Imágenes de páginas
PDF
EPUB

d'enlever en Espagne et dans la République Argentine |
des commandes très importantes de matériel de chemins
de fer. Il semble que la taxe de 25 0/0 qui vient d'être
fixée par l'accord de Londres ne doive pas entraver ce
développement qu'aide si puissamment la politique éco-
nomique et fiscale suivie depuis l'armistice par le gou-
vernement allemand.

ANTOINE DE TARLÉ.

Aux chefs d'entreprise industrielle Messieurs, les intellectuels ont besoin de vous, et vous avez besoin des intellectuels. Mais bien plus que les intellectuels, l'intelligence elle-même.

C'est-à-dire cette intelligence qui est qualité et désintéressement, qui est libre recherche dans la science et dans la pensée, qui enfin est invention, et que les nouvelles conditions de la vie paralysent sous nos yeux. Les intellectuels arrivent à se maintenir comme ingénieurs, professeurs, journalistes, parce qu'ils ont tout de même la force du nombre et qu'ils l'organisent. Mais comme savants, comme inventeurs, comme observateurs sociaux, comme critiques, ils sont contraints d'abandonner un travail qui n'est que de rendement tardif, incertain, qui ne nourrit point son homme; et gagnant désormais leur vie dans l'enseignement, le journalisme ou les affaires, ils ne remplissent plus leur fonction propre dans la société.

Demanderez-vous en quoi ce malheur vous touche directement ?Vous ne le demanderez point pour ce qui est des savants, initiateurs de vos industries. Pour les autres, vous savez qu'il sont à peu près maîtres de l'esprit public. Voulez-vous qu'ils maintiennent ou bien qu'ils dissipent les préjugés qu'il y a contre vous dans la nation ? Car celle-ci commet trop souvent l'erreur de vous confondre avec les mercantis. Erreur qui lui est funeste! Il n'y a pas d'esprit public véritable tant que les diverses élites d'une nation s'ignorent entre elles; et il n'y a pas de nation véritablement forte sans esprit public.

de

La nation française a besoin que vous participiez à ses directions; elle a donc besoin que vous vous accordiez avec ceux qui peuvent être ses directeurs intellectuels, ou bien, s'ils sombrent dans le désespoir l'abandon, ses pires anarchistes. Vous personnellement, producteurs industriels d'une nation à régime politique d'opinion, ne comprenez-vous pas comme votre intérêt se trouve engagé dans cette alternative ?

quelles sont contraints les savants ? Les récentes déclarations du maître Branly me donnent tristement raison.

Et de quoi souffre, en général, la recherche intellectuelle, si ce n'est des difficultés de la crise quotidienne qui, mettant même la pauvreté à un prix déjà élevé, suppriment beaucoup de vie méditative et paralysent la plus précieuse production de l'esprit, laquelle n'est pas d'utilisation immédiate ?

Les moyens d'expression (édition des livres et périodiques de haute culture) se trouvent en même temps diminués. D'intéressantes tentatives de coopération, à peu près strictement universitaires, vous laissent inquiets pour les lettres libres, pour la pensée des travailleurs indépendants.

Enfin, péril plus général : l'indifférence grandissante de la société bourgeoise (surtout en province) et du pro-. létariat (ce prolétariat qui va englober une bonne part de la classe moyenne) aux choses de l'esprit. C'est pourquoi les débouchés pour les livres sérieux se raréfient, les journaux négligent la part supérieure de l'intelligence, etc...

Voilà les caractères précis d'un péril souvent dénoncé en termes trop vagues. Voici comment il faudrait s'efforcer de le conjurer.

Evidemment, en travaillant à réveiller la vie de l'esprit dans un public désintellectualisé, et en donnant aux chercheurs de l'esprit un appui immédiat.

En raison de quoi un programme positif comporterait une institution de cours publics destinés à ranimer les forces intellectuelles de la province autour du seul foyer qui subsiste: l'Université; l'étude complète des besoins de la recherche scientifique en vue de les coordonner; enfin l'élaboration d'un projet de « Crédit à l'intelligence >>.

1° Le problème à résoudre pour la restauration de la vie intellectuelle est d'actualiser la culture, c'est-àdire de la faire participer à la vie des producteurs, chefs d'entreprise, intellectuels, ouvriers. Le jour où des hommes remarqués pour leurs recherches indépendantes ouvriraient des cours publics sous le double patronage de l'Université et de la Production, et pour traiter des grandes affaires modernes, de l'élite ouvrière, des données de la pensée et de l'art modernes, est-ce qu'un courant de vie intense ne serait pas créé, capable de vivifier la culture et de la porter à travers la société ?

