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son père et sa mère, où beaucoup d'autres avaient vécu avant eux. C'était un simple mémorial de famille composé pour ses proches et pour lui-même ; c'était une sorte de récollection morale des traditions qu'il avait reçues de ceux qui l'avaient précédé. En remuant tous les souvenirs qu'évoquaient pour lui ces vieilles pierres, il apportait la préoccupation touchante de trouver dans ses origines mêmes l'inspiration de l'attitude qu'il avait prise dans la formidable crise où il avait vu en jeu l'existence de son pays. Cette harmonie entre un présent si émouvant et un passé lointain, pour lui très vivant, del la trouvait parce qu'elle était au fond de son âme. ante de Et c'étaient, présentées avec la simplicité de sa grâce charmante, d'aimables histoires qui réflétaient le milieu, les idées politiques et religieuses d'une famille légitimiste et catholique d'excellente noblesse française au cours du siècle dernier. On y chercherait en vain un trait qui pût offenser les gens d'un autre monde et d'une autre opinion. Sans fausser l'histoire, ni rien atténuer de ses fermes et profondes convictions, le cardinal de Cabrières arrivait à pratiquer, d'une manière souvent délicieuse, jusqu'à travers les luttes anciennes et héréaditaires de son ardent Midi, l'union sacrée.

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L'auteur de ce livre, dont la haute parole d'évêque ds'est dépensée avec tant d'autorité et de force pour le service de son Eglise et de son pays, avait l'amour naturel, le goût inné et très cultivé des lettres françaises. C'eût été pour lui une grande joie d'entrer à l'Académie qu'il eût grandement honorée. Poussé par des amis réminents qu'il comptait dans l'illustre Compagnie, Eugène-Melchior de Vogüé, M. Paul Bourget, il fut candidat à la succession du cardinal Mathieu auquel, en dehors de l'amour de la patrie et des lettres, il ressemblait assez peu. Il se trouva en compétition avec Mgr Duchesne. Ce Languedocien et oe Breton auraient pu et dû s'entendre. Ils l'auraient fait, s'ils avaient été seuls; il y avait leurs partisans et leurs amis qui menaient une campagne des plus vives; je puis le dire, ayant été parmi les amis de l'un d'eux, qui n'était pas Mgr de Cabrières.

Je n'ai rappelé ces petites choses que sont les dessqus d'une élection académique (j'ai connu tous les détails de celle-ci) que pour rapporter ce qui a suivi. Peu de temps après, Mgr Duchesne étant devenu l'un des Quarante et l'évêque de Montpellier membre du SacréCollège, une mesure fut prise à Rome, où soufflait alors un fort vent de suspicion, intransigeante, contre le grand ouvrage du nouvel académicien, l'Histoire ancienne de l'Eglise. Le cardinal de Cabrières fit tout pour l'empêcher. A peine était-elle prise qu'il vint, très ostensiblement, rendre visite au Palais Farnèse, à Mgr Duchesne. Ce geste frappa dans le milieu romain; le gentilhomme français y est tout entier.

D'autres gestes depuis montrèrent la noblesse de son caractère et la profondeur de son patriotisme. M. Henry Wickham Steed, l'editor du Times m'a décrit comme il sait raconter, l'impression qu'il avait eue du cardinal de Cabrières quand il est allé faire, pendant la guerre, une conférence à Montpellier. L'évêque avait tenu à y assister; même il avait voulu placer son mot, à la fin. Le recteur, qui présidait, ne l'ayant pas compris, il s'approcha simplement pour inviter le conférencier, le recteur et le préfet à déjeuner, le lendemain, à l'évêché. Au retour, Steed ne tarissait pas sur ce déjeuner, sur les propos et sur l'allure de l'amphitryon. C'est à lui qu'il aurait fallu demander un portrait original du cardinal de Cabrières. Entre tant de choses qu'il y avait à dire autour de cette grande figure, on m'excusera d'avoir choisi, pour conclure, cette impression produite Sur un étranger, l'un de ceux qui nous connaissent et nous aiment le mieux. Elle montre bien ce que représente une telle figure pour la France un de ces hommes qui sont la force et la parure d'un pays.

PIERRE DE QUIRIELLE.

Marine.

