La Revue latine, Volumen2

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Émile Faguet
Ancienne librairie Lecène, Oudin et cie, 1903
 

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Página 45 - C'étaient des visions instantanées, rapides, mais d'une vivacité qui m'allait au cœur comme un aiguillon. Elles se succédaient aussi précipitamment que les bruits, et chose bizarre, au milieu de tous ces aboiements à peu près pareils, je distinguais des notes très diverses et des tonalités particulières dont chacune avait pour ma mémoire une signification précise et correspondait à des réminiscences. Les unes représentaient telle province de France, les autres telle époque ou telle...
Página 252 - J'ai fait illustre un nom qu'on m'a transmis sans gloire. Qu'il soit ancien, qu'importe? il n'aura de mémoire Que du jour seulement où mon front l'a porté.
Página 252 - Dans le caveau des miens plongeant mes pas nocturnes, J'ai compté mes aïeux, suivant leur vieille loi. J'ouvris leurs parchemins, je fouillai dans leurs urnes Empreintes sur le flanc des sceaux de chaque Roi. A peine une étincelle a relui dans leur cendre. C'est en vain que d'eux tous le sang m'a fait descendre; Si j'écris leur histoire, ils descendront de moi.
Página 724 - Soldats, je sais que vous êtes profondément affectés des malheurs qui menacent la Patrie; mais la Patrie ne peut courir de dangers réels. Les mêmes hommes qui l'ont fait triompher de l'Europe coalisée sont là. Des montagnes nous séparent de la France; vous, les franchiriez avec la rapidité de l'aigle, s'il le fallait, pour maintenir la Constitution, défendre la liberté, protéger le gouvernement et les républicains.
Página 255 - Oui, le vrai Moïse peut avoir regardé au-delà de la tombe, mais le mien n'est pas celui des Juifs. Ce grand nom ne sert que de masque à un homme de tous les siècles et plus moderne qu'antique...
Página 662 - Je touchais par ma grand' mère maternelle à un monde de bourgeoisie beaucoup plus rangée. Ma bonne maman, comme je l'appelais, était un fort aimable modèle de la bourgeoisie d'autrefois. Elle avait été extrêmement jolie. Je l'ai connue dans ses dernières années, gardant toujours la mode du moment où elle devint veuve. Elle tenait à sa classe, ne quitta jamais ses coiffes de bourgeoise, ne souffrit jamais d'être appelée que mademoiselle. Les dames nobles l'avaient en haute estime. Quand...
Página 593 - Le soir loiier, avec sa brume claire et bleue, Meurt comme un mot d'amour aux lèvres de l'été, Comme l'humide et chaud sourire heureux des veuves Qui rêvent dans leur chair d'anciennes voluptés. La ville pacifique et lointaine s'est tue ; Dans le jardin pensif où le silence éclôt Chantent encor, discrètement, des fraîcheurs d'eau...
Página 53 - Seul ,- au milieu du silence profond, un vent doux qui venait du nord-ouest et nous amenait lentement un orage, formait de légers murmures autour des joncs du marais. Je passai une heure entière couché près de la source à regarder ce pays pâle , ce soleil pâle, à écouter ce vent si doux et...
Página 732 - Alors, la paix peut être nécessaire pour satisfaire les badauds de Paris, et si elle doit se faire, c'est à moi de la faire. Si j'en laissais à un autre le mérite, ce bienfait le placerait plus haut dans l'opinion que toutes mes victoires.
Página 153 - Il s'est trouvé dans tous les temps des hommes qui ont su commander aux autres par la puissance de la parole. Ce n'est, néanmoins, que dans les siècles éclairés que l'on a bien écrit et bien parlé. La véritable éloquence suppose l'exercice du génie et la culture de l'esprit. Elle est bien différente de cette facilité naturelle de parler qui n'est qu'un talent, une qualité accordée à tous ceux dont les...

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