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Cette année, la cérémonie et le déjeuner seront sans doute d'une meilleure

Dactylographie

Vu la grande misère des ressources nationales actuelles en papeterie et le prix de la typographie, on parle de dactylographier les thèses et même certains livres. Mais gare l'orthographe par l'euphonie que les dactylographes ont l'habitude de pratiquer ! Dans un récent article de revue, on relève ceci :

La bière amère, le djinn qui arrache les gencives... »

Cette imprévue façon d'écrire le mot gin ne témoigne-t-elle pas que l'article a été dicté à une dactylo ou recopié par elle... et que c'est une dactylo à l'imagination poétique ?

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La passion de l'édition originale

On sait qu'elle exerce quelques ravages, mais, avant la vente Brivois, qui eût oncques prévu où elle peut entraîner ceux qui en sont possédés ? Car voici la liste de ses derniers méfaits la première de « Sylvestre Bonnard à 850 francs, le Livre de mon ami avec envoi 600 francs; Pêcheurs d'Islande : 260 francs; une série de Huysmans sur Hollande: En route (750), la Cathédrale (510), De tout (200).

Et voici les grosses pièces : les Contes drôlatiques de Balzac sur Chine (1855, premier tirage des dessins de Doré), ci 9.100 fr. Le Journal de l'expédition des Portes de fer de Nodier, toujours sur Chine : 10.000 fr.

Et voici les très grosses pièces : un exemplaire des Fleurs du Mal sur Hollande: 14.300 francs. (Oui, vous avez bien lu; c'est d'ailleurs le record de cette vente. La légende veut qu'il ait été jadis acheté 6 francs. L'original sur papier ordinaire se trouve à 1.000 fr.).

Enfin la première de Mme Bovary (sur vélin, il est vrai, et avec envoi à Sainte-Beuve), fait 11.500 francs.

Fait-divers d'aventure

Quel est le « romancier d'aventure » qui n'a pas découpé comme fiche ce fait divers paru dans les quotidiens ?

Un bateau échoué sur la côte marocaine fut abandonné de son équipage pendant la tempête. S'en étant aperçus, de hardis marins s'embarquèrent du port voisin et parvinrent jusqu'à lui malgré vents et marées. Or, cet équipage de fortune ayant pris le bord pendant vingt-quatre heures, devint propriétaire de la cargaison, selon l'us maritime...

Ne pourrait-on parier que cela nous reviendra en quelque livre ?

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raire; puis quelque chose comme : «M. Louis Chadourne vient de publier un remarquable roman, etc., etc. »; et puis, crac, M. Louis Chadourne luimême, jeune, beau, élégant, assis, l'air inspiré, à sa table de travail, posant pour le public et semblant lui parler. Qu'est-ce à dire ? Je suis d'avis, absolument, qu'il est temps de se mettre à faire de la réclame aux ouvrages litté raires. Mais est-ce que vraiment c'est la vue du joli visage de M. Louis Chadourne et de la coupe de son veston qui doit faire lire son. roman ?... Voilà maintenant d'étranges façons !

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La situation mondiale
de la librairie

Nulle part, elle n'est brillante à en juger par les nouvelles que nous en donne le Bulletin de la Maison du Livre et par le rapport sur la foire de Francfort de M. Monméja, que publie la Bibliographie de la France.

Telle collection allemande de vulgarisation a dû majorer ses prix de vente de plus de 700 o/o. Un éditeur anglais, désireux de réimprimer une quarantaine d'ouvrages, s'est vu forcer d'y renoncer à raison de la dépense formidable. Aux Etats-Unis, hausse considérable due aux nouveaux prix de la main-d'œuvre, de 700 0/0 supérieurs à ceux d'avant-guerre et à la crise du papier. (Le Lackawanna journal a paru à Buffalo sur papier d'emballage marron, avec cet avis: Ce papier nous coûte 14 cents 1/2 la livre, 4 cents 1/2 plus cher que la viande qu'il enveloppe habituellement). En Russie enfin, la librairie est nationalisée. On ne peut acheter qu'un livre à la fois et à un prix mini

mum de 1.000 roubles. Tous les stocks de papier sont réquisitionnés pour la propagande.

