Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[graphic]

Primoli a communiqué un fragment de ses propres mémoires à la Revue de Paris (1). On y voit Flaubert chez la princesse Mathilde - et cela donne grande envie de connaître le reste des souvenirs de M. Primoli. Ils doivent être fort amusants.

JACQUES BOULENGER

Le Théâtre

ni

[ocr errors]

pagne comme le battement des vagues ferait un beau discours qu'on réciterait dans une maison au bord de la mer.

« Il est de mode », dit encore M. Paul Bourget, de nier que la langue de Flaubert soit bonne. Il est bien plutôt de mode de juger qu'elle l'est ; tous les artiales que j'ai lus, presque sans exception, en font foi. Et c'est Flaubert tout entier qui est révéré comme un saint : ce n'est que justice, et M. Paul Souday montre fort bien (1) que « nous vénéron's Flaubert parce qu'il a été le type et le modèle du véritable homme de lettres, uniquement voué à son art, dédaigneux de toute intrigue et de toute concession, incapable non seulement d'une bassesse, mais d'une habileté intéressée, un bénédictin laïque cloîtré dans un labeur incessant, un bourreau de lecture, d'une érudition énorme et d'une curiosité insatiable, un écrivain d'une conscience poussée jusqu'au scrupule, torturé d'un infini désir de perfection, crucifié par les « affres du style », bref une sorte de saint de la littérature ». Heureusement, nous ne sommes plus au temps où Tony Révillon_prenait Flaubert pour un « viveur de province, comme dit encore M. Souday, amateur de littérature par désauvrement », et s'écriait : « Pauvre, il eût travaillé ! » à celui où la Justice poursuivait l'auteur de Madame Bovary, pour quelques phrases isolées de leur contexte et qui lui semblaient d'une immoralité révoltante.

Le substitut Pinard ne s'est jamais repenti d'avoir requis contre lui ; c'est ce que nous apprend M. Georges Montorgueil (2), en nous signalant un livre publié par M. Pinard lui-même en 1892, Mon journal, qui est resté sauf erreur tout à fait inconnu des curieux. Les poursuites contre Madame Bovary étaient la conséquence nécessaire des poursuites contre les Fleurs du mal, assure M. Pinard. A quoi M. Montorgueil objecte que le procès de Flaubert eut lieu en janvier et février 1857, tandis que celui de Baudelaire ne vint que plus de six mois après. M. Pinard, plus tard ministre, fut déterminé par d'autres considérations.

Le centenaire de Flaubert a fait sortir bien d'autres travaux. M. Louis Bertrand a pris prétexte de Salammbô pour adresser un Discours à la notion africaine (3). Il y expose une vérité qu'on n'a pas encore acceptée aussi généralement qu'il faudrait : c'est que le prétendu exotisme ou orientalisme des moeurs de notre Afrique du Nord n'est guère que la survivance de la tradition romaine. Et puis il a publié un volume sur Flaubert à Paris (4) où il imagine que l'auteur de Madame Bovary visite notre société d'aujourd'hui, et n'y trouve pas tout à son goût, qui est assez celui de M. Louis Bertrand. Je reçu trop tard et ne l'ai pas encore lu.

La place me manque pour signaler divers travaux de détail. Il faut toutefois reppeler à nos lecteurs que M. Paul-Louis Robert (5) a cru retrouver dans Passion et vertu, conte philosophique écrit en 1837, le thème de la séduction de Madame Bovary; Mazza et Ernest, les deux amants de ce récit, ressemblent déjà à Emma et à Rodolphe. M. Henri Mazel a bien étudié et comparé les Trois tentations de saint Antoine (6). M. René Descharmes a apporté d'assez importants renseignements inédits sur Louis Bouilhet, Eugène Delattre et quelques amis de Flaubert (7). Enfin le comte

"L'homme aux dix femmes”.--"L'enfant gatée"

Encore des querelles de ménage!

L'homme aux dix- femmes, pièce en quatre actes de M. Miguel Zamacois, représentée au théâtre Antoine

, nous fait assister aux fureurs d'une nouvelle mégère Ce n'est-point un Perruchio qui la dompte cette fois Le pauvre niais de mari n'est pas taillé pour le rôle Cette jalouse et criarde Agathe sera cependant fouettée, mais il lui faudra tâter de la loi musulmane pour revenir à des sentiments plus conciliants.

Un rajah fut autrefois l'ami du père de Maxime de Baudremont. Depuis longtemps, il a quitté Paris et, revenu dans son royaume indien, distribue ses faveurs à son grand eunuque Maleh et ses rebuffades au chef de la police.

Maxime de Baudremont accompagné de son ancien précepteur, M. Parfait, ai-je dit que tout ceci se passe en 1802, Maxime de Baudremont, après un fort long voyage, arrive à la cour du rajah et lui remet de la part de son père un pli mystérieux.

ur remet og Nous apprenons que Maxime marié à une femme insupportable a quitté la France pour la fuir.

