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rents groupes du Sénat, négociations qui ont abouti à la ratification d'un traité de paix germano-américain, portent la marque d'un opportunisme assez nouveau chez lui. Parti du dessein d'adhérer au Traité de Versailles modifié dans quelques-uns de ses articles seulement, le secrétaire d'Etat a su, pour complaire à MM. Borah et Johnson, se contenter de beaucoup moins. Mais, aussi bien, cela ne démontre-t-il pas que ce juriste, une fois installé au ministère des Affaires étrangères, a su se créer, comme il le devait, une âme de diplomate.

Du diplomate, Hughes possède d'ailleurs les connaissances techniques. Il connaît fort bien, et dans tous leurs détails, les grandes questions de politique internationale. Et ce n'est pas lui qui eût commis la bévue de ce diplomate américain à la Conférence de Paris qui, au cours d'une séance où l'on traitait le problème silésien, s'écria soudain «Mais dans tout cela, il me semble que l'on oublie les droits des Arméniens. » On s'entreregarda avec surprise Notre homme avait confondu Silésie avec Cilicie!

Hughes, lui, est d'une autre trempe. Ce dont il parle, il le connaît bien. Et dans un temps où tant de nuées encombrent les horizons des peuples et où tous les hommes d'Etat enfourchent si volontiers la Chimère, il faut se louer de la présence, parmi les grandes vedettes de Washington, de « l'homme qui barre tous ses t et qui met des points sur tous ses i ».

JACQUES CARLES.

L'affaire de l'Odéon.

M. Paul Gavault avait désigné lui-même son succes seur. Il lui avait paru très simple de céder sa place à M. Gheusi sans en faire part à personne, sauf au ministre de l'Instruction publique. Celui-ci, d'ailleurs, ne se montra pas d'abord hostile à un pareil arrangement. Quelqu'un cependant ne fut pas de cet avis un parlementaire éminent qui a des attaches avec le journalisme. Il fit très courtoisement observer à M. Léon Bérard qu'une pareille question devait être réglée au grand jour, qu'il fallait attendre de nouvelles candidatures et les examiner. Le ministre fut tout de suite de cet avis. Alors commença la campagne que l'on sait. Nous ne nous mêlerons pas ici de citer tous les candidats. Ils sont trop. Quelques-uns ne voient dans cette aventure qu'une occasion inespérée de faire parler d'eux. Les nommer serait contenter leur unique désir. Que dire. d'un M. Valabrègue, aujourd'hui oublié, et qui se propose de faire passer la Seine au club du Faubourg dont il suit assidument les cours du soir? Ou de M. Paul Franck, mime; ou de M. Frère, ou de M. Juvenet? Il y a des noms plus illustres. M. Jean Richepin, par exemple, escorté de son fils. Mais il ne suffit pas d'être poète et conférencier, et d'avoir mêine monté sur les planches pour faire un bon directeur.

Avant le retour de Montpellier de M. Bérard, deux candidats tenaient la tête, M. Gémier et M. Georges Bourdon.

M. Gémier a pour lui le ministère entier, y compris M. Briand. Son nom a été prononcé au Conseil des ministres et il apparaît encore grand favori. Des personnes prudentes objectent que ce remarquable artiste est un administrateur audacieux. Peut-être, alors, pourrait-on lui adjoindre quelqu'un.

M. Bourdon, proposait-on. Mais il semble bien que celui-ci, qui d'ailleurs n'a peut-être pas tous les titres, n'acceptera pas un partage.

Depuis que le ministre est revenu de Montpellier, la question de l'Odéon se présente sous un autre jour. Le lendemain même du jour où, dans son feuilleton

hebdomadaire, M. Antoine avait demandé l'Odéon pour Gémier, il se trouvait obligé d'examiner deux nouvelles propositions, dont une surtout l'enthousiasma.

La première ne fut prise au sérieux par personne. Les comédiens de l'Odéon allaient devenir leur propre directeur, se constituant en syndicat. Quelqu'un qui lança ce bruit parla même de Soviet.

L'autre proposition, présentée vigoureusement M. Antoine, parut d'abord plus intéressante. Six comédiens fameux, six vedettes, préoccupés de désindustrialiser le théâtre, réclamaient l'Odéon. Ils désertaient le Boulevard et les gros cachets pour se consacrer uniquement à l'art. Dans l'après-midi de lundi, plusieurs d'entre-eux rendirent même visite à M. Paul Léon, directeur des Beaux-Arts, en le suppliant de garder le secret. Ces six artistes, non cités par M. Antoine, qui lança leur candidature, désirent demeurer anonymes. Nous pou vons les nommer: ce sont MM. Calmettes, Grétillat, Yonnel, Huguenet, Arquillière et Chambreuil.

