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goût à Brest, si les loisirs manquent pour aller jusqu'à, il prononce des paroles d'apaisement, après quoi il se Moscou,

rend au Palais de justice et il est incarcéré. Peu de Le maire a bien pu aller présenter les excuses de la temps après intervient la mise en liberté provisoire, municipalité marxiste au consul des Etats-Unis pour préludant à la détente générale et complète. Alors s'oul'attentat de la semaine passée. Sa meilleure excuse vrait la phase résolutive de la crise viticole, au cours aura été, sans doute, de rappeler au diplomate améri- de laquelle la loi allait intervenir pour conjurer un cain que les mêmes communistes qui lapidèrent les fenê- fléau générateur de misère. tres de son consulat, formaient, il y a deux ans, la Depuis, sauf pour de courtes apparitions dans les garde d'honneur du président Wilson à son départ colonnes des journaux, Marcelin Albert était resté sidéfinitif pour l'Amérique.

lencieux. Dans une retraite où il évoquait certainement « Et noi aussi, je suis logicien », fait dire Goethe à

les souvenirs d'une période tragique, il s'est éteint parmi Méphistophélès.

la naturelle mélancolie sans doute d'une vieillesse qui ALBERT KÉRAGNEL. pouvait cependant se dresser fière et calme.

Un Apôtre: Marcella Albert.

Marcelin Albert est mort : c'est un souvenir qui se dissipe, souvenir de grandes journées et de l'animateur La Littérature qui les pénétra de sa flamme.

L'apôtre du vin n'avait pas attendu la rude crise de 1907 pour sonner l'éveil. Il avait fait des confé

Autour des prix rences dès 1900 pour signaler le péril de la mévente. Sous son impulsion, les vignerons d'Argeliers avaient,

J'ai fait connaissance de M. René Maran l'an passé. dès 1905, accompli de publiques démarches pour sauver

C'est le jeune homme le plus aimable et le plus sympala vigne méridionale. Pendant deux ans, Marcelin Al

thique. Il était venu me voir pour me demander de lire bert, infatigable, multiplie ses ardentes interventions.

le manuscrit du roman auquel l'Académie Goncourt

vient d'attribuer son prix par cinq voix contre cinq (le En février 1907, il se hausse à un rôle plus large quand . il télégraphie au président du conseil : « Le Midi se

président ayant voix prépondérante). Je ne manquai

pas de le faire, et je fus frappé, d'une part, par l'intérêt meurt. Au nom de tous, ouvriers, commerçants, viti

de curiosité que présentait l'ouvrage et, de l'autre, par culteurs, maris sans espoir, femmes prêtes au déshon

sa naïveté, au sens ancien du mot, par le naturel, non neur, enfants sans pitié, preuve fraude est faite. La loi du 28 janvier 1903 la favorisa : abrogez cette loi.

point tant de style que d'imagination (car on sent bien Voilà l'honnêteté. » Le II mars, ceux d'Argeliers vont

que M. Maran a lu nos bons auteurs, mais la ferveur, déposer devant la commission d'enquête. De ce jour-là

la ressemblance sans transposition de ses peintures la croisade commençait. Elle avait son prédicateur à

frappent) avec lequel il exprimait ce qu'il avait connu la parole enflammée et son apôtre à l'action résolue :

au coeur de l'Afrique. sa physionomie ascétique, ses yeux ardents, son regard

J'imagine, en effet, que bien peu d'Européens conqui semblait inspiré lui donnaient un aspect tout à fait

naissent les mæurs de ces populations de l'Afrique-Equaoriginal.

toriale française qu'on nous montre dans Batouala. Et Alors va commencer la période des meetings encore

si quelques « pionniers de la civilisation » ou quelques présente à nos mémoires.

explorateurs nous ont peut-être décrit ces peuplades de Successivement, Bize, Ouveillan, Coursan, Capestang, Bandas, ç'a été, certainement, soit d'un point de vue

, Lézignan, attestent la ferme décision de la viticulture scientifique, ethnologique, géographique, que sais-je? en détresse de sortir de la situation cruelle de la mé

soit d'un point de vue commercial et pratique; ce n'a vente, dont la fraude est la grande responsable.

pas été d'un point de vue de romancier. M. Maran n'est A Narbonne, les manifestations prennent un carac

pas un savant ni un commerçant; il est un romancier. Il tère plus ample : 50.000 personnes sont réunies, bran

a vécu auprès de ses modèles; il sait leur langage; il dissant des pancartes où sont inscrites les revendica

connaît leurs usages; probablement il n'est pas le seul. tions essentielles. A Béziers, plus de 150.000 personnes