. Le bon rajah l'accueille amicalement, fait ligoter et rembarquer de force Agathe qui a couru après son mari et pour distraire Maxime de la tyrannie conjugale

, lui offre un harem. Celui-ci croit enfin avoir trouvé la paix et le bonheur

. Ces dames mises au bouton, sont pleines de prévenances

, de talents et de complaisances ! Plus de scènes, plus de cris... Capoue !

Mais rien ne dure et principalement la félicité Dix femmes, c'est charmant, mais bien fatigant. Maxime va chasser

pour

fuir

son harem; au retour, il est accueilli par les récriminations de toutes ses épouses! Agathe multipliée par dix, c'est épouvantable.

Celle-ci qui n'a pas hésité à faire trois fois la tra: versée pour rattraper Maxime et qui chaque fois s'est heurtée aux sbires du rajah et aux sermons de celui-a. revient une fois encore. Le rajah lui fait croire que Maxime est parfaitement heureux avec son troupeau de femmes, qu'elles sont douces et charmantes. Agatbe humblement avoue ses torts, elle tâchera d'être une épouse modèle, soumise et prévenante

. Le rajah qui était d'accord avec le père de Maxime pour lui donner cette leçon et racommoder le ménage, va chercher le désenchanté pour le rendre à la monogamie. Pendant ce temps, une maladroite indiscrétion du chef de la police apprend à Agathe le véritable état des choses, aussi

, lorsque Maxime paraît et qu'elle lui promet d'être pour lui exactement ce qu'étaient ses Indiennes, nous savons ce qui attend Maxinie, dès que le fouet des eunuques ne le protègera plus.

Cette historiette a toutes les allures d'un livret d'opé rette un peu désuet; les vers de M. Miguel Zamacois sont faciles, si faciles qu'il n'en est guère qu'on ne termine avant d'en avoir entendu la moitié. Il y a un

tema peu, trop peu de musique dans cette comédie un peu longue et pas très originale. Quelques scènes font rire, les interprètes ne sont pas mauvais.

(1) Le centenaire ide Gustave Flaubert, dans la Revue de Paris du jer décembre 1921. Cf. le Temps des 12, 15 (t 19 décembre : l'auteur y proteste fort justement que Flaubert est bien autre chose qu'un romancier des mours. (2) Dans le Temps, 21 décembre 1921. (3) Revue des Deux Mondes, jer décembre 1921. (4) Dans la Revue Hebdomadaire, 10 décembre 1927. (5) Dans l'Opinion du 10 décembre. (6) Dans le Mercure de France du 15 décembre.

(7) Dans le numéro spécial de la Revue de la Semaine déjà signalé.

(1) Du 15 novembre.

[ocr errors]

Il y a une idée charmante dans la pièce de M. René faisait des sonnets. Ces sonnets ont des admirateurs; Fauchois ; chacun selon lui doit suivre sa ligne et l'on .

la musique dont je parle en a également et nombre de a grand tort de ramener à la vertu bourgeoise de pau- gens déclarent qu'ils adorent ça. Ils sont bien heureux; vres filles qui ne sont pas faites pour elle. C'est ainsi ils goûtent des jouissances dont je n'ai pas même l'idée, qu'introduites dans d'honnêtes familles, elles y sèmeront et que je ne connaîtrai jamais. le scandale sans en recueillir le moindre agrément.

Ces paroles sont vraies, même dépouillées de l'ironie Ce ne sont pas les faits qui sont chargés de nous

qu'y mettait l'auteur. Et tout le monde a constaté que démontrer cette vérité, mais les discours d'un vieil

l'un des traits qui caractérisent Saint-Saëns, c'est d'avoir homme, Charles Brémontier, qui a suffisamment d'auto

vécu hors de l'évolution musicale. Je vois bien tout ce rité sur deux jeunes fous, pour les empêcher de com

qu'on peut dire de flatteur à ce sujet. Mais je l'avoue, ce mettre la grosse sottise de se marier. L'auteur joue lui-même et fort bien L'enfant gâtée A vivre ainsi loin des courants de la sensibilité humaine,

privilège me paraît plus dangereux encore que glorieux. à la Potinière.

on risque de s'étioler. Quelle tristesse que cette floraison Malgré le décor qui représente un pont de bateau, le

en fleur séche, confinée dans l'école! L'artiste est le mal de mer de l'officier de marine, les hésitations de témoin de son temps, le lieu géométrique des idées et Gaby Desanges entre les propositions dorées de Brémontier retour d'Amérique et celles fort enflammées quoique didement isolé, qui, hors du temps et de l'espace, con

des rêves. Sans doute, on peut concevoir un artiste splentimides du jeune officier qui a mal au cæur, nous ne nous cevrait des formes immortelles. Mais on serait assez amusons pas beaucoup pendant le premier acte. Le embarrassé d'en trouver des exemples. Presque toujours, second est quelconque. Gaby après avoir accordé sa personne et son coeur au. jeune marin pendant la fin de la rains, sont simplement retenus dans le passé, ce passé

ceux qui n'ont point été les hérauts de leurs contempotraversée, s'est installée à Paris avec Brémontier, Cloarec qui a été la vie, et dont toutes les cellules mortes ne sont obtient une permission, vient la retrouver et l'enlève.

plus maintenant qu'un réseau. Le troisième acte et le meilleur se passe à Marseille dans une chambre d'hôtel.