L'idéal serait assurément d'ouvrir de tels cours tout d'abord en Sorbonne, mais l'Université elle-même s'opposerait à ces nouveautés. Soyons pratiques, et puisque Vous n'en êtes pas moins aujourd'hui la plus haute nous avons l'amitié d'Herriot, pourquoi ne pas prendre puissance sociale, et la plus active. L'intelligence a Lyon comme ville d'expérience et installer à l'Univerbesoin de vous, non seulement parce que seule elle est sité de Lyon un petit système d'enseignement supérieur impuissante et qu'elle doit s'appuyer sur une force en accord avec le ministère (Léon Bérard), avec la mucomme la vôtre, mais aussi parce que c'est vous qui nicipalité (Herriot), avec les Compagnons de l'Univercréez le monde moderne et que, sans vous, les intellec-sité nouvelle, et avec les producteurs industriels de la tuels n'ont du monde moderne, de sa réalité fondamen- région ? La collaboration de ces derniers serait indistale, qu'une connaissance de seconde ou troisième main. pensable, et celle des producteurs régionaux en général. En outre, votre expérience des grandes entreprises leur Me demanderez-vous comment choisir les professeurs ? fait espérer que vous trouverez le moyen de réaliser leurs Les Compagnons de l'Intelligence ont leurs candidats. programmes et d'embarquer l'intelligence dans tout prêts. réussite sociale.

une

L'intelligence désintéressée a des alliés dans la technique et le fonctionnariat ; c'est pourquoi, écrivains, artistes, professeurs, ingénieurs se rencontrent et se groupent à la C. T. I. Mais vous êtes, vous aussi et plus encore, ses alliés naturels, ses frères en invention, en imagination créatrice et c'est pourquoi l'Association des Compagnons de l'Intelligence vous doit compter parmi les siens. Elle n'en veut pas à votre argent, mais à votre expérience. Elle a un programme d'étude et d'action à vous proposer.

De quoi souffre la recherche scientifique en France,

si ce n'est de la misère des laboratoires, mais aussi (cause trop négligée) des besognes d'enseignement aux

2° Une étude sévère s'impose pour la coordination de notre outillage scientifique. Les journaux impriment chaque matin que la France manque de laboratoires. C'est une erreur; elle possède plus de laboratoires qu'on ne croit, mais privés, et qui s'ignorent les uns les autres, en sorte que beaucoup font double emploi et que les meilleurs sont mal utilisés. L'entreprise serait immense d'organiser un outillage si dispersé. Au moins faut-il commencer par en dresser le tableau : les graves lacunes y apparaîtraient. Telles situations désastreuses de savants y seraient aussi marquées. On se verrait

alors en mesure de prendre utilement l'initiative de grandes souscriptions nationales.

3° Mais le Crédit à l'Intelligence serait sans doute

[graphic]

notre œuvre la plus belle. Elle serait aussi la plus difficile. Sur quelles bases asseoir un crédit si nouveau ? Avec quelles sortes de garanties? et pour quelle sorte de production? Au préalable, tout un travail théorique est à faire. Les « Compagnons » le feront. Aujourd'hui il ne faut qu'en comprendre la nécessité, pour toute une élite malheureuse des professions libérales, ainsi que pour une élite de la pensée, de la science et de l'art. L'émouvant projet du « Crédit Intellectuel », dont les Saint-Simoniens eurent, en 1860, la première idée, ne doit-elle pas être la première institution de l'intelligence française ?

[ocr errors]

Telle est la commune tâche tout d'abord d'étude à laquelle les producteurs intellectuels convient les producteurs de l'industrie. La revue Le Producteur, que dirige M. Gabriel Darquet et qui a entrepris dans cet esprit saint-simonien l'élaboration des grands programmes nationaux, ouvre la voie de l'avenir. Puisque les « Compagnons de l'Intelligence » permettent la rencontre et la collaboration des purs intellectuels avec vous, répondez à leur appel, messieurs les chefs d'entreprises. Ce sera répondre à l'appel de l'intelligence ellemême.

Votre intérêt de producteur vous y invite, et aussi votre devoir de citoyen.

Au plein air.

HENRI CLOUARD.

