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4, Rue Chauveau-Lagarde, Paris VIII Arr.

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Redacteur en chef : JACQUES BOULENGER
RÉDACTION: Les manuscrits doivent être adressés à M. le Rédacte

en chef. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. L'Odin

ne publie que de l'inédit. PUBLICITÉ.- Pour la publicité, s'adresser à l'office d'Editions et

publicité générales, 30, rue Jacob, Paris, et aux bureaux du jour

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JOURNAL DE LA SEMAINE

PARAISSANT TOUS LES SAVEDIS

QUATORZIEME ANNEE

SAMEDI 5 NOVEMBRE 1921

N° 45

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517

517

519

SOMMAIRE : nquête sar la situation financière : JEAN LABADIÉ .

501

La Musique.

Les cheurs russes : HENRY BIDOU qu'on dit...

504

Les Arts. faires Intérieures.

Du quai Malaquais au Salon d'Automne : JEAN-LOUIS Erreurs de méthode : TRYGÉE

508

VAUDOYER Notre politique alsacienne : MARCEL NAST

509

Voyages. talres Extérieures.

Un satirique berlinois : Carl Sternheim : RENÉ Espoirs d'Antérique et incertitudes en Allemagne :

LAURET JACQUES BARDOUX

510

Pour les fêtes de Montpellier : GEORGES BEAUME. tes et Figures.

L'Opinion régionaliste. Lettre à une impératrice : ANDRÉ LICHTENBERGER.

Les conférences interdépartementales : MARCEL PRO512

VENCE Peintres de Belgique : LOUIS PIERARD

512 Les débuts littéraires d'Edmond Rostand : GEORGES

Feuillets de la Semaine. GIRARD

513

Lettres : GEORGES QUDARD Un aéro-indicateur : AMÉDÉE BRITSCH

514

Arts : ROBERT REY Littérature.

Economique : ROBERT FABRE Propos d'histoire : JACQUES BOULENGER

514

Ce qu'on lit. Théâtre.

Los faits de la semaine. « Amants » : CLAUDE ISAMBERT

516

La Bourse. J. DESPRÉAUX

520

....

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523 525 525 526

527 528

, , quête sur la situation financière 1 tayx, dans leur nombre ? ou, au contraire, pensez-vous

qu'une politique d'économies est suffisante pour tout

remettre en ordre ? è situation financière est actuellement l'objet de

Etes-vous pour réoccupation de tous les Français. Chacun a une

l'émission d'un nouveau flot de billets ion à offrir aux graves problèmes qui se poseni

de banque ou pour l'endiguement de la marée de papierfait beaucoup de solutions. Mettre un peu d'or

monnaie, en attendant son reflux ? En d'autres termes, dans ce désordre, c'est ce que l'Opinion s'est pro- | (lâchons les grands mots), êtes-vous « inflationiste » Elle a confié à M. Jean Labadie le soin d'inter

ou « déflationiste »? les personnalités intéressantes, celles qui ont vrai

Et les répercussions du change sur le commerce, vous des idées. Nous avons lieu de croire que l'en

avez bien, sur elles, quelque idée, je pense ? qu'elle commence aujourd'hui paraîtra captivante Certes,' vous l'avez, cette idée, et j'ai aussi la mienne. lecteurs.

Il n'est pas un chef-lieu d'arrondissement où d'autres e suis convaincu qu'avant la guerre, si on avait parlé

idées similaires ne se débattent chaque jour. Mais je ne ange à une petite fille de huit ans, elle aurait ouvert

vois pas que ce débat soit ridicule, ni que les principaux ands yeux étonnés. Mais aujourd'hui, je suis per

intéressés doivent demeurer, par definition, incompéqu'il n'y a pas une petite fille de cet âge qui n'ait

tents. Il me semble au contraire de fort bon aloi, ce pinion sur le change. »

débat. Qu'il se passionne encore un peu, et le café cési parlait M. le président des Messageries Mari

lèbre où il se déroule d'ordinaire pourrait bien finir par

mériter son titre « du Commerce ». Et cela, j'en appelle le jour de l'assemblée de sa Compagnie. Sans voulait-il attirer l'attention sur les relations exis

