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Pourquoi ? lui répondait un collè- | gue qui a beaucoup d'expérience. N'estil point nécessaire qu'il y ait des points de vue différents ?

Parfois, d'ailleurs, les deux points de vue différents sont exposés au cours d'un seul débat, par le même député. Et ceci n'a rien d'essentiellement antiparlementaire.

M. Morinaud proteste avec indignation contre une certaine taxe d'importation dont on veut frapper les produits algériens Les autres Français ne la paient pas, dit-il, cela est donc contraire au principe sacré de l'égalité fissale. » - « Alors, lui objecte le rapporteur général, établissez en Algérie la taxe sur le chiffre d'affaires ! » « Jamais répond Morinaud, cela serait contraire au principe non moins sacré de l'autonomie financière de l'Algérie. »

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Un communiste s'étonnait de ces sophismes dans la bouche de M. Morinaud. Je dois même dire qu'il s'en indignait.

N'est-ce pas, lui demanda-t-on, le jour même que vous avez attaqué à Ménilmontant un patronage catholique et assommé son porte-étendard, que votre leader a déposé sa demande d'interpellation sur « les moyens d'assurer le respect de la liberté d'opinion? »

Si quelques députés parlaient moins, dit un puriste, peut-être parleraient-ils mieux. Un rapporteur a parlé l'autre parlé l'autre jour de la « viabilité » d'un projet. « Il faut, lui souffla quelqu'un, consulter là-dessus le directeur de la voierie routière. »

Un autre déplorait la baisse du markor. « Nous avons connu, disait-il, un âge d'or, où le... dont... qu'il... » Bref, il s'embrouillait terriblement. Charitable, son voisin lui souffla : « Le markor à connu l'âge du même nom. »

X

Certains parlementaires n'ont pas appris sans douleur que la représentation de leur département perdrait, après le recensement, un, deux, trois députés. Trois députés, et d'un seul coup ! L'Aisne, les Ardennes, l'Aube, l'Aveyron sont dans ce cas. Les Basses-Alpes n'échappent à cette hécatombe que par miracle, en vertu de la règle tutélaire qui fixe à un minimum de trois le nombre des députés d'un département.

Un député d'un département ainsi décimé ne décolère pas contre son préfet: « Que pensez-vous, dit-il à un coilègue, de cet imbécile qui envoie au ministère un recensement exact ? »

Mais l'autre sourit distraitement, et passe.

Suave mari magno...

LETTRES

P. P.

Les Théâtres de la Passion

Il n'existait jusqu'en 1904 qu'un seul grand théâtre de la passion en Europe. Celui d'Oberammergau.

L'origine de ce spectacle bavarois remonte à 1634. L'année précédente, la peste ayant décimé le village, les habitants avaient promis au ciel que si le

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En 1890, mais surtout en 1900 et 1910 son succès fut considérable. La municipalité avait déjà compris que des représentations répétées épuiseraient rapidement l'intérêt des touristes. Elle décida alors de ne donner son célèbre spectacle que tous les dix ans de la mimai à la fin septembre.

Sa picuse tradition se transformait en affaire.

M. le Chanoine Petit, curé de Nancy, ayant été à Oberammergau pensa que la France pourrait faire aussi bien que les Bavarois.

En 1904, il créait donc à Nancy, un théâtre de la passion. Comme à Oberammergau, il choisit ses acteurs parmi ses paroissiens et décida que le spectacle ne se reproduirait que tous les dix ans. La guerre interrompit la série de 1914. C'est pourquoi La Passion fut représentée l'année dernière et cette année exceptionnellement. On ne le reprendra plus maintenant que dans dix

ans.

M. le Chanoine Petit a groupé autour de lui plus de 500 acteurs depuis des vieillards jusqu'à des enfants de deux ans. Le spectacle dure de 9 h. 1/2 du matin à 5 heures du soir avec une courte interruption pour le déjeuner.

Le petit bourg de Beaucourt près de Belfort, vient à son tour, d'ouvrir un nouveau théâtre de la Passion qui ne groupe, lui, que 300 acteurs.

Tous ces spectacles sont d'ailleurs ingénieux, somptueusement montés. Ils attireront espérons-le, en France la même clientèle habituée naguère à passer le Rhin et avide de distractions nouvelles. Ils peuvent être une source de prospérité pour les villes et localités qui les abritent. Mais il serait exagéré de voir en eux une renaissance du théâtre religieux. Tout le zèle des interprètes ne peut réussir à en jaire autre chose que de très remarquables curiosités.

