Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[merged small][ocr errors]

Un phénomène économique domine toute la situation : au cours de la guerre, les Dominions ont intensifié leur production, diminué leurs importations, augmenté leurs exportations.

Dans l'Afrique du Sud, l'industrie métallurgique se développe rapidement; elle est encouragée par l'Etat, maître des chemins de fer, qui s'est engagé à s'adresser d'abord, à prix égal, aux industriels indigènes.

L'Australie, voyant disparaître ses acheteurs européens, a créé une industrie pour utiliser ses matières premières et conjurer la crise. Une part importante de la laine australienne, qui était autrefois livrée brute aux industriels anglais, sera bientôt transformée sur place et exportée sous forme de produits finis ou demi-finis. Le gouvernement australien soutient le mouvement, non seulement par des subventions d'Etat, mais encore par l'établissement d'un nouveau tarif douanier nette

ment protectionniste. L'industrie métallurgique dispose d'énormes dépôts de minerai et est encouragée par la construction de nombreuses voies ferrées. Le dévelop pement de la navigation d'Etat australienne inquiète les compagnies anglaises. Enfin l'Australie souffre de la dépréciation de la livre, qui est monnaie commune pour les deux pays, alors que les balances commerciales sont différentes et s'efforce d'obtenir une monnaie nationale comme l'Inde et le Canada.

[ocr errors]

Dans l'Inde, comme en Australie, la part proportionnelle de la Grande-Bretagne dans le commerce exté rieur a fortement diminué. Le marché indien est devenu un lieu de concurrence mondiale: or, c'est dans cette possiblité de choix que consiste la liberté économique. Comme en Australie aussi, l'industrie indigène (textile et métallurgie) a cherché à remplacer l'industrie britannique: or, elle dispose de matières premières en quantités considérables. Il y a également un grand mouvement protectionniste: en 1917, les taxes douanières sur le coton importé ont passé de 3 1/2 à 7 1/2 0/o. Par la force des choses, cette émancipation s'opère contre la mère-patrie. La concurrence indienne pour l'industrie du jute est arrivée à réduire les exportations de la Grande-Bretagne et à augmenter ses importations. Le problème se complique ici d'une question financière : la valeur de la roupie a été arbitrairement fixée par la Commission des changes à 2 sh. or, mais cette décision est restée sans effet, et, la roupie étant descendue à I sh. 7, les commerçants de l'Inde menacent de ne plus payer leurs traites à l'étranger si le cours de leur mon naie nationale n'est pas relevé. Ceci est significatif des dispositions qui règnent dans le monde des affaires indien à l'égard de l'Angleterre. Le développement économique de l'Inde a d'ailleurs un caractère nationaliste et agressif très particulier. De plus en plus, les Indiens s'efforcent de créer des entreprises authentiquement nationales et de se constituer des ressources financières autonomes.

Sans doute, ni l'Inde, ni l'Australie, malgré les progrès réalisés, ne sont encore en état de se suffire à ellesmêmes; mais, dans la mesure où elles sont encore tributaires de l'étranger, c'est de plus en plus aux Etats

que les

Unis qu'elles s'adressent. Dans l'Inde, les importations américaines ont triplé pendant la guerre, tandis importations anglaises et le chiffre total des importa tions diminuaient. En Australie, tandis que les échangs avec l'Angleterre passaient de 63 à 46 0/0, le trac avec les Etas-Unis a augmenté de 17 0/0. Cette é lution est plus accentuée encore au Canada. Il n'y a pas d'événement aussi significatif, à cet égard, que le récent échec de l'Empire Steel Corporation. Il s'agissait d grouper les forces métallurgiques de la Grande-Bre gne et du Canada et plus tard celles de tous les D minions contre la concurrence étrangère. On n'a pa pu trouver de capitaux, nous apprend l'Iron Age, p financer cette immense entreprise. C'est la Canad Steel Corporation qui reste maîtresse de la situation or, elle est, en réalité, une filiale de l'U. S. Steel Co ration. Bientôt, sans doute, la Grande-Bretagne se b vera en face d'une industrie canadienne émancipé de capitaux américains camouflés dans les entrep canadiennes.

