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sassinat ou la mort naturelle l'eussent débarrassée de ses qu'il ne peut même pas se rappeler leur nom à toutes. deux premiers maris.

« Je n'ai jamais pensé, ajoute-t-il, qu'aucune d'elles ait Cette fréquence du crime de bigamie s'explique par pu prendre cela au sérieux. Je me mariais seulement pour Ea facilité avec laquelle on se marie aux Etats-Unis. Il la rigolade, » suffit de quelques heures pour préparer, effectuer et Excellent Harold, tu vas certainement faire quelques naturellement consommer un mariage qui a force de années de prison, peut-être de deux à quatre ans, comme hoi. Avec cette facilité dérisoire que les jeunes gens trou- ce Rosemblum qui était condamné hier à ce chiffre Tent à se marier, on comprend qu'il soit pratiquement pour avoir eu quatre femmes à la fois (c'est le chiffre impossible aux parents de faire la moindre opposition du Coran, je pense). Que ne vivais-tu dans ces pays anx projets de mariage de leurs enfants, quels que soient scandaleux d'Europe où l'on n'a pas besoin d'épouser le futur ou la prétendue. Et je connais nombre de mai- << pour la rigolade »! Mais il y a les Etats-Unis, que le sons américaines où la fille, s'étant vu faire quelques président Harding donne en exemple au vieux monde. observations sur la fréquence de ses sorties le soir, ou Harold Hammond, vous serez condamné au pénitensur sa passion pour la danse, ou simplement sur sa pa- cier, pour n'avoir pas fait fortune, ne pas posséder un asse, s'est contentée de téléphoner, à l'heure du dîner : yaoht, et n'être pas ainsi absolument libre d'y donner 16 Ne m'attendez pas ce soir : je viens de me marier. » cours, loin des agents. loin des lois, à vos instincts

à Ajoutez à cela que la prostitution est interdite, que les de « rigolade », comme vous dites, avec la parfaite aventures sont mal vues, que les couples de rencontre considération du monde chic de New-York, Atlantic tont pas le droit d'aller chercher la solitude dans une City, Palm Beach et autres Monte-Carlo américains. chambre d'hôtel sans se faire inscrire sous le nom de Mr et Mrs Smith (c'est chose étonnante de voir le nom

NANTUCKET. öre de Smith que l'on rencontre dans les hôtels, aux Etats-Unis, comme les Schulze dans les hôtels des envis sons de Berlin), et cette inscription sous le titre de Mr et La Musique Mrs. Smith expose l'homme à des tentatives de chantage affreuses de la part de certaines donzelles, qui me

A propos des “Troyens"

” nacent ensuite de dénoncer le faux et usage de faux Egalement inclus dans cette déclaration, au premier La représentation des Irovens est le principal évéabord sans importance. Et comme nombre de policiers, nement musical de l'année. Nous avons noté les imaz. Etats-Unis, sont de mèche avec les dames de mau- pressions qu'elle fait. Mais comment Berlioz lui-mêrne vaise vie...

voyait-il son oeuvre ? La réponse nous est donnée par Dans ces conditions, se dit le jeune homme impé

une charmante brochure de M. P.-L. Robert : Hect or Freux, pourquoi ne pas épouser tout de suite ? Et il Berlioz, Les Troyens, éditée à Rouen. L'auteur s'est épouse, sans l'ombre de réflexion. A titre d'essai, pour

lui-même largement servi de la correspondance de BerFait-on dire. Et, chez certaines femmes, le mariage de- lioz avec la princesse de Sayn-Wittgenstein. On sait vient une forme autorisée de la prostitution. C'est ainsi en effet que c'est à Weimar, sous l'influence de la prinque M. Maurice Dekobra a parfaitement vu qu'il ne fal- cesse, que Berlioz se décidait en 1856 à écrire son ulait pas attacher d'importance à certains mariages de vre. Il avait alors cinquante-trois ans. L'Enéide avait riches Américains avec des chorus-girls, car ils ne les été une de ses premières émotions, quand, à douze ans, épousent que pour quelques années, à la manière de il avait été amoureux d'Estelle Dubeuf. Ainsi le sujet ce E. que Paris a connu avec horreur, qui eut quatre avait pour ainsi dire vécu et mûri avec lui durant toute femmes au moins et qui donnait une fortune à celles qu'il son existence. La partition fut terminée au printemps répudiait (l'une d'elles mourut tragiquement).

