côtes maritimes sont mises à la dispositions des troupes russes dans la mer Noire depuis notre frontière jusgu'à Baltchik inclusivement, puis de Misevra jusqu'à Derkioï exclusivement, et les troupes russes n'occupent que les ports de Bourgas et de Midia. Dans la mer de Marmara : de Biok-Tchekmendji jusqu'à Scharkioï inclusivement. Dans l'archipel : d'Ourcha à Makri. Le trafic commercial est libre sur les chemins de fer turcs, à l'exception des munitions de guerre. Le gouvernement ottoman a donné des ordres pour l'ouverture du télégraphe entre Constantinople et Odessa. Des ordres analogues sont donnés de notre côté. Par suite d'une entente avec le gouvernement ottoman, des mesures ont été prises pour le rétablissement immédiat de l'entière liberté de commerce sur terre et sur mer. Je viens de recevoir un rapport du général Zimmerman sur la chaude affaire du 14/26 janvier, près de Bazardjik. L'ennemi, sortant de cette ville en forces supérieures, a attaqué notre flanc droit, c'est-à-dire la brigade Nilsson et les cosaques de Schamschef. Le général Zimmerman a immédiatement porté secours avec la brigade Dondourof, venant de Tchaïr-Orman, et les généraux Manzey et Joukof sont arrivés sur la gauche avec le reste des troupes. Après une lutte très-vive de quatre heures, l'ennemi a été rejeté dans les murs de Bazardjik, laissant sur le champ de bataille plus de 150 cadavres, parmi lesquels celui du général égyptien Zakharia pacha. Nos troupes ont poursuivi l'ennemi jusqu'à la ligne des fortifications. Se sont le plus distingués: le général Nilsson et le colonel Elets, avec le régiment de Taroutino, qui a le plus souffert. L'enseigne Brodyinsky, de ce régiment, est tué. Blessés : le colonel Elets, commandant du régiment de Taroutino (à la jambe, dangereusement); l'enseigne Tserkof, aide de camp du général Nilsson; le capitaine en second Pomansky, griévement, et le cornette Oultchnine, grièvement. Contusionnés : l'aide de camp général Manzey, légèrement, d'un éclat de bombe à l'épaule; le lieutenant Popof et le lieutenant Pakhomof. Nous avons eu 30 hommes tués, 166 blessés et 20 contusionnés. Le général Nilsson a eu son cheval tué sous lui. Le même jour, 14/26, le capitaine Rockafuchs, à la tête d'un escadron de hussards de la Russie-Blanche, a coupé le télégraphe entre Bazardjik et Varna et a attaqué un convoi de vivres turc escorté par une compagnie d'Egyptiens. Il a sabré 25 hommes, a fait 20 prisonniers et a dispersé le reste. Télégramme du lieutenant-général Zimmermann. -- Bazardjik, mardi 25 janvier/5 février L'aide de camp général Mansey, que j'avais envoyé le 21 janvier/2 février avec les dragons de Kinburn, les hussards de la Russie Blanche, le 18 régiment de cosaques et de l'artillerie, a occupé avant hier Zozloudja et Pravody. Les habitants l'ont reçu avec le pain et le sel et lui ont présenté les clefs de la ville de Pravody. Quatre ponts du chemin de fer à Pravody et à Ventchany ont été détruits, ainsi que deux stations, le télégraphe et les rails sur quatre points. L'ennemi s'est enfui. Nous nous sommes emparés de 40 hommes, fantassins et cavaliers. Les magasins de l'Etat ont été incendiés à Pravody. Ayant appris, dans la nuit du 22 au 23 janvier-3 au 4 février, par dépêche de S A. I. le commandant en chef, la conclusion de l'armistice, j'en ai immédiatement informé le général Mansey, qui a reçu notification à Baladji, à quinze verstes de Bazardjik, alors qu'il venait me rejoindre. Représentation graphique de la marche d'un corps de troupes combiné et de la marche de ses subdivisions, par J. von Scriba (avec planches).1 Nous nous proposons de donner à nos lecteurs deux indications importantes et très simples pour le service de campagne; quoique très faciles à comprendre, ces indications sont jusqu'ici peu connues dans l'armée fédérale et il nous semble, qu'en raison de leur emploi possible pour de grands comme de petits étatsmajors, elles mériteraient d'être soumises à une étude sérieuse de l'état-major général. La première, la représentation graphique des mouvements d'un corps (division ou brigade) et de son train, sur la ligne d'opération de la colonne prinicpale, est en usage dans l'armée autrichienne. Elle présente, au