sans que faiblisse sa voix d'or. en au Etait un peu partout : A Washington, d'abord, avec le L'enchère sur les locataires. président du Conseil et le secrétaire général (c'est là. La discussion sur la loi des loyers dure depuis trois bas que fut rédigée la réponse à la note aigre-douce de semaines et se prolongera longtemps sans doute, car c'est Tord Curzon) ; place Vendôme ensuite avec M. Bon- un match d'endurance oratoire entre M. Guibal, rapporDevay, qui avait pris fort au sérieux ses fonctions de teur; M. Cautru, M. Levasseur et M. Dormoy. ministre intérimaire ; un peu à l'Elysée aussi, car l'on M. Guibal, le sympathique bâtonnier de Montpellier, sait l'intérêt que porte M. Millerand aux questions exté a pour lui des cordes vocales infatigables ; il peut parle: sieures ; au ministère même ensin, où les chefs de service des heures avaient formé, sous la présidence de l'aimable M. de M. Cautru, lui, se ménage, n'intervient pas trop lonPeretti, un petit soviet dirigeant. guement et se fait relayer par l'intarrissable M. Bellet Et si, après tout cela, nos méthodes diplomatiques ou par son ami Blaisois. manquent d'unité ! Quant à M. Levasseur, il ne tient qu'à une chose : Le retour du « patron », chuchote-t-on au Départe avoir l'air d'épouser plus étroitement que son collègue ment, va être suivi d'un mouvement dans les grands Dormoy les intérêts des locataires. postes diplomatiques. Car l'année dernière il était leur seul avocat attitré ; Est-ce que M. Berthelot ?... mais ce diable de citoyen Dormoy a songé qu'il serait Parfaitement. Il demandera qu'une ambassade lui bon d'entraîner vers le communisme la masse des locasoit confiée. taires qui trouvent agréable de payer peu ou pas du Et qui le remplacera au secrétariat général du tout ; et il a proposé des prorogations encore plus lonministère ? gues que ne faisait Levasseur. Mais le doyen de nos diplomates, l'éminence grise Naturellement les locataires le trouvent autrement de tant de ininistres, le vénérable M. Barrère. intelligent ; c'est Dormoy qu'ils invitent maintenant à Et qui irait au Quirinal ? leurs meetings, et Levasseur en est réduit à aller se proPeut-être M. Berthelot lui-même. mener par là sans oser rentrer ; ne risque-t-il pas de se Je croyais qu'il n'était point à Rome persona gra-ries capitalistes ? faire dépecer pour défendre avec trop d'âpreté les théo. dissiina. On n'en a jamais fini d'être extrémiste ! Une autre combinaison est possible : On enverrait auprès de la Consulta le comte de Saint-Aulaire dont l'insuffisance anglais déplaît, assure-t-on, Chez ceux qui danseat, Foreign-Office. Et ce serait M .Berthelot qui lui succé. La chasse à l'homme. derait à Londres. Cette vieille dame voudrait bien caser sa fille, qui a Vraiment ! coiffé Sainte-Catherine. Oui, mais n'en dites rien... Justement elle a chez clle aujourd'hui un célibataire Voilà ce que l'on raconte au Quai, tout en prenant endurci, mais riche, et qui ferait très bien l'affaire ; je: thé. c'est le fils d'une vieille amie, et elle a ffecte de le traiter en petit garçon. Voyons, mon petit Marcel, vous allez aider Marthe Encore un mot sur les débats financiers. à servir le thé; faites la jeune fille. Pince-sans-rire aux plaisanteries terribles, « le petit M. Aubriot s'est fait un monopole de la défense de Marcel » fait répéter. l'inflation fiduciaire, nos lecteurs qui ont lu son inté- Vous dites, madame ? Jessante réponse à notre enquête le savent. Faites la jeune fille ; tenez, voici le sucrier. Cela lui a valu de se faire définir par Léon Daudet : Vous tenez, madame, à ce que je fasse la jeune a l'enflé fiduciaire » fille ? Oui. Alors, Marcel ouvre la porte du salon, fait signe as Confidences. valet de chambre d'entrer, l'embrasse sur les deux joues, MM. Ignace et Bonnefous sont également sourds. Il et, se retournant vers la maîtresse de maison suffoquée : leur