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que jamais en face de la situation politique actuelle. Voudrions-nous ne pas tenir compte de cette circonstance et aller même jusqu'à prendre un mouvement rétrograde?

L'armée suisse ne se verra pas déçue dans son attente, et les hauts Conseils législatifs de la Confédération trouveront les voies et moyens pour rétablir l'équilibre financier sans nuire à la force défensive de notre pays.

Agréez, Monsieur le Président et Messieurs, l'assurance de notre haute considération.

Berne, le 2 février 1878.

Au nom de l'assemblée des délégués de la Société suisse des officiers, Le comité central:

Le Président,

VIGIER, lieut. -colonel.

Le Secrétaire,
STAMPFLI, lieutenant.

CIRCULAIRES ET PIÈCES OFFICIELLES

Du Conseil fédéral. 8 janvier. Ordonnance concernant la nomination et la promotion des officiers et sous-officiers. Brochure de 25 pages, soit 33 articles, avec 5 tableaux-formulaires.

Du Département militaire suisse. No 25/3 du 1er février. Notifie que dans ses séances des 25 et 29 janvier écoulé, le Conseil fédéral a nommé au grade de capitaine dans le corps de l'état-major général 14 officiers (voir nominations déjà données).

N° 26/33, 4 février. Informe que dans sa séance du 1er courant, le Conseil fédéral a confié le commandement de la 1re division de l'armée à M. le colonel d'artillerie Cérésole, Paul, à Lausanne, en remplacement de M le colonel Philippin, qui n'a pas accepté sa nomination. (1)

- No 60/3, 4 février. Huit questions soumises aux colonels divisionnaires concernant les inspections d'armes.

— No 66/45, 5 février. Demande aux cantons jusqu'à fin février un rapport sur l'exécution de la défense faite par les circulaires des 13 novembre 1875 et 31 mars 1876 de délivrer des armes à répétition ou de petit calibre se chargeant par la culasse à d'autres personnes qu'à la troupe.

-No 12/2, 7 février. En date du 1er février, l'artillerie de position est composée et numérotée à nouveau comme suit:

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(1) A l'occasion de ces nominations, critiquées par divers journaux, ceux-ci ont avancé des faits erronés qu'il n'est pas inutile de rectifier.

On a dit que M. Philippin avait été nommé sans avoir été présenté par les divisionnaires. C'est une erreur.

On demande pourquoi M. Cérésole a passé sur le dos d'officiers plus anciens que lui, notamment de M. le colonel brigadier Grand?... Ces journaux oublient qu'ils ont annoncé eux-mêmes la démission de M. le colonel Grand comme donnée le 6 décembre 1877. Le fait est qu'après les démissions constatées, M. Cérésole se trouvait en tête, par l'ancienneté, des colonels disponibles de la Suisse romande, et qu'il n'y a eu, dans sa nomination, ni faveur ni passe-droit.

NOUVELLES ET CHRONIQUE

Le Conseil fédéral a libéré du service pour cause d'âge un certain nombre d'officiers, dont voici les noms :

Infanterie MM. Paul Grand, colonel, à Lausanne; Edmond Favre, colonel, à Genève, et Louis Chuard, colonel, à Corcelles ; H. de Roulet, lieut.-colonel, à Mur; E. de Bumann, lieut.-colonel, à Fribourg; F. Hofer, lieut.-colonel, à Berne; E. Bærlocher, lieut.-colonel, à St-Gall; Albert Luscher et H. Körber, lieut.-colonels à Berne.

Artillerie: MM. Edouard Burnand, colonel à Moudon; David de Rham, colonel, à Giez; H. Ryffel, lieut.-colonel, à Glattfelden et Ch. Doxat, major, à Yverdon. Troupes sanitaires: M. Edouard Muret, capitaine, à Vevey.

Troupes d'administration: MM. Ch. Vuagniaus, capitaine, à Oron; S. Jaunin, capitaine, à Fey.

Ont été transférés dans la landwehr :

Artillerie: MM. H. de Constant, capitaine, à Lausanne; L. Moreillon, capitaine, à Nyon; A. Mounoud, premier lieutenant, à Montreux.

Troupes sanitaires: MM. Samuel Trolliet, à Rolle; Emile Dupont, à Lausanne; Alfred Barnaud, à Vevey; Auguste Fonjallaz, à Cully; Alois Mandrin, à Aigle; Henri Soutter, à Morges, et Henri Bertholet, à Montreux, capitaines; E. Duboux, à Lausanne, premier lieutenant.

Troupes d'administration: MM. Ch. Bachelin, à Yverdon, et Ad. Jayet, à Moudon, capitaines.

