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Vers la fin de la crise ?

Comment sortirons-nous de la crise dont nous ressentons si vivement les effets? Elle présente ceci de particulier, qu'en remontant à son origine, nous constatons qu'à la différence des crises qui reviennent périodiquement par un phénomène bien connu des économistes, celle-ci n'a pas pour point de départ la surproduction. Il est vrai que les industriels et les commerçants ne parviennent pas à écouler leurs stocks. Non pas que ceux-ci soient trop abondants on arrive à peine à les reconstituer dans la mesure nécessaire pour réparer les destructions de la guerre. Pour parler plus exactement,

sil

y a surproduction dans certaines branches de l'industrie, dans beaucoup d'autres la production reste inférieure aux besoins.

Ce qui se passe en réalité, c'est l'arrêt de la consommation. Il importe à ce propos de préciser que cet arrêt ne vient pas, comme beaucoup le disent, de la volonté des consommateurs de se restreindre à la suite de la campagne de baisse menée par la presse depuis le prin10 temps dernier. Cette volonté de restriction n'a joué qu'un faible rôle, les consommateurs étant, pour l'immense majorité, incapables de se priver dans un but d'intérêt général. Mais à défaut de la raison, c'est la nécessité qui les a contraints pour la plupart, à ralentir, parfois même à arrêter complètement leurs achats.

P

Quand, il y a un an, les commerçants élevaient leurs prix chaque semaine, provoquant des achats nouveaux par la seule, crainte d'une aggravation de la hausse, ils se trouvaient en face de clients décidés à acheter n'importe quoi à n'importe quel prix et dont ils étaient impuissants à satisfaire les demandes. A ce moment, les

démobilisés, tout à la joie de reprendre la vie normale et désireux de se la faire aussi douce que possible, ne songeaient pas à marchander. Les ouvriers touchaient des salaires qui s'élevaient à mesure que le prix de la vie montait. Les paysans se disaient qu'en vendant le plus cher possible le lait, le beurre, les œufs, les légumes, ils prenaient leur revanche des gains faits par les ouvriers dans les usines de guerre. Tous les producteurs, indus triels, commerçants, intermédiaires de toute sorte, gagnant beaucoup, étaient disposés à dépenser largement. A l'exception d'une minorité composée de fonctionnaires, professeurs, retraités, petits rentiers et de certains propriétaires, chacun bénéficiait de moyens supérieurs à ses ressources normales. On n'avait pas encore repris le paiement des loyers; c'était autant d'argent consacré à des achats plus ou moins utiles, qui contribuaient à la hausse. N'oublions pas non plus que dans les dix-huit mois qui ont suivi l'armistice, l'Etat a distribué plus de sept milliards en primes de démobilisation. Il n'est que trop certain que ces sommes énormes ont été dans leur plus grande partie employées à des dépenses dont beaucoup étaient superflues. Il y eut là un des facteurs les plus actifs de la hausse démesurée des prix de détail toujours en avance sur celle des prix de gros

Or, aujourd'hui, les prix de détail ne veulent pas suivre la baisse qui s'est produite sur ceux-ci. Les consommateurs d'autre part s'étaient largement remontés de tout quand ils avaient la bourse bien garnie. Privés des ressources exceptionnelles dont ils bénéficiaient l'année dernière, ramenés quelquefois à des salaires déjà diminués, menacés de chômage, ils voient leur puissance d'achat sensiblement affaiblie, ils ont naturellement cessé privent complètede courir après la marchandise. Ils se

ment de ce qui n'est pas indispensable et réduisent au minimum les dépenses nécessaires, telles que celles du vêtement et de l'alimentation. L'erreur a été de croire que les prix pourraient s'élever indéfiniment. La hausse devait être forcément limitée par les possibilités de l'acheteur. C'est ce qui est arrivé, en effet. Les achats reprendront dès que le consommateur pourra de nouveau se passer ses fantaisies après avoir satisfait ses besoins. Comme ses ressources n'augmentent pas, il faut que ce soient les prix de détail qui baissent.

Or, il n'est pas douteux que ce ne soit possible. Les enquêtes menées dans les centres de production, dans la région du Nord notamment, par la journée industrielle, montrent que les fabricants ont depuis quelque temps déjà consenti les sacrifices qui leur avaient été conseillés par le ministre du commerce lui-même. Il faut que les détaillants y viennent à leur tour.