La limitation des armements navals Quand le gouvernement des Etats-Unis a proposé de réduire si fortement le tonnage des cuirassés à conserver par les principales marines, il a surtout pensé, nous n'en doutons pas, à diminuer les charges des budgets obérés par la guerre et les dangers d'une nouvelle course aux armements. Mais pour que sa proposition inattendue ait été si promptement acceptée, il a fallu le désarroi où ces quatre années d'hostilités ont mis l'opinion maritime de tous les pays. Officiellement, il n'est pas une Amirauté qui n'ait soutenu, après 1918 comme avant 1914, que le nombre des «< capital ships » mesurait toujours la puissances des flottes, tout le reste étant proportionné à ce nombre. Et cette affirmation s'appuyait sur d'excellentes raisons. Mais elle trouve des contradicteurs autorisés. et si la défaite finale des sous-marins allemands ne peut guère être sérieusement niée, si la grande flotte britannique est demeurée maîtresse des mers pendant toute la guerre, rien ne prouve qu'il en serait de même dans un autre conflit. Les cuirassés ont trop d'ennemis marins, mines, avions, torpilles dirigées à distance -qui font des progrès chaque jour; si perfectionnés qu'ils soient, un seul coup peut encore leur être mortel ou au moins les mettre hors de combat pour longtemps; et pour réunir les qualités indispensables, il leur faut un déplacement qui entraîne, outre des défauts certains, un prix de revient fabuleux. Au fond, c'est à contre-cœur que les Américains, et les Anglais eux-mêmes, construisent ces énormes unités faites pour se battre contre leurs semblables et qui ont à se défendre contre trop d'engins devenus trop puissants. Si nous avons dans dix ans une autre guerre, il n'est pas du tout sûr que les cuirasssés y jouent un rôle essentiel. Cette incertitude a certainement pesé sur la décision des gouvernements qui ont accepté de limiter si étroitement le nombre de leurs grands navires.

sous

En ce qui nous concerne, si nous avons d'abord demandé à pouvoir posséder 350.000 tonnes de cuirassés, il semble bien que ce soit par amour-propre, pour que notre marine ne soit pas classée définitivement comme ayant la moitié de la valeur de la marine japonaise, née sous nos auspices il y a trente ans. Ce chiffre de 350.000 tonnes, nous ne le dépassions pas en 1916, alors que nos unités les plus récentes étaient entrées en service et que nous conservions armés des navires hors d'âge maintenant condamnés. Il nous en reste la moitié, en cuirassés

qui ne sont pas tout à fait «<< dernier cri »>, mais qui peu

vent compter comme bons. Il ne paraît pas probable que le gouvernement ait eu l'intention de demander aux Chambres la construction de 175.000 tonnes de cuirassés nouveaux, même en échelonnant les dépenses sur plusieurs années. Les retards — d'ailleurs injustifiables que subit le vote de la loi. pompeusement appelée loi de programme naval et qui consiste simplement à autoriser la mise en chantiers de quelques unités de flottille, suffisent à faire prévoir le sort qu'aurait un pareil projet. Notre marine a été sacrifiée pendant la guerre, aussi bien la marine militaire que celle du commerce, parce que les chantiers navals ont travaillé pour l'armée. Il n'y a pas à le regretter, et l'on doit comprendre que la limitation une fois acceptée en principe, ne pouvait guère se faire que sur la base de la situation actuelle. Puisque notre refus aurait remis tout l'accord en question, il ne nous aurait servi à rien : car il eût été facile à l'Anmoins deux cuirassés quand nous en aurions construit un, et la proportion de nos escadres de ligne serait restée à peu près la même. La suprématie britannique dans les mers européennes reste en somme ce qu'elle était avant la guerre, l'Allemagne cxceptée; la proportion de nos forces navales est la même

gleterre de construire au

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qu'en 1914, et l'on ne voit pas pourquoi nous en aurions plus d'inquiétude qu'il y a sept ans.

Cette suprématie eût été mieux assurée si la Conterence de Washington avait admis la proposition de renoncer complètement aux sous-marins. On peut s'étonner que cette proposition, vouée d'avance à un échec certain, ait été formulée. Sans doute, comme l'a dit M. Balfour, le sous-marin n'est pas une arme de défense infaillible, et d'autre part, il peut être employé offensivement. Mais l'offensive est quelquefois le seul moyen qu'on ait de se défendre; et la seule présence de quelques sous-marins pour décourager certaines attaques qui seraient par trop faciles s'ils n'existaient pas. Que les Allemands aient employé les leurs d'une manière sauvage, ce n'est pas une raison pour ne pas en conserver. On ne pourra renoncer aux sous-marins que le jour où l'on renoncera aux cuirassés, aux croiseurs, aux torpilleurs, c'est-à-dire le jour où la paix sera définitivement assurée entre les Etats-Unis du monde. Nous n'en sommes malheureusement pas là.

Quant à la limitation de leur nombre ou de leur tonnage, elle est moins logique que celle du nombre ou du tonnage des cuirassés, arme essentiellement offensive. Les sous-marins n'ont pas le rayon d'action des grands navires, ni leurs qualités nautiques. On doit tenir compte pour évaluer le nombre qu'une nation a besoin d'en pos séder, de sa situation géographique, et la nôtre est très défavorable à ce point de vue. Nous devons avoir des flottilles dans la Manche et il nous en faut aussi dans

la Méditerranée, sans parler de nos colonies. Il n'est pas niable que nos 31.000 tonnes actuelles ne suffisent aucunement, non pas à nous donner une sécurité absolue, mais à inquiéter l'ennemi éventuel qui voudrait nous attaquer en quelque endroit. Si le triple de ce tonnage est nécessaire à l'Angletrre pour se défendre, il nous en faudrait autant, toute pensée d'offensive écartée a priori. De plus, les dimensions des sous-marins doivent logiquement continuer à s'accroître, et on a même dit à Washington que c'est souhaitable au point de vue du sauvetage des équipages de navires torpillés ; mais alors 31.000 tonnes, au lieu de représenter une cinquantaine de sous-marins, n'en feront bientôt plus que vingt ou même quinze : que ferons-nous de vingt sous-marins, avec l'étendue de nos côtes ?

