leux députés de l'Aube, en sont venus aux mains Il ne manqua point, dans le débat sur les chemins de la salle des conférences. M. Lesaché reprochait à fer, de dire : « Je vous avais bien prédit... » acotte de l'avoir — dans les Guépes – vilipende M. Xavier Vallat, député de l'Ardèche, gouilla : « Ce lle façon. M. Lacotte trouvait que. M. Lesaché que c'est, tout de même, que d'avoir dans les veines du chez les électeurs des procédés déloyaux à son sang de tous les prophètes d'Israël ! » munun piquant de l'affaire, c'est qu'elle avait pris naisdans une inauguration de monument aux morts, A propos d'un enterrement. in et l'autre avaient très violemment recommandé L'enterrement de M. Charles Lutaud, gouverneur géon sacrée... néral honoraire de l'Algérie, fut évidemment une chose mun en public. triste, pourtant... pourtant... 2 reproche à cette Chambre, et le reproche est en C'était dans la chapelle du four crématoire au Pèree fondée, d'applaudir à tour de rôle et sans dé Lachaise. Le député du Rhône, M. Moutet, prononçait l'oraison funèbre du défunt. parer les défenseurs de thèses opposées. . Marcel Habert est le plus éclectique des enthou Emporté par son éloquence il s'écria : Charles Lutaud qui a rendu tant de grand pays es. Le mercredi, assis parini les radicaux, il applau au service... et il continua, sans remarquer un léger mouait à tout rompre les attaques corrosives de M. Man vement dans l'assistance. le vendredi, assis près de M. Barrès, il faisait un cès à chaque mot de M. Briand. Quand il eut fini, l'ordonnateur des pompes funè- Comment, diable, a-t-il pu faire pour passer en bres s'avança vers M. Gaston Thomson pour le conduire à la tribune. ute-Cour? disait un de ses collègues. Et surtout A ce moment le chef d'orchestre leva son bâton et ament n'y a-t-il pas été acquitté ? Il n'applaudissait les musiciens entonnèrent une marche funèbre. c pas encore tout le monde! M. Gaston Thomson resta à demi levé, appuyé d'une munun La confiance. main sur son banc ne sachant ce qu'il devait faire, ce pendant que l'ordonnateur des pompes funèbres intiQuelqu'un de bien ennuyé le jour du vote, c'était mait par gestes, à l'orchestre de patienter. François Arago obligé de requérir contre ses propres M. Chiarles Lutaud dut sourire du fond des enferts... nours. La majorité de son son groupe était hostile à · Briand, mais, lui, Arago, a toujours eu un faible our un homme qui parle si bien. Au moment de voter, Chez ceux qui dansent. mit donc un bulletin blanc dans l'urne; ce que Décoré. yant de jeunes militants l'entourèrent aussitôt, lui rent comprendre que voter contre l'avis de la majo- « On relève avec plaisir, parmi les nouveaux décorés té de son groupe, c'était résilier ses fonctions de pré- de la promotion du ministère du commerce, le nom de dent; comme à regret, il remit alors un bulletin bleu M. Edmond Pachy, élevé au grade d'officier de la Lél'huissier... mais sans retirer son bulletin blanc... ce gion d'honneur. Industriel à Paris, M. Pachy est le proqui, au dépouillement, se traduisit par une abstention. priétaire des carrières de granit de Montjoie (Manche) et de Vire (Calvados) d'où a été extraite la grande dalle du Poilu Inconnu posée sous l'Arc de triomphe. >> A leur habitude, les socialistes durant les débats sou- Les anciens poilus n'auront pas lu dans les joumaux inrent le cabinet contre les violentes attaques de ses cette petite note sans un léger sourire : adversaires. Mais, bien entendu, au moment du scrutin, is laissèrent à d'autres le soin de l'étayer. Les unifiés, Parce que tu l'as mis sous une belle pierre décidèrent de s'abstenir. Mais les communistes, prison Comme lui, tu reçois la croix! niers de leur principe d'opposition à tout gouvernement Que n'as-tu mérité la croix du ministère, bourgeois, mêlèrent leurs voix à celles des clémencistes Comme lui, par la croix de bois ? et de la droite. Comme un jeune député s'étonnait de Pour la mériter iieux, il eût d'abord fallu Comme lui, rester inconnu. l'attitude toute