Ce groupe représente-t-il une force suffisante pour déranger les combinaisons en train? Du moins ajoutera-t-il à l'embarras de M. Bérard, qui n'a plus devant lui que deux alternatives ou liquider en quarante-hurt heures la succession, ou prolonger les pourparlers actuels, de telle façon qu'avant huit jours la presque totalité des candidats apparaissent lentement, pour des raisons diverses, impossibles.

Déjà se dessine la silhouette d'un outsider, M. Georges Ricou, secrétaire général de la Comédie-Française. Son nom a été prononcé, mais il a attendu assez longtemps pour faire une déclaration officielle de candidature. A-t-il des chances? Certainement. L'administration des Beaux-Arts le connaît et a eu l'occasion d'apprécier sa valeur. S'il ne passe pas, il faut prévoir un «< mariage » dont serait, il semble bien, M. Gémier, qui a des partisans, même à l'Elysée.

THALIE.

Le rire Landru

Il y a trois ans que Landru fait rire la France. Tout le monde est sûr qu'il a occis dix femmes, plus un jeune homme, et tout le monde a ri. Les chroniqueurs, les gens d'esprit sur les planches du café-concert, le peuple et la bourgeoisie. Nos Français sont-ils devenus si durs et méchants que le crime impuni excite leur allégresse pourvu qu'il demeure narquois, qu'il sache défier en douceur la terre et l'enfer ensemble, Thémis, Némésis et les Euménides?

Je ne vous demande pas de vous indigner. Je vous demande d'expliquer un phénomène si extraordinaire, qu'il n'a peut-être pas de précédent. Le cercle de famille, sous le translucide abat-jour, ne voua pas Landru à la guillotine. Il rit. La douce et coite rentière dans son lit douillet, au lieu de trembler par sympathie, a sa veille égayée au seul nom de l'homme à la barbe. Pouvez-vous dormir tranquille, ô psychologue, quand vous considérez et l'atrocité du forfait et ce rire universel ? Le rire Landru, dirai-je exprès en langue archaïque, pour marquer avec force la singularité du

cas.

SOR

Eh bien, Landru (sapristi, ne riez pas!) a d'abord son nom, son nom guilleret, son nom prosaïque, nom bonhomme. Ensuite il se trouve que du fait de la guerre et des mœurs réservées, alors adoptées par la presse, ses meurtres et ses brûlements n'ont pas été décrits avec soin. Les horrifiques peintures nous ont été épargnées. Nous n'avons pas encore vu des yeux de l'esprit le couteau dans la plaie, la flamme sur la chair, la lourde fumée dans l'espace. On ne se représentait pas

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sentait bernées. Je veux dire, montant en wagon, dupes des belles manières, des belles paroles, de l'éternel mensonge de l'amour et de la vie. On admirait que ce don Juan, ironique et terre-à-terre, eût en si peu d'années, trouvé deux cent quatre-vingt-trois nigaudes. Quel Turc! Ou quel renard! Ainsi naquit le rire le rire même des Fabliaux et des Sotties. Rouvrez de grâce, dans Taine, le chapitre de l'Esprit gaulois. Toujours celui-là nous a divertis qui faisait bon marché du mariage, trompant une cruelle. « Le besoin de rire est le trait national, si particulier que les étrangers n'y entendent mot et s'en scandalisent. >>

Landru aidait sa chance par une espèce de génie. Il déconcertait la justice, il ne rossait pas le commissaire, il le bafouait. Guignol, enfin. Et Guignol n'a jamais fait pleurer. Il n'était pas du tout prouvé que les dix infortunées qui manquaient dans le compte des deux cent quatre-vingt-trois fussent mortes. Elles avaient disparu dans l'océan des hommes. «Que sont-elles devenues?» lui disait-on. Et Landru : « Savez-vous, monsieur le juge, ce que sont devenues toutes les femmes que vous avez aimées ? >>

Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine...

L'immense dossier fut perdu, et, faute d'une date, il fallut tout recommencer. Ah! chinoiserie ! Les Plaideurs étaient joués au naturel. « Vous ferez perdre la tête à mon secrétaire », disait l'avocat. Et Landru : « Pourvu qu'il ne me fasse pas perdre la mienne... >> L'on finissait par douter du crime lui-même. Landru avait un carnet pour y noter ses déplacements et ses dépenses. Gille de Retz comptable, Vacher bureaucrate! Quelle apparence? « Hé, hé ! pensait le chef de rayon, prenant son train de banlieue, moi aussi j'ai sur mon carnet des signes mystérieux que je ne voudrais pas traduire à ma femme, et des comptes en clair qui prouvent que je suis un homme d'ordre. >> Des fables inouïes couraient sous le manteau. Landru? Un fameux loustic, payé par le gouvernement pour faire diversion. Laissez-moi rire... >>

A présent même que le rire de Landru va prendre une sourdine, il demeure, dans tout ce qui touche cet homme au regard sournois, quelque chose de bouffon, une étrange force incohérente, l'on ne sait quelle inquiétante vis comica. Le fameux carnet nous l'apprend : quand sa compagne faisait le dernier voyage, il prenait un aller et retour pour lui, et pour elle un billet simple. Economie bourgeoise, vous êtes cause que s'il monte à l'échafaud, des gens, au passage, riront encore ! Nerveusement. Ou bien en philosophe...

m

EUGÈNE MARSAN.

