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nau. Un des points sur lesquels il insiste le plus est la mauvaise utilisation de la capacité de travail des indi. vidus. On formerait, dit-il, des corps d'armée entiers de travailleurs avec les hommes qui passent leur vie, à vendre des timbres-poste ou des cigares dans des boutiques.

Mais quoique les socialistes paraissent faire grise mine au projet du ministre de l'Economie nationale, n'oublions pas qu'ils ont toujours soutenu le principe du travail obligatoire. Le gouvernement qui pratique en Russie la première expérience de communisme que l'on ait vu appliquer à un peuple tout entier en a fait un de ses dogmes. Voici comment s'exprime Trotzky: « Le travail obligatoire est un travail où chaque citoyen occupe la place qui lui fut indiquée par l'organe conforme de district, de province ou de région; c'est un travail réglementé conformément à un programme d'Etat qui englobe tout le pays, toute la classe ouvrière. Et sous cette forme, l'idée du travail obligatoire a fait toujours partie du programme socialiste...

«On cherche à nous assurer que le travail obligatoire n'est pas productif. S'il en était ainsi, nous n'aurions à constater qu'une chose pure et simple, la fin plus ou moins rapprochée du régime socialiste, parce qu'il n'y a pas d'autre voie conduisant au socialisme...

pour

« Ceci posé, et une fois pour toutes, nous reconnaissons par là le droit de l'Etat ouvrier d'envoyer chaque ouvrier ou ouvrière là où l'on a besoin d'eux l'exécution de diverses tâches économiques; nous reconnaissons par là le droit de l'Etat de châtier l'ouvrier ou l'ouvrière qui aurait refusé d'obéir aux ordres de l'Etat ou de soumettre leur volonté à celle de toute la classe ouvrière et de ses organes dirigeants. »

En effet, le travail obligatoire a été organisé par un arrêté des commissaires du peuple, ratifié par le comité central exécutif panrusse des délégués des conseils ouvriers et paysans, le 3 février 1920.

POLITIQUE

Feuillets

Eh bien ! ces vacances si fermement promises par M. Doumer qui ne voulait pas d'un quatrième douzième ! Leurre, imagination, chimère! Tant pis! Si l'intérêt de la patrie l'exige, nous ferons volontiers le sacrifice de quelques villégiatures. Mais le Sénat nous a joué là un bien vilain tour.

Il est vrai que les Machiavels de couloir trouvent une compensation dans les explications fortement déduites qu'ils donnent, d'un air entendu :

Conspiration poincariste. Il faut garder le gouvernement sous la main. » Et de rappeler que c'est M. Gaston Doumergue qui a mené l'affaire. Dès lors...

Un bonhomme explique plus simplement : « Dans la majorité, d'ailleurs très faible, qui a décliné la proposition de M. Doumer de siéger sans désemparer, se trouve presque toute la droite. M. Doumer a gâté son affaire en proposant de sièger le jour de Pâques. Il y a encore des catholiques qui considè rent Pâques comme une fête religieuse. D

Tout compte fait, nous croyons que cette explication est la bonne.

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Il faut noter d'ailleurs que cette obligation du travail n'atteint pas seulement les ouvriers professionnels de l'industrie, mais encore « les éléments de la population qui mènent une vie oisive, comme aussi les éléments paysans et ouvriers arriérés ». Trotzky la présente comme une nécessité absolue pour la période économique transitoire que traverse la Russie. Il faut ajouter que les mesures de contrainte seront d'autant moins employées que le système économique socialiste se développera davantage et que le niveau d'éducation des générations nouvelles sera plus élevé.

La Leipziger Volkszeitung, l'organe des social-démocrates indépendants qui se rapprochent des communistes, remarque à ce propos que l'expérience ainsi faite en Russie ne peut pas s'appliquer telle quelle à l'Allemagne. Le niveau intellectuel supérieur des ouvriers allemands ne permet pas aux socialistes allemands d'accepter sans réserves comme modèle, les méthodes russes. Pourtant les difficultés auxquelles se heurte la vie économique depuis la révolution, démontre que les problèmes que les bolcheviks s'efforcent de résoudre se poseront aussi pour les Allemands.

Le journal socialiste de Leipzig paraît donc ne pas redouter cette fois qu'une organisation de ce genre en Allemagne serve à masquer des visées militaristes. En tout cas on est loin, en Allemagne et même en Bulgaric, de réalisations aussi brutales que celles auxquelles a procédé le gouvernement de Moscou. Néanmoins, la loi qui a été votée par le Parlement bulgare est un acheminement vers un ordre de choses qui marquerait un bouleversement profond de notre état social. Bien qu'il soit difficile de faire des rapprochements entre ce pays. et nos pays occidentaux, les résultats que donnera l'application de cette loi méritent d'être suivis de près, et il serait intéressant d'être renseigné à ce sujet.