de 1858. L'ouvre formait une sorte de diptyque, dont Mais pour multiplier ainsi les divorces, surtout aux la première partie était inspirée du second chant de Etats-Unis, où la femme est très protégée par l'opinion l'Enéide, et dont la deuxième partie était inspirée di publique et par les juges, il faut jouir d'une fortune quatrième chant. Imaginez un portique à deux arches considérable. Car l'on doit payer à chacune des femmes sous l'un, la statue de Cassandre; sous l'autre la statue que l'on rend à la circulation publique une somme ou de Didon. une rente relativement importante et qui mange tout de Il en résulte que tout le dessin de l'œuvre se trouve suite une part de vos revenus

bouleversée, quand, ainsi qu'il arrive à l'Opéra, c'est le Alors, comme les Etats-Unis sont vastes, qu'il est rôle d'Enée qui vient en premier plan. Ce rôle ne suffit pratiquement impossible d'y retrouver un déserteur du pas à assurer l'unité de l'ouvrage. En réalité, cette unité foyer conjugal; l'homme du peuple qui a assez de sa

est faite de la symétrie et de l'opposition entre les femme et qui n'est pas attaché à sa ville (et l'on sait rôles de femmes, Cassandre régnant sur la première combien les Américains le sont peu) prend tout simple- partie, Didon sur la seconde. Je dois dire que cette ment le train et s'en va, quelques mille milles plus loin, belle ordonnance satisfait surtout l'esprit. Pour que le chercher une nouvelle vie, c'est-à-dire, au bout de plus spectateur en sente la beauté, il faudrait que l'interpréfemme. Or, si on l'ar- tation des deux rôles fût égale, et qu'elle fût

parfaite. rrête; il fait quelques années de prison, toutes ses femmes Dans ce double drame, Berlioz a cherché à peindre au divorcent et, une fois libre, il n'a plus qu'à se remarier. vrai les caractères et les sentiments, ce qui était

La démonstration de ces vérités vient d'être faite à la grande originalité en 1856. Il eût voulu, écrit-il à la prinquatorzième puissance par le citoyen Harold Hammond, cesse, conseiller Rachel sur les monologues de Didon : qui s'est fait coffrer le jour de son quatorzième mariage, «« Il y a là des accents qu'il faut trouver, des silences à à l'âge de vingt ans, après deux ans du sport conjugal déterminer, des inflexions. à saisir... des angoisses de le plus intense, si l'on peut dire.

caur à exprimer ; ces cris de douleur à noter m'épouCe boy, qui était également déserteur de la marine (et vantent... comment vais-je m'en tirer ? » c'est ce fait qui a amené son arrestation), avait la fami- Il cherche le bon style musical, « grandement simhale habitude d'épouser toutes les jeunes filles ou jeunes plė ». Mais ce qui est le caractère de son oeuvre, il veut femmes qu'il rencontrait et qui lui plaisaient. Et lors- que cette tragédie.passionnée soit d'abord et pa I-des

qu'on lui demande des explications, il dit simplement sus tout de la musique. Dans une lettre très curieuse, qu'il faisait cela « parce que c'était tellement facile ». il reproche à Wagner, lequel cherche précisément dans Hammond déclare également qu'il n'est resté avec cer- le même temps à résoudre le même problème, d'avoir Sines de ses femmes que un jour ou deux et

sacrifié la musique. L'injustice du reproche et assez

ou moins de temps, une nouvelle

une

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piquante, et montre que les plus artistes ne sont pas, Mémoires & Documents
comme critiques, exempts des erreurs communes. « Ce
qu'il y a d'immensément difficile là-dedans (dans la

En Alsace composition des Troyens), écrit-il, c'est de trouver la forme musicale, cette forme sans laquelle la musique n'existe pas ou n'est plus que l'esclave humiliée de la d'expansion française (telles la Ligue d'Alsace f102

Les efforts conjugués des universitaires, des œuvres parole

. C'est là le crime de Wagner : il veut la détro- | faise et la Renaissance alsacienne), de grandes revues ner , la réduire à des accents expressifs, en exagérant le

locales (telle l'Alsace française), et même du théâtre système de Gluck (qui, fort heureusement, n'a pas de Strasbourg, ont réussi à répandre en Alsace la penréussi lui-même à suivre sa théorie impie). Je suis pour

sée française et à adapter la jeunesse aux méthodes la musique appelée par vous-même libre. Oui, libre françaises. La fusion des esprits est en bonne voie ; et fière et souveraine et conquérante, je veux qu'elle elle complétera la fusion des caurs. Mais, dans le do prenne

tout.. Elle est si puissante qu'elle vaincrait seule maine administratif et juridique, deux ans et demi en certains cas, et qu'elle a eu mille fois le droit de après l'armistice, aucun progrès sérieux de réassimiladire comme Médée : Moi, c'est assez. Vouloir la rame

tion n'a été fait : on ne peut qu'établir un procès-verner à la vieille récitation de chour antique est la plus bal de carence, et l'on est en droit de se demander si incroyable et fort heureusement la plus inutile folie le Parlement et le gouvernement ont jamais eu un pro qu'on puisse citer dans l'histoire de l'art... »

gramme pour résoudre la question alsacienne-lorraine.

