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patriotisme; que s'il n'y a pas en France unanimité dans le patriotisme, sa prépondérance est assez générale pour conditionner dans leur ensemble les actes des citoyens et que supprimer le postulatum législatif du patriotisme, c'est jeter bas notre édifice social. J'ajoute enfin que J'ajoute enfin que pour raisonner juste sur la condition économique d'un pays, il faut à l'heure présente l'envisager comme un agrégat d'entreprises et que supposer a priori que les actes libres de pareille collectivité seront en opposition avec le bien public, c'est fournir une justification préventive au despotisme tyrannie ou bolchevisme.

Il n'y a pas actuellement chez nous de tyrannie en perspective, mais nous sommes légèrement contaminés de bolchevisme. Simple éruption d'instincts, où la raison n'a rien à voir. Je ne discuterai donc pas plus avant; j'ai voulu définir la position que j'entends prendre; je m'adresse à ceux de mes concitoyens dont aucune fibre n'est atteinte ou menacée par la maladie.

Je le fais en professionnel parvenu au terme d'une longue carrière de chef d'entreprise. Après avoir présidé un millier de séances de conseils d'administration et une centaine d'assemblées générales, je n'ai pas noté une seule opposition entre mes actes et les vues des détenteurs du capital. Après avoir eu affaire à quelque trente mille ouvriers et à plus de mille collaborateurs d'autre rang, je constate que rien de ce qui s'est passé entre eux et moi n'a porté atteinte à la paix sociale; au contraire.

Fervent réaliste, je commencerai par assigner aux deux termes de l'antithèse une signification rigide.

En parlant de capital, je pense à l'argent que les actionnaires ont à mon appel fourni à l'entreprise dont j'ai été le chef, l'y engageant avec le dessein de le voir subsister, fructifier et s'accroître comme subsiste, fructifie et croît un arbre judicieusement planté.

Le travail, d'autre part, c'est pour moi le concours intellectuel et physique qu'ont fourni à l'entreprise ceux qu'elle a rémunérés en émoluments et en salaires.

Ce que je veux montrer, c'est qu'une entreprise, en conciliant la sauvegarde du capital qui lui a été confié et les intérêts de ceux qui lui fournissent le travail, obtient le résultat optimum de sa gestion. Je recourrai dans cet exposé à mes souvenirs personnels, mais en m'efforçant maintenant de condenser en quelques formules les tendances auxquelles j'ai obéi, je ne ferai, comme M. Jourdain, que parler la prose usuelle à tous mes confrères.

Il me faut d'abord mettre en scène les acteurs. Du côté des entreprises, comme la très grande généralité a la forme anonyme, je dirai quelques mots des conseils d'administration, mandataires exclusifs des possesseurs du capital, d'où émanent directement ou par délégation de pouvoirs tous les actes de l'entreprise. J'en parlerai sans complaisance; je vois dans certains détails de leurs errements des tendances dont je crois la réforme propice au bien public, à la paix sociale et je ne me sens pas le droit de ne pas les signaler.

Du côté des travailleurs, il y a la C. G. T. Mais elle a usurpé son rôle et n'a en aucune façon mandat pratique de représentation. Dans d'autres pays, aux EtatsUnis par exemple, il y a des groupements ouvriers qui ont reçu pouvoir de décider si et à quelles conditions tels travailleurs s'emploieront dans telles entreprises. Notre tempérament national qui résulte de deux mille ans de civilisation et de la pratique de la démocratie pendant plus d'un siècle, est trop féru d'indépendance individuelle pour qu'il puisse en être ainsi, à moins d'une révolution dans nos mouts. Les communistes sont logiques en réclamant la révolution pour commencer.

Je parlerai donc de la C. G. T. sans complaisance non plus.

Cela fait, j'exposerai ce qui se passe entre une entreprise et les travailleurs qu'elle emploie. S'ils sont 4.000

et c'est là le cas de l'espèce qui m'est familière c'est 4.000 conventions avec 4.000 citoyens qu'elle doi conclure et appliquer, car la notion du contrat collectil de travail appartient présentement au domaine de l'uto pie. Ce qui importe donc c'est l'esprit qui préside à k conclusion et à l'accomplissement de ces conventions Je m'efforcerai de le dégager parce que là, et là seule ment, sont les racines de l'état de choses qui doit pro duire la paix sociale.