En Allemagne, les prix ayant après l'armistice augmenté de 350 0/0, le public n'a presque plus acheté. L'édition se réservant alors, l'imprimerie a manqué de travail et certaines maisons ont dû licencier une partie de leur personnel. La foire de Francfort a marqué, il est vrai, une baisse appréciable sur les articles moyens; néanmoins, l'Allemagne est obligée de faire un gros effort et elle songe à se tirer d'affaire en renouant des relations avec l'étranger. Elle en envisage avec la France et pensant bien que celle-ci ne fera pas le premier pas, songe à prendre les devants et à venir à elle. A bons entendeurs...

Toujours la propagande allemande

Sans nom d'éditeur et en langue anglaise, vient de paraître une brochure ayant pour titre Peace or war everlasting? et signée Count Hermann Keyserling.

Ce pamphlet du comte Hermann Keyserling arrive très à propos pour nous montrer un exemple de l'activité de la propagande allemande en Amérique et en Angleterre.

Le comte Keyserling qui se dit sujet esthonien (?) ancien Russe (?) affirme

le traité de Versailles, s'il n'est pas revisé, contient les germes d'un état de guerre perpétuel; que seule l'Allemagne a mis bas les armes devant le Nou veau Credo de la Civilisation; qu'en 1918, elle a capitulé non devant ses ennemis, qui ne l'ont pas battue (1) mais devant l'idéal de l'Entente.

Le comte Keyserling, affirme qu'a près l'armistice, nous avons gardé en France 500.000 prisonniers allemands que nous avons traités « comme des es claves ». Seule, l'Allemagne a cherché à réaliser les 14 points de Wilson!

Conclusion: les Alliés, et surtout la France, ont eu bien des torts. Que tous les hommes civilisés se donnent la main, que le pardon remplace la haine! Le comte Keyserling dont toutes les œuvres précédentes ont été éditées à Darmstadt, prie l'Amérique d'intervenir pour que le traité de Versailles ne soit pas le seuil de la guerre perétuelle etc., etc.

Avons-nous un service de propagande chargé de répondre à l'étranger, et dans la même langue, à ces ouvrages tendan cieux ?

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A

Mme Henri Lapauze qui signait Da niel Lesueur, vient de mourir dans sa cinquante-septième année. Elle avait eu une carrière fort brillante. Lauréate de l'Académie-Française pour le grand prir de poésie, elle écrivit surtout de nom breux romans: Haine d'Amour, L'Hon neur d'une femme, l'Or sanglant, Droit à la force, Une âme de vingt ans, Au tournant des jours, Nietzchéenne, ROY Elle donna encore quelques pièces au théâtre, une traduction des oeuvres de Byron et collabora à plusieurs journaux

et revues.

etc.

Elle avait fondé en 1910 « Le denier des veuves des gens de lettres et ea 1914 « L'Aide aux femmes des combat tants D.

Membre du comité des Gens de lettres, vice-présidente de la société, elle était encore officier de la Légion d'hon neur. Enfin une avenue du sentième ar rondissement porte son nom, une ave nue privée, il est vrai.

Le triomphe de Molière

Molière aura été joué cette année dans cinq théâtres. A la Comédie-Française et à l'Odéon, d'abord. Et puis au Vieux-Colombier. Et encore au Théâtre des Champs-Elysées, où l'on a repré senté Le Médecin volant. Enfin, à la Comédie-Montaigne qui annonce L'A

vare.

on n'avait

Jamais, depuis longtemps, fait la part si belle à notre grand clas sique.

ARTS

L'exposition de Terlikowski Voici longtemps qu'une manifestation de cette ampleur n'avait eu lieu. L'au vre que ce Polonais, a deux fois

que les Empires Centraux ont combattu français », expose à la galerie La Boitie

pour le même idéal que les Alliés ; que

est énorme.