arrive de comploter dans les couloirs en se faisant - Voilà, chère madame. des confidences à tue-tête. Et invariablement l'un ou l'autre clôt le dialogue éclatant et secret en hurlant : Tout ceci, entre nous, bien entendu ! Le buffetier collectionneur. minn Voilà un nouveau riche très sympathique. Il a fait fortune en brûlant la langue de tous les voyageurs qui Les bons apôtres. vont de Paris à Marseille. Depuis qu'il y a des trains Comme ils ne votent jamais le budget, les socialistes sur cette ligne-là, il y a sur le quai de la gare de Laroche, sont très à l'aise pour proposer toutes les augmentations au lever du jour, mille tasses qui se remplissent dès l'arde dépenses qui peuvent leur servir à se poser, auprès rivée du train d'un petit déjeuner trop chaud. de leurs électeurs, en seuls défenseurs des pauvres et des Mais si vous allez jusqu'au buffet et que vous soyez humbles. l'ami de la maison, le buffetier vous introduit dans une Aussi tinrent-ils à déléguer deux des leurs dans la grande pièce où il vous fait les honneurs de sa galerie discussion générale du budget de l'hygiène. Ils parlèrent de dessins. Il y a là des Daumier, des Forain, voire des longuement et de choses lugubres, ce qui poussait leurs Picasso. collègues à s'égayer entre eux. Et le nouveau collectionneur vous déclare d’un air Quant M. Masson réclama la création de nouveaux satisfait : sanatoriums et qu'il proclama la nécessité de Voilà mon chocolat ! truire, M. Xavier Vallat approuva : aivann Très bien ! Très bien ! il faut construire ! c'est au pied du mur qu'on verra le Masson. D'une profession à l'autre. Tandis qu'un autre rectifiait : Tout dancing qui se respecte possède un danseur. Des sanatorium's, mais nous en avons plus que vous Pour des raisons qui doivent remonter au lointain tango, ne le dites ! Et le sénatorium de la rue des Martyrs ! le danseur est Argentin ou, tout au moins, olivâtre, avec cons ser? des cheveux extrêmement collés et un masque impas, l'Académie des Beaux-Arts, à la séance publique de sible. samedi dernier, eut un vif succès qui ne fut pas celui Cette règle souffrirait-elle exception? que l'orateur eût voulu. Récemment, un officier ralliant la Syrie s'arrêtait à « Au moment où j'achevais d'écrire ces lignes, nous Alexandrie et, désireux de se dégourdir les jambes après apprenions la mort de notre confrère Gaston Redon. Je la traversée, piquait, le soir venu, sur un dancing éblouis- ne pouvais à la hâte que consacrer quelques mots à sa sant. La foule était dense, équivoque et appliquée. Sou- mémoire. Il y a aujourd'hui même quinze jours, à notre dain, silence à l'orchestre, le cercle se forme : c'est le séance hebdomadaire, Redon me faisait observer que danseur qui va présenter une « entrée ». Il paraît, impec- bon an mal an, l'Académie des Beaux-Arts perdait en cable et blond, portant avec grâce un habit vert. Et moyenne deux de ses membres titulaires. Nous avions 'officier, stupéfait, reconnaît un camarade de promo- à regretter cette annéc-ci seule la mort de Jean-Paul cion, que ses derniers renseignements situaient quelque Laurens, ei nous étions lõin de nous douter, lui et moi, part vers le Maroc. Le numéro est fini. Applaudisse- qu'il était déjà désigné par le destin comme devant ètre nents. Sous l'eil furieux des femmes de tout âge, l'off- la deuxième victime de ses réflexions. ier monopolise son ancien collègue et lui demande par « Architecte d'un très beau talent, etc. » quel miracle... Il paraît que M. Injalbert, fort ému à la pensée de - Très simple. Comme lieutenant de cavalerie, j'avais son discours, avait pris des leçons de diction. Avant in avenir plutôt restreint. Seulement, je dansais bien, d'apprendre à bien parler, que n'apprit-il à bien penEt je savais porter un monocle. Alors, je me suis fait "lanseur. Trois cents francs par jour, plus les leçons... X win Cet éloge funèbre