La Conférence serait mieux inspirée si elle édictait sur l'emploi des mines des règles plus précises que celles de La Haye, dont la guerre a démontré l'insuffisance. Mais les conventions à intervenir à ce sujet devraient être signées, non pas seulement des nations représentées à Washington, mais de toutes les nations maritimes. Il en est de même des conventions relatives aux sous-marins. La question n'est pas mûre.

La Vie Economique

HENRI BERNAY

Capital et travail (1)

IV

Somme toute, avant comme après la guerre, le chômage industriel en France entraîne du resserrement sur les dépenses ayant pour but la joie de vivre. Les cas où il entraîne par surcroît des privations matérielles, sont des exceptions, vu d'une part, notre aptitude générale à nous adapter à des circonstances modifiées, et d'autre part les conditions favorables qu'offre notre pays.

Au cours de la guerre, les taux de salaires ont été entièrement soustraits aux effets de l'offre et de la demande, puisque le gouvernement avait donné carte blanche à la C. G. T. pour les fixer. Il y est resté en(1) Voir l'Opinion des 10, 17 et 24 décembre.

suite et il y reste encore pas mal d'arbitraire. La cherté de la vie a été un motif qualitatif de leur élévation comme cette cherté est un fléau pour tout le monde, un sérieux effort a été fait pour en apprécier les consé quences quantitativement et l'usage des indices de cherté de vie se généralise. Il me semble que dans l'avenir les inégalités entre le taux des salaires dans deux régions du pays, qui souvent demeuraient inexpli cables, seront dorénavant sous la dépendance des indices et cela constituera un progrès. Mais la guerre nous aura légué une élévation permanente du taux des salaires ayant sa cause dans le renchérissement général, et aussi dans l'entraînement des ouvriers vers les dépenses. purement somptuaires (1).

Ce ne sera donc pas sans difficultés qu'un équilibre stable s'établira entre le désir des ouvriers d'obtenir un certain niveau de salaires et la possibilité des entreprises de continuer à vivre en en supportant la charge D'autant plus que le problème offre économiquement et offrira peut-être politiquement un caractère international. Ce que nous pouvons constater pour l'instant c'est que si l'évolution des salaires a entraîné de graves troubles chez nos principaux alliés européens, l'Italie et l'Angleterre, elle a pu commencer chez nous sans pareille conséquence.

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On a bien compris que, en parlant de taux de salaires, j'entendais désigner la valeur en francs du salaire horaire. C'est le chiffre qui est à la base des embauchages, mais il n'est pas invariablement appliqué aux règlements des feuilles de paie et je crois socialement désirable qu'il le soit le moins possible.

Si, pour un motif quelconque, la paie ne peut être faite que sur salaire horaire, il est indispensable que l'entreprise considère le taux d'embauchage comme proterme d'affûtage), et fixe définitivement le salaire d'après visoire (on emploie alors, pour affirmer ce caractère, le la qualité de travail que l'ouvrier sera reconnu capable de fournir. C'est pour avoir apporté tous ses soins à cette besogne d'équité que l'entreprise dont j'ai eu pendant de longues années la charge, a pu, à une certaine période, obtenir une très grande activité sans payer d'autre rémunération que le salaire horaire. Ne pas se conformer à cette notion d'équité, c'est courir le risque d'ébranler la solidarité.

Il y a trente ans, un usage, répandu dans beaucoup d'industries, consistait à considérer le salaire d'embauchage comme un minimum garanti à l'ouvrier et à régler sa paie à la tâche. En lui confiant une opération, on lu faisait savoir quel prix elle lui serait payée, abstraction faite de sa durée d'exécution. C'était faire résider k contrat de travail dans un forfait. Mais forfait veut dire aléa et c'est au contremaître qu'incombait la tâche de manier ces aléas, alors que son emploi lui avait éte confié en raison de ses qualités professionnelles, pas tout en considération d'une aptitude à juger sainement des questions d'affaires. Faute organique donc, qui, la faiblesse de la nature humaine aidant, a entraîné be des erreurs, voire des abus, au détriment de la solidarité Actuellement, le travail à la tâche est assez générale ment considéré comme indésirable par les chefs d'entreprise et n'a jamais d'ailleurs eu la faveur des ouvriers

On a plus récemment, en tous pays et dans toutes sor plutôt nombre de systèmes basés sur des formules o tes d'industries, essayé le système dit « des primes chaque inventeur voit une panacée.

