à désirer que les rapports journaliers indiquassent ces longueurs pour chaque subdivision. On admet comme vitesse de marche : = Pour l'infanterie et l'artillerie : 4 kilomètres à l'heure; 1 kilomètre 15 minutes, 66 mètres à la minute (y compris les petites haltes et les difficultés de la marche). Pour la cavalerie: 6 kilomètres à l'heure; 1 kilomètre minutes, 100 mètres à la minute. 10 Ces données, basées sur l'expérience, tiennent compte, avec une forte marge, du mauvais état des routes et de la température; pour de grandes marches, le graphique ne présentera que de très petites erreurs. La représentation de la marche sur ce tableau se fait de la manière suivante : Après avoir désigné un point de départ et une heure quelconque, (nous prendrons le kilomètre 8 et 6 heures), on marque à l'intersection a des deux lignes la tête d'un escadron de dragons, par exemple, marchant sur l'ordonnée 8 avec une longueur de colonne de 150 mètres, plus 40 mètres de distance, pendant 2 minutes. A 6 heures 2 minutes, l'escadron tout entier aura dépassé le point de départ et aura, en outre, pris sa distance de 40 mètres. La subdivision suivante, (nous supposons un bataillon d'infanterie), pourra franchir ce point a et l'aura dépassé en 5 minutes (longueur de colonne et distance 300 mètres). Cet espace de temps est de nouveau reporté sur l'ordonnée 8 et ainsi de suite jusqu'à ce que toutes les colonnes aient dépassé le point de départ. Il ne faudra cependant pas rechercher l'exactitude à une demi-minute près, parce que la colonne s'allonge presque toujours par suite de négligence dans le serrage. Si la colonne consistait en deux escadrons, 2 brigades d'infanterie, 2 régiments d'artillerie et un bataillon du génie, sa longueur totale serait de 6000 mètres (5490 mètres d'après le vade mecum de l'officier et du sous-officier suisse, pages 21 et 26, 2o édition) et la queue de la colonne serait à 7 heures 30 minutes au point a sur l'ordonnée 8. On voit immédiatement sur l'ordonnée quand la tête de colonne de chaque subdivision atteint le point a et quand la queue de la colonne l'a dépassé. Cette ordonnée donne également le temps que le corps en marche a employé pour dépasser ce point, ce qui évite tout calcul ennuyeux et souvent faux, fait sur l'arçon de la selle. Comme l'escadron de cavalerie qui doit se mettre en mouvement à 6 heures, sur l'ordonnée 8, n'est pas cantonné dans cet endroit, mais à environ 5 kilomètres, on obtient ce point de départ au moyen d'une ligne qui est la résultante d'un kilomètre et du temps correspondant (10 minutes) et qui atteint le kilomètre 3 en c. L'escadron devra partir de son cantonnement à 5 heures 10 minutes. Le bataillon d'infanterie qui suit, est cantonné à 3 kilomètres du point de départ a. Sa ligne de marche est la résultante de 1 kilomètre et de 15 minutes, elle atteint l'abcisse sur l'ordonnée 5 en d. Ce bataillon devra partir du cantonnement à 5 h. 15 m. pour arriver au rendez-vous à 6 heures 3 minutes et entrer dans. la colonne de marche. Lorsqu'il s'agira de grandes distances, il faudra en tenir compte et ordonner sur la place du rendez-vous un repos de 5 à 10 minutes; en général, plus ces détails seront prévus, plus la troupe marchera facilement. Lorsque les lignes de marche des colonnes se rendant à la place du rendez-vous se coupent, il en résulte de petits dérangements ou arrêts; mais, comme ces colonnes seront généralement de petites subdivisions cela en diminue l'importance. La cavalerie qni joindra de l'infanterie pendant sa marche au rendez-vons se trouvera en arrière, et il n'y aura pas d'inconvénient, s'il s'agit de petites subdivisions, à ce que la cavalerie dépasse au trot. Pour cela, l'infanterie fera halte pendant une minute ou deux, ou même continuera à marcher en laissant une partie de la route libre. S'il s'agit de deux subdivisions importantes, de chaque arme on fera partir la cavalerie assez tôt ou assez tard pour que l'infanterie arrive à la place du rendez-vous avant ou après la cavalerie. Les ordres devront être donnés dans l'une ou l'autre de ces alternatives. Par l'examen de tableau, on voit que les ordonnés (ligne des temps) qui passent par les chiffres kilométriques permettent de se rendre compte si chaque partie de la colonne se trouve sur un point donné de la route, ponts, bois, etc.; et que par contre on peut trouver sur les abcisses (ligne des distances) où se trouve chaque partie de la colonne a une heure quelconque. Les avantages d'un tel tableau pour des officiers d'état-major et des adjudants sont indiscutables. Que le lecteur nous pardonne d'avoir traité si longuement ce sujet dont