Du temps où M. Millerand présidait aux destinées

de l'Alsace et de la Lorraine reconquises, l'espoir était Le passage que j'abrège est capital si l'on veut com

né que l'assimilation serait poursuivie, sans brusquerie, prendre la partition. Laissons de côté le jugement sur

mais avec fermeté : l'introduction du droit pénal franWagner

. Il me paraît évident qu'il est fondé sur des cais avait justifié cet espoir. Depuis lors, cet espoir théories wagnériennes, et non sur les oeuvres de l'auteur s'est évanoui. Et, si l'on fait le relevé des lois qui de Lohengrin. Il est bien certain que Wagner a tenté de dans les derniers dix-huit mois, ont été introduites en. réaliser la fusion la plus intime du texte, de la musique Alsace-Lorraine, on constate qu'il s'agit uniquement de et de l'action. En 1876, à Bayreuth, il affichait cet avis : lois d'ordre fiscal, ou de quelques lois favorables à cer« Attention aux petites notes et aux paroles. » Mais, en tains intérêts locaux et qui, plus aisément que la loi fait

, il est inconcevable que dans les partitions qu'il pou- allemande, donnent satisfaction au grand commerce et vait connaître en 1856, Berlioz ait cru voir cette musique, à la finance. Aucune impression ne se dégage, d'une la plus débordante qui fût jamais, iéduite à des accents

oeuvre poursuivie de haut et inspirée par les intérêts expressifs.

supérieurs de la France ou même par les intérêts géLui-même voulait aussi la peinture vraie des sentiments. néraux de l'Alsace et de la Lorraine. Legouvé raconte dans ses Souvenirs que Berlioz chantait Aussi bien, 'actuellement encore, l'Alsace et la Loi le Se il padre m'abbanddona, de Rossini avec toutes ses raine demeurent régies par le droit civil allemand, le fioritures éperdues, mais sur ces paroles plus appropriées droit commercial allemand, la procédure allemande, le à la musique : Je m'en fiche pas mal. Seulement tout est droit administratif allemand. Bien mieux : un certain relatif. Il ne va pas jusqu'à l'égalité du poème et du caporalisme prussien continue de présider au 'foncchant. Les bons vers rangés en bataille ne sont, ce sont tionnement des assurances sociales et à celui de la po ses expressions, que les lieutenants de la musique. Au lice. Fréquentes sont les visites des agents de police qui besoin même on peut se passer d'eux. La musique d'a- viennent s'enquérir du nombre de chiens, pianos, aubord, la musique libre. Cela ressemble fort à de l'esthé- tomobiles, bicyclettes

, que l'on possède. Néglige-t-on de tique d'opéra. Et c'est de là que viennent certainement déclarer å la police, dans les 24 heures, l'arrivée d'une ces mélodies écrites pour elles-mêmes, pour l'agrément bonne ou d'un parent ? on est immédiatement convod'une belle phrase musicale, sans grand souci de peindre qué au commissariat de police et menacé d'une amende un sentiment au naturel. Et ce sont justement ces mélo- élevée. Oublie-t-on de verser, pour sa bonne ou sa dae dies qui ont vieilli davantage, et qui décident la date de tylographe; la cotisation de l'assurance-maladie ? noul'ouvrage. Tel est l'air de Chorèbe au premier acte. — Il

Il velle visite d'un agent, avec nouvelle menace d'une est vrai qu'après cette concession à l'opéra, Berlioz trouve amende. La police au service des assurances sociales aussitôt la formule vraie, immortelle, qui devrait être le et du fisc : c'est peut-être ingénieux, c'est certainement maximum de tous les musiciens de théâtre : « Trouver le allemand, mais ce n'est pas français... moyen d'être expressif, vrai, sans cesser d'être musicien, Quand ce régime cessera-t-il ? On ne le sait. Auet donner tout au contraire des moyens nouveaux d'ac-jourd'hui, les résistances à l'introduction du droit frantion à la musique, voilà le problème. »

çais et de l'organisation administrative française sont Toute cette correspondance avec la princesse de Sayn-plus âpres que jamais : non pas que l'opinion générale Wittgenstein abonde ainsi en renseignements sur la pen-. y. soit" hostile, mais certains intérêts particuliers, peutsée du compositeur et sur le sens de l'ouvrage. Si on

être trop puissants, s'y opposent. Car il ne faut cesser l'avait mieux consultée, on n'aurait pas laissé une artiste de le répéter : ce sont uniquement les intérêts particuSe livrer à une scène ridicule sous couleur de représenter liers de certaines coteries ou de certains clans qui, jusAndromaque, et faire de la veuve d'Hector un person- qu'à présent, ont rendu stérile tout effort en vue

de l'asmagie des Folies-Bergère. Voici comment Berlioz se repré- similation législative. Telle personne se déclare hostile sentait la scène qu'il voyait grave, décente et recueillie :

aux lois françaises, parce que, dit-elle, la loi française

favorise le braconnage. Si certains avocats-avoués il se peut), s'avance Andromaque donnant la main à voient d'un mauvais cil l'introduction des règles franAstyanax qui porte une corbeille de fleurs. Ils sont en