GEORGES OUDARD.

Les Académies

Mme la comtesse de Noailles a dit à un interviewer son plaisir d'avoir reçu de l'Académie le grand prix de littérature et son regret que M. Frédéric Masson eût voté contre elle.

Nous ne savons pas comment M. Frédéric Masson a voté, mais un académicien ne nous a pas caché qu'il avait eu la surprise de constater que sur les vingt immortels qui furent appelés à se prononcer sur l'attribution du grand prix de littérature, seize seulement donnèrent leurs suffrages à Mme de Noailles, alors que l'unanimité s'imposait M. Villetard l'obtint pour le prix du Roman et eût honoré l'Académie.

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L'Académie des sciences morales et politiques a attribué à M. Edouard Le Roy la chaire au Collège de France de M. Henri Bergson.

Seulement elle l'a attribuée avec une netteté et une franchise qui ont dû déconcerter le concurrent de M. Le Roy. Alors qu'elle désignait celui-ci en première ligne au choix de ministre, ne se contentant pas d'affirmer cette désignation par l'unanimité de ses suffrages, elle a signifié l'exclusion de M. René Ber thelot en opposant à ce dernier, même pour la présentation en seconde ligne, vingt-trois bulletins blancs.

Rénovation

Sur la première plate-forme de Tour-Eiffel, un déjeuner ces jours derniers a réuni les interprètes, auteur et mucisiens d'une farce représentée récemment par les Ballets Suédois. Il y eut des discours. L'auteur porta un toast au « Ballet de Rolf de Maré et de Jean Borlin qui viennent de révoner l'art dramatique » en représentant son petit ouvrage.

On n'est jamais si bien servi que par soi-même.

X. de l'Académie française Un jeune écrivain de Marseille a fait précéder son dernier roman d'une préface par M. X. de l'Académie française D. Quel est cet X. mystérieux ? L'auteur en personne ? L'académicien lui écrit au sujet de son livre : « C'est ordonné, c'est spirituel, c'est gai, c'est observé; mais c'est trop bien écrit.

a Composer des préfaces écrit ailleurs ce singulier académicien,est notre seule occupation, notre seule distrac tion, notre seul métier, notre seule raison d'être, même, à nous autres académiciens, épuisés, vidés maintenant par tous les efforts qu'il nous a fallu accomplir tous les livres qu'il nous a fallu bâcler, tous les calculs qu'il nous a fallu nourrir et déjouer, pour obtenir cette distinction si rare et si prisée à juste titre ».

Le jeune écrivain qui raconte ses Tribulations n'écrit pas très bien.

Le Théâtre Réjane On se demandait depuis la mort de la grande artiste, pourquoi le théâtre fon

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Elle

Avec le même succès elle aborda l'histoire, le journalisme, les voyages, les essais, la critique, la nouvelle (elle en a écrit plus de 2.000) le roman Mère Nature en particulier). souffrit cruellement de voir l'Académie Espagnole refuser de faire une excepion en sa faveur. On sait que l'Acadéie Espagnole n'admet pas les femmes. Cependant son immense talent fut reonnu d'une façon officielle war le gouernement qui la nomma à la chaire le ittérature Moderne de l'Université de adrid. C'était la première fois qu'un 1 honneur était accordé à une femme Les étudiants espagnols protestèrent ar leur abstention. Le professeur ne t pendant des mois que des banquettes des. Un jour cependant elle aperçut ns l'amphithéâtre un vieux monsieur, elle fit consciencieusement son cours. vieil étudiant solitaire se retira après oir dit Vous parlez bien !

:

La comtesse Bazan n'eut jamais que t unique élève. Un jour il manqua e urs. Il le manqua encore le lendeain et la comtesse apprit avec tristesse ue son élève était mort. Du coup elle enonça à sa chaire de littérature et se eta dans la politique. Elle y joua un ôle aussi brillant que dans les lettres.