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de la Semaine

leur rôle au sérieux, et de travailler avec la vigueur de simples députés. Les jeunes du Sénat !» quelle insolite et charmante expression! Tout est relatif, diront plusieurs. Mais pas du tout. M. René Besnard n'est pas relativement jeune, il l'est réellement, et M. de Jouvenel aussi. Regardez-les plutôt.

Ils ont tort, du reste. Leur existence seule consacre la mort d'une légende : celle des pères conscrits chenus et vénérés. Et les légendes sont respectables.

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M. Dugueyt, cependant, se hâtait d'interpeller sur la conférence de M. Caillaux à Grenoble. M. Dugueyt aussi est un jeune, mais, député, il a le droit de l'être. Il est ardent. Et il est

logique. Formé à la sévère méthode de l'école des Chartes, il conçoit mal qu'un homme qui n'a plus de droits politiques, prétende exercer une action sur la politique de son pays. M. Dugueyt savait, d'ailleurs, que Grenoble, qu'il représente, n'est pas visé par l'interdiction de séjour. Son intervention tendait plutôt à formuler une pensée générale et à obtenir du gouvernement une déclaration relative à l'action de M. Caillaux. Il n'eut pas de peine à l'avoir de M. Marraud. M. Marraud déclara regrettable, à son sens, que M.

Caillaux ne comprît pas la réserve qui s'imposait à lui. Et cet excellent et ga lant homme ayant ainsi satisfait M. Dugueyt, aux applaudissements de la majorité, quelqu'un lui dit, à l'oreille finement, comme on sortait : « Avouez que vous n'en espériez pas tant ! ». Marraud est

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M.

un psychologue. a séduit le groupe Arago, et le groupe Arago est facile à tromper. Mais il est difficile à séduire.

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gueyt, la plupart du temps, siège seul, LETTRES
et prend à l'unanimité des décisions
judicieuses et importantes.

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Mais sait-on que la Chambre, dont la bibliothèque recèle des trésors inestimables, possède également un musée de peinture et non des moindres ? Nous ne parlons pas des admirables fresques de Delacroix qui décorent la bibliothèque, mais un jour (il n'y a pas de cela bien longtemps), on vit avec surprise les murs austères et nus des bureaux et des salles de commission, ornés de peintures délicates ou rustiques qu'encadraient de lourdes dorures. Aujourd'hui les tableaux de genre, les marines, les paysages, voire les scènes patriarcales foisonnent sur les murs des cinquante salles. C'est un bon musée de province. Et il y a là une attraction nouvelle du Parlement, qui n'est pas assez

connue.

X

On sait que la Chambre, en attendant les vacances, discuta une loi sur l'éducation physique, et une loi sur les familles nombreuses. Il s'agissait d'encourager la natalité. La discussion fut savoureuse. Un jour, on se demanda si une indemnité de plus ou de moins déterminerait quelqu'un à faire des enfants. M. Isaac était parmi les sceptiques « Nous ne faisons plus, expliqua-t-il, une loi d'encouragement à la natalité, mais une loi d'hommage à la famille française ».

On n'est pas plus conciliant.

Un autre jour, on discutait le point de savoir si les enfants d'un veuf et ceux d'une veuve dont les parents se remarieraient ensemble, comptaient pour le total d'enfants d'une même famille, donnant droit à l'allocation nationale. Le rapporteur, M. Delachenal, qui est scrupuleux, se montrait perplexe : «Ne convient-il pas, finit-il par conclure. en manière de transaction, de demander aux parents, un effort complémentaire ? Il voulait parler d'un nouvel enfant. Et cette formule fut fort goûtée.

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La maison de Balzac M. Léon Riotor qui semble décidément vouloir assumer la charge, bien utile auprès du Conseil municipal, d'ambassadeur des lettres, propose à la Ville de Paris de fonder la « Maison de Balzac pour assurer la vie éternelle au vieux logis de Passy, transformé en petit musée.

Pour y parvenir, il faut descendre les deux étages en sous-sol de la maison de la rue Raynouard, derrière laquelle il se cache au fond d'une humble cour à moitié jardin. De la terrasse garnie de statues, on aperçoit parmi les arbres le magnifique hôtel de la princesse de Lamballe de l'autre côté de la rue Berton, étroite, tordue, avec des grosses bornes et des lanternes. Un air de silence dort sur ce coin de Paris, perdu, triste et doux comme une province ancienne.

Je doute fort qu'il vienne ici grand monde écouter les conférences prévues par l'honorable conseiller municipal et dont le produit doit servir « à alimenter le budget de la fondation ». Bien rares sont même les visiteurs. Ils ont tort. Ces cinq pièces où il vécut pendant sept années, méritent d'attirer de gentils pèlerins. Ici dormait Balzac. Ici était le cabinet de travail. Ici la salle à manger. Il y a encore le grand poêle de faiences et les murs sont couverts de souvenirs.