LES CONSEILS D'ADMINISTRATION

Selon un humoriste qui signait Jeroboam, une séana de conseil d'administration consiste en la rencontre dan l'escalier des administrateurs en retard avec leurs coll gues pressés de partir.

Pour certains romanciers, un conseil d'administration est une réunion d'hommes à qui leur nom, ou le lustr de leurs occupations personnelles confère une ample no toriété et qui la mettent au service de la société moyer nant grosse prébende.

Pour d'autres, c'est un repaire où s'accomplissent de besognes sinistres.

Ce sont là des caricatures.

La seule critique, fondée à mon sens, que l'on puiss faire à nos mœurs actuelles, toucherait la facilité da cumul. Certains hommes, disposant d'influence, colle tionnent des mandats d'administrateurs là où il s'a offre à eux et s'en font quelques centaines de millies de francs de rente. Il existe assurément des cerca capables de contenir, en ordre, les notions fondamer tales concernant une trentaine d'entreprises, musi se vouent le plus souvent à des besognes moins pan chées et les abus que je viens de signaler sont surtout le fait d'ambitieux quelque peu rapaces.

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Il faudrait rire de ces mesquineries, si elles n'avaie une certaine répercussion sur les mœurs. Pour beauco malheureusement, les fonctions d'administrateur t une source d'honneur et de profit à laquelle il est naturel de chercher à s'abreuver pour peu que des relations quelqu'autre élément d'influence paraissent propres faciliter l'accès. Cette conception est vraiment bien él gnée de celle de la loi, qui ne voit dans les admin trateurs que les mandataires élus de la collectivité d actionnaires. Elles m'a valu parfois des objurgation lorsque je répondais à une sollicitation personnele o à l'insistante recommandation d'un tiers par un rappe des principes.

On conçoit que, dans ces conditions, il soit malaisé suivre un programme pour la composition d'un conse d'administration. Tout au plus peut-on parler de t dances, et voici les miennes.

En premier lieu, s'il existe dans la foule anonyme actionnaires des groupes caractérisés, il faut qu soient représentés dans le conseil, autant que possib par des hommes incarnant surtout la fidélité à l'ent prise. Dans une affaire de quelque ancienneté, il exi des actionnaires invétérés, dont les noms figurent à tou époque avec les mêmes nombres d'actions, sur les list d'assemblées importantes, et entre lesquels existe une a finité d'ordre régional ou autre. C'est parmi eux qui faut choisir, mais la part dans le capital social que pa sèdent ces groupes est généralement trop faible po que leurs représentants puissent occuper la majorité de sièges dans le conseil.

Il faut donc recruter la plupart des administrate parmi les hommes dont la présence au Conseil peut fournir plus de compétence dans la gestion sociale, avec une suffisante compétence, plus d'autorité vis-àde l'extérieur.

J'attache de l'importance à voir siéger un certain no bre de membres, retraités ou non, du personnel actif de la Société. Ils sont, dans le Conseil d'administration, des éléments assurés d'homogénéité dans la poursuite

sonnée de l'intérêt social. Mais ils ne peuvent encore former qu'un appoint numérique et l'on arrive finalement à confier un certain nombre de sièges à des homnes qui étaient la veille de tous points étrangers à la Société. C'est alors que les sollicitations foisonnent et qu'il appartient au Conseil de supputer en leur préence dans quelle mesure la Société tirera profit de 'incorporation d'un nouvel élément.

Mais, dans les recherches de cette nature, on risque le mal s'engager, et je frémis rétrospectivement de quel

ues occurences.

Que l'on résiste ou non aux quémandeurs, on trouve isément des personnalités qui, sans compétence dans a spécialité de l'entreprise, peuvent lui apporter un oncours de haute utilité par leur connaissance approondie des affaires en général, si elle s'appuie sur un ugement solide, doublé, cela va sans dire, de probité t de loyauté.

Qu'un nouvel administrateur de l'une ou l'autre des rigines que je viens de définir, entre dans un Conseil, n'y saurait apporter un point de vue divergent du oint de vue social.

Mais il n'en est pas toujours ainsi, malheureusement, t j'en arrive à une particularité de nos mœurs où je vois En réel danger.

