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lois de l'Eglise exigeaient que le sacrement leur fût L'homme le plus puissant d'Angleterre. donné à la sacristie, et sans aucun luxe de fleurs ni de

Le gouvernement français vient de demander musique. Vraiment, c'était bien la peine d'épouser tant l'ajournement du Conseil suprême dont la réunion de piastres d'or, si l'on ne pouvait éblouir toute la

était prévue pour la fin du mois. On dit que cette déprovince par une cérémonie princière !

marche n'a que médiocrement satisfait M. I. loyd On alla trouver le cure, et on lui demanda quel était George. C'est que le Premier britannique a un faible le plus pauvre mariage de la semaine que l'on s'était

pour ces conférences dans lesquelles sa vivacité, son fixée. Puis on s'entendit avec les modestes fiancés, et

brio, son éloquence prime-sautière et imagée, son voici le spectacle qu'on offrit aux invités.

charme personnel lui assurent sur ses interlocuteurs un L'église était illuminée et fleurie autant qu'il se pou- véritable ascendant. L'entend-on soutenir, de sa voix vait. Dans un petit coin du chceur, derrière un massif

caressante, une opinion même peu défendable, on de plantes, on apercevait à peine le petit ménage qui

trouve un moment, et malgré qu'on en aie, persuadé sinon venait de recevoir la bénédiction nuptiale. Et tandis convaincu –

quitte à se reprendre ensuite. que le prêtre commençait de dire pour le petit ménage

La contre-partie est d'ailleurs vraie. Nul n'est plus une belle messe de mariage, tandis que le parfum des

aisément influençable que M. Lloyd George. On cite fleurs et le tonnerre des orgues s'élevaient vers le ciel

à Downing Street ce mot d'un ministre de Dominion, en l'honneur du petit ménage, le grand ménage traver venu à Londres à l'occasion de la Conférence impériale sait l'église , suivi de son cortège superbe, et prenait

et qui a bien étudié le brillant Gallois. Il demandait à place dans le transept sur des fauteuils rouges et dorés, quelqu'un : guidés par les suisses empanachés qui s'étaient éga

Savez-vous quel est l'homme le plus puissant rés là comme par hasard.

d'Angleterre ? La messe à peine finie, le petit ménage se glissa Et l'interpellé de répondre : dans la sacristie, signa à la galopade et s'esquiva dans – Mais c'est M. Lloyd George. une petite chapelle pour y recevoir les félicitations de

Non, c'est l'homme qui a parlé le dernier à M. ses amis

, cependant qu'en grande pompe le grand Lloyd George ! ménage allait célébrer à la sacristie la seule cérémonie

mui qui lui appartînt aux yeux du bon Dieu.

Une rosserie de ľa Observer ». minn

« Lorsque, disait l'autre jour l'Observer, la presse

Un peu partout. française se montrait, il y a quelque temps, particulièLe français de Jersey.

rement violente à l'égard de l'Angleterre, un de mes

amis s'y laissa prendre. Un neutre le calma en lui Le français parlé aux iles anglo-normandes que le disant : « Vous oubliez le change. Il ne faut pas pre:roi d'Angleterre vient de visiter est quelquefois assez dre au pair les mots français. » Charmant, n'est-ce pas ? étrange

C'est encore l'Observer qui, il y a quelque temps, reStapfer raconte qu'il vit un jour sur une affiche : prochait à la France de manquer de calme. Il expliquait « Maison à louer sur le derrière du boulanger qu'on peut son irritabilité par le fait qu'elle souffre encore de

en deux. » Et il prétend que les Femmes Savan- << shell shock » (commotion nerveuse due à l'éclaternent tes avaient été jouées à Jersey sous ce titre : « Les Sa- tout proche d'un obus). Eh bien, cette explication, elle ges Femmes ».

est l'un goût que nous ne prendrions certes pas, en mini

France, au pair.

minimi Une manifestation d'alcoolisants.

L'homme malade, Un grand défilé s'est organisé à New-York pour protester contre la « Prohibition ».

Quand, lors de l'avant-dernière conférence de Lon

Les manifestants avaient choisi comme insigne une bouteille d'alcool en

dres, Tewfik pacha, grand-vizir de la Sublime-Porte, fit

son entrée dans la salle du Conseil, ce fut une stuUne bouteille , c'est beaucoup. Un verre paraît large

peur : voûté, décharné, le chef branlant, l'oeil vitreux, ment suffisant pour quiconque revendique seulement le

une barbe blanche et rare pendant de ses joues parchedroit à un rafraichissement.

minées et cireuses, le vieux ministre paraissait un cadavre ambulant.