çaises sur le barreau, c'est qu'ils sont liquidateurs, synblanc le deuil antique) et vont s'agenouiller en silence dics, séquestres

, ou font partie de conseils d'adminisdevant l'autel. L'enfant dépose sa corbeille de fleurs, la

de sociétés, ou que, dans les barreaux français

. ,

ces fonctions, particulièrement rémunératrices, sont inbenit ; les larmes la gagnent, elle baisse son voile, re

terdites aux avocats. Pendant longtemps, la Chambre prend la main d'Astyanax et tous les deux sortent à pas à l'introduction du droit commercial ; un jour, son

de commerce de Strasbourg s'est montrée défavorable lents, sans dire une parole, et retournent dans Troie. »

président disparut, laissant un passif considérable, et Henry BIDOU. se réfugia... Outre-Rhin ; depuis lors, l'hostilité de la

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nous.

Chambre de commerce paraît avoir également disparu. riété, l'adaptation aux mille incidents de la vie journaAjoutez à cela l'état d'esprit des jeunes Français », lière... Eh bien, venez en Rhénanie... » c'est-à-dire des Allemands à qui le traité de Versailles M. Maurice Barrès n'avait pas à être plus ample et à a, bien imprudemment, conféré la nationalité française, philosopher davantage. Mais à l'écho de sa voix un autre

, et la propagande active de la presse à leur solde ; problème se lève que celui de la rencontre sur les bords l'habitude prise par certains députés alsaciens de con- d'un fleuve illustre de deux « civilisations » ennemies; sidérer les département reconquis comme leur fief, où une vieille opposition se manifeste qui a tenté en va:n de les Français de l'intérieur n'ont aucun droit de regard ; se réduire au cours des siècles, tantôt pacifique et sou

les manquvres de certains cléricaux qui, profitant de vent sanglante ; deux faces de l'esprit s'affrontent qui l'attitude équivoque du gouvernement, confondent la dessinent les traits les plus contradictoires et qu'un inlégislature française avec la loi de séparation et évo- | vincible besoin essaye sans cesse de fondre en un visage quent sans cesse le spectre des persécutions religieuses : éternel. et l'on comprendra pourquoi la loi allemande règne en Nous sommes, nous autres gens des Gaules, soumis et maîtresse sur deux millions de Français.

fécoridés par ces Méridionaux que nous avons vaincus, Parlement et gouvernement ont aussi leur part de res- des Latins et des Grecs. Peut-être somnole en un coin ponsabilité dans cet état de choses. Leur attitude res- du cerveau ou en quelque repli du coeur des Français semble trop à du désintéressement ; veulent-ils réelle- du nord de la Loire ou de la Celtique, un vague souvement et sincèrement la fusion des provinces Jésan- nir des songes éclos en Bretagne ou venus de Scandinanexées ? bien malin serait qui pourrait le dire. Cette at- vie, peut-être un ancêtre qui ne se reconnaît point rêve titude aggrave le malaise qui devient crise, car la poli- encore au fond de quelques yeux bleus : la discipline tique de partis y a infusé son virus. Pour mettre fin au que nous avons reçue, que nous avons subie et que nous malaise, il suffit, mais il faut, qu'on agisse avec éner- désirons de répandre est une discipline purement médi. gie et franchise, il faut également tranquilliser les cons terranéenne et c'est là l'héritage que nous voulons conciences et leur assurer que, malgré ce que d'aucuns pré- server et accroître. Nous sommes une race historique tendent, la « pensée française » ne se confond pas avec et vivantes. Nous subsistons par des méthodes intellecla « pensée radicale ». Tarder à introduire les lois fran- tuelles et par des modes de la sensibilité

par une çaises, c'est rendre plus opiniâtres les résistances parti- logique et un tempérament — que nous estimons les plus cularistes, c'est favoriser la propagande allemande, qui propres à l'humanité. Nous avons fait le monde et il ne

. ne demeure pas inactive. Le maintien des lois commer- nous semble pas que le monde puisse continuer sans ciales allemandes est l'obstacle le plus sérieux à la fusion économique de la France et de l'Alsace-Lorraine Or, ce qui nous caractérise, c'est l'instinct de relation et ne peut que développer les relations économiques et par suite le goût de cette politique placée par les an