[graphic]

[ocr errors]

Nous voyons par cet exemple combien les entrep de solidarité impérialiste ont peu de chances de ré actuellement. Il en est des Etats comme des individ ils mettent en commun le trop plein de leur acti dans les périodes d'appauvrissement, comme celle nous traversons, chacun ne pense plus qu'à soi-mêm elle à ceux qui sont vraiment en mesure de lui secours. C'est pourquoi les Etats-Unis sont en trai faire des Dominions anglais leurs colonies économ Cette annexion virtuelle est une simple traductio leur essor financier. C'en est fait aujourd'hui de cienne conception de l'Empire britannique, ass on à l'industrie anglaise un débouché pour sa produ lui fournissant, d'autre part, la matière première dom

travail.

[blocks in formation]

Cette absence d'« esprit impérial », M. Lloyd Garde a pu le constater tout récemment, quand il a voulu l'idée d'une émigration des chômeurs anglais aux Ba nies. Le Canada a répondu en interdisant l'accès d territoire aux indigents; l'Australie et la Nou Zélande ont déclaré qu'il leur est impossible, po moment, d'accepter une immigration en grand. pire anglais refuse de donner l'hospitalité à ses créa

Elle se traduit aussi dans le domaine politique s'est alarmé de voir le pacte de la Société des Nat attribuer six voix à l'Empire anglais. Mais ces vo combattront peut-être au lieu de se coaliser. En par lier, dans l'éventualité d'un conflit américano-japon l'Angleterre, qui a un traité d'alliance avec le Ja inclinerait sans doute à le soutenir, tandis que l' tralie, la Nouvelle-Zélande et le Canada, menacés aussi par l'immigration jaune, prendraient le parti Etats-Unis. En Australie, les questions européennes blent bien lointaines, et, tout en se méfiant de l'imp lisme anglais, on le sent incapable d'agir efficace Idans le Pacifique. Or, l'Australie a toutes ses grand villes sur les côtes, à la merci d'une attaque pouvant compter sur la flotte britannique, elle est obig soit de construire elle-même des navires de guerre, de s'appuyer sur la force américaine. « L'Australie, M. Hughes, salue chaque navire de guerre mis en c tier par les Etats-Unis. » D'autre part, des convers tions ont eu lieu entre hommes d'Etat américains et d nadiens pour la construction d'un front unique du Pa

navale

2

cha

fique; en cas de danger, la flotte canadienne serait plac

sous le commandement américain.

Dans l'Inde, depuis 1916, les extrémistes l'emporte sur les modérés. Les libertés accordées par la nouvel naliste qui vient de se dérouler à Nagpour a voté cont Constitution sont jugées insuffisantes. Le congrès nati

[ocr errors]

gouvernement de l'Inde une résolution de non-coopé ation et s'est prononcé pour l'autonomie en dehors de Empire.

Sans doute, nulle part, sauf peut-être dans l'Inde, il s'agit de danger immédiat, de séparation absolue, de volte. Mais il y a une évolution progressive qui déche de l'Angleterre ses satellites, les anime d'un moument indépendant, ou les entraîne dans l'orbe d'une tre puissance. Cette évolution peut être fatale au SC uvernement britannique. Les unionistes qui sont au uvoir vivent de l'idée impérialiste empruntée aux dicaux. Pour eux, la politique extérieure domine la litique intérieure. L'ancien parti conservateur languisit quand Disraeli l'a animé de ses larges ambitions de aquête ; c'est un malade qu'on a sauvé par la transfun du sang: il périrait avec l'Empire britannique. Ce Ensest pas seulement à cause d'une certaine communauté dées que les libéraux et les travaillistes soutiennent bivent les revendications nationalistes des Dominions; chart aussi par une manoeuvre politique. Le sort même mela monarchie est associé à la fortune de l'Empire. de mesure que son rôle à l'intérieur diminuait jusqu'à enir presque nul, elle a trouvé une justification nouqe de son existence en devenant le symbole de l'unité ériale. « Je ne suis pas d'abord Anglais, disait l'an nier le prince de Galles à Toronto. Je suis tout autant stralien ou Canadien qu'Anglais. » Le jeune prince joussurément accompli une œuvre utile en se faisant tannianître dans les Dominions, mais il ne les a pas visités our game un souverain visite ses Etats; il a été plutôt, repame l'appelle la presse anglaise, un « prince-ambas

ure c

[ocr errors]