C'est ce qui est arrivé à Saint-Saëns. Il est résoluLe rideau se lève, Cloarec est fort occupé... il donne à

ment hostile aux nouveautés, et même aux réformes. Il Gaby une leçon de grammaire ! Il lui fait de la vie de

a souvent raison, parce que beaucoup de ces réformes sont famille un tableau qui paraît sévère à la petite divette

absurdes. La critique qu'il fait du motu proprio de Pie X de café-concert. Nous sentons que ce joli garçon com

sur la musique dans les églises est le bon sens même. mence à l'ennuyer terriblement lui et sa vieille famille

Mais comment ne pas s'apercevoir que ce désir d'immobretonne. Cloarec s'en va, la fenêtre de la chambre ouvre

bilité dans l'art est plus funeste encore que les pires

erreurs des novateurs ? sur un café-concert dont on entend l'orchestre ; Gaby chante à tue-tête, puis s'habille comme si elle allait Sans doute, il a fait, avec des moyens volontairement entrer en scène. A ce moment surgit le sourire aux lèvres, limités des cuvres éblouissantes. Je ne me flatte pas Brémontier, qui la prend par la main, chante et danse d'avoir, en huit jours, relu toute son cuvre. Mais du avec elle. La porte s'ouvre, Cloarec paraît stupéfait et moins ce que j'ai revu me plonge une fois de plus dans furieux devant un tel spectacle. Brémontier lui explique l'admiration, que mérite une virtuosité sans égale. que la jeunesse excuse tout, qu'il ne leur en veut point Ouvrez la partition de Samson. Vous serez émerveillé à de leur fugue, inais qu'il est décidé à ne pas laisser Cloa- chaque page de la pureté et de la perfection de l'écrirec faire le malheur de Gaby en l'épousant. C'est une ture. Le musicien a fait rendre aux procédés les plus enfant gâtée qui ne peut vivre que libre et doit le rester. simples et les plus classiques des effets d'une variété et Mlle Marnac est charmante dans le rôle de Gaby

d'un bonheur inouïs, parce qu'il est assez habile pour Desanges. M. Luguet se tire bien du rôle assez terne du

leur faire donner leur plein effet : pareil à ces grands lieutenant Cloarec.

écrivains qui ne se servent jamais que des mots les plus CLAUDE ISAMBERT. simples et les plus communs, et qui en font des phrases

éblouissantes. C'est ainsi que les premières mesures du fameux air : Mon caur s'ouvre à ta voix, en ré bémol,

sont faites d'abord par la dominante seule qui indique La Musique

le ton, puis par l'accord parfait de la tonique, répété

pendant trois mesures, et que le changement d'une seule Camille Saint-Saëns

note change en accord de sixte; cet accord de sixte en

engendre un second, puis un accord de quarte et sixte, Au lendemain de cette nuit où Saint-Saëns disparut, puis de nouveau l'accord parfait de ré bémol. Les rachacun a écrit ses impressions et publié ses souvenirs, dont tions qui suivent sont elles-mêmes d'une extrême simpliquelques-uns fort précieux. Les articles critiques, qui cité. Le magicien des sons n'a pas besoin de plus de sont en germe dans ces souvenirs mêmes, paraîtront plus moyens pour donner à rêver à des générations entières. tard. Le temps n'est pas venu de pouvoir juger. La mort C'est ainsi qu'en analysant la palette de quelques prodin'est pas un état définitif, mais une épreuve, que tous gieux coloristes, on reste émerveillé de ne trouver qu'un les humains doivent franchir. Ceux qui sont dignes de très petit nombre de tons. Je ne sais plus qui a écrit que vivre en sortent victorieux. Nul ne peut douter que Saint-chaque mesure écrite par Saint-Saëns était une leçon Saëns soit de ceux-là.

pour les musiciens : c'est rigoureusement vrai. Il est très éloigné de notre sensibilité. Il le savait. Ce qui est plus troublant, c'est que ces moyens simples, Parlant des impressionnistes à la manière de Debussy, par lesquels il édifie un univers enchanté, lui suffisent qui sont déjà l'école d'hier, il écrivait, dans la page limi- visiblement. Il semble que toute la vie des grands maînaire d'Ecole buissonnière (1913): « On n'y trouvera tres soit un effort pour s'évader de ce palais éblouissant pas mon opinion, souvent demandée, sur une nouvelle qu'ils construisent eux-mêmes et qui ne leur suffit pas. école musicale connue de tout le monde et qu'il est inu- Wagner vieillissant fuit son propre palais et se réfugie tile de désigner plus clairement. Pour moi, la musique sous les voûtes nues de Parsifal. Saint-Saëns, au conest un art qui a ses lois, sa grammaire, sa syntaxe, choses traire, se trouve à merveille dans sa maison classique. Il