contraire qu'ils avaient prise au cours des débats, M. Gourd, député du Rhône, lui fit dou muinn cement remarquer : Voyons ! voyons! jeune homme, quand un galant Le partage. homme couche avec une femme du monde, il ne doit C'est un marquis de bonne noblesse ; mais sa bourse jamais la reconnaître s'il la rencontre dans la rue! était moins riche que son blason. X Voyez, disait-il souvent, ce qu'on appelle mainte nant la grande noblesse de France. Ces gens-là ont On a fait remarquer avec malice que c'est la droite moins de quartiers que moi. Mais ils ont su, de généde l'Entente, le parti des ducs, qui vota pour M. Briand, ration en génération, étayer leur beau nom par la foralors que la gauche de ce parti lui marquait sa défiance. tune de riches bourgeois. D'autre part, les catholiques les plus marqués de ce Il avait deux filles et deux garçons. Et son esprit groupe, exception faite pour le général de Castelnau et. fécond en grandes entreprises dressa, pour l'avenir de e ses amis , se firent remarquer par leur zèle pour le cabinet. Et cela confirma le bruit d'après lequel le nonce, sa race, de royales perspectives. Les filles, il ne s'en occupa guère, ou du moins il leur consulté, aurait laissé entendre que M. Briand, mieux laissa le soin d'attirer l'aide du ciel sur la prospérité que quiconque, était qualifié pour mener à bien la déli- de la famille. Elles se firent petites soeurs des pauvres. cate question du modus vivendi à établir entre l'Eglise Le premier des garçons épousa la plus riche héritière et l'Etat. du commerce de la province. Toute la province en sourit. Le tour du second est venu. Mais la province ne suffit Le sang des prophètes. plus. Il faut le secours de l'étranger. Voici le cadet fiancé M. Blum vaticine volontiers, et ses phrases sont rem à l'un des noms les plus dorés de la finance américaine. plies de : « Je vous l'avais bien dit », « Messieurs, ne Cette fois, toute la France en a ri. Et l'on murmure : vous avais-je pas prévenus ? », « Il y a un an, je vous Il a donné ses filles aux pauvres et ses garçons aux mettais en garde ». riches. х La vicomtesse da . Le petit chien qui veut faire l'ane. Ainsi dorment tranquilles beaucoup de commerçants en faillite... B. aime beaucoup les petits chiens de manchon. Elle eut le malheur de le dire à l'une de mwen ses amies qui lui devait une grande reconnaissance. La prudence du candidat. L'amie découvrit aussitôt le cadeau qui ferait plaisir à la dame, lui fit envoyer un chien papillon, le plus L'époque ou MM. les agents de change vont renoujoli, le plus tendre des chiens papillons, et reçut mille veler leur Chambre syndicale approche. C'est le moremerciements. ment de citer un mot de leur honorable syndic — mot Cependant quelques mois passèrent. Et la vicomtesse que n'ont pas rapporté les nombreux journalistes qui . de B. s'aperçut avec surprise que son chien avait peine vont interviewer cette éminente personnalité financière à tenir dans son manchon. Elle fit agrandir son man Comme il parlait affaires avec quelqu'un qui lui disait chon, mais en vain. Le papillon devint un gros loulou, ne pas partager toutes ses idées, le syndic se mit à le et le gros loulou devint un chien-loup. regarder avec tout l'étonnement candide que peuvent D'abord la jeune propriétaire sourit de l'aventure. contenir ses yeux bleus et il prononça ces paroles effarées Mais elle eut tout à coup une sombre pensée. et effarantes : C'est un affront, se dit-elle. On m'a envoyé sous Mes idées ?... Mais je n'ai pas d'idées, moi. les apparences d'un chien de race un vil roquet : c'est C'est bien pour cela qu'il sera réélu, grommela quelpour marquer que notre titre cache un sang roturier!... | qu'un en haussant les épaules. Elle écrivit à son amie une lettre enflammée. L'inno Amani cente amie est aux cent coups. Et la voilà en procès avec le marchand de chiens qui lui a vendu, sous la peau Un homme aimable. d'un joli chien papillon, et malgré les nobles ancêtres Il y a des détracteurs féroces du monopole dont