l'exécution pratique a lieu bien plus facilement qu'il ne pourrait le croire en suite de cet exposé. Persuadé que nous sommes de l'utilité de ce tableau surtout pour des officiers de milices qui sont ainsi dispensés d'écrire et de calculer et qui ont pour ainsi dire toujours sous les yeux la marche de leur colonne, nous nous permettrons encore de développer quelques points. Il va de soi que les tableaux quadrillés préparés pour 10 à 12 heures et des distances de 30 à 35 kilomètres doivent être distribués à tous les états majors, avant le commencement des exercices ou de la campagne; sans cela leur préparation prendrait du temps précieux outre qu'ils seraient souvent établis à des échelles différentes. La marche devrait être vérifiée chaque jour par le chef d'étatmajor qui joindrait chaque tableau, au journal des opérations. Ces tableaux fournissent en outre, un moyen de contrôle facile pour le chef qui peut ainsi vérifier sans difficulté si les diverses colonnes exécutent ses ordres exactement. S'il se présentait qu'au commencement de longs exercices ou au début d'une campagne le tableau ne fut pas en concordance avec la réalité, par suite de haltes imprévues, d'une dislocation dans les colonnes ou d'une marche trop précipitée, on devrait arriver à cet accord en faisant établir par chaque adjudant la marche de sa colonne; les observations devraient être faites montre en main, avec indication des motifs des grandes variations avec l'ordre de marche, et ces tableaux seraient remis aux états-majors immédiatement après l'arrivée au bivouac. On arriverait, par ce moyen, à voir de suite la faute commise, si c'est la troupe qui a mal marché ou si les suppositions admises comme vitesse de marche et longueur des colonnes ne répondent pas aux données pratiques. Les résultats obtenus permettront alors de prendre des dispositions qui correspondront avec la réalité. Les collections de ces tableaux de marche seront incontestablement d'une grande utilité pour les états-majors, et les jeunes officiers désireux de s'instruire trouveront là des bases pour l'étude de la question si difficile des marches; cette seule considération nous engagerait à demander l'adoption des tableaux graphiques pour les état-majors de l'armée fédérale. Aucun rapport de marche, aussi détaillé qu'il soit, ne pourra atteindre la clarté du tableau graphique, relativement au temps, aux distances et aux longueurs des colonnes. Nous allons passer à un petit exemple pour lequel nous choisirons, vu la facilité du terrain, le départ d'Altorf du corps nord de la IXe division dont nous avons donné l'ordre de bataille plus haut. Nous supprimons le train de pontons et en évitation de frais de planches, nous ne donnerons pas la marche jusqu'à Andermatt. Exemple: Dans les derniers jours du mois d'août 1874 et avant son départ pour le Gothard une partie de la IXe division d'armée étant cantonnée et bivouaquait près d'Altorf, comme suit (supposition): A Altorf: l'état-major de la division, les compagnies de dragons nos 11, 19 et 20. A Bürglen et dans les environs: la IIIe brigade composée de 2 1/2 bataillons d'infanterie. A Schattdorf: la IIe brigade composée de 1 1/2 bataillon d'infanterie. A Erstfeld et dans les environs le 12e bataillon de carabiniers et les batteries nos 3 et 12. Le 23 août, le divisionnaire donne l'ordre de partir le lendemain. L'avant-garde formée du 14e escadron de dragons, du 12e bataillon de carabiniers et de la batterie no 12 doit être prête à partir de Buchholz à 7 heures du matin, alors qu'à la même heure le gros quitte Erstfeld. Ensuite de cet ordre verbal du commandant de la division, son chef d'état-major fait les tracés suivants sur son tableau : A l'intersection de la ligne des temps VII et de la ligne des kilomètres 11, au point e, il reporte l'avant-garde sur l'ordonnée, en plaçant les corps les uns à la suite des autres et ayant pour longueurs respectives: la cavalerie 2 minutes, distance 3 minutes; le bataillon de carabiniers 4 minutes; la batterie 4 minutes; de cette façon la longueur totale de l'avant-garde représente 13 mi nutes. Un train de ligne de marche de l'escadron; cette résultante est obtenue par la vitesse de 6 kilomètres à l'heure; elle atteint l'ordonnée d'Altorf à 5 h. 10 m. Les lignes de marche des carabiniers et de la batterie, donnés par la vitesse de 4 kilomètres par heure, rencontrent l'ordonnée VII (Erstfeld) à 6 heures 5 m. et 6 heures 9 minutes. En examinant ces lignes de marche on voit que celle de l'escadron coupe les deux autres, ce qui n'est pas un grand inconvénient ici vu le peu d'étendue des colonnes, Lorsque l'escadron rencontrera