Et M. Briand de murmurer à l'oreille de M. Lloyd George : « Il faudrait faire venir les Allemands, leur

montrer Tewfik pacha et leur dire : voilà ce que vous Sir Harold Stuart qui a récemment remplacé le co- avez fait de la Turquie !.» lonel Percival comme délégué britannique à la Com- Le mot est toujours vrai pour le gouvernement de mission de Haute-Silésie, est un Anglais de la vieille Constantinople qui est plus que jamais l'Homme maécole : haut en couleur, jovial et extraordinairement lade, voire l'Homme agonisant. Mais, à Angora, est L'année passée il représentait son pays à la Haute

né un enfant qui semble parfaitement vivace, et même Commission des Territoires Rhénans. Úne après-midi

d'une aggressive turbulence. Qu'en pensent les soldats

de Constantin, Neos Alexandros, qu'il faisait sa quotidienne partie de golf, un envoyé Athènes ?

on écrit à du secrétariat accourut tout haletant l'avertir que des

niin troubles graves s'étaient produits dans la zone d'oc- Thémis et Cupidon. cupation brutannique (on était en pleine insurrection

Ah ! on peut dire que la morale du moins cer

-taine morale est bien défendue en Allemagne ! Sir Harold Stuart, sans s'émouvoir, et tout en pre

On ne se borne pas dans les rues, à arrêter les jeui

filles et les - No gentleman works on afternoons.

glementaire - car il y a un règlement sur cette maUn gentleman ne travaille pas. l'après-midi.)

tière mais on arrête aussi les amoureux coupables Cela aide peut-être à comprendre pourquoi la Com

de s'embrasser. mission de Haute-Silésie est si longue à se mettre d'ac

C'est le cas d'un jeune employé qui, se promenant dans la célèbre Thiergarten avec une dactylographe, y fut suivi pendant une demi-heure par un gardien.

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miniature.

min

Flegme britannique.

flegmatique.

comme

était convoquée d'extrême urgence.

esine, des mains de son cad die un nouvel iron, répondit leursjupes et s'assurer qu'elles ont la dimension ré

simplement

cord !

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A la fin, la patience de celui-ci reçut sa récompense. | Et dans ce breuvage, jamais frais, on fait cuire les

Parvenus dans un coin désert, les deux amoureux ceufs. Un officier anglais qui demande un bain, un tub, échangèrent un baiser, sur quoi le gardien s'élançant est considéré par les paysans français comme un phésur eux leur dressa procès-verbal.

nomène. Le dimanche, les paysannes françaises passent Et les juges devant qui ils ont comparu leur inflige- les vêtements propres par-dessus les vêtements de trarent une annende: Ils ne leur accordèrent même pas les vail et, alors seulement, se passent sur la figure un chifcirconstances atténuantes auxquelles ils avaient pour- | 'fon mouillé. tant bien droit, si on réfléchit qu'ils mirent une demi- Espérons qu'on n'écrira pas plus tard l'histoire du heure avant de se décider à échanger oe baiser.

paysan français d'après les souvenirs d'un officier anmm

glais ! Nouvelles contradictoires.

Le jour même où certains journaux britanniques an- Affaires Intérieures nonçaient que le roi Pierre, monarque des Serbes, Croates et Slovènes, était mort, un communiqué Reuter venant de Belgrade annonçait que le roi i continuait

La Chambre est en vacances à aller beaucoup mieux et qu'il ne serait plus désormais

Dans le Palais-Bourbon, qui a pris sa tenue de vapublié de bulletin de santé. » Et, mon Dieu, ce n'était pas tellement contradictoire,

cances, il n'y a plus que de rares députés, des plâtriers car si le roi Pierre était vraiment mort, on aurait cer

et des peintres, des tapissiers et des lingères, et l'équipe tainement renoncé à publier ses bulletins de santé.

des journalistes parlementaires presque au complet.

