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Histoire de plaques

M. René Le Gentil nous avait fait très peur. Et derrière lui encore M. Paul Souday. Tous deux s'étaient montrés fort émus par la disparition de la façade d'un immeuble de la noire rue Visconti d'une plaque de marbre blanc commémorant le passage dans cette maison de trois hôtes illustres : Jean Racine, Adrienne Lecouvreur et la Clairon.

Renseignement pris, ces trois personnages n'ayant jamais habité là, le propriétaire a judicieusement agi en retirant la plaque inexacte. Le crime dénoncé se réduit donc à rien. C'est l'Intransigeant qui nous rassure ainsi en citant M. André Hallays qui depuis longtemps avait signalé l'erreur que perpétuait la plaque en question.

Un point demeure cependant obscur. Dans ce logis fait pour des locataires de marque, Saint-Amand aurait paraît-il également logé. Ceci nul encore ne l'infirme. Or le marbre relatant ce séjour a disparu lui aussi. Qu'est-il devenu ? La mode est actuellement aux pourquoi. En voici un qui attend une réponse.

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L'année prochaine le spectacle promet d'être incomparable. Les organisateurs s'efforcent de reconstituer les Perses tels qu'ils furent joués quand Eschyle présidait lui-même à la mise en scène. Il a été décidé que des conférences précéderaient la représentation et seraient faites par des professeurs particulièrement qualifiés.

C'est à l'initiative privée, exclusivement que sera due la réalisation de ce projet. En effet le gouvernement italien a refusé paraît-il son concours à cette manifestation.

ARTS

Diffusion

Autrefois on eût dit « vulgarisation », mais ce mot est fâcheux. Donc on a voulu faire de la diffusion artistique, au Louvre, et l'essai vraiment vaut qu'on en parle.

Une très généreuse personnalité parisienne, Mlle Rachel Boyer, depuis longtemps frappée de l'instinct artiste de nos ouvriers, de nos petites mains, de nos employés, bref, de tous ces humbles ignorants malgré eux mais spirituels, a mis à la disposition de l'Etat une somme considérable pour fonder et faire vivre un cours public et gratuit d'histoire générale de l'art au Louvre.

Il s'agissait de rompre les vieux cadres d'enseignements, de reviser d'antiques jugements appris par cœur, répétés de manuels en manuels, d'indiquer le synchronisme des apparitions esthétiques, qui d'un bout à l'autre de l'Occident se produisirent, au cours des âges sous la poussée d'événements qui le plus souvent nous dépassent.

Il s'agissait, en trente leçons, de dégager une sorte de philosophie des arts. Il fallait créer toute une organisation pédagogique et matérielle. Il fallait situer tout, jusqu'à l'art nègre, dans cette encyclopédie, et cependant éviter la confusion, garder un plan clair et net. Et puisque les arts plastiques étaient seuls en cause, multiplier les projections, au moyen de clichés sur verre, au moyen aussi d'un dispositif inventé par M. Dussaud, docteur ès sciences, et qui permet d'avoir à l'écran l'image directe d'une image, d'un objet. Ce fut fait. On fit même un répertoire cinématographique vues de monuments antiques, superposition d'un tableau de Théodore Rousseau, par exemple, à une vue de la forêt agitée par le vent ou toute engourdie sous le givre.

Comme chargés de cours? Des jeunes, des diplômés de l'Ecole du Louvre, des peintres, des sculpteurs, Morin Jean, Tristan Klingsor, Antoine Bourdelle; de moins jeunes mais qui vont de l'avant: Arsène Alexandre, Frantz Jourdain. Et pour les hautes époques classiques, l'Institut Théodore Rei nach.

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dorures de style Napoléon III pre naient dans l'ombre un air de distinction.

L'appétit intellectuel de ce public est émouvant. D'abord chaque leçon devait être faite deux fois. Mais les demandes arrivèrent en flot si dense, dès que le cours fut annoncé, qu'on dut organiser au pied levé une troisième série, de suite pleine. Et près de cinq cents de mandes resteront sans résultat. On ne peut plus, c'est plein...

Mais la démonstration est faite. Il y a place entre le primarisme étroit et les transcendances des cours supérieurs pour tout un enseignement, petit bourgeois plutôt que populaire, dont la tentative actuelle démontre la nécessité.

ROBERT REY.

