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Keï Hara est mort. Sa politique, officiellement, lui í fréquent qu'il soit dans l'esprit humain ne cesse pas survit. Les instructions conciliantes qu'il avait données d'étonner chaque fois que nous le vérifions sur un nouaux représentants japonais à la Conférence de Washington n'ont point été modifiées. Son successeur partage ses

veau cas, votre intelligence, si merveilleusement agile

à se mouvoir dans le domaine de la science, de vues. Mais le Japon est la terre des surprises. Et il n'est l'imagination et de la spéculation philosophique, est pas dit qu'après le règne du journaliste libéral, on ne complètement incapable de saisir les réalités politiques. doive pas assister, quelque prochain jour, au pays du Soleil Levant, à un retour offensif des dignes descen

Et ceci pour une raison bien simple : c'est que dans

ce domaine, au lieu de se guider sur les lumières de la dants des « hommes à deux sabres ».

raison, elle possède un .credo. Ou plutôt un credo la JACQUES CARLES possède. www

Sur votre conscience pèse cette puissante hérédité

puritaine anglo-saxonne qui, avec la formation jésuiLettre à M. H, G. Wells,

tique, est probablement l'empreinte la plus caractérisMonsieur et illustre confrère,

tique, la plus indélébile que soit susceptible de recevoir Un des principaux organes d'information de la presse

la matière grise d'un homme blanc. Avec la même vifrançaise annonçait récemment à ses lecteurs qu'il allait

gueur qu'elle modelait le cerveau des contemporains de leur permettre de prendre connaissance, dans notre lan

Cromwell et des pèlerins du May Flower, elle vous dogue des réflexions que vous inspire la conférence de

mine. Un évangile placé en dehors des possibilités de Washington en même temps qu'elles paraîtraient dans

votre critique dicte vos convictions comme jadis les la presse anglaise, dans la presse américaine et dans je national, de religiosité et d'humanitarisme : c'est la foi

leurs. Il est constitué par un curieux mélange d'égoïsme ne sais combien d'autres pays. Le premier de ces articles, « sensationnels » comme

pacifiste radicale-socialiste anglaise. tout ce qui sort de votre plume, a paru en première dons brillants de votre esprit. Mais vous avez sur le

Vous gardez quand vous raisonnez politique tous les colonne avec quelques coupures ; le deuxième, en deuxièine page avec des coupures visiblement plus lon

nez des bésicles qui vous font voir irrémédiablement gues et plus nombreuses ; du troisième et du quatrième n'aviez aucune idée avant la guerre de ce qu'était la

de travers les réalités sur lesquelles vous raisonnez. Vous (dissimulés dans les environs de la publicité) il ne nous a été donné que des extraits très largements suffisants

France et vous ne l'avez pas découverte depuis. Vous pour nous faire espérer que notre confrère s'en tiendrait imaginez en 1914 une Allemagne qui n'existait pas; vous à cette méthode et qu'ainsi il nous serait plus facile de

continuez à croire en elle. Vous n'êtes pas arrivé dane pas nuancer d'impressions de plus en plus fâcheuses vantage, même en vous y promenant, à comprendre les sentiments d'admiration et de sympathie que nous

quelque chose de la Russie et de sa révolution. Dès voudrions conserver pour l'un des publicistes les plus qu'il s'agit de politique, vous partez de points de départ éminents non seulement de l'Angleterre contemporaine,

erronés qu'ayant la foi vous êtes incapable de reviser. mais de la presse mondiale.

Et naturellement au fur et à mesure qu'elle développe Voilà plus d'un quart de siècle, Monsieur Wells, que

son vol, votre magnifique faculté logique ainsi déroutée vous avez commencé de faire les délices de beaucoup divague dayantage. Et vous en arrivez, dans les intend'entre nous. Vous possédez une admirable imagination tions les plus louables et dans la plénitude de votre qui s'est exercée pendant longtemps avec un merveilleux

conscience humanitaire, à développer les thèses les plus humour sur les thèmes les plus variés et les plus savou

erronées et les plus dangereuses pour l'avenir même de hypothèse

la paix mondiale que vous rêvez. nos connaissances, la développant et en dégageant les

être en ce moment il s'en esquisse à Washington quelconséquences avec une ingénieuse fantaisie logique, vous ques-unes. Nous pensons qu'en ce qui concerne l'Eunous avez fait faire dans le temps, l'espace et l'utopie, rope la plus substantielle est une loyale amitié francodes promenades inoubliables. Et si en

vous lisant

britannique. Parmi toutes les épaves auxquelles, au lenles noms de Swift, de Dickens et aussi de notre

demain du grand naufrage nous essayons de nous racJules Verne, parfois de J.-H. Rosny, nous venaient à crocher, c'est elle qui nous offre le point d'appui le l'esprit, ce n'était pas pour diminuer votre originalité en

plus solide. Elle ne saurait exister et subsister qu'à convous comparant, mais par un besoin de vous situer dans dition que chaque pays ait une compréhension élémennotre admiration.