-

eur. Plus largement encore, c'est la vie morale de gleterre qui est en jeu. A la fin du siècle dernier, au nent où toute l'Europe faisait effort pour remplacer ML des valeurs sociales les valeurs morales et religieuses dalinantes, au moment où le héros des romans de Mauang Barrès retournait à sa terre et à ses morts et adhésantau nationalisme, c'est vers l'empire colonial que dientaient les énergies du jeune Anglais déçu par la pogion et par l'amour, que nous montre Wells dans Fs Amis Passionnés. La poésie impérialiste de Kipling proposait une façon nouvelle de suivre une antique dition, et le devoir mêlé d'aventure. Verrons-nous isées ces chaînes magiques dont parle le poète qui, caMisées au fond des mers, unissent la Grande-Bretagne

ine p

ciété

liser

éric

e a

[ocr errors]

ant

[ocr errors]

tes

agr

de

ses Dominions?

[ocr errors]

and Le gouvernement et l'opinion sentent le danger; il damble même que, depuis quelque temps, les unionistes entent pris davantage la direction des affaires. On les vus ordonner en Irlande la politique des représailles ; les voit aujourd'hui réclamer une politique plus ergique vis-à-vis des nationalistes indiens. Ces préocipations nous expliquent peut-être en partie la polique européenne du cabinet anglais. Il se montre surout préoccupé du rétablissement rapide des relations ommerciales avec l'Allemagne et avec la Russie : c'est qu'il a hâte de voir l'Angleterre surmonter la crise écotomique, reprendre sa place prépondérante dans le commerce et dans l'industrie du monde, et retrouver ainsi son autorité sur les Dominions. Et si parfois les négociateurs anglais nous semblent moins attentifs qu'il le faudrait aux questions brûlantes du jour, c'est peut-être qu'ils entendent les craquements intérieurs de l'Empire britannique, tandis qu'ils en défendent la façade.

ALFRED FABRE-LUCE.

CE QU'ON DIT

La crise ministérielle s'est terminée par la formation du septième ministère Briand. Il est regrettable à tous points de vue que certains aient essayé, au cours de la crise, de laisser croire que l'on se trouvait en présence de deux doctrines essentiellement différentes. Il n'y a en réalité aucune opposition de doctrine entre M. Briand et M. Poincaré il ne peut y avoir que des différences de méthode. Nous connaissons assez le président du Conseil pour savoir qu'il emploiera de préférence la manière souple et persuasive. Mais son passé nous est un sûr garant qu'il ne reculera pas devant les solutions énergiques, lorsque cela lui semblera nécessaire. Il suffit de rappeler son attitude lors de la première grève des chemins de fer. Parfaitement rompu aux conférences internationales, il saura certainement soutenir le point de vue français avec toute la fermeté et l'habileté nécessaires, lors des réunions qui vont venir.

Nous savons que jamais il ne considère une solution comme bonne ou mauvaise, a priori. Il est, en outre, doué d'une rare facilité d'assimilation et d'une remarquable intuition. N'a-t-il pas, seul avec M. Poincaré, senti qu'il était criminel de repousser, sans les examiner à fond, les possibilités de paix qui se présentaient lors des négociations du prince Sixte de Bourbon ?