, dont on n'a cure dans un monde où l'on cherche seule

y est entré tout enfant. Il a écrit, au sujet de ses prement à éveiller des impressions, à créer des ambiances et

miers essais, une phrase qui me paraît terrifante : « J'ai des atmosphères; on y fait de la musique, à peu près revu dernièrement, dit-il, toutes ces petites compositions. comme, dans ses dernières années. Stéphane Mallarmé Elles sont bien insignifiantes, mais il serait impossible

a

va

d'y trouver une faute d'écriture et cette correction est nie en ut, applaudie l'année précédente à Londres, eut reinarquable chez un enfant qui n'avait encore aucune: le même succès à Paris. notion de l'étude de l'harmonie. >>

Il faut se représenter un homme exceptionnellement On a dit qu'il avait eu des débuts difficiles. Il ne faut bien doué qui, dès les années de sa première enfance, a pas exagérer. Il a donné son premier concert à onze ans, su, absorbé, deviné tout.

su, absorbé, deviné tout ce qu'on peut connaître de la en 1846. Il a été organiste de la Madeleine à vingt-trois musique. L'oreille était extraordinairement sensible, la ans, en 1858. Et l'on comprend assez bien le mot de la main prodigieusement habile, et l'écriture musicale pour princesse Mathilde vers cette époque : « Comment, il ainsi dire innée. Il n'avait en composant ni ce trouble n'est pas content de sa position? » Il est vrai que ses ni cette confusion envoyée par les dieux, où l'on voit les débuts au théâtre ont été beaucoup plus diffiailes. Il a autres se débattre. Dans ses premiers concerts, on loue la lui-même raconté les aventures du Timbre d'argent. Il clarté et la netteté de son jeu. Quand il écrit, il sait avait concouru à vingt-huit ans pour le prix de Rome

d'avance ce qu'il écrire. et et parfaitement maître de qu'il n'avait pas obtenu. Auber, qui l'aimait beaucoup, l'auvre qu'il compose. On dirait qu'il a l'intelligence demanda

pour lui un livret à Carvalho, qui donna celui parfaité de la musique, plus encore qu'il n'en a le du Timbre d'argent, dont personne ne voulait. Saint- tourment. Aussi est-il merveilleusement à l'aise pour Saëns compose sa partition : il faut deux ans pour que. résoudre tous les problèmes de la virtuosité. Il excelle Carvalho se décide à l'entendre. Enfin le directeur invite dans la forme pittoresque du Poème symphonique, qui l'auteur à lui jouer son oeuvre, et il est conquis. On lui suggère quelque chose à dire. Sa-musique est comme mettre l'ouvrage à l'étude; mais le premier rôle est celui une chambre spacieuse, claire et agréablement décorée

. d'une danseuse; il faut développer celui de la chan- Il a pris les motifs de cette décoration dans tout l'uniteuse, pour Mme Carvalho. Et puis Carvalho a la manie vers et l'on a pu dire que la plupart de ses cuvres étaient de collaborer. Deux nouvelles années se passent en rema- plus ou moins des impressions de voyage Dans le Conniements. Après quoi, le Théâtre-Lyrique fait faillite. certo pour violoncelle, joué il y a quinze jours aux ConLe directeur de l'Opéra demande l'oeuvre. Il faut de certs Colonne, on avait la surprise de rencontrer, , -entre nouveaux remaniements; l'affaire traîne. Du Locle prend beaucoup d'autres choses, des motifs arabes. l'Opéra-Comique et demande le Timbre d'argent à Il n'est pas entraîné par les démons. Il n'est même l'Opéra. Nouvelle adaptation; après bien des difficultés, pas

torturé par le souci humain d'aller au delà des on a trouvé une danseuse : la guerre de 1870 éclate. limites prescrites. On ne le, voit pas hors de lui. La Après la guerre, la préparation recommence : mais on Marche Héroïque, composée en l'honneur de son ami ne trouve pas de ténor et l'Opéra-Comique est en décon- Henri Regnault, et qui est un monument de sa douleur, fiture. La pièce revient alors au Théâtre-Lyrique, où elle ne laisse guère voir de sensibilité. Il a été un maître de avait dû d'abord être jouée, et que Vizentini venait de l'art des sons. Il lui a manqué la suprême grandeur de remonter. C'est là qu'elle est enfin représentée.

l'homme, l'inquiétude. Les circonstances ont taquiné le musicien, mais enfin

HENRY BIDOU. il n'y avait de décourageant dans tout cela que la persistance des contretemps. L'aventure de Samson était plus cruelle. Saint-Saëns y travaillait depuis 1868. Mais les directeurs ne voulaient pas entendre parler d'un sujet Les Arts biblique. Des auditions du second acte n'avaient pas réussi. Ce fut, comme on sait, Liszt qui engagea l'auteur