Toute une suite de portraits dont pas un ne se ressemble, des photographies des statues, de projets de monuments y compris celui, ridicule, où le grand Bal zac apparaît équipé en sphinx. Voici le daguerreotype unique qui vient des collections du vicomte de Lovenjoul; une facture à en-tête de la fameuse imprimerie du 13 de la rue des MaraisSaint-Germain, une page d'épreuve corrigée, la reproduction de la canne à gland avec un beau pommeau; la canne de M. de Balzac. Non, les reliques ]

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Echange en nature

Il se publie en Vaucluse, une aimable revue. La Gazette Apicole qui, à l'amour des abeilles joint le culte des belles lettres. Décidément, la littérature et les abeilles sont faites pour s'entendre.

La Gazette Apicole projette d'éditer cette année un numéro spécial contenant des lignes inédites de nos meilleurs auteurs contemporains.

A son grand regret, car elle n'est pas riche, elle ne pourra les rémunérer en argent. Mais en échange, elle leur offrira un seau de miel parfumé, butiné par ses abeilles sur les fleurs de Provence ».

Si vous aimez le miel et si vous vous comptez parmi nos meilleurs auteurs contemporains, il ne vous reste plus qu'à prendre la plume.

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Nul n'ignore que M. Jean Richepin, au grand scandale, paraît-il, de quelques-uns de ses confrères de l'Académie, interprète lui-même le film qu'il a tiré de son roman Miarka, la fille à l'Ourse.

le rôle du châtelain avec une bonhomie un peu

ne manquent pas. Depuis le buste de joue eu timide et peut-etre

Hébert, le moulage de la main qui a écrit la Comédie Humaine, jusqu'à la célèbre cafetière veilleuse blanche avec les armes et le chiffre en rouge violet et qui a le seul tort de paraître trop intacte pour avoir beaucoup servi. Emouvantes surtout sont les photographies de l'Hôtel de la Fortune, abandonné,

sa mort.

Dans le débat sur l'enseignement physique, M. Ferdinand Buisson s'acharnait à revendiquer le bénéfice des terrains alloués par les communes aux seuls enfants de l'école publique. Cette Chambre n'aime sentant encore pas le sectarisme. Elle n'aime pas non plus M. Ferdinand Buisson. Alors, écoutant le pape radical avec quelque impatience : C'est, disait Bonnefous, une voix d'outre-Combes. »

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Derrière ces murs démolis a-t-il vraiment eu lieu, ce drame conté si rudement par Mirbeau? Dans la vitrine, reste entr'ouvert un exemplaire de la première édition du Vicaire des Ardennes, une de ses œuvres de jeunesse parue sous le pseudonyme d'Horace de SaintAubin, bachelier ès-lettres, auteur du Centenaire.

Pour les amateurs de mystère, on montre même la trappe bien dissimulée dans le parquet et qui servait à M. de Balzac quand il voulait échapper par un escalier dérobé donnant sur la rue Berton, à ses créanciers. (N'y croyons pas trop !)

Mais j'aime mieux imaginer le grand corps à moitié courbé sur sa table et qui travaille là-bas dans la pièce du fond, à la lumière, tandis que souffle

un peu gênée. On le voit en smoking, en costume de chasse, ou roulant en auto.

Une fois le film terminé par le départ des jeunes époux, M. Jean Richepin s'installe à sa table. Il allume une cigarette, il réfléchit, il rêve. Bientôt sa décision est prise. Il trempe sa plume dans l'encre, et tire à soi une belle feuille de papier blanc. Un « premier plan permet tout de suite au spectateur curieux d'être renseigné. L'auteur commence une autre histoire: Le Nouveau Roman de Miarka. Mais la première ligne à peine achevée, tout revient au noir. Ne soyons pas trop indiscret!

Le cinéma est-il sur le point d'ajouter à son journal vivant, un courrier littéraire très modernisé, où l'on verra nos meilleurs auteurs préparer, terminer ou corriger les épreuves de leurs œuvres prochaines ?

La mort du passé défini C'est dans la Romania, par un article où l'érudition s'oublie jusqu'à plaire, que M. Poulet nous en fait part sur un ton qui ne laisse percer nul re

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gret. M. Poulet constate que, tout au moins à Paris et dans les environs de Paris, on n'use plus, dans la conversation, du passé défini, qu'on dit « j'ai vu et non point « je vis », même si l'on parle d'un temps parfaitement déterminé. Or, d'une telle pratique, la langue médiévale nous donne déjà l'exemple. Dans Aucassin et Nicolette, le passé indéfini, plus d'une fois, prend la place du prétérit et il se pourrait bien que la chose se retrouvât même dès le bas latin. La confusion se poursuit et on en recueille au XVIe siècle « des témoignages décisifs ». L'évolution que M. Poulet suit curieusement à travers le XVI et le XVIIe siècle s'achève au XVIIIe où le vers de Chénier :