Nous attendons, pour juger le ministère, de le voir à l'œuvre. La Chambre ne peut manquer de lui faire un accueil sympathique. En vieux routier des assemblées parlementaires, M. Briand a dosé avec habileté la place à laquelle avait droit chacun des groupes de la majorité. Tous se réjouiront de voir à la tête du ministère de la guerre, l'un des plus importants au moment où va se discuter la nouvelle loi militaire, l'homme qui fit voter la loi de trois ans et contribua ainsi pour une large part à la victoire. Le retour aux affaires d'hommes comme MM. Loucheur, Berard, Doumer, dont la compétence est universellement reconnue, fera autant de plaisir que l'arrivée d'hommes comme MM. Bonnevay et Lefebvre du Prey, que les querelles de parti ont trop longtemps éloignés des conseils du gouvernement.

Enfin, on nous permettra de nous réjouir tout particulièrement de la présence au ministère de notre directeur et ami Maurice Colrat, qui devient sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur. Nos lecteurs le connaissent depuis de trop longues années pour qu'il soit nécessaire de le leur présenter. Ils ont su apprécier sa justesse de vues et sa clairvoyance. Nous savons qu'il rendra les plus grands services dans les délicates fonctions qu'il vient d'assumer. SERGE ANDRÉ.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Où sont les crises d'autrefois? Ces crises où il était immanquablement question de M. Ruau, lequel accompagnait, dans ses démarches, le futur président du Conseil, dont il portait inévitablement le pardessus sur son bras. Vieux clichés, la guerre vous aurait-elle brisés ? Mais tout n'est pas changé heureusement pour ia presse!

Sitôt le choix de M. Millerand fixé sur M. Briand, il n'y cut qu'un cri dans les rédactions: «Faire surveil ler le domicile de M. Guist'hau!»>

Car, non seulement M. Guist'hau et M. Briand sont amis de toujours, mais M. Guist'hau a un appartement, alors que M. Briand possède tout juste un pied-à-terre... Aussi, quel malheur que les préoccupations d'ordre extérieur exigent la présence de M. Briand aux Affaires étrangères! De nouveau ministre de la Justice, reprendrait-il à son compte les circulaires de M. Lhopiteau?

X.

Il va sans dire que les journaux nous ont donné un aperçu biographique de nos nouveaux ministres et soussecrétaires d'Etat.

Mais pourquoi ces hommes de cinquante ou soixante ans, y sont-ils presque toujours étiquetés comme professeurs ou comme avocats?

Sans doute, à vingt, à vingt-cinq ans au plus tard, chacun de nos ministres était encore avocat ou professeur. Pourtant, s'il a étudié, par exemple, le droit pendant trois ans, pourquoi faire fi des trente années suivantes de son existence? Oui, pourquoi?

On oublie, d'ailleurs, que si un avocat sait assez souvent parler, il est aussi mieux préparé que beaucoup de personnes à ne point se laisser piper par des paroles

sonores...

[ocr errors]

Et la presse nous a indiqué l'âge des nouveaux soussecrétaires d'Etat.

L'un est né en 1886: la nouvelle génération! N'importe! Dans cette même nouvelle génération, combien de jeunes hommes ont-ils lu cette date avec une pointe de mélancolie!

«Certes, se dit l'un, je suis né un an plus tard. Mais, d'ici un an, serais-je jamais député et sous-secrétaire d'Etat?... »

Jalousie? Envie?... Mais on se console en pensant que l'on sera «< autre chose », que les ministères ne sont pas éternels, que...

«Seigneur, gardez-moi de ma génération, je me charge des autres!», soupirerais-je, si... j'étais soussecrétaire d'Etat...

[graphic]
[ocr errors]

On n'a point manqué, non plus, de nous montrer la photographie du nouveau ministère, en groupe.

Or, comme toujours, la moitié des ministres est pré sentée assise, tandis que l'autre se tient derrière, debout Ne trouve-t-on jamais de table assez grande pour que tous les ministres soient assis? La moitié des ministre est-elle toujours debout pendant les conseils? Pourqu M. Maginot, mutilé, n'est-il jamais assis? Pourqu M. Thoumyre, autre mutilé, était-il toujours debout Peut-être, cela vient de l'étroitesse du champ de l'obje tif, lequel a dû être créé pour « prendre » des pho graphies de noces?

