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serait accueillie par un joyeux éclat de rire. Ce n'est, qu'une « tradition ». Mais quand il s'agit d'études shakespeariennes, les plus puériles démonstrations ne sont pas exclues.

A côté de Rowe, on nous cite un texte du même temps, du Révérend Richard Davies, mort en 1708, recteur de Sapperton (Gloucestershire) de mars 1695 à juillet 1708. Ce texte est une addition manuscrite qui figure sur un manuscrit de l'archéologue Fulman, conservé au collège Corpus Christi, à Oxford (1). Comme le remarquent deux érudits estimables, MM. Neilson et Thorndike (1913), «l'inexactitude notoire de Davies pour les faits qui nous sont connus par une autre source, nous prévient contre une trop grande confiance en sa contribution individuelle ». Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un témoigage postérieur d'au moins cent dix ans, et peut-être même de ent vingt-cinq également, aux frais visés. Imagine At-on un fait du temps de Louis XVI établi par un témoieux gnage de 1909?

ng Quant à l'idée que Shakespeare a pu, dans la scène deles Joyeuses Commères, tourner en ridicule sir Thomas tucy pour se venger de ses poursuites, elle est simplevalent absurde. Sir Thomas Lucy était un personnage ired tonsidérable en Angleterre, ami personnel de la reine, esnêlé aux plus grandes affaires, et en même temps que homme le plus important de Warwickshire. Une pareille Shakeffense contre le châtelain de Charlecote qui venait de dainaire construire son magnifique château, toujours exisà Cant, auprès de Stratford, haut shériff du Worcerstdershire, etc., ne saurait être admise un seul instant. Si réfuge personnage fut juge de paix dans le Warwickshire, ethene ne fut là, pour lui qu'une fonction secondaire, à côté 15860% autres plus élevées. On ne conçoit pas comment dehakespeare aurait pu séjourner et vivre à Stratford, à aprux pas de la famille du noble seigneur qu'il avait morllement injurié et qui, lié avec toute l'aristocratie de région, y avait exercé une action et une juridiction utes puissantes. D'autre part, sir Thomas mourut en 00; ses obsèques princières restèrent mémorables rendit ans le pays de Stratford. On ne voit absolument pas enre thakespeare, vers le même moment, oser le ridiculiser ainsi ord en evant la reine et toute la cour. Il est à remarquer que lui, de allusion si injurieuse soi-disant faite aux armoiries de it air Thomas ne figure pas en 1602, mais seulement en tique623. Elle peut s'expliquer fort bien, du reste, par un exte du continuateur d'Holinshed, cette source contiue du théâtre shakespearien (2). Enfin, un ancêtre direct le sir Thomas, qui paraît dans la première partie d'Henri VI, y est présenté de la manière la plus favo

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Il est clair que nous avons affaire à une légende carac

(1) Voici le texte attribué à Davies sur W. Shakespeare: Très adonné à toute méchanceté (unluckinesse) en matière le vol de gros gibier et de lapins, en particulier chez sir Lucy, qui le fouetta (whipt) souvent et l'emprisonna plusieurs fois, et, finalement, le força à s'enfuir de son pays natal pour son grand avancement, mais sa vengeance fut si grande qu'il fit son juge de paix Clodpate et l'évoqua comme un grand homme, et cela même par allusion à son nom qui porte trois Lowses rampant sur ses armes... Il mourut papiste ». Davies ne connaît même pas le nom du juge de paix Shallow : il le nomme Clodpate.

(2)« Having lent the king his signet to seal a letter, who having powdered erinuts ingrailed in the seal; why how now wise (quoth the king) wat hast thou lice here? And if it like your majesty, quoth sir William, a louse is a rich coat, for by giving the louse I part arms with the French king, in that he giveth the flower de lice, whereat the king heartily laughed, to hear how prettily so biting a taunt was suddenly turned to so pleasant a conceit. »