Mais ces hôtes ne sont pas mus par le souci de nou

velles sensationnelles. Ils sont attirés simplemnt par la L'amour et la sténo-dactylographie.

fraîcheur. Est-ce l'effet des rencontres récentes de M. An

dré Tardieu et de M. Loucheur, ou des entrevues multiAu moins une sténo-dactylographe sur dix épouse ples de M. Bonnevay et de M. Edouard Ignace ? Touson patron ; telle est la déclaration faite au bureau de

; placement national des Etats-Unis par Mr. James O.

jours est-il qu'une agréable, qu’une délicieuse fraîcheur

circule dans les couloirs du Palais-Bourbon. Craig, président de la Chambre de virements des hom

« Il est certain qu'en ce moment, il ne fait bon qu'ici... mes d'affaires de Chicago. « Des milliers de bons pos

et dans le métro », fait remarquer, satisfait, un membre tes de sténographes sont actuellement vacants. Une des raisons, sinon la raison essentielle, en est que le mariage vince, venu le visiter au Palais.

de la Commission des finances à un sien ami de pronous fait perdre chaque année un nombre considérable

« Oui, fait avec regret l'ami qui s'éponge. Mais, d'employées. » La sténo-dactylographie conduit donc au mariage;

dans le métro, c'est plus cher.

Et puis, il y a tout de même d'autres députés. quelle est la jeune fille qui ne voudra maintenant embrasser pareille profession tout en rêvant d'embrasser

Les uns, par devoir, comme les questeurs. Les autres, mieux encore ?

par amour paternel, comme M. Puech, dont le fils est

candidat au Conseil municipal. — Quelques-uns, par wam

habitude, et à cause de la crise des loyers. Quelques auMonnaie et boutons de culottes.

tres, par amour : « Parce que, répond sévèrement un dé Le manque de boutons de culotte se fait, paraît-il; puté interrogé à ce sujet, parce que j'aime le Parle ment

, sentir beaucoup dans la Russie rouge. « Un homnie comme il doit être aimé... Pour lui-même. ». m'a dit — déclare le capitaine Mc Cullagh

D'autres ne répondraient pas la vérité en répondant perdait un bouton de culotte, il lui fallait, pour en ob

cela. Ils viennent au Palais-Bourbon pour dire du mal tenir un autre, obtenir tout d'abord une autorisation

du gouvernement. Ils ne se pardonnent pas de l'avoir de son « comité de maison », puis la remettre à un laissé partir sans une vigoureuse et dernière offensive que commissaire. Il lui faut ensuite se rendre à un bureau

le hasard eût peut-être couronnée de succès. du gouvernement, lequel lui donne un mot pour le ma

Ceux-là sont les Inconsolables. gasin d'Etat. Là, il fait queue dehors, tout le jour, pour

L'un explique, plein d'amertume, que c'est un scandale s'apercevoir quand son tour viendra d'être servi, que

d'être parti sans avoir voté la convention avec les Comtous les boutons ont été distribués et qu'il lui faudra

pagnies de chemins de fer, adoptée

- enfin se rendre à un magasin semblable à l'autre bout de la

Sénat. ville, et y faire queue encore tout un jour.

—« M. Sibille, président de la Commission des chemins C'est pourquoi, lorsqu'un bouton apparaît à la sa

de fer, explique-t-il

, ne demandait pas mieux. Mais voicristie parmi les offrandes de l'office, les pauvres prêtres là ! M. Briand a eu peur qu'un retard, ne fût-il que de russes et polonais en conçoivent une grande joie, car

vingt-quatre heures, n'eût pour lui des conséquences futout le papier-monnaie et tous les timbres-poste que

nestes. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Alors, il les assistants versent généreusement dans les plats des

est intervenu auprès de Sibille, et Sibille, vous le savez, quêteurs ne peuvent même acheter un paquet de ciga- est comme lui député de la Loire-Inférieure. » rettes,

« En somme, observe un érudit, la déveine des Compagnies, c'est que M. Briand ne soit plus député de

Saint-Etienne. Car, alors, il ne serait pas le collèguc de Le Français, tel qu'ils le voient.

Sibille. » En lisant le livre de souvenirs que publie actuelle- Un autre s'indigne : « Nous lui avons donné carte ment le capitaine T.-A. White, de l'armée anglaise, on blanche pour aller à Washington, et il va partir comme se demande avec inquiétude où il a rencontré les pay- cela, sans surveillant, sans directive ! sans français qu'il nous décrit.