Les industriels leur reprochent de prélever des gains exagérés sur leurs marchandises et d'être ainsi les auteurs principaux de l'arrêt dans la consommation. Dans certaines villes, les fabricants de chaussures ont ouvert des magasins pour vendre directement leurs articles fabriqués à des prix plus raisonnables ; ils ne s'en sont pas mal trouvés. Dès le commencement de 1919, M. André Lebon, président de la Fédération des industriels et commerçants français, parlant à la Société pour la défense du commerce et de l'industrie de Marseille, signalait le péril à ses auditeurs. Malheureusement, les sages conseils qu'il donnait alors n'ont pas été entendus. Ce qui fait la gravité de la crise présente, c'est qu'elle risque, si l'on n'y prend garde, d'entraîner une nouvelle poussée de hausse; immodérée, d'où sortiraient à bref délai les mêmes consequences que nous constatons aujourd'hui. Si la production venait à diminuer par trop, nous nous trouverions, comme nous l'avons été au momert de l'armistice, en face de demandes impossibles à satisfaire. Cela provoquerait encore les accaparements, disons les mises en réserve de denrées, qui sont en tout état de cause un des plus sûrs facteurs de hausse.

L'arrêt de la production doit donc être évité à tout prix. Il faut pour cela que les industriels trouvent les crédits nécessaires, et que les consommateurs eux-mêmes n'attendent pas pour passer leurs commandes une accentuation de la baisse qui ne se produirait d'ailleurs pás, car il est évident que nous ne reverrons jamais les prix de 1914. Ils se stabiliseront probablement au niveau de ce qu'ils étaient en 1918, les prix de détail restant proportionnellement plus élevés que les prix de gros, et les prix des objets fabriqués, que ceux des matières premières, en raison de la main-d'œuvre qui y est incorporée. En effet, nous ne devons pas attendre d'ici quelque temps une diminution importante des salaires; ils dépendent surtout du prix des denrées alimentaires; or elles baisseront moins vite que les autres, en raison de la sorte de monopole que possèdent les cultivateurs.

La crise du crédit dont on se plaint aussi est surtout une crise de crédit entre particuliers. Si les banques se sont montrées plus sévères dans l'examen des demandes qui leur étaient soumises, elles n'ont jamais refusé les crédits qui étaient sollicités pour des usages vraiment commerciaux. La Banque de France, notamment, a parfaitement rempli la mission à laquelle elle n'a jamais failli dans des circonstances analogues. Mais dans les relations commerciales privées, il s'est établi les usages les plus fâcheux. Continuant l'habitude prise pendant la guerre de faire tous les règlements au comptant, les commerçants ont abandonné presque complètement la lettre de change. Dès le mois de septembre dernier, la Chambre de commerce de Lyon, en une délibération fortement motivée, prise sur le rapport de son vice-président, M. Louis Pradel, avait dénoncé le mal. En renonçant à l'usage des traites, les industriels et les com

merçants se privent de tous les bénéfices du crédit. I traite, en effet, donne le moyen de mobiliser le capit et par suite de le rendre productif. Elle représente titre facilement transmissible, comportant des garanti sérieuses et dont la valeur est réalisable à très cou terme. Elle permet au créancier de recouvrer par an cipation le montant de sa créance, tout en ayant don! au débiteur le crédit dont celui-ci peut avoir besoin. son emploi a presque complètement cessé. Il en résu pour les vendeurs une gêne considérable, parce qu ne savent pas quand ils seront payés. Il est donc urge de revenir à cet usage commercial si avantageux. demande, pour en faciliter le retour, que le droit timbre qui frappe les traites soit abaissé de 0,20 of à 0,05 0/0, son taux de 1917; la diminution de recett qui en résulterait pour le fisc serait faible, puisque matière imposable augmenterait avec le nombre des e fets de commerce.

