Durse... - Mon cher ami, il n'y a plus cu de musicien depuis papier et 500 kilos de pommes de terre, ce qui fait làizet et Massenet... Vous avez là un merveilleux héri- bas 35.000 couronnes). ge à recueillir, je vous l'offre... Nous travaillerons C'est que les paysans, après avoir dépensé leurs scansemble et je vous promets le succès. Vous pouvez vous daleux bénéfices en vêtements de soie, en pianos, en bier à moi. La presse, n'en ayez point d'inquiétude ; j'en joux et en valeurs étrangères, ne savent plus que trouver ais mon affaire... pour se débarrasser des liasses de billets autrichiens qui Voilà un homme qui connaît la puissance de sa les encombrent. Il leur restait à faire faire leurs por traits. mum Les peintres s'exécutent ; ils préféreraient travailler çà et là. pour le compte d'un Américain qui les paierait en dol lars ; car, cinquante mille couronnes, cela ne va pas loin. Une recette. Mais la vie est dure : on prend ce qu'on trouve. M. Coué, professeur d'auto-suggestion, à Nancy, joint L'habitude des paiements en nature tend à se généolontiers l'exemple à la parole. raliser là-bas pour les professions libérales. Ainsi un Récemment il faisait une conférence sur les sujets qui médecin de campagne apprécie en livres de farine le ii sont chers. taux de ses consultations. Et l'on parle aussi d'un peinS'aperçut-il que ses arguments n'emportaient pas la tre d'intérieurs qui va de village en village, peignant les onviction de ses auditeurs? Devina-t-il chez ceux-ci, cuisines des paysans en échange de dix livres de sainuelque lassitude? ou bien un bâillement indiscret doux et de vingt livres de farine. 'avait-il pas témoigné qu'une auditrice était sur le coint de quitter la salle ? Toujours est-il que, soudain, n asistant ayant porté la main à son front ne put l'en étacher. Affaires Intérieures Au même instant sa voisine découvrit avec horreur u'elle ne pouvait lever ses pieds du sol; cependant u’un grave monsieur faisait de vains efforts pour déta La Leçon des Loyers ner son bras du fauteuil où il s'était accoudé, et qu'une imable jeune fille s'agaçait de ne pouvoir séparer ses La loi sur les loyers n'est pas parfaite. Le moins qu'on nains jointes. en puisse dire est qu'elle ajourne des points essentiels, M. Coué venait de se livrer à une petite expérience de problèmes des solutions de fortune pas très cohé comme celui des meublés, et qu'elle donne à beaucoup qu'il espère convaincante. rentes. Que d'orateurs envieront un pouvoir qui permet de 'assurer le silence et aussi la présence de ses auditeurs, Il serait facile de relever ses erreurs, ses omissions, ses ien mieux : leurs applaudissements. contradictions. Il serait amusant de conter les péripéties de la séance de nuit au cours de laquelle elle fut enfin min votée. Mieux vaut se demander peut-être pourquoi Une citation malheureuse. cette Chambre, éclairée, patriote, bien douée, travailleuse aboutit si difficilement aux moindres choses, et pourLe Graphic, en publiant les photographies du quoi tous ses travaux, démesurément prolongés, abouRenown, prises au moment où le bateau qui porte le tissant à des résultats médiocres et confus. rince de Galles s'engageait dans le canal de Suez, a La question des loyers peut servir, merveilleusement, u l'étrange idée de mettre en épigraphe ce vers de de thème à cet examen. Convient-il de blâmer la ChamSipling dans Mandalay : bre d'avoir perdu son temps à la solution d'un proShip me somewhere east of Suez blème insoluble car il n'est dans l'esprit de personne, Qu'on m'embarque pour un pays qui soit à l'est de Suez) n'est-ce pas, que ce problème soit résolu, - ou faut-il la L'ennuyeux, c'est que le héros de Kipling est un féliciter, le sachant tel, de n'avoir pas désespéré, et de s'être efforcée, de toute son énergie et de tout son labeur, oldat qui, revenu de I'Orient, regrette surtout les orgies de la résoudre au moins partiellement ? e là-bas et que le poème se poursuit ainsi : Toute solution, même bénigne, même partielle, du here there aren't no Ten Command ments an'a man problème des loyers, est dictée par le prétexte d'ordre can raise a thirst. public, et parte atteinte au droit de propriété. Queile Là ou il n'y a plus dix commandements et où un homme doit être la part des