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fournissent le plus sont : Berne 28,601 ; Vaud 16,801; Fribourg 8753; Zurich 5625; St-Gall 5217; Lucerne 3125. Argovie par contre n'en a que 3796, tandis que Genève en compte 2973, soit 321 de plus qu'en 1866.

VAUD. Le Conseil d'Etat a nommé au grade de fer lieutenant de carabiniers, MM. les lieutenants Favrod-Coune, Ch., à Château-d'OEx, et Busset, Eugène, à Ormont-dessous.

TESSIN. Le Conseil d'Etat, dans sa séance du 12 février, a fait les promotions suivantes dans l'infanterie : au grade de capitaine M. Taragnoli, Pietro, à Bellinzone. Au grade de fer lieutenant, MM. Soldini, Adolfo, à Chiasso; Donegana, Emilio, à Morbio inférieur; Bossi, Innocente, à Balerna; Poncini, Giacomo, à Agra; Bernasconi, Leonardo, à Pedrinate; Rezzonico, Guilio, à Lugano; Galacchi, Oreste, à Breno; Avanzini, Guiseppe, à Curio; Brunoni, Giovanni, à Loco; Anzani, Giacomo, à Lugano; Brusa, Giovani, id.; Calanca, Ernesto, Claro; Rondi, Carlo, à Bellinzone; Berra, Arcante, à Montagnola.

Dans sa séance du 22 février, il a promu au grade de major dans le bataillon n° 96. M. Rusconi, Filippo, à Bellinzone.

Et dans sa seance du 18 mars il a promu au grade de 1er lieutenant dans le bataillon no 96, M. Colombi, Luigi, (de Bellinzone) à Lausanne.

VALAIS. Le Conseil d'Etat a nommé : lieutenant d'artillerie de montagne, M. Victor Solioz, de Sion; fers lieutenants d'infanterie, MM. Zumoffen, Henri, de Monthey; Delacoste, Edmond, id.

FRANCE. — L'Armée française vient de publier sous le titre l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, un travail fort intéressant dû à la plume connue de M. le capitaine Barthelemy, professeur à cette école et auteur de divers ouvrages militaires dont nous avons déjà, à diverses reprises, entretenu nos lecteurs. Nous pensons être agréables à ces derniers, en mettant sous leurs yeux les diverses propositions faites par cet écrivain militaire expert, pour la réorganisation de l'Ecole qui a été une pépinière d'officiers français distingues et de chefs célèbres:

Transformation de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en Ecole spéciale d'infanterie ;

Droit ouvert à tous les aspirants-officiers de contracter un engagement volontaire à l'âge de dix-sept ans, après avoir subi avec succès les examens d'admission à l'Ecole spéciale d'infanterie

Obligation pour tout aspirant-officier de servir pendant une année dans un corps de troupe avant d'entrer à l'Ecole spéciale d'infanterie ;

Obligation pour tout sous-officier et tout aspirant-officier d'infanterie d'avoir subi avec succès les épreuves de sortie de l'Ecole spéciale d'infanterie pour obtenir le grade de sous-lieutenant, sauf en temps de guerre ;

Concession du rang et de la solde de sous-officier aux élèves de l'Ecole spéciale d'infanterie ;

Modification complète des matières et de la méthode d'enseignement dans cette Ecole ;

Recompenses d'avancement données au personnel d'instruction et d'enseignement; Creation d'une Ecole d'application d'infanterie ;

Nomination immediate au grade de lieutenant des sous-lieutenants ayant subi avec succès les examens de sortie de cette dernière Ecole ;

Organisation d'une inspection generale permanente, d'un jury militaire et permanent d'admission, des jurys permanents d'examens de passage et de sortie, constituant pour l'Ecole un ensemble que l'on pourrait designer sous le nom de Conseil de perfectionnement.