à M. Barrès, ne serait ni plus ni moins qu'un événement tre la crise du fret et la transformation du franc

historique des plus heureux. stres, yens, livres sterling (et réciproquement) à un paquebot en train de faire le tour du monde. e en tout cas que cette phrase et la leçon qu'elle Que le problème financier passionne tout le monde, si leçon il y a, portent beaucoup plus haut que les

c'est bien. Que les données en soient relativement claires, hlles de huit ans et plus loin que le cercle des com

c'est à peu près évident. Mais il est à redouter que les de navigation. Aujourd'hui, c'est le public tout

solutions en apparence les plus simples ne soient aussi qui prétend avoir son opinion bien arrêtée non

les plus dangereuses. sur le change, mais encore sur la monnaie Jamais ces solutions - ne se sont mieux appuyées sur encore sur l'équilibre du budget, sans compter

la logique pour aboutir à la contradiction intrinsèque. dation de notre dette, intérieure et extérieure, Après deux années d'empirisme douloureux et de disI l'ensemble de la situation financière.

cussions en apparence sans issue, l'Opinion pense qu'il vous pour l'accroissement des impôts, dans leur n'est pas inutile de « faire le point », de situer la limite

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exacte entre ce qui paraît être définitivement conquis Dès le Moyen-Age, l'opération d'inflation consista par les novateurs et ce qui demeure acquis aux conser- pour les gouvernants, à altérer le titre des monnaies ac vateurs des anciens principes.

vellement frappées. La ruse réussit durant quelque de Dans ce but, l'O pinion a prié quelques persones vrai- cents ans. Mais un beau jour, l'intendant des finances ment autorisées en la matière à préciser la politique la reine Elisabeth s'aperçut qu'à la ruse du gouven qu'elles préconisent. Peut-on considérer que les théories ment le public répondait aussi par la ruse : les nouvel classiques de la monnaie, du change, de l'impôt, sur les- monnaies frappées à un titre inférieur étaient bien quelles, avant 1914, techniciens et gouvernement fonçues par les marchands, très bien reçues, même, po daient leurs calculs, se trouvent consolidées par les évé- que les anciennes disparaissaient progressivement nements, ou, au contraire, définitivement renversées, ou celles-ci disparaissaient uniquement parce qu'éto bien seulement ébranlées d'une manière provisoire ? << meilleures », elles trouvaient à l'étranger une utilisati

Voici le questionnaire que l'Opinion soumet à ses plus conforme à leur valeur. Depuis Gresham, de correspondants.

jours, nous avons vu, je crois, quelque chose d'ac Ce questionnaire considère comme points capitaux : logue. à l'intérieur LA MONNAIE ; à l'extérieur LE CHANGE Ensuite, les gouvernements ont opéré l'inflation et, subsidiairement, chacun de ces titres, grand jour. Par exemple, au XVII° siècle, le marc d'a certains problèmes particuliers, évidemment subordon- gent était à 20 livres : Louis XIV le porte à 40 liye nés à la théorie monétaire ou cambiste que l'on adopte. Les revenus royaux n'augmentant que nominalement

, I. A l'intérieur :

Grand Roi inaugura la création du papier d'Etat FAUT-IL ACCROITRE OU. DIMINUER LA CIRCULATION MO

n'en laissa pas moins, à sa mort, une situation financia

abominable : 711 millions d'arriéré sur la dette flottan NÉTAIRE ? a) Les économies constituent-elles un expédient pour

78 millions de déficit (pour 1715), 789 millions de det rétablir l'équilibre du budget, sinon à quelles ressources

exigible, les coffres vides, des billets royaux déprécie

une misère effroyable. faut-il recourir ? b) Comment rembourser notre dette intérieure ?

Et c'est alors que survint Law...

Pour achever la banqueroute. Cependant, La II. A l'extérieur :

avait un talent réel de financier. Il avait compris l'ir LE SIMPLE JEU DU TRAFIC INTERNATIONAL suffira-t-il à

portance du crédit. S'il s'était borné à l'exploitation STABILISER LE CHANGE ? ou bien LE CHANGE EST-IL UN

sa Banque Générale primitive, au capital de 6 million OBSTACLE INSURMONTABLE qu'il faut écarter avant tout ?

il aurait rendu les plus gands services. Mais Law ne a) Quelles sont les modalités les plus désirables pour pas que le crédit doit se fonder sur des opérations éc la réception de réparations allemandes effectives?

nomiques réelles : il crut et fit croire au Regent que b) Quid de la dette interalliée ?