deux éléments dans la mixture peut s'offrir une soif qui compte) finale ? Le problème est délicat, encore que d'autres ie Espérons que le prince de Galles n'est pas parti pour déclarent simple, et ne comporte pas d'autre alternas Indes, avec des pensées comme celles-là ! tive que le droit commun, avec toute ses conséquences, ou la révolution. Cette simplicité est terrible, et dire que muun le problème est délicat, ce n'est pas assez dire: II est inCharlot, Simone et Foch...ette. soluble. Car en voici les données : il y a plus de gens & Que Charlot devienne pour les étremes un passe- loger que d’abris à leur donner, et il est déraisonnable . de penser à construire de nouveaux immeubles, étant Dules, une quille humoristique, un pantin articulé : c'est données les circonstances. ne façon d'hommage qui lui convient. Qu'une poupée en chiffons de luxe soit étiquetée aux Si on permet une expulsion sous un prétexte quelconaleries Printanières avec le prénom de Simone, une que, en vertu de la loi ou du droit commun, on jette à an de comédienne ne saurait s'en fâcher. la rue quelqu'un qui ne trouvera pas d'autre abri. Si on Mais que sa voisine au même rajon, « poupée mode maintient, à des conditions quelconques, les occupants e tissu, robe taffetas et garnitures roses, tête fine incas dans leurs locaux, on condamne tous ceux qui cherchent un abri à n'en jamais trouver. ble » soit baptisée « Fochette », trouvez-vous cela de ès bon goût? Si on limite le prix des loyers, on taxe, donc, on raréfie, ou do moins on décrète que jamais plus un nouvel immeuble ne s'élèvera sur le sol de France, que jamais Paiement en nature. un immeuble ancien ne sera entretenu et restauré. Si on Un grand peintre de Vienne vient d'accepter de faire ne taxe pas, on laisse, logiquement, le prix du loyer subir e portrait d'une paysanne pour 15.000 couronnes en l'augmentation des prix de la viande, des vêtements, des n -porc est sans sa chaussures, et on condamne à ne plus jamais se loger | Affaires Extérieures La bataille financière Thèse britannique thèse française Insoluble encore si on l'envisage sous cette autre face. Il faut taxer tout ou rien. Si on décide le Le gouvernement britannique avait exprimé, jadiş que taxé seul et que le bouf et le mouton ne le sont pas, le regret que M. Loucheur eût négocié, tête à tête , on fait disparaître le porc. De même, comment prétendre pour qu'elle fût éclatante, M. Rathenau n'a pas été seal . limiter la hausse du loyer et du loyer seul faire aussi sur la boucherie, le costume et l'ameublement à franchir le détroit : il avait été précédé par M. Stinnes. Et si M. Stinnes n'a pas connu l'hospitaune loi limitant aussi à 50 olo l'augmentation sur les prix de 1914. Comment prétendre qu'un bailleur d'im- lité de Chequers, n'est-il point exact que M. Lloyd meuble n'aura pas le droit de doubler denrée George l'a reçu le 18 novembre? Peu importe d'ailleurs (100 0/0), alors qu'il paiera pour tout ce qui constitue sa Les cabinets anglais et français en sont à deux de jez vie, et pour toute la main-d'œuvre nécessaire, des prix Et puisque le match, qu'il s'agisse de l'Allemagne or quintuplés ! Problème insoluble ! de l'Orient, la course aux irrégularités et aux infidé. L'Etat devra-t-il alors assurer à tous les sans-abri des lités est largement gagnée par la Grande-Bretagne, os locaux construits en hâte, et y loger ses fonctionnaires, pourrait peut-être commencer à parler affaires. Cela vaudrait beaucoup mieux. ses magistrats, ses professeurs, encasernés à des prix Une séculaire expérience a démontré aux deux pays normaux ? Problème insoluble encore, car l'Etat, lui ils devraient bien s'en souvenir que leur force de aussi, construit à des prix quintuplés, et avec l'argent du budget : une augmentation correspondante des impôts résistance peut être différente, mais reste égale. Nous ne briserons pas la volonté anglaise. Le Foreign Office serait le corollaire immédiat de cette solution. Problème ne brisera pas la volonté française. Interrompons donc insoluble ! On ne peut donc faire grief à la Chambre de s'être cette dangereuse partie de rugby diplomatique. Tä. attardée à des bavardages sans résultat, et d'avoir chons de résoudre, à l'amiable, la bataille financière qui donné une