Messieurs les Actionnaires de la REVTE MILITAIRE sont prévenus qu'ils peuvent retirer dès aujourd'hui, à l'Union vaudoise du Crédit, la seconde feuille de coupons qui leur sera remise contre présentation de leur action, et toucher en même temps le dividende de 1877.

LAUSANNE. — IMPRIMERIE BORGEAUD. — CITÉ-DERRIÈRE, 26.

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Lausanne, le 22 Avril 1878.

XXIII® Année

La guerre en Algérie, extrait du Journal of the Royal united SerDe la mobilisation en Suisse, p. 169. - Nouvelles et chronique, p. 175.

vice Institution (Suite et fin), p. 161. -Circulaires et pièces officielles, p. 173

LA GUERRE EN ALGÉRIE.
(Suite et fin.)

Jusqu'à présent on a admis que les indigènes, Arabes ou Kabyles, ignoraient l'art de manoeuvrer régulièrement, ne pouvant se plier à l'obéissance même pendant quelques minutes, de plus, ils étaient mal armés; maintenant il ont prouvé qu'ils sont de redoutables ennemis.

Le Kabyle, particulièrement, est intelligent, robuste, agile, connaissant parfaitement la contrée dans laquelle il se bat, et possède une grande aptitude naturelle à se servir, pour la défense, de tous les accidents du sol. Les tribus Kabyles ne tolèrent pas les impedimenta, de façon à être sans préoccupations si leur ligne de retraite est menacée.

Une colonne qui attaque les Kabyles trouvera un tireur embusqué derrière chaque rocher, fort en avant de la position principale; il faudra donc qu'elle livre toute une série de petites escarmouches et qu'elle déploie ses forces avant de pouvoir atteindre le but réel qu'elle cherche.

Quoique les Kabyles se rencontrent rarement sur la ligne principale de la marche, ils attaquent souvent les troupes pendant leurs mouvements. Ils évitent d'assaillir de vive force une position pendant le jour, mais ils essaient, la nuit, de surprendre le camp. Ils apprécient beaucoup les attaques de flanc, surtout quand ils voient les troupes forcées de quitter la colonne pour se mettre à leur poursuite.

L'Arabe des plaines est encore plus difficile à attraper. Les troupes qui s'avancent ne trouvent que des guerilleros qui se replient devant elles; le gros des soldats arabes, caché et hors de portée, surveille cependant chaque mouvement de l'ennemi, et s'il voit apparaître chez lui des signes de découragement ou de fatigue, il fond sur les troupes comme un orage du haut des mon tagnes. Si l'ennemi continue à avancer, les tirailleurs arabes. sont renforcés, quoique leur feu soit, en général, assez inoffensif.

L'Arabe, à l'encontre du Kabyle, a un point faible en commun avec ses ennemis civilisés, c'est un convoi ou (smala) comprenant ses tentes, son bétail, ses femmes, ses enfants et ses trésors. Il place ses combattants entre l'ennemi et cette smala. C'est pourquoi le corps expéditionnaire ne doit pas se diviser, sous le prétexte de combattre, mais doit se porter en avant directement sur ce point vulnérable et vital de l'ennemi.

On a souvent, dit l'auteur, posé en fait que les qualités militaires des officiers français avaient été amoindries par les campagnes en Algérie, et il combat cette assertion. Il prétend, au contraire, que ces campagnes ont développé chez les conquérants la science des marches, celle des formations pour l'attaque et la défense, et l'habitude de compter sur l'initiative des officiers commandant des corps relativement faibles; et que les conditions de la guerre moderne, dépendant beaucoup de l'effet meurtrier d'un tir rapide, ressemblent de plus en plus à celles des combats en Afrique.

On peut, en effet, admettre que cette école doit être fort utile en ce sens qu'elle développe l'esprit d'initiative et d'entreprise, et que l'application pratique, dans une contrée difficile, des théories sur la direction des colonnes d'attaque, doit être d'une grande valeur dans des opérations faites sur une plus vaste échelle. Disons cependant que ces succès obtenus sur des ennemis aussi mal armés peuvent être une source de déceptions pour des officiers appelés à combattre des adversaires mieux armés; ce fait a été pleinement démontré, et cela récemment, en Bulgarie et en Arménie.