jouisque lui accordait un impeccable pedigree, un bâtard sent MM. les agents de change peut-être parce qu'ils infâme. en jouissent assez mal. L'un de ces derniers, qui leur en veut à mort et qui donne à ses coups de boutoir une publicité bruyante, les a surnommés, à cause de la baisse Chez ceux qui plaideot. des valeurs de son portefeuille, les « Deibler du capital », Landerurettes... Est-ce le désigner trop clairement que de dire qu'il est M. l'avocat général Godefroy, qui remplit l'office de le moins aimable parmi les membres de la compagnie? ministère _public dans l'affaire Landru est une figure Sur une girouette de la propriété qu'il a aux envibien parisienne, On n'ignore pas. l'intérêt qu'il porte rons de Paris il a mis ces lettres : F. M. L. P. Et comme aux lettres ni son goût des arts. Il est affable, spirituel on lui demandait ce que çela signifiait, il répondit : et charmant. « Foutez-moi la paix ! » Sa silhouette est familière au Palais où on le voit chaque jour traverser les couloirs d'un pas lent, s'arrêtant souvent pour s'entretenir avec mille fâcheux. Mais Esprit et finances. M. l'avocat général Godefroy est affligé d'une claudi Ce financier ne compte pas parmi les lumière , Landru de dire, quand il sut que ce serait M. Godefroy qui éclairent la corbeille . Il n'y voit pas très loin, même qui requerrait contre lui : en voyant jusqu'au bout de son nez. Souffrant dernière-- La voilà bien, l'image de la justice. ment d'une rage de dents, il va chez un dentiste qui lui demande, en examinant sa mâchoire : - De quel côté mangez-vous ? Mo Moro Giafferi arriva l'autre jour au Palais Bour Et lui, ingénument de répondre : bon le chef orné d'un superbe huit reflets. Un de ses Mais, du côté de la gare Saint-Lazare ! collègues lui demanda la raison de cette coiffure de cérémonie, réservée d'ordinaire au président de l'assemblée. Au pays des Muses. « Cher ami, lui répondit l'avocat, je viens d'aller rendre visite à Landru. Şi j'ai mis un haut de forme, Le château de Chambord va-t-il devenir une per c'est pour l'habituer, le cas échéant, à M. Deibler... » fumerie ? Les vieux hôtels du Marais sont pour la plupart accommodés à des locaux industriels. Les amis des Autour de la corbeille. monuments parisiens le déplorent, mais cette approUn troisième Haroun-Al-Raschid... priation utilitaire les a sauvés de la pioche du démoTout comme Haroun-al-Raschid et... M. Leullier, lisseur, et c'est bien quelque chose. notre honorable garde des sceaux aime à se En sommes-nous là pour Chambord, la merveilleuse rendre résidence de François Ter et de Louis XIV, où Molière compte par lui-même et récemment, il s'en est allé, ac- donna à la cour le divertissement du Bourgeois Gen Gert compagné de son chef de cabinet, au tribunal de com- tilhomme? M. Coty vient de proposer aux Monuments merce de la Seine. Il y a appris beaucoup de choses et historiques de louer le poétique domaine pour y édifer notamment celle-ci qui l'a laissé dans un certain état une usine de parfumerie (sans cheminée), une cité oude stupeur. On lui a démontré qu'un commerçant qui vrière modèle, des terrains de jeu, des fondations d'assisest en état de cessation de paiement et n'a aucun actif tance, le tout édifié en dehors de la forêt, sans toucher at n'est jamais déclaré en état de faillite. Voici pourquoi : château autrement que pour subvenir à son entretien le tribunal de commerce prononce bien la faillite et La capitalisation du loyer payé (250.000 francs) pero nomme bien un syndic. Mais alors le commerçant fait mettrait à l'Etat d'exercer le droit qu'il tient de la appel. Le syndic, comme il ne veut pas exposer person- loi. de 1919 et d'acquérir la propriété du célèbre do nellement d'argent et qu'il n'existe aucun actif, ne maine sequestré sur les Bourbon-Parme. bouge plus. Le commerçant ne fait jamais venir son M. Coty renonce, paraît-il, à créer une maison de affaire. Et jamais la Cour d'appel ne ratifie la décision vente dans le château. attaquée. La Commission des Monuments