Changement de proprietaire Deux œuvres capitales dans l'histoire de la peinture anglaise vont passer l'Atlantique, dit-on: La Muse tragique de Reynolds et l'Enfant bleu de Gainsborough. Le duc de Westminster, leur maître, les cède à sir Joseph Duveen pour 200.000 livres sterling. Quel dommage qu'on ne puisse au moins les voir au passage, car nous n'avons rien de vraiment hors pair, en fait d'école an glaise, dans nos collections publiques ! Et ce n'est point la Muse tragique inspirée à Reynold par mistress S dons, l'actrice, qu'il nous faudrait tant admirer.

Rigaud, Greuze et Van Dyck à la fois semblent avoir inspiré le talent à ce trop savant Reynolds. Mais Gains borough... ce qu'il y a de dru, de presque rustique dans sa grâce, n'est-ce point comme la fleur rare mais bien caractéristique de la culture anglaise au début du siècle dernier ?

Les vieux manuels disent que Gains borough jouait de la viole, amoureusement, et laissait à Reynolds, plein de son rôle de maître académicien, le soin de rédiger et de lire ses imprévues dissertations sur l'art de peindre. Mais qu'un jour, outré d'entendre le maître dogmatiser sur l'exclusion nécessaire du bleu comme dominante dans une composition il campa d'un trait l'admirable, l'adorable figure de ce chérubin d'outre-Manche, tout de soie bleue vêtu, Master Buttall the blue Boy. Légende, sans doute. N'importe.

Le salaire de Simon Bauer Les syndicats d'initiative, les guides, que sais-je, pourront fonctionner longtemps avant qu'on ait répertorié toutes nos richesses régionales. M. Jean Des thieux qui voulut être un des apôtres de « la petite patrie » raconte, dans la Renaissance, le dénuement d'une abbaye, celle du Moutier d'Ahun, qui n'a plus de tuiles mais qui possède, ouvertes, hélas, à tous les vents des boiseries étonnantes par la richesse, l'abondance et la fantaisie de leurs motifs. Elles sont l'œuvre d'un modeste tailleur de bois qui vint les exécuter sur place au XVIe siècle, avec son équipe rustique moyennant huit cent livres, quatre poinçons de vin, six septiers de blé, un pot de vin de 22 livres n. Et tous les

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historiens nous apprennent qu'en ce temps la France traversait une épouvantable crise de vie chère...

Expositions

C'est la vague, cette fois. Toutes les anciennes galeries rouvrent en même temps. Et il en pousse de nouvelles ! Tel ce Musée du Crillon, rue Boissyd'Anglas, parfaitement clair et aimable d'aspect. Il débute avec 80 exposants. Qu'y voit-on ? Les chefs de file des Indépendants et de l'automne. Il y a donc tant de files que ça ? Dame...

Puisqu'on parle du violon du peintre Ingres, il faudra bien citer, quand il sera tout à fait célèbre, la peinture du violoniste Hans Ekegardh. Ce Suédois virtuose, peintre de fleurs et paysagiste, nous avait laissé le souvenir de ses expansions colorées, et sympathiques d'ailleurs, d'avant guerre. Il a considérablement a tassé sa vision et les paysages qu'il montre aujourd'hui cher Druet, faits de tons sourds et fondus, avec deci de-là quelque bleu bien chaud et comme emmitouflé dans des gris et des verts clairs très choisis, sont de belles œuvres. Et très parentes de notre sensation; comme toutes les manifestations de cet art suédois qui but, avec une sorte de respect, le lait de notre xvIII° siècle. L'épouse de Hans Ekegardh, Ghy Lemm, peint aussi et, de même, expose; sa peinture est « femme » ; au surplus, charmante.

Chez les Bernheim jeunes, se manifeste l'américain Harry Lachmann, dont M. Léonce Bénédite présentait jadis l'œuvre chez Georges Petit et dont il patronne encore la chance aujourd'hui. Avec une précision d'horloger, qui suppose une admirable connaissance de l'âme chez l'artiste, M. Léonce Bénédite explique l'évolution très intéressante de ce franc, docile et clair talent qu'est celui de Lachmann. Il a choisi ses maîtres et en changea. Cottet fut son inspirateur et puis Camille Pissarro. Il alla de la rudesse à la subtilité. Sa pâte est belle, grasse, bien liés. Il est, au fond, épris de la région où respire Claude Monet et qui, de ce fait, pour son âme pieuse et saine, est comme la Mecque du paysagiste la vallée de la Seine, Vernon, Giverny. Là vit vit et prie en quelque sorte un groupe d'Américains, tels que Rattner et tant d'autres mêlées à des Français non moins fervents.