L'adultère dévoilé.

La science fait des progrès si inquiétants et des investigations si indiscrètes dans la vie privée, qu'il sera bientôt impossible à la pauvre humanité de se divertir en paix. Nous avons vu récemment que les savants se font un jeu de prolonger l'existence de nos ennemis jusqu'à l'âge de 120 ou 150 ans, de supprimer le mensonge, et de rendre la pensée de chacun limpide pour tous; voici maintenant que la chirologie nous apprend à discerner dans la main non seulement des signes et des indications vagues, mais des caractères si nets qu'ils servent, paraît-il, à éclairer l'intimité de très fâcheuse manière. Sentez-vous le danger? Il est considérable. Tout le monde au premier examen, grâce à la vulgarisation d'une science passionnante, sera en état de vous dire, à 'aspect de votre main, si vous êtes avare, bigame, si yous avez eu un enfant avant votre mariage, ou si vos

mœurs sont suspectes. La vie ne sera plus tolérable, en vérité.

Et ne croyez pas que votre victime, gantée, serait à l'abri de l'observation, car la chirologie enregistre tout: la physionomie de la main, sa position habituelle, ses faiblesses; dans l'étroit espace contenu entre sa paume et ses doigts, la main, nous dit-on, renferme le bonheur parfait, et les catastrophes, félicité ou adversité, suivant qu'elle est molle ou nerveuse, sèche ou suante!

Voici un monsieur qui entre un rapide coup d'œil sur la forme de ses doigts nous renseigne. Sont-ils longs? Cet homme est patient. Carrés du bout? Il est voué à l'action et « sait appliquer les théories » (un ingénieur, sans doute?) Si c'est un monsieur quelconque, que vous ne devez jamais revoir, tout cela vous sera égal, mais si vous devez, avec lui, contracter une union, même fugitive, attention! Examinez d'abord son pouce, « doigt du libre arbitre ». S'il l'a long: volonté indomptable. Gare! Recherchez plutôt le pouce « à taille », marque de haute personnalité, ou encore un bon pouce épais, signe d'un tempérament solide, « vigoureux même dans les maladies» (sujet bien équilibré enfin). Fuyez le pouce mince (santé débile), le pouce de bois : idées bizarres. (Non, non, pas d'idées bizarres!) et surtout, surtout le « pouce en bille », apanage de l'homme emporté et violent.

On voit combien ces divers renseignements sont précieux, et permettent d'introduire une certaine sécurité dans les familles. Cependant ces observations-là ne sont pas nouvelles et il y a mieux : c'est la faculté de trouver dans la paume de la main, le signe de l'adultère. Nous savons donc maintenant de façon certaine qu'une personne à tel áge pourra :

1° Commettre un adultère à l'encontre de son conjoint;

2o Commettre un adultère avec une personne mariée, si la main qu'on étudie est celle d'un célibataire; 3° Avoir, étant mariée, une affection très vive mais non charnelle, pour un autre que son conjoint;

4° Etant célibataire avoir, pour une personne mariée, une affection très vive mais non matériellement coupable.

Toutefois, il est assez malaisé, paraît-il, de discerner si l'adultère a été matériel ou moral >>> et cela je le crois sans peine.

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Quel est donc ce terrible signe? C'est un tout petit trait rose, léger médaillon qui enferme son secret à l'ombre du Mont de Vénus, minuscule boucle, accrochée à la ligne de cœur, comme la lanterne l'est à la branche, le fruit à l'arbre, le falot à la hune, petit rond de rien du tout, qui signifie drame, crime passionnel, ou charmante bouffonnerie de la vie quotidienne: Shakespeare ou Courteline, Phèdre ou Boubouroche. Voilà ce que chacun peut découvrir aisément aujourd'hui, grâce au Manuel que je viens de parcourir (ah! qu'il est divertissant!) dans la main de son amie.