crédit était chose d'Etat. Il mit en oeuvre tous les moye M. YVES GUYOT

gouvernementaux pour-maintenir la valeur de son

pier : il alla jusqu'à enlever aux pièces métalliquest Directeur du Journal des Economistes, Président de la

pouvoir libératoire. Cependant ce papier, quand it Société d'Economie politique, M. Yves Guyot est le

atteint, en capital, une valeur nominale de 3.122 millis tenant le plus pur des théories classiques du libre

dont 1.300 millions de billets de banque, ce papier échange. Il a pour lui l'expérience, déjà ancienne à vrai

valut plus rien du tout. dire, du pouvoir. N'ayant jamais cessé de noter, depuis

Entre temps, l'aventure de Law avait fait connait 1914, les événements économiques et de les commenter, ceux-ci n'ont jamais fait, dit-il, que confirmer ses prin- (décrets du maximum) et même l'émeute.

Paris la spéculation, l'accaparement, la taxation des par cipes.

Law, arrivé en France, en 1715, avec une fortune pa Vous sollicitez mon avis sur un accroissement éven

sonnelle de 3 millions de livres, en sortait en 1721 arc tuel du papier-monnaie ? Je pense bien que c'est pour 36.000 livres et une bague de 10.000 écus. Il avait de la forme...

vaincu par les lois profondes de l'économie naturelle. Vous n'en doutez pas, Monsieur le ministre. J'ai

Ces lois que les Physiocrates devaient révéler que lu votre dernier livre : Inflation et déflation. L'inflation monétaire, c'est, en principe, l'art de

que cinquante ans plus tard, précisément à la veille d

l'ère des assignats ? créer des valeurs avec rien. Or, en économie politique, pas plus qu'en physique, rien ne se crée de rien.

Les assignats débutèrent en 1789 par l'émission d Plus exactement, l'inflation monétaire est l'art qu'ont | 400 millions en grosses coupures (1.000 livres) de la

Caisse de l'Extraordinaire. Cette caisse était créée poze inventé les Etats de se voler eux-mêmes.

recevoir les produits de la contribution patriotique et de L'augmentation des billets de la Banque de France

la vente de 400 millions de biens ecclésiastiques et de équivaut, en effet, à une dépréciation instantanée de

maniaux. tous les autres billets circulant déjà. Or, au moment même de l'émission, les ressources normales de l'Etat,

Cette opération ne constituait én somme qu'es c'est-à-dire les impôts, sont, naturellement, déjà arrê- escompte d'une valeur réelle : celle du sol tées dans leur montant. Ainsi le contribuable éprouve Sans doute. Mais, outre qu'un papier gagé tenito pasisau

surprise d'une remise partielle de sa taxe, rialement n'est pas une « monnaie », ces 400 millions

n'a plus qu'à payer avec une monnaie dépré- livres ne suffirent plus bientôt aux besoins de l'Etat. E ciée une cotisation calculée précédemment en numéraire l'on vit apparaître dans l'opinion publique de cette épo d'un cours supérieur.

que la théorie que vous connaissez pour l'avoir entendo Pourtant cette erreur se retrouve à chaque pas dans maintes fois depuis deux ans, que le papier-monnai l'histoire. Si, depuis Philippe le Bel qui passe pour

national donnerait des ressources à PEtat, ranimda l'avoir mise à la mode, presque tous les gouvernements

les affaires, le tavail, faciliterait les paiements et per y ont recouru, c'est qu'ils y trouvaient, apparemment, mettrait d'attendre les effets de la réforme fiscale a leur profit.

projet... Il y a toujours un projet fiscal en train, check Non. Les Etats, quels qu'ils soient, et à quelle inflationistes. époque qu'on les prenne, n'ont jamais trouvé dans l'in- Cette théorie prédominant, les 400 millions d'as flation fiduciaire qu'un expédient momentané, jamais un gnats de 1.000 livres furent alors divisés en petits profit réel. Les lois économiques n'ont jamais manqué de coupures ». Ils perdirent, dès leur apparition, 5 010. rétablir le cours naturel des choses.

leur valeur.

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eux

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Tais la machine était lancée. En 1790, nouvelle émis- buable aboutit à un bilan déficitaire ou encore des ime de 800 millions. Le billet perd 10 olo. — En 1791, pôts comme ceux frappant les revenus en vertu d'axiossion de 600 millions. Le billet perd 18 0/0. En mes sociaux. 500.000 contribuables ne peuvent assumer 2, la circulation est portée à 2.000 millions. Le billet la charge de tout l'impôt direct de la France. 43 olo.