térisée, qui s'est formée de toutes pièces dans les environs de l'année 1700, pour expliquer la première scène des Joyeuses Commères et ses éléments empreints d'une réalité si évidente. Il faudra bien examiner un jour cette question de la légende de Shakespeare. Quand on vient nous citer sérieusement le témoignage de Rowe, oubliet-on la façon dont travaillaient ces anciens biographes? Qui ne sait combien Grimarest, qui écrivait cependant sa Vie de Molière à peine trente ans après la mort du grand comique, est sujet à caution? Les investigations récentes d'un professeur érudit nous prouvent, en ce moment, qu'une biographie de ce genre n'est guère qu'un tissu d'inventions, d'erreurs ou d'inexactitudes. Pour Rabelais, la légende a commencé de son vivant, et les recherches auxquelles nous nous sommes livré récemment ont démontré l'incroyable déformation dont son histoire a été l'objet. Et nous possédons cependant, sur l'un comme sur l'autre, infiniment plus de témoignages d'ordre personnel que nous n'en avons sur la personne même de William Shakespeare. Il faut dans tout cela procéder suivant les seuls principes de la méthode historique qui, au fond, n'est qu'une application de ce qu'on pourrait appeler le bon sens universel (1). Ajoutons que les recherches les plus minutieuses faites dans les archives judiciaires du Warwickshire et dans celles de tendue aventure du jeune Stratfordien. la Chambre étoilée n'ont jamais rien révélé sur la pré

Reste la scène elle-même, dont il est impossible de méconnaître la signification. Si l'acteur William Shakespeare ne saurait y être reconnu en aucune manière, à qui donc s'applique-t-elle? A dire vrai, il semble qu'aucun commentateur ni aucun biographe ne l'aient jamais lue avec attention. Le grief relatif à la chasse n'est qu'une partie de l'accusation, un fait presque accessoire. L'essentiel, c'est-à-dire le délit caractérisé, l'espèce judiciaire bien définie, c'est la sédition. En effet, l'expression riot revient intentionnellement par quatre fois. C'est bien par excellence le fait délictueux qui est du ressort de la Chambre étoilée. Ce riot comporte ici des coups et blessures infligés à plusieurs personnes, dont un garde chasse, la démolition d'une maison, un daim tué ou enlevé, des chiens tués. Un familier du plaignant a reçu une blessure grave à la tête.

En résumé, il y a lieu de dégager quatre éléments principaux de ce texte célèbre, que personne ne paraît avoir étudié comme il convenait : 1° Il s'agit d'un riot; 2o Les faits délictueux qui le constituent sont évoqués devant la Chambre étoilée. L'instance est annoncée formellement par le demandeur Shallow; 3° Ce demandeur est un juge de paix; 4° Les faits du riot se placent dans les environs de l'année 1602. Nous allons voir s'il est possible de réunir ces quatre éléments et, dans le cas de l'affirmative, c'est-à-dire si le procès, ainsi qualitfié, existe, quelles clartés nouvelles il est susceptible de jeter sur le problème shakespearien.

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(1) Dans le camp même des Stratfordiens, plusieurs érudits, et non des moindres, ont déjà commencé depuis quelque temps, à renoncer aux contes de nourrice dont on nous a bercés touchant William Shakespeare. Miss Stopes, la personne qui a le plus étudié les rapports du Statfordien avec le Warwickshire s'est prononcée nettement à diverses reprises, contre toutes les identifications relatives à sir Thomas Lucy, dont le parc, d'ailleurs, n'avait pas de daims vers 1585, et Madden dans son Diary of Master William Silence (1907) n'est pas moins formel dans le sens de la négation. Sir George Greenwood, dans plusieurs de ses doctes volumes, tous si justes et si ingénieux, a fait bonne justice de la légende du braconnage de l'auteur du théâtre shakespearien.

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CE QU'ON DIT

N dehors du résultat de la Conférence de Paris, il est d'autres faits qu'il faut enregistrer avec satisfaction. Le gouvernement avait, dans sa déclaration ministérielle, indiqué la nécessité de revenir le plus rapidement possible à la liberté du commerce, cette liberté dont on a dit un jour qu'elle était l'oxygène nécessaire au commerce et à l'industrie. Les mesures prises récemment montrent un très réel désir de tenir les engagements pris. La suppression du commissariat général aux essences indique clairement que l'on renonce au monopole du pétrole. La liberté du commerce du charbon sera, dans quelques jours, un fait accompli, et l'exemple démontrera que ce n'est pas le consommateur qui souffrira de la suppression de ces monoples de fait.