Armagnac-Noir

Tout à l'heure, Armagnac-Noir, par l'Astarac et La Bigorre, va partir dans une course de trois ans. C'est la première grande épreuve de plat qu'il dispute. Ménagé jusqu'ici, engagé en dessous de ses ressources, instruit sous une monte habile « à naviguer dans le peloton »>, i ne s'est point encore tout entier livré, attendant son heure, attendant aussi que le soleil ait repris l'empire. C'est un champion de printemps. Né au bord de l'Adour au renouveau, dans un haras célèbre dont il est l'orgueil, il a gardé de la saison frémissante où les sèves jaillissent sous l'astre grandi, où tout est bondissement, on ne sait quelle impétuosité, quelle furie « à sauter dans le train ». Et le printemps achève de déferler. Il pousse, il enfle sa houle des grands blés verts encore aux grands bois envahis de feuillée, il roule la terre dans les parfums et les murmures, et le vent allègre qui soulève les crins de l'étalon, soyeux et ondés comme une chevelure, lui parle de galops aux quatre coins du monde et l'enivre. En main, resplendissant de reflets sombres, et l'étoile au front comme la nuit, il erre impatiemment dans le paddock, il aspire au défilé, et, en érigeant par instants son encolure musculeuse, jette un regard sur la piste, son champ de lutte. Il est d'origine illustre. En autre il a reçu une ossature dense aux longs rayons, des fibres serrées de son père, et de sa mère des tissus fins traversés de nerfs vibrants, et de tous les deux l'énergie, « le coeur », c'est-à-dire l'ardente volonté de l'emporter. Qui vivra le verra! Et il råde, en mâchant son filet, et les amants de formes pures et pleines arrêtés sur son passage, et l'admirent et le flattent de l'œil. « Songiligne »>, d'un trait suivi presque, tiré de la nuque à la queue par un rein court, une hanche étendue, inclinée à peine, bien établi sur des jarrets droits, bien d'aplomb sur des genoux larges et fermes, comme sur des fûts, il ressemble à un monument, à la sobre façade d'un temple antique. Et souple, équilibré, allant à pas obliques, il ressemble aussi à quelque félin géant, avec le balancement de son col, le jeu élastique de ses membres, le glissement libre à la fois et bandé de son corps. Et il ressemble à l'homme, dès qu'il dresse sa tête fine, sèche, éclairée d'un eil brûlant, farouche même. A l'homme fort, fait pour

[ocr errors]

le glaive ou l'outil, dont il possède la poitrine profonde, l'épaule épaisse, prolongée, le bras puissant, les muscles sortis, assemblage magnifique d'avant-main où il prend appui pour recevoir la massé de son individu animée d'une vitesse énorme, pour la faire rebondir, foncer, se ruer de nouveau en avant. Noble animal vraiment, en qui le saut qui prime tout, éclate...

Il est venu de loin à cette « condition »>, fruit de la qualité de la bête et d'un entraînement méthodique. Toutefois, il y est arrivé rapidement. Car à l'âge où ceux de son espèce hors du sang, de selle même, sont encore des poulains, pâturent et mêlés à leurs mères, dégingantés et gorgés d'herbe, et ne portent que les mouches, lui, presque fait et soudé, commençait sa vie d'endurance, connaissait les nourritures substantielles, le labeur fortifiant, le poids du cavalier, et le souci et l'orgueil de l'épreuve... Ah ! tandis que l'heure de la lutte approche, que ses concurrents gagnent le paddock derrière lui, comme ses souvenirs abondent !... A peine né, huit ou dix jours après, il prit le large avec sa mère. Son éblouissement et son émoi furent grands. Le balancement et le bruissement des feuillages, la mer verte des prairies immobile devant ses sabots, le toucher du vent courant sur son poil, et le chant des oiseaux sous l'azur éclatant, l'emplirent d'abord de surprise et de stupeur. Mais le lait qu'il buvait ruisselait d'une mamelle ardente. Il n'eut qu'un instant d'étonnement. La-Bigorre, au pas, s'enfonçait dans le pré: il bondit vers elle. Et, affermi sur ses pieds, il regarda le monde, le comprit d'instinct, et, dès lors, fit tête aux choses... Chaque jour depuis et plus longtemps, il sortit, une lampée de lait chaud avalée. Et vinrent durant les premiers mois les galops fous parmi l'herbage, les sauts et les ruades dans le vent, les glissades sur la terre tendre, tous les jeux de force suscités par le sang qui consolidaient ses jeunes fibres. Et ce fut l'existence au grand air venu de l'horizon, de plus outre, de l'Océan, aspiré âpre et salé parmi les hennissements, parfois sous les averses de pluie tiède qui lui trempaient la chair en attendant la sueur. Oui, l'espace et ses agents qui dilatent, assainissent, tonifient l'organisme. Après quoi il rentrait, à l'heure des repas, mêler aux herbes broutées les barbotages de son frisé, les rations d'avoine noire, mangés d'abord dans la même auge que La-Bigorre pour apprendre d'elle à mâcher, ensuite à part, dès qu'il sut mastiquer comme un futur champion. Et puis il fut sevré. En même temps on lui parlait, on le flattait, on le caressait. Comme il aimait à grignoter dans la main, on en profita pour l'approcherde plus près, l'habituer aux soins et à la présence de l'homme, pour le « tripoter ». Oh ! avec précaution et douceur. Il importait de ne point éveiller ses instincts de défense ou de révolte, de le plier à la soumission d'un lent enveloppement, en prévision de l'étalon puissant qu'il allait devenir, et qui, perpétuellement fouetté par la lutte, et doué d'une longue mémoire, et brave enfin rendrait coup pour coup. Education qui engage l'avenir, où l'animal en vient à considérer celui qui l'emploie, soit comme un maître affectueux digne d'être servi, soit comme un exploiteur brutal surveillé avec rancune. Armagnac-Noir n'était pas né pour souffrir un dominateur. On lui attacha un lad, svelte et fin et doux comme une fille. Tout de suite ils devinrent compagnons. Des doigts légers de l'enfant, en jouant, il accepta le large surfaix rembourré, serré autour du torse pour l'habituer à res pirer sanglé, le filet de caoutchouc sur lequel il s'ap puiera plus tard en allongeant sa foulée, et enfin la selle avec ses panneaux pressés sur les flancs, son arçon gide et dur au garrot, comme si une main d'acier y faisait prise. Et un jour, après le pansage, tandis qu'il dévorait une botte de luzerne que le petit lui avait apportée dans son box, il le laissa se hisser gentiment sur son dos... Il fléchit un peu, à peine, comme une branche sous un oiseau, et ce fut chose entendue entre eux.