taire de la mentalité et des besoins vitaux de l'autre et, Vous joignez à votre imagination scientifique et logi- confrontation faite, estime qu'ils peuvent s'accorder

avec les siens. que une avide curiosité politique, sociale et métaphysique. Elle se dessinait dans votre ouvre avant la catas- Il est tout à fait-naturel qu'en ce moment nos intétrophe de 1914 Le cyclone l'a surexcitée. Vous avez rêts si variés et si enchevêtrés se heurtent parfois assez essayé dans la détresse universelle de sauver pour nous vivement avec ceux de nos voisins. Nous ne nous en l'idée de l'amour, de Dieu, du progrès... Je sais peu de étonnons pas, et nous ne leur en voulons pas de dépages plus émouvantes et plus pénétrantes que certains fendre les leurs avec vigueur, voire avec une certaine passages de M. Brittling commence à voir clair, de Dieu brutalité. Ce qui nous alarme, c'est de constater à l'occal'invisible roi, de la Flamme immorteile et des Amis sion de froissements en somme secondaires qu'il conpassionnés.

tinue d'exister dans une portion de l'opinion britanMalheureusement, il ne vous suffit pas d'être un nique une méconnaissance totale de la situation de la conteur puissant et original, un curieux essayiste et un France et de son droit. Or, il faut avoir le courage de philosophe attachant.

le dire : il n'y aurait pour la France aucune possibiDe tout temps se dessinait chez nous une vocation lité de collaboration durable avec une Angleterre dont d'apôtre. Vous n'avez pas seulement à divertir l'huma- le « libéralisme » bochophile et socialisant se bornerait nité et à la faire réfléchir, mais à lui montrer sa voie. Ce à reprendre en les camouflant les préjugés antifrandevoir vous apparaît plus impérieux au moment où, après çais d'un atavisme puritain demeuré foncièrement imavoir failli sombrer, elle semble errer à l'aventure dans périaliste sous son maquillage humanitaire. de terribles remous. Laissant de plus en plus de côté C'est avec un peu de regret, monsieur Wells, que l'appareil de la fiction, vous vous êtes donc fait pro- nous voyons votre plume se faire trop souvent son inphète politique.

terprète. Et c'est bien dommage. Car, par un a intraste qui, si Ne croyez pas d'ailleurs que ce regret diminue pour

tifique plus ou moins plausible dans l'Etat actuel de De cette paix quelles peuvent être les assises ? Peut

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Bittérature, bonne ou mauvaise !...

assez

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vous notre admiration. Nous qui ne cessons de choyer | entendu mépriser

la « Littérature historique » chez notre délicieux Anatole France, nous savons que quand les érudits

les érudits Noé en vaut la peine il convient de jeter sur ses incar- Aussi, quand on voit M, Hanotaux donner tades un voile pieux.

d'importance à la personnalité, au talent de ses rédacMais la foi collectiviste du bon maître de Jacques teurs, pour faire quelque peu fléchir, peut-être, le plan Tournebroche. est un de ces accidents de vieillesse qu'il général de son entreprise, on pousse un soupir de soulaserait absurde de prendre au tragique chez le plus avéré gement. Ah ! certes, les dons personnels de tel ou tel successeur de Voltaire. Nous autres Latins, nous avons

historien, ses dons de penseur et d'écrivain, son art tous, à tous les âges, un besoin de galéjade ! On sait

même ont de l'importance! Ce n'est que par sa base bien ce que ça vaut.

que l'histoire peut être une cuvre collective, anonyme; Tandis

que vous, monsieur Wells, vous êtes un Anglo- par sa cime, elle est littérature. Assurément, il fallait un Saxon, un homme sérieux. Faut-il désespérer que vous

peu arbitrairement détacher le chapitre des chansons de vous ressaisissiez? Prenez garde. Vous êtes sur la voie geste, si c'était le seul que M. Joseph Bédier consentit descendante qui mène aux prix Nobel. Beaucoup de

à traiter; il fallait avant tout ne pas se passer de sios admirateurs rêvaient mieux pour vous.

M. Bédier, dont on devait attendre et qui a écrit, en effet,

un magnifique morceau : son étude longuement méditée, ANDRÉ LICHTENBERGER. nourrie d'idées, fort bien composée, purement et vigou

reusement écrite, est fort belle (et je n'écris pas at

hasard cet adjectif que l'on refuse couramment à tout ce La Littérature

qui n'est point poème ou roman, je ne sais pourquoi).