historiques s'est réa 507 . Mais elle n'a pu fonctionner, car il lui manquait la Président » ? Pauvre Montesquieu. ! Pauvres Lettres ece indispensable à son examen : le rapport de l'archi- Persanes ! Pauvres Bordelais ! te délégué. Quelle sera sa décision ? mamine Les amis de l'art français préféreraient peut-être le Potins de la Potinière. sambord actuel, dans la mélancolie de ses plaines et Alain, sa mère et sa. maîtresse font les beaux soirs sa forêt, même aux mains de la maison Bourbon de la Potinière, le rôle de la mère y est joué avec talent Ermle, à un Chambord remis à neuf et industrialisé et autorité par Marcelle Yrven. r les soins de M. Coty. Mais il avait d'abord été proposé à une très grande artiste contemporaine de l'inoubliable Réjane, qui ne voulut accepter qu'à une condition : c'est que les auVernissage des anonymes. teurs modifieraient le rôle de façon qu'elle n'ait plus Ce fut une vraie coulée de foule au double courant dans la pièce qu'un seul fils au lieu de trois. le ce vernissage du Salon d'Automne, le jour du pont. Les auteurs ne voulurent rien changer et confièrent Les vedettes de ces cérémonies renoncèrent à s'y le rôle à Marcelle Yrven qui, bien qu'ayant vingt ans Chiber, n'ayant pas le champ libre. Il faut un peu d'air de moins, accepta avec esprit d'avoir autant d'enfants atre les tableaux... ambulants et quelque recul. Ainsi que l'on voudrait... e fut le vernissage des anonymes. Les tableaux en muun atendirent peut-être quelques bêtises de moins ! Les jeux de la Bourse et du hasard. Et puisnos célébrités bien parisiennes, et en ceci fort Les couturières sont maintenant aussi courues que auloises, craignaient peut-être de recevoir la coupole les générales mais elles différent de ces dernières en ar la tête ! Il en était déjà tombé un lustre à la répé- ce que l'on y travaille encore. Les photographes opèrent, tion... des statuaires. Cela avait permis d'éprouver la le metteur en scène corrige. ualité de résistance d'un groupe en bronze, lequel se Aux couturières des « Deux Masques » l'artiste qui oûta à peine sous le poids! jouait le rôle du bijoutier avait pris le rôle au pied mum levé et le jouait manuscrit en main. Proposant une bourse en or à la petite femme entretenue de la pièce, A propos du nouvel académicien. il lit cette phrase sur le manuscrit C'était le 10 que l'Académie devait recevoir M. Bé « C'est ce que nous avons de mieux, madame, nous Hier. Mais l'anniversaire d'un deuil lui fit demander une avons vendu la même hier à Mlle, Gaby Deslys ». Lutre date. On se décida pour le 3. Cela mit l'Institut Immédiatement des murmures se font entendre. Mais sans dessus dessous. En effet, les portes en devaient déjà le metteur en scène a bondi de derrière un portant, Btre fermés le 30 parce que c'était dimanche, le 1er parce rectifié le texte sur le manuscrit et tout de suite l'acteur que c'était la Toussaint, le 31 parce que la loi le vou enchaîne en disant : ait, et le 2 parce que c'était l'usage. Il fallait pourtant « Nous avons vendu la même à Mlle Cécile Sorel ». Ce mettre la salle en état. Force fut à l'Institut de manquer que ! à une tradition très respectable, et d'ouvrir le palais le man mercredi, Un peu partout. En apprenant cela, l'Académie des Sciences, ont la séance ne pouvait avoir lieu le 31, en profita pour la La réforme du Calendrier. reporter au jour des morts. Et voilà pourquoi les mem Le Vatican a pris récemment une initiative qui intébres de cette compagnie toucheront malgré tout leurs resse le monde entier. Il convoque une conférence d'asJetons... tronomes à l'effet d'étudier une réforme possible du x calendrier et d'envisager si Pâques et les autres fêtes mobiles ne pourraient pas être fixées à de certaines M. Barthou était très pressé de recevoir M. Bédier. dates déterminées. Sitôt sa désignation cnlevée, il se mit à préoarer son C'est le cardinal Mercier qui présidera cette assemdiscours. blée dont les travaux commenceront, sans doute, en Quelqu'un attendait ce discours plus