Toutes ces natures mortes ces paysaes, ces décorations ont un aspect d'aondance gargantuesque, de somptuoté, de générosité fougueuse qui louit. Mais on s'aperçoit vite que ces npatements bousculés, ces masses de gment étalés sur la toile, au couteau, mme sur du pain, le beurre qu'éten ait une fermière prodigue, ne constient pas simplement un procédé. Ils nt bien l'effet de cette hâte fiévreuse l'artiste à saisir la teinte fugitive, grandes ombres qui passent dans les ondaisons, le toit rouge qui soudain Ancelle, la seconde introuvable;

et

te préoccupation elle-même est pale de celle qui inspirait Claude Mot dans ses Tuileries, par exemple, de 77. Toute cette œuvre ressort à l'imessionnisme de la plus belle époque, is sans le moindre pastiche, car il sest rien de prémédité chez ce bohème gnifique et multiforme qu'est de erlikowski. Bien souvent, invoquant la gidité d'un tel faire, des artistes, Tant du hasard, ont bâclé; là, point.

Elle s

se sent en présence d'une main, fie et savante exécutrice de ce que il enregistre. Et précisément, la súdu métier n'est pas le moins remarble en cette affaire. Auprès de nas mortes qui rappellent les plus dende Guillaume Regamey, s'étendent oubliables paysages, des sites qui, leur agencement font penser à ces leils couchants sur l'Oise, de Daubitout, lesquels à eux seuls réhabiliteraient mour collection Chauchard. Et partout, angle court, tantôt bondissante et cris ine, tantôt glissante, huileuse sur les achious, et si profonde. La distinction es peces coloris qui se fondent en des es

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en des beiges si rares, le luxe pleeurs pique, un peu barbare des immenses. ures, des fruits amoncelés, des oirs croulantes, tes mortes que prêta le Luxembourg, tout fait de cet ensemble considérable, vail de plusieurs années, une œuvre Gers il faut voir. « C'est un art qui n' sont de modèle », en disait Guillaun. Laneau; et c'est vrai.

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Auprès de lui, de forts bons dessins de lleville, contés parfois rehaussés une savante touche de blanc, attestent excellentes qualités d'illustrateur ntends bien faire un compliment en olivant ce mot et d'aquafortiste nt dispose leur auteur.

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Les mal connus

de cet exquis Hubert Robert vendu récemment lors de la dispersion de la collection Kahn. Il n'y a là plus rien du souvenir de ces gouaches italiennes, de ces arrangements lissés à la Joseph Vernet auxquels Hubert Robert a si souvent sacrifié; mais une limpidité, une fraîcheur, une impression de beau silence dans un grand site romain et pourtant familier. Ah! comme ils doivent tenir de chers propos, chez les morts, Hubert Robert et le père Corot! બા

L'art nouveau

Une importante revue d'esthétique, nouvellement née et ultramoderne, nous donne, avec empressement » dit-elle, la liste de ceux qu'il faut considérer comme les maîtres de l'Expressionnisme, en peinture et en sculpture. Lisez cette liste, exactement reproduite

Kandinsky, Marc Chagall, Franz Marc, Fernand Léger, Albert Gleizes,

en Amérique; et puis, optimiste, on canclut qu'il faut peut-être cet inconfor table, presque ce dénuement au génie français pour se développer dans une lutte stimulante avec la nécessité. Rien n'est moins prouvé. M. Deville soutient le contraire. En ce qui concerne les métiers d'art, on ne sait point au juste encore si les écoles professionnelles péchent par excès d'esprit théorique ou bien, au contraire, par abus de travail manuel. Toujours est-il que le jeune ouvrier d'art, à l'issue de ces enseignements, subit une longue période d'incertitude, et qu'on lui préfère souvent un apprenti moins savant mais d'un plus immédiat rendement. M. Clouzot étudia la question qui tant importe à la production artistique ! en son livre les Métiers d'art. Elle est bien plus grave qu'il n'apparaît. M. Deville a bien fait d'attacher ce grelot.

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Jean Metzinger, Umberto Boccioni, ÉCONOMIQUE

Carlo D. Carra, Gino Severini, Fran-
cis Picabia, Delaunay, Paul Klee, Ja-
cob van Haemskerck, Campendonk,
Rudolf Bauer, Georg Muche, Johannes
Molzahn, Nell Walden, Johannes

Itten, Arnold Topp, Fritz Bau-
mann, Emil Filla, Otakar Kubin,
Maria Ubden, Kurt Schwitters, Alexan-
dre Archipenko, William Wauer. »
Voilà un mouvement bien français !