Je n'en dirai pas autant du travail de M. Picavet. Une nouvelle histoire

Certes, M. Picavet est bien informé, et s'il a donné tant

de place à la littérature gallo-romaine et carolingienne de la littérature médiévale (1)

et si peu, en comparaison, à la littérature latine des

XII-XIV° siècles, qui, par son influence sur la française, Le tome de l'Histoire, de M. Gabriel Hanotaux, qui

tout au moins, présente tant d'intérêt; s'il a surtout passé est consacré à la littérature de notre pays depuis les ori- bien superficiellement sur la latinité de la Renaissance, gines jusqu'à Ronsard vient de paraître. M. François il avait sans doute à cela de bonnes raisons (qu'il ne Picavet y a traité de la littérature en langue latine; donne pas) ; et nous les imaginons mal, mais c'est que, M. Joseph Bédier des chansons de geste ; M. Alfred

comme presque tout le monde, cette littérature si imporJeanroy de la littérature en langues provençale et fran- tante dans l'histoire intellectuelle de la France, nous ne çaise. Disons tout de suite que, théoriquement, il n'y la connaissons que très imparfaitement. avait aucune raison valable pour détacher ainsi les chan

Cependant l'ouvrage de M. Picavet est d'une aridité sons de geste, quand on ne mettait pas même à part la

surprenante, et sa critique intellectuelle et esthétique littérature de langue d'oc, qui se comporte vis-à-vis de

d'une indigence qui fait peine. C'est un sec répertoire de la française, jusqu'au XIIIe siècle, comme une littérature

noms et de titres, une sorte de « catalogue méthodique , étrangère à tous les points de vue. Puisqu'il n'était pas

et l'on croirait vraiment que l'auteur n'a qu'à peine possible de faire rédiger tout le volume par un seul

entr'ouvert les ouvrages qu'il cite, tant c'est de leur auteur (ce qui eût été bien préférable, car les affinités

extérieur (pour ainsi dire) qu'il nous parle. Non seulede nos trois littératures eussent été mieux soulignées

ment il s'interdit toute vue esthétique (ou celles qu'il encore; malheureusement, les compétences étaient trop énonce sont si banales que c'est tout comme), mais encore spécialisées), il eût été logique de confier à M. Jeanroy il s'abstient de toute considération un peu large sur le la littérature provençale et à M. Bédier la française. Mais il y avait une excellente raison pratique à procé

sens, la portée, le mouvement des auvres et des esprits.

Il avait pourtant là le plus magnifique sujet, et qu'il falder comme on a fait : c'est que M. Bédier n'a sans doute

lait une érudition, une préparation comme les siennes accepté que de parler des chansons de geste. Ah! comme

pour traiter. Il n'y a pas fort longtemps-fc'est depuis

, on a raison de subordonner un peu, ici, la théorie à la

M. Bédier, qui a frayé la voie) qu'on s'est avisé que pratique !

l'origine de notre littérature française est, non point J'exagérais, il y a quinze jours, quand je disais que l'École des chartes, puis la Sorbonne ont admis que hypothétique), mais tout simplement dans notre litté

dans on ne sait quel folk-lore germanique (d'ailleurs l'histoire est une science pure : à vrai dire, je ne puis

rature latine du moyen âge. M. Picavet, sans doute, ne affirmer qu'il se soit trouvé quelqu'un pour soutenir ceite

pouvait pas, dans un ouvrage de vulgarisation, faire énormité germanique; mais, en fait, on a procédé comme si on l'avait admise. L'histoire a une partie scientifique listes l'ont menée, et nous ne lui reprocherons pas de

avancer la science au delà des résultats où les spécia(jusqu'à un certain point) et qui se fait bien et commo

n'avoir rien apporté de nouveau dans cet ordre d'idées. dément dans des laboratoires, dans des « séminaires

Pourtant son devoir était au moins de dégager l'esprit à l'allemande : en pratique, presque tous les historiens

de notre si riche littérature latine, de montrer les cousérieux, depuis quarante ans, ont agi comme s'ils considéraient que cette critique technique, c'est toute l'his

rants d'idées qui y circulent, de nous parler de sa valeur

littéraire, que sais-je! Il s'est borné à énumérer sous un toire. Leur mépris pour ce qu'ils appellent la « vulgari- certain nombre de rubriques les cuvres et les hommes. sation », et qui est la généralisation et la synthèse, est admirable, et le paraît davantage encore quand on

Son travail, ensemble appliqué et superficiel, rendra songe que les quatre cinquièmes d'entre eux en sont inca

quelques services techniques et scolaires aux élèves de pables. D'autres, d'esprit plus large et moins débile,

l'Ecole des chartes; mais il est bien douteux qu'il intéou peut-être moins dilettantes

resse le large public auquel il était destiné. L'histoire de tout simplement, qui

la littérature latine du moyen âge reste à traiter. Hélas ! pensaient que l'érudition ne se suffit tout de même

il faudrait pour cela un érudit qui fût en même temps un pas, ont supposé que

supposé que l'histoire pouvait être simple compte rendu,

historien, c'est-à-dire un critique et un écrivain, et bien un

un procès-verbal des données de la critique érudite, une simple juxtaposition tion comme un moyen et non comme une fin.

rares encore sont les philologues qui considèrent l'érudide matériaux, où le talent, la personnalité du « généralisateur » n'avaient rien à voir. A-t-on assez