, entre l'Alsace-Lorraine et l'Allemagne. Un jour vien- ciens à la tête des sciences. Nous sentons, nous pensons, dra où la finance internationale prétendra dicter sa loi, nous nous exprimons en fonction de l'ensemble,soucieux ici comme à Londres : les capitaux allemands ne de

de l'équilibre des groupes et de la vie harmonieuse de la meurent pas inertes, ils s'infiltrent dans de grosses so- cité. Nous voulons une morale susceptible de servir à ciétés locales. Qui sera assez naïf pour penser qu'ils hâ- chacun, des moeurs régulières, des méditations modérées, teront l'introduction de nos lois commerciales ? Fata

et nous ne permettons pas à la fantaisie ou à la passion lement, la dualité de législations commerciales ne peut individuelle de troubler l'ordre général : en sociologie qu'élever plus haute la barrière des Vosges et attirer comme en métaphysique nous subordonnons le particuvers l'autre côté du Rhin les intérêts financiers et com- lier à l'universel. merciaux de l'Alsace et de la Lorraine.

Nous sommes des animaux sociables

dit Le « Reichsland » est mort, au point de vue poli- sans savoir tout ce qu'on disait, nous sommes des citique. Mais il existe encore, au point de vue adminis- toyens. Nous avons utilisé intelligemment des qualités tratif et juridique ; il est en voie de s'organiser éco- faciles et des tendances aimables. Nous nous sommes nomiquement. L'autonomie de l'Alsace-Lorraine n'est construit des cadres où nous nous mouvons avec aise pas une crainte chimérique. La propagande germano- et dont nous n'examinons plus la structure. Nos pères phile ou particulariste travaille pour elle. Aux prochai- ont mis en question la destinée humaine et nous nous nes élections législatives, nos gouvernants auront peut- tenons aux solutions qu'ils ont données d'un problème être un réveil douloureux. Et tout cas, leur carence aura insoluble. Trop bien servis, nous nous sommes fiés à contribué à laisser mûrir une poire qui sollicitera les ap- notre fortune, nous avons perfectionné dans le détail, et pétits d'outre-Rhin. Rien n'est plus dangereux que la faute d'approfondir des idées ou des sentiments trop politique de l'autruche.

commodes, nous sentons s'accroître notre répugnancé MARCEL NAST.

pour tout ce qui pourrait nous conduire au coeur des réalités.

Elégants, diserts, mondains et modérés, nous fuyons Les Idées

les excès. Nous ne comprenons pas la Nora de Maison

de Poupée. Nora est une petite femme qui s'apercevant Le Génie du Nord

que son mari n'est pas l'homme qu'elle a rêvé, aban

donne son ménage et ses enfants pour aller rêver sur J'étends à dessein le titre que M. Maurice Barrès a cette déconvenue. Nous n'entrons pas davantage dans donné à ses conférences sur le Génie du Rhin. Dans ce les raisons de Brand qui massacre sa famille pour oblilivre sobre et exact où il se demande quels liens pourront ger son prochain: Ces personnages excessifs nous scanunir la discipline française et les valeurs allemandes dé- dalisent. Nous savons, nous, que le mariage vaut mieux formées par le pangermanisme, notre grand propagan- que les conjoints et qu'il faut s'y tehir à tout prix pour diste écrit ces mots : « Nous donnons une pensée disci- conserver la société dont il est, croyons-nous, le fondeplinée, des manières de sentir et de penser harmonieuses ment ; nous avons appris, d'autre part, de très beaux et en même temps nous souffrons de l'excessif équilibre sermons et notamment de Bourdaloue que les pauvres de l'âme française... Nous cherchons de la désharmonie, étaient sur la terre pour permettre aux riches un exer. des problèmes, un sol raboteux, des contrastes... Nos cice convenable de la charité. Nos femmes restent avec pères nous ont légué la méthode,des directions,du sang- nous, même si elles découvrent qu'elles nous sont supé froid, de la mesure ; vous trouvez qu'il manque à cet rieures, et il arrive que nous réservions dans nos menues héritage français moyen le sens des difficultés, la va- dépenses, quelque place à l'aumône. Nous nous flattons

on l'a trop

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Ne voyons

de ne pas détruire, pour vivre notre vie, la vie d'autrui. | prendre des précautions contre leur retour. D'autant