impatiemment avril prochain. encore que M. Bédier. C'était M. Boutroux, qui, ayant Le calendrier grégorien, actuellement en usage, fut dû renoncer à recevoir le nouvel élu et ne voulant pas promulgué, on le sait, en 1582 par en 1582 par le pape Gréque son oeuvre fût complètement perdue, avait adressé goire XIII, c'est donc à un pape que revient, de droit, à M. Barthou son manuscrit inachevé du discours qu'il le soin d'y apporter les modifications jugées aujourd'hui eût prononcé... nécessaires. w On désire surtout établir le nouveau calendrier de manière que les fêtes reviennent aux mêmes jours de Contre-ordre. la semaine : ainsi la Noël serait toujours un lundi, Dans le dernier numéro de l'Opinion, M. Thierry Pâques serait le 14 avril qui serait invariablement un Sandre, félicitait le Conseil général de la Gironde qui, dimanche. On y pourrait parvenir en réduisant l'année d'après une information publiée par le Temps, avait à 364 jours, soit exactement 52 semaines ou quatre trienfin décidé de célébrer les deux cents ans des Lettres mestres de 91 jours. Chaque trimestre aurait deux mois Persanes. de trente jours et un mois de trente et un jours. Hélas ! voici même une nouvelle déception pour no minn tre collaborateur. Le Temps vient de publier la rectication suivante : Une grande fête chorégraphique. « Le Conseil général de la Gironde, contrairement M. de Diaghilev a organisé à l'Alhambra de Londres à ce qui a été dit, dans ses sessions de septembre et un ballet extraordinaire; les plus grands critiques de d'octobre, n'a pas été saisi régulièrement de cette ques- Paris ont été dépêchés vers la Belle au Bois dormant. tion et n'a pu, par suite, statuer sur la célébration de Les meilleures danseuses russes y figurent : Lopoukova, l'cuvre de Montesquieu. » Trefilova, etc, dirigées par Nijinska, la seur du grand Alors, Bordeaux non plus ne célébrera pas son ie vieux Nijinski. Х Jamais on ne vit pareille réunion d'étoiles depuis On applaudit ferme. Les plus déterminés à s'en aller 1845. Cette année-là, la jeune reine Victoria profita de jusqu'au 8 baissèrent le nez et ne dirent plus rien. la présence en Angleterre des quatre plus grands dan « Au reste, déclarait un député qui vient de boucler seurs du monde pour organiser un somptueux festival. sa valise, on peut toujours voter qu'on rentre le 3. Cela Taglioni, Grisi, Cerito et Grahn apparurent alors tous n'engage à rien, qu'il revienne quatorze collègues, et quatre ensemble sur la scène. cela sera suffisant. » Plusieurs ont craint qu'il ne fût impossible de main Mais un autre, moins cynique, disait mélancoliquetenir la concorde entre onze premières danseuses ! Au ment : « Après l'apostrophe de Picot, il n'y avait rien temps de la reine Victoria, il y eut de grandes rivalités. à à faire. La démagogie est toujours souveraine des Mais le maître du ballet trouva le bon moyen d'y mettre assemblées... fin : il menaça de classer les danseurs sur le programme, L'excellent colonel Picot n'est pas un démagogue. par rang d'âge... Sa manifestation n'en est pas moins démagogique. Il apprendra sans doute cela avec peine. Mais il est né cessaire qu'il le sache. La musique, de Tchaikovsky, est exactement celle Il faut aussi que M. Henri Lorin, qui est un parlequi fut donnée en 1890, lors de la première représen- mentaire très distingué, et qui a été le rapporteur émitation du ballet, sauf probablement en un passage. Lors nent du nouveau régime des chemins de fer, sache qu'il de la répétition générale de 1890, l'empereur Alexandre n'a pas donné un très bon argument à l'appui de sa était présent et suivit la représentation avec le plus thèse, lorsque, faisant l'apologie de son cuvre, il a dé grand intérêt, sauf à un moment où il bâilla. Tchaï- claré fièrement à la tribune : « Mon rapport sur la queskovsky qui était assis près de lui, bondit vers le chef tion ne remplissait pas moins de mille feuillets, et, pour d'orchestre et lui enjoignit de supprimer dorénavant les les élaborer, nous n'avons pas tenu moins