Les impatients

Ce sont les nouveaux grands hommes, auxquels les vieux, devenus « bonshommes de marbre ou de bronze, ne laissent plus de place, ni dans les squares, ni sur les ronds points, ni même au flanc des édifices. Les statufiés accaparent les bonnes places, disent les Londoniens impitoyables, et comme les avenues à perspectives se multiplient moins vite que les sommités ne s'éteignent, beaucoup de candidats à la statue risIquent de se voir frustrés à tout jamais du suprême honneur d'apparaître aux yeux de leurs concitoyens sous l'aspect du buste même le plus humble.

Les Londoniens parlent d'établir un roulement. Chaque grand homme défunt aurait droit à tel socle, à tel piédouche pour cinq ans, pour dix ans, suivant le degré de sa notoriété. L'inscrit à la suite lui succéderait à l'expiration de ce terme, et pour un bail nettement limité; car la crise du logement sévit jusque dans l'immortalité.

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Mal connus que le hasard seul peut
ire mieux connaître ; mal connus aux-
els leur temps ne permit pas de mon-
er leur talent véritable, intime, dirait-
1. Ainsi fut Desportes, dont naguère
s cartons, passés de Sèvres à Beau-échevins à discuter ses propositions re-
ais, révélaient l'étonnante liberté, la
ompréhension si simple, si lumineuse,
moderne de la nature.

J'écrivis alors ici qu'un savant conaisseur en fait d'art auquel une bonne éée aurait aussi donné la subtilité de Jean Giraudoux, pourrait faire de bien savoureux a dialogues des morts » entre l'âme, dégagée des obligations d'épo-. que, d'un Desportes et celle d'un Sisley par exemple. j'y reviens au sujet

latives à l'enseignement professionnel.
Elles sont parfaites de clarté ces pro-
positions. Plût aux dieux de la cité de
les entendre !

On éprouve toujours un malaise à
comparer les richesses d'imagination de
nos artisans, l'excellence et l'abondance
de leur goût, avec les insuffisants
moyens d'instruction qui leur sont four-
nis. On cite les œuvres d'éducation pro-
fessionnelle mises debout en Allemagne,

Le Bilan de la maison Krupp

C'était, durant la guerre, le G. Q. G. industriel allemand. La démobilisation a-t-elle profondément affecté la vieille alliée de l'impérialisme, que certains considèrent encore comme un centre de résistance de la réaction allemande ? II résulte du bilan du dernier exercice, que la maison Krupp a réalisé 79 millions de marks de bénéfices nets, contre 19,6 en 1917-18. Aucun dividende cependant n'est distribué. On est porté à considérer ce chiffre brutal de bénéfices comme une menace, car on imagine difficilement que la prospérité de la plus allemande des firmes d'outre-Rhin reste un gage de paix, et l'on peut craindre qu'une ébauche de trésor de guerre ne se dissimule sous le titre commode de ré

serves.

Mais le rapport qui accompagne le bilan déclare (aveu pénible ou mensonge ?) que pour la première fois depuis deux générations, on n'a pas fabriqué de matériel de guerre aux usines Krupp. La Société a fait un gros effort pour transformer son matériel de guerre, substituer à la fabrication des canons, celle de roues dentées, de calendres à papier, de machines pour filatures, elle a fait appel d'autre part à d'autres firmes spécialisées pour fonder un certain nombre de sociétés de vente, et dérivé si adroitement son activité, qu'au lieu de 78.000 ouvriers en 1914, elle emploie aujourd'hui dans ses usines d'Essen, ses forges et ses mines plus de 90.000 ouvriers, bien que le manque de charbon l'empêche de travailler à plein.

La réserve montrée dans la distribution des dividendes s'explique par l'étroitesse de la trésorerie, et la nécessité d'une politique financière prudente en prévision des mauvais jours. Les craintes qu'a pu éprouver la maison Krupp, se traduisent d'ailleurs par le partage en trois groupes du capital-action (250 millions), effectué en mars dernier, dans des conditions telles que la famille Krupp, si elle était obligée, par une gêne passagère, de vendre un certain nomi-e d'actions, pût les retirer ultérieurement du

marché, et conserver la direction de paraît pas avoir encore gagné l'Allemal'entreprise.