« Mais, objecte quelqu'un, il y a déjà eu les va« Les enfants de mes hôtes ne demandent ni choco- cances parlementaires alors que le ministre des Affaires lat, ni gâteaux, 'ni bonbons, mais de la bière et du étrangères, qui était M. Pichon, était très fatigué. Il y champagne. Un gamin de cinq ans fume, devant sa en a même eu alors que le chef de l'Etat, lui-même... » mère, autant de cigarettes qu'il en peut obtenir. »

Mais l'autre, inexorable et féroce : « Cela valait mieux D'après le capitaine White, on jette chaque jour quel- qu'avec les gens bien portants !... » et il explique : « La ques grains de café et un peu d'eau sur le vieux café. France a l'habitude de se sauver toute seule ! ;)

que, s'il

par le

Х

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Et partir ! fait un troisième, qui n'omet vraiment Il demeure pensif. Puis, résolu, il écarte une dernière aucun argument, partir sans avoir réglé la succession fois le dossier du malheureux.

. d'Abel!

« Celui-là, fait-il, doit être mort... » – « Mais d'abord, répond un collègue conciliant, de

TRYGÉE. qui la fraîcheur adoucit les meurs, pourquoi voulez-vous que la succession d'Abel soit ouverte ?

Un ami de la statistique explique : « Ce qu'Abel a.
perdu à la mort d'Etienne, il l'a regagné à la mort d'Eu- Affaires Extérieures
gène Lefebvre. Ainsi l'équilibre est rétabli. Il ne s'agit
plus que de savoir si le prochain député d'Algérie qui
doit mourir
, sera un partisan ou un adversaire d'Abel. ),

Le problème du Pacifique – « Cependant, fit un ministériel égaré dans les cou

Le vendredi 2 juillet, s'est produit un coup de théâloirs, la stabilité des gouverneurs généraux ne s'impose tre, qui ne surprendra ni l'historien, ni le psychologue, pas moins que la stabilité ministérielle — pour les mêmes

mais qui, j'espère du moins, éclairera les philosophes raisons. »

et les juristes. Mais on le conspue, et, hâtivement, il s'éloigne.

Le traité d'alliance, signé le 13 juillet 1901, entre la Tels sont les propos amers, dans le groupe des Incon

Grande-Bretagne et le Japon, renferme une clause solables

7 Et M. Saumande, questeur, et M. d'Iriart d'Etchepare, qui est en contradiction absolue avec les articles 7, 10 président de la Commission de comptabilité, qui restent

et 15 du Covenant dressé par cette Société des Nations

que John Bull a tenu lui-même, si j'ose dire, sur les par devoir, pour veiller à l'agrandissement du salon le

fonds baptismaux. coiffure , sourient, indulgents, à ces propos.

Aussi fut-il pris de scrupules. En juillet dernier, les

gouvernements anglais et japonais tombèrent d'accord Les ministres ont, hélas, bien d'autres occupations en sur le texte d'une note collective, adressée au secrétatête

. Ils sont attelés au redoutable travail des promotions riat général de la Ligue des Nations. L'alliance ne sera du 14 juillet

pas renouvelée avant que le texte ait subi des retouches Ils tissent pour l'Officiel une toile de Pénélope que importantes. Cet engagement solennel équivaut à une chaque journée détruit, car chaque journée amène des sol- dénonciation expresse, puisqu'il la présuppose. Au boui liciteurs nouveaux et des arguments nouveaux. M. Bar- du délai prévu dans le contrat, c'est-à-dire au bout thou se demande comment il peut avoir encore des croix d'un an, le pacte, tel qu'il a été rédigé le 13 juillet 1901, à distribuer après la clôture des travaux de la commis- expire, afin qu'il puisse être retouché et, ultérieurement, sion Fayolle. << En quoi ! fait-il, tout le monde n'est-il renouvelé. Cette interprétation irréfutable avait été celle pas décoré ? » Mais ce sont là propos de sceptique. Le des conseils juridiques de la Couronne anglaise. Le travail des promotions est un écrasant labeur, et les plus délai ainsi prévu expirait le 13 juillet 1921. La conféhonnêtes gens du monde, à qui ce travail incombe, sont rence impériale avait été convoquée assez tôt pour pou. près d'en être accablés. On conte que M. Léon Bérard, voir se prononcer en temps utile sur les modifications en perd le boire et le manger. D'aucuns assurent que le

à insérer dans le contrat dénoncé. Or, le 2 juillet, le caractère charmant de cet homme aimable s'est aigri lord chancelier, lord Birkenhead, proclame solennellequelque peu, depuis qu'il ne peut aller au théâtre ni ment que cette interprétation est inexacte : le traité n'a diner en ville, ni s'arrêter dans une promenade, ni sou- pas