Mais il a pénétré leurs âmes, il a fait revivre sont accourues et ce chiffre grossit démesurément, à

celles-ci en lui et il nous les offre, telles qu'il les imaPerpignan, à Carcassonne, à Nîmes, pour atteindre, à

gine et certainement telles qu'elles sont; et c'est la preMontpellier, le nombre fabuleux de 500.000. Qui ne se

mière fois qu'on nous montre ainsi les indigènes souvient du spectacle historique de la cité, capitale du d'Afrique du dedans pour ainsi dire, qu'on nous exprime Languedoc viticole envahie par une foule vibrante?

ce qu'ils sentent et ce qu'ils pensent, qu'on les prend Nous revoyons encore Marcelin Albert, dominant la

pour héros d'un roman, au lieu de nous les faire voir multitude, la haranguant parmi des acclamations sans

du dehors, en nous décrivant leurs aspects et leurs fin, maître de l'heure, semblait-il, le sachant mais mours pittoresques comme un décor; ainsi (oh! toutes n'ayant pas cessé d'envisager le seul intérêt de la vigne proportions gardées !) Kipling a fait revivre les bêtes dont la cause, à ses yeux, devait être finalement sauvée

de la jungle déjà souvent décrites par les naturalistes. par les voies légales.

Aussi me parut-il, après avoir lu Batouala, que c'était Ces journées marquent l'apogée de Marcelin Albert.

là, à tout le moins, un document d'une valeur et d'un Quelle que soit l'opinion qu'on se soit formée du carac

prix extrêmes. tère de ce simple paysan d'Argeliers, il faut rendre hom- Les noirs primitifs de l'Oubangui ignorent tout à fait mage à la simplicité démocratique de ce militant de la notre pudeur. L'amour tient dans leur vie une grande viticulture : il a secoué de leur torpeur les pouvoirs place, puisqu'ils sont des êtres vivants; mais il n'est publics et les a contraints d'agir.

pour eux qu'un appétit sexuel auquel ils n'ont su ajouLe ministère Clemenceau fait arrêter les grands chefs ter encore aucun ornement. M. Maran devait les peindre d'un mouvement dont la nécessité de principe ne pou- ainsi; il l'a fait, crûment

, et il a eu raison. Il avait

, vait être mise en doute. Mais Marcelin Albert reste in

même donné dans son manuscrit primitif certaines prétrouvable; depuis le 19 juin, les recherches sont infruc- cisions de détail - oserai-je dire techniques ?. — et tueuses. Le 23, il va se constituer prisonnier au cabinet employé quelques termes d'une inexactitude inutile, même du président dư conseil. De retour à Argeliers, puisqu'ils n'étaient pas indispensables. Il n'y a eu qu'à

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le lui faire remarquer pour qu'il me permît de rayer ou n'empêcheront pas d'être évidente. Mais si même d'adoucir légèrement quelques phrases. Les juges

quelques phrases. Les juges collectivité des blancs est supérieure à celle des no de l'Académie Goncourt ont montré que le livre n'y cela ne saurait nullement permettre à aucun indivi perdait rien.

blanc de se considérer a priori comme supérieur à En le recommandant, le 27 août dernier, aux lecteurs

individu rioir. Tout cela est pour moi évident. de l'Opinion, nous y signalions une sorte de ferveur D'ailleurs, bien qu'il annonce l'intention de prend qui émeut malgré qu on en ait. Et non seulement celle plus tard parti dans la « question nègre », M. Res du romancier pour son sujet, mais encore une certaine Maran se contente dans Batouala de déplorer certain ferveur d'apostolat. M. René Maran est un homme de pratiques coloniales à l'appui desquelles il cite des far couleur. Il a fait d'excellentes études au lycée de Bor

et des chiffres troublants et affreux. Ils ne surprendro deaux; il est à présent administrateur colonial; c'est au reste pas trop. Que des Européens, parfois d'asse un meilleur Français, et infiniment plus utile à notre

faible éducation ou au moins de culture médiocre, s patrie, que beaucoup de ses concitoyens. Mais s'il existe trouvent par la force des choses munis d'un pouvoi des René Maran, est-ce une raison pour conclure, avec

d'empereur romain, et sous un climat amollissant, san le congrès de la race noire qui s'est réuni, il y a peu

divertissements, c'est bien dangereux. La tyrannie de temps, à Londres, à Bruxelles et à Paris, à l'égalité absolue corrompt toujours : il faut une âme bien forte intellectuelle des races humaines ?