solution provisoire, insuffisante et mauvaise, s'engage de nouveau et dans une fâcheuse atmosphère , à un problème insoluble, qui demeure entier. Le pro au milieu des récriminations et des querelles. Causons blème des loyers est fonction de tout le problème écono !x mique et social, et l'absurdité qui consiste à vouloir trancher un point spécial sans envisager la question dans Sur le point de départ l'accord est facile à réaliser son ensemble n'est pas particulière à la question des La chute du mark à 0,5 cent. est aussi dangereuse pour loyers. Ce n'est pas la Chambre qui a créé la carence l'industrie britannique qu'elle l'est pour les finances gouvernementale, grâce à laquelle l'auf vaut vingt sous, françaises. S'il reste à un pareil niveau, la situation es la chaussure augmente lorsque les cours du cuir s'effon- également grave pour les deux pays. Il faut le relever drent, et la diminution du bétail dans les foires n'a ja-Mais comment? mais sa répercussion chez les détaillants. En accordant à Berlin un moratorium de deux à La question des loyers est un exemple, mais elle n'est trois ans, dont les inconvénients, au point de vue des qu'un exemple : à autant de problèmes économiques la réparations françaises, seraient compensés par le vaChambre s'attachera, à autant de problèdes insolubles sement d'indemnités en nature et par un prélèvement elle se heurtera. sur les fonds attribués le 13 août? Cette solution, qui La faute en est, lourdement, au gouvernement, ou n'est plus approuvée par l'unanimité de l'opinion af plutôt à l'absence de gouvernement. Les choses ne s'ar-glaise, est parfaitement inacceptable. rangent pas toutes seules, et il est plus facile de prévenir le désordre et le gâchis social que d'y porter Remarquons tout de suite, qu'elle aurait pour consé- . remède. La faute en est aussi à l'électeur, dont l’édu- hypothéquées par la priorité belge, d'ajourner de cing quence, étant donné que les premières annuités sont cation civique n'est pas faite, et qui ne voit jamais ou six ans la date à laquelle la France pourrait compter qu'un côté des questions, incapable de comprendre que son intérêt est solidaire de celui du voisin, et exigeant, sur des paiements en espèces. Or elle a déjà avancé indirectement - à l'Allemagne une cinquantaine de exigeant impérieusement, sous peine de mort, des pro- milliards. Il lui est matériellement impossible de pourmesses, et puis des promesses, et encore et toujours des suivre cet effort pendant six ans et d'assurer seule les promesses, et condamne ses mandataires à promettre réparations pendant six années. J'entends bien que le et à parler, pour masquer l'insurmontable difficulté Spectator écrivait, le la République d'une tâche de Titans. 3 décembre, que Il est donc absolument injuste d'imputer à l'insuffi- britannique reste convaincue que Grenouillard paie peu « ne se taxait pas du tout sérieusement ». Et l'opinion sance de la Chambre les solutions qu'elle donne aux différents problèmes. Bien au contraire, ces hommes, d'impôts et pourrait en payer davantage. Il est difficile héroiques de la tâche qu'ils ont affrontée en 1919, font possible d'évaluer l'effort fiscal, d'après les méthodes de l'éclairer sur cette erreur, car il est aujourd'hui impour le mieux, en s'efforçant de hâter une guérison anciennes fondées sur les moyens vus et sur les statislente par des remèdes de fortune, en évitant un aveu brusque gros de conséquences redoutables. Ces leur du revenu et la valeur de la taxation. Un collabo . tiques. Il faut établir le rapport qui existe entre la varemèdes de fortune ne sont peut-être pas la plus mau rateur de la Société d'Etudes et d'Informations éconovaise solution, à condition de bien savoir que ce ne sont que des remèdes de fortune et de ne pas perdre de miques, M. Compeyrot, a pu, après de savantes re cherches, établir le tableau ci-dessous : vue l'ensemble du problème. Le problème général s'aggrave d'heure en heure. La Chambre le connaît. Elle Angleterre France ne manque pas de clairvoyance. Mais, si elle manquait d'énergie, elle mériterait alors toutes les critiques, car, I. Impôts de consommation.... 1/10 1/5 du rerent dans les circonstances présentes, on pourrait dire, mais II. Impôts directs sur la for tune. Pouvoir d'achat : seulement alors, qu'elle a trahi l'intérêt national et criminellement abuse de son mandat. 