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«<- Montrez-moi votre main, Julie. Vous avez une belle main, ma chère: longue vie. tête solide, ligne de chance s'élèvent droit vers Saturne: signe de bonheur. Oh! Oh! Votre ligne de cœur est un peu confuse, et rappelle ces routes en zig-zag qui, sur les cartes Michelin, escaladent les passages périlleux. - Tiens! voici le petit médaillon rose de l'adultère. Ne retirez pas votre main, Julie. Quoi? Ça n'est pas vrai?... Que ditesvous?... Vous n'avez pêché que par intention seulement?... Ah! c'est un adultère moral?... Oui, oui, je comprends, et il y a une grande distinction à faire. Les gens sensibles disent pourtant que « la faute est aussi grave", mais les autres pensent non et se réjouissent dans leur cœur car l'intention est fugitive et rapide, elle passe: le mari reste.

MARIE-LOUISE PAILLERON.

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La Littérature

A propos de Rabelais

Puisque Rabelais est « d'actualité », parlons aujour d'hui de Rabelais; nous examinerons samedi prochain la grande Histoire de la littérature au moyen âge de MM. Joseph Bédier, Picavet et Jeanroy.

qu'il ne l'a pas même invitée. Et savez-vous qui préside le « comité Rabelais de Montpellier? C'est le propre président de l'Association des Etudiants de cette ville. Eh bien, il faut conseiller à cet étudiant de pousser ses études et à ses maîtres de lui indiquer la bonne voie.

X

Personne ne reprochera à M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts d'avoir fait dans son discours de Montpellier un portrait de Rabelais un peu conventionnel (1). M. Léon Bérard a dit, en effet, de bonnes choses et en excellent français c'est un des rares orateurs parlementaires qui n'emploient le langage en honneur au Parlement que lorsqu'ils ne peuvent pas faire autrement. Notamment, toutes les fois que M. Bérard inaugure un monument (car il en inaugure et pourtant il est ministre des beaux-arts), il en profite pour composer un excellent «< essai » à propos du grand homme en marbre, et, quand celui-ci représente un écrivain, pour nous offrir des vues intéressantes sur la littérature. Son discours sur Bossuet était une véritable étude, et de bonne qualité. Enfin M. Bérard est un ministre qu'on peut lire, si j'ose m'exprimer ainsi. Aussi relève-t-il de la critique littéraire.

Hélas! la Revue de la semaine (et diverses autres, sans doute) ont publié des photographies du monument qu'on vient d'inaugurer à la gloire du bon Chinonnais à Montpellier. C'est une horreur. Sur un cube enjolivé de banderolles, de ceps de vigne et de guirlandes mollement et lourdement sculptées, s'élève un buste, qui, paraît-il, est celui de Rabelais. De quel droit le sculpteur a-t-il ainsi donné à notre bon Maître François cette laide figure, aux pommettes saillantes? On ne sait. Le seul portrait authentique qui nous soit resté de lui, ou, pour mieux dire, le seul qui ait des chances de lui ressem er est celui de la Chronologie collée Dieu merci, il n'y a point ce visage de calicot. Au pied du monument une femme, qui doit porter corset sous sa tunique à l'antique (serait-elle de la Comédie-Française?), feuillette un livre et la pose étudiée de ce prétentieux basbleu en marbre, de cette échappée du Monde où l'on s'ennuie, offre le plus ridicule spectacle du monde. Deux termes flanquent ce cube, dont les têtes à joues pesantes feraient une belle enseigne pour un « café du Commerce ». L'une d'elles regarde le vide en souriant d'un air entendu; l'autre, à moustaches épaisses, sorte de colonel Ramollot, lance un regard concupiscent vers la coupe que tend un jeune homme en costume vaguement militaire, grassouillet, ventru et doué d'un bien gros derrière. Tout cela est d'une vulgarité écœurante. Et tels sont généralement les « monuments ».

Pourtant, c'est en leur élevant des édifices de ce genre que nous nous obstinons à honorer nos grands écrivains. Est-ce parce que cela nous évite de lire leurs ouvrages? On le croirait. Peut-être serait-il plus sage, pourtant, de les rééditer. Quelle heureuse manière ce serait de commémorer un auteur de génie, que de faire de son œuvre une belle et docte édition, ou au contraire de la reproduire en des volumes accessibles à toutes les bourses! Mais les gens de lettres eux-mêmes, s'ils font une souscription afin de célébrer un de leurs maîtres d'autrefois, c'est pour élever à Baudelaire ou à Rabelais une « statue ». Et bientôt voilà quelqu'une de nos places enlaidie pas un affreux édifice. Ainsi nous contribuons par piété à l'enlaidissement de la France; cette idée n'est pas

gaie.