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noms aujourd'hui célèbres parmi les quelques trois mille toiles que le Domaine va disperser et qui, depuis le temps de ordre moral, se sont lentement amassées (dans un de ces carrefours où se croisent les énormes sous-sols du Louvre. Elles y sont rangées par ordre de grandeur, mélancoliques et poussiéreuses; ce n'est point tant leur amon cèlement qui laisse rêveur, bien qu'il y ait là des panneaux immenses préparés sur chassis de bois dur, destinés à des copies d'après les grandes pièces

mais bien l'étrange voie qui mène jusqu'à cette morne collection. Une sorte d'entrée de catacombes, un long couloir, assez sinistre ; au flanc de ce passage silencieux et voûté, de grosses por

tes

en bois font luire dans l'ombre l'acier de leur cadenas. Ce ne sont pourtant que de pauvres choses qui sommeillent derrière leurs gonds: vieux vases, statues médiocres, bronzes de seconde zone, tout le rebut d'un immense musée vaste comme une ville, souvent obligé d'accepter de tel donateur irréductible, vingt navels, pour ne pas laisser échapper une belle œuvre. Mais voici que des trots de chevaux, des heurts de roues contre le grès des trottoirs grondent comme un tonnerre étouffé sur nos têtes.

Nous sommes

sous les guichets du Carrousel, souvent d'énormes grilles verticales barrent le passage; on pense à je ne sais quelles incarcérations, à des évasions aussi ; de l'autre côté de la grille on serait à peine surpris de voir passer les yeux bandés, en habit à basques et bottes molles, un duc d'Enghien.

Maintenant, au long du mur, des caisses oblongues et sans couvercle se dressent, pleine d'un fouillis d'étoffes brunes et de varech à demi déballé ; des momies sans intérêt dont le sommeil se perpétue dans ces caves sèches où le bruit de la ville n'arrive que par intermittence et si lointain ! Puis, dans les alvéoles qui s'ouvrent à travers le mur jusqu'aux soupiraux, s'entassent les vieux socles en faux marbres, les cadres démontés dont les ors tachés de roux luisent. Parmi ce bric-a-brac vénérable, nous surprend le cylindre compli qué, les tuyautages d'aspect moderne et maritime d'un calorifère perfectionné.

Enfin après un pilier central, sorte d'énorme queue de champignon trompeur puisqu'il est creux et que son tambour recèle encore une ou deux tonnes de débarras, apparaissent dans le jour triste que dispensent les hauts soupiraux, les copies abandonnées, debout au long des murs. Elles s'alignent jusque dans la pénombre lointaine, symbole de tant d'espoirs et de tant de renoncements !

ROBERT REY.

siècle ÉCONOMIQUE

Avoir été copiste au Louvre constitua pendant tout le XIXe siècle une excellente référence. Meilleure même, (à voir à distance la carrière fournie par nos grands artistes) que le titre d'élève aux beaux-arts. De Millet à Delacroix, de Courbet à Manet, tous ont passé par cet entraînement prestigieux. Mais il ne faudrait pas s'attendre à découvrir des copies signées de

Vers le Transafricain

Il y a plus de quarante ans que la question du Transsaharien est posée, et que les objections contrebattent les projets. L'utilité de pousser le rail jusqu'au Niger ne fait pas de doute, elle

est plus immédiate que l'envoi en plein. Sahara de missions cinématographiques. Cependant le Transsaharien ne figure pas dans le projet de mise en valeur des colonies françaises déposé par le gouvernement: c'est que l'entreprise est colossale, et n'est pas réalisable avant que les chemins de fer de pénétration partant de la côte de l'Afri que occidentale soient assez prolongés pour apporter les matériaux et les approvisionnements.

Quelques jalons viennent d'être posés par M. Fontaneilles, inspecteur général des Ponts et Chaussées : le but, c'est la mise en relation du rivage méditerranéen avec le Niger. Il y a 3.000 kilomètres de Colomb-Béchar à Tosaye, vers le sommet de la boucle du Niger, point où un étroit du fleuve rendrait le franchissement moins difficile qu'ailleurs. Le rail serait prolongé jusqu'à Ouagadondon (700 kilomètres), et poussé le long du Niger vers Koulikoro, à la rencontre du Thies-Kayes.