En août 1793, il y a 3.775 millions en. Quant au chapitre des économies... ulation. Le billet perd 85 0/0. Le cours forcé est Oh! ici, tout est simple, si on veut bien agir. Que rété, appuyé de la peine de mort. Mais en 1794, il y l'Etat se décharge aux mains de l'entreprise privée de ne circulation de 6.082 millions : en 1795, la valeur ses fabrications de tabac et d'allumettes, de son exploile du billet est descendue à 10 0/0 de sa valeur nomi- tation des téléphones et des chemins de fer. Qu'il supe. Au milieu de la même année, l'émission atteint plus prime les 150.000 fonctionnaires créés pendant la guerre.

12 milliards. Les assignats ne circulent plus qu'à Mais surtout que les réformateurs commencent
plo
p/o de leur valeur nominale. Quand ils furent à mêmes par adopter une méthode économique...
Solo, on brûla solennellement la planche aux assi-

C'est-à-dire ? ats.

Que la Commission des finances, par exemple,

. Le . ce 4 février 1797, une loi démonétisa tout le papier n'attende pas la veille de la rentrée des Chambres et du nnaie en circulation. Telle est la morale de l'histoire. vote du budget pour dresser un programme d'économies, - Et c'est la même fin, n'est-ce pas, qui attend les ou, du moins, en exiger un du gouvernement. Ainsi elle bles bolcheviks, les couronnes autrichiennes, les éviterait que l'impression, déjà effectuée, des différents Tks polonais ?...

rapports soit à refaire. Cette petite économie typogra-- Sans aucun doute. Et pourtant ce système d'émis- phique, outre qu'elle serait un bon exemple, n'est pas n à outrance, c'est celui que n'hésitent pas à préconi- négligeable, puisqu'elle équivaudrait, numériquement, à

nombre d'hommes politiques, de journalistes, de la suppression d'une dizaine de sous-préfets. anciers, voire d'économistes... Ici, je sens nettement que M Yves Guyot ne nsent qu'à grand peine à donner le titre d'économiste La politique financière extérieure doit également quiconque ose approuver un projet d'inflation moné- tenir compte des lois économiques : LE CHANGE se stabiGre, de quelque précaution qu'on l'entoure.)

lisera par le jeu de l'offre et de la demande internatio- En somme, 'conclut l'éminent économiste, il faut nales, mais à deux conditions : 1° qu'on permette à cette tourner à la vraie monnaie.

offre et à cette demande de jouer librement ; 2° qu'on ne Tois moyens seulement apparaissent efficaces : trouble pas les transactions par une dépréciation de la 1° La banqueroute totale ;

monnaie intérieure. 2° La dévalorisation, qui est une banqueroute par

Après quoi, au fur et à mesure que l'on se rapprochera elle, équivalant à l'affaiblissement de l'ancienne unité; de la circulation monétaire libre, avec l'or comme éta3° La reprise des paiements en espèces.

lon, les fluctuations du change se borneront aux pourcenC'est uniquement cette dernière solution que je pré- tages infimes que nécessite le jeu normal des paiements nise. En 1848 et en 1870, la France a connu des pério

internationaux. es de cours forcé du papier-monnaie : en 1878, le retour

Cependant, il est à peu près évident que l'Allemau franc au pair était un fait accompli, grâce à une sage

gne est en train de déprécier systématiquement sa mon

naie intérieure dans le but de concurrencer l'étranger sur olitique financière. Pour qu'il en soit de même avant peu, il nous faut,

ses propres marchés. ujourd'hui, une semblable politique. Il faut obtenir non

Il n'est .pas sûr que l'inflation allemande vise à cela ulement l'équilibre budgétaire, mais encore un excé

et qu'elle ne soit pas un pur moyen de trésorerie, conséent régulier du budget, jusqu'à ce que soit remboursée

cutif au manque d'énergie de ses ministres financiers. dette de l'Etat à la Banque de France et que soit jeté

En tout cas, les importations de l'Allemagne consiEz pilon tout le papier-monnaie qui ne correspond pas à

dérées en nature semblent dépasser ses exportations. besoin normal des transactions. Il conviendrait toute

C'était ainsi du moins en juin et mai derniers... car, Fris

depuis, les renseignements sont rares. Les Allemands le monde des affaires utilise toutes les ressources que : l'organisation bancaire moderne.