L'histoire de l'art de M. André Michel à terminer son cuvre et qui la fit jouer à Weimar en 1877. « Sans lui, écrit Saint-Saëns, Samson n'aurait

On sait que, avant la guerre, M. André Michel, alors jamais vu le jour ». On eût souhaité que le musicien

conservateur de la sculpture au Musée du Louvre, et aufrançais fît un retour sur ce passé quand il se montra plus tard d'un nationalisme si étroit et qui risquait de pris la publication d'une importante et capitale Histoire

jourd'hui professeur au Collège de France, avait entrene point paraître désintéressé. Après le succès de Weimar, l'aventure de Samson n'était point finie. La parti- sixième tome de cet ouvrage vient de paraître. Il étudie

de l'Art. Après une interruption de plusieurs années, le tion fut refusée successivement par tous les directeurs

l'Art en Europe au XVII° siècle (1). de l'Opéra : par le rude Halanzier, par le doux Vaucor

Si M. André Michel dirige cette Histoire de l'Art, il beil, par Ritt et Gailhard. Enfin, la pièce est représen

ne la rédige pas entièrement. Dans le présent volume, il tée, le 3 mars 1890, au Théâtre des Arts, à Rouen. Six mois plus tard, alle vient à Paris, non pas à l'Opéra, du Cavalier Bernin. Les chapitres consacrés à l'archi

s'est réservé de parler de la sculpture italienne au temps mais à l'Eden, où elle est jouée le 31 octobre 1890. Et

tecture et à la peinture italiennes sont respectivement de elle n'entre à l'Opéra que le 23 novembre 1892, quinze M. Marcel Reymond. et de M. André Pératé M. Henry ans après la représentation de Weimar!

Lemonnier s'occupe des Débuts de l’Azt monarchique Il est vrai que cette période d'attente a des compen- Français

. Les Pays-Bas et l'Espagne ont été distribués à sations. Le Grand-Théâtre de Lyon joue Etienne Mar

M. Paul Vitry pour la sculpture flamande, wallonne et cel, le 9 février 1879. L'Opéra joue Henri VIII le hollandaise, à M. Louis Gillet pour la peinture des mê. 5 mars 1883. L'Opéra-Comique joue Proserpine en mes pays, à M. Pierre Paris pour l'architecture, la sculpmars 1887. Enfin l'Opéra encore joue Ascanio en 1890. ture et la peinture espagnoles. Il ne faut pas s'attendrir à l'excès sur un retard qui a On voit

que l'on s'est efforcé, dans cet ouvrage, d' cutiété rempli par l'exécution de quatre grands ouvrages. liser les compétences ». De plus, lorsque M. André MiEt je passe les oeuvres symphoniques. Il est vrai que chel est présent, on sait qu'il ne peut s'agir de compilacelles-ci, devenues aujourd'hui un des éléments perma- tion, ni même d'érudition pure. M. André Michel ne se nents dans les programmes, furent parfois fraîchement

contente de « savoir »; il apporte à l'exercice d'une

c accueillies dans leur nouveauté. Le Rouet d'Omphale, profession que l'insensibilité fréquente de ceux qui la en 1872, à la Société Nationale, puis aux Concerts popu- pratiquent rend trop souvent aride et morne

, une, paslaires, fut peu applaudi. La Danse Macabre, en 1875, sion, une conviction qui colore et vivifie tout. eut une mauvaise presse au Châtelet et fut sifflée .chez Nous voudrions feuilleter un moment ici ce volume Pasdeloup. Comment ne pas rappeler ces exemples aux jeunes musiciens? Ces protestations, dont nous avons vu récemment d'ineffables exemples, sont la première

(1) Histoire de l'Art, depuis les premiers temps chrétiens consécration d'un ouvrage. Enfin, en 1887, la Sympho- sous la direction de M. Andre Michel (Armand Colin, édit).

[graphic]

х

en nous arrêtant particulièrement à ce qui y est dit des un reflux de forces qui, souvent, plus qu'aux formes plus grands artistes que le XVII° siècle ait produits. sculptées, font songer aux formes mouvantes et 'em

portées des polyphonies orchestrales. Mais, et c'est là

quc

Bernin est l'homme d'un âge classique, cette animation MM. Marcel Reymond et André Michel s'accordent n'est jamais du désordre, jamais il ne tombe dans in pour voir en Bernin, architecte et sculpteur, « le grand confusion, dans le chaos. Sa volonté domine l'inspiragénie du siècle » celui dont « on citerait le nom s'il n'en tion, même lorsque l'inspiration semble sans frein, tout fallait prononcer qu'un »... « L'art tout entier semble à fait libre et déréglée. A certains égards, l'homme du s'absorber et se résumer en sa géniale personne ». Il y a