mit toute l'Académie en gaîté. On Chez ceux qui plaident. projeta de soumettre à l'Académie française, puisqu'elle en était à la lettre I, un mot nouveau, qui serait synoLes dernières du théâtre de Versailles. nyme de « lapalissade » : « injalbertades ». Comme au temps des rois, Versailles héberge en ses Et l'on rappela aussi cette vieille histoire : aurs, depuis quelques jours, une façon d'élite. Chargé de faire un monument pour Molière, le célèbre Les assises versaillaises sont devenues le rendez-vous sculpteur l'avait décoré de satyres ; et comme on lui lu « grand monde ». Et les dames se battent pour voir demandait à quelle idée cela répondait, le maître expliet horrible Landru et pour être vues de lui. qua : Mais il en est qui ne peuvent prétendre à ce suprême Mais c'est tout naturel, Molière n'est-il pas un honneur et force leur est d'imaginer quelque stratagème auteur satyrique ? nerveilleux, qui leur procure au moins une illusion. (x) Une de ces maisons hospitalières qui organisent toutes En sortant de la séance, M. Théodore Dubois félicite es sortes de mariage, d'amour ou de raison, au jour ou les deux prix de Rome, le sortant et l'entrant, dont on 2 l'année, a reçu, dit-on, de plusieurs belles, des lettres vient d'exécuter les ouvres : ollicitant la grâce d'aimer un « Monsieur qui ressemble Au moins, vous n'êtes pas encore fous; et vous ne i Landru ». faites pas table rase de la musique qu'on a faite avant Et la maison s'est mise aussitôt en chasse pour découyrir un monsieur possédant la bienheureuse barbe et les On s'en était aperçu en entendant les Circeuses de nchanteresses lunettes d'écaille... M. Mazellier, qui avait fait de larges emprunts au motif X du pain, dans Parsifal. Cependant, au fond des provinces, on rit moins de muun e personnage macabre que de la place que lui accordent os journaux. Et les gens du Morbihan se demandaient La foire aux sciences. ncore si cette affaire n'était pas un conte. Il n'est pas de place plus animée que l'Académie des - C'est pour bâcler la paix, disait un vieux Breton, Sciences, un jour de séance publique. e Vannes, qu'on a imaginé ce brûleur de femmes, Au centre du double fer à cheval dessiné par l'imEt comme les amis qui l'écoutaient se partageaient mense table verte, l'orateur fait sa « communication ». i deux camps dont les uns confiaient le nom de Landru Devant lui, un secrétaire, qui est peut-être le délégué l'histoire, les autres à la légende, ils décidèrent officiel de l'attention collective, compulse des dossiers, envoyer quelqu'un à Versailles qui se rendrait compte l'air absent. Il n'ignore pas que tout ce qui se raconte visu de l'existence du monstre. cst soigneusement écrit sur un papier qu'on finira bien On tira au sort. Ce fut une petite bonne femme qui par lui confier. E désignée. Le lendemain, elle s'embarquait en Cependant, chaque savant, à son fauteuil, « commuchette dans un train à destination de Paris. Et l'autre nique » lui-même, à haute voix, « quelque chose » à son voisin. ir, elle se présentait à la porte des assises. Ce gendarme lui interdit la porte. Elle insista. Dans la direction de l'orateur, quelque mot, de temps Le bruit attira du monde, voire quelques personnes à autre, perce le bruit : « équilibre chimique »... --- « plans barreau. Alors, devant les robes noires, la petite synclinaux, lignes isoséistes »... << prolificité de la une femme s'expliqua et exposa le doute de ses com mouche domestique »... suivant que l'orateur s'appelle triotes. Henry Le Chatelier, Emile Hang ou L.