a pro

Comme il fallait s'y attendre, les difficultés dans le quelles se débattent le commerce et l'industrie ont ame certains à solliciter le secours de l'Etat. L'expérien des dernières années a montré pourtant que ses inte ventions dans le domaine économique sont rareme heureuses. Mais il conserve pour beaucoup le prest de la toute-puissance que lui attribuent des imaginatio complaisantes. On lui demande son intervention som une double forme l'accroissement de la circulatin fiduciaire et la proclamation d'un moratorium pour échéances. Bien que la circulation fiduciaire ne mér pas tous les reproches qu'on lui adresse, puisqu'elle a paraît comme une conséquence autant que comme us cause, il est incontestable que son augmentation aur pour résultat de déprécier encore notre change et d'ere pêcher toute baisse des prix. Il faut donc tout faire pan l'éviter. La circulation doit être rigoureusement prop tionnée aux besoins. Or, d'après son dernier bilan, à Banque de France est loin d'avoir atteint sa limi d'émission; elle dispose encore de trois milliards demi. Elle peut donc accorder dans cette limite les d dits qui seraient nécessaires. Quant à une suspens des échéances, ce serait la faute la plus grave qui pui être commise et l'on se demande comment une pare idée a pu être lancée.

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D'autres voudraient protéger notre production ind trielle en élevant les tarifs douaniers. Remède d'une plication bien dangereuse. Sans rappeler les incon nients du protectionnisme en soi en élevant les dustries comme en serre chaude, il les laisse sans vigue et incapables de lutter dès qu'elles sont livrées à leu propres forces n'oublions pas que toute mesure prohibition appelle des représailles. Or, la France y particulièrement sensible; notre exportation est fai surtout d'articles de luxe, soieries, dentelles, vins, ar cles de Paris, dont les étrangers peuvent toujours passer; ils n'hésitent donc jamais à les frapper lou dement dès que nous leur en donnons le prétexte. No venons encore de le constater à nos dépens. Gardons-no donc de rien demander à l'Etat dans cet ordre d'idée Qu'il ramène seulement, par le jeu des coefficients, protection à ce qu'elle était en 1914.

Ce n'est pas qu'il n'ait un rôle à jouer. Il devrait avan tout se montrer bon payeur et ne pas faire attendre ses créanciers le règlement de ce qu'il leur doit, alors qu lui-même leur réclame, justement d'ailleurs, leurs impôt Mais dans l'administration du fisc, la main droite, q donne, ignore la main gauche, qui prend. Un industri qui doit un million pour ses bénéfices de guerre et à qu l'Etat en doit trois en règlement d'une commande, n peut pas obtenir qu'une compensation soit faite entre ce deux règlements.

Les affaires reprendront quand l'équilibre sera rétabli entre le prix de vente des marchandises et les facultés d'achat des consommateurs. Cela ne se fera pas sans

es concessions: dura lex, sed lex. Mais ce serait une aute de la part des acheteurs que de s'obstiner dans abstention. Des excès ont été commis des deux côs; les consommateurs ont payé cher la crise de plie dépensière qui les a poussés après l'armistice; s commerçants paient à leur tour le défaut de mesure

les a fait alors profiter sans vergogne de la déraison es consommateurs. Les voilà assagis par la force des oses. Pour combien de temps? Il est malheureusement craindre que la leçon ne profite ni aux uns, ni aux ANTOINE DE TARLÉ.

tres.

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aCertes, en principe, les interrupteurs ne peuvent faire trement que de voter contre la publicité donnée à un scours qu'ils réprouvent et qui va devenir une arme e propagande. Mais oubliez-vous que les interruptions, eles aussi, avec le nom de leurs auteurs, sont, par auffichage, répandues dans toute la France ? Quelle doire pour ceux-ci ! « Au moins, notre député va à la pambre et il sait y mettre son grain de sel!»> Eh! bien non, nos interrupteurs ont sacrifié la gloale à leurs opinions. Ils ont parlé contre l'affichage. lin miracle!

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provoque une détente de la force musculaire. Remarquez que Coulon ne parle jamais pendant l'expérience. >>

Ainsi, Johnny Coulon dirait-il seulement : « Je ne veux pas être soulevé », qu'il serait immédiatement soulevé de terre...

Tant il est vrai que les vrais volontaires sont ceux qui ne disent rien...

Il a tant d'esprit !

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Les Anglais font de Christmas une réelle fête nationale qui dure un mois, empiétant largement sur l'année suivante dont le début passe ainsi à peu près inaperçu.

Les Allemands commençaient déjà avant cette guerre à accorder beaucoup plus d'intérêt à la nuit de la SaintSylvestre, passée bruyamment dans les restaurants, qu'à la familiale veillée de Noël.

Quant à nous, nous avons bien fêté la nuit de Noël cette année. Une messe de minuit solennelle fut dite dans la cathédrale de Reims. Nombre de correspondants de journaux parisiens y assistaient qui en donnèrent des comptes rendus émouvants.