Il est indispensable que la formule s'écarte de la pr

ότι

(1) A quelqu'un qui s'étonnait de voir, au cours de la guerre, les ouvriers et ouvrières exiger d'énormes salaires et les ga piller en monopolisant au marché les viandes de choix et les volailles, en faisant la fortune des coiffeurs pour dames, des bars et des music-halls, un leader de la C. G. T. répondait que, si l'ouvrier venait à épargner, il échapperait à son influence.

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deportionnalité, sinon l'on se trouve, selon qu'il s'agit d'un travail de force ou d'habileté, favoriser les athlètes ou les virtuoses; mais ils sont l'exception et les attirer en surnombre dans une entreprise, c'est faire courir un risque à son homogénéité, à son équilibre. On a dit, d'ailleurs, mais je ne suis pas sûr que cela ait été expérimentalement établi en France, que primer au prorata la production, c'est suggérer le surmenage. Que l'un ou l'autre de ces motifs soit prépondérant, agir ainsi c'est commettre une faute et la prime saine est celle qui, fixant a production minimum à un taux inférieur aux faculés de l'ouvrier moyen, encourage plus les premières additions que les suivantes, et cesse de constituer un encouragement pratique lorsque la production s'approch du taux accessible seulement à l'ouvrier d'élite.

L'établissement de primes judicieuses est assez simple quand il s'agit d'une fabrication demeurant toujours la même. Mais si l'ouvrier qui a obtenu un certain niveau de prime dans une fabrication n'arrive pas à gagner autant après qu'on l'a mis à une autre fabrication, t qu'il s'y est familiarisé, il y a faute contre l'équité. Le système des primes offre donc quelque péril pour es industries qui sont vouées à une variation continue de leurs fabrications, et je ne le crois pas applicable pour elles si elles ne possèdent pas un bureau d'organiiation et de contrôle de la production assez solide pour calculer avec sûreté pour chaque façon d'une fabrication ouvelle, le délai standard d'exécution. Mais si cette condition est remplie et si l'entreprise possède également une rigide comptabilité de prix de revient, le système des primes lui offre d'inappréciables avantages au point de vue de la paix sociale, parce qu'il est en quelque sorte automatique.

Tout ce qui précède a trait à la manière dont les comptes avec l'employé doivent être réglés par l'employeur au jour le jour, mais ne se rapporte en aucune façon à ses préoccupations du lendemain.

L'entreprise a-t-elle des chances de posséder plus tard une quantité et une qualité de main-d'oeuvre comparables à celles de la veille? Lui est-il ainsi loisible d'aborder des affaires de longue haleine? Que peut-elle, que doit-elle tenter pour s'assurer la fixité dont elle a besoin? Elle doit, si elle le peut, c'est-à-dire si elle est parvehue au stade, qui ne s'ouvre aux entreprises qu'après Eine jeunesse plus ou moins longue, où les dividendes ont stables et d'une certaine importance, associer à la prospérité conquise ceux de ses collaborateurs dont le Concours offre un caractère de continuité.

Je n'aime pas beaucoup le terme de « participation ux bénéfices » qu'on emploie volontiers pour concréiser ce que je viens d'indiquer. L'ouvrier dont la fidéité à une entreprise contribue à son achalandage, lui end un service qui, devant l'équité, pour maintenir la

LETTRES

Feuillets

La bibliothèque Rapperswill Le mois dernier, la Diète polonaise a oté les crédits nécessaires pour le ransfert à Varsovie de la bibliothèque et du musée de Rapperswill.

Tous ceux qui se sont promenés sur le Mac de Zurich connaissent ce petit foyer polonais créé en 1870 par le comte Ladislas Plater.

Après les guerres contre la Russie, ce noble patriote avait loué dans la petite ville suisse le vieux château du XIV siè

solidarité, doit être rémunéré ; mais je vois dans cette rémunération une charge de l'entreprise, qui doit être imputée à ses comptes généraux et non au « Compte de Profits et Pertes» qui en est le résidu.

Sur quelles bases la calculer ? Dans quelles conditions la délivrer ? Une ébauche même de réponse à ces questions m'entraînerait hors du cadre où je veux me tenir pour ne point abuser de l'hospitalité que L'Opinion veut bien m'accorder.

Je dirai seulement que c'est de la simple folie que de supposer qu'il puisse être dans tous les cas satisfait à l'équité au moyen d'une modalité uniforme. Autant il y a d'entreprises distinctes par leur but, différentes par la durée nécessaire de leur jeunesse et par la valeur que leur offre la fixité du personnel, autant il doit y avoir de codifications différentes. Mais j'ajoute, après avoir étudié jusqu'au bout plusieurs cas très dissemblables, qu'on peut toujours, en s'en donnant la peine, trouver une solution s'ajustant à chacun d'eux, sans qu'il soit nécessaire pour cela de franchir les limites du droit commun.