-E. Bouvier. Devant tant de foi et de perspicacité, la justice et la Et le président excite l'inattention générale à grands s bénignement, sourirent et permirent un instant, à la coups de sonnette, d'un geste machinal et rapide, sans sciple de saint Thomas, de contempler Landru en toutefois quitter des yeux les « pièces administratives » air et en os. que M. Picard amoncelle devant lui, impitoyablement, Fière de sa mission accomplie, d'un pas triomphal, « pour signature » e regagna sans tarder le chemin de la gare. Cependant, quelques académiciens circulent autour de la salle : c'est, pour eux, l'unique moyen de se rejoinAu pays des Muses. dre, quand ils ne sont pas de la même section. Et comme ils sont obligés de hausser la voix, on entend ceci : Les gaités d'un éloge funèbre. Avez-vous des nouvelles de cette édition allemande Le discours prononcé par M. Injalbert, président de dont vous m'entretenicz lundi? vous. : X ans. Parfaitement. J'ai vu le: libraire. I: attend d'un qui ne l'avant même pas payé cinq cents francs, en jour à Pautre... demande aujourd'hui dix mille !... Culture Dernièrement, devant cet ancien ministre de l'insdeux ou trois mois... Cela fait, paraît-il un stock énorme. ; . Mais alors... truction publique (car celui d'aujourd'hui est le plus fin Comment? Vous ne savez pas... Mais toute la lettré), on parlait de Huysmans, à l'occasion de la réimcollection qui vous intéresse doit être livrée au titre des pression récente, du Drageoir aux épices. - Je ne trouve pas du tout cet auteur intéressant, « réparations ». Alors, comprenez-vous, il faut attendre avança M. le Ministre. Il écrit mal et on ne le comprend encore un peu. pas toujours. Comme quelqu'un prenait la défense de l'écrivain : Lundi dernier, c'est M. Painlevé qu'on attendait par - Je ne l'ai peut-être pas lu dans la bonne traduction, ticulièrement, pour la fin de sa communication sur expliqua l'ancien Grand Maître de l'Université. Einstein. Il n'est pas venu. Ce sera pour lundi prochain. Entre marionnettes. Et comme cette fois (une fois n'est pas coutume) Gémier à l'Odéon: c'est un Français qui a quelque chose à « réparer » en Allemagne - oh! une simple construction théorique ! La troupe de l'Odéon doit faire triste figure. Car M. Einstein peut bien attendre un peu, lui aussi; n'est-ce c'était, parmi les candidats; le plus redouté : n'allait-1 pas ? pas amener dans la maison tout son personnel, ses machinistes, ses peintres, son étoile...? Et puis Gémier, n'est ce pas la ruine certaine d'une industrie qui marchait si Le problème du temps: bien? L'Académie des Sciences a élu membre titulaire, en Les petis rentiers de la maison, inquiets de leur sort, remplacement de M. Gabriel Lippman, M. Marcel Bil- en veulent beaucoup à Antoine, qui a soutenu la can louin. didature de Gémier, et ils murmurent avec malveillance: Et voici la notice officielle quc l'on pouvait lire à ce Pardi ! il ne veut pas être seul à faire faillite à sujet dans le Temps : l'Odéon. « Le nouvel académicien est un physicien de haute « valeur. N'ayant pas encore soixante-cinq ans, M. Mar Le peintre et son modèle. << cel Billouin a passé sa thèse de doctorat és sciences « à Toulouse; en 1878. » Ce peintre avait eu jadis. comme modèle une jolie fille Ainsi M. Billouin doit avoir. quatre-vingt-dix-huit qui avait l'obsession de la scène. Il l'avait perdue de vue et la rencontra dernièremen Et dire qu'il y a des gens qui prétendent que les en compagnie d'un de nos plus fastueux directeurs. académiciens ne sont pas immortels ! Ah ! te voilà, lui dit-il, eh bien, tu arrives trop tard, je viens de monter un spectacle et tu aurais fait la quatrième femme de gauche. La protection de Saint-Saëns. - Je vous remercie, Monsieur, répondit-elle, pincés, jo vous présente mon mari qui est directeur de nos Le maître, de qui l'Opéra vient de reprendre Ascanio, scènes. a fait sourire plus d'un musicien par la réponse qu'il Et le front du peintre se colora d'un rouge eticore plus envoya à certaine enquête sur César Franck, et que la beau qu'il n'en- sait mettre dans ses décors et dans Revue musicale vient de publier : « Franck avait un costumes. grand talent, et c'est moi-même qui l'ai mis en mesure de le