Il est incontestable que nous traversons en ce moment une crise économique très grave. On a dú, pendant la guerre, créer un très grand nombre d'organismes d'achat dont la préoccupation a été avant tout de nous procurer tout ce dont nous avions besoin pour faire la guerre. Il ne s'agissait pas alors de rechercher l'économie mais de mettre notre industrie en état d'augmenter sa production par tous les moyens. Des marchés ont été conclus, qui n'étaient pas tous avantageux, et ces organismes d'achats reçoivent encore à l'heure actuelle des marchandises, faisant l'objet de contrats conclus au cours de la guerre, souvent très au-dessus des cours actuels. Ces stocks de guerre pèsent lourdement sur le marché, et le malaise persistera aussi longtemps qu'ils ne seront pas complètement liquidés. Il faut espérer que M. André Paisant saura mener cette opération le plus rapidement possible.

Le gouvernement semble vouloir entrer dans la voie des économies. Il a supprimé la moitié des automobiles. affectées au service des ministères. Ou aurait tort de sourire à l'annonce de cette mesure: il n'y a pas de petites économies, surtout dans cette France dont la fortune est en grande partie fondée sur la petite épargne. Il faut voir dans cette mesure le désir de faire cesser le gaspillage. Il importe maintenant que chacun des ministères réduise ses dépenses au strict minimum et que, très rapidement, on arrive à la suppression des services qui, pendant la guerre, avaient essaimé aux quatre coins de Paris, constituant ainsi des succursales que les ministères, à l'exemple des banques, ouvraient dans les différents quartiers de la ville. En dehors de la notable économie que l'on réalisera ainsi, de nombreux immeubles seront ainsi rendus à leur véritable destination, ce qui, au moment où la crise du logement sévit le plus n'est pas à négliger.

La Conférence.

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SERGE ANDRÉ.

Chez nous.

Voulez-vous parier que beaucoup de personnes en France, beaucoup de femmes notamment, ignorent que nous venons de vivre une journée historique -celle qui a terminé la Conférence des Alliés à Paris ?

On tira le canon quand les Allemands signèrent l'armistice. On mit de nouveau en mouvement les sirènes de l'Astoria et d'ailleurs, quand les Allemands signèrent le traité de paix. Mais cette fois, rien...

Comme si cette Conférence ne valait pas mieux que toutes celles où l'accord des Alliés fut remplacé par... une signature de l'Allemagne !

Car les Alliés ne furent jamais autant d'accord que cette fois :

- La trouvaille, disait un diplomate, ce furent les 12 1/2 pour cent sur les exportations allemandes. On peut sans crainte confier aux Anglais le soin de veiller à l'exécution de cette clause-là.

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Mais alors, remarquait quelqu'un, si l'on taxe les exportations de l'Allemagne, son plus grand intérêt va être de souhaiter avec plus d'ardeur encore l'annexion de l'Autriche, la réunion de l'Allemagne à la Russie, voire une confédération avec la Pologne et la Tchéco-Slovaquie elles-mêmes !... Bref, ce sont les EtatsUnis d'Europe en perspective, élaborés par l'Allemagne en personne, devenue affable, attirante, persuasive... Si la Garonne avait voulu, lanturelu...

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Aussi bien, comme un journaliste français lisait à haute voix, devant des confrères britanniques, le dernier communiqué de la Conférence, qui venait de leur être remis, notre compatriote ponctuait la fin de chaque paragraphe d'un joyeux et sonore : « Tsoin! tsoin ! » « Tsoin? tsoin ?», demandèrent à la longue ses auditeurs, qu'est-ce que cela signifie?

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C'est la traduction de l'expression: « All right! ».

Une plaisanterie.

Une plaisanterie, on le sait maintenant. Il n'en est pas moins vrai qu'une agence d'informations des plus importantes l'annonça et que tous les journaux « marchèrent ». Une plaisanterie, mais avez-vous remarqué que nul ne s'avisa, quand elle fut découverte, d'y accoler, malgré l'amour des clichés, l'épithète de : « douteuse » ? Elle était si raisonnable et si justifiée, en effet, cette plaisanterie du monsieur (hé ! hé! c'était peut-être une plaisanterie de femme !) du monsieur ou de la dame qui nous fit croire qu'un ordre de service intérieur avait interdit aux employés femmes des bureaux de l'administration préfectorale de Paris de porter rures, bas de soie, épingles de cheveux brillantes, etc!... dans leur habillement tout objet de luxe inutile four

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Quant aux bas de soie, il me souvient de deux autres mystifications qui restèrent, il est vrai, à l'état de rêve.

