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JOURNAL DE LA SEMAINE

PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS

QUATORZIEME ANNEE

SAMEDI 17 DECEMBRE 1921

N° 51

683

685

SOMMAIRE :

Lo Théâtre.
Enquête sar la situation financière : conclusion :
JEAN LABADIÉ

« Monsieur Codomat » CLAUDE ISAMBERT

669 Editorial : SERGE ANDRÉ

671

La Curiosité.

Les poteries d'André Méthey : HENRI CLOUZOT...... 684 Ce qu'on ait.

671

L'Expansion du livre français. Affaires lotérieures.

Les expositions du livre : GEORGES GIRARD Comment faut-il voter le budget? : TRYGÉE...

675

La Vie Economique. Alfalres Extérieures.

Capital et travail (II): L. C........

686 La juste arrêt de l'amitié américaine : JACQUES

La crise du logement : M. ARCHAMBAULT

688 BARDOUX

676 Le chancelier Wirth : JACQUES CARLES.

678

Peulllets de la Semaine.
Lettres : GEORGES OUDARD...

699 Notes et Figures.

Arts : ROBERT REY

691 Lettre à un Irlandais : ANDRÉ LICHTENBERGER... 679

Economique : ROBERT FABRE

691 Les enfants dans le cortège : JULES BERTAUT

680 Les quatre concerts Boskoft : JEAN-LOUIS VAUDOYER.. 681

Ce qu'on lit.

692 Les deux faces de la question nègre : RENÉ GROOS.. 681

Los falts de la semaine.

693 La Littérature. Sur René Boylesve : JACQUES BOULENGER. 682 La Bourse. J. DESFRÉAUX

694

Enquête sur la situation financière

situation financière) | alefetin d'émettre du papier sans garantie, ni même sans

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(1, , ,

destination . On ne autant

émissions passées. CONCLUSION

La philosophie sereine du maître Charles Gide doNous ne pousserons pas cette enquête plus avant.

mine le débat, quand elle affirme : « inflation, déflation, Certes, le nombre des personnes autorisées qu'il fau

ce ne sont là que des mots », quand elle nous avertit

que l'histoire monétaire n'est qu'une perpétuelle dévadrait consulter, demeure encore très grand. Mais nous

luation de la monnaie, et surtout quand elle ajoute : avons, dès maintenant, la conviction que de nouvelles

« l'inflation monétaire, résultat séculaire des événements, réponses recouperaient celles déjà faites, les redouble

ne saurait être transformée en cause déterminante des raient, en quelque sorte, au moyen des mêmes arguments.

événements ». Cette conviction, nous la tirons simplement du fait

Ces paroles sont la sagesse même. Et cependant l'essuivant : il est presque impossible d'opposer quoi que prit cherche autre chose. ce soit de raisonnable aux critiques et aux propositions prit cherche autre chose.

Ceux qui ne font pas profession d'étudier l'éconodéjà énoncées, sous condition d'admettre les postulats

mique dans l'abstrait disent qu'il est impossible de de leurs, auteurs.

laisser aux événements le soin de conduire la politique Il n'y a rien à dire aux arguments de M. Yves Guyot financière. en faveur du rétablissement des anciennes règles finan

C'est le cas de M. Léon Chavenon, publiciste spéciacières, si on considère l'économie politique comme une science tirant ses preuves du passé. Mais si on rejette faits. Il déclare le passé forclos, avec tous ses systèmes ;

lisé dans la notation, au jour le jour, de l'évolution des la philosophie de l'histoire en économie politique, comme

il réclame, d'où qu'il vienne, un système dynamique étant inadequate aux faits actuels, ce sont les propo: adéquat aux difficultés acluelles et, dans ce sens, il sitions tout à fait opposées de M. Jules Corréard qui prouve toute tentative de bonne volonté. De son côté,

apparaissent, à leur tour, raisonnables.

M. l'Ingénieur, touché mieux que personne par la caAu jour des théories classiques, le système monétaire rence du crédit en matière de production, signale avec de M. Aubriot est, incontestablement, hasardeux; mais sang-froid le péril du dualisme persistant entre la si on rapproche le système Aubriot de la politique infla- bangue et l'industrie. A quoi, M. Jules Décamps a rétionniste suivie en 1919 et 1920, M. Aubriot ne semble

pondu, par avance, que les banques ne pouvaient faire pas être un ministre éventuellement plus dangereux plus qu'elles n'ont fait

, notamment la Banque de France, que M. Klotz. Dans aucun des systèmes inflationnistes

ce qui est soutenable dans le système bancaire actuel. mis en avant, ces derniers temps, il n'est question, en

La contradiction des théoriciens se retrouve donc chez

les praticiens. (1) Voir l'opinion des 5, 19, 26 novembre, 3 et 10 décembre. Le problème financier est-il insoluble?