de trente-six mesures que le czar n'avait point appréciées. séances. » M. de Diaghilev a-t-il respecté l'avis de la dynastie Il faut absolument attirer l'attention d'un Parlement déchue? plein de bonne volonté sur une erreur de méthodes et d'applications qui peut lui causer le préjudice le plus grave. Le travail parlementaire ne s'évalue pas aux pièces. Affaires Intérieures On a dit à juste titre qu'une des erreurs fondamentales de la loi de huit heures était de confondre la présence Erreurs de méthode et le travail. A ce compte, un concierge demeuré buit heures dans sa loge aurait plus travaillé qu'un chirurLa Chambre, qui a failli prendre une semaine de gien opérant pendant une heure ou qu'un professeur vacances, y a renoncé pour discuter encore une inter- dont le cours aurait duré trois quarts d'heure. La meil. pellation. C'est du moins le prétexte donné officielle- leure séance de la Chambre serait celle qui a duré ! ment d'abord pour ne pas s'ajourner au 8 novembre. plus longtemps ; la meilleure session serait celle a Car une fois qu'il fut entendu qu'on reviendrait le aurait comporté le plus de séances. Le meilleur discours 3 novembre pour les interpellations financières, on serait le plus long. Le meilleur rapport serait le plus décida que les interpellations financières pouvaient volumineux. N'est-ce pas ce qu'ont dit, en somme, au attendre. applaudissements de l'Assemblée, M. Lorin et M. Picot? D'ailleurs, est-il besoin d'interpellation financière ? Pour le peuple, l'ouvrier qui travaille le plus est celui Si elles doivent être aussi claires que les interpellations qui reste le plus d'heures à l'usine. Le meilleur avocat sur la politique générale, l'opération paraît superflue : est celui qui plaide le plus longtemps. Les banquiers les discours ne nous apprendront pas grand chose. On les plus gros sont les plus respectables. Les articles les connaissait l'existence d'un conflit entre M. Doumer et plus compacts sont les plus sérieux. Toutes ces appréla Commission des finances. La Commission reprochait oiations sont basées sur l'apparence seule, et c'est a à M. Doumer de n'avoir pas mis assez d'énergie à qui fait que toutes ces appréciations sont démagogiobtenir de ses collègues des propositions de « compres- ques. Puis, le colonel Picot a donné un argument démasions » indispensables, et de n'avoir pas une politique gogique des plus funestes, et M. Lorin aussi. suffisamment nette, en ce qui concerne l'augmentation Il est souhaitable, précisément, que les rapports soient nécessaire des recettes. Or, le bruit court que l'accord peu nombreux, courts, légers, clairs et concis, de façon s'est fait qu'on puisse les manier et les lire effectivement. Il faut « Oui, dit un membre éminent de la Commission des que la Chambre siège peu, afin que les parlementaires finances. L'accord s'est fait. Le ministre nous a apporté puissent faire en conscience leur travail considerable , des diminutions de dépenses et des augmentations de dont la séance publique est la moindre, et la moins recettes. Les économics réalisées sur les prévisions des importante partie. dépenses atteignent 150 millions. Ce n'est pas beaucoup, Le principal devoir du parlementaire est de lire, de gur tant de milliards ! Mais il faut encourager les bon- s'informer, d'enquêter. Ainsi, en connaissance de cause, nes volontés. il apportera une précieuse collaboration au travail des - Et les augmentations de recettes ? insiste un commissions. Ce travail préparatoire, ratifié en quelcurieux, sur quoi sont-elles basées ? ques séances rares et courtes, mais claires, sans discours « Euh ! fait l'autre. Principalement sur des évalua- inutiles, sans redites, manifestations verbales tions plus optimistes. » superflues, nous évitera le fatras incompréhensible et On rit. On est désarmé. confus d'une formidable législation incohérente et.sou. L'interpellation ne presse pas. vent contradictoire, dont les textes demeurent le plus souvent et forcément sans sanction... Les vacances sont