Comment les supprimer ? se demanda la direction d'un magazine, l'an passé.

Quelqu'un proposa :

« Faire afficher dans tout Paris que dix jeunes et jolies femmes fort connues ont fait vou de ne plus jamais porter de bas de soie, et qu'elles se promènent ainsi dans notre ville, fidèles à leur promesse. Demander ensuite à nos lecteurs quelles sont ces dix personnes. C'est un peu comme le concours des «< petits pois du Métro ». Mille femmes et mille autres, toutes jeunes et jolies, ou se croyant telles, voudront être confondues. avec les dix premières. La mode des bas de soie sera enrayée. » Hélas! on renonça à trouver jamais les dix« jeunes et jolies femmes fort connues »>.

Quant à la seconde solution, elle consistait à offrir gratuitement des bas de soie de qualité à des bonnes et cuisinières. Mais les bonnes et cuisinières n'attendirent même point que ce projet fût exécuté.

La mémoire des foules.

On a remis dimanche, en grande solennité, la Croix de guerre à la ville de Coulommiers.

Bien entendu, M. Paul Chatry, ancien procureur de la République dans cette ville, était présent. Car l'on

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ne saurait parler de la gloire de Coulommiers sans nommer M. Paul Chatry.

Bien qu'il eût reçu l'ordre de regagner Paris, il n'avait pas voulu quitter Coulommiers dont le maire était un vieillard. Revêtu de sa robe, il alla au-devant des Allemands et leur parla en maître. Il fut arrêté. On lui montra la place où il allait être fusillé. Il n'en obtint pas moins que la cité fût entièrement préservée. Les Français le délivrèrent. Malgré sa santé, il s'engagea et gagna la Croix de guerre. Un héros !

Hélas ! pourquoi finit-il par accepter de se présenter aux élections législatives? Car, si partout dans le département il fut porté en triomphe, dans un endroit, des sarcasmes, des insinuations méchantes et profondément injustes l'accueillirent et ce fut à Coulommiers !

La Reine des Forains.

La reine des forains est élue! Et, malgré tous les pronostics fâcheux, elle l'a été dans le plus grand calme. C'est qu'en vérité, l'an passé, les choses faillirent se gâter. C'était la première fois que les forains (rectifions: les industriels-forains) élisaient une reine. Quelle fierté ! Ils nous disaient : « Hein! auriez-vous cru ça de la part de « saltimbanques >> ?

M. Emile Faure, conseiller municipal, avait évoqué dans son discours, le roi qu'élisait la Foire-aux-lards, du temps de Louis IX. Il eût tout aussi justement rappelé (mais il n'a pas osé, sans doute) la reine des bohémiens élue, autrefois, chaque année, aux SaintesMaries-de-la-Mer.

Mais la corporation des Forains exigea, contrairement à l'habitude prise pour élire les reines, que tous les forains, hommes et femmes, fussent admis à voter. Alors le scrutin fit découvrir des clans irréductibles. Des cris s'élevèrent. On s'accusa mutuellement d'avoir truqué le nombre de voix. Il y eut des menaces. Des frères soutinrent leur sœur... En définitive, tout s'arrangea.

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Et cette année, la même ardeur anime les Forains. Ils sont les plus enthousiastes. Ils veulent faire des merveilles. Ce sont eux qui ont poussé M. Emile Faure à précéder la délégation du Comité des Fêtes près de M. Le Corbeiller, pour obtenir de lui une salle de l'Hôtel de Ville à l'occasion du sacre de la Reine des Reines.

Ah! l'on rêve au jour où les syndicats auront la sagesse de se parer, eux aussi, de la poésie des corporations des siècles passés ! Quand donc voudront-ils, par leurs reines, justifier le nom de leur rue la «< Grangeaux-Belles » ?

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qu'en 1919: ce qui montre assez, je crois, que la vie chère a augmenté la quantité des gens matineux au travail.