premier regard, de si grands avantages sur le tableau des ordres de marche et de dislocation, qu'il est indispensable d'en faire un essai que MM. les officiers d'étatmajor pourraient faire avec des mouvements de troupes réels ou fictifs. L'auteur a profité des grandes marches de la IXe division, entre Altorf et Bellinzone, sous le commandement de M. le colonel Wieland, pour essayer cette méthode graphique, et affirme que ce tableau facile à établir offre, pour chaque jour, et sous un espace restreint, une vue d'ensemble qui, eu égard aux distances et aux localités, ne peut être donnée par un autre système. Les officiers de l'état-major de cette division, et d'autres auxquels le dit tableau fut soumis, ont paru convaincus de son utilité pratique. La deuxième, la représentation graphique des marches des subdivisions d'une division (brigade ou corps combiné) indiquant l'heure exacte des départs du cantonnement ou du bivouac pour entrer en ligne dans la colonne principale. s'emploie actuellement dans l'armée française, et a été introduite dans plusieurs corps d'armée. Nous n'avons pas besoin de faire remarquer l'importance qu'il y a pour chaque chef de donner toute son attention aux ordres fixant l'heure du départ. Celui qui assisté aux marches d'un corps de troupes quelque peu important sait combien souvent il arrive que le brigadier ou le commandant de bataillon, craignant d'arriver trop tard et de recevoir pour cela une observation de son supérieur, donne, avec une précipitation souvent inexplicable, ses ordres de départ trop tôt au lieu de les donner à l'heure exacte ainsi que l'exigerait son devoir. Il arrive alors que la troupe arrive trop tôt à la place de rendez-vous, qu'elle ne peut naturellement pas entrer immédiatement dans la colonne, qu'elle se trouve en collision avec d'autres troupes, et que le chef fait subir à ses subordonnés une fatigue inutile et par là nuisible. Traduit de la Schw. Militar-Zeitung. Des cas semblables se présentent presque dans chaque concentration. Ce zèle intempestif empêche souvent les corps, même lorsqu'ils sont très fractionnés, de se mettre en mouvement sansà-coup sur la ligne de marche. Si un bataillon, une batterie ou un escadron est rassemblé trop tôt, que ce soit au cantonnement ou au bivouac, ou que ce soit au lieu du rendez-vous, il est obligé d'attendre debout, sur la route, que sa place se présente dans la colonne. La troupe se fatigue et son moral en souffre; le commandant doit en être rendu. responsable. Qui n'a pas vu ces troupes dont la moitié est debout et l'autre couchée dans les fossés de la route; une partie a même, naturellement sans ordre, déposé le sac, et quant l'attente est trop longue parce que d'autres troupes en marche interceptent la route, chacun est de mauvaise humeur. Verdy-Duvernois, dans son ouvrage sur la conduite des troupes, insiste beaucoup sur les heures de départ, car aucun commandant ne peut, dit-il, affirmer le matin quelles seront les marches que sa troupe devra supporter dans la journée et c'est pour cela qu'il doit veiller le plus consciencieusement possible à éviter toute fatigue inutile. On peut dire qu'en campagne tout ce qui est inutile est nuisible. Après avoir indiqué l'importance de ces deux méthodes, c'està-dire de représenter avec clarté les mouvements d'un corps de troupes et les marches des subdivsions isolées, nous allons essayer la pratique. 1. Représentation graphique des mouvements d'un corps de troupes sur la ligne de marche de la colonne principale (Voir planche I). Préparation de la tabelle. Dans la partie supérieure de la feuille de papier on tire une ligne horizontale et on divise cette ligne, à une échelle quelconque, à partir du point O, en lieues suisses (ou bien si l'on veut être plus exact, en kilomètres). A gauche du point O, on indique sur cette ligne l'unité de distance (lieue ou kilomètre) et de la gauche à la droite les unités sont numérotées. Sur une perpendiculaire abaissée du point O on indique le point de départ, et en avançant sur la droite, on fixe les lieux d'étape sur l'horizontale, indiquant les distances après les avoir mesuré sur une carte. De chaque endroit indiquant une étape, cantonnement ou bivouac, on abaisse