ri

Son premier règlement de vie remonte à cette époque. Il porta sur le régime. Il s'agissait de créer en ui des réserves: en graisse, en muscles, en substance osseuse. Et partant à amener son estomac à fonctionner librede rations. identiques à heures fixes. On voulait acheminer son organisme vers l'assimilation régulière de toutes choses : de la nourriture comme du travail, et l'accoutumer à chercher dans la ration une réfection après le labeur. Au reste, il ne s'en plaignit point. Trois fois par jour, dans son box entretenu de litière fraîche, il recevait ses aliments. Trois fois de l'avoine, deux fois de la luzerne. Pour la paille il la ramassait autour de lui à volonté. Il se rappelait que les quantités augmentèrent peu à peu jusqu'à 4 kilos d'avoine et 5 de luzerne. Le tout, bien entendu, coupé de longues pâtures. Enfin, deux fois par semaine,il savoura des mask, de la graine de lin et du riz cuits, de la farine d'orge. Un régal. Aussi connaissait-il l'heure des repas mieux peutêtre que son lad. Il était debout dès le jour, il se campait contre la porte, grattait du pied pour appeler, et, le box ouvert, se jetait d'un bond de l'autre côté, vers le mur, en dégageant le passage, et mêlait des hennissements brefs de plaisir aux rires clairs du petit homme.

ment, sûrement. On lui donna l'ha son or

Alors quand il fut ferré d'aluminium, les talous abattus, les fourchettes et la sole en contact avec la terre, comme une plante d'homme, afin d'empêcher le sabot de former ventouse dans l'action, il entra à l'entraînement... On pourrait écrire au noviciat, tant la règle y règne en souveraine...

Au jour, lever, pansage sommaire, déjeuner léger d'avoine; une heure après boute-selle, sortie sur la piste cavalière, inspection et puis départ pour le travail. Les canters pris, rentrée à l'écurie, nouveau passage plus long, graissage et soins des pieds. Sur quoi dîner eau courante, luzerne, avoine, paille. Et sieste, aprèsmidi. A quatre heures promenade dans le pré. A six souper comme le dîner. Mais la nuit vient, coucher. Horaire, régime, travail immuable. J'ajoute que l'on prononce là deux vœux au moins: celui d'obéissance, celui de chasteté.

un canter

que chose comme des tours de galop auxquels il s'adonnait avec joie et passion, parmi l'odeur vivante de la pouliche rabattue par le vent...

Ces luttes avec La Chalosse affirmèrent sa qualité, en achevant de le mettre en forme. Il sentit ses poumons s'ouvrir, son cœur battre plus fort, et son sang affluer à ses tissus, et ses veines saillir en même temps que ses côtes, et, lorsqu'au retour du travail il passait devant une vitre claire il y pouvait voir chatoyer sa robe sombre aux reflets huileux. Et vint l'essai « sur l'herbe », où l'on juge le « racer ».

Armagnac-Noir évoquait avec fierté ses débuts. Il se révéla vite comme un sujet d'avenir. En tête des autres, quand on se rendit à la file au travail par une allée sablée, « les garçons devant, « les demoiselles » derrière, de peur même de flirt, il montra le chemin, fait tout de suite au bruit, au mouvement de la vie, comme il à l'aspect des choses. 1) s'était accoutumé le premier jour à l'aspect des choses. Dès qu'il s'embarqua sur « la route de galop » pour de foulée, une aisance singulière d'allure qui frappèrent de fouter de six cents mètres, il eut une ampleur innée les regards. Il était calme. Point avec lui de piétinement en rond qui énerve, de sueurs intempestives qui Ivident. Il était droit. La tête placée, appuyée sur la main, il cherchait d'instinct « à raser le tapis », à filer devant lui comme un trait. De bonne heure il se détacha du groupe dans lequel il s'exerçait, et le quitta pour travailler à intervalle et à distance réguliers avec deux de ses aînés déjà confirmés et rapides. domina. Sa façon de se comporter ne changea en rien. le débat se fût accentué, il ne parut point se dépenser ou s'animer davantage, et il rentrait en main du même pas élastique et tranquille, tandis que son poil se séchait. «Il encaissait » l'effort sans trouble aucun, pareil à un accumulateur d'énergie et de vitesse progressivement chargé. Alors, comme une grande moiselle de son âge, sa cousine lointaine, de sang