On a depuis la guerre, créé pas mal de Sociétés nouelles, notamment pour franciser les entreprises ex-allenandes de Lorraine, et il a fallu réunir à cet effet de rès gros capitaux qui ont été fournis par d'autres Sociéés préexistantes et enrichies par la guerre. En pareil cas, la nouvelle Société fondée avec sept actionnaires de plus, parce que la loi l'exige, a son capital concentré à Concurrence de 99 0/0 entre les mains de trois ou quatre Sociétés, souvent amies de la veille, mais parfois alliées occasionnellement. Chaque société désigne deux ou trois administrateurs. Un conseil ainsi composé ne saurait être qu'un tribunal de conciliation d'intérêts dissemblables, voire opposés. Il est impossible qu'un administrateur dans ce cas omette, lorsqu'il siège, les esponsabilités que lui vaut son lien avec l'une des Sociéés actionnaires. Or, l'esprit de la loi sur les Sociétés reut que, en entrant dans la salle du Conseil, un admiistrateur oublie qu'il a charge d'intérêts autres que eux de la Société.

L'antinomie est, on le voit, absolue; elle ne se locaise pas d'ailleurs sur les seules sociétés de composition péciale dont je viens de parler.

Lorsqu'une Société augmente son capital (et beauoup ont dû le faire pour réparer leurs sinistres de uerre), dans des circonstances financières où elle n'est as assez sûre d'allécher les actionnaires en leur réserant l'exclusivité du droit de souscrire, il lui faut faire ppel à une banque pour garantir l'émission et celle-ci e procure des concours qu'elle groupe en un syndicat. Il en résulte qu'il s'introduit dans le corps d'actionaires des éléments nouveaux, en petit nombre, mais ndividuellement importants, qui ne sont le plus souvent que temporaires, car il est rare que le Syndicat formé our l'émission ait d'autre but que de revendre au nieux les titres qu'il aura dû souscrire.

On ne saurait dénier au nouveau groupe un droit de egard sur les affaires sociales; il faut lui faire une Colace dans le conseil d'administration. Mais dans quel esprit siégeront les nouveaux administrateurs ? En oubliant leurs origines, comme le veulent les principes ? Cela serait désirable mais la nature humaine est telle que de nouveaux venus dans un appartement ne sauraient y trouver les meubles à leur place. Et puis, commis par les Sociétés qu'ils représentent, ne jugeront-ils pas assez naturellement que les intérêts de celles-ci valent d'être traités comme prépondérants?

Bref, l'arrivée dans un Conseil d'administration d'éléments nouveaux dans les circonstances que je viens de dire, ne peut avoir que trois issues leur élimination

finale après une crise plus ou moins longue, par un phénomène de réaction de l'organisme; leur assimilation consécutive à un malaise d'une certaine durée ; ou enfin, leur mainmise sur la Société.

Ces mœurs sont une cause de trouble dans la conduite des entreprises. Je crains de plus qu'elles ne constituent à brève échéance un grave danger social.

Il se produit en ce moment une évolution qui nous rapproche tous les jours d'un régime où les actionnaires d'une entreprise, au lieu d'en être les maîtres exclusifs, n'auront qu'une large prépondérance dans un condominium où siégeront des représentants du personnel lié d'une manière permanente à l'entreprise.

Cette mesure peut, certaines conditions observées, être en soi parfaitement saine. Tous les jours nous rencontrons comme chefs d'industries, dans des Commissions officielles dont nous faisons partie, des collègues qui sont des ouvriers désignés pour représenter les intérêts de leurs camarades. Bien des fois, je m'y suis trouvé en complet et paisible accord avec eux quand la question posée n'empiétait pas sur les terrains brûlants et tendait uniquement à la recherche du bien public. J'ai alors admiré la rectitude d'esprit de mes collègues et je suis convaincu que si je devais plus tard me rencontrer avec leurs congénères dans des Conseils d'administration d'entreprises, je verrais les débats y gagner en élévation et que ces collègues nouveaux venus se montreraient profondément conscients du but qui est à mes yeux primordial et qui consiste à ne rechercher l'intérêt particulier que dans l'intérêt général.