L'Afrique connaît déjà les largeurs de voies les plus diverses, I m., o m. 60, etc... l'auteur du projet se prononce résolument

pour la voie normale de

I m. 44, et il estime à 1.300 millions les frais d'établissement de la ligne de Colomb-Béchar à Tosaye: avec les 700 millions prévus pour l'irrigation de la boucle du Niger, la dépense atteindrait 2 milliards. Mais la boucle irriguée produirait 1.200 millions, et l'on vient de voter 3 milliards pour l'aménagement du Rhône, qui permet d'économiser 600 millions de charbon par an.

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est

Economiquement, l'entreprise donc raisonnable; elle est réalisable, car M. Fontaneilles estime que l'insécurité du désert a sensiblement diminué; la question de l'eau est plus t blante. On y répond en proposant la construction d'un conduite de 1.200 km. de longueur.

Bref, ce projet séduisant, qui avait tenté Jules Verne, peut être mis debout, quand les départements algériens, et les ministères intéressés seront d'accord sur le point de départ du Transsaharien. Il mettrait le Niger à trois jours d'Alger, Bangui à 7 jours de Paris, et à 8 jours de Londres.

Les amendements à la loi britannique d'assurances sur le chômage

Le gouvernement britannique ne peut plus s'illusionner sur la situation véreuse de ses finances, que les contribuables lui rappellent rudement en élisant à tout coup, contre le candidat coaiitionniste, le candidat opposé au gaspillage, qu'il soit conservateur ou travailliste pris de panique, le gouvernement a décrété, avant l'heure convenue, la fin du contrôle sur les mines et sur l'agriculture. Il vient d'annoncer, en propres termes, que la caisse d'assurances contre le chômage est insolvable. En raison de la stagnation de tant d'industries essentielles, et du chômage de 4 millions de travailleurs, l'indennité de chômage coûtait au Trésor 2 millions de livres par semaine, et avait depuis longtemps englouti les 20 millions de livres de réserve de la caisse et les 10 millions avancés par le Trésor.

Pour endiguer le déficit, le Sénat anglais a donc décidé de modifier la loi d'assurances, qui avait été remaniée en 1920 au point de couvrir douze millions de bénéficiaires : entrée en vigueur le 8 novembre 1920, elle est dé. noncée sept mois plus tard, ce qui indique l'ampleur de la crise et sa rapidité.

Les nouveaux amendements augmentent les cotisations des assurés, et diminuent l'indemnité de chômage; les cotisations, qui devaient être, à partir du 4 juillet, de 1r pence pour les hommes et 9 pence pour les femmes, sont respectivement portées à 1 sh. 3 et 1 sh. 1. Le taux des allocations, relevé depuis le 3 mars dernier à 20 shillings par semaine pour les hommes et 16 pour les femmes, est ramené à 15 et 12 shellings. En juin, le patron versera donc 8 pence, et l'ouvrier 7 pence par semaine, l'Etat continuant à verser une somme égale au quart des cotisations patronales et ouvrières réunies.

En outre, la faculté pour chaque industrie d'avoir sa propre caisse d'assurances est suspendue, et le montant le l'emprunt à faire au Trésor par la caisse des assurances est porté à 20 millions de livres.

Ces mesures répondent mal aux promesse si récentes, et surprennent l'ouvrier autant que les mesures de décontrôle ont surpris le mineur et le fermier. Elles sont nécessaires, si la moyenne constante de 1.250.000 sanstravail, soit 10 o/o des assurés, sur laquelle on table pour la première année, est atteinte. Mais quel coup pour le principe de l'assurance contre le chômage, et quel argument pour ceux qui estiment que le sentiment relatif de sé curité donné par le paiement régulie de l'allocation est nuisible au règlement rapide des grands conflits, que l'assurance, en permettant aux chômeurs de vivoter, cache au public la gravité des crises, donne au gouvernement un instrument de corruption très actif, aux employeurs un encouragement à l'intransigeance, aux ouvriers une prime à l'indolence.

CE QU'ON LIT

Mme de MAINTENON, Lettres à d'Aubigné et a Mme des Ursins; introduction et notes de Gonzague TRUC. Cette introduction est remarquable et M. Truc a raison de l'intituler La vérité sur Mme de Maintenon. Poussés par des motifs contraires, mais politiques et religieux, la plupart des biographes ont noirci, quelques-uns, plus rares, ont trop loué cette institutrice, si pure, si mesurée, qui ne fit pas assez de place à la sensibilité, et qui fut trop cartésienne. Elle n'eut aucune ambition et pas beaucoup d'action politiques. Elle fut avant tout profondément reli gieuse et ne se donna qu'un but faire le salut du roi.

