Théophile Gautier

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Hachette et Cie, 1890 - 200 páginas
 

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Página 176 - APRÈS LE FEUILLETON Mes colonnes sont alignées Au portique du feuilleton ; Elles supportent résignées Du journal le pesant fronton. Jusqu'à lundi je suis mon maître. Au diable chefs-d'œuvre mort-nés ! Pour huit jours je puis me permettre De vous fermer la porte au nez. Les ficelles des mélodrames N'ont plus le droit de se glisser Parmi le fil soyeux des trames Que mon caprice aime à tisser.
Página 164 - Par l'enfer! je me sens un immense désir De broyer sous mes dents sa chair, et de saisir Avec quelque lambeau de sa peau bleue et verte Son cœur demi pourri dans sa poitrine ouverte.
Página 178 - Qu'un goût hardi coloria, 11 semble chercher une pose Pour Boulanger ou Devéria. Terreur du bourgeois glabre et chauve. Une chevelure à tous crins De roi franc ou de lion fauve Roule en torrent jusqu'à ses reins.
Página 90 - Gautier, me dit-il, est un imbécile qui ne comprend rien au journalisme; je lui avais mis une fortune entre les mains; son feuilleton aurait dû lui rapporter trente ou quarante mille francs par an, il n'a jamais su lui faire produire un sou. Il n'ya pas un directeur de théâtre qui ne lui eût fait des rentes, à la condition de l'avoir pour porte-voix.
Página 159 - L'ode est le commencement de tout , c'est l'idée; le théâtre est la fin de tout, c'est l'action : l'un est l'esprit, l'autre est la matière ; l'ode , c'est la musique sans libretto , le poème est la musique avec libretto, le roman c'est le libretto seul, le théâtre est la matérialisation du libretto, au moyen de toiles peintes, d'oripeaux et de quinquets. — Ce n'est que dans leur vieillesse que les sociétés ont un théâtre...
Página 160 - J'aime surtout les vers, cette langue immortelle. C'est peut-être un blasphème, et je le dis tout bas; Mais je l'aime à la rage. Elle a cela pour elle Que les sots d'aucun temps n'en ont pu faire cas, Qu'elle nous vient de Dieu, — qu'elle est limpide et belle, Que le monde l'entend, et ne la parle pas.
Página 190 - C'était cependant une très jolie fille, dont j'appréciai plus tard, par comparaison, les lignes élégantes et pures ; mais d'après cette impression, j'ai toujours préféré la statue à la femme et le marbre à la chair.
Página 151 - ... et dans leur expérience des choses humaines, qui sont, sans oser l'avouer, tout aussi absorbés, tout aussi amusés, tout aussi enfants que moi. Nous sommes une race infortunée, et c'est pour cela que nous avons un impérieux besoin de nous distraire de la vie réelle par les mensonges de l'art ; plus il ment, plus il nous amuse.
Página 203 - L'art, les tableaux, le théâtre, les livres, les voyages même ne m'amusent plus. Ce ne sont pour moi que des motifs d'un travail fastidieux, car il est toujours à recommencer. N'ajoutez pas à tous ces chagrins des phrases comme celles qui terminent une de vos lettres, ou je me coucherai par terre et me laisserai mourir le long d'un mur sans plus bouger.
Página 147 - Fortunio est un hymne à la beauté, à la richesse, au bonheur, les trois seules divinités que nous reconnaissions. — On y célèbre l'or, le marbre et la pourpre.

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