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La situation financière de l'Italie Pour l'exercice en cours (l'année financière expirant le 30 juin), le déficit actuel atteint 13 milliards environ, et la dette 98 milliards, ce qui peut paraître normal pendant la période troublée que traversent les anciens états belligérants.

Mais où la situation se complique, c'est que l'indice des prix a baissé dans les autres pays, qui ont restreint leur circulation fiduciaire, alors que l'indice tend à s'élever en Italie, à cause du cours élevé des changes, qui résulte d'une augmentation de la circulation fiduciaire. Le seul moyen que possède l'Etat de ne pas faire faillite, l'émission de papier-monnaie, est aussi celui qui aggrave le plus la situation économique. En ce sens, l'Allemagne est plus favorisée que l'Italie, puisque les marks-or payés par l'étranger pour les livraisons de charbon lui assurèrent une partie de la monnaie nécessaire à ses échanges. Le pire, c'est que l'Italie est obligée d'acheter à des pays dont la monnaie est saine, et n'a guère pour clients que des pays à change déprécié.

Il ne reste à l'Etat qu'une ressource: résoudre la crise financière avant qu'éclate la crise économique, en réduisant ses dépenses, en augmentant des impôts déjà très lourds, bref en s'efforçant de ne plus dépenser 30 0/0 du revenu des habitants, alors que les Etats-Unis en dépensent 9 o/o, l'Angleterre 22 0/0, l'Allemagne même 23 o/o. On s'explique ainsi l'importance en Italie du probième de l'élévation du prix du pain, qui permettrait à l'Etat de réaliser plus

d'un milliard d'économies, mais soulèverait l'opinion. On s'explique aussi certaines récriminations acerbes contre l'ingratitude des alliés, que la situation. difficile des finances d'Etat pourrait en partie justifier.

La baisse des prix de gros Les voyantes nous annoncent que la baisse s'étendra: un coup d'œil désintéressé sur la genèse et les caractères particuliers de la baisse des prix de gros dans chaque Etat, nous permettra de juger avec plus de sûreté de l'avenir de la baisse le mouvement va-t-il se propager en ondes régulières, ou assisterons-nous à des sursauts spasmodiques des prix ?

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Ce qui dénonce la complexité du phénomène, c'est que tous les pays n'ont pas été affectés dans la même mesure, et à la même époque. La baisse des prix a commencé au Tapon et aux Etats-Unis, quand les stocks entassés en prévision des besoins de guerre ont dépassé les besoins de la consommation; au Japon, c'est en mars que le maximum a été atteint; aux Etats-Unis, c'est à partir de mai que la déflation s'est fait sentir, en particulier pour les roduits d'exportation; en Angleterre, le maximum a été atteint en mars, en France et en Italie en avril. Après un certain ralentissement, le mouvement de baisse a repris en novembre. Mais le mouvement ne s'est propagé qu'en octobre en Suède, et ne

gne; la situation actuelle du mark est sans doute la cause de ce maintien des prix.

En somme, si la baisse commence dans les pays où les opérations de spéculation jouaient le rôle le plus important, il ne semble pas que la politique de resserrement des banques ait été la cause principale du mouvement de baisse, pas plus que la campagne de presse : les banques ont joué le rôle d'enregis treurs, puis d'avertisseurs. La vraie cause a dû être la nécessité dans laquelle se sont trouvés les consommateurs de restreindre leurs achats, et de remettre, comme les gouvernements, de l'ordre dans la maison.

Comme la baisse n'atteint pas dans une égale mesure tous les produits, comme les changes, les événements sociaux, les circonstances météorologiques même exerceront leur influence, des prévisions très précises sont impossibles, et l'on peut hésiter entre une politique de lais ser-faire et une politique de parachute destinée à organiser la baisse, pour éviter les oscillations trop brusques qui pourraient aboutir à une hausse nouvelle.

La crise économique en Argentine

L'aspect de la crise mondiale dans la typique: ce cas témoigne à merveille grande république sud-américaine est de la faiblesse des prospérités de guerre, dues à la misère d'autrui. Les exportations rémunératrices furent telles, jusqu'en juin 1920, que ce pays, assoiffé de profits immédiats, laissait vide son marché intérieur, et l'on assistait à ce

phénomène paradoxal que les denrées

mêmes que le pays fournit en abondance, blé et viande atteignaient des prix incroyables à l'intérieur. Le peso argentin triomphait quand même du dollar.