été l'objet d'une dénonciation formelle. Il est touper au cabaret

, sans que mille solliciteurs essaient de jours en vigueur. Un préavis reste nécessaire pour le lui arracher une promesse formelle. En vain, M. Bérard dénoncer. A moins d'un avertissement en forme authenleur représente que la Légion d'honneur a pour but de tique, qui ne prendrait effet que le 13 juillet 1922, le consacrer des situations acquises et non de récompen- contrat, qui viole le Covenant de la Société des Nations, ser le mérite. Personne ne veut rien entendre : « Cepen- conserve tout son effet, sine die. dant, dit M. Léon Bérard, il est clair que le mérite intel- On retrouve, dans cette solution inattendue, la soulectuel et artistique du pays, que je suis chargé de récomplesse juridique, la sérénité doctrinale, qui caractéripenser, dépasse de beaucoup la quantité de ruban qui s'y sent non seulement lord Birkenhead, mon ancien camafabrique ! »

rade d'Oxford, un avocat subtil, mais encore Lloyd Le croirait-on ? M. Léon Bérard, en proie aux tour. | George lui-même, un avoué retors. ments d'une situation sans issue, est l'objet de la jalousie Cette volte-face, s'il faut croire le Times du et de l'envie de ses collègues. Il dit à l'un d'eux son cha- 4 juillet, a été commentée avec « quelque acrimonie » grin de ne pouvoir reconnaître par une cravate le mérite les ministres coloniaux, gens plus simples et esprits éminent

d'un artiste illustre. Mais l'autre : « Vous pour plus frustes. Ils ont eu quelque mal à découvrir la vez du moins lui donner les palmes ! » soupire-t-il

. triple cause de ce coup de théâtre. Il est, en effet , des ministres qui n'ont pas cette posi- Le marquis Curzon et Mr Winston Churchill avaient

escompté que le renouvellement du Traité serait apAussi, le vrai malin, dans le ministère, est M. le Garde prouvé sans long débat par la Conférence impériale. des sceaux Bonnevay, qui, lui, a expédié, rapidement et Les premiers ministres sud-africain et australien sans rien dire

, sa promotion. « C'est une erreur de croire, n'avaient-ils pas, en effet, modifié leur attitude antéque le temps travaille pour nous. »

rieure et accepté la solution anglaise ? Mais le Canada « Il ne disait pas cela lorsqu'il s'agissait des loyers » fut moins docile. Le traité anglo-japonais a obligé les remarque a igrement M. Ignace.

Etats de l'Est à abroger les mesures qu'ils avaient ML. Léon Bérard se débattre dans les affres de la chaleur attendant, M. Bonnevay sourit en regardant prises pour restreindre l'émigration asiatique. C'est

ainsi, notamment, que les stipulations, qui défendaient

dans la Pour consoler les non-promus, contons cette petite his- nique

, en vue des travaux publics, des concessions miUn chef de cabinet saisit un dossier, écarté avec la

nières, des coupes forestières, l'emploi d'une main

d'ouvre asiatique, ont été interdites par le cabinet fédétention Trop jeune » inscrite au crayon bleu. Mais, consciencieux, il contrôle le dossier et remarque....

ral sous la pression anglaise. Or, bien qu'en 1907 un

accord ait été conclu avec le gouvernement japonais que cette mention est de 1881 !

pour limiter à 400 personnes par an l'immigration japo

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en

tion de repli.

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professe-t-il,

a

Mais, en

et de l'agonie.

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aux

naise, l'infiltration progresse. Elle a atteint, au cours conséquent, alors que nous sommes l'ami de l'associé des années récentes, les chiffres suivants :

de l'un des Etats, si nous restons allié de l'autre, nous 1914-1915

592

serons dans une situation particulièrement favorable 1915-1916

401

pour atténuer les divergences qui pourraient surgir. » 1916-1917

648

Et docile à cette triple argumentation de fait, lord 1917-1918

Birkenhead déclara que le contrat du 13 juillet 1901 883 1.178

conservait toute så valeur. Un avenant, rédigé en termes 1918-1919

d'une prudente généralité, admit, au cas de conflit en1919-1920

711

tre le texte du traité et celui du covenant, la prépondéSur les 7.400 Japonais, fixés depuis 1907 au Canada,

rance du covenant. les 4/5® sont établis dans la Colombie britannique. Mais

Si le Quai d'Orsay s'était permis une opération seml'immigration japonaise ne représente qu'une fraction blable, s'il avait, à quelques mois d'intervalle, successide l'immigration asiatique. Au cours des huit dernières

vement affirmé qu'un traité était caduc et valable, s'il années, 20.342 Chinois se sont installés dans le Domi

avait paru se réserver le droit, comme membre de la nion et les 5/6° dans la Colombie. Des Hindous ont