Le Parlement les a franchies, ou plutôt il a improvisé un droit nouveau lorsque, en pleine guerre, sans étude ni enquête préalables, il a répondu à l'appel de M. Chéron en votant la loi d'avril 1917, qui a prétendu créer un actionnariat du travail.

Cette loi est pratiquement restée lettre morte et rien ne saurait être à mes yeux, plus déplorable qu'une récidive législative de même esprit; tout ce qui tendra à créer aux ouvriers un droit à la participation aux bénéfices aura pour résultat de paralyser les entreprises dans leur croissance et de créer de nouveaux motifs de frictions. entre employeurs et employés.

Nombre d'entreprises évoluent présentement vers l'organisation d'un régime conforme à ce que je viens d'exposer, s'efforçant chacune de le faire dans des conditions appropriées à ses caractéristiques personnelles. Mais il se fait, d'autre part, une campagne politique tendant à provoquer le vote d'une loi imposant aux entreprises de répartir une part de leurs bénéfices entre leurs travailleurs, et cette situation a donné lieu à une enquête où l'opinion de la généralité des chefs d'entreprises a été formulée dans les termes suivants :

« Résultant d'une convention libre, la participation « aux bénéfices est un signe et un moyen de progrès « social; imposée par l'Etat, elle constituerait un empié<< tement sur les droits du citoyen. >>

Je souscris fermement à cette déclaration, mais en y ajoutant les mots suivants :

« Et elle lèserait ses intérêts, qu'il soit actionnaire, « employé, ou ouvrier d'une entreprise, car les intérêts « des uns et des autres sont, quoi qu'on veuille, soli<<< daires. »

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de la Semaine

cle où s'élève une colonne de marbre noir avec l'aigle de Pologne. Il avait constitué là, un musée national et une bibliothèque extrêmement riche comprenant près de 80.000 volumes et plus de 25.000 manuscrits.

Dans la petite chapelle du château, un vase de bronze contient depuis 1887 le cœur de Kosciuszko.

Dans son testament, le comte Ladilas Plater avait demandé que les collections réunies par ses soins soient remises à la Pologne, dès que sa patrie aurait recouvré son indépendance.

L. C.

Vers le milieu de l'année prochaine le fonds de Rapperswill augmentera utilement la bibliothèque de Varsovie de volumes se rapportant la plupart à l'histoire et à la ittérature polonaises.

Molière en Alsace

L'Alsace s'apprête, elle aussi, à fêter le 15 janvier prochain le troisième centenaire de Molière. A Colmar, on vient de représenter l'Avare, traduit en dialecte du pays par M. l'abbé Siffer sous le titre D'r Gitzhalz. Ainsi les

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Le Prix Carthage d'une valeur de 3.000 francs a été attribué pour la première fois, cette année, à un poète de Tunis, M. Ferdinand Huard.

Le grand Prix littéraire de 10.000 francs du Figaro a été donné par un jury composé de MM. Henri de Régnier président, René Boylesve, Marcel Boulenger, Jérôme et Jean Tharaud, Pierre Mille, Fernand Gregh, Edmond Jaloux et Mme Colette, à M. Henri Pourrat pour son manuscrit intitulé Gaspard des Montagnes.

Il y a deux ans, M. Henri Pourrat avait été candidat à la Bourse de Voyage et le livre de vers qu'il présentait avait obtenu quelques voix.

Deux autres prix ont été décernés par le même jury. L'un de 3.000 à M. Robert de Traz pour un roman Fiançailles. L'autre de 2.000 francs a été partagé entre Mlle Claude Dazil auteur de Mariale et M. Aimé Graffique pour le Pain quotidien.

Ces jours-ci sera attribué le prix de l'Afrique du Nord, d'une valeur de 5.000 francs.

Au mois de février prochain, la Société Coloniale des artistes français désignera son lauréat.

Enfin la Société des Gens de Lettres vient de faire son ample distribution de prix annuels.

Une maison du Livre français

Elle s'ouvrira l'année prochaine à Anvers. On sait que cette ville est un des centres flamingants les plus actifs. Là, plus qu'ailleurs, notre propagande doit s'exercer utilement. Nous devons faire connaître nos livres, les imposer à un public sollicité par les maisons allemandes qui, grâce au change, offrent leurs ouvrages à des prix insignifiants.

Cette maison sera organisée magnifiquement. Ses fondateurs ont choisi pour l'installer un des plus beaux hôtels de la ville. Outre l'exposition permanente des livres français, on y donnera des conférences. Peut-être fera-t-on paraître un bulletin.

Il semble bien que l'on veuille tenter ici, un effort sérieux; créer un véritable foyer de culture française. Ce qui serait à Anvers particulièrement urgent, si nous ne voulons pas que nos auteurs cèdent la place aux écrivains allemands.