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assurer le paiement de nos dettes. La propriété paysanne selon M. Boret, est celle qui procure le meilleur rendement. Il faut la développer en améliorant le code civil et en organisant mieux les moyens bancaires. Puis il faut encourager les groupements de terres cultivables, de manière à éviter le parcellement. Telle est la difficulté. M. Boret propose quelques moyens de la résoudre.

Les scrupules de M. Bonneval, par Pierre CHAINE, est un charmant livre. Roman ? Guère; dialogues, sur l'éducation plutôt, entre le méthodique M. Bonneval et divers autres, nais ingé nieux, spirituels et pleins de bonne grâce.

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Les Mille et une Nuits, par Maurice VERNE. Roman dialogué qui a servi de thème à la pièce représentée au Théâtre des Champs-Elysées. Sans

avoir la verdeur des traductions du Dr Delarue-Mardrus, ce roman s'efforce d'être oriental, et parvient parfois à être poétique.

La Jeunesse de Nietzsche, par CH. ANDLER. - Ce deuxième volume de la grande œuvre entreprise sur Nietzche, par M. Andler, nous mène jusqu'à la rupture avec Bayreuth. Les questions et les drames de conscience qui marquent cette époque sont touchés d'une main sûre. Le livre entier est à méditer.

X

La Revue Universelle publie Les Civils au G. Q. G., par M. Jean de Pierrefeu. Avec sa verve habituelle, l'auteur raconte les difficultés auxquelles se heurtaient pendant la guerre les profanes qui voulaient explorer le domaine militaire et inconnu. M. Poincaré lui-même dut faire œuvre de diplomate pour s'y introduire. Si des ordres trop sévères écartèrent longtemps de Chantilly des hommes comme Maurice Barrès, ils eurent par contre l'avantage de faire refuser la communication de documents importants à des curieux trop pressés d'écrire l'histoire au jour le jour ou de faire de la copie avec le sang des autres. M. de Pierrefeu les nomme, et il a raison, il trace aussi quelques silhouettes savoureuses de critiques militaires » assoiffés de détails inédits jusqu'à les inventer eux-mêmes.

La Connaissance poursuit son enquête sur la critique et donne cette fois les opinions de MM. Clément-Janin, Fernand Divoire, Luc Durtain, Henri Duvernois, etc... Tous reconnaissent l'utilité de la critique au grand jour qui contre-balance encore dans une certaine limite les influences occultes et les conspirateurs de salons.

La Revue de France publie Climat du bonheur ; ce sont des vers, colorés et nerveux, de M. François Porché.

LES FAITS DE LA SEMAINE

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LE 30 JUIN. La Chambre adopte un projet de loi d'après lequel les em plois de l'Etat, des départements, des communes et des colonies sont donnés de préférence aux « officiers et hommes de troupes pensionnés définitifs ou temporaires au titre de la guerre ». L'Académie Française décerne le Grand prix de littérature à Madame de Noailles. En Allemagne, M. Rosen, au Reichstag, réclame, une fois de plus, la levée des sanctions, en affirmant que l'Angleterre a la même manière de voir, à ce sujet, que le gouver nement de Berlin. Crise italienne : Le roi n'a encore trouvé aucun homme politique qui constente à former un cabinet.

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LE 1er JUILLET. On annonce de Haute-Silésie que le repli des forces allemandes est maintenant en pleine exécution. La Commission interalie d'Oppeln fait afficher une proclama tion où elle exhorte la population calme et, annonce que, dans un bu d'apaisement, elle amnistiera les acte l'accord. illégaux antérieurs à Sports A Wimbledon, Suzanne La glen bat miss Ryan, qui lui disputait L'Angle championnat des dames. terre, en exécution du traité de par continue à couler les sous-marins alla mands qui lui ont été livrés LE 2 JUILLET. Sports: Le ma Carpentier-Dempsey, se déroule, sa incident, à Jersey-City, auprès de New York, devant 100.000 spectateu Dempsey, en un combat loyal knock out Carpentier au quatriè round. Le résultat connu à Pa quelques minutes après (21 heure par la T. S. F., provoque émotion considérable, et, en dépit peu de chances qu'avait le cha pion français, cause une grande dé tion. Mme Curie rentre à Paris, ra portant des Etats-Unis, un gramme radium, offert à la France par les « femmes d'Amérique ». paraît revenu en Silésie.