La nuit de Noël 1920 a fait également parler de Reims, mais d'une autre manière par les bouteilles de champagne que l'on vit sur les tables du réveillon et dont l'étiquette, ornée de brisques de guerre, disait :

« Cette bouteille a subi le bombardement de Reims du 4 septembre 1914 au 6 octobre 1918. >>

Or, cette inscription et cette image, sur une bouteille, ce n'est pas d'un goût charmant. Et puis l'histoire oublie de dire si les dégustateurs avaient eux-mêmes porté des brisques.

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Or, comme 1920 finissait

M. Riotor était réélu conseiller municipal. Mais il oubliait de dire, comme la fois précédente, que son élection avait un caractère de défense littéraire....

Le maire du Havre commençait à faire parler de lui autant que le maire de Lyon...

Les journaux s'indignaient parce que les appellations françaises des villes et villages alsaciens continuaient d'être sacrifiées aux appellations germaniques. Malgré quoi, quand le tamponnement de Creutzwald-la-Croix se produisit, pas un d'entre eux qui n'ait écrit : Kreuzwald...

Les catastrophes de chemin de fer étaient appelées des accidents...

La presse française pensait enfin à donner la photographie de Constantin habillé en officier prussien... M. Quinson avait écrit une pièce si belle fois, il se décidait à la signer...

que,

cette

gères à Paris, Comedia se demandait s'il ne fallait pas Comme on ne représentait pas assez d'oeuvres étran

créer une scène à leur intention...

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On s'apercevait que les deux vieux mots passe-partout: «Prix modérés » peints avant la guerre sur la porte des hôtels et restaurants pouvaient avoir un sens et une utilité...

On n'en avait pas moins pris l'habitude, dans les classes les plus modestes, de déjeuner avec sa serviette sur les genoux...

On osait s'abstenir d'acheter. On osait marchander!... Les garçons de café ne disaient plus : « Merci »...

On avait cessé d'envisager, après six mois de commerce, la nécessité d'avoir une maîtresse à Neuilly et d'une Rolls...

Chacun accostait ses amis en leur demandant de lui expliquer les mystères du change...

Les dancings fermaient. Les parfumeurs et les cinémas avaient encore de beaux jours. Les banques se demandaient quels nouveaux immeubles elles pourraient bien acheter après le prochain emprunt...

La presse anglaise se félicitait de ce que son pays nous eût donné, après l'institution du Parlement, l'expression « Un jazz-band parlementaire »... Comme si l'un allait sans l'autre !...

L'Espagne se découvrait exactement dix-huit partis politiques...

Les Basses-Alpes se targuaient de cinq candidats sénatoriaux qui se présentaient isolément, chacun regardant midi à sa montre sans accepter l'heure de leur concurrent, M. Honnorat...

Les Allemands organisaient une « semaine de politesse », et les Français trouvaient qu'en France il n'y en aurait pas besoin...

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Les femmes avaient abandonné la mode des garni tures de raphia, par horreur du camouflage...

Les gens qui voulaient boire un bock ou dîner sans musique étaient bien à plaindre...

L'éducation physique faisait l'objet de mille projets, de mille querelles d'écoles aussi : Hébert, Suédois, Joinville!... En attendant, les allumettes suédoises ne montraient guère d'énergie...

Malgré l'hiver, les femmes se promenaient les jambes à demi-nues, après avoir porté des fourrures l'été...

Une dépêche anglaise nous apprenait qu'un canon inventé par un lieutenant français et capable de tirer trois fois plus loin que « Bertha » s'était livré dans un camp belge à des expériences avec un explosif italien payé sans doute en dollars...

Les propriétaires ne pouvaient plus faire expulser aucun locataire, mais les locataires d'un immeuble du boulevard Malesherbes en faisaient légalement sortir, pour trouble de jouissance, la commission arbitrale qui s'y était installée...

Le ministre des Finances et les commissions du budget découvraient qu'il pouvait exister, à la température normale, des dépenses « compressibles »....

Nombre de gens s'apercevaient qu'ils n'avaient encore mis à exécution aucun des beaux projets rapportés de la campagne, cet été...

Tout à coup, comme il allait s'asseoir à table près de la femme de l'ambassadeur d'Allemagne, l'ambassadeur des Etats-Unis se rappelait, et l'on se rappelait, que ces deux pays étaient encore en guerre...