La pratique des reconnaissances est fortement recommandée, dans le double but d'acquérir des renseignements et de distraire l'attention de l'ennemi sur le point réel de l'attaque; en outre, il a été prouvé que le service de reconnaissance détruit la folle confiance des troupes qui ne voient que rarement l'ennemi, et apprend aux hommes à se rendre compte de leurs propres qualités comme de celles de leurs adversaires; mais, il faut admettre que pour le point réel de l'attaque, les informations obtenues par de simples espions, ont plus de valeur que celles provenant des reconnaissances.

L'auteur passe en revue les opérations militaires qui se font en Kabylie et dans les plaines. Elles comprennent :

1o Marches en présence de l'ennemi.

2o Combat de rencontre. (Chance engagement.)
3o Attaque d'une position.
40 Abandon d'une position.
5o Incendie d'un village.

OPÉRATIONS EN KABYLIE.

1o Marche en présence de l'ennemi. L'expérience de la guerre en Algérie a prouvé qu'il ne fallait jamais séparer le convoi de la colonne, même dans l'attaque d'une position. M. Villot cite l'exemple d'un officier jeune et énergique qui essaya d'entreprendre une opération sans prendre la précaution dont nous venons de parler, et qui essuya une défaite; il voulait, muni de rations pour peu de jours, surprendre l'ennemi par une marche rapide et, d'un seul coup, finir la révolte.

Comme on l'a dit précédemment, la nature du pays coupé de ravins profonds et tortueux, rend impossible de protéger le convoi par des flanqueurs en ordre ouvert; le seul moyen d'être en sécurité est celui recommandé par le maréchal Bugeaud: oc

cuper les hauteurs en avant et les abandonner au fur et mesure du passage du convoi. L'arrière-garde ne doit, dans aucun cas, laisser les traînards en arrière. La colonne doit être à 4 heures du soir, au plus tard, au lieu de la halte.

2o Combat de rencontre.

Ce genre de combat est le plus fréquent en Algérie. Le maréchal Bugeaud dit :

« Quand vous vous trouverez subitement en présence de l'ennemi, attaquez-le; en pareil cas, l'assaillant a le plus souvent l'avantage, tandis que s'il hésite ou se retire il subira des pertes considérables. >>

L'auteur, cependant, estime qu'on ne doit pas pousser cette manière de voir à l'extrême; avec une force supérieure, dit-il, il vaut mieux faire halte et prendre des dispositions pour la défense.

Une telle rencontre arrivera, généralement, aux troupes formant l'arrière-garde, l'avant-garde ou les gardes de flanc. Les chefs de ces détachements doivent connaître les intentions du commandant de la colonne. Ils ne doivent, par conséquent, manifester aucune hésitation tant dans l'attaque que dans la défense d'une position en attendant l'arrivée du reste de la colonne.

3o Attaque d'une position. — Aucune position ne doit être attaquée de front, si elle peut être tournée; mais, avec les Kabyles, ce mode ne peut pas toujours être employé; on combinera alors des attaques de flancs avec l'attaque directe. Les troupes assaillantes doivent s'avancer avec élan, se servant des inégalités du sol pour se couvrir, en faisant de courtes mais fréquentes haltes pour prendre un peu de repos et se reformer; quand elles sont arrivées au point où doit être faite l'attaque décisive le signal est donné par les clairons sonnant « la charge. » Si l'attaque a réussi, on poursuit l'ennemi, mais à une courte distance.