L'épitaphe du Clerc de Meyios

C'est une pièce rarissime, une épitaphe d'émail champlevé, grande comme la couverture d'un livre de prix, comportant deux figures en relief, de cuivre doré. L'une représente le clerc noble Méyios à genoux. L'autre, debout, couronné et nimbé, esquissant du bras gauche un geste de présentation, est très probablement saint Louis.

La canonisation de Louis IX par Boniface VIII en 1297, avait ému toute la chrétienté, et le noble et pieux clerc Méyios mort en 1307, a voulu, pour intercesseur, un patron d'une gloire à la fois si éclatante et si neuve. L'épitaphe de Mévios, ou mieux Méyios (on trouve encore ce nom en Limousin) vient d'en

trer au Louvre. Elle resta longtemps à Poitiers, chez les Gaillard de la Dionnerie. Vendue en 1904, elle échappe au Louvre qui la guette et fuit chez M. Engel-Gros, au château de Ripaille, près de Thonon. Mais quand on vendit récemment la collection Engel-Gros, les fils du défunt rachetèrent pour 125.000 francs l'épitaphe et la donnèrent à l'Etat.

C'est une des plus belles pièces connues de champlevé limousin.

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ÉCONOMIQUE

L'exposition de l'automobile
à Berlin

La première grande exposition allemande de l'Automobile depuis 1911, ouverte le 23 septembre, coïncide avec notre Salon. Il est intéressant de noter qu'un effort analogue à celui des cons tructeurs français s'y manifeste, tendant à produire à bon marché de petites voitures d'allure moyenne et de faible consommation. Les types de « cyclecar » abondent, mais demeurent mal étudiés au point de vue de la sécurité.

C'est particulièrement sur le marché intérieur que les producteurs allemands cherchent à placer leurs produits. L'Allemagne n'occupe en effet qu'un rang très secondaire dans les statistiques d'emploi des automobiles on y compte une voiture pour 800 habitants au lieu d'une 'pour 12 habitants aux EtatsUnis, et pour 345 habitants en France. Mais les prix trop élevés de l'essence et des pneumatiques, dus à la nécessité d'acheter à l'étranger l'essence et le caoutchouc avec une monnaie qui se déprécie tous les jours, restreignent les achats de la clientèle allemande possible.

Par contre, cette baisse même du mark aurait, dit-on, amené une recrudescence très marquée de commandes venant de l'étranger, malgré l'élévation des tarifs de douane. L'exportation porte principalement sur les camions et les tracteurs.

La flotte d'Etat américaine

et l'exportation du charbon Le charbon américain est aujourd'hui. sur le carreau de la mine, à un prix extraordinaire de bon marché ; le toutvenant vaut couramment de 1 doll. 75 à 2 doll. 50 la tonne, mais les frais de transport à la côte sont au moins aussi élevés que le prix d'achat à la mine. Cependant le charbon américain arrive à concurrencer en Europe le charbon anglais bien que sa qualité reste souvent médiocre.

La mesure que vient de prendre le ministère de la marine marchande américaine est susceptible de rendre plus dangereuse encore cette concurrence. Décidé à utiliser sa flotte qui lui coûte de l'argent à rester désarmée, le « Shipping Board a mis son tonnage inutilisé à la disposition des exportateurs de charbon, sur le pied d'un dollar par mois par bateau entier. La solde de l'équipage, les frais de matériel et de ravitaillement incombent à l'affréteur.

Il faut que la crise des frets soit

bien aiguë pour qu'un bureau d'Etat disposant d'une flotte aussi importante que le « Shipping Board » en arrive à des mesures aussi extrêmes. Il est d'ailleurs à sa louange d'essayer de retirer de sa flotte un bénéfice, même infime, au lieu de la laisser pourrir ou d'en' payer l'entretien. L'exemple mérite d'être imité.