Le travail de M. Jeanroy est fort supérieur à celui de

M. Picavet. Aussi bien informé, il est beaucoup moins (:) Gabriel Hanotaux, Histoire de la nacion française, t. XII ennemi des idées : ce n'est pas un simple répertoire (Plon-Nourrit éd.).

méthodique. Toutefois on y pourrait souhaiter plus

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d'originalité dans les idées. Tant qu'il s'agit de la lit- et « d'aventure » au XII° siècle), et il n'aurait pas dû térature du moyen âge, la critique scientifique et « éru- suffire qu'elles fussent traditionnelles pour qu'il les acdite » importe au moins autant que la critique des idées ceptât toujours : son rôle justement était de refondre et la critique de goût; mais lorsqu'on arrive à la Renais- quand il y avait lieu et d'apporter du nouveau, sinon sance, la timidité intellectuelle de M. Jeanroy n'apparaît dans les faits, dans les idées. On aimerait, encore une que trop : son livre n'est plus qu'un assez faible résumé fois, que son manuel fût un peu plus neuf dans l'ordre des considérations littéraires les plus rebattues. Vrai- des idées. ment, M. Jeanroy est un peu trop comme ces honnêtes gens qui ne veulent pas être remarqués. Un autre morceau de son ouvrage qui paraît assez

Si l'on osait faire quelque objection de détail à un faible est celui où il traite de la littérature provençale.

romaniste de sa valeur, on se risquerait à lui demander Non, certes, que M. Jeanroy ne la connaisse à merveille,

s'il a vraiment parcouru les romans bretons dont il et pour cause. Mais je défie bien qui que ce soit d'en

parle. Leur origine est certes bien loin d'être rigoureuapprécier la valeur esthétique et la portée générale après

sement élucidée. M. Clédat disait qu'ils sont bretons avoir lu ce qu'il en dit. On a toujours été intrigué par le

<< comme Hernani est une pièce espagnole ». C'est vague, « platonisme » de cette poésie lyrique. Peut-on dire

mais assez juste. Assurément, à leur origine, ils sont des X platonisme » ? C'est là justement une question intéres

traditions celtiques; assurément aussi, celles-ci ont été sante; mais M. Jeanroy ne paraît pas la soupçonner. çais; mais dans quelle mesure? C'est ce qu'on ne peut

amalgamées, refondues, interprétées selon le goût franQuels en sont d'ailleurs les caractères généraux, le sens intellectuel et moral? Quelle en est la qualité artistique? le trouble où il nous laisse; tout de même, il entre bien

encore déterminer. Ne reprochons pas à M. Jeanroy, L'auteur ne s'en préoccupe guère : il énumère, il cite, il donne quelques détails biographiques sur les principaux

peu dans la question. auteurs, et voilà tout. Ici, M. Jeanroy ressemble trop à

Et Chrétien de Troyes, quelle erreur de lui reprocher

l'irréalité de son collaborateur M. Picavet . Ii oublie trop qu'il exemple! Parlant de ses romans, M. Jeanroy finit, sans

ses personnages,

de son Lancelot, par s'adresse, non pas à des étudiants en philologie qui ont besoin d'un cadre d'érudition, mais à de simples lettrés

s'en apercevoir, par prendre le mot au sens moderne. qui sont curieux du fond et du contenu. Ce n'est pas

Mais la Charrette, par exemple, ce n'est rien moins qu'un qu'il soit technique, mais c'est qu'il se montre trop peu

roman réaliste et psychologique : c'est un poème, et curieux de l'art littéraire. En somme, après lui, il

c'est à sa valeur poétique qu'il faut juger un personfaut encore recourir à Raynouard, dont l'ouvrage archi

nage comme le héros de la Charrette, non à sa vraisen

blance psychologique. dépassé, presque légendaire, date de plus d'un siècle. Une véritable histoire (non un simple répertoire) de la

Mais surtout, comment M. Jeanroy peut-il écrire que littérature provençale au moyen âge, cela ferait un beau

le grand Lancelot en prose « nous déconcerte par son sujet de thèse; mais il faudrait que la Sorbonne revînt

incohérence ». C'est énaurme, aurait dit Flaubert. Bien

loin de là, il n'est peut-être pas dans toute notre littéun peu (non point certes tout à fait) à son esprit d'au

rature un roman aussi cohérent, relativement à sa grantrefois.