Les attaques de flancs seront conformes au mouvement général, et le corps qui attaque de cette façon ne doit pas être trop éloigné du gros de la colonne. L'auteur termine ce paragraphe par ces paroles du maréchal Bugeaud : « La meilleure manoeuvre tant pour un corps considérable que pour un simple détachement est d'avoir un objectif bien défini. La marche en avant en sera beaucoup plus ferme et vigoureuse. Le succès dépendra de la résolution du commandant, de la bonne organisation et du courage des troupes pius que de tout autre cause. Le chef d'un détachement recevra des instructions précises sur son objectif, ainsi que le temps et les moyens pour l'exécution. Sans cela, quand il sera livré à lui-même, il sera seulement guidé par les intérêts immédiats de son corps de troupes bien plus que par ceux de la colonne dont il n'est qu'une faible partie. >>

40 Abandon d'une position. - Ce mouvement n'a pas toujours le caractère d'une retraite proprement dite. Le poursuivant a, cependant, tout l'avantage tant tactique que moral; les Kabyles cherchent généralement à se retirer devant un ennemi qui attaque pour l'entraîner à occuper un terrain qu'ils savent devoir être bientôt abandonné.

Un pareil mouvement rétrograde montre les qualités des officiers commandant de compagnie, leur sang-froid, leur énergie et leur facilité à reconnaître la valeur du terrain. Le mouvement de repli aura lieu par échelons de demi-compagnies ou de sections; le commandement sera unique. L'auteur recommande vivement l'emploi de nombreux petits détachements, plutôt que de corps de troupes plus forts mais en moins grand nombre. L'auteur cite un exemple ou quatre-demi compagnies couvrent la retraite du gros Le point le plus élevé du terrain est toujours occupé par le corps le plus fort et doit toujours être abandonné le dernier. Le corps qui est sur le point le plus bas se retirera le premier.

Le mouvement se fait successivement, chaque corps se formant sur le nouvel alignement et faisant feu dès que son front est dégagé. On s'occupera plutôt des accidents du sol que de la rectitude de l'alignement. Si un échelon est serré de près par l'ennemi, il fait halte et des renforts lui sont envoyés de l'arrièregarde, le commandant de celle-ci doit toujours être prêt à cette éventualité. Le chef d'un détachement, aussitôt qu'il a passé en avant, doit être soigneux mais rapide dans le choix des positions pour une défense subséquente. Il doit avoir ses hommes bien en main, surveiller leur feu, combattre toute tendance qu'ils pourraient manifester de prendre de l'initiative, et montrer surtout dans une retraite, une contenance fière et gaie, pour ainsi dire. Ces détails ne sont pas de trop si on se rappelle que c'est dans ce genre de rencontre que les Kabyles déploient tout leur courage et sont les plus redoutables.

Il est rarement possible de préparer une embuscade, à cause de la vigilance des vedettes indigènes; mais son effet, quand elle réussit, est considérable; car le Kabyle qui marche au combat sans aucune formation régulière ne peut résister à une attaque de flanc.

Il reste à dire que l'officier commandant une arrière-garde doit être choisi tout spécialement, il doit être vigilant, tenace, plein de sang-froid, rapide dans ses résolutions et dans leur exécution. Il se tiendra avec le dernier échelon; le chef de la colonne est généralement avec les troupes de soutien.

50 Incendie d'un village. « Pour réduire les Kabyles, dit le maréchal Bugeaud, il faut attaquer leurs villages, couper leurs arbres et leurs moissons, disperser leurs troupeaux. >>

Avec de telles idées sur la manière de traiter le pays, on comprend que l'incendie d'un village soit considéré comme une opération normale.

Si le village est en état de défense, l'attaque est une manoeuvre délicate, si on tient compte des haies de cactus, des rues tortueuses, des maisons crénelées, des rochers, etc.

Les villages sont généralement sur des hauteurs, et la troupe assaillante doit les battre avec ses canons depuis une position dominante avant de les attaquer sur leurs flancs. Les attaques de front ont été éprouvées comme si désastreuses que le maréchal

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