Si les bateaux anciens ne trouvent pas à s'employer, que dire des unités nouvellement construites ? Le coût de production atteint en Angleterre le double ou le triple du prix de vente actuel d'un navire. Impossible de trouver des affréteurs. Comme les salaires et frais matériaux de transport des entrent pour 85 0/0 dans ce prix de revient exorbitant des constructions maritimes, les constructeurs se voient obligés d'abaisser les salaires, en retirant aux ouvriers une partie de l'indemnité de vie chère (8 à 10 shillings par semaine). Le chômage atteignait dans cette branche 31 0/0 fin août. Le choix s'y offre donc entre des salaires moindres et pas Ide salaires du tout.

Une couférence internationale

de la circulation routière Nous sommes dotés d'un « Code de la route » en sept chapitres et 64 articles, depuis le 27 mai 1921; ce code a provoqué des critiques, mais il a du moins le mérite d'exister. Une conférence internationale, qui s'est tenue à Paris du 6 au 8 octobre, et qui a recueilli l'adhésion de 19 nations, avait pour objet de l'étendre, dans la mesure du possible, à la circulation routière internationale.

La conférence a adopté dans leur ensemble les propositions de la délégation française concernant le gabarit des voitures, la largeur de leur chargement, la pression exercée sur le sol par les véhicules, etc... L'intérêt qu'elle a porté aux ne l'a point a poids lourds » empêchée d'avoir une pensée pour le véhicule humain, abandonné des dieux, et de poser pour la circulation des piétons des règles destinées à protéger à la fois eux et les autres.

souvent

La simplification des formalités de passage aux frontières a figuré à l'ordre du jour, ainsi que l'extension des facilités de passage, quand elles seront obtenues, aux véhicules lourds, camions ou cars.

Les routes internationales de l'air ont la vogue. La conférence à su opportu nément nous faire descendre du ciel sur la terre en étudiant la création de grands itinéraires internationaux reliant les capitales et les principales villes des divers Etats affiliés, dont il devra être dressé une carte.

Une commission permanente siégeant à Paris, qui a chance de devenir la catale européenne de la route, sera chargée de mettre au point les principaux vœux adoptés et de poursuivre leur réalisation; elle comprend 5 membres élus par l'Association internationale des Automobiles-Clubs et 5 élus par l'Alliance internationale du Tourisme. Son activité s'exercera en marge de la Société des Nations, pour le plus grand bien du touriste cosmopolite et des entrepreneurs de transports internationaux,

La fixation du cours du reuble

La première condition pour faire du commerce avec l'étranger est d'avoir une monnaie à peu près stable. Le commissariat soviétique des finances a donc tenté de fixer le cours errant du rouble, pour faciliter les transactions que Krassine annonce son intention de développer avec l'Amérique et l'Occident.

Le tableau publié par le bureau soviétique indique qu'une livre sterling vaut 231.000 roubles-papier, I dollar 62.400 roubles, 1 franc français 4.400. I mark allemand 600, etc... Il est à peine besoin de faire remarquer que cette évaluation est purement fictive, et reste arbitraire, car on obtient pour une livre sterling une quantité de roubles qui dépasse aisément le demi-million.

Le tableau indique en outre qu'un rouble-or vaut 80.000 roubles soviétique, 1 rouble-platine 250.000 roubles, I rouble-argent 5.000 roubles-papier.

Une pareille fixation du change, pour être effective, exige la convertibilité du rouble commercial en or, suivant le cours des monnaies étrangères fixé par la loi. Il faudrait que le Trésor luimême pût payer en or l'excédent des importations sur les exportations, puisque la suppression des banques en Russie empêche la dette commerciale qui résulte d'une balance déficitaire du commerce extérieur de s'inscrire au compte des étrangers dans les banques du pays. Or la réserve d'or soviétique s'épuise, et dépasse difficilement 70 millions de livres sterling.

La création d'une banque d'Etat qui aura le monopole des opérations avec l'étranger est en projet. Elle participera directement de la misère ou de la richesse du gouvernement soviétique. Aussi la confiance qu'on peut lui accorder Feste-t-elle très limitée, dans les conditions où la Russie est actuellement gouvernée.

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Les Mésaventures de John Nicholson, par R. L. STEVENSON. Trois nouvelles, d'une beauté remarquable, surtout la dernière : le Trésor de Franchard. Remercions les traducteurs qui nous enrichissent ainsi !

L'Irlande dans la crise universelle, par Yann M. GOBLET (Louis Tréguiz).