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TRANSCENDANCE DU PROBLÈME

pensation possible, n'a aucun intérêt à venir se déposer Quand un problème politique est insoluble dans la à la banque. Le paiement au comptant, en affaires, est forme où l'ont posé les événements, c'est qu'il est plein si commode pour éviter le fisc, et même pour tromper son d'un autre problème, tout neuf, prêt à éclore, mais dont prochain. Donc pas d'escompte. Donc, pas de régularité les termes féconds sont encore à deviner. En politique,

dans le trafic. C'est l'âge d'or de l'intermédiaire, du cheles problèmes ne se résolvent pas, ils se rompent, en

valier d'industrie, du joueur. s'engendrant mutuellement à l'infini.

AUTRE CONSÉQUENCE Renan nous a montré, dans Saint-Paul, comment, au premier siècle de notre ère, s'est rompu ce conflit de

En 1914, l'écart maximum entre la livre sterling

et son pair en France (25. francs) ne pouvait dépasser politique intérieure juive :'« Faut-il circonscrire ou non les gentils »? – Circoncision, disait Jacques frère du quelque 50 centimes parce que, au delà de cette limite

, Seigneur. Non circoncision, disaient ses adversaires. Londres tenir tête à la livre anglaise. Ces šo centimes

Por, prenant la place du papier-monnaie français, allait à Christianisme, tranche Saint-Paul. Inflation, disent aujourd'hui les uns. - Pas d'in

Pas d'in représentaient précisément le prix du voyage, entre Paris flation, disent les autres. -- Où est le Saint-Paul en

et Londres, de 25 francs d'or. Aujourd'hui l'écart est matière économique (j'entends le grand ministre des passé de o fr. 50 à 30 francs - et il oscille sans cesse

On savait à quoi se rapportaient les 50 centimes, on ne finances) qui osera trancher le débat en proclamant: ni

sait plus à quoi se rapportent les 30 francs. inflation, ni déflation, mais, par exemple, organisation

à

M. Décamps a montré à quoi ils se rapportaient. Il du crédit public. Puisque les vices de l'inflation sont patents, puisque nationales actuelles correspond à la différence des pou

a montré que le change existant entre deux monnaies ceux de la déflation ne le sont pas moins, il faut évidemment trouver la troisième issue. Soyez assurés qu'elle voirs d'achat respectifs de ces monnaies prises chacune existe. Je ne dis pas qu'elle soit apparente, au moins

sur son propre marché national.

C'est parfait. D'où il faut conclure que la detrès clairement, mais elle doit exister

mande du marché anglais concurrence librement la deLES DEUX FIDUCIARITÉS DE L'ARGENT

mande du marché français. Et ce change de 30 francs Cherchons un peu. De quoi s'agit-il?

mesure alors la supériorité de l'appétit anglais sur l'apIl s'agit de monnaie , exactement de papier-mon-petit français. Tel est, en l'absence de l'or, le nouvel ar

bitre de la concurrence des nations. naje, c'est-à-dire de monnaie fiduciaire. Il s'agit donc bien de crédit.

Mais la nation à monnaie avariée peut se dé Mais le crédit comporté par le papier-monnaie de fendre... 1921, sa fiduciarité, pour parler exactement, est-elle la - Elle se défend en exagérant le mal : en accroissant même que la fiduciarité du billet de 1914? Que garan- d'une manière continue la masse de son papier-monnaie. tissait, à son porteur, le billet de 1914?

L'Allemand a fait ainsi. Par là, il a maintenu, tant Il lui garantissait le remboursement, en 07, de sa bien que mal, son trafic intérieur. Il a même stimulé ce propre valeur nominale et, faute d'or, ce remboursement trafic, car les dangers inhérents à l'inflation se sont en un effet de commerce prélevé sur le portefeuille d'es- trouvés sensiblement compensés, à l'intérieur de l'Alle compte de la Banque de France.

magne, par les habitudes disciplinées et laborieuses de Aujourd'hui ?

cette nation. - Le billet de 1921 ne signifie rien de tout cela : il Mais, simultanément, au moyen de la chute continue n'y a, à la Banque, ni assez d'or ni assez d'effets es- du mark, l'Etat industriel allemand (entendez Stinnes, comptés pour rembourser le cinquième des billets en Rathenau et consorts) a réalisé, suivant l'expression de circulation.