Bien que

Il les

- Courant sur le sol d'un train uni, sans s'élever presque, comme une yole sur les flots, il «< sema » le peloton, il sema le hack dont la ligne connue devait mesurer la vitesse. Le vieux jockey_qui le pilotait «< n'avait jamais eu mieux en mains ». Et il aborda, de deux jours en deux jours les canters de 1.000 et 1.200 mètres, pris aussi vite que possible, avec une pointe à la fin où il prodiguait toutes ses ressources. Et il « brûla toutes ses graisses », élimina toute chair inutile jusqu'à ne plus présenter que les muscles nécessaires à la propulsion, et il « éclaircit » sa sueur, et il la tarit presque, au point de ne plus en rendre que quelques gouttes limpides, germées sur sa fibre compacte comme de la rosée sur un bronze. Et enfin, il acquit « le style »>, une manière d'arriver, de passer le poteau dans une allure irrésistible, foudroyante, comme l'aigle fend la nue, comme l'éclair troue l'abîme....

Mais l'heure décisive sonne. On fait l'appel des partants, Armagnac Noir s'avance. On sent qu'il a deviné les ordres s'engager doucement, progresser à mesure que le. peloton s'égrène, serrer, prendre la corde, attendre un jour et s'y précipiter, et puis rejoindre celui qui mène, et puis, le poteau entrevu, attaquer brusquement, puissamment l'adversaire pour le briser, et gagner ! C'est-à-dire l'arrivée de haut style, l'arrivée ramassé sur soi-même, oreille pointée, bouche ouverte, buvant l'air retentissant d'acclamations, buvant la gloire. Gagner! c'est-à-dire un nom obscur qui tout à coup resplendit, des couleurs nouvelles qui éclatent, quelque chose comme un avènement connu du monde entier... Armagnac Noir le sait.

Sait-il le précédent illustre ? Il y a deux mille ans, un étalon syrien triomphait de même à Olympie. Il portait le nœud de pourpre d'Alexandre le Grand. Le fait fit aussi le tour de l'univers antique. Et, plus tard, sous la tente, rappelant à ses familiers cette victoire hippique arrachée devant la Grèce assemblée, le con quérant mêlait le nom d'Olympie à ceux d'Issus, du Granique et d'Arbèles dont il avait jalonné les sables étincelants du désert,.. Armagnac Noir est digne de ce JOSEPH DE PESQUIDOUX.

souvenir.

L'Opinion Régionaliste

Théâtres des provinces

M. Léon Bérard a reçu une délégation de l'académie des théâtres, conduite par M. Symian, député, et notre confrère Georges Casella, qui lui a demandé le rétablissement des primes à la décentralisation théâtrale. Ces primes serviront-elles vraiment la décentralisation? On peut se le demander. Le passé est un peu décourageant à cet égard. C'est dans un tout autre esprit que la décentralisation théâtrale doit être tentée ; elle doit avoir pour but de donner à chaque région les spectacles cor

égal, primait aussi dans un autre lot et semblait. « du respondant à l'esthétique particulière de la région. Par

fut ne

s'appelait La Chalosse. Et, soit désir de briller devant représentation des opéras et opéras comiques de D. de elle, soit émulation nouvelle, il augmenta son train, Séverac en Languedoc et au Roussillon ? Cela vaudrait restant maître de la course, mais poliment, juste assez

pour le prouver. Ce furent de délicieux canters, quel- net dans les grandes préfectures provinciales.

mieux que de primer les premières d'oeuvres de Masse

[graphic]

Un esprit nouveau semble apparaître. Une présidence illustre doit patronner la création très prochaine à Montpellier d'un Rabelais à Montpellier, en langue d'oc du félibre Dezeuze, 'Escoutaire. C'est toute une équipe de jeunes Languedociens qui a organisé ce spectacle. Il vient à un moment heureux et comme une indication, à l'heure où l'on fixe les programmes estivaux des théâtres de plein air du Midi.

L'un des hommes qui avaient mis le plus d'espérances dans les plein-airs du Midi français, fut, à coup sûr, Déodat de Séverac. Aux Arènes de Béziers, devant tout un peuple, en 1900, il avait vu s'animer son Héliogabale. Dans les dernières notes qu'il a publiées, Séverac avouait que les heures de Béziers, voilà vingt ans, avaient été les plus pleines de sa vie. Depuis, il en avait vainement cherché d'aussi dorées ; il connut cependant d'aimables heures quand on joua, lui présent, la Fille de la Terre, dont il avait écrit la musique, aux Arènes de Nîmes, à Amélie-les-Bains, à Causan (Aude). Toutes les vertus que quelques-uns avaient rêvées dans l'effort du plein air, Déodat de Séverac les précisait à ses amis. Hélas! le mercantilisme des organisateurs de spectacles et des directeurs de casinos ne donnait que peu d'espoirs de voir au beau rêve une coutumière application. Dans les villes d'eaux des Pyrénées, on trouve beaucoup plus facile de jouer au crépuscule n'importe quel opéra-comique du répertoire que de monter quelque œuvre nouvelle. Ces dernières saisons, le dévouement de Séverac et de son ami Signon qui, président des sociétés méridionales de musiciens, assemblait orchestre et choeurs, fut trop peu utilisé.