Et pourtant, dans le principe sinon dans l'espèce, plus que pendant la guerre, lorsque les Allemands ce sont Nora et Brand qui ont raison et qui, pour avoir croyaient qu'ils en sortiraient vainqueurs ou tout

au raison, n'ont qu'à se réclamer de formules rappelant, moins après partie nulle, ils n'avaient pas fait mystère par le tour comme par le sens, celles dont s'indignaient de leurs intentions. Leur idée, telle qu'ils l'ont maintes les pharisiens autour de Jésus. C'est dans le cæur de fois exprimée, était d'assurer à leur commerce, comme l'homme, toujours pareil dans sa nature mais sans cesse un droit, non seulement la part qu'il avait antérieurerenouvelé par les circonstances, que se retirent les réali- ment sur le marché du monde, mais encore une augtés dernières, diluées ou dissimulées sous les règles trop mentation de cette part proportionnelle à l'accroissement faciles qu'imposent les lois, la tradition et les coutu- futur et certain de l'industrie allemande. Réduire les mes. Et il est bon de confronter de temps en temps au vaincus à un servage économique; exiger pour euxmensonge social la vérité humaine. Nous vivons, trop mêmes dans tous les pays un traitement de faveur, tel heureux, dans l'ignorance de nous-mêmes et du mystère était le résultat des conditions, minutieusement étudiées, de notre existence Sachons prêter l'oreille au sourd qu'ils comptaient imposer aux vaincus. Ils en ont fait tonnerre qui gronde dans les nuages du Nord:

l'application dans leurs traités avec la Russie et la Les maitres septentrionaux nous enseignent à médi- Roumanie. Les alliés n'avaient donc aucune raison de ter et à sentir avec pirofondeur, et nous avons besoin de conserver pour eux des ménagements dans cet ordre cette leçon. Toute la vérité n'est pas dans le jeu facile d'idées. Les clauses commerciales du

du traité de Verde la pensée générale et discursive. Il est bon - il nous sailles furent à la fois une juste revanche et une mesure est bon -- que Nora quitte son mari pour que celui-ci de précaution. expie d'avoir méconnu et blessé une personnalité qui le Les Allemands ne manquèrent pas de prendre le dépassait et qu'elle-même aille veiller de tout près orgueilleuse et frémissante — à l'éclosion de son âme

monde à témoin du traitement qui leur était infligé. Ils ;

crièrent qu'après les avoir fait mourir de faim, on vouil faut que vous sachiez par Brand qu'un idéal devient facilement sanguinaire. Certes, nous bannissons de

lait les ruiner en les dépouillant du fruit de leurs efLiotre cité ces sombres héros :

forts passés et en les empêchant de se relever. En même : ils nous auront appris que c'est d'eux, que c'est de l'individu et de la vie que vient

temps, ils se mirent à l'ouvre pour regagner le terrain toute vie

perdu. Comme toujours en Allemagne, l'action privée Nous voici assez loin semble-t-i de M. Barrès

s'exerça à côté de celle du gouvernement, l'une soute. et du Rhin sans nous en être trop écartés.

nant l'autre. Au commencement de 1919 s'était conspas un argument contradictoire dans la discipline ou

titué à Berlin un Office pour le commerce extérieur. C'est l'organisation allemandes. Sous l'ordre, sous l'anony nir les nouvelles venues de l'étranger. Il les classe et

essentiellement un centre d'informations chargé de réumat et sous une obéissance servile, nos adversaires cachent une existence intime

une religion à la fois les présente dans des rapports particuliers à chaque collective et personnelle

pays. D'autre part, cet Office recueille les informations que nous avons vue se manifester plus d'une fois sous des formes monstrueuses,

sur les besoins et les capacités commerciales de l'Emsans pour cela de son efficace

. Ils n'ignorent pire et les

présente par spécialités. Cet organisme offipoint que l'avenir — que la primauté

appartient à

ciel correspond en somme à notre Office national du l'intelligence et, sans fracas et sans phrases, ils s'effor

commerce extérieur, qui publie aussi des dossiers comcent de faire à l'intelligence sa part.

merciaux. uc Par delà le Rhin et beaucoup plus loin, parmi les

Il est secondé et poussé par les grandes associations beures et les glaces, veille un génie austère et dange comme l'Association impériale des industriels allemands, feux qu'il appartient au peuple subtil qui a su jusqu'ici l'Union pour la protection des intérêts économiques alle contenir de rendre profitable

. Ne nous complaison's lemands à l'étranger, l'Union centrale des industriels point dans notre vérité incomplète et gardons-nous de allemands, etc. Ces organisations ont entrepris une camnotre principal défaut qui consiste

: on nous l'a jus- pagne pour favoriser l'expansion commerciale alledans l'ignorance et une certaine fri

mande. Elles sont aidées par la puissante Société de volité . Qu'il nous souvienne qu’Aristote et Platon,

réclame et de propagande ALA, Société générale Athènes et Rome, sont nos maîtres et resteront des maî

d'annonces. Celle-ci a été fondée en 1918 par la maison polo sachons aussi que l'humanité ne serait pas prête Krupp et est soutenue par les grandes entreprises intres ; voix de Nietzsche et d'Ibsen. pour con destin si ne s'étaient fait entendre les grandes dustrielles d'outre-Rhin. Elles lui fournissent un appui

effectif sous la forme de contrats de publicité et d'abonGONZAGUE TRUC.