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Le calme

LE 3 JUILLET. Inauguration d'u monument aux morts de la guerre la colline du Vieil-Armand (Ha mannswillerkopf). La cérémonie, à fois religieuse et militaire, présidée p le général Humbert, est fort éme vante. Sports: A Saint-Cloud, prix du Président de la Républiq (273.000 francs) est gagné par Pomn de terre, cheval anglais, à lord Ze land. D'après des renseignemer fournis par le Morning Post, Krassi aurait fait pressentir le gouverneme français en vue d'un accord comm cial entre la France et le gouver ment des Soviets: M. Briand a refu

Mort, à Berlin, de Philippe de C bourg (frère de Ferdinand de Bul rie).

LE 4 JUILLET. Célébration à I

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ris de la fête américaine de l'Anniv saire de l'Indépendance des Eta Unis (Independance day). Importa discours de M. Hugh Wallace, ple d'éloges pour la France. - Les souv 1 rains belges arrivent à Londres. Irlande A Dublin s'ouvre une co férence entre sinn-feiners et unioni

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Stien

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l'officier (commandant de Montallègre) est tué. Les comptes rendus allemands, d'une insigne mauvaise foi, attribuent les troubles à l'attitude de la Commission interalliée. De nouvelles bandes armées (Orgesch ou autres) arrivent d'Allemagne. Espagne le cabinet Allendesalazar, dont la situation était devenue impossible, démissionne. Paris à la Sorbonne, célébration du centenaire de la Société de Géographie, sous la présidence de M. Millerand. La Banque Industrielle de Chine », à la suite de longues difficultés, ayant suspendu ses paiements, le Parlement s'est ému des répercussions extrêmement graves que cet événement pouvait avoir sur le prestige de la France en Extrême Orient. L'opinion générale est que le gouverne

LE 6 JUILLET. incidents. Les troupes alliées, s'avançant pour occuper la zone convenue, reçoivent un accueil fórt différent suivant qu'elles sont françaises ou anglaises les Anglais sont acclamés, les Français sont hués et insultés. A Beuthen, la foule allemande attaque là main armée des chasseurs français ;

:

La Bourse

Les dispositions de la Bourse sont sensiblement meilleures et la demande de règlement transactionnel formulée par la Banque Industrielle de Chine n'a eu auune influence, cet événement ayant été depuis longemps escompté.

Il est évident que la baisse de ces derniers mois s'est lui d rouvée précipitée par la liquidation ininterrompue de ous les éléments d'actif de cet établissement et la Bourse estime que tous les titres vendables ont été desuis longtemps vendus. C'est ce qui explique la bonne rés enue du marché d'autant plus que les impressions qui sparviennent de l'étranger sont sensiblement meilleures dért qu'il existe maintenant des indices d'une améliora uption de la situation économique.

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Le marché des changes n'a varié que dans des limites rès étroites et des mouvements d'une certaine imporance ne sont pas prévus dans un temps rapproché.

Les Rentes françaises sont toujours aussi négligées et

seul le 3 olc donne lieu à des transactions suivies.

Le compartiment de nos grandes banques est sensibletment meilleur, la défaillance de la Banque Industrielle de Chine pour si regrettable qu'elle soit ayant tout au moins le mérite de faire ressortir la solidité de notre organisation bancaire.

nce Parmi les valeurs industrielles les valeurs de sucre poursuivent leur mouvement de hausse à la faveur de gros rachats qui ne rencontrent pas une contre-partie suffisante.

Les valeurs de cuivre retiennent l'attention, le marché du métal présentant des signes de reprise: La Penarroya est meilleure et il en est de même de la Gafsa et de la Kuhlmann.

Au marché en Banque, la Mexican Eagle est en recul sensible à l'annonce d'un droit d'importation sur les pétroles aux Etats-Unis. La De Beers par contre est en reprise marquée à la suite d'achats qui sont, dit-on, effectués pour le compte d'un syndicat anglais. Les valeurs de caoutchouc demeurent très discutées tandis que les mines sud-africaines sont plus résistantes.