219 2/11 519 1/2 TRYGÉE. 3/4 3/4 1ο 100 140 40 120 IO 09 » 40 L'effort fiscal est donc à peu près égal dans les deux payer aux spéculateurs de l'univers une bonne partie ays, sinon plus lourd en France. Or chacun reconnait de la dette allemande. Voici comment. Dès décembre utre-Manche qu'il serait urgent de desserrer l'écrou 1920 et pendant le premier semestre de 1921, au lende. scal.Comment pourrait-on le resserrer encore, en Franccmain de la fermeture des centrales des devises, une ans la patrie des petites et moyennes fortunes, alors hausse du mark se dessine. Elle est provoquée par des je la guerre a décimé le capital humain et rogné le ca- achats de l'Amérique, qui désire, en relevant les cours tal matériel ? de la monnaie allemande, rendre possible l'importation d'une partie de ses stocks de matières premières, de 1914 1921 coton notamment, et la liquidation d'une portion de ses (Milliards de francs-papier) suivi par tous les nigauds de la finance internationale . titres allemands, industriels surtout. Le mouvement est Terres 70 Et les presses de tirer des billets. Et les banques d'en 60 exporter des liasses. Progressivement, à l'étranger, Meubles et divers. l'autre Etat allemand, l'invisible, c'est-à-dire le réel, Numéraire 5 se constitue des réserves en devises étrangères. Peu à Valeurs mobilières peu l'évasion des capitaux, la hausse du déficit, les Alsace-Lorraine achats de devises enraient la hausse. Une baisse se des sine. Les spéculateurs s'affolent. Ils ont entre leurs mains 100, et peut-être 150 milliards de marks. Ils en lâchent une grosse partie. Les cours s'écroulent. C'est Ces 400 milliards, comme le démontre M. Charles la panique. Et aussitôt l'Etat allemand, non pas le de dans un lumineux article, ne valent au point de Reich, l'autre, de racheter à 0,5 centimes, le papier qu'il e de leur pouvoir d'achat, que 126 milliards d'avant a vendu 0,35 et même 0,60. Il se constitue ainsi une erre. « La richesse NOMINALE de la France a augmeniė seconde réserve, des bénéfices sûrs et nets, un stock d'or qui ne lui a rien coûté. Hier, un collaborateur du peu près de moitié ; sa richesse RÉELLE aurait diminué moitié. » Times évaluait à I milliard de livres sterling les de vises détenues à l'étranger, hors de la griffe du Reich, La France ne peut ni-fournir un nouvel effort, ni al par son concurrent redoutable. Et devant cette double odre un an de plus .Le moratorium aurait pour ré- opération, exécutée sur une pareille étendue et avec Itat, en ravalant le cours du franc, de fermer aux ex- une pareille audace, l'admiration se mêle à la colère. rtations anglaises un débouché précieux et de rem Les argentiers d'Angleterre et de France ont affaire à acer sur les marchés neutres la concurrence allemande de rudes jouteurs. Ils feraient bien de se serrer les r la concurrence française. coudes et de vérifier leurs goussets. La France aurait la maigre consolation d'assister Qu'on ne vienne pas dire, en tout cas, que les bénéfiroulement économique de cette Allemagne, dont Jolin ciaires de ces gigantesques opérations sur la hausse et 11 veut assurer la restauration immédiate. Certes la sur la baisse du mark sont incapables de prêter au sse du mark, qui a pour résultat de faire passer en Reich les devises étrangères dont il a besoin pour les semaines le prix d'un complet de 500 à 1.200 marks, termes prochains. Sans doute, lorsque le jer novembre coût d'un ressemelage de 40 à go marks, 5 kilos de Wirth est venu demander aux 15 offices privés d'expornmes de terre de 1,5 à 10 marks, ne peut manquer de tations commerciales de facturer leurs notes en monnaies voquer une crise sociale. Elle est aussi certaine, si étrangères et de verser à la Reichsbank une partie de hausse soudaine du mark et une baisse rapide du leurs devises étrangères, les industries les plus expornc viennent fermer les débouchés et suspendre les tatrices, celles qui figurent dans les ventes allemandes mandes. Si encore cette baisse était définitive ! Mais pour le chiffre le plus élevé — produits chimiques, grosse sera suivie d'une baisse concordante ,le jour où l'Al- métallurgie, construction mécanique, électrotechnique