M. Stambouliski hésitait sur le point de savoir s'il visiterait d'abord tous ies Etats de l'Amérique ou tous ceux de l'Asie, tandis que M. Mac Cormick penchait pour tous ceux de l'Afrique et de l'Océanie....

Les viticulteurs se concertaient sur la catastrophe dont ils nous feront part en 1921, car la sécheresse, le mildiou et les orages ne trouvent plus guère de croyants... A bout de ressources, les femmes du monde découvraient avec joie que leurs cuisinières arboraient des bas de soie, ce qui allait enfin leur donner une raison pour ne plus en porter...

On reparlait du prolongement du boulevard Haussmann sur l'emplacement d'une impasse dont on révélait l'existence à de vieux Parisiens qui se croyaient obligés de faire le tour » à pied, depuis cinquante ans...

Les Parisiens, le lendemain du réveillon, en lisant leur journal plein de dépêches sur la sécheresse, saisissaient soudain pourquoi ils avaient tant soif...

Un ministre demandait aux enfants d'écrire l'histoire de la guerre. Un grand magasin les conviait à dessiner son catalogue. Les enfants (concours de bébés, journaux d'enfants, conseil de la natalité, etc.), étaient à l'ordre du jour... Et ils continuaient heureusement de confondre le Père Noël et le petit Jésus...

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légende scandinave le veut. Toute votre année vaudra Levez-vous de bonne heure le premier de l'an. Une de ce que vous aurez fait de votre premier de l'an. Levezvous de bonne heure et travaillez !...

n'en a point l'habitude, il faut un réveille-matin. Cependant, pour se lever de bonne heure, quand on

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En janvier 1919, la France n'avait plus guère de ces ga réveille-matin, qui coûtaient alors fort cher et qu'elle achetait autrefois en Allemagne. Résultat vague de paresse.

En janvier 1920, nous nous étions approvisionnés de réveille-matin venus de nouveau d'outre-Rhin. Sans valeur, ils sonnèrent trop tard ou trop tôt, si bien que les gens se levèrent trop tard ou se recouchèrent. Et c'est la sensation que donna toute l'année passée...

Mais, ce premier janvier, que nous vaudront pour 1921 les réveille-matin français achetés grâce à la vague

de baisse?...

Etrennes.

donné leurs étrennes. Les Bernard eux-mêmes. Mais cela Pour les facteurs, c'est fait. Tous, nous leur avons demande une explication.

Depuis des mois, la plupart des lettres que doit recevoir un certain M. Bernard, de la rue Poncelet, sont remises à un autre M. Bernard qui loge au même numéro, mais dans la rue Pouchet, laquelle fait également partie du dix-septième arrondissement. Et l'inverse se produit tout autant. Si bien que M. Bernard, de la rue Pouchet, a pris l'habitude de reporter à M. Bernard, de la rue Poncelet, les correspondances destinées à ce dernier, brave homme qui use de réciproque.

Ainsi, fort naturellement, les deux Bernard sont deveus de bons amis. Si je n'avais crainte d'être regardé omme un vaudevilliste, j'ajouterais que l'un possède in garçon et l'autre une fille.

J'aime mieux conclure par un vers à la Coppée :

t les Bernard, heureux, « donnèrent au facteur !... D'ailleurs, ce n'est point votre habituel facteur qui st venu vous solliciter pour les étrennes. Non, l'habituel acteur, celui qui porte rue de Lancry les lettres pour rue de Bondy, celui-là, uni à ses collègues, non moins. sychologues, a délégué près de vous un vieux brave de acteur que vous n'avez jamais vu et dont la face, semlable à celle du Bonhomme Noël, impose le respect, sympathie et le désir de mettre la main au gousset... Mais à nos concierges, quelles étrennes leur donneons-nous? Pouvons-nous, en effet, nous fonder pour ela sur le montant de notre loyer, montant d'avantuerre ?...

Pour les fonctionnaires, un vou semble s'imposer: Souhaitez-leur de vivre assez longtemps pour voir eur fils exercer un travail manuel quand les fils des uvriers et paysans seront devenus instituteurs ou maistrats...