Mais ce dont je suis bien certain, c'est que si cette nouvelle catégorie d'administrateurs vient à participer à des séances où l'éloquence d'un orateur tendrait à prôner sous couleur de l'intérêt de l'entreprise des mesures dont le profit principal lui reviendrait, il en résulterait un trouble profond. Le fossé entre classes, qu'il faut combler, s'approfondirait; des germes d'anar

chie seraient semés.

Voilà pourquoi, sans parler d'autres motifs, je suis intransigeant dans la pensée que les conseils d'administration doivent se montrer sans indulgencé lorsque certains de leurs membres oublient un peu trop l'intérêt social au lieu d'oublier les intérêts adverses qu'ils se trouvent représenter.

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Sur le quai de la gare Saint-Lazare, les gardes en longues capotes noires font la haie. Un à un les ministres arrivent. On échange des saluts, des poignées de main, on cause en attendant le train qui va ramener le président du Conseil. Tout le cabinet est là.

M. Léon Bérard, le cou frileusement enveloppé dans un foulard marron, les deux mains dans les poches de son pardessus, va, vient, semble nerveux. vers quelqu'un, et Il regarde l'heure, s'avance l'entend qui demande :

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on

Vous êtes bien sûr que mon interpellation est pour 4 heures, n'est-ce pas?

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fut tout de suite entouré et on le vit sourire, l'air très satisfait.

conférence sur la spéculation illicite : il s'élevait ave véhémence contre la loi du 20 avril 1916 et contre les

Etait-il content de ce qu'il avait obtenu à Washington, juges qui l'appliquent; il s'en prenait surtout au fameux ou content d'en être revenu?

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Cependant, de la gare Saint-Lazare à la Concorde, les rues avaient été soigneusement barrées : une foule d'agents ordinaires, et puis des agents galonnés, et puis des messieurs très argentés qui galopaient en tous sens, suçant des petits sifflets à roulettes, véritable armée qui, en se déployant en bataille vers 4 heures de l'après-midi, dans ce quartier agité, y semait un désordre magnifique. Quand le train eut déversé sa cargaison d'officiels Dieu sait s'il y en avait! chacun monta dans son auto. On se serait cru au circuit du Mans. Pas de départ en masse, mais, toutes les trente secondes : « Partez! >>. En tirant un peu sur la ficelle, on put ainsi prolonger de dix bonnes minutes l'embouteillage.

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Après quoi, l'on arrêta quelques pousseurs de petites voitures parce qu'ils ne circulaient pas assez vite.

La petite partie.

Dans le soir triste, une auto s'arrête chaque jour devant ce cercle vers la huitième heure. Un grand personnage en sort, majestueusement emmitouflé, et, sans rien dire à son chauffeur, pénètre sous la porte cochère. Le chauffeur attend, indifférent aux intempéries. Heureusement, pour ne se point s'ennuyer, il a près de lui un camarade avec lequel il discourt des beautés de Paris et des splendeurs ministérielles.

Et quand sonne minuit, on peut voir l'auto s'éloigner, emportant le ministre et ses deux « ordonnances ». Cela vous scandalise qu'un ministre ait le temps de jouer aux cartes? Et pourquoi? C'est bien d'un « vétéran» cette petite manie? Et M. Maginot se souvient que plus d'un grand chef n'aurait su ordonner une batail'e sans l'apéritif du bridge quotidien...

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président Richard, celui que ses victimes passées, présentes et futures ont appelé Richard Coeur de Tigre

Maintenant, il a accepté de faire la conférence d'ou verture de l'Ecole polytechnique de droit et de procé dure au Palais de Justice, et il a choisi comme sujet « L rentrée en scène du droit ».

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Nous ne sommes pas aimés en Italie. La promptitude avec laquelle nos voisins, si fins cependant, acceptent les plus invraisemblables calomnies répandues sur notr compte, le prouve assez.

Une personnalité italienne, très connue à Paris et trè amie de la France, disait récemment dans les couloirs du Quai d'Orsay :

J'aimerais cent fois mieux que mes compatriotes eussent contre la France un grief véritable. Cela pou rait toujours se réparer, ou s'oublier. Mà il n'y a na Et l'on n'arrange pas l'inexistant... Tenez vos dipl mates devraient donner au peuple italien un sujet re de plainte. Tout notre mécontentement cristalliserait autour. On aurait enfin une base précise d'explication Or, qui dit explication est bien près de dire entente. Et per Bacco, bientôt le ciel de l'amitié latine resplendirait aussi pur que naguère! >>

Hélas! la raison psychologique est claire : c'est la jalousie...