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine

n'est possible que dans une langue où le passé indéfini, sans cesser de pouvoir rendre l'idée du prétérit, est devenn dans son essence même un prétérit... »

M. Poulet n'a pas l'air de s'affliger beaucoup de la disparition du passé défini qu'il relègue volontiers dans le français de Provence et dans la littérature des journalistes. Il est impitoyable, comme tous les philologues. Peutêtre, les artistes ne seront point de son avis. La langue est matière si fragile qu'il vaut mieux la préserver qu'en précipiter le mouvement et elle se simplifie assez, en s'appauvrissant, pour qu'on regrette une distinction qui permettait de noter deux nuances temporelles de la pensée. Sans trop abuser donc des nous allâmes », « vous accompagnâtes », et nous partîmes » nous continuerons de savourer le :

« Vous mourûtes aux bords où vous [futes laissée..... et, sans fonder de « ligue pour la défense du prétérit », nous tâcherons, car il n'est point si mort qu'on veut bien nous le dire, de le faire durer encore quelque peu.

G. T.

une en

Relèvement de sala're Un de nos confrères ouvre quête pour demander aux membres de l'Institut s'ils sont partisans d'un relèvement de leur indemnité.

C'est Colbert qui, mécontent du peu de zèle qu'apportaient les académiciens au travail du dictionnaire, créa les jetons de présence pour les encourager. Il croyait les obliger ainsi à venir plus souvent. L'expérience a prouvé qu'il se trompait.

Un académicien bien fidèle gagne à peine 150 francs par mois. Pour le temps actuel, c'est peu, et n'excite guère ces messieurs à se déranger. Si l'on ne les payait plus, se montreraient-ils plus assidus ? Attendons leurs réponses !

Archives parlantes

La Sorbonne se modernise. On y prépare activement l'inauguration d'une bibliothèque qui n'a pas son précédent dans le monde elle sera constituée par des disques de phonographe ayant enregistré les paroles célèbres des grands chefs de la guerre. Plus tard, la bibliothèque s'enrichira des paroles de toutes les célébrités françaises. Pour le moment, Joffre répétera l'ordre qui rejeta l'Allemand de la Marne à l'Aisne, et

Pétain redira son: « Ils ne passeront pas!» qui fit de Verdun la barrière inviolée.

Et ce sera tout de même un peu déclamatoire...

A. J. F.

On sait que les anciens collaborateurs du front se sont réunis en association après la guerre. M. Poincaré présidera leur prochain banquet. L'Intransigeant annonce même que ce sera lui qui remettra les cent cinquante rubans violets promis à ces anciens soldats. De nouvelles palmes à ajouter à celles qu'ils ont déjà.

Mais qu'est devenu le projet de publier une anthologie des journaux du front? Quel a été aussi le premier de ces journaux du front? La A. J. R. pourrait peut-être nous éclairer sur ce point d'histoire. Nous croyons bien que c'est le Petit Voisognard, organe du 369, « tiré à la pâte à doigts » dans les tranchées devant Mort-Mare et dont le n° 1 porte la date du 30 novembre 1914. A-t-il un ancêtre, plus ancêtre que lui ?

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Autour d'une plaque

Pour commémorer le centenaire de la naissance de Baudelaire, M. Léon Riotor avait proposé de faire apposer une plaque sur la maison natale du poète, 13, rue Hautefeuille. Mais on s'aperçut alors que le n° 13 n'existait plus depuis le percement du boulevard Saint-Germain. Simple détail. On décida donc de transporter la plaque à l'hôtel de Pimodan. Nous avons parlé de tout cela en son temps. Aujourd'hui la plaque retourne rue Hautefeuille. Ainsi en ont décidé la Société des Poètes français et les amis de Paul Verlaine. Mais comme il n'existe pas rue Hautefeuille de n° 13, on apposera la plaque le 20 avril sur le n° 15 « à l'emplacement où s'élevait la maison du poète ». Il faudrait tout de même s'entendre.

ARTS

Les pastellistes

Le vernissage des pastellistes est une solennité mondaine, assez spéciale, bien plus curieuse que l'inauguration du Volney, par exemple, ou de tout autre salon pour personnes comme il faut. Au fond, il n'y a pas, aux pastellistes, de politique, fût-ce la pire; il n'y a qu'un désir ingénu de plaire; et rien n'est étrange dans ce grand rectangle verré, comme de voir le petit groupe des vieux maîtres se congratuler, se tutoyer et se complimenter à la façon des interlocuteurs dans les dialogues cicéroniens; se transporter devant l'envoi de l'un, puis de l'autre et le badigeonner d'un peu d'enthousiasme confraternel avant de passer au suivant. Ils sont touchants ces vieux célèbres; et si doux, et si modestes dans leur hâte à se démettre de toute

prétention abstraite, de tendre bonnement le dos aux risées prévues des jeunes, qu'on ne leur en veut plus d'avoir pendant tant d'années férocement défendu leur brèche. Et puis on se figure André Lhote et Luc-Albert Moreau, dans quarante ans, à quelque vernissage, devisant et disant: Evidemment, je

comprends que les jeunes n'aiment pas fa! D

Qu'aimeront-ils alors les jeunes? Auront-ils mis Gervex et Lhermitte sur un pinacle. Non, puisque nos plus décidés réacteurs n'ont pu ressusciter, ni Cabanel, ni Bouguereau, ni même Baudry, qui pourtant...