Le Théâtre Antique d'Orange, lui-même, qu'est-il devenu ? Ce n'est plus rien autre qu'une scène de province où aux trois premiers soirs d'août la Comédie Française en tournée vient, sans même répéter en scène, jouer son répertoire. C'est pourtant avec une autre ferveur que Paul Mariéton y organisa ses grands spectacles. Orange avait alors un chorège; elle n'a plus aujourd'hui qu'un impresario.

Paul Mariéton, qui croyait au génie méditerranéen, attendait toujours, pour l'été prochain, une renaissance classique. Inlassablement, à Orange, il monta chaque année des œuvres tragiques de jeunes poètes français. Le bon chorège pensait qu'une grande aire comme celle d'Orange devait être offerte aux Muses et permettre aux poètes de ce temps de reprendre la chaîne de nos destinées tragiques. Chacun des trois soirs orangeois, Mariéton faisait donner quelques chefs-d'œuvre de Pierre Corneille et de Jean Racine et aussi quelque œuvre nouvelle de Gasquet, Lionel des Rieux, Rivollet, Paul Souchon. C'est ainsi que fut donnée une des premières représentations du Polyphème avec de Max. La grave et belle Hécube, de Lionel de Rieux, fut créée la même saison. Une autre année, ce fut le Dionysos, de Joachim Gasquet. Il est amer de penser aujourd'hui que la mort a emporté le chorège et ses poètes. Sur la ligne de la bataille, des Rieux est tombé; de la bataille encore est mort, peu après, Gasquet. Seuls, les acteurs survivent encore et, vingt ans après, jouent toujours les jeunes dieux et les amants de tragédie.

de ne pas se montrer indigne de la haute charge spirituelle qu'avait assumée Mariéton.

les

Orange est un magnifique porte-voix ; c'est là que jeunes auteurs tragiques français devraient trouver, entre les lauriers roses, leur scène sonore.

L'étranger à ce point nous donne des leçons. Mais que viens-je parler d'étranger quand il s'agit d'une province de notre langue ? Nous n'avons jamais considéré comme étrangère la fraîche terre de Vaud. On connaît les spectacles que donnait sur son petit théâtre du Jorat à Mézières (Vaud, Suisse), le poète René Morax. Ces spectacles avaient été interrompus pendant la guerre Ils vont reprendre. Déjà pendant la guerre, au temple de Pully, le groupe des Cahiers Vaudois avait représenté un Mystère d'Abraham, de M. Chavannes, avec des costumes de J.-L. Gampert. Tous les samedis et les dimanches, du II juin au 10 juillet, une compagnie locale jouera au théâtre du Jorat le Roi David, de René Morax, avec une musique d'Arthur Honneger. Il s'agit d'un « drame en 2 parties, 5 degrés et 25 épisodes »; tout le petit monde des lettres et des arts du pays de Vaud, dans une amitié provinciale charmante que nous voudrions voir aux régions de France, a collaboré à l'œuvre commune; j'ai dit que les acteurs étaient du cru; ils sont une centaine avec les figurants, les lévites et les danseuses de l'Arche; le choeur est de 100 chanteurs; l'orchestre est de Mézières et de Lausanne avec «< 2 flûtes, I hautbois, 2 clarinettes, I basson, 2 trompettes, I cor, I trombone, I contre-basse à cordes, I harmonium, I piano, I célesta, timbales et batteries ». Trois peintres romands se sont installés à Mézières, y brossent les décors et dessinent les costumes, Alexandre Cingria, Jean Morax, A. Hugonnet. De belles mains cousent la soie,

la tarlatane et le velours.