deur. Si l'on considérait la Comédie humaine, selon le De même M. Jeanroy rie nous fait pas apparaitre très veu de Balzac, commc un seul roman, on y trouveclairement les grands courants d'idées du moyen âgerait sans doute plus d'incohérence que dans le Lanet de la Renaissance, ni comment ils animent les cuvres. celot. Le gigantesque roman du XIIIe siècle est machine J'entends bien que son sujet n'était pas d'exposer la aussi soigneusement et méticuleusement qu'une pièce de querelle des universaux! Mais, de niême qu'on ne sau- Scribe ou de Sardou, et l'auteur en prépare ies périrait traiter du classicisme sans parler de Descartes, de péties à des milliers de pages de distance. Il y a quelmême il est bien difficile de traiter du moyen âge sans ques fautes de raccords, sans doute, mais bien rares, faire la moindre allusion à l'esprit de saint Thomas ou aussi rares, encore une fois, que dans la Comédia de Gerson, et de la Renaissance sans s'occuper du néo- humaine. Que si, même, on met à part les exploits cheplatonisme. Et, tout au moins, comment ne pas consi- valeresques et les enchantements (dont il n'y a guère, dérer les points de vue moraux de telle ou telle époque, au reste, en dehors de la partie qu’on intitule « Merlin quand ils sont singuliers ? Une partie de la littérature, et ses suites », l'æuvre ne manque pas de vraisemblance à la fin du XV° et surtout au XVI° siècle, a tourné au- et même d'un certain réalisme : que M. Jeanroy se raptour de ce qu'on a appelé la Querelle des femmes. Pour pelle les délibérations féodales, (notamment après la les tenants de la tradition « gauloise » et ecclésiastique, mort du duc de Tintagel), les repas, les fêtes, les guerres, la femme n'est que la bête de péché, l'être trompeur les voyages mêmes, où l'on nous dit comment le héros entre tous, malfaisant, rusé, contredisant, pervers, obs- mange, couche, où l'on nous parle de ses bagages, de tiné; ainsi apparaît-elle dans les fabliaux, les mille his- ses chevaux, de ses écuyers, où la chronologie même est toires salaces et joyeuses dont les Cent nouvelles nou- si vraisemblable... C'est dans les romans chevaleresques velles, que tout le monde connaît, offrent le type. Au postérieurs, que l'on voit ces chevaliers errants, raillés contraire, dans la poésie lyrique provençale, dans les par l'auteur de Don Quichotte, qui ne boivent pas, ne romans bretons l'amour est un principe de perfection. mangent pas, ne dorment pas, ni ne connaissent aucune C'est la grande querelle qui se développe à travers le des nécessités matérielles de la vie ; ceux du Lwicelot moyen âge, le xvie et le xviro siècle jusqu'aux clas- sont en chair et on nous le dit fort bien

parfois pressiques. Il serait bien exagéré, naturellement, d'en faire le pivot de la littérature. Néanmoins, au XVé et surtout M. Ferdinand Lot a écrit un livre sur le Lancelot en. dans le deuxième tiers du XVI° siècle, sous l'influence du

prose (1) pour établir que cet ouvrage est tout entier de néo-platonisme, qui se répand

1530-1540, elle la même main, en dehors de sa deuxième partie (Morliil prend une importance considérable. Il aurait été inté- et ses suites) ; et le principal argument de M. Lot, c'est ressant de suivre ce courant d'idées entre beaucoup qu'il lui semble qu'un ouvrage machiné d'une façon si d'autres, de montrer comment au XVI° siècle la tradition compliquée, dont les ficelles sont si nombreuses et si bien « courtoise » et le néo-platonisme se composent dans la combinées ne saurait être que l'œuvre d'un seul auteur. conception de l'amour qui inspire tant d'œuvres, et jus- M. Jeanroy, qui ne reconnaît pas, justement, cette parfaite qu'à l'Astrée, et jusqu'à Corneille. Mais c'est un peu composition, puisqu'il nous parle de l'incohérence de du dehors, en quelque sorte, que M. Jeanroy fait par- l'auvre, admet néanmoins les conclusions de M. Lot, et à fois son histoire. Ses catégories sont assez

que trop bien.

scolaires (comme la division des romans « antiques », «< bretons >>

(1) Champion éd.

vers

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ce point qu'à peine daigne-t-il mentionner le Merlin en Le Théâtre
note, alors qu'il analyse longuement le reste du roman.
Cela ne saurait s'expliquer que d'une façon : M. Jean-
roy a lu le commentaire du critique, mais il n'a pas lu

Comédienne "Le Verbe aimer" l'original. Car ce dédain du Merlin est tout à fait injus

“Robert Macaire" tifié : c'est là non seulement une pièce essentielle du livre mais encore c'en est la partie, sinon la mieux faite, du

Un sujet neuf, une pièce bien faite et bien jouée. De moins la plus variée, par endroits la plus poétique, et au total l'une des meilleures. M. Lot, au reste, ne dit nulle

l'inattendu, de la gaîté, de l'esprit et de l'émotion. Tout

cela c'est Comédienne, comédie en trois actes de MM. Jacment que c'est pour des raisons esthétiques qu'il écarte

ques Bousquet et Paul Armont, qui yient de remporter le Merlin : il l'écarte parce qu'il le considère comme une

un très grand succès au Théâtre des Nouveautés. interpolation dans le roman, dont le reste à ses yeux) est l'oeuvre d'un auteur unique. Et, en effet, on reconnaît