Tout de même, ils sont adroits ces notoires dont les pastels s'alignent en cimaise. Les paysages de Lhermitte,. vieilles rues normandes, avec un ruisscau pour chaussée, champs où les javelles, petites pyramides en goguette, s'alignent jusqu'à l'horizon. Tous les trucs éprouvés par tant d'expositions ont servi, serviront encore et longtemps petits rehauts de blanc, brefs accents de noir; que d'adresse, grands dieux ! Et les dames de Calbet qui font tant et de si gracieuses façons pour montrer un séant trop rose, et les braves petites pay sannes de Léandre, au masque osseux de vieilles femmes sous des fraîcheurs enfantines, et les mélancolies de Loup. qui met Rodenbach en prose. Et tous ces portraits minutieux, a parlants » pleins d'une grâce à toute épreuve ! Mais qu'on y songe, s'il est vrai que tout ceci ne soit pas du pas du grand art, il n'en reste pas moins que, de tous temps, il fallut, pour le goût moyen du public payant, une production de cette sorte. Dépouillons de leur patine, du prestige qu'elles doivent au temps de leur naissance, un portrait de De Troy, une fi gure de Toqué; représentons-nous ces images dans l'éclat de leur jeunesse, dans le miroitement de leur vernis tout neuf, de leur cadre bien fourbi, seront-elles plus vivantes, au fond, moins artificielles, moins truquées que, le bambin de M. Faivre, ou surtout car l'exemple de M. Faivre, qui pas tiche l'ancien, est mal choisi de M. Baschet?

Je ne le crois pas. Je me demande même, tout compte fait, s'il n'est pas dans M. Baschet, puisque j'écris ce nom, quelque chose d'un peu plus solide et, au sens XIXe siècle du mot, de plus intelligent.

Ce salon est bien calme ; il ne soutient rien; il sourit, d'un sourire un' peu honteux, au chaland d'ailleurs prêt à s'attendrir. Mieux que tout autre il comble tous les ans une lacune bien déterminée et il vaut qu'on le regarde sans haine et sans crainte comme un petit phénomène historique et constant.

Robert REY.

Les disparus

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Agé de quatre-vingt-trois ans, le peintre Jean-Paul Laurens vient de s'éteindre. C'était encore un enfant de cette Occitanie dont M. Jean-Louis Vaudoyer a dit ici la redondante et gouvernementale fécondité. Il était déjà l'un des meilleurs « espoirs dans l'équipe toulousaine, quand il vint à Paris, après 1860 se ranger sous la palette de Léon Cogniet et de Bida. Avant que la mort ne l'atteignit, au bout d'une carrière pleine de commandes et d'honneur, il avait peint des trépas sans nombre. Celui de Caton d'Utique et celui de Tibère, celui du duc d'Enghien et celui de sainte Geneviève. Mais il y aurait de la pré

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somption à parler trop légèrement de son œuvre. Elle est immense et non dépourvue d'un certain esprit. Dans la peinture d'histoire, autant que dans l'histoire de la peinture il passera justement pour un peintre bien plus intelligent que ne fut Delaroche, bien plus artiste que ne fut Gérôme et considérablement plus sincère que ces régisseurs pour cavalcade de province, dont M. Woerth est le représentant le plus typique. Sa documentation était minuteuse, son évocation abondante et plausible et, parfois, son coloris a de soudaines clartés.

Il fut presque grand dans un groupe où le médiocre domina.

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Ses bois taillés au canif japonais ont des traits légers, à contours arrondis qui semblent faits au pinceau; sa couleur, sans doute mouillée à la colle de riz, est mate comme de l'aquarelle séchée à la chaleur. Je suppose que ne voulant absolument pas voir en le bois lui-même une fin (conception chère à notre temps), il ne le considère que comme un moyen, le plus apte à multiplier, en le reproduisant, l'original. De là l'incroyable minutie de ces tirages au repère, avec plusieurs planches. De là aussi cet air impeccable, cette incomparable qualité d'étoffe grâce à laquelle la postérité, même si elle oublie le nom d'Henri Rivière recherchera les œuvres de ses mains.