Quant aux billets simples, on en a délivré 8.411.283 en moins. «Que voulez-vous? On n'a plus le sou ! »

Zalewski.

Ce Zalewski, nous apprend sa concierge, menait une vie tranquille. De même, vous vous en souvenez, l'assassin d'Essad Pacha menait, au dire de son logeur, une tranquille petite vie.

Cela devient effrayant. On ne va plus oser mener une vie tranquille.

X.

Mais la question, la seule peut-être, la question, en tout cas, que tout le monde se posa quand les détails sur la vie de Zalewski furent révélés, la question fut << Comment diable a-t-il pu trouver un appartement, et pour ce prix-là, il y a si peu de temps, dans ce quartier' de Paris? >>

Etonnnement d'autant plus grand que la concierge assurait que la location s'était faite sans son entremise! Zalewski a passé par une agence. Aussi bien, il açacheté les meubles du locataire qu'il remplaçait. Au total, une affaire banale.

Et j'en arrive à me demander si ce vieux routier du journalisme n'avait pas raison quand je lui montrai la dépêche annonçant l'arrestation de Zalewski à Nice: « A Nice? me répondit-il. A Nice? Au moment du Carnaval! Prenez garde, mon ami, que cette dépêche n'ait été envoyée par le service de publicité de la ville. »

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L'enseignement par l'im

Il n'est bruit que du film que nous promet notre préfet de police et qui nous apprendra l'art et la manière de traverser les rues.

On y verra, dit-on, tous les cas imaginables. Il n'y manquera même point l'amoureux occupé à poursuivre. un trottin, sans prendre garde aux voitures. De même, espérons-le, nous sera présenté le monsieur qui lit son journal en traversant la chaussée.

Mais M. Raux osera-t-il nous montrer ces trottoirs, quelquefois larges d'un mètre et où il tolère, néanmagasin, quitte au bon piéton à marcher dans le moins des terrasses de café et d'inutiles étalages de

ruisseau ?

Et, d'autre part, mettons en garde notre préfet de police contre la tentation de nous faire méditer sur l'exemple invraisemblable d'un pochard écrasé par un véhicule. « Il y a un bon Dieu pour les ivrognes », qu'il

ne l'oublie pas !

Une protestation des joueurs d'échecs.

Les joueurs d'échecs ont été péniblement surpris de constater que, dans Daniel, au théâtre Sarah-Bernhardt, des joueurs d'échecs conversent avec volubilité et déplacent les pièces avec l'entrain frivole d'un enfant qui

Mais voici des précisions intéressantes: le nombre Jouerait aux quilles. des billets de première classe a diminué, lui, de 328.000. Economie Economie !... Bien mieux il a été distribué en 1920 1.660.537 billets d'aller et retour de plus

Il est vrai que Montaigne a qualifié ce jeu de vain et enfantin; mais c'est certainement qu'il ne devait pas le connaître.

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Pourquoi les chats ont des moustaches.

Un naturaliste, M. Swindle, s'est posé cette question et il répond: « Il semble que ces moustaches soient indispensables au chat qui veut conserver une vision claire et réussir dans ses entreprises cynégétiques. Si vous regardez un chat à l'affût, vous constaterez, en effet, que si ses yeux restent immobiles, ses moustaches s'agitent perpétuellement. Ainsi s'agitent aussi les moustaches des lions et des tigres. >>

M. Swindle prit, comme principal sujet de ses observations, un chat presque sauvage, qui vivait exclusivement de sa chasse; il lui coupa les moustaches et, à partir de ce moment, le chat ne réussit plus dans ses expéditions. Souvent son élan dépassait le but et, parfois, il bondissait alors qu'aucune proie n'était en vue. M. Swindle lui recolla alors de fausses moustaches et le chat reprit son habileté première.