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5p D'ailleurs, suivez-moi. Votre femme pleurniche : « J'ai onte de sortir avec ce sac-à-main. Tu ne vois donc pas quel point il est usé?» Achetez, offrez un beau sac votre femme! Elle le montrera un jour à la promeJade, puis, dès le lendemain, elle reprendra l'autre, le dieux Comment! Et ton beau sac? Justement ! lest trop beau! J'ai peur de le salir. Celui-ci est bien ssez convenable; tu ne trouves pas ? »

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Embrasse-moi, m'a demandé ma femme, en renrant. Non, mieux que ça encore !... Embrasse-moi très gentiment et je te dirai quelque chose... Bien !... Mainenant, je vais te le dire je me suis acheté une robe pour mes étrennes !...

X

Embrasse-moi, ai-je demandé à ma femme, et tu auras quelque chose. Non, mieux que ça encore !... Embrasse-moi très gentiment !... Bien !... Maintenant, tu T'as eu c'était l'étrenne de ma barbe.

L'aïeule.

A une récente matinée de gala au théâtre des Variétés, on eut la délicate attention de faire défiler devant la plus grande artiste de notre temps les plus petits comédiens de Paris, la troupe enfantine de Marigny. C'est à la petite Dolly Fairlie qu'échut l'honneur de lire à la reine du théâtre un compliment, et lorsqu'elle dit:

«Mon petit cœur plus fort remue,
Tates, Madame, comme il bat!... >>

mit la mai Dernhardt, dans un geste ému et maternel,

sur le cœur de l'enfant et puis, avec un sourire d'une tristesse infinie, sur le sien. Il est probable que c'est le cœur de Sarah Bernhardt qui battait le plus fort. Dès que fut terminé le compliment, elle prit dans ses bras les plus petits parmi ces petits artistes et les

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Le violon d'Ingres.

Ailleurs.

Il est, accrochées dans une galerie bien connue de la rue Royale, à gauche, en entrant, quatre toiles aux tons chauds et audacieux que le catalogue de l'exposition présente ainsi M. Charles Morin, numéros 77-80, Paysages du Midi.

La presse française a aimablement salué les débuts de cet artiste jusqu'ici inconnu, à qui elle n'a pas ménagé les encouragements. Certains critiques d'art ont vivement conseillé à ce débutant de persévérer, et ils lui ont même prédit, pour un avenir sans doute prochain, une notoriété qu'il doit vraisemblablement désirer.

La prédiction que son nom sera bientôt connu du public n'aura pas manqué d'enchanter l'artiste qui, pour sa première exposition, a cru devoir prendre, modestement le pseudonyme bien français de « Charles Morin » plutôt que de se présenter sous son nom véritable. Winston Churchill, ministre de la Guerre du RoyaumeUni de Grande-Bretagne et d'Irlande.

Le Noël du kaiser.

Un seul arbre de Noël eût été insuffisant; il en fit donc dresser trois qui, tout l'après-midi, furent brillamment illuminés.

Cette fête devait être l'occasion d'une réunion de toute la famille. Il n'en fut rien; le duc et la duchesse de Brunschwig ayant dû partir précipitamment en raison des nouvelles qui leur parvenaient du Landtag ; quant au kronprinz, c'est en vain qu'on l'attendit. Pour remplacer les absents, Guillaume convia tout son personnel et les enfants de son personnel. A chacun on distribua des présents, et l'hôtel du kaiser, le comte Bentinck, ne fut pas oublié; il reçut des mains du souverain déchu un grand tableau représentant la fraternité des peuples....

L'Almanach-Cassandre.

Tandis que nous essayons d'oublier les misères présentes et passées en nous bombardant de souhaits de bonheur pour l'année qui va commencer, un almanach anglais qui, inlassablement, paraît depuis plus d'un l'année 1921 une série de malheurs, de désastres, de siècle, « Old Moore's Almanac », nous annonce pour catastrophes, assassinats, tremblements de terre, grèves, famines, typhons, etc. Dans chaque mois de l'année, il est fait allusion à la malheureuse Irlande, ce qui veut dire que la question irlandaise, en décembre 1921, ne sera pas encore résolue! Le prophète accorde aussi une grande place aux grèves et au bolchevisme.

du

L'Almanach-Cassandre, dans sa prévision de misères, n'a pas oublié la France. Voici, entre mille, quelques-uns des malheurs qui nous sont réservés : En janvier, des troubles très graves; en février, la dégringolade franc (encore, grands dieux!) rendra presque impossible le commerce des Anglais avec nous; en mars, des grèves et un grand scandale dans lequel seront impliqués des

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