La crise latente éclata, soudaine, en juin 1920, comme au troisième acte d'une tragédie classique : les importations augmentent, les Etats-Unis remboursent en or les avances consenties par l'Argentine, et rétablissent l'équilibre de leur change; le kilo de pain monte brusquement à un taux équivalant à 4 fr. de notre monnaie; la disette menace, si bien qu'une loi établit une taxe de 4 pesos (20 fr. au pair) sur l'exportation par quintal de froment et de 5 pesos par quintal de farine. En même temps, le duel tenace entre la devise argentine et le dollar tourne en défaite pour la première (100 doll. valent 134 pesos le 18 novembre 1920) et 170.000 tonnes de laine restent immobilisées en Argentine sans trouver acquéreur. La balance commerciale entre Etats-Unis et Argentine se renverse, ce qui amène la brusque fermeture du marché argentin à l'exportation américaine; les marchandises sont refusées par les destinataires argentins, et les Etats-Unis perdent à la fois leur or et leur débouché : vainqueur et vaincu sortent également meurtris du

combat.

Est-ce la dernière reprise ? Un décret vient de supprimer toute restriction au commerce des denrées alimentaires. Mais l'Argentine semble réduite à devenir la vassale des Etats-Unis, qui s'im

plantent sur son marché; elle est destinée à acheter des produits fabriqués aux Etats-Unis, pays à change élevé, et à vendre des matières premières aux pays à change faible d'Europe, et connaitra sans doute des variations de fortune aussi brusques et tragiques, que celles de l'été dernier.

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Les relations économiques

franco-belges

La presse française, préoccupée de l'attitude hostile de nos anciens ennemis, n'a peut-être pas donné une place suffisante au différend économique entre la France et la Belgique, qui risque de déborder sur le terrain politique. Le nouveau cabinet belge, après l'Angle terre, a renoncé à faire usage des mesu res de représailles économiques et finan cières prévues par le traité de Versail les, renonciation qui a froissé l'opinion française, et qui s'explique par le soud d'intensifier les relations commerciales entre l'Allemagne et le port d'Anvers La Chambre de Commerce d'Anvers s'inquiète de voir la politique doua nière française lui fermer l'hinterland des côtes de la mer du Nord au Rhin Pa moyen, et mène une vive campagne pour m la suppression de la surtaxe d'entrepôt Aux intérêts locaux de Dunkerque et d Boulogne, favorisés par cette taxe, Ale Strasbourg, privé des avantages qu'off vers oppose les intérêts du port de le frêt rhénan pour l'importation de d F vers produits. La loi d'égoisme qui régi qa aujourd'hui la politique commerciale de dap nations, et l'opposition des tendance de protectionnistes et libre-échangistes de tim deux pays, ne peuvent qu'encourager le campagnes des adversaires de l'allian franco-belge et qu'en venimer le conflit. ROBERT FABRE.

CE QU'ON LIT

Réincarné, par le Dr Lucien GRAUX Par le moyen d'une fiction, on explique le spiritisme.

La monnaie saine tuera la vie chère, par Georges VALOIS. En économie politique, il est à observer que toutes les thèses ont une part de vérité; c'est que toutes les branches de l'économie dé pendent les unes des autres: par le seul fait qu'on en abstrait une pour la considérer, on la fausse. Pour M. Valois, le grand mal chez nous, en ce moment, c'est l'instabilité de notre unité moné. taire; a nous mesurons la valeur des marchandises avec un franc qui change tous les jours de valeur »; nous som mes comme l'architecte qui se servirait pour ses plans d'un mètre variable. Donc, stabilisons la monnaie d'abord, établissons les prix à l'étalon d'or ; et tout s'arrangera.

Douze ballades et chansons d'Ecosse, par André DAVID, sont une traduction en prose, préfacée par Mme de Noailles. Elle conserve à ces poèmes toute leur poignante naïveté » et « nous fait entendre un intime concert, brumeux et

murmuré ».