Société des Nations, d'imposer certaines règles tout en également fait leur apparition. Depuis 1900-1901,

ne les observant pas, quelles clameurs n'eût pas soulevé 63.000 Orientaux ont pris racine au Canada. Les Japo- | pareille attitude, de l'autre côté des Alpes ou même sur nais possèdent plus de 500 fermes dans la Colombie l'autre rive de la Manche ? Ne sait-on pas, déjà, que la britannique. Il y a un an, des agents, opérant pour France assoiffée d'impérialisme rêve de fouler leur compte , achetaient partout des domaines agricoles pieds les lois d'un code récent et les traditions de l'équi

. Ils ont à peu près accaparé les pêcheries maritimes, les libre européen ? J'espère qu'il se trouvera bientôt un coupes forestières, la culture maraîchère. Ils réussissent

Pascal pour dénoncer ce jésuitisme diplomatique, rapaussi bien dans les terres à défricher que dans le ser-peler les lois éternelles et justifier l'honnêteté française. *vice des domestiques. Les Hindous et les Chinois imi- Qui écrira les Lettres provinciales de la France calomtent les Japonais. Ils font preuve d'initiative et de soli- niée ? L'offre faite par le Président Harding, à la RéHarité. Ils gagnent des écus et prennent racine. publique, de figurer dans une conférence d'où elle avait

Les protestations de la Colombie britannique, où ré- été soigneusement exclue, constitue une première répasident 66.0/0 de la population asiatique, n'ont pas été | ration. La France peut et doit en recevoir d'autres plus seules à dicter au cabinet fédéral son opposition contre éclatantes encore. le renouvellement du traité japonais. Des sentiments

JACQUES BARDOUX. différent's imposent aux Etats de l'Ouest, à la province de Québec en particulier, une attitude également hostile. Le correspondant du Times à Ottawa signalait,

NOTES ET FIGURES le 28 juin dernier, que les Canadiens redoutent de mécontenter les Etats-Unis et d'engager des dépenses nouvelles. Les dépenses du Dominion sont beaucoup plus élevées que celles de l'Angleterre, proportionnellement

Lippmann est mort. aux charges du pays et au nombre des habitants. D'autre part, le Canada fait plus de la moitié de son com- C'était, il y a quelques jours, en mer, à bord du pa: merce avec les Etats-Unis. Le rail contribue plus que quebot France, qui ramenait d'Amérique les meinbres

' la marine à sa prospérité. La doctrine de Monroe le de la - mission Fayolle. Groupés autour du maréchal, protège mieux que les escadres de l'Amirauté. Aussi dans l'un des salons du bord, les hommes auxquels l'opinion est-elle" hostile à toute politique, qui risquerait venait d'être confié le difficile honneur de plaider, aud'accroître les sacrifices budgétaires du Parlement ca- près de l'opinion publique canadienne, la cause de nadien et de heurter les susceptibilités diplomatiques notre pays, recevaient officiellement l'un des passades Etats-Unis.

gers, M. Myron Herrick qui, pour la seconde fois, venait En présence de cette hostilité, il devenait impossible à Paris comme ambassadeur des Etats-Unis. à la Conférence impériale d'aboutir à une décision De 1912 à 1914, M. Myron Herrick avait été titulaire unanime avant le 13 juillet 1921. Il était nécessaire,

de l'ambassade américaine en France ; mais il allait la pour plusieurs ministres et notamment pour les repré- quitter quand la guerre éclata. Aussitôt il câbla à Wassentants du Canada, de consulter leurs Parlements reshington pour demander de ne pas partir encore. Au mopectifs.

ment où l'avance allemande vint obliger les pouvoirs Avec quelque embarras, le marquis Curzon dut de- publics à

publics à quitter Paris pour Bordeaux, il refusa de les mander à l'ambassadeur japonais s'il ne serait pas pos- suivre, seul de tout le corps diplomatique, afin, disait-il,

, sible de proroger, pour trois mois, la validité du traité << så l'ennemi entrait à Paris, de prendre sous la protecd'alliance. Le représentant du Soleil Levant, avec un

tion officielle des Etats-Unis les monuments et les étamystérieux sourire, répondit que les renouvellements blissements scientifiques de la capitale ». Le danger trimestriels n'étaient de mise que dans les locations en disparu, après la victoire de la Marne, il cédait la place meublé. L'alliance japonaise s'achète dans un contrat à son successeur, rentrait dans son pays et s'y faisait le d'ordre différent. Et le Foreign Office d'envoyer au champion des idées françaises. diable les exigences des juristes internationaux et les D'un mot, le maréchal évoqua ces souvenirs, et, dans méthodes de l'ère démocratique !