ne sont plus très prolixes en statistiques, du moins vis-àC'est une illusion de penser que la masse des billets

vis des économistes étrangers. banque accroît Yintensité du trafic. Tout au contraire,

D'ailleurs notre industrie nationale a bien assez d'avele l'alourdit.

nir en elle-même si elle veut bien se spécialiser dans la Commençons par perdre la mauvaise habitude, con- production qui lui convient en raison des matières dont sactée pendant la guerre, du paiement au comptant et

elle dispose ou des qualités spéciales de sa main-d'auions de l'escompte. Qu'on jette les yeux sur l'Angle

vre. Et l'on peut, sans crainte, recevoir, en nature, au titre rre dont le Clearing House compense, chaque jour, plus

des réparations allemandes, tous les produits nécessaiun milliard de transactions, sans aucune monnaie, soit

res aux régions dévastées. ex fois plus qu'en France. Si le monde des affaires Enfin, notre dette aux anciens alliés doit se liquider

par des paiements échelonnés dans le temps, suivant des ouve que les moyens de paiement sont insuffisants, nore-t-il l'usage du chèque ?

accords politiques pour la discussion desquels les arguments ne font pas défaut. Mais nous n'avons à implorer

aucune remise. Et comment parvenir à cet excédent budgétaire c'est la liberté

Le meilleur remède à la crise du trafic international, ormal qu'exige la déflation ?

Par une politique fiscale ayant pour principe de aire rendre à l'impôt, avec le moins de frais possibles,

Telle est la conclusion du représentant le plus autove qui est le plus commode à imposer. J'entends com

risé de l'école libérale. pode du point de vue « contribuable ».

Dans notre prochain numéro, nous exposerons la Tous les impôts sont mauvais, puisque tous restrei

thèse, diamétralement opposée, d'inflationnistes résolus: nant les ressources, entravent la consommation, donc,

MM. Paul Aubriot député de Paris et Jules Cortéard, n fin de compte, la production.

directeur honoraire au ministère des Finances. Mais les pires sont des impôts comme celui sur le

JEAN LABADIE.

(4 survre.) B chiffre d'affaires qui est positif même quand le contri

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CE QU'ON DIT

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ne trouvera pas inopportun que nous répétions, à la fin de cette semaine des morts, cette menace que

faisan François Lafond à ceux qui auraient pu avoir la ten

tation d'oublier trop vite : Vers Washington.

... Ies inorts que l'on oublie Ah! quelle fièvre animait le Quai-d'Orsay avant le Surgissant

, tout poudreux encor du sol natal, départ du président du conseil pour Washington! C'est Ivres, se pencheront dans le vent matinal que, si tous voulaient être du fameux voyage, tous ceux

Pour y surprendre un peu de fanfare affaiblie. qui devaient en être voulaient aussi s'embarquer sur le Paris de préférence au-Lafayette, ce dernier étant réputé moins confortable.

Exactitude militaire (suite) M. Carteron, consul de France, était appelé à diriger Le général Pershing fit tout au monde pour que son le service intérieur, ou, si vous préférez, à faire fonction bateau le débarquât à New-York avant le maréchal de fourrier. Mais M. Carteron ne sait pas l'anglais, et Foch. Il est vrai que le maréchal avait eu la chanté de les fonctions de fourrier, en Amérique, quand on ignore

faire ralentir le sien, afin de donner au généralissime jusqu'aux rudiments de la langue de Shakespeare, dame, américain le plaisir de le recevoir. ça ne doit pas être facile. Aussi s'est-il muni d'un lexique Quoi qu'il fasse, le général Pershing ne pourra de et quelques jours avant l'embarquement, on pouvait le mentir sa réputation d'inexactitude à laquelle nous voir plongé dans l'étude de « L'anglais sans maître en

faisions écho l'autre jour. trois mois ».