agne reprendra ses paiements en espèces. Le morato- ont gardé de Conrart le silence prudent et ont eu n'entraînera, par lui-même, aucune amélioration soin de ne point préciser le montant de leurs versements s la vie financière du Reich, consciemment sabotée éventuels. Le Reich n'est pas le véritable Etat alleune ingénieuse ploutocratie et inconsciemment gâ- mand ; il faut le rappeler au sens des réalités et au par une démocratie incapable. Le moratorium n'est culte de la raison. Evidemment, si la République se n cautère sur une jambe de bois. Il ajourne les diff- mettait au « garde à vous », si elle exécutait, docileEs. Il marque les problèmes. Il ne résoud rien. Et ment, au pas de l'oie, comme au bon vieux temps, les 5 deux ou trois ans les Alliés seront encore moins directives du super-Etat, – de ses maîtres, leur atti et moins forts pour dicter une politique financière tude pourrait changer. Les 5 et 10 novembre, la Reichse Allemagne plus endettée et plus hargneuse. verband der Deutschen Industrie, le 25, la Ligue des ailleurs des deux Etats qui vivent côte à côte Agriculteurs, d'accord, tout comme autrefois, sous le e-Rhin, si l'un, l'Etat politique et démocratique, est règne du bon vieux Dieu de Germanie, ont posé les conditions auxquelles ils accepteraient d'avancer les veille de la faillite, l'autre, T'Etat industriel et aris devises étrangères nécesaires aux prochaines annuités : tique, est en pleine prospérité. Le premier n'est libérer l'industrie de la bureaucratie républicaine, livrer e fantôme; le second détient la réalité du pouvoir . les chemins de fer d'Etat, obtenir des Alliés la modifica-là durera l'espace d'un matin; celui-ci est la force emain. L'un est la victime, l'autre est l'auteur de tion de l'ultimatum, accepter les directives des prêteurs bienveillants. Le Reichsverband remplacera le Reichstag. Ebâcle financière. Wirth sera un fantoche, dont Stinnes tirera les ficelles. faut être singulièrement ignorant pour croire que La République ne sera plus qu'un mot. Pourtant la rsement des premières annuités explique la baisse faillite de la démocratie allemande qui ne put être aark. Il ne suffirait même pas de faire entrer en une démocratie bourgeoise et voulut être une démocratie de compte, ni le déficit des budgets ordinaires socialiste l'oligarchie offre de gouverner, tout comme billiards), et extraordinaire (57 milliards), ni l'ac- en 1914, — abritée derrière un paravent utile pour mas des planches à assignats : 102 milliards en cir- quer son autorité et tromper les Alliés. Et Wirth hésite jamais conçue un financier audacieux : faire complot et précipiter la restauration de 1914. encore... Mais si on écarte le moratorium, est-ce à dire qu'il NOTES ET FIGURES suffise, comme l'a fait la Commission des Réparations, le 2 décembre, La misère de Verda d'inviter instamment le gouvernement allemand à faire soit auprès de ses ressortissants qui, notoirement, possèdent des Rentré de son ambassade extraordinaire aux fêtes avoirs à l'étranger, soit auprès des prêteurs étrangers tous ses centenaire de l'indépendance péruvienne, après un lo efforts pour obtenir le complément de devises étrangères... à voyage où il fit acclamer le nom de la France au Chil prendre sans délai toutes les mesures nécessaires pour assainir en Argentine, en Uruguay et au Brésil, le général Ma la situation financière. gin a déclaré : « Jusqu'au sommet des Andes, en Ba Je n'en crois rien. L'ère des invitations pressantes et vie, on glorifie les soldats de Verdun. » des formules générales est close. Il faut trouver, sans Verdun, en effet, n'est peut-être pas pour nous le ple tarder, une solution efficace, collective et définitive, une grand nom de la guerre. Pratiquement, historiquement, solution qui assure, sans modification dans la vie alle Marne a plus d'importance : c'est sur la Marne, qu'e mande, l'amélioration des changes dépréciés et la restau- 1914, l'Allemagne a perdu la guerre, et c'est sur la Man ration des régions dévastées. qu'en 1918, nous l'avons gagnée. Mais la légende s'a Il appartient au gouvernement français, s'il veut emparée de Verdun. Pour le peuple, je veux dire poz pour la prochaine offensive, de trouver un moyen de l'univers, nous sommes les vainqueurs de