Le Département militaire fédéral a décidé que M. le lieutenant-colonel du génie Ott, de Berne, ira en Bulgarie et Roumélie pour des études militaires. Il est accompagné de M le lieutenant du génie Brüstlein, de Bâle. La légation russe a assuré au Conseil fédéral que les commandants des différents corps d'armée échelonnés du Danube à Andrinople avaient reçu l'ordre de réserver le meilleur accueil à ces deux officiers suisses. Ceux-ci ont dù partir dimanche; ils se proposent de rester, suivant les circonstances, un ou deux mois sur le théâtre de la guerre. Ces officiers, dit-on, ne sont pas défrayés par la caisse fédérale. La Confédération se borne à faciliter leur mission, du reste toute volontaire, au moyen de recommandations spéciales.

L'assemblée générale annuelle des actionnaires de la REVUE MILITAIRE est convoquée pour vendredi 15 mars 1878, à 3 heures, à l'hôtel du Nord, à Lausanne.

Le Comité de surveillance est convoqué pour le même jour et au même local, à 2 heures.

ORDRE DU JOUR :

Rapport sur l'exercice de 1877 et examen des comptes. Propositions individuelles.

Le Président du Comité de surveillance,

G. SARASIN, lieut.-colonel d'artillerie.

AUX OFFICIERS SUISSES

TUNIQUES SOIGNÉES, ORDONNANCE, COUPE DISTINGUEE

CHEZ

BLUM-JAVAL & FILS

BERNE

(Médaillés pour les uniformes suisses,) NB. Rabais considérable sur plusieurs équipements commandés ensemble.

LAUSANNE.

IMPRIMERIE BORGEAUD.

-

CITÉ-DERRIÈRE, 26.

REVUE DES ARMES SPÉCIALES

Supplément mensuel de la REVUE MILITAIRE SUISSE, n° 4 (1878.)

L'ARTILLERIE DE LA MARINE AUX ÉTATS-UNIS

La guerre de la sécession, chacun le sait, fit prendre à l'artillerie américaine un essor prodigieux qui étonna à juste titre les militaires des différents pays. Cependant, depuis lors, peu de progrés ont été réalisés et il nous a paru intéressant de donner quelques détails sur l'artillerie par excellence des Américains : l'artillerie de la marine. Nous puisons ces renseignements dans une publication remarquable: Le mémorial de l'artillerie de la marine, paraissant à Paris.

L'artillerie de la marine américaine présente un contraste frappant avec celle des marines européennes. Tandis que l'emploi des canons rayés s'est généralisé en Europe, où leur supériorité sur les canons lisses est incontestée depuis quinze ans, les Etats-Unis ont persisté jusqu'à ce jour dans l'emploi des pièces à àme lisse. Le problème posé à l'artillerie par l'adoption universelle des navires cuirassés a été envisagé en Amérique sous un point de vue différent de celui qu'avaient choisi la France et l'Angleterre, et il y a reçu une autre solution. Au lieu de chercher à perforer les plaques, on a voulu demander à l'effet d'écrasement produit par le choc d'une masse considérable la dislocation et la destruction du navire ennemi.

On s'est donc borné à l'accroissement des calibres pour obtenir l'augmentation de force vive dont les projectiles de l'artillerie moderne ont besoin pour lutter contre la cuirasse.

Il en résulte que les plus puissantes bouches à feu de la marine américaine sont aujourd'hui des pièces lisses: les canons rayés n'ont été admis en service que pour des pièces de calibre relativement faible.

Le contraste signalé entre les systèmes d'artillerie adoptés sur l'ancien et sur le nouveau continent se retrouve dans la nature du métal et dans le mode de construction des bouches à feu.

Ainsi, en Europe, tout en remplaçant les canons lisses par des canons rayés, on renonçait aussi à l'emploi exclusif de la fonte pour les gros canons de marine et de côte, et la résistance de ce métal était jugée insuffisante en considération des efforts exigés par le tir contre les cuirasses des navires.

Quelques puissances, comme l'Allemagne, adoptaient des canons entièrement construits en acier; d'autres, comme la France, se bornaient à renforcer les canons en fonte par un frettage et un tubage méthodiques en acier; d'autres enfin, comme l'Angleterre, faisaient intervenir à la fois l'acier et le fer forgé dans la construction des nouveaux canons. Mais, si les moyens employés variaient dans chaque pays suivant les productions de son industrie nationale et ses ressources budgétaires, la nécessité de sup

pléer à l'insuffisance de la fonte comme métal à canons semblait s'imposer à toute l'Europe comme un fait incontesté.

En Amérique, au contraire, la fonte a été conservée comme métal à canons pour les gros calibres. Il est vrai que la fabrication de ces canons a atteint dans ce pays un haut degré de perfection, et que le procédé de coulage de Rodman, employé avec succès, permet de tirer du métal le meilleur parti possible.

La fonte employée pour les canons américains est, comme celle employée pour les canons français, un alliage de fontes de provenances et de nuances diverses.

Nous allons maintenant passer en revue les diverses bouches à feu employées dans la marine des Etats-Unis.