déployer. » Les amis de Franck disent que Saint- La valise du XVI°. Saëns a perdu la mémoire, ou qu'il n'en a plus que pour Les livres de M. Randel rejoignent par petits détases propres cuvres... chements la Comédie-Française. Mais pour rien 20 monde le donateur ne les aurait livrés au chemin de fer L'un d'eux comparait avec ironie la protection de ils ne voyagent qu'en sa compagnie. M. Rondel en pro : . Saint-Saëns pour Franck à celle d'Albeniz pour Chaus- fite pour faire un peu plus souvent la navette entre son ; et il racontait à ce sujet un beau trait de géné- Paris et Marseille, ce qui fait son bonheur, car il na rosité du grand musicien espagnol. connaît pas de meilleur lit que les coussins du P.-L.-M Chausson était alors tout à fait inconnu. Albeniz, A son dernier voyage, il devait apporter son XVI° siè déjà, était un maître. Chausson lui fit entendre. son cle : deux malles, pour le gros de la collection, U Poëme: Albeniz le trouva remarquable et lui promit valise pour les livres les plus précieux: il cnregistre le son appui: il partait pour Leipzig où il devait voir , et l'éditeur Breitkopf ; il emporta le Poème et assura qu'il positions pour dormir , quand un monsieur. P'interpelle serait accepté. N'avez-vous pas laissé cette valise au bureau des ba Quelques semaines plus tard, Chausson - recevait de gages? Leipzig une somme de 500 francs ; c'était, lui disait Mon XVI! Ah! monsieur L.. Albeniz dans sa lettre d'envoi, la somme que la maison: Et M. Rondel qui, pourtant, s'émeut difficilemen Breitkopf lui avait remise pour le Poème, qu'elle avait eut froid dans le dos à la pensée de la perte qu'it araa aussitôt décidé d'imprimer. failli faire !... un Chausson a-t-il jamais su que ces cinq cents francs La suite du Pêcheut dombres., Albeniz-les avait sortis de sa bourse pour que son protégé ne fût pas découragé par l'indifférence de l'édi Ce fut un petit mariage très provincial, que celuid teur ? M. Jean Sarment et de Mile Valmont. On avait chois Chausson, hélas ! est mort trop tôt pour savoir aussi l'église Saint-Pierre de Montmartre, quoique ce le sort de ce Poème. Un éditeur français voulut, après fat la paroisse ni de l'un ni de l'autre des mari. Cha la guerre, le racheter à Breitkopf. Mais cette maison,..cun-s'étannait de ne pas voir M. Lugpé-Pee dans E x . soutane qu'il savait si bien porter sur la scène. Bien Pussyfoot proteste, veut fuir, mais en vain. Force lui plus, on le vit à peine : il n'était pas du cortège. Et est de subir de nombreux toasts. Et quand enfin il peut i'on murmurait que Jean Sarment avait quitté la cha- s'échapper, il se hâte vers ceux qui l'attendaient. Il pelle de l'Euvre. était trop tard : la salle était vide. Et tout Colombo apprit, le lendemain, que M. John son-Pussy foot avait manqué son rendez-vous pour avoir Une petite robe de chez Poiret. pris part à une assemblée... d'ivrognes. Brune, jolie femme, beau type de Bohémienne, elle a www joué l'été dernier à l'Oasis et raconte à toutes les curieuses qui lui demandent d'où viennent ses robes somp Nouvelle revendication féminine. tueuses : Les femmes sont, enfin, admises, au même titre que - C'est une petite robe bien simple qui vient de chez les hommes, à l'Université d'Oxford. Poiret. Et pourtant elles ne sont pas satisfaites. Elles se Une de ses amies rencontrant le grand couturier à une plaignent et viennent de formuler leurs griefs. générale lui dit : Ce qui cause leur mécontentement ? Mais la galanVous faites des merveilles à mon amie Germaine. terie de leurs camarades... Et le maître sourit : Germaine ne lui avait commande Qu'une étudiante entre dans un magasin, aussitôt qu'une seule robe depuis trois ans... les hommes s'écartent de la caisse pour la laisser ininin passer ; ils se précipitent vers la porte pour la leur Sur le toit. ouvrir. Mme Lara vient d'installer pour le groupe Art et Aux conférences, ils