XVIIe siècle auquel on pourrait le mieux le comparer, là l'expression d'un sentiment qui est, sinon nouveau, du

serait le Bossuet des Oraisons Funèbres. Il va sans dire moins récent. Depuis une dizaine d'années nous assis

que cette comparaison ne s'applique qu'aux « moyens » tons à un lent retour du public éclairé » vers l'æuvre que ces deux grands artistes emploient, et non aux d'un homme que nos pères considéraient comme l'incar- << sujets » que ces moyens leur servent à exprimer. nation du mauvais goût. A l'exception des « truqueurs ? L'hommage si juste et si motivé que l'Histoire de l'Art d'Ecole, les artistes du dix-neuvième siècle, que ce soit

de M. André Michel rend au Bernin, servira sans doute au temps de David, au temps d'Ingres, ou aux âges

à hâter le mouvement de « réaffection » qui porte de moins lointains du préraphaelisme, de la Rose-Croix et nouveau le goût du « public éclairé » vers les æuvres du du néo-primitivisme, a méprisé Bernin et le style jésuite

XVIIe siècle italien. De Maurice Denis à José Maria Sert, à peu près aussi unanimement que le dix-septième siècle

les artistes sont nombreux aujourd'hui à s'apercevoir, a méprisé le style gothique. On ne voyait alors dans ces par exemple, que, comme leurs maîtres les grands Bolo façades, dans ces coupoles, dans ces autels, dans ces tom- nais, les élèves des Carrache et du Dominiquin furent beaux, que l'exagération ridicule d'un sentiment sans des hommes du plus grand talent. Tous les Italiens auxprofondeur, uniquement soucieux de l'effet, prenant la quels Stendhal donnait des notes dans ses promenades virtuosité pour le savoir, l'emphase pour l'émotion. romaines cesseront d'être indifférents aux uns, de provoL'abondance éclatante de Bernin était traitée de fasti- quer la risée des autres. On s'apercevra qu'un Guerchin, dieuse facilité. Ce grand créateur de formes (le plus grand

qu'un Guide, qu'un Salvator Rosa, qu'un Pierre de Cordepuis Michel-Ange) était ravalé au rang de décorateur tone valent ces primitifs toujours délicieux mais soude théâtre, et le touriste qui se pâmait, en Italie, devant vent si débiles que, depuis Ruskin, on avait pris l'habile moindre morceau de bois peint et enfumé du quat

tude de porter tout de go au pinacle. Et ce que l'on peut trocento, vous regardait soit avec tristesse soit avec craindre, c'est que, d'ici cinq ou six ans, une mode chashilarité, lorsqu'on lui demandait, à son retour, s'il n'avait sant l'autre, on ne puisse plus, dans les « milieux averpas admiré, autant que tel Botticelli et que tel Ghirlan- tis », suporter la vue d'une photographie d'un Fra Andajo, la Sainte-Thérèse, l'Apollon et Daphné ou le Bal- gelico, d’um moulage de Donatello. Alors, sur les mur daquin de Saint-Pierre.

des studios « à la page », on remplacera la divine AnIl y avait cependant de bons esprits qui ne parta

nonciation du Couvent de San-Marco par la pathétique geaient pas ce dédain général. Nous nous souvenons

Sainte-Pétronille du Capitole, et le Saint-Georges du que, la première fois que nous partîmes pour Rome, M. Bargello par ce bel ange hardi qui vise de sa flèche d'or, André Hallays voulut bien nous conseiller d'aller visiter, dans l'église Sainte-Marie-de-la-Victoire, le coeur brûlant dans une église écartée du Transtévère, la chapelle de la

de Sainte-Thérèse pâmée. bien heureuse Luigia Albertoni, où l'on peut voir une voluptueuse statue que Bernin fit à la fin de sa vie et que M. André Michel, peu suspect de ne point aimer l'art Si le grand homme du XVIIe siècle italien est . Cavades « bonnes époques », appelle, dans son ouvrage, une lier Bernin, le grand honime du XVII° siècle français est i cuvre admirable ». Elle l'est en effet.

Nicolas Poussin. Et le seul rapprochement de ces deux D'autres encore protestaient contre l'accusation de génies si différents suffit à montrer à ceux qui déplo « décadent » par laquelle on voulait diminuer le Bernin. rent, depuis Courajold, l'influence de l'art italien sur l'art M. Paul Alfassa, voici près de quinze ans, remettait à français, que cette influence s'exerce sans dommage pour sa place ce magnifique génie, dont Mme de Noailles (à propos de la Sainte-Thérèse), a su parler en poète. Poussin passa à Rome la majeure partie de sa vie. Car, et c'est là-dessus que

partageons Outre le paysage romain, ses inspirateurs, ses modèles à fait l'opinion de M. André Michel, préférés, de Titien à Raphaël, des Carrache au DominiBernin ne nous apparaît guère comme un « réaliste », quin, sont tous des artistes italiens; cependant, à quelques animé d'un « désir de vérité », d'un « vérisme soucieux exceptions près, jamais on n'hésitera à reconnaître dans de tout dire, de tout sentir, de tout communiquer », mais une toile de Poussin ces vertus de mesure, de clarté et au contraire comme un grand lyrique, élevant la sensua- d'harmonie qui sont celles de sa race et qui triomphent lité dans le domaine de la poésie, domptant, dominant la matière et inventant avec le mouvement, la lumière et Les pages que M. Henry Lemonnier consacre à Pousl'ombre un art en quelque sorte préromantique, sans sin dans ce volume de l'Histoire de l'Art sont savantes attache avec le réalisme, et qui présagerait plutôt l'art de et sagaces. M. Henry Lemonnier réagit à bon droit contre Chateaubriand et de Hugo, de Wagner, de Listz, de De- la tendance qui fait de Poussin un « pur

intellectuel lacroix.