Comme il y a à l'étranger une société dantesque, une société Goethe et une société Shakespeare, il existe en France une « Société des Etudes rabelaisiennes »>, qui compte parmi ses membres, Anatole France en tête, une foule de bons lettrés. Elle n'a point, comme on pour

rait le croire, pour dessein de se conjouir en de plantureuses agapes. Elle fait paraître une revue fort savante, consacrée à Rabelais et à l'histoire du XVIe siècle. Grâce à ses recherches depuis bientôt vingt ans, ce que nous savions de Maître François a été entièrement re nouvelé. Sous la direction de M. Abel Lefranc, professeur au Collège de France, la Société des Etudes rabelaisiennes publie une édition critique de Gargantua et de Pantagruel (1), dont il ne m'appartient pas de décider si c'est un monument de science, mais dont je puis dire qu'elle en est un de soin et de piété; le public lettré, au reste, lui a fait grand accueil dans le monde. entier, et, bien qu'inachevée, elle s'est déjà vue, sauf erreur, une fois épuisée et réimprimée. Or le « comité Rabelais» de Montpellier, responsable du monument, ignore à ce point la Société des Etudes rabelaisiennes

(1) Champion, éd.

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et son

« Rabelais a aimé d'une même passion la science et la vie a-t-il dit. Sa curiosité ardente et son immense savoir, l'intérêt qu'il prit aux livres et aux mœurs, sa précision d'anatomiste et sa fantaisie de conteur, son rire énorme esprit scientifique, c'est ce qui représente pour nous, dans son histoire et dans son œuvre, la part véritable du merveilleux. Une telle diversité de génie a de quoi étonner notre temps. Les conditions présentes de la vie, le progrès matériel luimême, vont nous asservir à la vocation, à la carrière, au métier. Tout est réduit à la spécialité, et non seulement les talents et les aptitudes, mais l'imagination et le goût. Admirons la prodigieuse encyclopédie de Rabelais. Ses prédilections n'y apparaissent pas moins différentes que ses connaissauces, et c'est ce qui en exclut toute sécheresse et toute monstruosité. >>

Il y a dans ce bon morceau un peu d'exagération. Non, Rabelais n'est pas une « prodigieuse encyclopédie ». Si un moderne extrêmement cultivé écrivait, soucieux d'étaler sa culture pour en tirer des effets comiques, en s'aidant des répertoires et des dictionnaires, il ferait à peu près ce qu'a fait Rabelais. La science ni la pensée de Maître François ne sont d'original. Et il en est de lui comme de Léonard de Vinci, dont on fait le précurseur de Copernic, Galilée, Kepler, Harvey, Lavoisier, Pascal, Huygens, Heller, etc. A vrai dire, si Léonard de Vinci affirme que le soleil ne bouge pas, c'est qu'il a trouvé cela dans Cicéron, Diogène Laërce et Plutarque, et quand il déclare que le sang circule dans notre corps, il reproduit tout simplement les dires de Galien. Tels étaient les hommes de la Renaissance: gardons-nous de leur attribuer tout ce qu'ils ont tiré des anciens et qui s'est trouvé bon contrairement à ce que le moyen âge avait cru; ce n'est que du vieux-neuf.

Pour Rabelais comme pour ses contemporains, tout se ramenait à la philologie, comme nous dirions aujourd'hui, et à l'interprétation des anciens. Etre grand médecin, grand jurisconsulte, c'était être bon humaniste, c'est-à-dire capable de retrouver dans les textes de l'antiquité la science qui y était cachée tout entière, « les références à un manuscrit ancien bien écrit leur semblaient plus décisives que le recours à l'observation » ; enfin tout n'était, à leurs yeux, qu'un problème linguistique. Quand il édita les Aphorismes d'Hippocrate, en 1531, Rabelais ne songea pas une seconde à vérifier par l'expérience les données du savant grec: il ne chercha qu'à purifier le texte, et son commentaire fut exclusivement philolo

(1) La Revue de la Semaine du 11 novembre publie ce discours excellent, que M. Bérard a bien voulu lui communiquer.

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gique. Cela ne veut pas dire qu'il ne fût un bon médecin pratiquant. Mais son originalité, sa prescience soientifiques ne sont pas ce qu'on croirait. Lors même qu'il compose cet harmonieux programme d'éducation physique et intellectuelle pour Gargantua, il ne fait que répéter ce qu'en tout temps les médecins avaient recommandé ; les règles hygiéniques de l'école de Salerne, au XIV° siècle, telles qu'Arnaud de Villeneuve nous les a laissées, ce sont celles qu'il énonce, et les améliorations qu'il y apporte ce sont celles qu'avaient adoptées comme lui tous les médecins éclairés de son temps.

De même qu'en médecine, en droit il prend position d'humaniste. Et cette étonnante abondance de citations de toutes sortes dont il entremêle ses récits, cette érudition véritablement stupéfiante qu'il fait paraître, eh bien, il la prenait, de deuxième, voire de troisième main, dans ce qui correspondait à nos répertoires et à nos dictionnaires. Encore un coup, sa science a été grande, mais elle n'a pas été « prodigieuse », ni surtout originale (1). Il n'a pas été un grand savant.