M. Swindle cherche maintenant une explication de ce phénomène bizarre. Nous aussi...

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Le nom, il faut en convenir, est charmant. N'évoquet-il pas toute la grâce fraîche de l'enfance, les soins attentifs, le petit être bien au chaud entre deux draps immaculés? Et, puisqu'il s'agit de charité, n'est-il pas propre à faire songer aussi, par contraste, à la misérable mansarde, où tant de pauvres nouveau-nés attendent en vain quelque douceur et gémisssent dans des haillons? Notre confrère l'Intransigeant s'est chargé d'organiser, au pront de cette belle œuvre, et pour lundi prochain (7 février), une grande fête de nuit. Elle aura lieu au théâtre des Champs-Elysées, transformé pour la circonstance en salle de bal on y assistera à un grand gaa avec les plus illustres artistes de Paris, et six orchestrcs, ensuite accompagneront les d

i faut aider les bienfaiteurs de l'enfance, il faut ai der l'œuvre des Petits lits blancs, il faut que la fête c lundi soit un magnifique succès.

Enviables privilèges.

de Sao Paulo à Santos : « I go to morrow », ce qui devint, dans la transmission dictée, l'équivalent phonétique des mots brésiliens : « O gato morreu. » Au lieu de « Je viens demain », cela signifiait : « Le chat est mort! » A quoi d'ailleurs le destinataire, qui connaissait un angora dans la maison de Kucossing, riposta sans. tergiverser, par : « Sympathiques condoléances ».

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Le jugement de Paris.

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L'emploi de City-Marshal «héraut municipal », dirions-nous, est actuellement vacant à Londres. Les appointements, 600 livres par an, sont attrayants; et, la crise du chômage aidant, les candidats devaient être, nombreux, les conditions exigées étant simples: il suffit en effet, pour devenir city-marshal d'« être un bel homme ». Plus d'un millier de beaux hommes se sont présentés et voilà les autorités londoniennes fort embarrassées pour choisir !

Que n'ont-elles songé à demander à la presse britannique d'organiser le concours du « plus bel homme. d'Angleterre »?

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L'enfant de la femme-juré.

Un cas nouveau vient de se présenter à Leicester, au cours du jugement d'Harry Lewis, qui comparaissait pour avoir assassiné sa fiancée.

Pendant les débats, un jeune homme élégamment vêtu et tenant dans ses bras un enfant, se présenta à l'huissier de garde à la porte du tribunal, réclamant la permission de parler à sa femme, qui était membre du jury.

-Je ne puis venir à bout de mon enfant, dit-il, il ne cesse de pleurer et de réclamer sa mère,laissez-moi parler

à celle-ci.

Je regrette, répondit le fonctionnaire, mais c'est
impossible.
-Ne puis-je au moins faire passer mon enfant à ma
femme ?

La loi ne permet malheureusement pas, non plus, à un

Chez nos voisins. juré, d'avoir avec lui son enfant.

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Afin de marquer son amitié pour la France et sa reconnaissance aux chefs qui ont le plus contribué à donner la victoire aux Alliés, Londres a conféré à M. Poincaré, au maréchal Joffre, au maréchal Foch, le titre et le diplôme de « citoyen de Londres >>.

Un lecteur anglais vient d'avoir la curiosité de rechercher les privilèges réservés aux « citoyens de Londres".

Il n'en a guère trouvé que trois; les voici : Droit, l'âge étant venu, pour le « citoyen » sans ressource, d'être hospitalisé dans la maison municipale de Brixton.

Droit, pour ses enfants d'être admis, après sa mort, l'orphelinat de Londres.

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Droit, pour le « citoyen de Londres » d'être pendu avec une corde de soie.

L'honneur conféré par la Cité de Londres n'en est pas moins fort estimé. D'autant plus qu'il n'est accorde qu'avec la plus grande parcimonie... Il est vrai qu'au prix où est la soie !...

Sans fil.

Pourra-t-on se fier entièrement aux messages que transmettront, d'un continent à l'autre, les agents de la radiotélégraphie aux prises avec les vocables de plusieurs langues? On se le demande à Sao-Paulo, en rappelant la méprise dont fut victime, il y a quelques années, le banquier anglais Kucossing; il annonça à un de ses bons amis sa prochaine visite en lui télégraphiant,

Aussi le malheureux mari dut-il, jusqu'à la fin des débats qui furent longs- s'évertuer à calmer un bébé, qui ne cessa de protester par ses pleurs contre la nouvelle législation.

Ames mortes.

Les bolcheviks se plaignent de n'être jugés, jusqu'ici, à l'étranger, que sur les rapports de leurs ennemis. Aussi sommes-nous heureux de posséder, aujourd'hui, le rapport sensationnel que vient de publier dans Krasnaya Rus l'expert industriel bolchevik Miliutine.