Léon de Tinseau

Un vieil homme de lettres vient de mourir à soixante-dix-neuf ans dont l'œuvre, sinon le nom, est bien oubliée aujourd'hui. Qui se souvient encore de ma Cousine Pot-au-Feu, de l'Attelage

de la marquise ou de la Meilleure part qui firent le plaisir des lecteurs sages d'il y a trente ans.

En plein naturalisme, Léon de Tinseau continuait de suivre le petit sentier tracé par Octave Feuillet, avec encore moins d'audace si l'on peut dire. Mais comme son maître, il écrivait une langue correcte et soignée. Ce qui impose, en ces temps de charabias, le respect.

La dernière Lettre

La Ligue des chefs de section, que préside M. Binet-Valmer, a eu entre plusieurs bonnes idées celle d'organiser un comité à la tête duquel a été placé M. Bonnet, président de l'association des pères et mères de familles dont les fils sont morts pour la France, chargé

de réunir les dernières lettres écrites du front par des soldats tués et qu'ont bien voulu lui remettre les parents pour en former un volume. Le maréchal Foch a écrit pour ce recueil une émouvante préface.

Tous les bénéfices réalisés par la vente de ce livre seront versés intégralement aux œuvres de bienfaisance du maréchal Foch.

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Les femmes universitaires On sait qu'il existe déjà depuis deux ans une Fédération internationale des femmes universitaires qui comprend environ 15.000 membres répartis entre la France, les Etats-Unis, l'Angleterre, les Indes, la Suède, la Roumanie, l'Espagne, l'Italie, la Hollande, etc.

Les Belges n'en faisaient pas encore partie. Sur l'initiative de Mme Derschud-Delcourt une fédération nationale belge des femmes universitaires a été fondé ces jours derniers à Bruxelles. Elle a accepté le programme de la fédération internationale: coopération des femmes intellectuelles et professionnelles des différentes nations du monde ; fondation de bourses d'études et de recherches accessibles à ses membres ; organisation d'un système d'échange de professeurs féminins entre les Universités, création de bureaux de placement pour femmes universitaires, de centre d'hospitalité dans les différentes capitales.

Une œuvre nouvelle

de Sir Rider Haggard Sir Rider Haggard, dont le nom est bien connu maintenant en France, depuis l'Atlantide, va publier un nouveau roman. The Virgin of the Sun, la. Vierge du Soleil, tel est le titre de cette œuvre nouvelle qui se passe à l'époque des Plantagenet.

Sir Ridder Haggard y fait revivre la vieille légende de la découverte de l'Amérique du Sud, bien avant Christophe Colomb et Cabot.

ARTS

La Demeter de Berlin Les vieilles histoires sont comme les noyés; quand elles reviennent sur l'eau, c'est avec un bien vilain aspect.

Anatole France, passant récemment par Berlin, vit une Demeter de marbre qu'on avait eu naguère l'espoir de faire entrer au Louvre. Il le dit; et toute la presse de s'émouvoir. Par quelle trahison la déesse était-elle à Berlin? Voici: Au début de 1914 on sut que l'antiquaire allemand Hirsch, de la rue Saint-Honoré, détenait une statue antique, Tare et complète. C'était une déesse, assise, diadémée; de chaque côté de sa poitrine deux nattes se divi saient en une triple tresse ; sur ses genoux les bords de la draperie s'ou vraient en festons réguliers.

Elle était majestueuse et son air de matrone autant que son origine sicilienne la désignaient comme une représenta tion de Demeter, la réesse féconde.

A coup sûr ce n'était point là quel qu'une de ces a jeunes filles, statues ornementales dont les temples antiques et leurs abords étaient abondamment pourvus, mais bien une figure cultuelle, sicilienne disons-nous; ou de l'Italie du sud. Le mystère dont les antiquaires sa vent entourer l'invention des pièces ra res qu'ils ont entre les mains empt chait de préciser davantage. Quel était son âge La doctrine archéologique en faveur voici vingt ans aurait vu dans l'archaisme affecté de cette Demeter la caractéristique d'une époque romaine qui se serait rappelé le passé lointain à peu près comme M. Bourdelle évoque aujourd'hui l'art romain. Mais de nos jours on fut plus simplement tenté d'y voir une sorte de manifestation retardataire, datant d'une période à peine ontérieure à Phidias, quelque chose com me l'œuvre des statuaires qui malgré l'influence de Joseph Bernard conti nuent à travailler selon Carpeaux. Qu'en demandait Hirsch 500.000 f1. à moins que ce ne soit un million. Il se gardait bien de dire un chiffre defi nitif. Le Louvre avait fort envie de la Demeter; il cherchait à déclencher la générosité de mécènes quand la guerre éclata. La maison Hirsch fut mise sous séquestre. Alors apparut un M. Virs qui prétendit être le possesseur de la statue. Il montrait des titres probants. Il était frère d'un procureur général de Rome, il était consul du Guatemala, à Palerme et fort honorablement connu. D'autre part sur les livres de Hirsch, les

sommes afférentes à la Deme ter étaient ridiculement faibles. Ce ne pouvait être que le total de frais divers, garde, transport, et non prix d'achat. L'Italie était neutre encore.