nements payés à l'avance. La propagande à l'étranger se fait aussi par l'intermédiaire du film. Les plus grandes firmes cinématographiques allemandes se sont groupées

pendant la guerre pour former un syndicat, c'est l'UFA. L'espansion commerciale allemande,

A côté de ces entreprises ayant pour objet la réclame

proprement dite, il faut citer les organismes de docugarantie de notre créance mentation et d'étude : Bureau central de l'Institut co

lonial; Archives d'économie mondiale, qui ont leur

; Une des garanties principales que l'accord de Londres prévoit pour les obligations allemandes con

siège à Hambourg; Institut pour la navigation mari

time et l'économie mondiale de Kiel. Il avait été fondé lemagne et sur ses exportations. Le développement de

sur les recettes douanières de l'Al- quelques mois avant la guerre, mais a pris récemment son commerce extérieur, qui nous touchait jusqu'à pré

un grand développement. Comme les Instituts analo

gues qui sont rattachés aux Universités de Breslau et sent par la concurrence qu'elle nous fait sur notre propre

de Konigsberg, c'est à la fois un centre d'enseignement, d'un autre côté,

bureau d'informations

un Institut de recherches, un puisque de sa prospérité plus ou moins grande dépend

pour le commerce et l'industrie. Il publie un bulletin hebdomadaire qui donne sur la situation économique

toutes les parties du monde des indications en général fort bien choisies. Les Allemands sont fermement convaincus de l'importance capitale de la documenta

Aucune action efficace tion dans tous les domaines.

en perdre

tement reproché

La Vie Economique

siste en prélèvements

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marché, nous intéresse donc aussi cette garantie de notre créance.

Nous voilà donc amenés à suivre les progrès de l'expansion commerciale allemande que nous ne songions d'abord qu'à entraver. Les alliés avaient eu trop à souffrit de certains procédés commerciaux pour ne pas

de

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n'est possible si elle n'est établie sur des renseignements

tière. Un tribunal d'arbitrage est prévu pour régler les étendus, précis et sûrs (1),

différents relatifs à l'application des tarifs. Nous ne reparlerons pas de l'aide donnée par l'Etat Mais il ne faut pas croire que les Autrichiens, quelles aux industriels et aux commerçants en leur facilitant la que puissent être d'ailleurs les tendances qui les pousproduction à des prix inférieurs à ceux qui sont prati- sent vers l'Allemagne, se laisseront absorber facile. qués dans les autres pays. Voyons seulement comment ment. Les métallurgistes, par suite des conditions écos'exerce son activité pour faciliter les relations commer nomiques sociales auxquelles ils sont soumis, ont vu augciales à l'aide d'accords passés avec les pays étrangers. menter leurs prix de revient de telle sorte que les AlleLe 31 décembre dernier ont été promulgués à Berlin les mands peuvent leur faire concurrence jusque chez eux. trois accords commerciaux qui ont été conclus entry La grande Société Alpine Montan demande donc au l'Allemagne d'une part, l'Autriche, l'Etat tchéco-slo- gouvernement de Vienne d'élever la taxe douanière qui vaque et la Hongrie d'autre part. L'Allemagne est plus frappe les produits métallurgiques, se déclarant inca

. expéditive que nous. On sait en effet que toutes nos pable de soutenir la concurrence allemande. Ceci est conventions commerciales, qui ont été dénoncées en d'autant plus intéressant qu'Hugo Stinnes est aujour

d'hui le maître de cette Société autrichienne ģ

il 1918, ne sont pas encore renouvelées; celle même avec

VOUl'Etat tchéco-slovaque a été mise en vigueur proviso... drait donc séparer économiquement les deux pays. On rement avant d'avoir été ratifiée par le Parlement. Des ne voit pas bien d'ailleurs à quelle idée il obéit ainsi. / conventions sont pourtant utiles pour assurer la stabi.

Avec la Hollande, un accord commercial a aussi été lité des conditions indispensables dans les affaires conclu au commencement de l'année. Il prévoit l'ouverUn certain nombre de stipulations sont communes

ture de crédits hollandais à l'Allemagne pour une aux trois traités, notamment l'application de la clause

somme de 200 millions de florins, sur lesquels 60 milde la nation la plus favorisée pour le commerce en gé

lions devront être consacrés à l'achat de denrées alinéral, le transit, la navigation, les tarifs douaniers, l'ar

mentaires et 140 à l'achat de matières premières. La disquisition de biens et l'exploitation d'entreprises indus

position de ces crédits est confiée à une commission spétrielles ou agricoles, le traitement des personnes.