Miliutine accuse certains commissaires du Peuple de voler le Trésor en faisant figurer, sur les feuilles d'émargement, des ouvriers morts depuis longtemps. Au nombre de 5.000, des « âmes mortes » (c'est ainsi que Miliutine nomme les ouvriers fictifs) se trouvaient dernièrement sur les feuilles d'émargement des usines métallurgiques de Briansk. Les sommes volées au Trésor de ce fait se montent à 3.500.000 roubles. En juin dernier, la Section Communiste Nord de Pétrograd transféra aux tissages de Schlusselburg 500 ouvriers, qui continuèrent néanmoins à être payés à Pétrograd en même temps qu'à Schlusselburg. Le commissaire Pokrovsky dirigeait alors une véritable usine d' « âmes mortes ». Il avait à son service 4 scribes dont le travail consistait à dresser des listes d'ouvriers fictifs dont les fiches signalaient, avec force détails, les qualités, les défauts et les idées politiques. C'est ainsi que Pokrovsky embaucha aux usines Putiloff plusieurs centaines de bons et fidèles communistes qui n'existaient que dans l'imagination de l'excellent servi

de

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Comme les gouvernements autocratiques, la République des Soviets a sa littérature d'Etat, choisie, triée, expurgée par Maxime Gorki, naguère critique officiel. Dostoievski, qui, avant la guerre, était considéré comme le plus grand écrivain russe, est aujourd'hui détrôné par Tolstoï, mais un Tolstoï interprêté par Gorki qui ne voit en lui que le révolutionnaire et surtout le libre penseur. Tolstoi est devenu une sorte de surhomme qui, toute sa vie, a cherché Dieu, mais ne l'a pas trouvé, pour cette bonne raison qu'il n'y avaît pas de Dieu à trouver ; ce qui cadre tout à fait avec les principes des Léninistes. Ceux-ci, en effet, ne se contentent pas d'un simple agnosticisme, ils ont une foi ! Ils croient fermement à la nonexistence de Dieu et affirment que le bonheur de la société doit avoir pour base un athéisme pratiquant. Comme Gorki estime l'influence de Dostoievski déprimante, les ouvrages du grand romancier ont été détruits par milliers d'exemplaires. Dans certaines bibliothèques, où, à titre d'archives, on a quand même conservé ses œuvres, on en a arraché toute les pages se rapportant au nihilisme.

Inquisition! Autodafés! Il fallait le communisme intégral pour ressusciter tout cela au XX° siècle !

Affaires Intérieures

Les Georgiques à la Chambre

Après le grand débat qui a marqué l'arrivée au pouvoir du cabinet Briand, la Chambre est revenue à des besognes plus humbles mais non moins utiles. On a repris la discussion générale du budget de 1921 restée un pied en l'air depuis la crise ministérielle.

Tribunes clairsemées. Atmosphère reposante. Les grands ténors brillent par leur absence. Peut-être sontils en tournée. C'est la troupe de second plan qui donne le spectacle.

Néanmoins, la discussion n'a pas manqué de chaleur. S'il est un sujet qui excite l'émulation des députés, c'est bien, certes, le budget de l'Agriculture. D'ordinaire, un budget, comme celui de la Justice ou de l'Intérieur, s'enlève en une ou deux séances. On vote à mains levées, dans le bruit des conversations. De brèves interventions coupent à peine l'énumération bredouillée des articles successifs. Mais avec l'Agriculture, le rythme se ralentit. En l'honneur du paysan de France on organise vite une séance de demi-gala.

-Entre tous les électeurs de la démocratie, le paysan est le plus ombrageux. Du fond des campagnes, de rudes compagnons ont l'œil fixé sur la tribune. Malheur à l'élu qui trahit la cause, le bruit s'en répandra de village en village avec une rapidité inouïe.