se lèvent pour leur céder leur Action un petit théâtre perché sur un toit de Mont- place. martre : Autant de marques de courtoisie, disent-elles, autant On dit que le goût du neuf de moyens déguisés pour nous faire entendre que nous Sur ce toit fera furie ne sommes pas leurs égales. Et cela est 'fort juste, en effet. Affaires Intérieures L'équivoque dissipée ou la leçon de politique (A propos de l'élection Marty-Badina) De l'inconvénient d'être un noble étranger. Le communisme a eu les honneurs de la semaine poli tique : les débats tumultueux du Conseil municipal et Etant à Pékin, lord Northcliffe a été invité à un de la Chambre ne permettent-ils pas aujourd'hui de somptueux festin, un peu effrayant pour des estomacs définir, en face du communisme, la situation des partis? occidentaux, où on lui offrit « du vin chaud, de la Le communisme triomphe bruyamment de la double soupe aux nids d'oiseaux, des nagevires de requin, des élection Marty-Badina. Nous ne voyons pas, cependant, bourgeons de bambou et des oeufs vieux de plusieurs que la majorité des électeurs parisiens aient affirmé, années ». mus par une prétendue générosité, leur solidarité avec 5 Il est vrai que, quand on est une haute personnalité des marins révoltés embrigadés dans l'état-major comde la politique, on a depuis longtemps pris l'habitude muniste. Deux faits ont assuré la majorité relative, d'avaler bien des couleuvres et le reste passe par sur- dans les quartiers de Charonne et de la Santé, des cancroît. didats Marty et Badina : l'appui donné au candidat Les menus des repas officiels ariglais étaient d'ail- communiste par tout le parti socialiste bloqué, et l'absleurs assez étranges, aussi, il y a quelques siècles. Le tention de plus du tiers des électeurs. duc d'York se réjouissait, à un banquet des tailleurs de la cité de Londres, de ce qu'on ne fût plus au temps où la même Guilde offrait au fils de Jacques Ier un Marty et Badina ont été, non pas candidats commumenu de hiboux et de coucous. On mangeait naguère nistes, mais candidats uniques du parti socialiste, des pour toutes, des écureuils, des hérissons, des grues, des cygnes et partis socialistes. C'en est donc fini, une fois les cornes frites... Qu'en penserait le Club des Cent? de cette plaisanterie qui consiste à distinguer entre les tendances socialistes, à y faire des discriminations savan tes entre adversaires du premier et du second degré, d'y Les déboires d'un apôtre. séparer les adversaires sans merci des voisins avec qui Le sénateur Johnson, plus connu sous le nom de on pourrait s'entendre. Les gens sérieux n'ont donné ussy foot, vient de faire une pénible expérience. que trop d'attention déjà à ces vétilles, destinées à amul'avait-il pas résolu de prêcher l'abstinence à la jeu- ser la galerie. Le moindre adversaire, c'est le plus franc. esse ?. Celle-ci, contre toute espérance, lui avait témoi- Puisque le seul rôle de Kerensky est d'assurer la dominé de son vif désir de l'entendre. nation de Lénine, en quoi Kerensky est-il préférable à Il se rendit donc à Colombo afin d'y faire, dans la Lénine ? En quoi convient-il de distinguer Paul-Bonirée, une conférence aux étudiants en droit. Comme cour, Lafont ou Levasseur, puisque, contre le parti de s'apprêtait à se rendre au lieu de la réunion, il en l'ordre, la coalition Lafont-Levasseur-Paul-Boricour endit frapper à sa porte et vit entrer un jeune homme doit se former instantanément, et que jamais la voix ui lui dit être envoyé par ses auditeurs, pour le con- de l'un ne fera défaut pour faire élire l'autre ? Qu'imuire en voiture à la salle où il devait parler. Touché portent des réserves verbales, puisque la fin doit être la ar tant de sollicitude, Pussyfoot remercie et prend même, et que m'importe le nom ou la recette du cuisilace avec l'envoyé dans une automobile. nier, si je sais que je dois être mangé ? L'automobile roule, roule, et bientôt s'arrête. Pussy- Dans le même ordre d'idées, convient-il de distinguer oot descend. On l'introduit dans une vaste pièce où entre les communistes et les radicaux-socialistes, qui ont réunis des étudiants en médecine qui, aussitôt, l'en- leur préparent les voies, leur frayent la route, et tombent ourent et l'invitent à boire avec eux whisky et brandy. d'accord qu'ils font cela? Qu'importe que M.Herriot ou Х . que leur action contribue à faire élire adversaire, et pas dérobé. Х M. Renard réprouvent, dans des harangues officielles, mettant. Et la commission de législation écarta non la doctrine de Marty ou de Badina, puisqu'au jour du seulement une proposition d'amnistie en faveur des 'scrutin, leur bulletin ne va jamais à leur adversaire, et « martyrs », mais même une proposition de grâce. : A la vérité, la justice doit suffire et les « martyrs w, cour est l'allié de Badina. M. Painlevé ne l'est pas qui ont leur conscience, paraît-il , pour eux, n'ont que moins, quoique d'une manière plus hypocrite. Il n'est faire de l'insultante aumône d'une générosité bour pas l'ennemi de Badina. Il le traite en frère dévoyé geoise, 'Il serait fâcheux et un peu déshonorant pour les peut-être, mais pas en adversaire. Il veut s'entendre avec « purs » que Marty dût la possession effective de son fui, et le dit . Cela suffit. Tout le malendendu de la poli- siège à la bienveillance attendrie et prudhommesque de tique intérieure est là. Si les communistes sont les irré. ses ennemis. ductibles adversaires de l'ordre social, tout homme qui Mais les « bourgeois », à vrai dire, ne s'attendrissent ne les considère pas comme des ennemis qu'il faut abat- plus guère. Je crois même que, dans leur for intérieur, tre à tout prix est, lui aussi, un adversaire plus dange- ils rendent grâces à la double aventure, et à son comTeux peut-être, de cet ordre social. mentaire municipal ét parlementaire, qui leur permet Et voilà qui explique fort bien le second fait carac- de s'instruire. C'est toujours un grand avantage que Héristique de l'élection : les abstentions qui ont assuré de voir clair dans une question. Cette affaire, je l'ai le succès des communistes. M. Pouthier était candidat dit en commençant, n'aura pas peu contribué à mettre contre Badina. Ses patrons et ses amis se réclamaient au point certaines choses essentielles : il n'est plus du bloc de gauche « Pas d'ennemi à gauche », clau d'aveugles, désormais, que ceux qui ne veulent pas voir. saient-ils. M. Badina ne siège point à droite, et les amis TRYGÉE. de gauche de M. Pouthier, c'étaient Frédéric Brunet et Ferdinand Buisson, qui faisaient chorus aux dédarations de Badina et devaient applaudir à son succès : o Si je suis élu, renchérissait M. Pouthier, mon premier Affaires Extérieures geste sera de demander la libération de Badina. » Que pouvaient faire, entre les deux, les ennemis de Badina? En pleine crise. Une solution On comprend que, simplistes et de bon sens, ils n'aient point vu de raison sérieuse pour se déranger. Pour un L'ancienne méthode, celle qui déléguait à quelques homme d'ordre, ne point voter, dans un scrutin où le professionnels siégeant, dans une salle close, le soin de parti de l'ordre n'a pas de représentant, c'est une con- régler les affaires diplomatiques, – avait du bon. La clusion à laquelle M. de La Palisse lui-même ne se fût nouvelle, - celle qui confie à des missions hétéroclites la tâche de négocier en public - constitue un péril crois sant. Les conflits, les incidents, les plaisanteries, les ruLes séances du Conseil municipal ne laissèrent pas meurs, sont immédiatement ébruités, câblés et aggravés d'être intéressantes. Tous les socialistes de tout poil Tout un réseau d'intrigues se noue autour des déléga. prirent, à l'envi, la défense chaleureuse de Marty et de tions. Si elles ne se composent point d'un