sa réponse, M. Myron Herrick déclara que le patrimoine D'ailleurs, fit-on remarquer au correspondant diplo- scientifique français appartient à l'humanité tout enmatique du Daily Telegraph, « puisque les trois Etats tière, puis il eut un mot aimable pour les savants que intéressés dans le problème du Pacifique doivent se réu-comptait la mission Fayolle ; et il formula le souhait nir pour délibérer sur le problème naval, l'Angleterre affectueux de voir Lippmann promptement rétabli. s'y trouvera dans une situation meilleure, si le traité Hélas, le lendemain, le grand physicien était mort, et anglo-japonais reste en vigueur. Une dénonciation pré- c'est dans un cercueil qu'il a débarqué sur la terre de maturée aurait aliéné la bonne volonté nipponne, sans France. valoir le moindre avantage ni aux colonies britanniques Fils d'une vieille famille originaire d'Alsace, il était ni aux Etats-Unis. Les douze mois qui viennent sont né à Hallerich, dans le Grand-duché de Tuxembourg considérés par les pessimistes comme la période la plus le 10 août 1845. Normalien en 1868, il critique dans les relations américo-japonaises. Et par 'artilleur pendant le siège de Paris, puis er 1872 entre

servit comm

prit un voyage d'études auprès des universités alleman- , lition précise comme une construction. Ils s'y intéresdes

. Au retour, en 1875, il soutint sa thèse de saient, du moins, car pour le présent, c'est l'entr'acte, docteur ès sciences, succédant à Briot dans la chaire encore un coup : faute d'argent, travaux en suspens ! de calculs des probabilités à la Sorbonne (1883), puis à Ce coin de Paris a encore, par quelques vestiges, un asJamin dans la chaire de physique expérimentale (1886), pect. guinguette

, bal musette, caf?-conc' d'extrême propuis, la même année

, à Desains à l'Académie des Scien vince, et maisons sournoises, qui fait prendre les soldats des

. Depuis lors, il est devenu membre du Bureau des bleu horizon, qu'on y croise, comme des anticipations, Longitudes, et l'un des physiciens les plus connus en tant le décor appelle encore les tourlourous garance ! Europe, comme en Amérique.

Et aussi un autre lieu de flânerie, tout voisin, et de Sa thèse, sur les relations existant entre les phénomè- création toute récente. Au moment où disparaît la Grande nes électriques et capillaires, l'a spécialisé dans un ordre Roue, un autre souvenir de l'Exposition de 1900, le Vilde recherches qu'il n'a jamais abandonné, et, dès le lage suisse ressuscite, au moins comme enseigne. Il y a début de sa vie de travail, il inventa l'électromètre ca- quelques mois un vaste terrain vague entre de hautes pillaire

, instrument d'une merveilleuse sensibilité qu'ont maisons assez neuves se trouva presque soudain couvert depuis longtemps adopté tous les physiologistes du de petites boutiques en bois alignées au cordeau, du momonde entier. On lui doit des recherches sur les rela- dèle des baraques boulevardières du Jour de l'an. Une tions du magnétisme en mouvement et de l'électricité sorte de foire permanente s'y installait. Aux extrémités, statique, sur l'application de la méthode thermoscopi- des calicots annoncèrent la Cité commerciale du Village que à la détermination de l'ohm, sur la polarisation des suisse, et des banderoles flottèrent avec l'inscription :

« Le fromagnetisme, sur la théorie de la capillarité, sur le si l'on goûte, à Carnavalet, une émotion rétrospective principe de la conservation de l'électricité. Soucieux de devant les gravures et aquarelles anecdotiques de Paris, vérifier par le contrôle expérimental les théories précieu- documents de la vie quotidienne de la cité et de ses ses qu'il avait combinées, il imagina de nombreux appa- aspects changeants, ne devons-nous pas ressentir la reils : notamment le moteur électrocapillaire et l'élec- même émotion, mais contemporaine, devant toute actromoteur capillaire, enfin un instrument capable de re- tuelle transforination ? Ainsi, à cet endroit, on se rend produire les images du ciel.