On demande quel est l'homme sur terre qui sera capable de dire de mémoire par quels ministères sous-secrétariats d'Etat ou hauts commissariats suc sifs a passé telle affaire qui a d'abord été, par exempl du ressort de la construction du matériel de guene Où m'adresserai-je pour telle autre affaire tra autrefois par la « reconstruction industrielle »? Où irai-je quémander demain des renseignements s la houille blanche? sur l'essence? sur l'Alsace? Je parie qu'il est certains dossiers qui ont vu chang g dix fois le nom du ministère, ou du sous-secrétar ou du haut-commissariat où ils étaient classés.

De qui est la Marseillaise?

Wagner a fait à nouveau la conquête de nos con et de l'Opéra. Ne nous en plaignons pas ce n'est parce que nous écouterons Tristan que nous oublies l'invasion allemande, ni même les ignobles injures l'auteur de cette admirable musique a adressées d Français.

On donnait donc, il y a quelques jours, dans une nos principales salles, un concert tout composé d'au de Wagner. Fort bien. Le chef d'archestre eut le lente idée de jouer, pour commencer, la Marseill Mieux encore. Or ce chef d'orchestre était América Parfait !

Derrière nous, en entendant notre hymne nationa une dame s'étonna:

Tiens! dit-elle à son mari, surprise; je ne sava pas que la Marseillaise est de Wagner. Je croyais qu c'était de Rouget de Lisle.

[ocr errors]

Bien sûr! répondit son époux. L'air est de Roug de Lisle. Mais c'est Wagner qui a orchestré.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]
[graphic]

22 janvier 1921

de ces bienfaisantes illusions, tout cela semble bien timide, quand on lit certain prospectus qui parut, il y a juste cent ans, en janvier 1821.

Une dame s'engageait à rendre la jeunesse à toute personne, homme ou femme, qui suivrait son traitement. Il consistait en trente-six bains divisés en trois séries sous les noms de Bains de Jouvence, Bains d'Euchars et Bains de Calypso. Il fallait les prendre à des intervalles déterminés et dans les délais prescrits.

Qu'en coûtait-il, pour recouvrer fraîcheur et jeunesse et acquérir une irrésistible séduction? Peu de chose : 22.380 francs. Ces 380 francs donnent au prix un caractère sérieux et inspirent confiance, n'est-il pas vrai? Il va sans dire que les amateurs se présentèrent, nombreux. L'histoire ne dit pas s'ils furent contents.

Apologue.

Il y avait une fois un monsieur qui avait, à dessein, te probablement, posé un petit poids sur le compteur de l'électricité, dans son appartement.

Par malheur, au bout d'un mois, il s'aperçut que la consommation indiquée par le compteur était si ridicuellement petite, inférieure à l'évidente réalité, qu'il prit alpeur.

Alors, il tira les rideaux de ses fenêtres et, toute la auit, tout le jour même, pendant plusieurs nuits, penAdant plusieurs jours, il laissa la lumière allumée, toute grande, dans son appartement.

SOUS

Et ne trouvez-vous pas que cette histoire vraie serait class dédier aux pays qui ont mis un « petit poids » sur le ompteur du change?

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Exhalant une généreuse odeur de marée, les reins ceinturés d'un vieux sac, une petite pipe de terre éteinte vissée dans le coin de la bouche, et ridée, et crevassée, et tannée comme le plus classique des loups de mer, cette incroyable petite vieille monte, aux Halles, dans un compartiment de 1r classe, déjà bondé, du métro. Puis, bousculant les uns, apostrophant les autres, elle essaie de trouver une place libre. Son parfum maritime et le sac mouillé qui l'enveloppe aidant, la voici près des banquettes, car chacun s'est empressé de s'écarter. Et comme elle dévisage les hommes assis, un vieux monsieur fort élégant se lève et lui cède sa place. La petite

[blocks in formation]

Tout arrive! On parle beaucoup d'un mariage possible entre Boris de Bulgarie et la princesse Marie de Roumanie. Or, si ce mariage a lieu, ce sera sans doute, pour le nouveau roi de Bulgarie, l'occasion d'« étrenner officiellement » la magnifique couronne que son père acheta, il y a une vingtaine d'années, chez un joaillier bruxellois.