une sorte de philosophe de la peinture. « Peu d'hommes, Le goût de la passion et le sentiment de la grandeur écrit-il

, ont eu un instinct plus complet du Beau. Voilà où animent toutes les cuvres de Bernin. La colonnade et est la source de son génie, beaucoup plus que dans son la Place Saint-Pierre, à Rome, forment peut-être, dans esprit, car on en a trop fait l'homme de raison, à force l'architecture moderne, le seul monument que l'on puisse de vouloir le replacer dans son temps. » égaler à un temple grec, à une basilique romane, à une Mais le XVII° siècle français est-il un âge de pure raicathédrale gothique; et, de même que ce temple et cette son? Si l'on a eu souvent tendance à rapprocher Pouscathédrale, sa beauté, qui exprime une époque, n'en est sin de Descartes, ne pourrait-on pas plus justement pas moins de tous les temps. L'Apollon et Daphné l'apparenter à d'autres génies de son temps ? Racine, (cuvre de début), rayonne d'une grâce de jeunesse irré- par exemple, ou La Fontaine (celui de Psyché et sistible, à propos de laquelle M André Michel parle, il d'Adonis)? Curtaines nymphes des Bacchanales de est vrai, de « délicieux lyrisme ». Dans tout ce que crée Poussin rattachent les nymphes de Jean Goujon à celles Bernin, il y a une palpitation, une exaltation, un flux et de Clodiou et de Prud'hon. Les sens, Dieu merci, jouent

Х

nous.

nous

ne

pas tout

1

par lui.

»),

[graphic]

Х

:

un rôle important dans l'oeuvre de Poussin ; et d'ailleurs émouvante, à l'époque de la séparation. Et l'on avait pourrait-il en être autrement ? La peinture, avant de tou- remarqué que l'orateur, qui était classé parmi les prélats cher le cerveau, doit faire le plaisir des yeux. On n'a intransigeants, s'était exprimé avec une élévation de lanvu que trop, de nos jours, à quelles impasses conduisent gage qui faisait de lui, dans cette circonstance, le très les théories esthétiques lorsqu'elles sont tout à fait digne représentant de l'Eglise de France. abstraites. La peinture d'idées n'est permise sans dom- Dans les années qui suivirent, on avait remarqué aussi mage qu'aux tempéraments forts et surabondants : com- son attitude lors de la grève des vignerons du Midi et me une armure qui pour eux est légère, ils portent leurs l'accueil triomphal que lui fit tout un peuple à son doctrines et leurs systèmes ; mais, en dessous, le retour de Rome où il avait reçu le chapeau cardinalice. sang court librement dans le corps protégé.

Des événements dont la gravité venait renverser les jugements que l'on s'était habitué de porter sur les hommes

et sur les choses, la part éclatante que prenait cet évê C'est M. Louis Gillet qui parle dans cette Histoire de

que à la concentration et à l'étroite collaboration de l’Art des deux grands hommes des Pays-Bas : le Fla

toutes les forces morales du pays, imposaient la figure mand Rubens et le Hollandais Rembrandt.Il le fait avec du cardinal de Cabrières à l'admiration reconnaiscette intelligence sensible et souple à laquelle nous de

sante, non seulement de ses diocésains de Montpellier et vons le meilleur livre qui ait été écrit sur Raphaël ces

de ses compatriotes du Midi, mais de la France entière dernières années, et, plus récemment, un ouvrage zur

Au couchant radieux de sa longue carrière, consacrée à Watteau extrêmement délicat et personnel. M.Louis Gillet servir l'Eglise, la petite et la grande patrie; tel qu'il insiste très heureusement sur le lyrisme de Rubens. 31

apparaissait à travers les années tragiques de la guerre on en avait la place, il serait tentant de montrer que ce

et celles non moins laborieuses de la paix, royaliste lyrisme de la forme, du mouvement et de la composi

convaincu qui s'était transformé en champion incompation est, chez Rubens, celui d'un précurseur, d'un mo.

rable de l'union sacrée; catholique ultramontain qui derne. Rien ne nous paraît plus inattendu et plus injuste était devenu le héraut très pur du sentiment national,

, que l'indifférence des jeunes peintres d'aujourd'hui il incarnait aux yeux de tous, un type magnifique de pour ces grandes scènes fougueuses, pour ces pein- prêtre et de gentilhomme français.