M. Jacques Bardoux, « la plus splendide opération qu'ait Alors ?

jamais conçue un financier audacieux : faire payer aux Alors, il est clair comme le jour que l'acte de spéculateurs de l'univers (voire de France) une bonne 'crédit soutenant la circulation du billet en 1921 n'est partie de la dette allemande » (1). Cela, par des conpas du même' ordre que celui afférent au billet de 1914. versions successives d'un mark avarié en livres sterling Le crédit de 1914 n'était qu'un acte de foi sommaire. ou en francs moins avariés, conversions à jet continu, Le crédit de 1921 est une chose d'un ordre bien plus jusqu'au gavage complet de la spéculation étrangère

. élevé. Le billet de 1914 était un chèque au porteur, rem

Une somme évaluée à un milliard de livres, sterlings (56 boursable à vue. Le billet de 1921 n'est encore qu'un milliards de francs) est ainsi placée hors d'Allemagne

, chèque au porteur mais destiné à circuler sans jamais at- à l'heure actuelle. Telle est la faculté de brigandage teindre sa « compensation ».

offerte aux nations par le papier-monnaie fiduciaire de Ceci n'est que théorique. Du moment que le pu

1921. blic français accorde sa pleine confiance au billet de

NATIONALITÉ DE L'ARGENT 1921, cela suffit.

De telles conséquences, intérieures et extérieures, de Point du tout !...

la fiduciarité nouvelle de l'argent montrent jusqu'à l'évi UNE CONSÉQUENCE

dence que le statut de la monnaie de 1914 n'est plus D'abord cette confiance mutuelle n'existe pas tou

valable aujourd'hui. Le cours forcé du papier-monnaie jours. Celui qui cache un billet de banque fait sans

dvit faire place à un cours organisé. doute la politique de Gribouille : il met en sûreté le

Quel doit être le nouveau statut ? signe du crédit public tandis que, par ce manque de foi, On peut en imaginer de plusieurs espèces. 'A cha. it ébranle le crédit public lui-même. N'empêche que c'est que nation de déterminer le sien. Nous n'avons

pas

à à 11 milliards 1/2, nous dit M. Décamps, qu'il faut éva-dire ici lequel paraît le plus adéquat à nos besoins, à luer la thésaurisation paysanne ainsi établie durant la nos facultés. Mais on peut énoncer désormais un prio guerre, jusqu'à 1920. Et, à la rentrée inopinée dans la cipe à peu près certain : le papier-monnaie va perdu circulation d'une telle masse, quelle répercussion sur les son caractère d'internationalité. prix de toutes choses !

Cette évolution est déjà nettement amorcée. Vous voyez bien que la foi en un bout de papier ne Alors qu'avant 1914 toutes les monnaies de l'univers suffit

pas

et même que cette foi est nuisible si on la s'échangeaient indifféremment l'une en l'autre, aujourpousse au fétichisme.

D'autre part, le billet, chèque au porteur sans com- (1) L'Opinion du 10 décembre 1921 : La bataille financilsi.

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CE QU'ON DIT

d'hui que voyons-nous ? Le dollar fait prime sur tout le marché monétaire? La monnaie nationale pour le brapapier-monnaie dans l'univers, la livre sterling . fait fic intérieur, doit être une chose, l'internationale, une prime sur le papier-monnaie de l'Europe. Sur le conti- autre. Et puisque la véritable monnaie internationale nent, le franc prime les monnaies de l'Europe Centrale. était, en 1914, la « traite sur Londres », y aurait-il inconEn Europe Centrale, le mark allemand lui-même prime vénient à ce que chaque pays échangeât directement avec quelques monnaies voisines : mark polonais, couronne les autres (fournisseurs ou clients), ses « effets » à receautrichienne. La couronne autrichienne enfin prime le voir contre ses « effets » à payer, les uns et les autres en youble bolchevik. Le rouble bolchevik, lui, est la néga- marchandises? tion même de la monnaie « changeable » internationale- Ah! sans doute, « l'admirable » mécanisme de comment. Cependant il continue de remplir, à l'intérieur, pensation internationale qu'on nous décrivait à l'école tant bien que mal sa fonction nationale. Nationalement, avant 1914, est sacrifié dans tout cela. Faudra-t-il le il sert encore à quelque chose.