La couronne avait été acquise en prévision du 25 anniversaire de l'indépendance bulgare. A l'occasion de cet anniversaire, Ferdinand espérait être couronné roi. On sait que les puissances européennes s'opposèrent à son désir et, lorsque enfin, en 1908, il fut nommé roi, ce fut l'Autriche qui interdit le couronnement solennel qu'il avait projeté. Si bien que, jusqr ce jour, la fameuse couronne n'a jamais été portée... ut au moins en public, car il est permis de croire que Ferdinand l'essaya plusieurs fois aux jours de ses rêves.

Sic transit,

C'est une bien curieuse figure qui disparait avec M. Jacob qui vient de mourir à Bombay. Etait-il Polonais? Etait-il Arménien? On ne le sut jamais exactement. On sait seulement qu'il était Juif. Après avoir été riche comme Aladin, après avoir compté dans ses relations des princes, des gouverneurs, des vice-rois des Indes, après avoir possédé une des plus riches collections de pierres précieuses, cet homme, qui négocia pour plus de quatre milliards de joyaux, vient de mourir dans la pauvreté, dans la misère, ruiné par un long procès. Il était poursuivi pour avoir vendu au Nizam de Hyderabad le fameux « Imperial » malgré l'intediction du gouvernement des Indes. Précédemment, il avait cu maille à partir avec la justice on l'accusait de s'être approprié 100.000 livres sterling appartenant au Nizam. Il avait été acquitté.

Comme expert en diamants, jamais M. Jacob ne fut égalé.

Il servit de modèle à Marion Crawford lorsque celuici écrivit son roman « Monsieur Issaacs », et Rudyard Kipling, qui connaissait bien Jacob, a introduit l'étrange bonhomme dans « Kim », sous les traits du « Joaillier de Simla ».

La place du pauvre.

La Croix-Rouge américaine continue à faire preuve de la plus ardente activité. Son Comité de secours aux enfants pauvres d'Europe rend, on le sait, les plus grands services. Ce Comité a organisé ces jours ci, à New-York, un banquet original à divers titres. Le prix du repas était de 100 dollars minimum. Pour ce prix on était assis sur des banquettes rustiques, devant une table grossière; les gobelets, les cuillers, les fourchettes,

[ocr errors]

les assiettes et les tasses étaient en fer battu; les mets furent cuisinés dans quatre cuisines roulantes; le menu, enfin, fut exactement la copie des repas qui sont servis dans les nombreuses cantines que le Comité a en circulation en Europe. Quant au service il était fait par les dames de la Croix-Rouge américaine.

Ce banquet, on le devine, réunissait les plus éminentes personnalités de New-York. Une chaise vide, occupant la place d'honneur, séparait le général Pershing de M. Hoover qu'on a surnommé le « Ravitailleur de l'Europe ». La chaise vide symbolisait l'enfant, ou plutôt les nombreux enfants souffrant de la faim en Europe. Gardons-nous bien de sourire de cette idée qui, d'ailleurs, n'est pas essentiellement américaine : les vieilles familles françaises, en bien des circonstances, réservaient non seulement la part, mais aussi la place du pauvre.

Prospectus anglais.

Voici dans quel style un horticulteur anglais annonce ses produits: « Je vous remets ma liste des collections de pois de senteur « géant » qu'est digne d'être lue. Beaucoup de louanges généreuses ont été, données de mes nombreuses clients en France, pour lesquelles j'offre mes remerciements bien sincères... Rien ne se montrent plus décoratifs pour le jardin soi-même que les rangs ou un gros bloc de Pois de Senteur. Ils font d'un charmant effet et je désire d'ajouter une Collection à tous les imposants jardins en France. Leurs couleurs sont riches et variées, et ajouté à cela il y a le charme de leur ravissante odeur suave. »>

Ils n'ont donc pas de traducteurs français, en Angle

terre?