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passagers exemples ? Pour être fixé, rien n'est tel que de regarder l'étiage des prix. Les grands marchands c'est leur métier et même leur raison d'être distinguent fort bien l'avenir au moins prochain; or, nous voyons qu'à la vente qui vient d'avoir lieu, en Amérique, de la collection Jacques Seligman, M. Durand-Ruel a payé 13.000 dollars la scène de Mlle Fiocre dans le ballet de la source, cédée aussitôt par lui au musée de Brooklyn; la toile avait fait 80.000 francs à la vente Degas. Il achetait en même temps Le violoniste, une Scène de Ballet et les Quatre danseuses en scène. Quant à la Danseuse au bouquet, M. Vollard l'enlevait pour 7.600 dollars; elle avait atteint 70.000 fr. à la vente Degas

Voilà, si l'on tient compte du change, de quoi rassurer les amateurs.

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ÉCONOMIQUE

Le charbon en Grande-Bretagne en 1920

Le principal intérêt des statistiques publiées sur la production, l'exportation et les prix du charbon en Angleterre, durant l'année écoulée, c'est que les chiffres donnés prennent valeur d'indice sur la situation économique générale d'un pays où le charbon est à la base de l'activité industrielle, et par

là même à la base de l'activité commerciale.

Ces chiffres ne sont pas réconfortants, et l'on ne peut nier la situation. difficile de l'industrie houillère, durement atteinte par la dépression gérérale après avoir été si prospère au lendemain de l'armistice. Tout d'abord, la production diminue tandis que le personnel augmente. Elle est inférieure de 500.000 tonnes à la production de 1919, alors que le nombre d'ouvriers s'est accru de 13.000. La grande grève d'octobre et novembre a fait perdre à la production 10 millions de journées de travail de plus qu'en 1919 (17,4 millions contre 7,4). En outre, la journée de sept heures, introduite en 1919 dans les mines britanniques, diminuait le temps de travail de 11,56 pour 100; la production accusait une diminution dépassant cette proportion, 33 tonnes par tête d'ouvrier, soit 14,56

pour 100.

Il a fallu que l'accord survenu à la fin de la grande grève fît dépendre le taux des salaires, à partir de janvier, des quantités de charbon extraites durant les semaines antérieures, pour obtenir un accroissement relatif de la production.

Le résultat brutal de l'augmentation des frais d'exploitation de tout ordre, c'est que le déficit de l'industrie houillère pour le seul mois de janvier a été de 4.889.331 livres. Perte par tonne : 5 sh. 8.

La diminution de la production a eu pour conséquence une diminution dans l'exportation, qui atteint en quantités plus de 50 0/0 par rapport aux chiffres de 1913. D'ailleurs, le charbon continue à représenter 10 0/0 en valeur des exportations totales, mais il ne représente plus en quantité que 71 olo au

lieu de 84 o/o. On notera que lá France a importé 4 millions 1/2 de tonnes de charbon anglais de moins qu'en 1919, et que le charbon américain a presque entièrement supplanté le charbon anglais sur le marché sudaméricain.

Les comparaisons des prix à l'exportation de ce produit-type permettront enfin d'apprécier l'ampleur du mouvement de baisse : De 150-160 sh. en octobre, la tonne de charbon de chaudière est passée à 110-70 sh. en décembre, et la tonne de coke de fonderie de 240 à 120-80; 50 olo de baisse en deux mois. Les frets ont subi une diminution plus considérable encore; 60 sh. en janvier de la Tyne aux ports du Nord de la France, 10-15 sh. en décembre; et un armateur anglais déclarait récemment qu'il préférait laisser ses bateaux à l'ancre, avec un équipage de femmes de ménage pour les entretenir, que d'exploiter à perte.

Un projet hongrois

.

d'impôt sur le capital Comme la dette hongroise s'élève à 70 milliards de couronnes, et que l'effondrement de la couronne hongroise enfle à 4.500 millions, les intérêts de la dette extérieure, le Dr Hegedus, ministre des finances, s'est décidé à appliquer le remède héroïque, et à baser sur un prélèvement sur le capital la réforme financière. Le but est d'améliorer le change en réduisant la circulation, le moyen de prélever d'abord sur les dépôts et comptes courants un impôt progressif: 5 0/0 de 5 0/0 de 1.000 à 10.000 couronnes, 10 o/o de 10.000 à 50.000, 15 olo jusqu'à 100.000, et 20 pour 100 au-dessus de ronnes. Si la fortune est exprimée en monnaies étrangères, le prélèvement est uniformément de 20 o/o. Produit prévu 5 milliards de couronnes; perte économique incalculable, car une pareille amputation sur les dépôts et tel. comptes courants n'ira ra pas ble sérieux dans la gestion des exploitations industrielles et commerciales.

100.000 cou

sans trou

Second prélèvement sur les valeurs foncières, en prenant comme élément taxable le revenu brut ou la valeur lo cative des immeubles. A l'égard des grandes propriétés terriennes, le prélè vement est fixé à cinq fois la valeur lo cative, hypothèques une fois déduites; ce qui revient à 25 0/0 de la valeur du fonds.

Dernier prélèvement sur les valeurs mobilières, fixé à 15 0/0. Cet impôt est assuré par l'attribution à l'Etat de titres des sociétés par actions et des coopératives pour une valeur de 15 0/0 de leur capital; les sociétés doivent s'acquitter en deux mois.