Verdun. De réaliser ce triple objectif. Ne pourrait-il pas être cherché 1916, le nom de Verdun a répandu son prestige à l'étran dans la direction que voici ? ger, chez nos amis, et chez les neutres. Qu'on le prona L'Allemagne émet, pour une somme à déterminer, çât Verdoune ou Veudeune, c'est à partir du jour o soit des bons en gold dollars, soit, comme on disait au on l'a prononcé que les paris en faveur de l'Allemagne XV° siècle, en marks-banco ; les bons sont gagés sur les ont diminué. Et c'est à cause de Verdun que les Amé douanes, – dont les droits seront payés en or sur ricains se sont rangés enfin à côté de nous : une victoire allemande leur semblait définitivement impossible. un impôt complémentaire, qui frapperait l'alcool insuffisamment taxé, sur l'industrie allemande, (actions de Verdun est désormais une de nos villes les plus glo priorité, ou bons hypothécaires, ou participations aux rieuses. C'est juste. Mais comment soutiendra-t-elle so fonds de réserve). Les recettes seraient gérées par la nom et son renom? Que reste-t-il de Verdun? Il y a un Commission des garanties, siégeant à Berlin et présidée peu partout trop de gens qui croient que la guerre s'est par un Belge. Elle contrôlerait la circulation fiduciaire terminée le 11 novembre 1918 ou le 29 juin 1919 Le de la Reichsbank, les bons recevraient la garantie de la problème des réparations n'est donc pas résolu? Nos S. D. N. Leurs coupons auraient priorité sur les coupons parlera-t-on encore de la guerre ? N'avons-nous pas asa de la dette intérieure. d'autres soucis ? Les questions économiques sont s Après émission, ils seraient répartis entre les Alliés, émouvantes ! Et ceux-là veulent bien qu'on leur par conformément au pourcentage convenu et cotés sur tous de gloire, parce qu'ils en sont flattés, et ils refuser les marchés . d'entendre ceux qui répondent : « Misère ». Quel reper à notre médaille ! Mais, dira-t-on, jamais Berlin n'acceptera d'être ainsi baissé au rang de Constantinople. Notons d'abord, que M. Lolier, maire de Verdun, a écrit à l'Association cette solution vaut à l'Allemagne quelques précieux des Ecrivains combattants une lettre pleine de digrité avantages : le paiement des droits de douanes en or ; qu'il faut que l'on connaisse, et chez nous, et au dehors la garantie de la S. D. N., le relèvement parallèle et pro- Le chef de la ville fameuse dit entre autres choses : gressif des changes, l'assainissement de la situation « A l'étranger, on doit penser, j'imagine, que la gloire financière. Les Alliés pourraient faire plus, consentir à de Verdun lui a valu bien des secours. Voyez comme une une réduction des troupes d'occupation, associer l'in- telle pensée serait loin de la réalité! Notre gloire est fait dustrie allemande, sous une forme différente de celle des trois cent mille héros de Stinnes, au relèvement de la Russie. Enfin, l'heure paraît venue d'étudier, dans son ensemble, le problème misère réelle qu'on ne connaît pas assez. » tombés autour de nos murs; mais cette gloire couvre uge des dettes interalliées. Les créanciers n'ont chance d'être remboursés, si l'indemnité allemande n'est On sera surpris, évidemment, d'une si déplorable not. point intégralement payée. Or Londres et Washington velle. D'autres villes ont reçu des secours nombres considèrent cet espoir comme chimérique. Ils le disent. Verdun, la plus glorieuse, demeure telle qu'au jour de Ils l'écrivent. Ils le répètent. En hommes d'affaires, les l'armistice. D'autres villes ont été rasées complètement anglo-américains devraient envisager cette réalité et A Verdun, on aperçoit des maisons, beaucoup de mar régulariser leurs écritures, accepter de compenser, au sons. La façade paraît intacte ou peu s'en faut. Ma moins partiellement, les dettes interalliées contre une passez le seuil. Derrière la façade intacte des maison portion de la dette allemande, réduire parailèlement les il n'y a rien. Il n'est pas de ruines plus tragiques sur todeux passifs. Le relèvement des changes et la stabilisa le front que celles-là, ni qui poignent davantage le vis teur. tion des cours, – plus que la gratitude de l'Allemagne, récompenseraient les banquiers de l'Alliance. Le maire de Verdun écrit :: Mais si, par un geste de folie, toujours