la queue de l'artillerie, entre les kilomètres 8 et 9 en g en arrière d'Erstfeld, cette dernière, ainsi que le bataillon de carabiniers s'arrêteront un instant jusqu'à ce que l'escadron ait passé. Si la cavalerie était en force considérable elle partirait d'un peu meilleure heure et accellèrerait sa marche pour que la queue de sa colonne atteigne le kilomètre 8 à 6 h. 20. m. Dans ce cas, si l'on faisait marcher la cavalerie avec une vitesse de 7 à 8 kilomètres à l'heure, elle pourrait partir à 5 heures d'Altorf passer à 6 h. à Erstfeld, et se trouver sur la place de rendezvous à Buchholz à 6 h. 45 m.; elle disposerait de 15 minutes à Buchholz pour se reposer. La ligne ponctuée hi indique cette marche. A l'intersection de la ligne des temps VII et du kilomètre 7 (Erstfeld) on porte sur cette dernière les subdivisions du gros les unes à la suite des autres en f, comme suit: Les escadrons de dragons nos 19 et 20 La 3e batterie La IIIe brigade, 2 1/2 bataillons Ainsi la longueur de colonne du gros, avec distances sera de 4 minutes. 7 4 10 25 minutes, donc la queue de la colonne du gros quittera Erstfeld à 7 h. 25 m. Si ensuite, à partir des têtes de colonnes, on trace jusqu'aux cantonnements la ligne de marche des divers corps, on obtient pour les heures de départ : 5 heures 50 minutes pour les deux escadrons. 5 5 » 46 pour la IIIe brigade. Les escadrons de dragons joindront la queue de la IIIe brigade entre les kilomètres 1 et 2, au point K; cette dernière pourra s'arrêter ou faire place à l'escadron en continuant à marcher. La IIe brigade en fera autant à son tour. Dans ce cas particulier, ce serait fatiguer inutilement la cavalerie que de la faire partir assez tôt pour qu'elle ait dépassé Schattdorf à 5 h. 50 m. Le divisionnaire devra toujours donner un ordre précis pour que l'infanterie sache ce qu'elle a à faire lorsque la cavalerie doit la rejoindre. La colonne des observations est destinée à ces indications (Voir l'observation entre les kil. 1 et 2). Une fois que les lignes de marche des différentes subdivisions ont été ainsi tracées jusqu'au point de départ, l'ordre de division sera facilement établi. Pour le cas qui nous occupe, il serait à peu près ainsi : Ordre de division pour le 24 août. DIVISION D'ARMÉE NO IX. QUARTIER DIVISIONNAIRE D'ALTORF, Section 1, journal no . . . le 23 août 75, 4 h. s. Le corps du Nord commencera à franchir le Gothard demain. L'avant-garde, composée du 11e escadron de dragons, du 12e bataillon de carabiniers et de la 12e batterie, sous le commandement du colonel N, se mettra en marche de Buchholz à 7 h. du matin. Pour cela, les dragons quitteront leur cantonnement à 5 h. 10 m., les carabiniers à 6 h. 5 m., et la batterie à 6 h. 10 m. Le gros arrivera au rendez-vous, à Erstfeld, à 7 h. du matin dans l'ordre suivant : Les escadrons de dragons nos 19 et 20; départ, 5 h. 50 m. La IIe brigade. La 3e batterie. La IIIe brigade. 5 h. 50 m. 5 h. 50 m. 5 h. 45 m. A un demi-kilomètre de Schaltdorf, les dragons atteindront la queue de la IIIe brigade; cette dernière, ainsi que la IIe brigade, sera avertie à temps par la cavalerie; elles s'arrêteront et laisseront passer la cavalerie qui prendra le trot. Chaque corps enverra à l'avance, auprès du chef d'état-major, à la place du rendez vous, un adjudant, etc., etc. En continuant le tracé de la marche de toute la division, on voit que la cavalerie qui est en tête s'éloigne de plus en plus des autres armes; le commandant devra indiquer jusqu'à quelle distance elle peut s'éloigner et la ligne de marche de la cavalerie sera modifiée dans ce sens : Supposons que pour une raison ou pour une autre la cavalerie doive rester près de la colonne de gros. Il serait préjudiciable de vouloir régler son pas d'après celui des autres troupes. On laisse, au contraire marcher la cavalerie suivant ses habitudes (pas ou trot), puis l'on fait des haltes assez longues pour que le gros puisse regagner la distance perdue. Dans notre exemple, les dragons du gros ont atteint le kilomètre 10 à 7 h. 30 m., pendant que la tête de l'infanterie atteint les kilomètres 8 et 9 en 1 et que la queue vient à peine de quitter la place de rendez-vous en m. On arrête la cavalerie pendant 10 minutes et elle continue sa route à 7 h. 45 m., lorsque le gros a rejoint. Le peu d'étendue de notre tableau ne nous permet pas de prendre des distances plus grandes. Le divisionnaire ou son officier d'état-major qui marche en tête de l'avant-garde peut, par un simple examen de la tabelle de marche, se rendre compte à chaque instant de la situation de toutes ses troupes; s'il se trouve par exemple au point b, à 7 h, |