pour lui résister. On ne s'étonnera .pas qu'elle ait été L'âme de tout être hur ain est en partie « collective »,

néfaste à bien des fonctionnaires et militaires coloniaux, c'est-à-dire qu'elle compite des sentiments, des instincts qui étaient la proie d'un ennui écrasant. Ce qui seule inconscients qui lui sont communs avec l'humanité pas

ment est certain, c'est que les pires Français n'ont pas sée et présente et qui la lient à celle-ci dans l'espace et

fait plus mal que les Anglais (au contraire) et surtout dans la durée. C'est en ce sens qu'on peut dire

qu'ils n'ont jamais atteint, il s'en faut, les Allemands que

toute collectivité a une âme. Qu'une foule se forme, voyez

N'en doutons point pourtant : si M. René Maran danze naître son âme collective : ceux qui la composent devien

suite à ses projets sans prendre la peine d'indiquer cela nent aussitôt la proie possible de sentiments, d'impul

très soigneusement et visiblement, ses livres seront dansions, d'enthousiasmes, de paniques, de cruautés, etc.,

gereusement exploités contre nous. qui les étonneront dès qu'ils seront redevenus des isolés et dès que leur âme consciente et, pour ainsi parler, individuelle reprendra le dessus sur leur âme collective et

M. René Maran étant présentement en Afrique, il va inconsciente. Choisissez trois ou quatre mille personnes

de soi qu'il n'a pas intrigué auprès de ses juges, et en les plus intelligentes, réunissez-les dans une salle de

le couronnant ceux-ci ont montré qu'ils ne se laissent touspectacle, par exemple, elles réagiront à fort peu de

cher par aucune campagne de presse et par aucunes sol. choses près comme un public ordinaire. Un grand ora

licitations privées. On-le savait, mais ils l'ont ainsi rapteur, c'est essentiellement un homme qui sait parler à pelé. D'autre part, tout de même qu'en distinguant l'an l'âme collective, qui sait toucher, émouvoir (c'est-à-dire, passé un instituteur inconnu, M. Ernest Pérochon, les en ce cas, persuader), entraîner une foule, une assemblée; académiciens des Goncourt ont, cette année, en donnas ce n'est pas du tout la même chose que d'entraîner un leur prix à un jeune fonctionnaire qui vit au coeur de individu ; chaque député peut s'en rendre compte lors- | l'Afrique, porté un coup fort propre à enchanter l'opiqu'il lit à part soi les morceaux d'éloquence qui l'ont nion publique. Reconnaissons en effet qu'en procédant troublé au Parlement. Et les foules ne se constituent pas ainsi, ils font exactement ce que l'on attend d'eux : seulement par la réunion des corps : elles se forment sou- révéler les talents nouveaux, et qu'en outre leurs candivent d'individus séparés dans l'espace et dans le temps,

dats doivent frapper l'imagination. De tels choix ne mais dont l'inconscient répond de façon analogue. Ainsi, pourront que rendre l'Académie des Goncourt plus qui nierait que toute nation bien établie, fixée depuis un populaire. Naturellement, cette considération est fort temps assez long ait son âme collective, son esprit natio

loin de l'esprit des Dix. Mais elle n'en est pas moins nal: qu'il y ait un esprit français, par exemple, un

exacte. esprit anglais, un esprit russe, qui se manifestent dans Il y a trois semaines, nous rendions compte ici de la littérature, les moeurs, le langage à travers les siècles? l'Epithalamé, de M. Jacques Chardonne (1), qui a

( et que, même, il y ait un esprit protestant, un esprit

obtenu le même nombre de voix que Batouala, et nous militaire, un esprit ecclésiastique, etc.? Toute collec- nous promettions de revenir sur cette cuvre qui est tivité a son âme : à plus forte faison, les races ont d'une grande importance par sa nouveauté esthétique, la leur. Certes il est souvent bien malaisé de découvrir comme par la valeur des observations sur lesquelles l'âme française dans un Français quelconque : il n'en elle est fondée, plutôt que par sa réussite. Ce ne sera est pas moins vrai que l'âme française existe et qu'il y pas encore pour aujourd'hui. Je voudrais plutôt signaler a, dans le passé comme dans le présent, certaines d'autres romans qui auraient été fort dignes de l'honmanières de sentir, de penser, de réagir qui sont propre- neur du prix Goncourt, et notamment la Cavalière Elsa, ment française.De même que la vérité générale et « trans- de M. Pierre Mac Orlan (2), qui, lui aussi, a obtenu cendante », est sur un autre plan que les vérités parti- cinq voix sur dix à l'un des tours du scrutin culières et que l'on peut blâmer le romantisme, par M. Mac Orlan s'est créé la spécialité du roman d'avenexemple, et goûter passionnément les auvres roman- tures. A vrai dire, tous les romans sont d'aventures ; et tiques; de même la collectivité est une chose, l'individu l'idée même que M. Mac Orlan se fait du genre le une autre, et nous ne pouvons pas conclure de l'une à montre, car elle a beaucoup varié. Au début, M. Mac l'autre. Si même M. René Maran, et une quantité d'autres Orlan prenait à la blague son propre goût pour les his hommes de couleur, mais considérés individuellement, toires d'aventures, comme si cette survivance des préfénous paraissent ne différer nullement de nous psycholo- rences de son enfance était une curiosité qu'il fallait giquement, il n'en est pas moins vrai que la race dont faire excuser en la plaisantant le premier : de là ses ils font partie a son âme et sa psychologie qui ne res- premiers récits qui sont humoristiques (La Maison du semblent en rien à celles de notre race blanche. Or il retour écæurant, La Chanson de l'équipage). Puis il faut le dire : la race noire, même civilisée, en Amérique, prit confiance et esquissa une apologie ironique et une ne s'est pas montrée jusqu'à présent l'égale de la race théorie du genre (Petit manuel du parfait aventurier), blanche à aucun point de vue, ni socialement, ni politiquement, ni intellectuellement; inutile d'insister sur une