Les valeurs russes sont irrégulières. A signaler le recul de la Balia Karaïdin, des Phosphates Tunisiens et des J. DESPRÉAUX.

Tabacs d'Orient.

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ment français devait et doit faire l'impossible pour sauver la situation (assurer en Chine, Indochine, etc., le remboursement des dépôts indigènes), M. Briand donne à ce sujet des explications aux Commissions des finances et des affaires étrangères du Sénat, réunies spécialement et accepte très volontiers un débat public, que soulèvera une interpellation de M. Outrey. A Leipzig, le « procès des coupables > continue. Un général, Stenger, qui a pu être appelé justement le « bourreau des prisonniers » est acquitté, tandis qu'on condamne seulement de vagues comparses. Nouvelle catastrophe de chemin de fer le rapide Amsterdam-Paris déraille; six tués, nombreux blessés. Il semble qu'il s'agisse encore d'un acte de sabotage (aiguille déboulonnée).

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D'après la circulaire de la Banque Renauld, on s'est rendu compte de la nécessité d'une entente entre producteurs afin de parer à la concurrence allemande et à la baise des prix et ce, aussi bien dans les sphères métallurgiques. On s'efforce actuellement de reconstituer une entente générale des producteurs de fonte et d'acier en essayant de grouper les producteurs belges et luxembourgeois avec les français.

L'Emprunt de Verdun

l'émission

La ville de Verdun procède en ce moment à d'un emprunt 6 o/o gagé par des annuités de l'Etat. Il faut que les provinces françaises qui n'ont pas connu les horreurs de la dévastation, il faut que chaque ville, chaque campagne qui furent protégées par

le sacrice, sublime

de Verdun apportent leur concours à cette œuvre nationale de reconstitution.

Il faut que chacun se souvienne des heures tragiques de 1916 et réponde à l'appel de la grande cité héroïque, en mémoire des 400.000 défenseurs qui tombèrent là pour que la France vive.

Certes, la ville de Verdun aurait le droit de demander au pays un geste désintéressé de reconnaissance. Elle ne l'a pas entendu ainsi. L'emprunt qu'elle émet aujourd'hui offre les plus sérieux avantages, tant au point de vue de la sécurité que du rendement. Qui pourrait hésiter à accomplir un devoir si facile ?

Souscrire à l'emprunt de Verdun, c'est, en servant ses propres intérêts, payer à la grande ville martyre un juste tribut de reconnaissance.

Les souscriptions sont reçues aux guichets des établissements suivants: Banque Privée, Banque Varin-Bernier et Cie, Banque d'Alsace et de Lorraine, Banque Renauld, Banque du Rhin, Crédit de l'Ouest, Société Nancéienne, Morgan Harjes et Cie, Guaranty Trust Co of New-York, London County Westminster et Parr's Foreign Bank Ltd, Royal Bank of Canada.

Les nouvelles obligations de la Ville de Paris
et la petite épargne

Rien n'est plus aisé pour la petite épargne que de participer à l'émission des nouvelles obligations de la Ville de Paris. Il lui suffit, pour souscrire à un cinquième d'obligation, de verser une modeste somme de 16 francs au plus tard le 21 juillet. Trois autres versements de 20 francs sont échelonnés de 6 mois en 6 mois, à partir du 16 janvier 1922, et enfin le dernier versement de 14 fr. 16 n'a lieu que le 16 juillet 1923. La petite épargne a donc un délai de deux ans pour se libérer d'une souscription à une part d'obligation; elle s'assure ainsi, avec des intérêts nets de 5.75 0/0, la chance de gagner le cinquième de l'un des 140 gros lots attribués aux numéros que favorisent les quatre tirages annuels.

Souscrire aux obligations de 1921 de la Ville de Paris c'est réaliser un placement rémunérateur et de toute sécurité. En prenant part à une émission aussi intéressante, l'épargne met son argent à l'abri de tous les risques et elle accroît avec la plus grande facilité, des économies susceptibles de lui faire gagner une fortune.

Groupement de l'industrie sucrière française
(en reconstitution)

Emprunt de 200 millions de francs 6 o/o, gagé par
des annuités de l'Etat

Les habitants des régions libérées travaillent sans relâche à la reconstitution des zones dévastées par l'ennemi. L'industrię sucrière, l'une des plus prospères avant la guerre, et aussi l'une des plus éprouvées par les hostilités, renaît peu à peu; parallèlement, la production betteravière, grâce au labeur acharné des cultivateurs du Nord, atteint déjà plus de 50 0/0 de son rendement d'avant guerre.