regretter? Ce mécanisme était admirable aux yeux des Enfin, au point de vue international, la prime de l'ar- économistes parce qu'il était automatique. On sait où gent est, pour le pays qui en bénéficie, une entrave éco- l'automatisme des relations internationales nous a connomique.

duits. Je crois bien que cet automatisme, à jamais rompu, Cette dégradation régulière des monnaies dans le va faire place à des relations consciemment organisées. monde pose, à mon sens, le dilemme suivant : ou bien, il Ce sera mieux ainsi. L'âpreté du trafic en sera accrue faut

que les nations à monnaie avariée délèguent à la mais, au moins, ce trafic sera clair. monnaie américaine l'étalonnage de leurs échanges fu- De plus, on verra par là quelles sont, économiquement, turs, ou bien il va falloir que ces nations prennent des les nations indépendantes ou majeures, et quelles sont mesures pour stabiliser leur monnaie à l'intérieur même les nations en tutelle. A nous de veiller. de leurs frontières.

En résumé, la guerre, à force de remuer des milliards, Je crois que la première hypothèse n'est pas viable. a fini par nous mettre en présence d'un argent nouveau, Dès avant 1914, une hégémonie de la monnaie exis

d'une nouvelle espèce d'argent. Nous ne savons pas tait réellement dans le monde. A cette époque, Londres

encore manier cet argent, ni à l'intérieur ni à l'extérieur. concentrait, en fait, le marché monétaire universel. L'expérience nous enseignera, plus ou moins dure

Et c'était comme un paradoxe. L'Angleterre était la ment, suivant notre intelligence et notre bonne volonté. nation qui, pour ses affaires, disposait, par rapport aux autres du minimum de papier-monnaie. La Banque

JEAN LABADIÉ. d'Angleterre semblait dédaigner l'encaisse métallique. Mais le paiement par virements – suprême perfectionnement de la monnaie – jouant pleinement à l'intérieur, il se trouvait que le chèque anglais faisait prime sur l'or dans le monde entier. En conséquence, que le gouverneur de la Banque d'Angleterre un merchant

ENDANT que la Chambre poursuit avec diligence de la Cité, notez-le bien, non un banquier prît

la discussion du budget, le Sénat a abordé celle son stylographe pour décréter la hausse du taux de

des relations diplomatiques avec le Vatican. l'escompte à Londres, aussitôt le monde entier se tour

L'Opinion montré à différentes reprises nait vers Londres offrant son or, afin que ledit gouver- toutes les raisons qui rendaient indispensable le rétaneur rapportât son décret et remît son stylographe à la blissement de notre ambassade. poche. Tous les jeudis, la Banque d'Angleterre bridait

On pouvait espérer que la cause était définitivement ainsi ou relâchait à son grė, au mieux de ses intérêts, le

gagnée. Mais il fallait compter sans les radicaux, nourcrédit universel. Si vous ne comprenez pas maintenant ris de curé. Ce parti ne consent à la neutralité que vispourquoi l'Angleterre était libre-échangiste, si vous ne à-vis des ennemis de la patrie comme Badina et Marty; comprenez pas davantage pourquoi elle a tant de sol

ces libres penseurs, s'ils sont pleins de sévérité pour le licitude aujourd'hui pour le mark allemand, voire pour catholicisme, se montrent pleins d'indulgence pour la le franc français et en général pour toutes les monnaies religion du

religion du communisme international. Chacun ses

. dont l'affaissement même signifie libération, je renonce désormais à toute considération politique.

goûts...

M. Héry, en développant son interpellation, a repris La question est de savoir si l'Angleterre pourra ressai

tous les lieux communs que nous avons lus dans les sir cette hégémonie, obliger un chèque de Bornéo sur feuilles radicales, ou entendus à la tribune. La RépuPanama à revenir « se compenser » au Clearing House

blique lui semble en danger, il redoute l'abrogation des londonien, ou bien si, l'hégémonie monétaire anglaise lois de laïcité... Pourtant il n'a jamais été question de étant définitivement rejetée, le monde financier va prendre modifier les lois actuelles, ni pour l'Etat de renoncer un autre maître.