possible, le u De nos douze écoles communales, deux seulement Reich, et surtout le Super-Etat germanique, refusaient subsistent, les autres sont installées tant bien que mal cette transaction ? Il faudrait alors la leur imposer. Par Le collège de garçons est un vaste chantier, et le college l'occupation de la Ruhr ? Nullement. « Suprême espoir de jeunes filles est abrité provisoirement dans u et suprême pensée », cette carte d'ailleurs coûteuse et immeuble en ruines. Le réseau d'égouts, la canalisatios risquée, ne doit être jouée que dans une partie décisive, d'eau potable sont à revoir en entier. Nous n'avons plus pour briser une offensive militaire. Il suffira de prépa- le gaz, et l'électricité fonctionne très mal. Les rues, le rer la liquidation économique du gage Rhénan, la saisie trottoirs sont à refaire totalement, et de cela rien encore des propriétés d'Etat, rails, mines et ports, en expulsant n'est commencé. Les maisons pressent davantage » les fonctionnaires prussiens. Et les deux Reich, l'officiel Il ajoute : et l'officieux, l'artificiel et le réel, le temporaire et le permanent, Wirth et Stinnes mettront les pouces. « Heureusement, la petite nation du Luxembourg nous est venue en aide pour la reconstruction des bâtiments JACQUES BARDOUX. communaux, et son effort est considérable, eu égard av de ruines et aussi du sana aucune Vous n'y trouverez pas hiffre de sa population. Verdun a émis un emprunt table, Feuillet de Conches habile à préparer les aufs au e l'épargne française et alliée s'est empressée de cou- beurre noir, Monteil expert en pot-au-feu et en choux cir. Cela va nous aider, mais cela ne suffira pas. » sucrés, Suard et son punch, Sénac de Meilhan, créateur Pareil appel sonne douloureusement à nos oreilles. Cc de la garbure aux marrons et de la soupe aux aufs est pas un cri de colère, c'est à peine une plainte, une pochés, le comte de Laplace qui découvrit une façon ainte noble et d'une simplicité navrante. Nous qui suave d'accommoder les fraises, le cardinal de Bernis zons combattu devant Verdun, nous ne pouvons pas qui renversait les crêpes avec une grâce sans pareille, et e pas répéter l'appel de M. Lolier. Comme lui, nous Jean-Jacques Rousseau qui tournait la broche avec la vons que l'Etat est dans une situation difficile; mais, sûreté d'un rôtisseur vétéran, le comte de Saint-Germain as plus que lui, nous n'admettons qu'il faille attendre subtil préparateur de bonbons aux fruits, et Franklin je l'Allemagne ait payé pour qu'on puisse reconstruire qui, pour être cuisinier occasionnel, n'en était pas moins erdun. Ceux qui sont disposés à s'attendrir sur le excellent maître-queux._Gloire aussi aux soupes de Este sort mérité de l'Allemagne coupable, qu'ils songent Regnard et aux déjeuners de Morellet. Sans doute abord à la misère de Verdun, victime de l'Allemagne. avez-vous ? remarqué que les écrivains sont fort nombreux dans cette liste. Il existe, en effet, d'indéniables rapTHIERRY SANDRE. ports entre les gens de lettres et la cuisine. Je n'en menww tionnerai qu'un. L'homme de lettres et la cuisinière ont ceci de commun que tout le monde prétend juger Fastes et fêtes gastronomiques. leur mérite. S'agit-il d'un livre ou d'un plat, chacun, n'est-il pas vrai, se découvre l'autorité d'une irrécusable Ce ne sont pas seulement les digestions des gourmets compétence. ui sont laborieuses; ils témoignent, au contraire, d'une Iniquement, les noms que je viens de citer ne figurent tivité infatigable et louable au profit de la cuisine pas dans les manuels et les histoires de la gastronomie. ançaise. L'une de leur meilleures, et doublement meil plus mention de la cuiller à ures, initiatives, leur a permis d'obtenir que Brillat-Sava- ragoût inventée par le duc de Beauvilliers, ni des n soit fêté dans le monde entier ; hôtels et restaurants exquises omelettes aux aufs de faisans et de perdrix 7 sont engagés, en grand nombre, à s'inspirer, durant rouges que le maréchal de Soubise faisait servir à uelques semaines, des immortels principes de l'auteur Louis XV, dans sa maison de Saint-Ouen, après le tiré. e La Physiologie du Goút, et à rivaliser de zèle dans cet Certain soir, ces illustres personnages préparèrent un loge appliqué. En outre, Brillat-Savarin est célébré