ciale, qui a pris la forme d'une société à responsabilité Avec l'Etat tchéco-slovaque dont l'industrie est très

limitée. L'intérêt du prêt serait de 7 1/2, y compris les

frais de commission. Ce sont des conditions extrêmeactive, il s'agissait d'établir un accord qui ménageât les intérêts des producteurs des deux pays. Ce fut assez

ment avantageuses pour l'emprunteur, mais les Hollan

dais espèrent que les importations et les exportations facile. L'Allemagne a besoin de bois et de malt; elle

se relèveront en Allemagne et que le trafic des ports holdésire exporter des machines et des automobiles. La

landais s'en trouvera augmenté. On étudie des combiTchéco-Slovaquie demande des produits colorants, des

naisons dans lesquelles l'importateur de matières presels, des machines; elle veut exporter des verreries, des porcelaines, de la chaux, des textiles. Il a donc été

mières et l'exportateur du produit fabriqué bénéficieront dressé des listes, énumérant les marchandises qui pou

d'un prêt commun ; ils formeront à eux deux un « cou

ple économe » qui tirera de la somme prêtée le meilleur vaient être importées et exportées librement de manière

parti possible. à donner satisfaction aux besoins des deux parties. En effet, les circonstances économiques font que la liberté

Les Allemands attachent une grande importance à du commerce n'a pas pu encore être rétablie complète

cet accord. Ils y voient un moyen de tourner le traité de ment. Le régime de transition persiste donc jusqu'à nou

Versailles et un acte politique. L'aide hollandaise, écrit vel ordre, mais bien amendé. Un article spécial prévoit

la Vossische Zeitung, rendra courage et confiance au des échanges de charbon, l'Allemagne donnant de la

commerce d'exportation allemand. Elle lui permet houille, la Tchéco-Slovaquie du lignite. Un point im

d'échapper dans une certaine mesure à la dépendance portant à noter est que le gouvernement tchéco-slovaque,

des pays où le change est élevé. Le journal allemand imitant les gouvernements britannique et belge, a re.

ajoute que les Etats de l'Entente eux-mêmes en tireront noncé aux droits que lui donne le fameux article 18 de

avantage, car la puissance de production de l'Allemagne l'annexe II du traité de paix concernant la saisie éven

va se trouver accrue, ce qui lui facilitera l'exécution des tuelle des biens allemands sur son territoire.

réparations. Il faudrait ajouter pour être juste : à la La presse allemande a témoigné une vive satisfaction a

condition que l'Allemagne y mette moins de mauvaise

volonté qu'elle ne l'a fait jusqu'à présent. de cet accord économique. Elle en attribue le mérite au Dr Schuster, ministre du commerce

Il y a un fait incontestable, c'est qu'en 1920, par un

extérieur de l'Etat tchéco-slovaque, qu'elle oppose à M. Hotowetz,

brusque renversement de la balance, les importations dont la politique commerciale, disent les Leipziger

allemandes aux Pays-Bas ont été le double des importaNeueste Nachrichten (5 mars) est une suite ininterrom

tions hollandaises en Allemagne. On constate le même pue d'insuccès qui ont coûté cher à l'Etat.

fait pour la Suisse. Les statistiques des divers pays Le traité de commerce avec la république autrichienne

nous révèlent que partout les importations allemandes tend à abaisser autant que possible la barrière doua

ont augmenté au cours de l'année dernière dans une nière entre l'Autriche allemande et l'Allemagne. Les

proportion très élevée. Aux Etats-Unis elles ont presque produits naturels ou fabriqués en provenance des deux

décuplé. A défaut des statistiques, réservées aux initiés,

nous connaissons ce progrès par les plaintes que propays ne peuvent être frappés d'autres droits que de ceux prévus par le traité de commerce du 25 janvier

voque dans la plupart des pays la reprise de la concur1905. Des dispositions particulières facilitent le trafic

rence gerinanique. Les marchandises allemandes arridans les districts frontières dans une zone territoriale

vent en masse sur tous les marchés, offertes par

le voyalarge de 15 kilomètres de part et d'autre de la fron

geur allemand, tenace, jamais découragé, toujours empressé à satisfaire les moindres désirs du client, non

moins habile à dissimuler sous une étiquette menson(1) Nous en sommes venus - là nous aussi, témoin la réali- gère l'origine nationale de ses produits si cette origine sation si intéressante et déjà si féconde résultats du doit leur faire du tort. Bureau d'études et d'informations économiques. Son Bulletin Les exportations allemandes n'en restent pas moins quoditien donne, à côté des informations essentielles, des

sensiblement inférieures à ce qu'elles étaient en 1913. mises au point parfaitement claires et documentées de toutes les questions d'ordre général qui intéressent les industriels

Mais il y a tout lieu de penser qu'elles grandiront enet les grands commerçants, souvent trop absorbés par leurs

core grâce aux conditions exceptionnellement avantaaffaires pour aller chercher ces renseignements dans les geuses dans lesquelles l'Allemagne peut produire et publications techniques où iis sont épars.

vendre. C'est ainsi que la métallurgie allemande vient

en

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