petit nombre Badina. M. Fleurot répéta (B. M., p. 4577) que M. Pou- de professionnels, expérimentés et anglicisants," discithier était un des coryphées de l'amnistie de Badina, et plinés et silencieux, les divers services de renseignements M. Lemarchand vota avec les communistes, en s'effor ont vite fait de tendre les mailles de leurs pièges mul. çant de les combattre. M. Fiant, M. Peuch, M. André, tiples... Et chaque fois que les gouvernants se sont Puech, voire M. Robaglia, s'abstinrent courageusement, réunis pour délibérer sans intermédiaires, chaque fos de peur de pactiser avec la droite ; ainsi faisait Ke- Leur contact a provoqué une tension européenne et uz tensky. Et puis, comme la majorité semblait se refuser agitation gallophobe. , à un geste de pardon « généreux » pour les « mar- Il est absolument inutile de rendre M. Briand respontyrs », M. Sellier ayant reproché à ses collègues la du- sable d'une crise, de tous points analogue à celles qu'ont reté de leur coeur, déclara que « l'ère de l'agitation déclanchées tous les conseils suprêmes. On peut changa n'était pas close ». de président du conseil tous les mois, si la méthode Au conseil général on fit une transaction. On critiqua n'est point modifiée, — les résultats resteront toujours ' l'agitation communiste comme « maladroite », on per- les mêmes; l'attitude, les paroles, les actes de la délégasista à la réprouver dans la forme, mais on lui donna tion française seront aussi complètement transformés; raison sur le fond. Le Conseil général est contre Marty son isolement sera aussi complet; la liquidation aussi et Badina, tout en étant pour eux, sans l'être cependant. difficile; la paix aussi incertaine. Heureusement, ces votes-là n'engagent à rien. A la Chambre, il n'en alla pas de même. L'heure était mauvaise pour l'extrême-gauche. M. Herriot, à la suite Et d'abord, quelles ont été les étapes de la crise ? Il du Congrès de Lyon, se mordait les doigts. Le Bulletin faudra ensuite rechercher les causes et suggérer des so du parli démocratique et social allait d'ailleurs publier lutions. sur « l'équivoque du parti radical » un article d'une A peine M. Briand avait-il remporté un des plus beaux force singulière, dû à M. Mamelet, qui n'est point un succès de sa carrière oratoire, dès le lendemain, ont comhomme de droite. Les communistes et les socialistes mencé à partir de Washington des rumeurs, susceptibles dits modérés étaient depuis longtemps rangés dans le à la fois, d'affaiblir le prestige de la France et de commême sac par une majorité cependant peu clairvoyante, promettre le succès de la Conférence . Ce fut, d'abord, mais qui commence, tout de même, à en avoir trop vu. le bruit que la délégation française réclamait, en cuiLes hommes d'extrême-gauche savaient donc qu'ils savaient donc - qu'ils rassés, un tonnage égal à celui du Japon et en sousn'avaient là aucune chance de faire triompher leur doc- marins un tonnage égal à celui des Etats-Unis. Et Wells trine ni de réussir une manoeuvre d'intimidation. Ils d'écrire aussitôt que la France prépare la guerre contre se bornèrent à une manifestation bruyante, assez adroite la Grande-Bretagne. Devant un pareil monument d'inina leur point de vue électoral, mais qui gâta sans remède | telligence, l'esprit reste confondu. Et dire qu'il y a des l'affaire de leurs clients. Les démagogues de droite et gens qui croient encore au progrès humain! Puis le débat ceux du bloc national qui n'ont été élus sur ses listes franco-italien, l'incident Schanzer-Briand. Et les ruque pour faire à chaque occasion le jeu de M. Painlevé meurs se font plus intenses. « C'est intentionnellement, et de ses amis, n'osèrent pas bouger, à ce coup, et l'on que M. Briand na point parlé des pertes anglaises dans vit même des radicaux trembler d'un voisinage compro- son discours sur les armements » « M. Briand s'est mo X |