dîner de Saint-Hubert. Le roi s'était chargé des poulets Cannes, à Monte-Carlo, à Aix-les-Bains, comme au basilic et du café, sa spécialité, qu'il daigna verser à sied, je l'espère, c'est-à-dire la bouche pleine, et donc ses hôtes. Le grand Condé, également s'essaya à la cuians discours. Un grand homme, dont la gloire n'exige sine; Gourville raconte que, s'étant piqué de réussir une ulle importune éloquence, saurait-on ne pas lui rendre omelette dans une auberge de village, le prince la jeta stice et ne pas l'aimer? dans le feu du premier coup. Peu importe, le bon vouloir de la tentative suffit. A l'égal des noms énumérés tout à L'hommage à Brillat-Savarin présente, toutefois, un aractère restrictif qui me désole. A coup sûr le philo- annales de la gastronomie. Ils valent, pour des gourmets l'heure, ces faits sont inconnus, ou presque, dans les ophe des Méditations est le maître souverain, et il con , décidés à fêter leurs saints, d'être rappelés, les uns et les enait de l'exalter le premier, mais, puisque nous sommes autres, une fois l'an. n si bonne veine, souhaitons que l'on continue et que egislateurs du goût, gourmets fameux, cuisiniers illus A. DE BERSAUCOURT. res, aient l'un après l'autre, leur tour. Ne craignons pas w on plus de remonter dans le passé. La commémoration e Lucullus aux trois cents salles à manger, où chaque Le mystère d'Ubu-Roi. epas coûtait le revenu d'une province, s'impose, et celle Héliogabale à qui l'on servait en un seul dîner six Chacun sait qu'on vient de publier le texte d'Ubuents têtès d'autruches, et celle de Trajan qui, campé sur Roi à l'usage du vulgaire et que le vulgaire n'en a pas s bords de l'Euphrate, recevait des huîtres du lac semblé frappé d'un foudroyant enthousiasme. Ubu ucria, fraîches à miracle, et celle d'Apicius, auteur de estimable livre de Arte coquinarià, grand inventeur de est un mythe, une religion même, à l'origine de laquelle Luces et de mets, qui préféra la mort à une maigre Cela peut être une imposture innocente, inconsciente ; il y a ou bien une révélation ou bien une imposture. ère, et celle de Phagon le Vorace, qui mangeait, devant mais il est permis aujourd'hui de la percer à jour. Si empereur Aurélien, un sanglier complet, un mouton, un la loi des « trois états », dont Auguste Comte a donné tit cochon, cent pains, sans oublier de boire une orque la formule, peut s'appliquer à la critique littéraire, on vin, et celle de Grimod de la Reynière, et celle de . de Talleyrand, et celle du marquis de Cussy, et celle peut dire qu'Ubu est sorti de la phase métaphysique : e Carême, et celle de dix autres, de vingt autres ! Quelle pour entrer dans la phase positive : et tandis que les lite étonnante de repas, selon les glorieuses recettes de uns, à l'exemple de M. Canudo, continueront à révérer en Alfred Jarry le créateur inspiré d'une farce apocaes autorités culinaires, en perspective! On devrait créer 2 calendrier gastronomique où les experts dans l'art lyptique, d'une bouffonnerie éternelle, les autres se tis queront à expliquer la fortune de cette cuvre bizarre a bien manger seraient fêtés, chaque semaine, par xemple, les estomacs les plus solides et les plus fermes par une des plus belles mystifications de l'histoire. ppétits ne pouvant, j'imagine, en supporter davantage. Evidemment, la découverte ne vaut pas celle du poète t puis, les grandes illustrations de la Table ayant été à qui Shakespeare aurait servi de prête-nom; ni même accessivement et loyalement honorées, il faudrait, tous l'explication des diverses hypostases qui ont écrit s' ans, évoquer d'un seul coup, en de copieuses agapes, l'Enlisée et Marie-Magdelaine... Mais enfin elle est s moindres renommées, ceux qui ont servi la grande piquante et ne laisse pas d'amertume, n'ayant à nous ause selon leurs petits moyens. Combien d'ignorés et révéler aucune malhonnêteté. A peine arrachera-t-elle e dédaignés à réhabiliter de la sorte? une illusion. Des exemples? Laissons Chateaubriand et Mérimée En premier lieu, il est prouvé par les témoignages et ui jouissent d'une réputation usurpée, mais n'oublions les inductions les plus sûrs que l'auteur d'Ubu-Roi n'est as Lamennais qui possédait le secret d'un moka dēlec pas (lfred Jarry. Un livre charmant de M. Charles |