X

On veut faire de lui le plus profond penseur : cela aussi est bien exagéré. Il a été un homme d'un grand, d'un magnifique bon sens, et c'est déjà bien. Sa « philosophie » est une sorte de naturalisme des plus simples et des plus sains: mais elle est difficile à préciser en détail et il faut admirer ceux qui ont su tirer de Gargantua et de Pantagruel un corps de doctrine si bien établi, car à y regarder de près, les opinions de Rabelais étaient assez variables; c'est qu'elles étaient moins le fruit de la réflexion que de son humeur ; aussi ont-elles bien changé selon les circonstances.

Quelles ont été, par exemple, ses opinions religieuses? Ah! qu'on s'est disputé à ce sujet ! Mais on a rarement pris la peine de regarder de près, et sur ce point, essentiel pour un homme de son temps, il s'est contredit comme sur tant d'autres. Dans ses deux premiers livres, on trouve des allusions qui semblent claires à Ortuin et à Reuchlin, à Jean Eck et à Luther, à la question du purgatoire, à celle des indulgences ou du pouvoir de la papauté; le conseil de lire chaque jour « quelque pagine de la divine Ecriture » ; celui d'aller entendre les «concions des prescheurs évangéliques », si supérieurs aux sermons ignares des moines; et même une approbation du dogme de la grâce (dont, quelques pages plus loin, les chapitres de l'abbaye de Thélème sont d'ailleurs la réfutation en règle). Rabelais a-t-il donc été « protestant >> ?

Mais le Quart Livre est nettement « gallican ». Il fut publié avec l'intention évidente et proclamée de soutenir le Roi contre le Pape au moment des querelles de la France et de Rome. D'ailleurs Calvin a couvert d'injurés et toujours considéré comme un de ses pires ennemis l'auteur de Pantagruel. Alors on doit ranger Rabelais parmi les catholiques?

avant

Non pas plus que parmi les huguenots. Car s'il fut apparemment partisan de la première Réforme, il fut aussi ennemi qu'on peut l'être de la seconde. C'est qu'il y en eut deux, essentiellement différentes, qu'il faut absolument distinguer: le « protestantisme >> Calvin fut assez exactement le contraire de ce qu'il devint sous l'influence de l'homme de Genève ; dans l'histoire des idées du XVI° siècle, il n'y a pas d'erreur plus grave, ni d'ailleurs plus commune, que d'oublier cela. «Le calvinisme de Marot », écrivait un jour un de nos plus éminents critiques (Emile Faguet, si j'ai bonne mémoire). Cela est énorme.

Au début du XVIe siècle, tous les humanistes,tous les

(1) Voir sur tout cela la thèse de M. Jean Piattard: L'œuvre de Rabelais; sources, invention, composition (Champion, éd.), que je ne puis entreprendre de résumer complètement.

intellectuels souhaitaient une réforme de l'Eglise. C'est d'abord que certains abus des institutions catholiques étaient vraiment choquants pour le sens commun. C'est aussi que l'esprit critique renaissait : on tendait à revenir aux textes mêmes, aux sources, à la Bible, à écarter cette « brodure » de gloses (si énergiquement qualifiée par Rabelais lui-même) que le moyen âge avait tissée autour des textes sacrés comme autour des textes juridiques et de tous les autres. Si bien qu'à ses débuts, la Réforme (en France) se confond pour ainsi dire avec la Renaissance. La doctrine des Réformés, à cette époque, ne ressemble en rien au luthérianisme, et pas beaucoup plus à ce que sera le calvinisme, et cette doctrine est assez large et vague pour n'effrayer personne. La Réforme, c'est alors moins une foi religieuse qu'une opinion scientifique. Tous ceux qui pensent, tous les intellectuels en sont partisans, comme Rabelais. Et le Miroit de Marguerite de Navarre reflète bien ces idées-là.

Mais en 1534, 1535, commencent les premières persécutions. Beaucoup d'humanistes n'ont pour vivre que leurs bénéfices ecclésiastiques, et cela leur donne à réfléchir; en outre, la plupart ne se sentent disposés à soutenir leurs opinions que jusqu'au feu exclusivement. Mais ils ont aussi des motifs plus nobles de se séparer de la Réforme. En effet, de 1536 à 1550 environ, l'inchange de caractère. Avant Calvin, elle était essentiellefluence, de Calvin s'établit, puis triomphe, et la Réforme

ment libérale et le libre-examen était son premier principe pour beaucoup d'humanistes, la Bible elle-même n'était plus qu'un livre d'entre les livres ; certains en étaient venus à nier la divinité de Jésus ; et en somme la Réforme (en France) tendait à n'être plus qu'un état d'esprit critique et scientifique. L'homme de Genève en fit une religion. Brisant avec la Renaissance, l'huma nisme et le libre-examen, il reconstruisit un dogme. En somme, Servet a été brûlé en tant que schismatique. Pour Calvin, les humanistes qui étaient demeurés fidèles à la première Réforme ne furent plus que des «< libertins» (le mot est de l'époque), les plus odieux des hommes.