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En dehors de ces considérations, des raisons d'un ordre moins pratique concurrent à animer la discussion du budget de l'Agriculture. Les députés ruraux sont nombreux et ils aiment la terre. Chacun d'eux, ce jourlà, respire l'air de son terroir; par un penchant naturel plaisent, dans le grand Paris févreux, à évoquer les travaux agrestes et l'effort laborieux du paysan. Cette Chambre surtout, il ne faut pas se le dissimuler, est une Chambre rurale. Moins de professionnels de la politique, campagnards d'occasion, beaucoup plus de terriens, des propriétaires moyens et grands, passionnés pour la culture, familiers de la vie des champs, connaissant de

longue date l'homme de la terre. Il n'y a qu'à les voir pour les distinguer des autres. Paisibles et silencieux, ils écoutent l'orateur avec une attention soutenue. Voyezles prendre feu pour une question d'engrais, vanter leurs produits, dire « chez nous avec un accent d'orgueil inimitable.

La séance de mardi, à ce point de vue, n'a pas manqué d'intérêt. Le rural se lève tôt, aussi dès le matin la discussion s'annonçait animée. Ce fut la journée des Géorgiques. Un souffle de poésie champêtre vivifiait, par instants, l'austérité des chiffres que lançait M. le ministre des Finances,sévère à son banc et terrible comme un jour d'échéance. Contre M. Doumer, dont on sait. la volonté farouche d'économie, les députés ruraux étaient accourus en force. Tous les terroirs, ceux de la vigne et ceux du blé, les hommes des riches labours et ceux des terres maigres ont fait bloc contre lui à propos de l'article 30 sur la question des offices agricoles.

Institués par la loi de 1919, ces offices régionaux et départementaux ont la mission de propager chez les paysans les bonnes méthodes de culture: sélection des semences, engrais appropriés, élevage intensif des bestiaux, enseignement au village, etc., etc... Un crédit de 22 millions leur avait été alloué en 1920. La commission, stimulée par le ministre des finances, proposait de ramener la somme à 15 millions. De là, une vive alarme dans les rangs des ruraux, des cris de douleur devant ce trou de sept millions.

La lutte fut pathétique. Tour à tour, M. Theveny et M. Plissonnier montèrent à la tribune. Ces deux hommes, dévoués corps et âme à la terre, défendaient, dans les offices agricoles, les enfants qu'ils avaient fait naître. Ce fut un chant alterné de Virgile, où Tytire et Melibée rivalisaient d'ardeur. La Chambre applaudit au récit des efforts faits par les offices agricoles que Nous dirigent en personne ces deux parlementaires. avons appris que l'orge de brasserie avait été miracureusement retrouvée, une orge merveilleuse dont les grains ont la propriété de germer simultanément; que le rendement du blé dans certaines terres a passé de 15 hectolitres à 31. L'émotion a atteint son comble quand M. Plissonnier a parlé poétiquement de l'école des bergers et de ces admirables établissements «‹ à l'usage des jeunes veaux femelles que les agriculteurs envoyaient prématurément à la boucherie faute de moyens pour les nourrir ». Tout cela, en vérité, plaide-t-il pas éloquemment en faveur des offices agricoles ?

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Et très habilement, le fougeux M. Plissonnier que M. Gast appellera tout à l'heure, amicalement, vieux coq, fait remarquer à M. le ministre des Finances que la dépense des 22 millions ne sera pas perdue, puisque la clef du problème financier se trouve dans l'accroissement des rendements agricoles. Dix milliards d'achats de denrées alimentaires ont été dépensés, ditil, l'année dernière. Le jour où la France produira assez pour se nourrir, on éconmisera ces IO milliards et l'on gagnera des sommes équivalentes avec les exportations agricoles.

Ce raisonnement séduit la Chambre. Mais M. Doumer tente un nouvel effort pour amener ses collègues à l'économie. M. Gast vient à son secours en affirmant que 15 millions suffisent largement pour que les offices. agricoles fonctionnent, car la plupart de ces offices, il faut bien le dire, gaspillent inutilement leurs fonds. C'est alors que M. Compère-Morel est entré en scène. Du coup, le ton bucolique a disparu. M. Compère-Morel emploie avec une netteté affligeante l'argument électoral. Il réclame impérieusement les 22 millions. Crûment, il évoque le danger qu'il y a à mécontenter les paysans, et il laisse planer la menace sur la tête des députés ruraux. Il reproche à M. Doumer d'avoir accepté le crédit d'un million pour l'Opéra. Bref, d'au

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