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Sait-on quelle est l'origine de la légende qui a troux si facilement créance de l'autre côté des Alpes, et d'ap laquelle M. Briand aurait, à Washington, tenu des p pos injurieux pour l'armée italienne?

Au cours d'une conversation serrée, mais parfaite ment courtoise, qu'il eut avec M. Schanzer, notre Premier fit remarquer à celui-ci qu'en Italie la réduction des effectifs résultait non d'un acte législatif, mais de simples mesures administratives qu'il serait, au besoin, aisé de rapporter sans que l'intervention du Parlemen fût pour cela nécessaire : « Chez vous, dit M. Briand le désarmement partiel n'est pas le fait d'une loi... "

Cette phrase si simple fut interprétée et complétée par des esprits malintentionnés, appartenant au milieu it lien, de la manière perfide que l'on sait si le désarme ment italien n'était pas le fait d'une loi, c'est donc qu' n'était que le fait d'une désagrégation du patriotisme

:

Et notre consulat de Turin fut mis à sac.
Calomnicz, calomniez, il en restera toujours quelq

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Le plus célèbre des chanteurs mondains rencontr l'autre jour le plus célèbre des danseurs mondains. Ils parlèrent de la pluie et du beau temps, de l'art et des artistes.

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Voyez-vous, mon cher ami, le grand défaut de tous, c'est qu'ils ne savent se retirer à temps; qu'ils soient amateurs ou professionnels, pour rien au monde ils ne vous feraient grâce de leur voix cassée ou de leurs grâces alourdies.

Le danseur, qui a peut-être quarante ans, approuva ce discours, et laissa entendre qu'il pensait à se reposer Voilà qui est bien, lui dit le chanteur. Adieu, o plutôt au revoir, car vous viendrez jeudi, n'est-ce pas ?

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Ces messieurs se renseignent d'ailleurs entre eux; un ours s'établit. Par exemple, vous connaissez la grandeluchesse de Mecklembourg, belle-mère du kronprinz, t qui est si maigre et si ridée qu'on l'a baptisée «< la Danse de la Mort »... Eh bien ! la grande-duchesse de Mecklembourg a été cotée par les chevaliers de l'escarin cinquante francs la danse.

Et cependant, ce dancing de la rue de Clichy met à a disposition des vieux beaux des professeurs du sexe éminin, au tarif démocratique de un franc la danse !... Quelle injustice!...

Doléances ménagères.

La crise des domestiques n'est pas tellement apaisée qu'elle ne puisse encore remplir dans le monde les vides de la conversation.

La comtesse de B..., qui recevait lundi quelques intimes, leur demanda ainsi tout à coup s'ils n'auraient pas une nourrice pour sa fille qui allait accoucher.

- A gages modérés, cela s'entend; dans les trois. cents, pas plus.

Un vieux monsieur, qui sait avoir de l'esprit jusque dans les conversations sur les domestiques, lui répliqua : Dans les trois cents? Eh, madame! c'est assez. Comptez déjà à combien cela met le litre de lait.

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Hélas! bien que le Perpétuel soit historien, tout cela fourmillait d'erreurs. Si bien que Mme de Noailles s'est vue obligée d'écrire une lettre au Temps qui est la plus ingénieuse et la plus spirituelle du monde. Elle y a mêlé une allusion à l'Académie belge qui, dans quelques jours, la recevra officiellement et certainement avec plus de compétence biographique que l'Académie qui est française, mais dont le secrétaire semble peu goûter nos gloires nationales, qu'elles se nomment Flaubert ou Noailles.

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Dans ce même discours, le secrétaire perpétuel a lancé une petite flèche contre l'Académie des Dix en réclamant la publication intégrale du Journal des Goncourt. Ici M. Frédéric Masson connaissait bien son sujet. N'a-t-il pas collaboré malgré lui à Henriette Maréchal? M. Masson, alors fort jeune homme, fut emmené par les Goncourt au bal de l'Opéra où devait se passer un des actes de leur pièce. Les deux frères ont pris soin de noter scrupuleusement les réflexions de l'adolescent. Ils les ont mis dans la bouche du jeune homme qui découvre la vie parisienne.