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un de ces bourgeois de province comme on en voit dans les histoires sans paroles des dessinateurs humoristes. Mobilisé comme G. V. C. aux environs de Paris, puis rendu à sa manille, à sa politique étrangère, à son gendre et à son dragon de femme, nous le suivons avec plaisir, car M. Villetard a beaucoup de charme et de talent.

Martin Eden, par Jack LONDON. Longue et minutieuse histoire d'un matelot rude et inculte, qui a du génie littéraire et devient grand écrivain. On dit que c'est son histoire l'auteur a voulu raconter là.

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Les Dessous du chaos russe, par I dovic NAUDEAU. L'ancien correspone dant du Temps, dont on connaît les prisons durant la terreur russe (il en a fait le plus émouvant récit), expose les causes de la révolution bolcheviste et les remèdes qu'il propose pour nous.

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Mrs Asquith, sur laquelle on trouvera plus haut quelques détails inédits, est à la mode. Mme Marie-Louise PAILLERON et M. Louis GILLET lui consacrent leurs chroniques de la Revue de Paris et de la Revue des Deux Mondes. Mme Pailleron souligne très justement la fatuité savoureuse qui fait de cette miss de Margot un personnage digne de Moelière. M. Gillet se contente de résumer les mémoires en s'abstenant prudemprment de toute remarque personnelle.

M. Jean MAXE, dans le Mercure de France, étudie la propagande bolchevique, et montre qu'elle s'efforce de s'adapter avec souplesse aux caractères des divers pays. En France, Zinovieff esgitimait encore en juillet dernier que « la La conjoncture politique générale y impose ell'expectative, mais que l'instant apleprochait d'y organiser a un fort parti FCommuniste. Cela s'est fait depuis.

En Italie, il pensait à ce moment que des soviets allaient s'organiser (c'était

au temps des émeutes populaires et de la prise des usines par les ouvriers) et qu'il ne restait plus qu'un mince effort à faire; les événements, comme on sait, lui ont donné tort. En Pologne, l'effort bolchevique a échoué. Dans les Balkans, il existe, paraît-il, une fédération communiste fraternelle » dès maintenant. Mais c'est l'Angleterre le incipal ennemi, parce que, par sa flotte et sa royauté des mers, elle contrôle tout. Aussi est-il permis en Grande-Bretagne aux communistes de s'affilier au Labour Party; on montre là plus de souplesse que chez nous. L'accord le plus complet règne entre l'Allemagne et les bolcheviks; Trotzky juge nécessaires les ressources techniques de l'Allemagne ; d'ailleurs, les communistes germaniques jugent la guerre contre nous nécessaire, tout aussi bien que les pangermanistes ; pour Radek a le renforcement de l'activité politique du communisme alle mand devient la question vitale de l'Internationale ».

M. Henry BIDOU publie en ce mo ment dans la Revue hebdomadaire une étude sur les Epoques du théâtre contemporain en France qui est pleine de vues synthétiques de la plus grande jus

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Questions Financières

La Bourse

La Bourse a accentué cette semaine la reprise commencée il y a quinze jours et l'année s'est terminée sans qu'aucune des catastrophes que l'on nous avait prédites se soit produite.

La liquidation de fin décembre a révélé une position de place extrêmement saine, et le taux de 2 1/2 0/0 pratiqué pour les reports au Parquet indique bien que la Bourse est maintenant allégée de toutes les positions faibles. D'autre part, l'exposé de la situation financière fait par M. Marsal au Sénat et les résultats du dernier emprunt produisent une excellente impression.

La nouvelle année débute donc sous les meilleurs auspices, et le remploi des coupons et des loyers de janvier viendra contribuer à la reprise d'affaires tant attendue de tous les intéressés.

Les actions de nos grandes banques retrouvent une faveur qui justifie leur situation. L'exercice 1920 aura, pour nos grands établissements, été très fructueux eu égard au taux élevé de l'argent et aux multiples opérations auxquelles elles ont participé. Ces résultats font

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prévoir l'augmentation des dividendes, et déjà la Banque Nationale de Crédit déclare pour l'exercice écoulé la distribution d'un acompte de 6 0/0, soit l'intérêt statutaire.

