Recommanda son ame à Dieu. C'est la faute de mes confreres, Ont rempli la terre d'horreurs. Je ne puis les changer, mais du moins je travaille Des attentats de mes pareils. Je ne me trouve heureux qu'en me rendant utile; Je viens veiller pour vous. La crédule innocente A peine est-il dans ce réduit Qu'il tue, étrangle, égorge, et sa griffe sanglante Il croqua tout, grandes, petites, Coqs, poulets et chapons; tout périt sous ses dents. La pire espece de méchants Est celle des vieux hypocrites. CETTE FABLE X VIII. Les deux Persans. pauvre raison dont l'homme est si jaloux N'est qu'un pâle flambeau qui jette autour de nous Une triste et foible lumiere; Par delà c'est la nuit. Le mortel téméraire Qui veut y pénétrer marche sans savoir où. En Perse il fut jadis deux freres, Adorant le soleil, suivant l'antique loi. L'un d'eux, chancelant dans sa foi, Et du matin au soir, afin d'y parvenir, Le pauvre philosophe y perdit les deux yeux, Et dès lors du soleil il nia l'existence. L'autre étoit crédule et bigot; 1 Effrayé du sort de son frere, Il y vit de l'esprit l'abus trop ordinaire, Mais, Il fut content de lui bientôt.' de peur d'offenser l'astre qui nous éclaire En portant jusqu'à lui des regards indiscrets, Il se fit un trou sous la terre, Et condamna ses yeux à ne le voir jamais. Humains, pauvres humains, jouissez des bienfaits FABLE X I X. Myson. MY SON fut connu dans la Grece Par soh amour pour la sagesse; Pauvre, libre, content, sans soins, sans embarras, Il vivoit dans les bois, seul, méditant sans cesse, fois riant aux éclats. Et par Un jour deux Grecs vinrent lui dire: De ta gaîté, Myson, nous sommes tous surpris: Tu vis seul; comment peux-tu rire? Vraiment, répondit-il, voilà pourquoi je ris. FIN DU LIVRE SECOND. DEs singes dans un bois jouoient à la main chaude; Assise gravement, tenoit sur ses genoux Attire On frappoit fort, et puis devine! Et je viens même ici, comme particulier, Jouons, je suis de la partie. Ah! monseigneur, quelle bonté! |