une des nécessités les plus impé Aussi bien si la Chambre rentre dès le 3, c'est pour rieuses du rôle parlementaire. Elles évitent, d'abord, de ne pas prendre de vacances. travailler dans la fièvre, et permettent le recueillement M. le colonel Picot, à ce seul mot de vacances, a frémi nécessaire, entre chaque loi élaborée et chaque important d'indignation : « Devant le labeur écrasant qui nous débat clos. Elles assurent – indépendamment des voyaincombe, clama-t-il, le pays ne comprendrait pas que ges d'études indispensables – le contact entre l'élecnous songions à nous reposer. » teur et l'élu, et ce contact réciproque fait d'une fréquen sans n constante, qui seul peut faire du régime repré- tions ne seraient dirigées que par des incapables, tandis Ltif une réalité féconde. que les sociétés allemandes seraient des modèles d'orgafaut avoir le courage de dire ces choses. Tout le nisation : ces propos ont pu être tenus, sans que s'élevât est démagogie. aucune protestation de la part des autorités qui ont misémagogie, les discours interminables que personne sion de réaliser l'assimilation des provinces désannexées. oute. Démagogie, les séances auxquelles, forcément, Devant une telle attitude, l'opinion publique ne peut que personne n'assiste (et s’en vante). Démagogie, être que désorientée et étonnée. Mais ce qui est bien fait amendements irrecevables ou ruineux déposés pour pour l'émouvoir, c'est notre manque d'énergie à l'égard re à telle ou telle catégorie ou céder à telle somma des éléments germanophiles ou neutres, qui demeurent si , et dont les auteurs mêmes ont la pudeur intime de nombreux, et que l'on prend tant de soins à ménager. Duter secrètement l'adoption. Démagogie, les rap- Je ne redirai pas ici les << scandales » qui, depuis un s in-folio que personne ne lit, que personne, maté an, ont attiré l'attention sur l'Alsace, et dont le plus ement, n'a le temps de lire. Démagogie suprême, le isme aimable qui, répugnant à toute réforme, fait, les cadres français, et qui vient de filer... à l'anglaise (je récent est celui de ce policier allemand, maintenu dans ituellement d'ailleurs, l'apologie des pires abus. m'excuse de cette expression auprès de nos amis britanCette Chambre, qui manque un peu de sens politique, niques), et de repasser le Rhin, non sans avoir emporté excuse en prétendant qu'elle est venue pour travail- vraisemblablement quelques utiles documents pour le au-dessus des luttes de partis. Soit. Mais on ne peut gouvernement allemand. Mais je ne puis sans regret revailler sans méthode, et on ne peut avoir de méthode marquer que, par des coïncidences... regrettables, plueuse qu'en renonçant, une fois pour toutes, à la dé sieurs de ceux qui ont joué les grands rôles dans les gogie, toujours facile et toujours trop aisément victo affaires, étaient, avant leur chute, dans les « honneurs », use. étaient des conseillers écoutés et portaient à leurs bouCette Chambre, d'une telle bonne volonté, ct d'un tonnières le ruban rouge ; et cependant tout le monde rutement; en somme, excellent, mérite de laisser un connaissait leurs tendances particularistes ou germanom dans l'histoire de notre relèvement national. Elle philes. Je ne puis, sans regret non plus, remarquer que le pourra qu'à ce prix. la plupart des journaux de langue allemande, qui se TRYGÉE publient en Alsace et qui pénètrent jusqu'au moindre village, jusqu'au plus profond des forêts, poursuivent une campagne dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle Notre politique Alsacienne est équivoque, et ne cessent de critiquer les fonctionnai res venus de l'intérieur et de jeter le discrédit sur nos C'est Hansi qui, avec sa courageuse franchise, a dit magistrats, magistrats, — qu'on voudrait bien voir repasser les Vose la politique suivie en Alsace depuis l'armistice était ges : et cela, sans que les autorités responsables aient ae politique de vaincus. Sous le prétexte de ménager jamais cherché à arrêter cette propagande ni soutenu s intérêts locaux (ou, plus