Les valeurs françaises, qui avaient été injustement dépréciées ces temps derniers, sont en reprise sensible et ports en commun et les valeurs d'électricité. De leur on remarque plus particulièrement les valeurs de transcôté, les grandes valeurs métallurgiques sont stimulées par la baisse des prix du charbon et regagnent d'importantes fractions.

En coulisse, les valeurs de pétrole accaparent toute l'attention. Le fait saillant à été le déport de 155 francs coté en liquidation sur le Mexican Eagle et qui représente le droit de souscription et la différence de change pour le coupon. Ce déport qui, mathématiquement, aurait dû être fixé à 175 francs indique une position acheteur assez chargée, ce qui explique l'indécision dont la valeur fait preuve depuis quelque temps.

La De Beers et les mines sud-africaines sont bien tenues, tandis que les valeurs caoutchoutières accusent de meilleures dispositions, les divers avis qui parviennent faisant prévoir une reprise prochaine des prix de la matière première.

J. DESPRÉAUX

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Banque Nationale de Crédit

Le conseil d'administration a décidé la distribution d'un acompte de dividende pour l'exercice 1920, correspondant à l'intérêt statutaire de 6 o/o, soit :

7 fr. 50 sur les actions libérées de 125 fr. et 30 fr. sur les actions entièrement libérées.

Cet acompte sera payé à partir du 15 janvier, sous déduc tion des impôts en vigueur.

Introduction à Terme

En plus de la Norvégienne de l'Azote, les actions Crédit Foncier Franco-Canadien et Câbles Télégraphiques seront prochainement introduites au marché à terme.

Charbonnages du Tonkin

On prête au conseil l'intention de distribuer un solde de dividende égal à l'acompte qui vient d'être déclaré, soit 125 francs net.

Chemins de Fer Portugais

Malgré l'avis du Comité de Paris, le Conseil d'administration a ajourné la mise en paiement du coupon de janvier des obligations de premier rang.

Compagnie Richer

L'augmentation du capital envisagée porterait sur 8.400.000 francs le capital serait ainsi doublé. Les nouvelles actions

seraient émises titres pour titre au pair de 300 francs. A t réductible le prix d'émission comporterait une prime.

Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest

(Anciens Etablissements Desbats) Société anonyme au capital de 9 millions de francs Siège social à Paris, 75, avenue des Champs-Elysées Placement de 12.000 obligations 7 olo de 500 francs. R portant un intérêta nnuel de 35 francs. Net d'impôts prése et futurs. Payable par moitié le 1er janvier et le 1er ju 1921.

-

Cet emprunt est remboursable en 20 années à partir 1er janvier 1927 à raison de 600 obligations par an, au pair par voie de tirage au sort, soit par rachat au de la Société, sous réserve du droit pour celle-ci de pro der à tout moment à partir de la même date, moyenna préavis de 6 mois, et par voie de tirage au sort, à l'amor sement anticipé en une ou plusieurs fois de tout ou partie ces obligations.

Le premier tirage au sort aura lieu au plus tard, le juillet 1926 pour le remboursement des titres sortis à tirage, avoir lieu le 1er janvier 1927.

Il n'est pas affecté de garantie spéciale à ces obligations mais la Société s'interdit, pendant toute la durée des oblig tions présentement créées, de consentir aucun privilège, so forme de garanties hypothécaire ou autre, au profit, soit l'un quelconque de ses créanciers actuels ou futurs, soit porteurs de titres, bons ou obligations, qu'elle viendrait émettre ultérieurement, sans accord préalable avec la Société civile des Porteurs des présentes obligations.

Il est formé une Société civile des Porteurs des présentes obligations.

Prix d'émission: 500 fr., payables à la souscription...
Jouissance du 1er janvier 1921

Les souscriptions sont reçues dès maintenant : A Paris à la Société Centrale des Banques de Province, 41, rue Cambon et dans ses agences.

Sa pag

En province au Crédit de l'Ouest à Angers; à la Banque Régionale de l'Ouest à Blois ; à la Banque Régionale du Centre à Roanne; chez MM. Jules Gommes et Cie, banquiers à Bayonne et chez les banquiers membres du Syndicat des Banques de Province et dans leurs agences.

Notice publiée dans le n° 52 du 27 décembre 1920 Bulletin des Annonces Légals Obligatoires.

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