(1) Stock éd. vérité que toutes les protestations en sens contraire (2) Nouvelle Revue Française éd.

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fit paraître A bord de l'Etoile matutine. Je dois dire raldy n'y manquent point, les manifestations de le j'avais cru, en lisant ces tableaux de piraterie, ces l'égoïsme diffèrent, le fond demeure. La pièce a plu scènes de genre » maritimes, ces portraits de gen- et plaira longtemps, parce que tout le monde peut la shommes de fortune, réunis par un lien assez lâche, comprendre et aussi à cause de l'élévation apparente e si l'action principale manquait (le milieu étant par- et voulue des caractères. Je dis, apparente, car leurs itement rendu), ce n'était pas 'exprès. Mais pas du résolutions à tous trois sont dictées par la plus naïve ut. On voit par Léonard ei Maître Jean Mullin, qui préoccupation d'eux-mêmes, et voulue, parce que l'un ivit, comme par la Cavalière Elsa, que M. Mac Orlan d'entre eux au moins, le mari, vise au sublime et croit rétend fournir à son lecteur un cadre, un champ pro

y atteindre. ice à la songerie, et lui laisser le soin de proa

Hélène et Henri sont mariés depuis dix ans. Ils onger, d'achever, de rêver l'action à sa guise. Au s'aiment toujours mais d'une affection tranquille qui, coins il y réussit fort bien, et il faut avouer que

la sans doute à cause de cette tranquillité, ne semble pas avalière Elsa crée dans l'esprit de celui qui lit le revêtir un caractère d'éternité. vre une impression trouble fort propre à mettre en Hélène s'ennuie, son mari pour la distraire introduit ranle l'imagination (quand on en a). Les caractères chez lui son ami Chaflange. Celui-ci s'éprend de la jeune es personnages sont comme inachevés. C'est fort raf

femme et lui propose de l'épouser, si elle veut bien né.

divorcer Si l'on n'a pas couronné l'an passé Ariane jeune film

L'imprudence de l'époux est un peu trop classique! usse, de M. Claude Anet, qui est un délicieux roman, Il me semble qu'un mari, dépeint comme très intelligent, I ne pouvait être question d'élire cette année Quand la

pouvait inventer autre chose pour amuser sa femme. erre trembla... (1). C'est là surtout un recueil de souve- Il faut bien croire qu'un instinct secret l'avertit que sirs des débuts de la révolution russe, fort vivants, il

ses ressources personnelles sont épuisées, puisque Hélène st vrai, mais où manquent justement l'invention pro.

est lasse la première; aussi, très inconsciemment passerement romanesque et les délicieuses silhouettes

t-il la main... il en est temps. l'Ariane. En revanche, et puisque Louis Codet (2)

Cependant, Hélène, dont l'esprit n'est point préparé, morts, et que le règlement à semblable aventure, Hélène s'affole devant le sentiet Louis Hémon (

37. porte que le prix doit être décerné à un auteur ivant, je suis surpris que l'on n'ait point parlé davan

ment nouveau qui l'envahit, il y a lutte et lutte déchi

rante entre l'instinct brutal qui lui dicte de tourner la age de M. Louis Chadourne dont le roman est tout à Eait remarquable 4). C'est aussi un récit d'aventures,

première page de sa vie et la raison, les idées dont on nais bien différent de ceux de M. Mac Orlan. Si

l'a pétrie, qui lui conseillent de ne point le faire ; elle

veut aimer son mari, elle l'assure à Challange, comme M. Chadourne évoquait quelque souvenir, ce serait celui

si l'on aimait exprès, tandis que celui-ci lui affyrme que le Stevenson. Nul doute que nous ne le retrouvions bientôt.

le changement est la loi du bonheur, qu'il faut connaître tous les pays, l'Asie, l'Afrique, que sais-je? Il

use de bien pauvres arguments, car le changement ce Les dames chargées de distribuer le prix Femina au

n'est point le bonheur, ce n'en est que la recherche... nom de la maison Hachette ont élu M. Raymond Escho

Toutes ces banalités suffisent pourtant à troubler une lier, attaché au cabinet de M. Briand et conservateur du

femme qui a vécu à la campagne; Hélène subjuguée, musée Victor-Hugo.