Le succès de ce remède, à coup sûr énergique, ne pourrait venir que de la situation très particulière du malade : la Hongrie est en effet un pays essentiellement agricole souffrant d'une crise financière. Les agriculteurs ont fait de gros bénéfices grâce à la dépréciation de la monnaie: ils sont en mesure de s'acquitter immédiatement. Le projet Hegedus offre une prime à la spéculation sur la hausse de la cou

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ronne; puisque le but de la mesure est de relever le cours de la monnaie, puisque la valeur de la créance d'Etat ira en augmentant, l'intérêt des agriculteurs est de verser de suite leurs couronnes dépréciées.

En principe, la réforme paraît suffisante pour ramener la circulation actuelle de 12 milliards de couronnes à 2 milliards; du relèvement des cours de la couronne à l'étranger découlerait l'équilibre budgétaire. Et surtout, par l'apparente vigueur du remède, elle accusera aux yeux de l'étranger, la faiblesse du malade; c'est le vrai but du projet Hegelus d'impôt sur le capital.

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Les indices de reprise des affaires
Les premiers symptômes d'une amé-

lioration dans les relations économi-
ques internationales nous viendraient-
ils d'Extrême-Orient, où est apparue
d'abord, il y a un an, la crise écono-
mique ? Le commerce extérieur japo-
nais n'avait cessé de décroître depuis
le printemps de 1920. De 67 millions
de yen en décembre, les importations
sont passées à 103 millions en janvier
1921, et les exportations accusent une
progression analogue, avec 75 millions
de yen contre 67 en décembre.

Même amélioration légère au Canada, où la crise n'a pas atteint d'ailleurs la même acuité qu'aux Etats-Unis. Les affaires deviennent plus actives dans beaucoup de villes de l'Ontario, en particuliers pour les produits métallurgiques, les cuirs et les vêtements. Des établissements qui avaient fermé leurs portes recommencent à produire, sur une petite échelle.

On peut enfin relever aux Etats-Unis quelques symptômes de renaissance dans l'industrie métallurgique. Pour faire pièce à la Steel Corporation, qui dispose de 42 o/o de la production totale, les métallurgistes indépendants avaient pris l'initiative d'une baisse brutale, espérant amener par là la résiliation des commandes adressées à la Steel Corporation, et leur redistribution à leur profit. Eux-mêmes avaient éloigné la clientèle par leurs exigences, tandis que les prétentions moindres de la Steel réussissaient encore à la retenir. Cette spéculation à la baisse, coup hardi, à l'américaine, a fait perdre à la Steel du terrain, et démenti le pronostic de son président, le juge Gary, qui déclarait qu'une baisse des prix ne pourrait avoir raison du marasme économique. Les demandes de renseignements se multiplient, on sent les acheteurs à l'affût de tous les mouvements du marché et prêts à profiter d'une « affaire ».

On attend des commandes des chemins de fer qui attendent eux-mêmes de l'Etat, en secours, 340 millions de dollars pour renouveler leur matériel; on escompte des commandes au printemps, de l'industrie du bâtiment, et des fabricants d'automobiles. Ford a suffisamment de commandes pour produire 3.000 voitures par jour.

Par ailleurs, la consommation du coton brut s'est accrue en février. Bref, il y a quelque espoir de voir s'atténuer la crise, sans qu'on veuille attribuer à des symptômes locaux une importance excessive.

L'exportation du beurre
des Pays-Bas

et l'agriculture allemande
La comparaison des quantités de
beurre exportées par les Pays-Bas avant,
pendant, et après la guerre, et des quan-
tités absorbées par les destinataires
éclaire curieusement les progrès réalisés
par l'agriculture allemande.... et l'atti-
tude de la Hollande pendant la guerre.

En 1913, les Pays-Bas envoyaient 19
millions de kilogrammes de beurre à
l'Allemagne, 8 millions à la Belgique,
7 millions à l'Angleterre. Ces chiffres
passent respectivement à 36 millions, 1
million 1/2 et 2 millions 1/2 en 1915,
et l'on constate qu'en 1920, l'Allema-
gne n'importe plus que 4 millions de
kilogrammes de beurre hollandais, tan-
dis que la Belgique en reçoit 4 millions
et demi et l'Angleterre 6 millions. D'a-
près les prévisions officielles, le chiffre
d'achat allemand pour le premier tri-
mestre de 1921 est à peu près nul.

On voit donc que l'Allemagne, qui
prenait à peu près la moitié de la pro-
duction hollandaise avant la guerre,
s'est réservé pendant la guerre le quasi-
monopole du beurre hollandais. Malgré

toutes les démarches des Comités natio-
naux d'alimentation, la Hollande rédui-
sait de 80 à 90 o/o ses envois en Bel-
gique, où l'on payait pourtant le beurre
jusqu'à 60 fr. le kilogramme. Mainte-
nant, l'Allemagne se passe de ses voi-
sins.