à sa neutralité religieuse, mais quand il s'agit de l'église Le nouveau maître, tout indiqué, serait évidemment les radicaux traduisent neutralité par inimitié. l'Amérique. Mais l'Oncle Sanı n'a, pour exercer le con- M. Jenouvrier a fort heureusement rappelé les trôle en question, ni l'éducation séculaire de l'Angleterre, faits de la politique sectaire d'avant-guerre. La seule ni

, son organisation bancaire. D'ailleurs le Nouveau | religion qui n'était pas tolérée en haut lieu était la reMonde, plus industriel que marchand, préfère l'entre-ligion catholique, et les persécutions dont se voyaient prise à l'agio. Et New-York n'est pas, sur les routes

l'objet ceux qui la pratiquaient ou la laissaient pratide la terre, dans la situation de Londres.

quer autour d'eux avaient amené un état de choses tel Enfin, si une hégémonie monétaire a pris fin, ce n'est

que le colonel Pétàin allait prendre sa retraite conime pas forcément pour qu'une autre lui succède. Et c'est ici | général de brigade, ainsi que venait de le faire le généque l'on peut entrevoir l'avenir.

ral Fayolle, et que l'avancement du général Foch avait Les moyens de paiements nationaux doivent être sous

bien failli être compromis. N'a-t-on pas, pendant la

2. traits, un jour ou l'autre, à la spéculation internatio- guerre, reproché au maréchal Toffre - peú suspect nale. L'échange international se réduit toujours, en effet, cependant de clériculisme d'avoir confié de hautes à un troc de produits cu de services réels tels que trans- fonctions à des généraux catholiques ? ports maritimes, réception de touristes, etc. Est-il bien

· M. Héry estime que la France

que la France s'humilie lorsque són nécessaire que, sous prétexte de liberté, la thésaurisation

ambassadeur s'agenouille devant le Souverain Pontife. et la spéculation viennent à tout instant bouleverser le

M. Jenouvrier lui a fait observer avec un certain bon rythme de ces échanges par des intrusions arbitraires sur

sens qu'il n'y a qu'une que-ion d'étiquette et que

P

a

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la politesse la plus élémentaire exige que l'on en observe A son voisin de table, qui, Dieu sait comment, s'était les règles. Pourquoi nos représentants s'y refuseraient- échoué sur la banquette, à ses côtés, il confiait : ils aui Vatican alors qu'ils s'y plient dans toutes les Voyez-vous, on a essayé, dans ma circoncription, cours? Le fait d'avoir un ambassadeur n'implique pas de me saoûler, eh bien, on n'a jamais pu y parvenir. la soumission au régime auprès duquel nous sommes Comme il achevait cette confidence, il aperçut la porte représentés, sinon la République devrait rappeler ses Dauphine. envoyés de tous les pays règne un souverain. Cela Pourquoi, dit-il à son compagnon, avez-vous donné pourrait la mener loin.

l'ordre au chauffeur de venir ici ? On a été heureux au cours de ce débat d'entendre Moi, moi, mais je n'ai donné aucun ordre. M. Lazare Weiler apporter la voix de l'Alsace. La Ah ! très bien. veille M. Sheer avait indiqué à la Chambre le malaise Et, se penchant par la portière, le ministre cria : dont souffre son pays. Pour permettre plus facilement Rue de Varenne, maintenant. à nos frères retrouvés de s'assimiler le régime français, Et il reprit sa confidence. il faut leur donner la certitude qu'ils ne seront persé- Non, voyez-vous, jamais on n'a pu y parvenir.. cutés en aucune façon.

x M. Briand n'a pas attendu la fin du débat pour intervenir. Il l'a fait brièvement, donnant toutes les rai- Brillat-Savarin a dit à ses disciples : sans d'intérêt supérieur qui nous appellent à Rome et « L'homme qui s'indigère, ne sait ni boire ni manger.) qui nous commandent d'y rester. Il a gagné la parti..

SERGE ANDRÉ.

-Prime aux abonnés.

Pour décider leurs lecteurs à s'abonner, tous les jour

çà et . naux leur offrent des primes et des avantages divers. Le gourmand méconnu.