Nous nous résignons tous à vieillir, il le faut bien, sans conteste dans le Merlin plusieurs mains différentes.

avec plus ou moins de bonne humeur. La comédienne, Mais que l'Histoire du Graal, le Lancelot proprement elle, ne peut accepter de jouer sur les scènes les rôles dit, la Quête du Graal et la Mort d'Arthur soient d'un

que successivement nous remplissons dans la vie. Au même et seul écrivain, quand ils different comme ils font

théâtre, on garde en général pendant toute sa carrière par l'inspiration et le ton, que même le Lancelot propre

le même emploi ; ceux et celles qui évoluent sont très ne révèle pas plusieurs auteurs, c'est ce qu'il est tout

rares. On naît duègne ou jeune première. Il n'y a pas à fait impossible d'accorder à M. Lot : si l'histoire se

d'exemple, je crois, qu'une duègne se soit mise vers la poursuit sans contradictions de détails (ou presque car

cinquantaine à jouer les ingénues ; c'est dommage, car il y en a tout de même d'assez graves) d'un bout à

à cet âge, et même bien au delà; les ingénues contil'autre de l'immense ouvrage, cela prouve seulement,

nuent. Cependant, si quelques duègnes encore un peu si l'on veut, que les raccords ont été très soigneusement

fraîches prenašamt ce rôle à côté de certaines « premièétablis. En tout cas, et quoi qu'il en soit, M. Jeanroy

res » qui ne sont plus jeunes, peut-être ne seraient-elles néglige le Merlin et ses suites, qui est une partie essen

point si ridicules. Elles rendraient, ces ingénues pleines tielle du roman et l'une des meilleures, pour cette seule

d'expérience, l'âge de la grande coquette vraisemblable, raison

que
M. Lot n'en a rien dit : c'est certain.

à cause du principe des relativités !

Les auteurs de Comédienne ont voulu nous montrer On a ainsi parfois l'impression qu'il a moins étudié les textes dont il parle que les critiques qui les ont exa

une actrice assez clairvoyante et assez intelligente pour minés avant lui; et vraiment c'est là un bien grand dé

tâcher d'éviter le cramponnage pénible et-ridicule d'une faut. Non, en aucun cas un critique, un historien lit

femme qui ne veut pas changer d'âge. Ils ont développé, téraire, ne doit donner une impression esthétique qui

en trois actes pleins d'imprévu, l'essai loyal de retraite ne lui appartienne en propre! Qu'il se renseigne, sans

tenté par Nicole Valtier. Ils nous ont montré l'échec de doute - mais qu'il soit sincère ! Les considérations de

cette tentative, évidemment prématurée. On se décide M. Jeanroy sur la Renaissance et la Réforme, qui man

toujours trop tôt ou trop tard à s'en aller. Sentir l'ins quent un peu de profondeur, ne sont même pas des

tant où personne ne vous retient plus, avant que l'on ait réflexions personnelles. Mais Rabelais même,

songé à souhaiter votre départ, c'est déjà très difficile vient à se demander s'il l'a seulement lu et médité : de

dans la vie. Mais au théâtre, où tous vos contemporains même qu'il discourt surtout du Lancelot d'après M. Fer

se liguent pour célébrer votre éternelle jeunesse, comdinand Lot, ne parle-t-il pas surtout de Rabelais d'après

ment s'apercevoir qu'il est minuit, et que, telle Cendrilun ouvrage de M. Jean Plattard (1) ? Ce manque de

lon, vous allez, dépouillée de prestige, paraître ce que fraîcheur, de sensibilité, d'originalité, c'est souvent le

vous êtes, une aïeule ? plus fâcheux défaut des critiques professeurs : il y a

Nicole Valtier a reçu deux avertissements qui l'ont pour eux une sorte de vérité officielle, de vulgate esthé- durement frappée. Son amant la quitte pour se marier : tique. M. Plattard publiait son excellente thèse en 1910 :

un de ses meilleurs rôles, son grand succès de jeunesse, son attention n'avait pas été fort attirée vers des décou- est repris par une débutante, Lucette de Roissy. Nicole vertes, alors toutes nouvelles, dont il n'a pas entrevu les décide de quitter le théâtre et, dans une lettre publiée conséquences : elles prouvaient la place considérable que par toute la presse, elle fait part au public de cette tiennent les souvenirs d'enfance de Rabelais dans Gar

résolution. Nicole a un fils dont elle ne s'est jamais gantua et, si on les rapproche des conclusions sur le Tiers beaucoup occupée. Il vit en Angleterre et n'a pas vu sa Livre et la querelle des femmes, et aussi des éléments mère depuis six ans. Il accourt à l'appel de celle-ci et géographiques des Quart et Cinquiesnie Livres, elles ou- apprend avec un léger étonnement qu'elle désire se convrent un jour nouveau et véritablement passionnant sur sacrer désormais tout entière aux joies de la maternité. le réalisme de maître François. Mais M. Jeanroy ne se