Peut-être la diplomatie aida-t-elle Thi mis à tenir ce jour-là sa balance. Virsi, tout bien examiné, put emmener Demeter. En Italie ? Non pas. On ne sait guère comment il l'en avait fait sortir une première fois, malgré les rigueurs de la loi italienne. On ne voit pas com ment il l'en eût extraite une seconde fois. Il avait su bénéficier de sa que lité d'Italien, auprès des tribuness français. Mais son plan et sa commvence étaient bien arrêtés. C'est en Suisse qu'il transporta d'abord Demeter. Mais la déesse continua son chemin. Elle s'en alla jusqu'à Berlin, où pour un million de marks, en pleine guerre, elle consentit à s'arrêter. Le tour était joué.

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ROBERT REY.

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L'Angleterre et Saint-Saëns

Au moment même où est mort Saint-
Saëns, paraissait, à Londres, une étude
sur la vie et l'oeuvre du maître par M.
Arthur Hervey, qui a déjà consacré un
volume à La Musique française au XIXe
iècle.

De l'auteur de Samson et Dalila, M.
Arthur Hervey, écrit notamment :

Le trait caractéristique, peut-être,
le la personnalité de Saint-Saëns, c'est
on absolue indépendance de pensée...
la trouvé le moyen d'être érudit sans
édanterie, d'être populaire sans deve-
ir banal, d'employer avec la même fa-
ilité et une égale maîtrise, toutes les
ormes musicales, de demeurer clair et
oncis, d'éviter toute exagération. Sa
arge conception de la vie l'a empêché
le tomber dans aucun extrême et a con-
ribué à lui conserver cet équilibre par-
ait qui existe dans toutes ses œuvres ».

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Les Femmes peintres

Il s'y trouve bien quelques toiles hono-
ables, mais elles sont tellement dépay-
es qu'on est gêné pour elles. Au fait,
moyenne de ce salon ne serait pas in-
érieure à tant d'autres si comme le fai-
ait très justement remarquer Tabarant,
sas de la peinture féminine étaient
résents. Mais cherchez là Suzanne Va-
adon, Marie Laurencin, Jeane Marval
t même cette charmante Charmy dont
e ne célébrerais pas sans réserve le fou-
ueux et clair talent.

Çelles-là fuient un salon où trônent
'art de Mmes Montchenne-Lavirotte
t Fould, lesquelles s'en félicitent.

avec

Et voilà que la trop modeste et si vi-
goureuse Adrienne Jouclard vient de
passer à l'ennemi, je veux dire au sa-
on d'automne, comme sociétaire. Mais
n pourrait tout de même rehausser le
restige des femmes peintres »
les rétrospectives de mortes, celles
Pune Berthe Morizot, d'une Eva Gon-
ales, la brillante élève de Manet qui
i fournit un jour un si splendide mo-
èle. Il est vrai que les petits chats et
s bouquets peints par les autres da-
es en souffriraient tellement !

ECONOMIQUE

e marché du cuivre aux Etats-Unis

Devant les difficultés que présentait
'écoulement des stocks de cuivre, les
producteurs, à l'exemple de certains
roupes de planteurs de caoutchouc,
vaient conclu une entente visant à res-
reindre la production. D'autre part, de
érieuses tentatives ont été faites pour
évelopper la consommation du cuivre-
étal.

Les premiers buts ont été atteints,
uisque la quantité de cuivre produite
Dar les Etats-Unis, le Mexique, l'Amé-
ique du Sud et l'Alaska est tombée de
o millions et demi de livres en janvier
1921 à 23 millions de livres en août.
Le seul chiffre de la production totale
de l'année 1918, soit 1.994 millions de
livres, donne une idée de l'importance
des restrictions apportées à la produc-
tion, pour empêcher l'effondrement des
cours et limiter le déficit d'exploitation
des mines.

Pour obtenir ce résultat, on a pure-

ment et simplement arrêté l'exploitation
de 75 0/0 des mines environ.

Les effets de cette mesure radicale
commencent à se faire sentir. Dès main-
tenant, une diminution des stocks, qu'on
estimait à 800 millions de livres en jan-
vier, s'annonce, et les cours remontent
légèrement. Les prix sont restés long-
temps accrochés au cours de 13 cents la
livre, prix très durs pour les produc-
teurs, car le coût de production, pour
les affaires travaillant sur le territoire
des Etats-Unis, varie de 11,26 cents à
21,55 suivant les usines. On a coté jus-
qu'à II cents 5/8 la livre en juillet
dernier, prix de vente inférieurs aux
prix de revient de l'usine la mieux ou-
tillée.