Toute la région vaudoise a pris sa part à l'œuvre. Les gens aisés ont souscrit des parts. Les chemins de des services spéciaux pour transporter le public de fer fédéraux et les tramways de Lausanne ont organisé Genève, Vevey, Montreux, Fribourg, Neuchâtel et Berne. Les agences des villes délivrent les billets. Tout cela n'est-il pas bon ? Et n'ai-je n'est-il pas bon ? Et n'ai-je pas raison de dire que c'est là l'effort de toute une région? Le joli programme assure que l'on verra « une harmonieuse synthèse de la parole, de la musique et de la peinture, réalisée uniquement par des interprètes de la Suisse française. »

aux

Il faut rendre hommage aux Suisses français pour n'est pas à Oberamergau. J'avoue n'aimer guère les leur essai qui démontre que tout effort collectif local grands spectacles, défilés et choeurs, festivals des saisons de Montreux et de Genève ; la qualité en est médiocre; cela rappelle un peu trop les congrès d'orphéons après-midi de comices agricoles. Mais il en est tout autrement aux représentations plus modestes et d'un goût plus sûr. Pendant la guerre, à Genève, quand la Suisse devait compter ses hommes et revoir ses sentiments, M. Jacques Copeau a joué un beau Tell dans des décors de M. René Auberjonoz. M. le chanoine L. Broquet, à l'abbaye de Saint-Maurice-en-Valais, où M. Henri Ghéon a parlé aux collégiens, cet hiver, du théâtre chrétien, m'a dit que ses élèves joueraient bientôt la farce du Pendu dépendu, de M. Henri Ghéon. Je demande : Les dernières saisons d'Orange firent amèrement combien y a-t-il de collèges français prêts à en faire regretter l'ancien chorège; cet été, n'a-t-on pas joué autant? Dans nos collèges religieux, on joue de pâles Samson et Dalila devant le Mur? La Comédie-Fran- décalcomanies : le Fils de Roland; dans nos lycées, des çaise, entre deux trains, vient dérouler son répertoire. variantes sur Marceau ou les Enfants de la République Aucune place n'est plus faite aux jeunes auteurs tra- (quand encore on daigne jouer la comédie ou le drame!) giques. Nos Compagnons de l'intelligence, qui ont tant L'exemple du collège de Neuilly jouant l'Iphigénie de fait pour maintenir leurs places aux écrivains de France, Moréas devant Maurice Barrès et Henri Dagan, voici dix devraient s'occuper de cette situation. M. Léon Bérard ans, est resté isolé. Nos lycées et collèges devraient jouer a annoncé qu'il se rendrait cet été à Orange. Sera-ce pour y voir Samson et Dalila ? Je le demande à l'orga-Valaisans nous donnent un exemple qui ne doit pas être des pièces de nos meilleurs écrivains français. Les bons nisateur de la saison prochaine, homme de goût et de perdu en France. loisirs, Victor Magnat, qui nous a donné à Lyon de si beaux spectacles, les derniers hivers. Magnat se doit

En France, dans ce domaine, nous aurons fort à faire. Dans un domaine voisin, une œuvre honorable est à en

pas

treprendre ce serait de fixer dans chaque province les spectacles traditionnels. La Provence fidèle joue aux soirs d'hiver le mystère des bergers, la Pastorale; il n'est de chef-lieu de canton où un cercle d'amateurs ou bien un patronage n'en ait monté quelqu'une, en langue provençale, le dernier hiver. Hélas! sous ce nom, une ridicule mascarade fut imaginée par M. Gémier, qui a montré plus de goût avec d'autres sujets. Si l'on voulait faire jouer une pastorale provençale à Paris, il le faudrait tenter avec le respect qu'a mis M. Jacques Hébertot à présenter le théâtre alsacien à Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, sous la présidence de M. Millerand; ce sont des acteurs alsaciens, venus d'Alsace, qui, en dialecte alsacien, ont joué leur drame. C'est la méthode la plus pieuse, la seule honorable. Elle devran être employée avec le répertoire de nos diverses provin ces; ce seraient des soirées charmantes que nous donnerait M. Hébertot si après le drame d'Alsace, il faisait place à la Pastorale de Provence ou aux Ebaudes de Bresse, représentées avec tant de succès dans la jolie ville de Bourg, autour de Prosper Couvert, de Viriat. Cependant, pour estimables que seraient de telles représentations, c'est dans nos provinces qu'il convient de voir les spectacles provinciaux. Je pense aussi que certains spectacles ne peuvent être donnés que là. Qui a gardé le souvenir des spectacles somptueux que montait à Béziers le chorège magnifique qu'est M. Castellon de Bauxortes? Sait-on qu'il y eut une esthétique bittéroise qui fut digne d'estime? J'ai retrouvé l'autre jour la petite revue Le Pays de France que publiait voici vingt ans, à Aix, Joachim Gasquet. Un écrivain qui mieux que quiconque a compris, bien que lorrain, l'âme des foules méditerranéennes. M. Louis Bertrand disait la vertu de Béziers. M. Louis Bertrand affirmait sa volonté de dégager « la signification sociale des fêtes tragiques de Béziers. « Ce que je veux retenir de ces fêtes, écrivait-il, c'est la grande leçon d'art et le bel exemple social qu'elles don