Nicole lui explique ses projets : elle va l'emmener à risque guère à penser par lui-même. Ses considérations Biarritz, ils ne se quitteront plus, elle lui trouvera une sur les héros rabelaisiens, la composition esthétique, la

situation agréable à Paris, etc. Le jeune homme l'écoute, philosophie, rien de tout cela, pas un mot, il ne l'a

asscz embarrassé, et finit par lui avouer que, se troutrouvé. Et lorsqu'il écrit que les personnages secondaires vant un peu seul dans la vie, il a épousé, voilà déjà de Rabelais ne sont que de « simples caricatures » (et quelques années

, une petite danseuse anglaise dont il le malade imaginaire, alors, et le bourgeois gentilhomme,

s'était épris. Nicole fait bien un peu la grimace en et l'avare, et Tartuffe même, ce sont aussi des « carica- découvrant qu'elle à deux enfants au lieu d'un, mais ture » ?) cette hizarre appréciation même n'est pas de lui. elle se reprend vite et, apprenant que sa belle-fille est Il y a ainsi mille points de détail où l'on pourrait mon

venue, elle aussi, à Paris : « Va la chercher in, dit-elle trer que M. Jeanroy pense de seconde main (si j'ose

à son fils. « Je vais les chercher, s'écrie-t-il, j'ai aussi un m'exprimer ainsi). Son manuel n'en est pas moins

enfant ! » Nicole s'écroule anéantie, elle est grand mère ! agréable et, pour autant qu'il m'est possible d'en juger,

A ce coup, ses projets sont changés. Se retirer à Biarbien informé.

ritz en jeune maman, c'était bien ; mais avec toute une

; JACQUES BOULENGER.

famille, c'est trop ! Aussi décide-t-elle d'aller passer l'été dans un petit trou, à Villeseneuse, où un oncle lui

légua une maison de campagne. (1) L'Œuvre de Rabelais ; sources, invention et composition

Au second acte, Nicole est heureuse, sa belle-fille (Champion éd.).

s'ennuie, son fils aussi, sa femme de chambre aussi.

on en

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Un vieil ami qu'elle a chargé de ses affaires en son troisième acte, tandis que le second gagnerait à être absence, vient la relancer et lui démontrer que sa réso abrégé. Il est vrai que Mille Géniat n'est pas divertislution est absurde. Lucette de Roissy a subi un échec re- sante. Mlle Jane Danjou trépigne agréablement, mais ne tentissant dans le rôle créé par Nicole, chacun la réclame varie guère ses effets. MM. Lucien Baroux et Jacques et la regrette. François Le Breuil a rompu ses fiançail-Baurer sont excellents. les et ne se résigne pas à vivre sans Nicole. Bref, tout Un petit acte de M. Maurice de Féraudy : le Plaisir le monde, même le vieux curé de campagne, qui a décou- de Mendier, complète le spectacle. Il est bien interprété vert la véritable personnalité de sa nouvelle paroissienne, par Mlle Eva Raynal. la pousse à rentrer à Paris et à revenir sur ses résolutions.

Là-dessus, François Le Breuil lui-même paraît. Il Comme je me suis fort ennuyé à Robert Macaire, trouve Nicole seule, les enfants se promènent en auto, drame burlesque et satirique de M. Maurice Lauday, il tâche de la reprendre, elle refuse et finit par lui dire représenté en ce moment à la Porte-Saint-Martin, j'eus qu'elle a un amant, plutôt que de lui avouer qu'elle a la curiosité de lire la pièce de MM. Benjamin Antier, un petit-fils.

Saint-Amand, Frédérick Lemaître et Paulyaute remaIl y a un troisième acte... Les deux premiers sont déli- niée par MM. Philippe Gille et William Busnach! Pour. cieux, mouvementés et intéressants ; le dernier l'est

quoi donc s'attaquer à l'euvre de tant de gens ! C'est du davantage encore. Ce n'est pas le moindre mérite de Guignol évidemment, mais certainement plus drôle que cette comédie de nous amuser et de nous surprendre le spectacle qui se déroule actuellement à la Porte jusqu'à la dernière scène et, l'on peut le dire, jusqu'au Saint-Martin où l'on bâille malgré la présence de M. dernier mot. Il serait dommage de le raconter, et lorsque Max Dearly, malgré la mise en scène pittoresque, maldes auteurs ont trouvé une aussi jolie fin, le rôle du cri- gré les costumes réussis et variés... Il faut reprendre tique consiste à conseiller de l'aller voir et non à déflo.

telles quelles les vieilles célébrités. Accommodées au rer un effet qui fut très grand et très applaudi à la

goût du jour leur charme suranné devient un retapage. répétition générale. Le dialogue est charmant, les mots

On lit dans les souvenirs de Théodore de Banville : abondent; le rôle du vieux curé, qui donne à la pièce