éblouie, va se décider à suivre Challange. Cantegril est l'histoire d'un joyeux aubergiste du

Henri s'étant aperçu des sentiments d'Hélène, lui Midi, bon buveur, farceur, paillard et trousseur de filles. Certains chapitres ressemblent un peu à des fabliaux

offre de choisir entre lui et Challange : elle est libre, il

ne la retiendra pas malgré elle. Un tel procédé peut du moyen âge et à des contes « gaulois ». Ils sont d'ail

sembler généreux, mais le rôle d'Henri est si maladroileurs de la bonne grâce et de l'aisance. Mais le livre ne

***

tement et si brutalement conjugal, il est tellement déva vraiment pas très loin. Au reste il n'y prétend pas. nué de toute tendresse, de toute douceur, que l'on com. Celui de Mule Pernette Gille, que nous signalions il

prendrait assez bien qu'Hélène ne décidât point en sa y a quelques mois, et qui a obtenu dix voix sur onze, est plein de grâce et de finesse (5). Les dames du prix mêmes défauts, il ne dit point une parole qui ne pré

faveur. Seulement, Challange possède exactement les

, Femina n'ont pas voulu couronner une femme : c'est

sage des discours tout semblables à ceux d'Henri, et dommage.

sans doute dans moins de dix ans ! Le second acte se JACQUES BOULENGER.

termine cependant par la séparation décidée des époux. Henri donne vingt-quatre heures à Hélène pour faire

ses malles. Le Théâtre

Troisième acte. Hélène est seule chez elle et réfléchit.

C'est le soir. Challange survient, il entre par le jardin, “Aimer" - "Lorsqu'on Aime" - "Chéri" il prétend l'emmener immédiatement, mais tous les sou

venirs d'Hélène sont là qui la retiennent, toute sa vie Aimer vient de remporter un vif succès à la Comédie- passée, toutes ses habitudes, son mari dont elle connaît Française. Ce titre est assez vague, M. Paul Géraldy les qualités et les travers, toutes les certitudes en somme y tenait cependant, pixsqu'il lui fut disputé et qu'il de son existence se dressent devant elle ; Challange, i'a maintenu.

c'est le risque, c'est l'inconnu, ce n'est sans doute pas le Trois personnages seulement, le mari, la femme et

bonheur. Cette scène est belle, c'est la plus émouvante l'autre.

et la mieux venue. Hélène est une femme honnête et Qui dit sujet éternel, dit aussi sujet rebattu. On aime ordinaire ; elle a vécu abritée, protégée par son mari de mille façons différentes, mais, pour ainsi dire, tou- elle fera son devoir et restera chez elle. Ceci est conforme jours en pensant à soi; les personnages de M. Paul Gé

la plus facile qu'elle (1) Bernard Grasset éd.

choisit. D'ailleurs le personnage de Challange est si (2) La Fortune de Bécot (Ed. de la Nouvelle Revue Fran- effacé, si peu attrayant, que la résolution d'Hélène paçaise ; voir l'Opinion d'avril 1921).

| raît sage

. Quant au mari, il ne semble pas se douter (3) Maria Chapdelaine (« Les Cahiers verts » sous la direc- qu'on lui fait un grand sacrifice, il accueille sa femme Ion de D. Halévy ; B. Grasset éd.).

comme une coupable et lui parle avec une dureté qui (4) Terre de Chanaan (A. Michel).

ne semble pas la choquer beaucoup. _(5) Mon amour (A. Michel éd.).

Le rideau tombe sur iin geste symboliqiie d'Henri

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temps ?

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rallumant le feu. Le foyer est intact... pour combien de loux. Elle déteste Léa qui a gardé un aspect presq

jeune. C'est une mauvaise nouvelle qu'elle appar Le public a fait un accueil chaleureux à cette pièce, un aussi sa joie perce-t-elle à chaque phrase : Chéri va peu trop chargée de tirades et de banalités.

marier; Chéri est riche et va épouser la fille d'une aut Mlle Piérat a donné un tel accent au personnage demi-dame dont la réussite ne fut pas moindre que ce d'Hélène, son rôle est si important que l'on imagine dif- de Mme Peloux. La jeune personne est charmante, ficilement ce que deviendraient ces trois actes, s'ils chement dotée... Léa fait front, paraît ne tenir nul étaient privés d'une telle interprète. M. Alexandre est ment à Chéri, suffisant dans le rôle du mari, M. Hervé ne sauve pas Second acte. Le rideau se lève sur un tableau d'u celui de Challange qui est bien ingrat. Les décors de irrésistible drôlerie : les trois vieilles amies de Mo M. Drésa, surtout celui du second acte, sont fort jolis. Peloux jouent aux cartes. Mmes Ellen Andrée, Jean

Cheirel, Madeleine Guitty et Rachel Hoffman ont réa

lisé un ensemble d'une cocasserie et d'une laideur inouje Les maris tolérants deviennent à la mode, aussi sont

On attend le jeune ménage. Le voici. Tout de suit ils récompensés. Hélène ne veut point quitter son époux.

Edmée trouve la maison antipathique et la scène entr M. André Pascal a voulu que la duchesse de Valore re

elle et Chéri qui commencé amoureusement, finit par vînt au sien, après avoir éprouvé d'amères déceptions

une discussion violente. Chéri a regretté les gâteries e

la bonté de Léa depuis qu'il en est séparé; sa femme amoureuses. Lorsqu'on aime, joué en ce moment au théâtre du

est une enfant, il est trop égoïste pour se contenter de Gymnase, nous montre un homme mûr, trop mûr même,

son inexpérience pleine de gentillesse et de bonne vo marié depuis peu de temps avec une très jeune per

lonté. Lorsqu'elle s'avise de montrer un peu de jalousie sonne. Celle-ci a rompu, pour épouser le duc de Valore,

au sujet de Léa, Chéri s'enfuit en claquant les portes avec le jeune et charmant Jacques Bréhant.

et, va rejoindre sa Noune comme il l'appelle Là il reSon ex-fiancé devient son amant.

trouvera la tendresse intelligente et complaisante dont Cependant, une Américaine belle et milliardaire se

il a besoin. toque de Jacques Bréhant. Celui-ci ne songe point à

Léa, tout en portant très beau, a souffert. Elle hésite refuser ce Pactole et veut rompre avec la duchesse pour

à accueillir Chéri ; cependant son amour est le plus fort épouser Mme Darche.

et elle ouvre encore une fois les bras à son mauvais Inconsciente et égoïste selon l'usage, la duchesse de

enfant. Edmée qui a toute l'audace de la jeunesse, arValore menace de se suicider, parle de « son » bonheur,

rive au milieu de la nuit chez Léa, celle-ci la reçoit et de « son amour », de « sa » vie brisée, sans d'ailleurs

nie la présence de Chéri. Edmée refuse de la croire e songer une seconde qu'elle a, jeune fille, plaqué Jacques réclame son mari, d'abord avec douceur, ensuite avea pour épouser le duc. On est même un peu étonné qu'ii violence; Léa comprend qu'elle ne pourra lutter da ne le lui rappelle pas.

vantage, qu'il faut se résigner à paraître ce qu'elle est Cependant le duc est fort épris de sa femme, il

une vieille femme. Chéri repartira avec Edmée et tous n'ignore point sa liaison, il la supporte... Il a malgré

deux fonderont sans doute une de ces familles de cela encore quelques petits plaisirs. Aussi, lorsque son

bourgeois dont ils ont le caractère. frère, le vieux général, veut lui ouvrir les yeux, il lui

La pièce n'a pas l'âpreté du roman. Les auteurs ont répond : « Je sais ». Le vieux militaire en demeure

développé la partie sentimentale et adouci quelques stupide.

angles; telle qu'elle est, elle a plu et le mérite. L'interLe duc, ayant appris le mariage probable de Jacques prétation est très bonne, Mmes Jeanne Rolly, Jeanne Bréhant, va chez lui et le menace de lui brûler la cer

Cheirel et Germaine de France, MM. Armand Bouret velle s'il n'épouse pas la duchesse à laquelle il veut

Pierre de Guingand, sont justement applaudis chaque

soir. rendre sa liberté. Celui-ci affirme qu'il n'est pas l'amant de Mme de Valore. Aussitôt la duchesse paraît et avoue.

CLAUDE ISAMBERT. Le duc s'en va. Sa femme restée seule avec Jacques, se rend compte qu'elle n'est plus aimée, que les dollars La Musique américains existent seuls pour Bréhant. Ecourée elle s'enfuit, décidée à ne le revoir jamais. Le dernier acte se compose d'une seule scène entre

Concerts. Camille Saint Saens les deux époux qui se réconcilient en pleurant. A mesure qu'on entend plus souvent une musique déj

La pièce est assez bien jouée par M. Arquillière et connue, on reconnaît mieux l'extraordinaire pouvoir d Mme Jeanne Provost, les autres interprètes sont suffi- l'exécutant sur l'oeuvre qu'il interprète. Ces transfom sants.

mations sont la forme la plus générale de l'intérêt qu'o X

peut prendre aux concerts. Elles donnent un plaisir d

curiosité, irritant et mélancolique. On voit les belles mas Avec Aimer nous étions chez des bourgeois, gens ses captives danser au gré de celui qui commande, timorés qui ne cèdent point aux tentations. Lorsqu'on changer de visage, dociles et indignées. aime nous a transportés dans le plus grand monde où Il était fort curieux, par exemple, de compare l'on préfère le repentir aux regrets; Chéri se passe façon dont M. Koussevitzky, par exemple, dans un d dans ce qu'on est convenu d'appeler le demi-monde où beaux concerts qu'il a donnés à l'Opéra, a conduit l'o l'amour se pratique autant comme agrément que comme verture d'Egmont, et celle dont M. Pierné, au Châtel métier.

a conduit, samedi dernier, la cinquième symphonie. Chéri, comédie en trois actes par Mme Colette et qui donne le caractère au jeu du chef d'orchestre rus M. Léopold Marchand, représentée au théâtre Michel, c'est le parti-pris de considérer chaque

fragment est tiré du beau roman de Mme Colette.

l'ouvre, chaque incise, chaque motif, comme un es Le premier acte est charmant. Nous voyons Chéri, vivant et doué d'expression et de porter cette expr fils de Mme Peloux, adopté, gâté, entretenu par L'éa, sion à un maximum d'émotion. Observez une simp qui est une amie de celle-ci. "Nous apprenons que le suite de séquences : pour un chef d'orchestre français

jeune Chéri est méchant, paresseux, et assez pratique. ne sera guère qu'un motif qui se répète à la façon d'u Un de ses amis, sardonique et envieux, Dumond, est grecque dans une bordure ou d'un bouquet sur

1 bien silhouetté par M. Maurice Bénard. La scène est étoffé. Pour M. Koussevitzky, chacune de ces séquence amusante et observée. Cependant, survient la mère Pe- une voix propre ; c'est un cri, qui ne se confond av

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cun autre ; et cette voix doit sonner pathétiquement.. chaque moment efface le précédent, ne peut donner l'idée insi, comme dans la vie, rien ne se répète. Un esprit d'une suite et d'un ensemble qu'en rappelant dans la individualisme et une : ferveur lyrique animent toute minute présente la minute enfuie. L'imitation, l'appel nterprétation.

au souvenir, si l'on veut, est sa suprême ressource contre Celle de M. Pierné est exactement opposée. Je parle cettre destruction immédiate, constante, d'une mesure rtout ici de l'allegro qui fait le premier mouvement. par la mesure qui la suit. Et en s'amusant à la parodie, ue reste-t-il de ce tragique appel ? Que reste-t-il de la musique cherche les raisons de son rire dans ses protte éloquence, pressante, de ce discours émouvant qui pres raisons de vivre. st le propre du langage beethovénien ? Jamais la musi- M. Pierné a complété ce programme par les charue n'a été si - près de la parole. Au Châtelet, au con- mantes petites Pièces montées de M. Erik Satie .C'est aire, on croirait que ce grand homme n'a rien à nous le mélange le plus vivant de grâce, de cocasserie et ire, et qu'il s'amuse à tracer en ondes sonores les for-d, humour. Il y a un dialogue de deux instruments, cerves d'un dessin vide. Essayons d'éliminer la part qui tainement le mâle et la femelle, qui se racontent des evient à l'orchestre, lequel a été très mou et très savou- choses, et qui échangent des motifs, d'une façon hueux. Mais il y a certainement aussi une intention de maine, trop humaine, comme dit Nietzche. Il y avait elui qui le dirige. Là aussi, il y a dès le début un dé- aussi des plaisanteries de M. Stravinski. Mais j'avoue eloppement en séquences. On dirait que, tout au con- qu'elles m'échappent un peu. raire de ce que nous avons entendu à l'Opéra, il y a Des cuvres que ces deux premiers mois de concerts. ette fois un parti-pris d'enlever à chacune sa significa- nous ont fait connaître, la plupart sont d'une importance ion musicale et pour ainsi dire personnelle. Le thème réduite. M. Koussevitzky nous a fait entendre une cuvre nitial lui-même a perdu son accent pathétique pour de M. Konagger sur le combat des Horaces et des Curian'être plus qu'une certaine figure et ligne musicale. Et ces. On l'attendait avec curiosité, M. Konegger étant un 'exécution continue, c'est vraiment le cas de le dire, en des mieux doués parmi les musiciens nouveaux. S'il faut cetirant à l'ouvrage tout le sens profond qu'il peut être sincère, je suis bien obligé de confesser ma décepavoir. Là où le chant, perdant son caractère saccadé et tion. Il y a des qualités certes, mais représentez-vous nerveux, s'allonge avec un emportement passionné, l'or- l'apparence la plus révolutionnaire et la musique la plus chestre du Châtelet en fait quelque chose de gracieux, classique : un membre de l'Institut avec un faux nez. de ballonné et d'indifférent. Le musicien a écrit une J'avoue que je ne comprends guère comment l'art s'arode, l'orchestre joue un ballet.

range de cete discordance entre la forme et le fond, L'erreur est d'autant plus significative qu'elle est très Faut-il un style nouveau pour ne rien dire de neuf ? fréquente chez les interprètes français des classiques Voilà du moins la première impression. Mais, enfin, je allemands. Il y a chez nous une tendance à tout ramener reconnais volontiers qu'il serait fâcheux de juger M. Koaux lignes et à redessiner Beethoven dans l'esprit de negger sur une partition, et cette partition même sur le M. Ingres. Les Allemands se gardent bien de commettre foi d'un seule soirée. cette erreur. Elle est d'autant plus singulière que le

X] lendemain, le même orchestre a donné une exécution magnifique de la Symphonie de Franck : une exécution

On a appris, dimanche, la mort de Camille Saati vivante et ressentie et d'un style pathétique : juste le

Saëns. Devant la tombe ouverte, tous les sentiments font contraire de l'interprétation de la veille. Je ne parle pas

place au respect. Celui qui a aimé son-art a un caractère des fragments de Berlioz qui étaient au programme. Les

sacré. A ce moment solennel

, la vie qui l'abandonne le

Ad instruments les jouent tout seuls, avait la fougue que

remet à la postérité. Celle-ci jugera, autant qu'elle est Colonne avait donnée à son orchestre.

capable de juger, c'est-à-dire avec bien des variations Il y avait, au concert du samedi, une partie du pro

encore, des engouements passagers et d'injustes mépris. gramme qui était singulièrement amusante. M. Pierné y

Mais enfin c'est à elle qu'appartient la sentence, et l'heure avait réuni quelques exemples de l'humour musical. Le

n'est pas à la critique.

à premier était une plaisanterie musicale pour quatuor et

Toute l'histoire de la musique est un long conflit entre deux cors, de Mozart. C'est un morceau charmant et

ce qu'on pourrait appeler la musique formelle et la musidivertissant. Autant qu'on puisse s'en rendre compte que ressentie ou, si l'on veut, inspirée. C'est ce duel que

, par une seule audition, il me semble que le comique musi

Bach nous a montré entre Phoebus et Pán ; et c'est de ce cal vient là d'une double origine. Il y a d'abord toute

duel encore qu'est faite l'aventure des Mattres Chanune part d'espièglerie, gargouillades des cors, fautes

teurs. Or Saint-Saëns est un des maîtres, le plus grand, d'harmonie, et, pour cadence finale, l'accord

finale, l'accord saugrenu

si l'on veut, de la musique formelle. C'est là ce qui em, qui terminerait un concert de chats. Il y a ensuite un

pêche de souscrire à l'opinion qui fait de lui amusement de parodie, qui est de l'essence même du

imprimé le plus grand musicien français du XIX° sièm comique musical. C'est une sorte d'« à la manière de »,

cle, ce siècle qui a vu Berlioz. où le développement vide est raillé avec beaucoup de

Cependant quand, à la fin des Maitres Chanteurs, le grâce : on dirait un petit vieux concerto, si petit, si vieux,

peuple acclame la musique inspirée, Wagner lui-même, si falot, un fantôme de concerto qui se met à jouer tout

par la voix de Hans Sachs, prend soin de rendre justice seul au fond du passé, avec le calme profond des ombres

au parti vaincu. Verachtet mir die Meister nicht, und ehret qui sont mortes depuis très longtemps, et qui ne sont

ihre Kunst. Ne méprize pas les maîtres et honorez leur art. pas pressées. Et comme l'auteur de cette blague est tout

Cette grave et belle parole revient à l'esprit devant la de même Mozart, tout à coup, comme malgré lui, un flot

tombe de Saint-Saëns. Honorons un art si parfait. Celui de musique vivante envahit cette ombre, dont le coeur

qui disparaît a commandé au peuple immense des sons, se met à battre.

il les a connus et il leur a commandé. Il les a assemblés Ce rôle de la parodie, ou, plus simplement, de l'imita

en motifs, qui se sont multipliés, assemblés, élevés à sa tion, nous le retrouvons chez la plupart des comédiens

voix en édifices charmants et magnifiques

. Il les a assouvraiment bouffes ; l'Etoile, de Chabrier, dont on donnait plis et disciplinés; et il leur a imposé les formes parfaites

qui plaisaient à son génie il ordonné docidu milieu du siècle ; et toute l'oeuvre de Claude Terrasse est animée de la même verve railleuse. Mais, au fait,

avec les mille voix

de l'orchestre de grands temples frécomment la comédie musicale ne serait-elle pas fondée

missants, dont la majesté, même vide, assure sa mémoire; sur l'imitation ? Toute la musique repose sur cette base.

et il a été le bon ouvrier de son ouvrage. Et comment en serait-il autrement ? Cet art fugitif où

on l'a.

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samedi l'ouverture, est une satire de la musique d'opéra de pui

, suur

son ordre, accroissaient leurs effets. Des face

HENRY BIDOU.

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