Il est bon de noter que la reprise qui
se dessine n'a nullement été amenée par
une augmentation de la consommation,
mais par la restriction de la production
dont nous venons de marquer l'impor-
tance. La consommation intérieure des
Etats-Unis est évaluée à 741 millions de
livres pour 1921 contre 1.137 millions
pour l'année 1920. Quant à la consom-
mation étrangère de cuivre brut améri-
cain, elle atteindra vraisemblablement
583 millions de livres pour l'année cou-

rante.

Comme la production totale en 1921
ne dépassera pas 714 millions de livres,
les gros stocks qui restent seront sérieu-
sement entamés, et la prospérité renaî-
tra chez les victimes de la crise de mé-
vente.

On parle, pour maintenir l'étroite en-
tente entre producteurs, de procéder à
une fusion des principales entreprises
cuprifères, dont la longévité est très va-
riable. Comme les prix de revient sont
très différents, et varient de II cents à
17,28 par livre, les bases de la déter-
mination des apports sont très difficiles
à établir. Aussi est-il probable que le
trust constitué en vue de restreindre la
production ne tardera pas à se dissou-
dre.

Le commerce extérieur anglais
en novembre 1921

Sans être brillants, les chiffres du
commerce extérieur du Royaume-Uni
en novembre sont un peu plus favora-
bles que les chiffres d'octobre. Les prix
des produits exportés restent inférieurs
de plus de moitié aux totaux mensuels
enregistrés en pleine période d'activité
commerciale et industrielle. Il faut te-
nir compte de l'importante baisse des
prix survenue dans l'intervalle. Toute-
fois on peut dès maintenant prévoir que
le commerce de l'Angleterre, à la fin
de l'exercice courant, aura diminué de
I milliard 600 millions de livres ster-
ling, soit environ 83 milliards de francs,
par rapport à l'exercice précédent.

Pendant le mois de novembre, les
exportations et réexportations sont res-
tées à peu près stationnaires (72 mil-
lions 718.000 livres sterling), tandis que
les importations ont augmenté de 4 mil-
lions 500.000 liv. : (89.258 000 liv. ster-
ling). Comme l'augmentation se rapporte
uniquement aux matières premières,
comme il est entré en particulier pour
13 millions et demi de livres sterling
de coton brut contre 5 millions et demi
en octobre, il est permis de voir dans

cette augmentation un signe de reprise
industrielle. Le même fait s'est d'ail-
leurs produit en France et en Belgique.

La récolte cotonnière en Russie

Des bruits tendancieux ont été lancés
à plusieurs reprises sur le déficit de la
récolte cotonnière aux Etats-Unis, pen-
dant l'année 1921. On a gardé, sans
doute, le souvenir du « boom »provo-
qué sur le marché de Liverpool par les
informations publiées à la fin d'août,
annonçant que la récolte ne dépasserait
pas 6 millions de balles. En trois se-
maines, les cours du coton montaient de
70 0/0, et touchaient 16 pence par livre
à la Bourse de Liverpool.
de

Le bureau de l'agriculture
Washington déclare maintenant que la
récolte de l'année atteint 8.340.000
balles, ce qui représente, par rapport
aux précédentes évaluations officielles,
une augmentation de 1.800.000 balles,
près du tiers.

La récolte est évidemment déficitaire,
puisque elle atteignait près de 13 mil-
lions de balles en 1920. Mais il n'y a
pas lieu de redouter une pénurie de ma-
tières premières, car les stocks sont con-
sidérables et suffisent à couvrir les be-
soins.

Les émissions en Allemagne
au mois de novembre
La hausse des matières premières
d'importation, des salaires, bref de tous
les facteurs des prix de revient oblige
les diverses sociétés industrielles à faire
appel aux capitaux privés, pour aug-
menter leurs fonds de roulement. Les
nombreuses émissions faites en Allema-
gne, au mois de novembre, qui ne sont
nullement un signe de prospérité, s'ex-
pliquent par la baisse du mark, l'aug-
mentation des prix intérieurs, la néces-
sité d'accroître les disponibilités et de
faire face aux exigences nouvelles de la
situation. Comme les dépôts augmentent,
les banques sont, elles aussi, obligées de
rétablir le rapport entre le chiffre des
dépôts et leur fortune propre, rapport
détruit par l'augmentation du papier-
monnaie en circulation. Elles augmen-
tent donc leur capital social.

On peut mesurer l'ampleur de la crise
provoquée en Allemagne par la baisse
du mark au chiffre total des émissions
en novembre, qui s'élève à 7 milliards
135 millions de marks. C'est, de beau-
coup, le chiffre le plus fort enregistré ;
les émissions en octobre, ne dépassaient
pas 2.888 millions de marks.

Les augmentations de capital repré-
sentent sur ce total de 7 milliards, plus
de 5 milliards et demi de marks,
324 sociétés ont augmenté leur capital,
au lieu de 187 en octobre.

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