« L'Auberge des Adrets, telle que la transfigura la puisune note un peu vaudevillesque, est si bien venu et si

« sante imagination de Frédérick Lemaître, devint le bien joué qu'il serait dommage qu'il ne fût point là. Mme Gabrielle Dorziat, dont le rôle est écrasant, s'en

« premier drame romantique dans le vrai sens du mot,

« c'est-à-dire cruel et ironique, poétique et bouffon. est tirée avec succès. Elle joue avec infiniment de me- « Au lieu de rester le criminel tout d'une pièce comme sure et d'intelligence. Les autres rôles sont bien tenus par Mmes Denise Grey, Irène Wells, Daubray-Joly, et

« Le cruel Spalatro, Robert Macaire, modelé à nouveau MM. Candé, Capellani, Gildès, Cahuzac et Louvigny.

« par son interprète, devint un forçat moraliste, un Le meilleur fut cependant le petit Roger dans le rôle

« dandy en guenilles, un fantoche féroce, charmant,

« insensé, faisant tenir dans le cadre de sa vulgaire d'Archie, cinq ans. Ce petit phénomène est si bien doué

« tragédie une vaste satire littéraire et politique et que l'on entendait murmurer : « C'est Guitry enfant ! »

<< mille aspirations ».

L'adaptation nouvelle du personnage de Robert MaX

caire est inutile et terne. Il eût fallu moderniser comLe théâtre des Mathurins nous donne le Verbe aimer, plètement le personnage; peut-être alors M. Max comédie en trois actes de M. Pierre Mortier.

Dearly l'eût-il interprété avec autant d'éclat et de fanUn homme aime deux femmes, c'est tout simple, l'une taisie que Mon Bébé ou Le Bois sacré. est sa légitime épouse, l'autre sa maîtresse. Celle-ci ne

CLAUDE ISAMBERT. le trompe point, tandis que sa femme a pour amant Claude, l'ami, le meilleur ami, le seul ami du mari.

Tout ceci, pensez-vous est tout à fait normal. Les premiers mots échangés sont des injures, la toile se La Musique lève, une femme, Jeanne, fait une scène à un homme ; elle l'accable de reproches, sanglants ou amers, comme “L'enlèvement au sérail vous voudrez, et pourquoi? Parce que son mari la trompe ; l'homme, c'est Claude, c'est l'ami, et il subit

“Le mariage de Télémaque " la mauvaise humeur de Jeanne, furieuse d'apprendre les frasques de son époux. Claude est un charmant homme

Mozart a composé l'Enlèvement au Sérail en 1781. Il désireux avant tout de faire plaisir à chacun.

venait de quitter le service de l'archevêque de Salzbourg. n'aimes que ton mari, dit-il à Jeanne, je vais te le

Il était fixé à Vienne, il était fiancé, il avait vingt-cinq ramener. » Au second acte, il est chez la maîtresse, Ger- ans, il était heureux. Ces années sont les plus belles de maine, et lui persuade de quitter Robert qui est au fond

sa vie. L'ouvre fut jouée le 12 juillet 1782, et le succès très malheureux d'être ainsi tiraillé entre deux femmes

fut éclatant. dont il dit lui-même : « Je les aime toutes les deux

L'Opéra, qui avait monté cet ouvrag en 1903, vient également. Elles m'aiment toutes les deux et m'ennuient

de le reprendre. Il suffirait de signaler cette reprisc, également toutes les deux, » Germaine bonne fille se laisse

s'il n'y avait pas, pour surprenant que ceci puisse paraspersuader. Claude satisfait revient chez Jeanne et lui

tre, une actualité de Mozart. Il peut sembler étrange, annonce le succès, elle lui saute au cou et même sur les au premier aspect, qu'il y ait une corrélation entre le genoux pour mieux le remercier. Robert entre, voit, com- génie en apparence si limpide de Mozart, et la sensiprend et dans une dernière scène qui n'est pas très réus

bilité de notre temps. Il faut donc s'expliquer. sie, quoique l'idée en soit jolie, il dit tristement adieu à La musique, au moins si je ne me trompe, après avoir son ami de toujours.

passé par une phase de grande complexité, revient à une Ces trois petits actes sont pleins d'observations amu

simplicité apparente, qui a commencé par l'extrême raffsantes et leur conclusion bien que difficile à faire passer nement, et qui se rapproche maintenant des formes au théâtre ne m'aurait pas déplu si le sujet avait été populaires. Comment faut-il interpréter ce revirement ?

Autant qu'on en puisse juger, comme une tentative pour traité autrement, mais le public, venu pour rire et place

rapprocher l'art de la vie. On fuit le développement brusquement devant une scène où tout devrait être finesse

d'école ; on cherche les sources d'inspiration dans le et sensibilité, est un peu déconcerté. Il me semble que lyrisme du peuple, et du populaire on va au comique,

, M. Pierre Mortier aurait pu développer davantage son

« Tu

)

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