exactement, certains inté- les journaux qui luttent contre elle. ets locaux), nous n'avons pas osé introduire en Alsace les Enfin, je remarque aussi que, par un contraste surprestitutions françaises ni les moeurs politiques françai-nant, les voix des grands patriotes alsaciens, de Hansi es ; il semble que ce soit, non la France qui ait retrouvé en particulier, ne sont pas écoutées ; leurs avertissements es anciennes provinces, mais celles-ci qui aient retrouvé et leurs conseils sont dédaignés ; on les considère comme 2 France ; et le fameux régime transitoire, instauré par des pessimistes ou des gêneurs. Et, ce qui est plus grave, Parlement, paraît avoir été interprété comme devant la « grande presse » parisienne ne veut plus, aujourd'hui, ervir à maintenir le plus longtemps possible, sinon défi- entendre leur voix : car elle a perdu toute indépenitivement, les lois et les institutions allemandes, et à dance, quand il s'agit de choses d'Alsace. Le compte aisser à l'Alsace-Lorraine son armature germanique. rendu qu'elle a donné des récents débats judiciaires eule, l'Université a été réellement organisée à la fran- dans l'affaire des potasses en est une preuve manifeste : aise ; c'est même pour cela que la presse reptilienne il n'est guère de journaux parisiens qui en aient publié l'outre-Rhin s'est plu, dans ces derniers mois, à déver- une reproduction exacte. Il semble que la grande presse er sur elle sa bave. Mais c'est à peu près tout. La Jus- de Paris soit fermée aux Alsaciens indépendants, parce ce, en particulier, fonctionne encore comme du temps que, par l'effet d'une très habile combinaison, ses ren llemand : quand on entre dans un prétoire, on se seignements sur les questions alsaciennes ne peuvent lui Lemande de quel côté du Rhin l'on est ; tout se passe venir que d'une source unique, qui, si elle n'est pas offin colloques, d'une amabilité plus que froide, entre ma- cielle, est pour le moins officieuse. Il semble que l'on istrats et avocats-avoués ; et des juges français sont ait peur d'entendre et de dire la vérité. acore obligés de rendre leurs jugements suivant la pro- Mais, dira-t-on, n'y a-t-il pas à la Chambre des dépusdure et les errements allemands. tés une délégation alsacienne, pour, en toute indépenNotre attitude a été jusqu'à présent toute d'humilité dance, poursuivre la grande quvre de réassimilation de evant les admirateurs, trop souvent intéressés, de la l'Alsace-Lorraine ?... Sans doute ; seulement, il n'appagislation et de la culture germaniques. Pour un peu, raît pas qu'elle ait jusqu'ici fait de sérieux efforts pour ous nous excuserions, quand nous introduisons, ou réaliser cette cuvre ; et, dans un prochain article, j'esherchons à introduire, quelque fragment de notre légis- saierai de montrer pourquoi. J'ai voulu aujourd'hui aption : celle-ci a toutes les allures d'une mendiante à peler à nouveau l'attention sur la politique suivie en Alui, par lassitude, on veut bien faire une petite place sace depuis l'armistice ; cette politique ne peut qu'agson foyer. Et ce n'est qu'après des concessions multiples, graver le malaise alsacien et retarde l'assimilation de véritables marchandages, que quelques lois de la nécessaire ; quand elle la connaîtra, l'opinion parisienne rance victorieuse ont pu forcer la barrière des Vosges. sera plus surprise d'apprendre qu'un policier écemment encore, les discussions qui ont eu lieu au allemand de Strasbourg, ville française, a passé le Rhin. onseil Consultatif au sujet des lois commerciales fran- En signalant ici cette politique dangereuse, j'ai la convicuises ont été particulièrement symptômatiques : le Con- tion d'être l'interprète de ces Alsaciens indépendants, :il a bien voulu voter, en principe, l'introduction de nos dont on ne veut pas entendre la voix ni écouter les bis, mais en réservant tant de lois dites locales que le conseils. rincipe a plutôt l'air d'une exception. A entendre même MARCEL NAST. ertains de ses membres, les sociétés françaises par ac- i ne |