Un soir de juillet 1918, alors que le Grand Quartie était à Provins, Pershing avait été invité à dîner par

le maréchal Pétain. Le chef d'état-major de ce der. Gare Saint-Lazare, le jour du départ, on voyait nier, se souvenant que l'illustre convive était brouillé la figuration habituelle : fonctionnaires des chemins

avec l'heure, prit soin de téléphoner au chef d'étatde fer en chapeau haut de forme, foule curieuse, atta- major américain que le dîner était pour huit heures chés pleins de leur importance, dactylographes sau- précises. tillantes, M. Berthelot souriant, M. Briand nonchalant, Huit heures, 8 h. 30 : pas de général Pershing. A acclamations discrètes, magnésium. A l'heure précise, le neuf heures moins le quart, Pétain décide de passer i

; train spécial s'ébranle, emmenant pour la première fois, table. L'on en sort. à 10 heures ; café, liqueurs, cigares, vers le Nouveau-Monde le chef du gouvernement d'un flânerie, puis à onze heures tout le monde va se coucher des plus vieux Etats de l'Ancien. Et son coup de sifflet A 11 heures 45 une magnifique limousine arrive en marque peut-être un tournant de l'Histoire universelle.

trombe et Pershing en descend, impassible. Affolé, l'of ficier de service donne l'alerte. Pétain qui travaillai

descend tout de suite et Pershing s'avance vers lui lor La suite du président, encore que réduite à l'indispen souriant. sable, est nombreuse. On y voit des ministres présents, « Je crois que je suis un peu en retard. Es anciens et futurs, des diplomates et des financiers, des qu'il y a encore quelque chose à manger

? » militaires et des marins, des coloniaux et des financiers, Et l'on se remit à table avec le grand chef américa des «« experts » de tout poil et de tout acabit. On « voit dès que l'on eut tiré le grand état-major de son premie aussi le docteur Chatin.

sommeil Le docteur Chatin, que M. Briand emmène avec lui dans toutes les conférences, est un gros homme jovial. Il n'a pas, dans la délégation, d'emploi bien défini

Chez ceux qui règne. Il est « l'ami du Président ».

Rancunes. Il m'est indispensable, assure M. Briand. Quand

Le discours de bataille de M. Tardieu avait énervé a je suis harassé par une longue discussion avec Lloyd George, écrasé par le poids des responsabilités à pren

même exaspéré M.Herriot, que le mot de « prébendiars dre, fourbu, anéanti, je regarde Chatin, sa vaste car

surtout avait mis hors de lui. Il ne décoléra pas de la rure, son sourire satisfait, son teint fleuri, son ventre de

nuit, et dès 8 heures du matin, on raconte qu'il était an chanoine, son air de Père Tranquille.... let me voilà

Palais-Bourbon, arpentant les couloirs où il ne heurtait reposé! !

que les huissiers placides, en petite tenue, occupés. X

aspirer de leur vacuum cleaner les poussières des tapis

Il aborda la tribune avec la même sensibilité d'écxEn voyage, M. Millerand, farouchement enfermé ché, et à chaque interruption, même courtoise, prodie dans son compartiment, compile des dossiers. M. Cle- mait d'un ton amer. : « Et l'on dira que je ne suis pas menceau fait des mots. M, Briand, lui, joue au poker.

injurié ! » Si bien et si souvent il se montra sensible Oh ! ce n'est pas un poker infernal

, et la relance y est d'épiderme que M. Léon Daudet finit par s'écrier, are limitée. Mais, enfin, c'est un poker, et quelques-uns des cette rondeur familière qu'il a : « Ah çà ! mais c'est la graves personnages de la suite hochent la tête...

plante des pieds, cet homme-là ! » Mais le président affirme que c'est là la meilleure Sur la façon ambiguë dont se termina en séance l'in préparation à une conférence diplomatique.

cident Herriot-Flandin, sur la phrase finale que

lang Espérons que lorsqu'il s'assiéra autour du tapis vert dans le bruit le fils du sénateur outragé : « Cela amo de Washington, il aura « main pleine ».

sa conclusion ailleurs ! » on put espérer que l'épilog

» serait un beau duel parlementaire, entre le plus gro

et le plus grand des députés. Mais cela dut s'arrange Le dernier mort.

et M. Bonnevay n'aura point à interposer ses favor La Renaissance fait une enquête pour découvrir quel

entre ces deux cibles d'importance. fut le dernier soldat français tué.

Qu'on nous permette de rappeler ici qu'un poète de chez nous est mort au champ d'honneur le II novembre Par contre, les voies de fait semblent devenir fre 1918, le jour de l'armistice. Il avait à peine dix-huit quentes dans l'enceinte du Palais-Bourbon, puisqu ans. C'est François Lafond.

pour la quatrième fois dans l'année, deux députés On a publié de lui quelques beaux poèmes, et l'on scront mis la main au collet. M. Lacotte et M. Lesache

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