Qu'il soit noble ou roturier, vieille France, et la plus tures de foules si propres à satisfaire les goûts « dynamiques » et « unanimiques » de certaines écoles authentique, comme celui-là, ou de robuste souche contemporaines. Rubens semble beaucoup mieux fait

paysanne comme tant de membres de notre clergé, la pour patronner l'art de notre temps qu'un Poussin, psychologie du prêtre s'explique, plus encore que pour

d'autres, par le milieu d'où il sort et où il-s'est formé, qu'un Ingres, tous deux cependant grands favoris. Mais on peut constater qu'aux époques de grands troubles

par mille influences intimes et très particulières. Celle

du cardinal de Rovérié de Cabrières est droite et daire et de bouleversements, l'art, tout au moins de puis deux siècles, se glace et se fige en formules, en

comme sa vie. A qui n'a pu l'entrevoir que de loin, sur

. théories : David et son école pendant les guerres de

le tard, avec respect, il se révèle très simplement dans l'Empire, les cubistes et les « décubisés » pendant cette

un livre, « livre de famille », qu'il écrivait ou rassemblait guerre-ci. Ces réactions viennent-elles d'une protestation

au plus fort de cette tourmente où il se découvrait à secrète de l'esprit contre la domination des instincts

nous, dirai-je plus grand, je dirai un peu différent de déchaînés ?

ce qu'il avait semblé d'abord. Ce livre, je le recevais de

lui, vers le moment de l'offensive allemande du prin Quant au Velasquez de M. Pierre Paris, la partie do

:

temps 1918. Je me souviens de l'avoir feuilleté, tandis cumentaire en est exceliente ; mais le jugement qui y est porté sur l'oeuvre et sur l'homme est un dithyrambe cherchais précisément ce que l'exquis et vénérable aupeut-être exagéré. Voyez plutôt : "...La belle

teur, penché sur ses papiers domestiques et ses plus âme de Velasquez se reflète dans son M. Pierre Paris. Il n'est point de labeur qui ait une plus fidèle accent de toutes les vieilles voix françaises ». Et

cher's souvenirs, avait eu l'intention d'y conserver, « le haute tenue morale, plus d'unité, plus de grandeur se

j'y cherchais aussi la réponse aux questions qu'on peut reine ; il n'est pas de génie plus noble, il n'en est pas un qui inspire plus de respect. » Nous devons renoncer,

se poser au sujet des deux aspects qu'offre l'attachante

figure du cardinal de Cabrières. faute de place, à discuter ici un pareil éloge ; permet

Entre ces deux aspects successifs, très divers à la tons-nous de renvoyer le lecteur aux pages qui parurent première apparence, y avait-il pittoresque contraste ou dans ces colonnes, l'an dernier, sur ce sujet (1).

harmonie profonde ? Comment s'accordaient, comment JEAN-LOUIS VAUDOYER. se rejoignaient ce royaliste, e prêtre et évéque ultra

montain, qui n'avaient jamais rien sacrifié des principes pour lesquels ils avaient toujours combattu, cet évèque

patriote et citoyen qui marchait maintenant et qui Questions Religieuses

frayait avec tous ceux qu'il avait combattus jadis, participant en leur compagnie à toutes les oeuvres de guerre

, Le Cardinal de Cabrières

qui invitait le préfet à sa table et portait à celle de ce

fonctionnaire de la République laïque le charme souriant Le cardinal de Rovérié de Cabrières vient de s'étein- de ses belles manières ? Tout cela, sans aucune géne, dre à quatre-vingt-douze ans. Chargé d'oeuvres, il

ni la plus petite affectation, avec cette dignité parfaite

, n'était point courbé dans sa haute allure et sa mince

ce grand air et cette grâce aimable qui doublaient le taille ; il restait étonnamment jeune avec la plus belle prix des moindres démarches du cardinal. Le livre en activité. On l'avait vu ainsi paraitre aux récentes fêtes mains, je pouvais, mieux encore qu'en l'écoutant parler universitaires de Montpellieer où s'était rendu le Prési- de loin ou en le voyant agir ainsi, répondre à la quesdent de la République. Il était le doyen d'âge du Sacré

tion. Entre oes deux attitudes, la liaison se faisait sans Collège où il était entré, plus qu'octogénaire, en 1911. effort ni contradiction par l'intelligence qui était chez Evêque de Montpellier depuis 1874, il était

, comme évê-lui naturelle et très fine, par la culture qu'il avait acque et comme titulaire du même diocèse, le doyen véné- quise et héritée, par l'atavisme priisé aux sources d'où rable de l'épiscopat français. A ce titre déjà il avait pris jaillissait pour lui le sentiment de tout ce qui était la parole, en 1906, à Notre-Dame, dans une cérémonie français. .

Ce livre, Cabrières et Veaune, portait, comme titre (1) A propos de Velasques. L'OPINION, 29 mai 1920.

les noms de deux antiques demeures où avaient grandi

[ocr errors]

cuvre, écrit

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »