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Pour l'instant une situation fort trouble. Grisée par l'ascension momentanée dont je viens de dire la cause, la C. G. T. a commis la folie en 1920 d'enjoindre au gouvernement, sous menace de grève générale, de nationaliser les chemins de fer d'abord, puis les mines, les entreprises de distribution électrique, etc... La grève ayant échoué devant le bon sens de l'opinion et quelque fermeté des citoyens, le gouvernement a visé la C. G. T. au point vulnérable, l'inconciliabilité absolue entre ses actes réitérés et ses droits légaux, puis il a détendu son action devant la promesse des dirigeants d'évincer les bolcheviks.

Le Congrès de Lille a donné quelques voix de majorité à M. Jouhaux et sans doute sera-t-il traité de bon Français pour avoir opportunément défendu son assiette au beurre.

Que peut éprouver devant ce gâchis le citoyen soucieux d'évolution sociale pour le bien publie du pays, mais mal placé pour juger par lui-même les lacunes ou défauts de la situation présente et les moyens d'y remédier? Assurément son impression dominante sera que le problème d'aujourd'hui est surtout sinon exclusivement politique. Systématiquement confiant dans l'action gouvernementale, il excusera ses flottements, par les difficultés des conjonctures rencontrées et attendra que de nouvelles circonstances, nées du hasard, fournissent l'occasion d'une amélioration. S'il est soucieux de garder l'indépendance de son jugement et d'en faire usage, il pensera, en le déplorant, que la C. G. T. s'est donné comme programme de toucher à toutes les questions d'ordre social ou politique propres à entretenir ou à raviver la lutte des classes; qu'elle l'a fait dans un cabotinage éperdu au moyen de réunions publiques, d'allure assez violente forcer l'attention des salariés dissidents ou tièdes, et pour impressionner les citoyens non salariés; qu'elle se targue à tort d'incarner les tendances de la classe ouvrière, alors qu'elle ne tient mandat que d'une infime minorité; que dès lors l'opportunisme politique ne suffit pas pour excuser les gouvernements et Parlements successifs d'avoir traité la C. G. T. comme si elle était quelque peu qualifiée.

pour

Les trembleurs, les défaitistes d'hier diront qu'à tolérer les violences on évite les risques terribles de la répression. Peut-être, mais on encourage, ce faisant, les violences ultérieures, et ce n'est pas avec des tolérances et des compromissions, c'est avec de la fermeté d'attitude qu'on a coupé court, en 1918, aux velléités d'insubordination militaire qu'avait fomentée sinon la C. G. T., du moins son aile gauche.

Et que pensera enfin le citoyen rêvant pour son pays d'un mieux social digne de l'effort qui lui a valu la victoire, s'il est à même d'y contribuer par une connaissance du fond des choses qui le soustraie à la suggestion des apparences? Il pensera que si, dans les quinze années qui viennent de s'écouler, la C. G. T., cantonnée dans son rôle légal, avait groupé, non les violents parmi les salariés, qui sont une infime minorité, mais les bons citoyens tout court qui sont l'énorme majorité, il existerait chez nous comme en Amérique une fédération des travailleurs avec laquelle il serait possible

de déterminer par une étude en commun la voie du progrès et de préciser les moyens d'y parvenir par étapes raisonnables. Il pensera que si le progrès social doit être recherché par un conditionnement judicieux de la solidarité d'intérêts entre l'employeur et l'employé qui

est dans la nature des choses et dans la tradition du pays, la solidarité verticale qu'il faut affermir a été cisaillée par les efforts de la C. G. T. en vue de créer artificiellement une solidarité horizontale entre tous les travailleurs qui est de l'utopie pure et simple dans l'ère présente.

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La crise du logement

La Chambre vient de voter le projet de loi sur les loyers.

Elle avait dû abandonner la partie en juillet dernier, après une discussion si confuse que, personne n'y comprenant plus rien, on avait été contraint de s'en remettre au repos des vacances pour susciter la solution définitive vainement recherchée jusque-là. Certes, ce repos a été fécond, car on en est revenu avec 64 contre-projets et une centaine d'amendements. Autant dire que la Chambre s'est trouvée devant une situation encore plus trouble qu'au mois de juillet, et que le texte voté par elle ne manquera pas de lui revenir après avoir été sérieusement amendé et remanié par le Sénat.

C'est que la crise des logements qui règne à Paris et dans les grands centres depuis la guerre est maintenant entrée dans une phase critique que la bonne volonté combinée des propriétaires, des locataires et des pouvoirs publics se démontre incapable de conjurer. Les dispositions provisoires accumulées depuis quatre ans pour en ajourner la solution sont devenues elles-mêmes insuffisantes, et il faut bien se résigner à en finir.

Aucune des solutions qui furent proposées jusqu'ici n'est satisfaisante, pas plus celle de la commission que l'a reconnu lui-même dans la

les autres. M. Bu 18 novembre; mais il a

discussion, à la séance ajouté: « Nous tournons en rond, finissons-en, il est temps de se prononcer! » La Chambre en effet s'est prononcée; la loi votée s'intituler: «Loi portant fixation définitive de la législation sur les loyers ». Titre d'une dangereuse ambition! Quelle lor peut-être définitive, en cette matière, sinon le code civil i-même?

En réalité, le problème est trop complexe pour qu'on puisse se vanter de le résoudre par ne loi; on se débat lamentablement au fond d'un cul-desac, soigneusement aménagé par les dispositions législaties exceptionnelles nées de la guerre, qui ont soustrait au eu normal et coutumier de nos habitudes sociales tout une série d'opérations juridiques; par malheur, ces oprations se trouvent être justement de l'usage le plus purant qui soit, tout le monde, ou peu s'en faut, étant propriétaire ou locataire. Pour mettre fin à cet embouteilage, il faudrait non seulement revenir au droit commu mais remettre les relations entre propriétaires et locatares à la place qu'elles devraient occuper normalement sans la vie économique, conformément à la vieille loi immuable de l'offre et de la demande. Cette marcharlise fort courante qu'est le logement a été à un moment donné artificiellement soustraite à l'évolution des lois économiques, et maintenant qu'on se trouve acculé, sous peine des troubles sociaux les plus graves, à la faire rentrer dans le rang, on ne peut plus retrouver sa place ni lui faire rattraper le temps perdu.

Avant la guerre, le nombre des locaux acants était très restreint, bien qu'à chaque terme beaucoup d'appartements fussent à louer; mais les échanges & faisaient facilement, grâce à l'appoint de ce petit nombre de locaux vacants qui permettait le roulement. Dè avant la des régions dévastées, soit par les étrangers, søt surtout fin des hostilités, tout a été occupé, soit par le réfugiés par les banques, les garages, les cinémas et les nombreuses Sociétés nouvellement formées auxquelles il n'est pas possible de refuser le droit de cité. De sorte qu'aujourd'hui l'embouteillage est complet,algré les plus récentes statistiques qui n'accusent qu'n accrois ment infime de la population.

D'autre part, l'augmentation consérable des char es de la propriété bâtie a contraint les propriétaires à élver considérablement le prix des loys, et à l'expirati de chaque contrat de location les ccupants sont racés soit de subir une majoration, e leurs revenus, nsiblement diminués par la guerre ne leur permettent pas

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de supporter, soit d'être jetés dans la rue sans pouvoir | mement liée au rétablissement de la situation économitrouver à se loger ailleurs.

Pour parer à ce danger social très grave, puisqu'il atteint, depuis l'expiration du moratorium, les 3/4 de la population de Paris et des grandes villes, le législateur n'a rien trouvé de mieux que de suspendre artificiellement la date d'expiration des locations; il s'est ingénié, dans une série de lois successives, à faire bénéficier de ces prorogations non seulement les locataires antérieurs à la guerre, mais toute une série d'autres plus ou moins atteints par les conséquences de la guerre. - Puis, les échéances arrivant malgré tout, et aucune solution n'ayant été découverte, il a prorogé les prorogations, se proposant au moins d'échelonner les départs forcés, pour empêcher un soulèvement d'opinion. Embarqué dans cette voie, il n'a plus de raison de s'arrêter. La loi actuelle, qui prétend être la dernière, recule encore les échéances jusqu'au 1er octobre 1924, en compensant le préjudice causé aux propriétaires par des augmentations de loyer, source de procès innombrables! Elle interprète le point de départ des prorogations non encore expirées dans le sens le plus favorable à leur durée, et l'article 1er oblige les locataires à participer, à partir du 1er janvier 1923 aux charges et à l'entretien des immeubles. Cette dernière disposition semble avoir été prise bien légèrement! Elle aboutit à donner à chacun des locataires un droit de contrôle sur toute la gestion de l'immeuble qu'ils habitent, sur l'opportunité des travaux d'entretien, et même sur les contrats de location passés avec leurs colocataires. Autant dire qu'elle enlève au propriétaire la libre disposition de son bien, sous le contrôle des tribunaux, qui ne pourront jamais suffire à la tâche!

Mais indépendamment de ces graves dangers, la loi projetée ne résout pas la difficulté. C'est, au même titre que les précédentes, une loi d'expédients, nécessitée par l'échéance des prorogations au 1er avril 1922. Elle les échelonne jusqu'au 1er octobre 1924... et après? Le résultat certain est une aggravation nouvelle de la crise; tcar cette crise provient non pas de la cherté des loyers propriétaires et locataires seraient vite d'accord sur ce point, s'il y avait un nombre suffisant de locaux vatcants, mais justement de cette pénurie de locaux vacants, autrement dit de l'impossibilité de satisfaire les besoins soit des gens sans logement, soit des locataires obligés ou désireux d'échanger leur appartement contre

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LETTRES

Feuillets de la la Semaine

Distribution de prix

Deux heures ; chez Mme la duchesse de Rohan. Les journalistes attendent dans un grand salon or et cerise ; quelques-uns toujours armés de leur parapluie. On fume.

Une dame agitée, avec un grand châle espagnol vert indien par-dessus une robe noire, traverse la pièce très vite. « Ce n'est pas encore commencé. Nous attendons toujours plusieurs de ces dames. >>

Aussi la salle du vote demeure-t-elle grande ouverte. Toutes les académi ciennes de chez Hachette parlent à la fois. On se croirait près d'une volière.

Ah! C'est un Ah! formidable qui couvre les pépiements. Deux nouveaux électeurs viennent d'arriver: « Nous sommes en retard, demandent-elles, surprises? »

La dame au châle vert appelle maintenant trois de ses confrères qui fumeni dans le cabinet de travail. Elles reviennent sans hate, la cigarette aux lèvres et en traversant le salon or et cerise, prennent cet air d'imperceptible supériorité ordinaire aux très jeunes officiers qui circulent parmi des groupes de soldats dans une cour de caserne.

Le comité est reuni. Nous avons entendu se refermer la porte de la salle de vote. Un reporter intrépide s'approche à petits pas et tend l'oreille. Mais il s'enfuit tout de suite. Une dame vient de sortir. Elle porte un manteau de fourrure que certain croit en léopard, un énorme collier de perles et elle sourit, elle sourit infatigablement, sans oublier de serrer très fort sous son bras une liasse de papiers enfermée dans une reliure aux armes.

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Onze, annonce la jeune secrétaire et toujours dix à Mlle Pernette Gille. Les représentants des journaux du soir et des quotidiens qui ont des départementales n'en veulent pas entendre davantage et se ruent vers les téléphones du quartier.

Le farceur qui allumait les lustres crie « A l'Intérieur » et esquisse un pas sur le perron de trois marches « Dansons la trompeuse ».

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Encore un chef-d'œuvre, raille un confrère qui marmote déjà son bapier. « Le prix Fémina-Vie Heureuse a été décerné hier... »

GEORGES OUDARD.

Les Académies

elle a

L'Académie française devait élire jeudi le successeur de Jean Aicard. Après sept tentatives vaines, ajourné cette élection sine die. MM. André Rivoire, Gustave Guiches et Camille Le Senne avaient retiré leurs candidatures.

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Restaient candidats MM. Abel Hermant., Louis Madelin et Georges de Porto-Riche.

Vingt-sept académiciens seulement ont voté; MM. les maréchaux Joffre,

Foch, Lyautey, MM. de Freycinet, Pierre Loti, Anatole France, Lavisse, Cochin, de Curel, Mgr Duchesne étaient. absents, ainsi que M. Clemenceau qui, n'ayant pas encore été reçu, ne peut prendre part aux élections; enfin deux voix manquaient encore, MM. Jean Aicard et Boutroux étant décédés. La majorité requise pour l'élection était de 14 suffrages.

Au premier tour MM. Hermant, Madelin et de Porto-Riche ont eu chacun 9 voix.

Au deuxième et au troisième tour, il y eut 13 voix pour M. Hermant, 8 pour M. Madelin et 6 pour M. de PortoRiche.

Au quatrième tour: 12 voix à M. Hermant, 8 à M. Madelin, 7 à M. de Porto-Riche.

Au cinquième tour: 13 voix à M. Hermant, 7 à M. Madelin, 7 à M. de

Porto-Riche.

Enfin aux sixième et septième tours : 13 à M. Hermant, 7 à M. Madelin, 6 à M. de Porto-Riche et bulletin blanc.

une

Le prix Goncourt

Un grand salon divisé en deux par tenture. D'un côté derrière une table chargée de bouteilles d'eaux minérales, les académiciens. De l'autre des assiettes sales et les journalistes. Un maître d'hôtel fort cordial vous introduit en appuyant la main sur votre épaule.

Et l'on attend devant ce rideau derrière lequel il se passe quelques chose.

Par intervalle il s'entr'ouvre pour laisser passer un dixième de l'Académie. Ils sont très aimables ces messieurs. Léon Daudet s'empresse, Geffroy explique, J.-H. Rosny aîné plaisante..

Oui. Messieurs, c'est un noir, un noir intégral, les revuistes de fin d'année ne nous en voudront pas. Ils pourront nous représenter avec un dans le nez distribuant notre prix.

anneau

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Mais pourquoi les désigner sous ce | ARTS

nom les auteurs « vivants » ? Vivants enire guillemets est pris ici dans un sens que les lecteurs de la collection ne trouveront pas dans le dictionnaire ; et il ne faut pas s'en plaindre.

Qu'importe, l'initiative est des plus heureuses. Ces livres en effet, qui sont de véritables anthologies: s'adressent aussi bien aux a grandes personnes D qui n'ont pas le temps de tout lire.

D'autre part, un curieux concours a été ouvert, il y a quelques mois, par un grand magasin de nouveautés et qui s'adresse, lui aussi aux adolescents. -Mais aux adolescents auteurs, capables même d'illustrer leur propres œuvres.

Deux académiciens ont été chargés, avec plusieurs de leurs confrères, d'examiner ces envois.

Quelques-uns, parait-il, sont tout à fait intéressants. Plaignons quand même le pauvre petit lauréat qui va entrer dans les rangs des enfants prodigues.

Qui se souvient aujourd'hui de cette jolie petite fille dont la gloire fut contemporaine de l'exposition de 1900 et qui, à dix ans ayant publié déjà plus de quinze brochures, sombra depuis dans le théâtre et finit enfin par dispa

raître.

Les hommes les plus illustres l'avaient et quelques journalistes encouragée ; étaient même venu l'interviewer. Qu'estelle devenue?

Le centenaire de Molière en Italie

L'Université de Bologne s'apprête à célébrer solennellement le centenaire de Molière. Une cérémonie à laquelle sont invités, outre les autorités de la ville et de la région, l'ambassadeur de France, le ministère français de l'Instruction publique et nos principales Universités, aura lieu le 15 janvier prochain dans l'Aula Magna de l'antique Université.

Le grand auteur comique français sera également commémoré par le Comité bolonais de l'Alliance française, par l'Université populaire et par le Cercle Universitaire où notre collaborateur, M. cours à Henri Bedarida, chargé de l'Université, présentera en une série de conférences les principaux aspects du génie de Molière.

Au Salon d'Automne

La seconde séance de cinéma au Salon d'automne eut le même intérêt que la première. On y retrouva toute l'activité de M. R. Canudo. La conférence de M. H.-A. Legrand sur l'état actuel de la production cinématographique française fut violente et pessimiste. Ce cri d'alarme quant aux conditions matérielles sera-t-il entendu ?

On nous montra ensuite des fragments de films sur quelques thèmes choisis selon les formules esthétiques séculaires. Ainsi l'on put comparer les diverses manières de traduire un sujet analogue. L'idée était heureuse. Elle ne pouvait qu'être esquissée en ce lieu. Mais elle mériterait d'être reprise car c'est un excellent et probant moyen de propagande pour ce septième art qu'est le cinéma, ou qu'il veut devenir.

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régularisation du Danube entre Ratisbonne et Passau. Les dépenses relatives à cette période sont estimées à 1.600 millions de marks s'il est possible d'établir des devis précis quand le mark baisse sans cesse et que les prix intérieurs montent sans arrêt. Elles seront couvertes par voie d'emprunt, la nouvelle société devant émettre 700 millions d'obligations réservées au public, et 900 millions d'actions, dont un tiers (actions de préférence) réservé au capital privé, et deux tiers à souscrire dans la proportion de 45 0/0 par le Reich, 26 0/0 par la Bavière et 25 0/0 par les communes intéressées.

On voit que le Reich est le principal actionnaire; pour apprécier l'importance de sa participation, au point de vue des intérêts allemands, il suffit de savoir qu'on escompte une baisse de 46 0/0 dans le prix des transports des. charbons de la Ruhr acheminés vers la Bavière, et de 70 0/0 pour les blés acheminés de Belgrade à Cologne, une fois terminés les travaux de grande envergure.

La valorisation du café au Brésil

Le pays qui produit 75 o/o de la quantité de café consommée dans le monde entier serait fort désireux de contrôler les cours, et de lutter contre la baisse du café, par la « valorisation >> de cette denrée (valoriser, c'est retirer de la circulation une certaine quantité de stocks, les entreposer, et émettre du papier-monnaie dont les stocks constituent la garantie). Par cet achat fictif, le gouvernement qui se charge généralement de l'opération, soutient les cours et fournit des disponibilités aux producteurs gênés par la mévente.

Le projet brésilien de valorisation consiste à nommer une commission composée des principaux producteurs, qui consentira des prêts aux agriculteurs, retirera, au besoin, certaines quantités de café du marché, dirigera la propagande, réprimera la fraude etc... Une émission de papier-monnaie garanti par les stocks existants permettra le finan. cement du projet.

C'est là de l'inflation déguisée : aussi la mesure menace-t-elle d'être préjudiciable au change brésilien, déjà mal en point. Cependant l'annonce du pro jet, dont l'application entraînerait une hausse factice des cours, hausse tempo raire sans doute, a provoqué de nom breux achats de la part des importateurs étrangers. Il est probable que cette fiè vre tombera vite.

Le commerce extérieur russe

Plus actif qu'en 1920, le commerce extérieur des Soviets consiste surtout en importation de produits étrangers. La Russie achète quelque peu, mais ne vend pour ainsi dire pas les statistiques enregistrent pour les neuf premiers mois de l'année courante 35 millions 500.000 pouds d'importations, soit 568.000 tonnes et 5 millions 1/2 de pouds d'exportation, soit 88.000 ton.

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Il n'est pas étonnant que la balance soit déficitaire, car la Russie est loin de produire assez pour ses besoins. Le char

bon et les machines agricoles représentent les trois quarts des importations. Puis viennent le papier, les grains de semence, les cuirs et chaussures, etc., et quelques locomotives. Aux exportations figurent surtout des bois et des peaux.

Le principal vendeur est l'Angleterre (32,6 0/0 de l'ensemble des exportations). Puis viennent, dans l'ordre, l'Allemagne et les Etats-Unis.

On aura une idée de la déchéance profonde de l'industrie russe en comparant les chiffres de la production de fonte en 1913 (257 millions de pouds) et en 1920 (7 millions de pouds) soit à peine 112.000 tonnes. La Russie est retournée à deux siècles en arrière: sous le règne de Pierre-le-Grand, elle produisait 6 millions e tdemi de pouds de fonte.

Au 1er avril 1921, les réserves de fer ne dépassaient pas le chiffre dérisoire de millions de pouds, soi 144.000 tonnes, pour une population d'environ 130 millions d'âmes.

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La population mondiale

Un grand journal anglais, l'« Observer », évalue à 1 milliard 800 millions d'âmes le chiffre total de la population mondiale, qui continuerait à s'accroître. Sur ce chiffre, les Asiatiques comptent pour plus de moitié.

Les faits les plus frappants que permettent d'établir les calculs, nécessairement approximatifs d'ailleurs, du sta tisticien anglais, se trouvent être la congestion de l'Inde, de la Chine, et du Japon et le vide relatif de l'Amérique et de l'Océanie.

En particulier, la population de l'Australie, qui ne dépasse pas 7 millions et demi d'individus, dont les trois quarts sont des blancs, est sensiblement la même que celle du grand Londres. La métropole est aussi peuplée que le dominion, et la ville de Glasgow compte autant d'habitants que la Nouvelle-Zélande.

Au total, la population de l'Empire britannique s'élève à 447 millions d'âmes. Ainsi le quart des habitants du globe a juré fidélité à la couronne britannique, et 18 millions de blancs répartis dans les possessions anglaises, y compris les Boers, les Canadiens français, représentent notre race. C'est peu, et la répartition actuelle peut paraître paradoxale.

On notera que le dernier recensement de l'Allemagne accusait 60 millions d'habitants; les Etats-Unis voient leur population s'accroître constamment, et le revenu par tête d'habitant y est le plus élevé du monde, de beaucoup. Fait qui apporterait une confirmation à la thèse de la caducité et du déclin de l'Europe.

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campagne que vient de couronner, malheureusement trop tard et d'une manière imparfaite, l'accord d'Angora, publie dans la Collection des problèmes d'aujourd'hui que dirige M. Alfred DE TARDE, le plus intéressant résumé de ce qu'elle a vu et de ce qu'elle sait sur les nationalistes turcs et Mustapha Kemal. C'est tout l'exposé de ce qui s'est passé en Turquie depuis l'armistice. Mme Gaulis est à peu près seule à le savoir, étant à peu près seule parmi les Français, et certainement l'unique femme de chez nous, qui soit allée à Angora.

Castagnol, par André LAMANDÉ. Ancien étudiant, devenu rôtisseur, Cas tagnol fait fortune; il fait aussi profes sion de mépriser les ouvrages de l'esprit. La cause de l'intelligence est dé fendue par M. Velinière qui est un membre de l'Institut ridicule et qui la défend fort mal. Son fils tombe amou reux de Huguette Castagnol et tout se termine comme vous pensez. Les personnages sont à dessein aussi conventionnels que ceux d'une pièce classique de dernier siècle. Cela permet à l'auteur une fantaisie qui est fort agréable. Et le roman, bien mené, est bien écrit.

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L'Angleterre et nous, par le colonel Charles GAUTHIER (Plon). C'est un livre sincère où l'auteur déplore que nous marchions comme on dit, à la remorque de l'Angleterre. Il établit un véritable réquisitoire contre notre « amie. Il montre fort clairement qu'elle n'a ja mais poursuivi que son propre intérêt. sans porter la moindre attention as nôtre, depuis les préliminaires diplomatiques de la guerre jusqu'à maintenant, et toujours, et partout. Cela est fort exact. Mais le colonel Gauthier préconise l'emploi de la « manière forte Hélas! c'est qu'il oublie qu'il faut pour le pouvoir utilement, être le plus fort, et nous ne le sommes pas, bie loin de là. Militaire, le colonel Gauthier ne tient compte que d'une force : l'ar mée. Il en est d'autres, économiques financières, qui aujourd'hui commandent presque, sinon tout à fait, à la première. Il faudrait que le colonel Gauthier reprit la question de ce point de vue et conçût que les questions diplo matiques, par exemple, ne sont plus aujourd'hui, pour les trois quarts, que des questions économiques et financières,

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