tout de suite compte de la particularité de ce marché, de Tout ce bagage scientifique a imposé son nom aux són essentielle permanence provisoire, si l'on peut ainsi savants, mais l'eût laissé ignoré de la foule, et, s'il accoupler deux mots qui semblent s'annihiler. n'avait été qu'un admirable physicien, Lippmann n'au. Ce n'est ni le marché volant ordinaire, ni le marché rait obtenu que l'estime de ses pairs. Mais son nom est aux puces, ni le Carreau du Temple, encore qu'il tienne connu du grand public et mérite de l'être parce que des trois. Il n'a pas cette architecture métallique si spéc'est lui qui, le premier, a réalisé la photographie des ciale des halles et des halls, produit remarquable de la couleurs. Dans son laboratoire de la Sorbonne, entouré civilisation du fer au XIX siècle. Il évoquerait plutôt de collaborateurs dévoués, il a patiemment étudié les les foires stagnantes de l'ancien Paris, mais sans les -unes après les autres toutes les solutions possibles du spectacles, ce qui est peut-être méconnaissance. (Le bruit merveilleux problème et montré la voie aux travailleurs attire le public. Il y a un pavillon de musique, mais pour

es qui, demain, les industrialiseront en les mettant à la 'un seul concert dominical d'harmonie. Jazz-band, paportée de tous.

rades et boniments feraient mieux l'affaire.) Et il fait Sa vie fut simple, modeste, paisible auprès d'une songer aussi à ces constructions de guerre, ces baraques femme qu'il chérissait, fille de Victor Cherbuliez, let- de mercantis sens péjoratif non obligatoire, s'il ne trée d'élite. Les fonctions officielles qu'il a remplies, fut que trop souvent mérité - élevées si vite et si utiles décorations qui lui ont été conférées, la haute situa- lement dans les ruines des pays reconquis et des rétion morale qui était la sienne ne l'ont jamais grisé

gions libérées. il se préparait, en sage, à une mort douce après une On y vend de tout, à ce point que l'on pourrait ima

giner'un homme entrant nu et ressortant habillé, nourri, Mais un jour on lui dit qu'il fallait partir, abandon- emportant meubles et ustensiles. telle la vieille réclame ner son cabinet de travail, ses livres et le manuscrit de la chapellerie : le lapin se précipitant animal dans en train. Il fallait aller en Amérique représenter la une machine d'où il s'élançait gibus !

L'apparition de ce marché insolite est, je pense, siLippmann était malade ; il ne le dit à personne, ne gnificative. Il sent le déballage forcé et indirect des bit aucune objection, ne formula aucune plainte. Il pria | stocks de tous genres

. Il témoigne d'une offensive de seulement sa femme de l'accompagner. Son âme de petits marchands récents et sans grands frais de bouvieil Alsacien était une âme de vieux soldat.

tique contre les boutiquiers seigneurs des rues. Il pro1 est parti , il a parlé, il a servi ; puis, la besogne fite de la crise

du bâtiment pour occuper la place... Oui, commandée

, une fois accomplie, ayant une fois de plus mais quelle en sera la carrière? Est-ce l'embryon d'un conquis le droit au repos, il a cessé de raidir sa volonté

. La mort est venue, douce, sereine, et devant sa femme jourd'hui? N'est-ce qu'une tentative éphémère assez cu

futur grand-magasin, coopérative des vendeurs d'auqui pleure, nous nous inclinons respectueusement. rieuse ? Nous le verrons bien. C'est pourquoi il m'a paru

FRANCIS MARRE.

intéressant de consigner ici la création de cette Cité commerciale.

LEGRAND-CHABRIER. Tout autour de la Grande Roue. On a entrepris de purger l'horizon que donne Paris

Un quatorzegamiste. : on démolit la Grande Roue, encombrante machine colossale, façon de treuil de cet échafaudage qu'est la Tour Eiffel. Entreprise lente et ou

Il n'est guère de jour où l'on ne lise dans les journaux

américains l'arrestation d'un bigamiste ou la condamtrage de précision que de démanter un tel instrument, nation d'un trigamiste à quelques années de pénitencier. se coûteuse aussi que pour l'instant les travaux sont ar- il y a quelques semaines, nous apprimes même

que

l'on Beaucoup de promeneurs s'intéressent quotidienne

venait d'arrêter une jeune personne de dix-huit printemps qui, dans la cité de Brocklyn, s'était mariée trois fois en quelques mois, sans attendre que le divorce, l'asfois en quelques mois,

vieillesse méditative.

Fránce.

mum

à sa banLieue

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