Il y a encore des puritains.

Le pasteur de Powick, un village des environs de Worcester, est en train de devenir célèbre sous le surnom de « Censeur des mariages ». Il s'élève avec fureur contre les mariages contractés pour... sauver la réputation de certaines jeunes filles.

« Je ne nie pas, dit-il, la charité qui dans un tel mariage vise l'enfant ; mais pour le but à remplir, une union civile est suffisante. Personnellement, rien ne saurait me décider à prêter mon ministère à un mariage contracté pour cacher une faute. »>

Le pasteur de Powick ajoute qu'il est tout disposé à baptiser les enfants illégitimes.

Ce nouveau puritain est célibataire.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Tout est dans tout.

[graphic]

Le professeur Thompson, au cours de conférences qu'il vient de donner à Londres, a expliqué de façon assez inattendue le déclin de la civilisation grecque Auriez-vous cru que ce fussent les petits poissons qui en fussent responsables.? Ou plus exactement, c'est l'absence de ces petits poissons qui causa, paraît-il, tout le mal. Car les petits poissons mangent les larves des moustiques; les moustiques transmettent la malaria; et ce fut probablement le développement de la malaria qui causa l'écroulement de la civilisation hellénique. Et dire que c'est peut-être une cause aussi inattendue qui causa la chute du dernier ministère !

[ocr errors]

Aventures irlando-australiennes :

Le ténor irlando-américain John Mac Cormack est une des étoiles favorites du public américain; il n'a pas une voix très puissante; il est un très médiocre artiste au théâtre, où il a fait quelques apparitions asse malheureuses; il ne chante pas de la très bonne musique, mais il chante avec une jolie voix de ténor lyrique; il excelle dans les douceurs, chose très appréciée che les ténors par le public féminin de tous les pays; enfin il a été méthodiquement lancé et soutenu aux Etats Unis par les Irlando-Américains, et, à l'heure actuelle il est le premier chanteur de concert des U. S. Ad gagne plus d'argent que Caruso même.

[ocr errors]

Désireux d'ajouter de nouveaux lauriers et de no velles bank-notes à ceux qu'il avait déjà conquis, Ma Cormack est allé en Australie, où un impresario la avait organisé une tournée de concerts. Mais la d convenue a été grande non seulement, en effet, l Irlando-Américains manquaient pour former des da ques vigoureuses au ténor chéri des Irlandaises, mas તુમ les anciens combattants, les braves Anzacs sont vens faire du chahut aux concerts de John Mac Cormack Les anciens soldats de Gallipoli et de l'Artois est maient que le moment n'était pas bon pour faire appla dir des chansons populaires irlandaises, l'Irlande ayant séparé sa cause de celle de l'Empire britannique per dant la guerre.

Mac Cormack n'y comprit rien; il écrivit aux jour naux des Etats-Unis des lettres attristées. Et il s'em barqua pour la France.

Affaires Extérieures

Le nouveau ministère

et la méthode diplomatique

[graphic]

sur les

Le cabinet Briand recueille un héritage diplomatique que M. Georges Leygues avait reçu des mains de grevé d'hypothèques et lourd de difficultés. Le passif M. Millerand était moins écrasant. Et cependant, lors qu'il succéda à M. Clemenceau, les responsabilités du pouvoir pesaient déjà d'un poids plus grand épaules des ministres, qu'au lendemain de l'armistice. avec une force croissante. Leur engrenage est sans pitie Les conséquences des fautes politiques se déroulent Il est difficile, sous le recul du temps ou de la distance la Revue des Deux Mondes les pages où M. Paléologue d'en suivre la progressive étreinte. Quand on lit dans décrit l'affolement du comte de Pourtalès, ou celles où le prince Lichnowsky analyse ses scrupules de conscience en face du choc imminent, il est difficile de réprimer un geste d'indignation et un sourire de pitié devant les fantoches, ignorants et orgueilleux, à la veille d'être broyés

« AnteriorContinuar »