Mais pour apporter une aide efficace à l'agriculture, il faut d'abord relever les usines, afin que la récolte ait une utilisation assurée.

La reconstruction des usines sucrières présentait donc un caractère de première urgence, et c'est ce qu'a compris l'Etat en donnant un des premiers rangs à l'emprunt actuellement émis par le Groupement de l'Industrie Sucrière Française en Reconstitution.

Cet emprunt de 200 millions est représenté par des obligations 6 o/o nettes d'impôts présents et futurs, offertes au prix de 475 francs. Le service de ces titres est assuré par les Industriels Sucriers qui ont remis en gage les annuités qui leur ont été délivrées par l'Etat français en paiement de leurs indemnités pour dommages de guerre.

La notice exigée par la loi a été publiée au Bulletin des Annonces légales obligatoires du 27 juin 1921.

Banque privée

Augmentation de capital

'éission des 50 actions nouvelles de la Banque Privée, portant le capital de 50 à 75 millions de francs, sera close le 1 juillet.

Nous rappelons que ces actions, au nominal de 400 francs, sont émises à 415 francs, soit avec une prime de 15 francs ce prix est payable en quatre termes échelonnés jusqu'au 15 décembre 1921, avec faculté de libération anticipée au mo ment de la répartition.

Elles sont réservées par préférence, à titre irréductible aux actionnaires, à raison de une action nouvelle pour deux anciennes ; les actions non souscrites en vertu de ce droit de préférence sont offertes aux actionnaires et au public sans distinction.

Les souscriptions sont reçues à la Banque Privée :
A Paris, 30-32, rue Laffitte.

A Lyon, 41, rue de l'Hôtel-de-Ville.

Et dans toutes les agences de la banque.

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Compagnie générale des Tabacs

A l'occasion de l'émission en cours, il convient de rappeler que cette Société a pour objet le commerce des tabacs exotiques quelle achète dans les pays producteurs et revend soit à la régie française, soit aux monopoles ou manufactu-* riers étrangers.

Eile s'occupe aussi, hors de France, de la fabrication des cigares et cigarettes.

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Depuis sa fondation en 1919, la Compagnie a pris un essor rapide, donnant par exemple en 1920 un bénéce brut de 15 millions pour un capital de 50 millions, dont 1 millions encore appelés (notons qu'il n'a pas été émis d'obligations). Aussi l'assemblée générale du 8 juilet 1920 a autorisé la Société à élever son capital jusqu'à 200 milions au fur et à mesure des besoins.

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La situation de notre Trésorerie

On peut s'apercevoir, par la lecture des bilans hebdoma daires de la Banque de France, de l'amélioration persistante de notre trésorerie. Le 6 mai dernier, le compte d'avances de la Banque de France à l'Etat s'élevait à 26.700 millions, et la circulation des billets à 38.832 millions ; le 23 juin, le compte d'avances s'était abaissé à 25 milliards, et la circulation à 37.494 millions. L'Etat a donc remboursé, depuis sept semaines, 1.700 milions à la Banque, et la circulation a diminué, pendant le même délai, de 1.338 millions.

C'est la première fois, depuis fort longtemps, que se manifestent des indices aussi favorables de notre relèvement financier et de l'assainissement de notre monnaie. Il faut surtout en rendre hommage à l'épargne française qui a souscrit si largement aux Bons du Trésor à deux ans et qui doit continuer à souscrire avec empressement aux Bons de la Défense nationale. En prêtant avec la même confiance ses économies au Trésor, elle fortifiera davantage encore le crédit public, elle se réservera pour l'avenir des disponibilités sans cesse

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et

- Le problème des réparations, par WITNESS (Hébras), — JDES FORTS: La surprise du 21 mars 1918 et celle de demain (Chantenay). FR. PAULHAN : Le mensonge du monde (Alcan). RAYMOND BOUCHARD: L'âme alsacienne, pièce en vers (AttinALEXANDRE DE OLAZABAL : Vers l'émancipation écono mique (Marcel Giard).

ger).

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GUSTAVE ROUGER: Sonnets à re

brousse-poil (Editions du Faune).

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