I. Bouches à feu lisses.

Les canons lisses de la marine américaine se divisent en canonsobusiers, shell-guns, et canons à boulets, ou canons proprement dits, shot-guns.

Les premiers sont désignés par leur calibre en pouces et les derniers par le poids en livres de leur boulet sphérique. Il y a des canons-obusiers de 8, 9, 10, 11 et 15 pouces et des canons de 32 et 64 livres.

On trouve encore en service, au moins pour certaines pièces lisses, deux modèles différents; l'un désigné sous le nom d'ancien modèle, l'autre sous le nom de nouveau modèle ou modèle Dahlgreen, du nom de l'amiral auquel sont dues particulièrement les modifications qui le distinguent.

Ces modifications portaient principalement sur le tracé de la chambre, la configuration extérieure, et aussi sur le procédé de fabrication.

Les formes extérieures de ces canons ne présentent aucun ornement; l'épaisseur décroit progressivement et sans ressaut de la culasse à la volée, comme les pressions intérieures qu'ont à supporter les parois. A l'arrière, un bouton de culasse plat est traversé par deux trous, l'un cylindrique, servant de trou de brague; l'autre taraudé, servant d'écrou à la vis de pointage. Les tourillons ont en général un calibre de diamètre et un calibre de longueur. La prépondérance de culasse est variable.

La chambre conique, avec arrondissement au fond de l'àme, a juste la capacité nécessaire pour recevoir la charge de combat.

La lumière, qui part de la génératrice supérieure du canon, a 5mm, 1 de diamètre. Elle est inclinée sur l'axe, son extrémité supérieure étant au-dessus du fond de la chambre, tandis que son extrémité inférieure débouche au milieu.

Avant d'énumérer les canons-obusiers aujourd'hui en service, il y a lieu de signaler d'abord, à titre d'exception, le canon-obusier de 20 pouces (508 mill.) de diamètre.

Il n'existe que deux canons de ce calibre, et l'emploi de ces pièces monstres ne paraît pas devoir se généraliser, quoique le tir d'essai ait bien réussi. On se bornera donc à indiquer ici les données suivantes relatives à cette énorme bouche à feu, dont la

masse dépasse celle des plus gros canons construits jusqu'à pré

sent en Europe.

Poids de la fonte coulée.

90 tonnes.

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Les documents officiels des Etats-Unis sur le service de l'artillerie navale ne comprennent pas le canon de 20 pouces parmi les pièces en service, ce qui démontre que les deux échantillons de ce calibre sont considérés comme des exceptions isolées.

Les canons-obusiers énumérés dans ces documents (pour l'année 1870) sont les suivants :

Canons-obusiers de 15 pouces, de 11 pouces, de 10 pouces, de 9 pouces, de 8 pouces et 63 quintaux, de 8 pouces et 56 quintaux.

Mais les canons-obusiers de 10 pouces, qui d'ailleurs ont toujours été très-rares, tendent à disparaître; la suppression de ce calibre, qui simplifiera un peu la liste nombreuse des pièces en usage, peut être déjà considérée comme effectuée, car, dès l'année 1873, il n'entrait plus un seul canon de 10 pouces dans l'armement de la flotte américaine.

Les canons-obusiers de 9 et 11 pouces sont au contraire très

communs.

Les canons-obusiers de 15 pouces sont destinés à l'armement des tourelles des monitors cuirassés. Ils sont montés sur des affûts spéciaux et peuvent être manoeuvrés par 6 hommes seulement, bien que leur équipe en comprenne 14.

Les canons-obusiers de 9 et 11 pouces sont montés sur des affûts à chassis avec pivot; les autres sont généralement montés sur affùts à roulettes ou à échantignolles.

Les projectiles lancés par ces canons-obusiers sont de diverses espèces obus sphériques, shrapnels, grappes de raisin et boites à mitraille. Les canons-obusiers peuvent aussi, dans des circonstances exceptionnelles, tirer des boulets pleins sphériques qui figurent en petite proportion dans leur approvisionnement; mais on ne charge jamais ces canons à boulets pleins que sur l'ordre spécial du capitaine.

L'obus sphérique à parois d'épaisseur constante est rempli de poudre dite à mousquet et muni d'une fusée à temps. Il est ensabotté dans un sabot en bois auquel il est relié par des bandelettes en fer blanc.

La grappe de raisin (grape-Shot) est généralement formée de neuf petits boulets et d'un plateau en fer dont le poids total équivalent à celui du boulet plein sphérique de même calibre que le canon. Les balles sont groupées autour d'une tige portée par le plateau et enveloppées dans une poche en chanvre goudronné. L'emploi d'un valet en arrière de la grappe de raisin améliore les conditions de son tir.

L'étude que nous publions date de 1876; depuis lors les canons de 100 tonnes ont fait leur apparition et prouvé que le dernier mot de l'artillerie de marine était loin d'être dit. (Note de la rédaction).

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