une perpendiculaire et sur cette perpendiculaire on inscrit le nom correspondant. Lorsque les localités sont situées en dehors de la route principale, on l'indique au moyen de couleurs ou en soulignant les noms (par exemple en rouge ou en soulignant une fois le nom des localités qui se trouvent à droite de la route, et en bleu ou deux fois souligné pour les localités à gauche de la route). Une ligne horizontale ferme la colonne des étapes. Les lignes horizontales qui suivent indiquent le jour de marche et portent leur date; dans la marge on place les mots « arrivée le... ». Aux points d'intersection des verticales indiquant les localités avec les horizontales indiquant les jours de route, on reporte d'un jour à l'autre les troupes qui doivent loger dans ces localités, si les troupes sont inscrites en couleurs ou soulignées elles logeront dans les localités correspondantes à ces signes particuliers. Les lignes de marche pour les troupes qui devront se trouver à droite de la route sont indiquées dans le tablean au moyen de croix, et celles de gauche au moyen de pointillés. Une colonne d'observations est ménagée à la droite du tableau, elle sert à mentionner des ordres spéciaux ou des renseignements. Les corps de troupes sont indiqués par des circonférences renfermant des abréviations que nous fixerons pour l'armée fédérale comme suit : E. M. Etat-major de division. I. II. 1re et 2me brigade. Dr. Dragons. 4 Dr. 1.4e régiment de dragons 1 escadron. R. Régiment. 1 R. 1 régiment. B. Bataillon. 20 B. 4. - 20e bataillon, 4 compagnies. C. Carabiniers. 1 C. 1. 1er bataillon de carabiniers, fre compagnie. R. A. Régiment d'artillerie. Br. Batterie d'artillerie. 10 Br. 10e batterie d'artillerie. 1 G. Sp. 1 G. Pt. L. Lazaret. Ab. Ambulance. Pc. Colonne de parc. Pc. 1. - Colonne de parc, 1re section. - Exemple pratique. Un corps d'armée dit du Nord, composé de subdivisions de l'ancienne IXe division d'armée, sous les ordres de M. le coloneldivisionnaire H. Wieland doit franchir le Gothard depuis Altorf. Dans les environs de Faido, il rencontrera un corps d'armée dit du Sud, formé de subdivisions de la même division d'armée, sous le commandement de M. le colonel-brigadier Bernasconi, et repoussera ce dernier, après plusieurs combats, jusqu'à Bellinzone où les deux corps se réuniront pour des exercices ultérieurs. Nous avons à représenter graphiquement les mouvements de ces deux corps sur une ligne d'opérations, la grande route d'Altorf à Bellinzone. Dans les ordres de dislocation données dès le 20 Août au 8 Septembre, nous prenons les journées du 23 au 29 août. Les officiers, sous les yeux desquels peuvent encore se trouver les ordres de dislocation donnés à cette époque, pourront se convaincre facilement des avantages de la représentation graphique proposée. Avec ce système il est possible de se rendre compte d'un seul coup d'oeil de la position de toutes les troupes, des marches faites et de celles à faire, à un moment donné; et dans un cas grave il présentera surtout l'avantage de permettre à l'officier monté de donner des ordres immmédiats sans l'obliger à consulter les divers ordres de dislocation pour se rendre compte de la position des différents corps. Dans l'exécution des marches que nous allons décrire nous avons changé quelques ordres de dislocation pour augmenter les exemples, ce qui n'a du reste aucune importance pour notre sujet. Le corps du nord était composé de : Dragons compagnie 19 20 Dr. 11 12 C. 75 B. -- — A. 12 Br. G. Pt. (n'a pas passé le Gothard) Génie train de pontons Etat-Major de division - Le corps du sud était formé Infanterie Batail. no 25 I. Brigade d'infanterie : Bataillon no 2 Bataillon no 8 E. M. R. p. f. par : 25 B. 13 C. 2 B. 8 B. I. 12 B. 21 Br. 6 Sp. Le 23 août, l'état-major de la division, la IIe et IIIe brigade d'infanterie et le 12e bataillon de carabiniers se sont rencontrés à Altorf, la 3me batterie à Erstfeld et la 12e batterie à Amsteg, pendant que les 3 escadrons de dragons ainsi que les chevaux de régie s'avançaient le même jour jusqu'à Andermatt. Toutes ces subdivisions de troupes doivent être portées à l'intersection de la ligne horizontale du 23 août avec les verticales des étapes correspondantes. |