"

nèrent. L'antique Beauté ressuscita vraiment pendant ces deux jours... Je ne puis croire qu'un peuple qui jouirait, tous les ans, d'un pareil spectacle n'ait pas à la longue des pensées plus belles et des âmes plus généreuses... » Et M. Louis Bertrand, peu suspect d'un enthousiasme méridional particulier, de dire la qualité de l'effort local : « Ce public de Béziers m'a paru digne de tout éloge. On sentait que ces fêtes étaient vraiment l'œuvre de la cité tout entière et que chacun, selon ce qu'il pouvait, avait travaillé avec orgueil à leur beauté. » Les figurants, les machinistes étaient les gaillards robustes des chaix. Et Louis Bertrand de conclure : « C'étaient vraiment les Dionysiaques nouvelles. »

Eh bien! je vous le demande, l'arrivée, le matin, des acteurs de la Comédie-Française et de l'Odéon qui doivent jouer sans autres répétitions, et avec les quatre figurants du théâtre de la sous-préfecture, le soir, aux plein air du Midi, est-ce le cortège des Dionysiaques?

Voici l'été. Bientôt les arènes de Provence et du Languedoc, la Cité de Carcassonne, le Théâtre Antique d'Arles, pour les représentations duquel le conseil général des Bouches-du-Rhône vient de voter une importante subvention, le Théâtre Antique d'Orange, qui recevra la visite de M. Léon Bérard, vont s'emplir de foules immenses. Que vont donner les impresarii d'un soir, ou de trois, à ces foules? Des spectacles connus. Loin de moi l'idée d'écarter Corneille et Racine. Mais enfin, comme l'avait fait Mariéton, ne peut-on joindre aux chefsd'œuvre de notre tragédie clasique les œuvres de nos jeunes dramaturges? La vie est dure pour ces derniers. Quelle scène parisienne monte leurs œuvres ? Du moins les grandes murailles méridionales devraient-elles retentir de leurs vers nouveaux. La tâche de Mariéton et de Castellon de Bauxortes est à reprendre. Comment ne tente-t-elle pas un Victor Magnat, détenteur du Mur d'Orange et des murailles de Carcassonne ? MARCEL PROVENCE.

D'une guerre à l'autre guerre

LE CRÉPUSCULE TRAGIQUE

demain dimanche.

VII

LES PRÉSAGES

Les personnes qui, par condition, rarement par goût, sont obligées de tenir le calendrier de la vie parisienne, n'ont sans doute pas oublié que, le samedi 11 juillet 1914, il y avait l'après-midi une répétition générale à la Comédie Française. On donnait l'Essayeuse de M. Pierre Veber et le Prince Charmant de M. Tristan Bernard, dont la première représentation eut lieu le lenCette date du 11 qui n'ont pas le sentiment de nos valeurs, la moins imjuillet peut sembler aux profanes, portante d'une double décade historique où l'on note la comparution de la meurtrière de Gaston Calmette devant les assises de la Seine le lundi 20 juillet et, le lundi 27, son acquittement; entre temps, l'ultimatum de l'Autriche à la Serbie le vendredi 24, l'assassinat de Jaurès le vendredi 31, et l'ordre de mobilisation le samedi 1 août. Les invités de la Comédie, le 11, qui ont récu ces grandes heures d'angoisse et bien d'autres depuis, ont cependant gardé un souvenir très particulier et, si l'on peut dire, indicatif, de cette répétition gé

nérale.

Elle était pleine de sinistres présages, lourde de pres

que divertir les spectateurs de leurs préoccupations et même des chaleurs d'un été accablant, elles ne risquaient point, selon l'expression vulgaire, de leur donner la méningite. Cependant, il régnait dans la salle un indicible malaise. On se laissait égayer pendant les actes: dès que le rideau était baissé, on causait à voix basse, dans

les couloirs, de choses graves, au lieu de porter, comme il est d'usage, des jugements téméraires et sommaires, et de répéter les mots d'auteur. Un observateur superficiel n'eût point manqué d'attribuer cette humeur à l'irritation des critiques, des habitués de ces solennités ennuyeuses, retenus la saison finie, contraints d'avaler encore deux pièces à la veille de vacances bien gagnées, qu'un double snobisme obligeait d'être là et de dire: Je prends le train tout à l'heure.

C'était une raison, mais non pas la seule, d'un souci peu définissable. Quand on relit les journaux de l'époque, on n'y trouve que des signes d'une inconscience qui, à distance, fait frémir, maintenant que l'on sait de quelles catastrophes nous n'étions alors séparés que par si peu de jours; mais il semble que l'orage, dont nul n'avait le soupçon, agissait déjà sur les nerfs de tous. L'unique symptôme alarmant était ce procès. On entendait chuchoter :

Je pars ce soir, mais je reviendrai la semaine pro

sentiments, assez difficilement explicables à première chaine assister à une ou deux audiences.

vue. Les deux pièces que l'on offrait au public étaient

Il passe pour démontré que les grands procès scan

d'aimables et spirituelles fantaisies: elles ne pouvaient daleux annoncent la fin d'un régime. Ce dogme quel

« AnteriorContinuar »