Rabelais en était. Il avait eu des sympathies pour la première Réforme ; il n'eut que haine et mépris pour « les démoniacles Calvins, imposteurs de Genève », qui nemis, aux mêmes titres qu'un Dolet ou un Despériers ; le considérèrent à leur tour comme un de leurs pires enoù paraît le fameux épisode de Physis et Antiphysis) et c'est dans son Quart Livre (publié en 1548-1552 ct qu'il tend le plus au « paganisme » de la Renaissance. Si bien qu'au total, s'il fallait lui donner aujourd'hui une étiquette, ce ne devrait être, semble-t-il, ni celle de << protestant », ni celle de « catholique», mais celle de « libre penseur ». Ce qui est vrai, c'est que Rabelais fut le contraire d'un esprit religieux.

X

Au total, la grandeur de Rabelais, ce n'est pas, comme on a la manie de le croiré depuis le romantisme, d'avoir été un homme de science, un penseur sans égal, c'est d'avoir été l'un des plus incomparables artistes et des plus merveilleux écrivains que la littérature française ait jamais connus. Je n'ai malheureusement pas la place de faire paraître une vérité d'ailleurs si éclatante... Hélas! la culture, la connaissance du français disparaît malheureusement de nos jours avec une telle rapidité qu'on n'ose se flatter que beaucoup de gens puissent encore lire sans efforts la langue de Rabelais. A ceux-là, il suffirait de recommander ces merveilleux chapitres XI et XXVII de Gargantua qui sont peut-être les plus étonnantes symphonies de mots qu'on ait jamais com posées dans toute notre littérature; ou bien la scène de comédie, digne des plus belles de Molière (et qu'on pourrait si bien jouer sur un théâtre), intitulée Comment certains gouverneurs de Picrochole, par conseil préci

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pité, le mirent au dernier péril; ou bien... mais il y aurait trop à citer. Les autres, ceux qui ont besoin d'être un peu avertis et sollicités, on ne saurait mieux faire que de leur recommander, dans l'ouvrage un peu vieilli de Paul Stapfer, les chapitres IV et V, consacrés à l'art et au style de Maitre François (1); il faudrait un peu corriger ce que Stapfer dit de l'invention des personnages, mais quant au reste, c'est, jusqu'à nouvel ordre, ce qu'il y a de meilleur sur la question.

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:

66

'Jacqueline'

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Que les revues sont donc reposantes! On peut les écouter encore moins que les pièces. Leurs auteurs ont la délicatesse de mettre à la fin leurs meilleures scènes, vous laissant ainsi le temps de dîner à loisir, de prendre sans précipitation et sans secousses un excellent café turc et de fumer un long cigare. Au lieu de cela, allez au théâtre il faut à la hâte avaler deux plats, se bousculer au dessert, laisser son verre de fine, jeter sa ciga rette dans la voiture parce qu'une dame se plaint de la fumée qui lui fait mal aux yeux et ne veut pas non plus qu'on ouvre la fenêtre, parce qu'il fait humide, que ça défrise, qu'elle n'a pas eu le temps de se recoiffer, que sais-je... Vous arrivez, le premier acte est fini; le second, vous dit-on, est moins amusant ; quant au troisième, il est, comme tous les derniers actes, raté !

On va voir une revue pour une scène, pour un chanteur, un diseur, un danseur... On va voir Vogue pour M. Saint-Granier, qui écrit, parle, chante, imite, danse, mime et enchante le public. Lorsqu'il quitte la scène, tout rentre dans l'ombre et l'on n'entend plus que le bruit malhonnête que font les gens qui s'en vont.

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Un vaudeville qui fait rire a gagné la partie. On ne peut lui demander ni situations imprévues, ni idées neuves, mais cet arrangement ingénieux de choses connues qui fait qu'elles nous amusent encore.

Simone est comme ça nous a divertis. Ces trois petits actes paraissent courts et le rideau se baisse avant qu'on ait bâillé.