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La succession de M. Boutroux.

Dans le bel immeuble du rond-point Bugeaud sont logés et nourris, pendant trois ans, comme vous savez, française >>. Ainsi le veut l'institution fondée par Mme des jeunes gens choisis parmi « l'élite de la jeunesse Thiers et par sa sœur pour honorer la mémoire du premier président de la Troisième République.

Mais cette institution veut aussi que la maison soit dirigée par un président-directeur et administrée par un conseil de cinq membres, choisis de préférence parmi les membres de l'Institut.

Le président-directeur reçoit vingt mille francs par an; c'est peu de chose, en notre temps. Mais ce n'est pas tout il est logé, magnifiquement logé.

Et cela explique, n'est-ce pas, que la mort de M. Boutroux ait soulevé sous la coupole des convoitises.

M. Lavisse aurait eu bien des chances; mais M. Lavisse a déjà son château de Chantilly...

M. Bergson, peut-être ;... mais M. Bergson est un sage; il a renoncé au Collège de France; ce n'est pas pour s'embarquer sur une nouvelle galère.

Parmi les candidats en bonne position, on murmure les noms de M. Rébelliau, de M. Jullian, de M. Croiset... Il y en a pour toutes les spécialités.

Et jeudi dernier, un membre de l'Académie française, qui passe pour avoir élevé des protestations discrètes quand il fut question d'élire M. Clemenceau, disait, sans

rire :

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curieuse brochure : c'est um

document officiel da XVIII° siècle, dont le titre est ainsi libellé : « ARREST DU CONSEIL D'ÉTAT DU ROI Qui supprime le droit de Péage perçu par le sieur De l'Averdy marquis de Gambais, dans le marquisat de Gambais. En date du 29 février 1776. »

Or ce Gambais n'est autre que le Gambais (Seine-etOise) auquel Landru vient de donner une réputation uni verselle.

Que dirait le sieur de l'Averdy des singuliers droit de péage exercés par le condamné d'hier sur ses terres?

L'italien tel qu'on le parle.

M. de la B... était président du Tribunal civil à Mar seille, et volontiers, comme tous les Provençaux, il croyait entendre parfaitement l'italien; aussi avait-il chassé tout interprète de l'enceinte du prétoire. Lor qu'un prévenu ne parlait point français, le président se contentait de lui dire avec un sourire de bénévole condescendance: « Parlate italiano!»; après quoi, il écotait une musique, qu'il n'essayait point de comprendr et. sur plaidoirie de l'avocat, condamnait l'inculpé

On lui amena un jour un bonhomme qui se mit à émettre des sons rauques et aspirés, inaccoutumés i l'oreille de M. de la B... Etonné, celui-ci, avec un pe d'impatience, lui dit : « Parlate italiano!»; l'inculpé s'arrêta, ouvrit des yeux ronds, puis repartit de plus belle dans sa langue sauvage. Le président allait s fâcher, lorsque l'avocat lui dit :

Monsieur le président, je dois vous prévenir que mon client est Norvégien.

Parbleu, je m'en doutais bien, éclata M. de la B Et, soulagé d'une inquétude, d'un ton bienveillant, encouragea le prévenu:

Allons! parlate norvegiano!

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Roger a cinq ans ; il joue avec aplomb le rôle d'Ar chie aux Nouveautés dans la délicieuse Comédienne, e il reçoit en récompense force jouets et bonbons de M. Armont et de M. Jacques Bousquet. Mais c'est déjà un petit cabot qui pourrait rendre des points à beaucoup de ses aînés. C'est ainsi qu'il s'était mis à établir «< des traditions ». Les auteurs supprimèrent les jouets et les bonbons. Mais rien n'y faisait.

Alors M. Armont eut l'heureuse idée de lui dire ?

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Si tu continues à ne pas jouer ton rôle à la lettre tu ne viendras plus saluer avec Dorziat. Et, depuis, le petit Roger ne prend plus la moindre liberté avec son texte.

La liberté de la critique.

Le grand homme de théâtre de Monte-Carlo a projeté d'écrire un livret d'opérette Il convoque dans son hôtel un jeune musicien que la gloire vient de couronner, lui expose son plan et lui tient à peu près ce langage

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