chemin de fer jusqu'au massif de Saint-Thierry.

Aucune modification sensible de ce front ne s'est produite le 29 entre Arcis-le-Ponsart et le nord-ouest de Reims.Français et Anglais réussirent,dans cette région à repousser tous les efforts. Mais sur les plateaux au sudest de Soissons et autour de Soissons une bataille acharnée permettait aux Allemands d'accroître leurs gains. Nous perdions Soissons. Le 29 au soir notre défense s'effectuait aux débouchés ouest de la ville et sur les pla

teaux jalonnés, au sud-est, par Belleu, Ambrief, Chacrise. Dans le secteur sud, il nous fallait céder du terrain jusqu'à Fère-en-Tardenois.

Dès lors la lutte a changé d'axe. Sans doute elle s'est encore poursuivie avec âpreté dans la direction de la Marne notamment au delà de Ville-en-Tardenois et même jusqu'à Château-Thierry, dont il nous a fallu, le 2 juin, abandonner la moitié septentrionnale. Mais, d'une façon générale, les Allemands ont été contenus sur cette partie du front.Par contre,leur effort est devenu prépondérant dans une direction nord-est sud-ouest. Le 31 mai, le théâtre de l'offensive s'est élargi jusqu'à l'Oise. Nous avons été contraints de nous replier au nord de la ligne Blérancourt-Epagny. Le dessein de l'ennemi est apparu avec une pleine netteté : gagner la vallée de l'Oise et celle de l'Ourcq puis, par ces deux directions convergentes, en même temps qu'une aile marchante suivrait la vallée de la Marne, reprendre la marche sur Paris.

C'est pourquoi, dans la brèche ouverte, il accumule sans compter ses réserves. Il a pu atteindre une ligne générale tracée par les lisières est de la forêt de Carlepont, Tracy-le-Val, Tracy-le-Mont, Moulin-sous-Touvent, Fontenoy, les lisières est de la forêt de Villers-Cotterets, les hauteurs à l'ouest de Château-Thierry. C'est là que se décide le sort d'une gigantesque mêlée. Nos réserves, à nous aussi, affluent. Elles procèdent sinon à une contre-offensive stratégique que leur infériorité numérique leur interdit, du moins à des contre-attaques locales qui arrêtent l'avance, stabilisent le front, et, comme l'on dit aujourd'hui, le « colmatent ».

Une nouvelle ruée a commencé des deux côtés. Ce n'est plus, comme naguère, la course à la mer. C'est tout l'opposé. Du nord où nos forces étaient massées avec celles des Anglais, de la région d'Arras et d'Amiens, nos divisions descendent. Les divisions allemandes aussi. C'est la course vers Paris. C'est l'envers de l'Yser.

XXX

de la France

L'Organisation de la

L'ACTION DE PROBUS

Ce n'est pas sans fierté qu'à cette heure poignante de | être récrite aujourd'hui. Ces inconnues de la guerre futula guerre, l'Opinion peut annoncer à ses fidèles abonnés et lecteurs qu'à partir de ce jour elle consacrera une rubrique spéciale à l'« Action de Probus ». C'est dire, qu'en dépit des difficultés soulevées par les hostilités, la vitalité du journal, encouragée par la faveur croissante d'un public d'élite, continue à s'affirmer. Des rédacteurs sont tombés sur le champ de bataille, tous les anciens sont mobilisés, mais ceux-ci, des armées où ils sont dispersés, n'oublient pas l'Opinion où des collaborations nouvelles sont venues combler les vides et où les blessés remplacent les morts.

Plus que jamais l'Opinion, organe de critique doctrinale et de discussion des idées, reste le groupe combattif d'énergies jeunes et désintéressées. Fondée pour constituer quelque chose de mieux qu'un parti politique, c'esià-dire un centre d'action où se réuniraient tous les hommes qui, instruits par l'histoire, savent que les démocraties périssent par ceux qui les flattent, elle peut maintenant affirmer que son passé répond de son avenir. Pas une ligne de l'Opinion d'avant la guerre qui ne pourrait

re avec quelle patriotique sollicitude nous en sommesnous préoccupés! Seuls les titres de nos grandes enquêtes de 1910 à 1914 répondent à cette question. Les Jeunes gens d'aujourd'hui, d'Agathon; Souillac, capitale de la France, par Maurice Colrat; La République des Camarades, de Robert de Jouvenel; Ce que pense la jeunesse allemande, d'André-François Poncet; les études sur l'Armée allemande de Jean de Meau; la propagande en faveur du Collège d'Athlètes, menée par Hébert, prouvent à quel point notre amour de la France, s'attachant moins à ce qui passe qu'à ce qui demeure, séparait notre journal des vendeurs de louanges et des donneurs d'encens.

Depuis le commencement de cette guerre que nos travaux sur la force menaçante de l'Allemagne et de l'Autriche et sur l'esprit militaire prussien avaient montrée fatale et que tous nos efforts tendaient à préparer, quel a été le souci de notre attention? La France de demain : la plus Grande France. Car s'il faut à notre pays la force morale il lui faut la force matérielle, car si les

« AnteriorContinuar »