Serait-ce que l'Allemagne entière ait
subitement renoncé à consommer du
beurre, qu'il faut, il est vrai, régler en
florins; comment expliquer alors l'énor-
me consommation de guerre ? On peut
supposer plutôt que l'agriculture alle-
mande a augmenté sa production, qui
suffit presque aux besoins du pays.

CE QU'ON LIT

ROBERT FABRE.

Le grand silence blanc, par LouisFrédéric ROUQUETTE. Souvenirs romancés plutôt que roman à proprement parler. On y revoit avec plaisir les mœurs de ces rudes trappeurs, chercheurs d'or et pionniers d'Alaska, que Jack London nous a déjà présentés avec un art auquel celui de M. Rouquette ressemble.

La bataille devant Souville, par Henry BORDEAUX. L'Opinion a déjà raconté comment la conduite de M. H. Bordeaux au feu fut exemplaire. Il ne fut pas seulement l'officier d'information qui vit à l'état-major de l'armée, mais encore le combattant qui ne craint pas les premières lignes, et il a vu véritablement ce qu'il raconte fort bien.

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Ménages d'après guerre, par Henry BORDEAUX. C'est une enquête comme l'auteur aime à en faire sur les mœurs et les sentiments de la famille française. Dans ce livre-ci, il trace, pour ainsi dire, le graphique de la température des ménages bourgeois et montre comment elle est redevenue bonne.

Les Centaures, par André LICHTENBERGER. On vient de donner une nouvelle édition de ce célèbre roman. L'histoire se passe au temps des demi-dieux, avant que le grand Pan fût mort. On y

voit le chef des centaures, Klovorak, et
sa fille, la belle Kadilda, régnant sur
la tribu. Kadilda ayant aperçu le jeune
Naram l'écorché», le fils de l'homme,
et repousse
sur le rivage, elle l'aime
l'amour des centaures. Un déluge chasse
la tribu vers des terres plus clémentes
que les hommes envahissent bientôt. Ils
exterminent le peuple roi et Kadilda
elle-même meurt de la main de Naram.
A l'ambassade de Washington (oct.
1917-avril 1919), par R.
par R. DE VILLE-
NEUVE-TRANS. M. de Villeneuve-
Trans nous rapporte là des choses vues
et entendues qu'il a su écrire avec une
vie et une bonne grâce parfaites. De
tels document en disent plus long que
des pièces d'archives et expliquent, no-
tamment, que l'auteur n'ait pas pour le
traité de Versailles, un enthousiasme
sans frein.

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G.. K. CHESTERTON, traduit par M. Charles GROLLEAU, fait dans la Revue hebdomadaire un curieux Plaidoyer, pour la laideur. « Ceux qui ont tyrannisé et trompé l'humanité ont été les Grecs. Tout ce qu'ils ont fait de splendide pour la civilisation ne doit pas nous aveugler au point de nous faire oublier leur grand et terrible péché contre la vanité de la vie... Les Grecs nous ont livrés à un ascétisme infiniment terrible un ascétisme de l'imagination, le culte d'un seul type esthétique. » On imagine la suite du développement.

Dans la Revue des Deux-Mondes, M. Paul BOURGET publie la fin de son roman: Un drame dans le monde ; M. Maurice PALÉOLOGUE continue ses souvenirs ou études, un peu indiscrets. pour un diplomate, sur la Russie des tsars pendant la grande guerre et M. Georges GOYAU poursuit son étude de la Pensée religieuse de Joseph de Maistre.

Le Mercure de France nous offre deux études sur Baudelaire, l'une, d'ensemble, par M. André FONTAINAS, l'autre, documentaire, du Procès des Fleurs du mal, par M. Pierre DUFAY.

M. Fernand DIVOIRE publie dans les Feuilles libres, le premier chant d'un beau poème sur Orphée.

LES FAITS DE LA SEMAINE

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LE 24 MARS. A la Chambre, débat au sujet des incidents survenus à des conférences de M. Caillaux. Le Sé nat préconise des économies. En Allemagne les troubles communistes paraissent prendre une certaine ampleur. A Hambourg il y a 34 morts; l'état de siège est proclamé à Leipzig. Assassinats à Eisleben et à Mansfeld. En Angleterre, menaces de grève chez les mineurs. Attentat anarchiste à Milan une bombe est jetée au théâtre Diana : 20 morts et 150 blessés. Les Grecs prennent l'offensive, en Asie, contre les Turcs (Kémalistes).

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LE 25 MARS. Le Sénat discute le budget de l'intérieur. La commission sénatoriale des affaires étrangères en-. tend M. Briand sur la question des relations avec le Vatican, qu'il prie la Commission de ne pas laisser en Les Etats-Unis notifient gouvernements des Soviets qu'il

suspens.
aux

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