Simone est à l'île Bréhat, en vacances. Son « singe », selon l'expression consacrée, resté à Paris, ne l'ennuie pas. Une joyeuse bande de peintres et leurs petites amies l'entoure. Au milieu de cet Eden surgit un ancien camarade de l'un des artistes, André Mallet. Celui-ci a fait fortune, mais préfère que l'on n'en sache rien; il ne veut ni éblouir, ni vexer. Šimone éprouve en le voyant le plus classique des coups de foudre et ne s'en cache pas. Malheureusement, Baillon, l'« ami sérieux », vient entraver ce début d'idylle. C'est l'anniversaire de sa liaison avec Simone, il a coutume de lui faire un cadeau et il n'y manque point, ce qui est gentil, mais il tient à l'offrir lui-même, ce qui l'est moins. Voici les projets de Simone par terre; plus de liberté, plus de folies, trois semaines de Baillon en perspective. et, comme consolation, un fume-cigarette en onyx! Ce qui ne suffit pas, même lorsqu'on fume toute la journée, à faire oublier un béguin naissant.

Baillon, qui naturellement déteste les gens qui amusent Simone, la quitte en la priant de prendre congé

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(1) Paul Stapfer Rabelais, sa personne, son génie, son œuvre (A. Colin). Les trois premiers chapitres sont tout à fait dépassés aujourd'hui.

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d'eux, en vitesse. Elle s'y résigne d'abord, mais André Mallet lui persuade sans trop de peine de ne point se laisser tyranniser. Simone lui donne le fume-cigarette et part en bateau avec toute la bande.

Au second acte, nous avons le lit classique qui doit faire rire, le petit déjeuner, la vieille bonne; toutes choses connues. Nous sommes chez André, que Simone croit sans le sou et pour lequel elle se montre d'une générosité attendrissante. Elle proclame qu'elle ne peut aimer un homme riche, elle veut payer, tel est son caractère! André cache donc sa véritable -situation pour garder le cœur de Simone. Baillon, cependant, surprend les amoureux, ne trouve pas cela aussi drôle que les spectateurs, et plaque sa petite amie.

La voici à la recherche d'une situation. André charge un camarade à la côte du rôle d'ami sérieux, dont luimême fera les frais secrètement. Tout se découvre, bien entendu. Simone pardonne à André, et son mensonge et sa fortune. Cette petite comédie est très gentiment jouée par Mmes Gaby Morlay, Merindol et Marcelle Monthil, MM. Berthez, Jules Berry et Cousin. Nous sommes vraiment un peu fatigués des scènes écrites. pour le couturier, toujours mauvaises, toujours inutiles. Pourquoi ne pas faire défiler pendant l'entr'acte quelques modèles de la maison qui habille la pièce? La rémoins. clame serait aussi bonne, la comédie en souffrirait

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Etre saturé du théâtre, y trouver tout mauvais, ennuyeux, banal, être rebelle au charme des vedettes, insensible aux pièces profondes dont les idées sont superficielles, bâiller aux redites qu'on appelle drôleries, apporter au spectacle une humeur détestable, une disposition certaine à la malveillance, se demander, avant que le rideau se lève, ce que font là tous ces gens qui ne sont pas forcés de venir, écouter distraitement les premières. répliques, lever les yeux sur la scène, ne plus les baisser, être pris à la fois par l'auteur et par l'acteur et passer une des meilleures soirées de sa vie. C'est un miracle, et ce miracle s'appelle Jacqueline.

M. Sacha Guitry a tiré sa pièce d'un excellent conte de M. Henri Duvernois qui s'appelait Morte la Bête. Il en a fait un drame vigoureux, concis, en trois petits actes où pas une réplique n'est inutile, ni indifférente.

M. Lucien Guitry a donné au personnage de Berton gestes si sobres, qu'en cherchant dans le tas des superun relief saisissant, avec des moyens si simples, des latifs prodigués à tort et à travers et si rarement justifiés, je n'en trouve point qui ne soit inférieur aux éloges qu'il mérite.

Tout est juste, tout est mesuré dans ce jeu où la violence est en dedans, où les silences remplacent les cris. La façon dont est réglée la dernière scène est admirable. Mme Betty Daussmond y est d'ailleurs fort bonne. Il est à remarquer qu'autour des Guitry, tout le monde joue bien, on dirait qu'ils savent tirer de chaque acteur le meilleur de lui-même.

J'ai parlé de mesure, c'est aussi le terme qu'il convient d'appliquer au dialogue de Jacqueline. Il est à la fois vivant, simple et précis. Pas de phrases, pas de tirades, rien que l'essentiel, que le nécessaire, sans que les scènes paraissent pour cela squelettiques.

Au premier acte, deux hommes, le mari et un vieil ami attendent Mme Berton qui n'est pas rentrée. Berton s'impatiente, on sonne, c'est le commissaire de police. Il va le recevoir, le vieil ami reste seul. La femme de chambre vient lui apprendre que Mme Berton est morte. Elle s'est tuée, dit-elle, car elle était malheureuse et tremblait devant son mari. Berton revient. Sa femme ne s'est pas suicidée, mais a été assassinée par Mme Villeroy qui l'a surprise avec Villeroy. Il n'a pas un mot

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