L'un d'eux, le Journal du Peuple, a trouvé cette

annonce alléchante : Un établissement célèbre, véritable temple de la cuisine, après avoir longtemps tenu ses assises au Palais

« En vous abonnant pour 1922, vous recevrez gratuiRoyal, est venu s'installer avenue de l'Opéra.

tement le Journal du Peuple jusqu'à fin décembre pro

chain. » Il porte une enseigne peinte par Boilly, qui représente un gourmand à table. Cette année, cette grande maison de comestibles, à l'ap

Chez ceux qui règnent proche des fêtes de Noël et du Nouvel An, a reconstitué

Combinaisons, dans sa vitrine le tableau qui lui sert d'enseigne. Un buffet dont les étagères s'ornent de pâtes, de bou

M. Loucheur est revenu enchanté de son voyage

2 teilles poussiéreuses, de pots mystérieux, forme l'arrière

Londres. M. Loucheur est toujours enchanté lorsque de plan.

vastes combinaisons s'offrent à son esprit. Et M. Lloyd Devant une table où repose une volaille rôtie, est assis

George lui en fait entrevoir d'immenses. le gourmand, tenant à la main sa fourchette et son

Elles sont encore mystérieuses. Mais ne murmurecouteau, prêt à dépecer le poulet. On a poussé le souci de t-on pas que le gouvernement britannique serait prêt

, la reconstitution jusqu'à mettre au pied de la table

d'une part, à s'employer à l'annulation des dettes intercertain ananas qui figure sur le tableau.

alliées et de l'autre, à tenir l'Allemagne quitte des La foule s'arrête, regarde ce gourmand vêtu d'une

sommes qui, sur les - futurs versements de celle-ci

, redingote bleu-ciel, les poignets couverts de dentelles,

devraient revenir à l'Angleterre. Ainsi tout le monde le col orné d'un jabot de fine batiste.

serait satisfait : la France, l'Angleterre, l'Allemagne di

: C'est Brillat-Savarin, dit-on quelquefois.

les financiers de la Cité, auxquels un allégement des Et nul ne songe à reconnaître dans ce personnage du charges du Reich apparaît comme une nécessité. siècle dernier Grimod de la Reynière, l'auteur de l'Alma

A Chequers, MM. Loucheur et Lloyd George avaient nach des G durmands.

le sourire.

Pourvu que ça dure !... minun

muun w En l'honneur de Brillat-Savarin.

Les augures de M. Briand, . Comment fêter le délicieux auteur de la Physiologie

César avait ses augures": il y croyait. Avant que du Gout mieux que par des festins ?

d'entreprendre une expédition, il les voulait consulter

. C'est bien l'avis de ses admirateurs. Aussi se sont-ils

Rien n'est changé sous le clair soleil : nos maîtres de Téunis deux fois déjà autour d'une table bien servie, où voisinaient les mets les plus exquis, les vins les plus

la chose publique aiment à interroger les dieux sur leur

fortune. Le doute leur déplaît. Et ils ne dédaignent pas parfaits, et dont le menu fit pester de jalousie tous les

de fréquenter les diseuses de bonne aventure. gourmands qui n'y furent pas conviés. N'y avait-il pas un M. Aristide Briand est de ceux-là. porto 1815, une fine champagne 1800 ? Touchante énu

Un beau jour, un de nos confrères, qui est un de ses mération, émouvante rencontre !...

familiers, lui indiqua le plus merveilleux chiromancien Donc le repas fut abondant, les vins généreux, à ce du monde. point qu'ils firent perdre son prestige au sénateur d'un On était à la veille d'un remaniement ministériel département voisin de Paris, célèbre par son miel et M. Briand n'était encore que candidat à la présidence par ses volailles. Cet honorable parlementaire - youlut, par habitude,

du Conseil; et l'incertitude le chagrinait fort.

Son ami le décida et il fut convenu qu'il visiterait prononcer un discours. Il se leva, ouvrit la bouche... Mais on le vit précipitamment porter sa serviette à ses lèvres

sans tarder ce maître de l'avenir, auteur du curieux

livre : Ce que la main. . et quitter en hâte la salle du festin.

M. Henri Rem attendit donc la visite de M. Briand pour le lendemain. Or, le soir même, une véhémente

interpellation faisait culbuter le ministère et M. Briand Quelques instants plus tard, un ministre, qui, ce jour- devenait chef du gouvernement. là, chômait en l'honneur de la gastronomie, filait, en son Ce sera pour une autre fois, dit-il à son ami. auto, vers le Bois de Boulogne.

Maintenant, je sais de quoi demain est fait.

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révèle

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