Nos lecteurs ont lu souvent ici des études de M. Y. M. Goblet sur les questions d'Irlande : c'est qu'il est l'un des deux ou trois auteurs véritablement au fait du sujet. Il y faut la connaissance de la langue irlandaise et elle est fort peu répandue. Son volume débute par un aperçu rétrospectif de la politique irlandaise de 1853 à 1914. Puis l'auteur suit pas à pas l'évolution des idées et la marche des faits durant la guerre, durant les négociations et sous le régime du traité de paix. Enfin il pose très clairement le problème tel qu'il peut être formulé à cette heure. Son livre est certainement l'un des plus nécessaires qui aient paru depuis longtemps.

Introduction à la psychanalyse, par le docteur Sigm. FREUD, traduit de l'allemand par le docteur S. JANKÉLÉVITCH.

Enfin voici une traduction de la psychanalyse de Freud ! Le public français ne connaissait guère le célèbre psychiâtre viennois que par cinq conférences de lui, traduites par M. Yves LE LAY, et par certaines études et fragments qui ont paru dans la Revue de Genève. Gageons que M. Paul Bourget, qui connaît et apprécie depuis longtemps Freud, se félicitera d'avoir enfin son ouvrage capital en français. Il sera étudié plus longuement dans ces colonnes.

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La librairie G. Crès est une excel-
lente maison: il faut admirer le goût
qui préside au choix des ouvrages qu'elle
édite. Elle vient de réimprimer simulta-
nément les Vies imaginaires de Marcel
SCHWOв, le Drageoir aux épices de
HUYSMANS, Nos frères farouches, de
Jules RENARD, et Candide, de VOLTAI-
RE, et nous avons, grâce à cela, quel-
ques volumes précieux à un prix abor-
dable. Voici comme nouveautés : une lu-
cide et parfaite étude sur le peintre Bon-
nard, par François Fosca, l'un des
meilleurs critiques d'art de ce temps,
une étude documentée sur la Natalité,
par Fernand AUBURTIN, un beau roman
de G. K. CHESTERTON: La sphère et la
croix, deux intéressantes biographies de
JOFFRE par Gabriel HANOTAUX, de
l'Académie française, et de Franchet
d'Esperey, par le commandant GRASSET,
enfin un travail judicieux et conscien-
cieux du docteur LUCIEN-GRAUX, qui se
montre ainsi apte aux études les plus
variées, intitulé Histoire des Varia-
tions du Traité de paix. Ajoutons que,
si nous sommes bien renseigné, la librai-
rie G. Crès vient d'acquérir le fond de
l'Edition française illustrée et en même
temps la fort amusante collection de ro-
mans d'aventures que cette maison avait
édités.

X

La Revue de la Semaine donne un document inédit sur Renan, publié par M. Jean РOMMIER, qui n'est rien de

moins que le premier essai des Souvenirs d'enfance et de jeunesse. On y lira également avec plaisir un très amusant roman du grand romancier russe Dimitri de MEREJKOSWSKY.

La Revue de Paris donne le début, qui promet, d'une comédie de Bernard SHAW le Dilemme du Docteur, et d'une étude profonde et aisée de M. Pierre LASSERRE, intitulée Renan au séminaire.

Dans la Revue universelle, un travail anonyme sur les Derniers travaur du 3 Bureau nous apprend comment, dès l'armistice, l'Etat Major s'est occupé de se réorganiser.

La Revue de France publie des pa ges du génial sculpteur BOURDELLE des pensées et des fragments qui sont un peu flottants, précédés d'une étude judicieuse de M. J. L. VAUDOYER sur leur auteur. Voir également : Un programme d'économies, par Charles de

LASTEYRIE.

Dans les Ecrits nouveaux, M. Paul MORAND Conte avec une sensibilité aiguë et une distinction rare une histoire charmante Aino. On y trouvera la fin d'une comédie d'Anton TSCHEKOV: l'Oncle Wania, qui est belle.

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Dans le premier cahier mensuel Cho ses de Théâtre, recueil de notes et d'étu des théâtrales le titre induirait à plus de futilité que la composition du fascicule n'en montre. M. Legrand-Chabrier prône un music-hall qui serait comme la somme de tout l'art éparpillé, méconnu ou faussé, dans les diverses manifestations actuelles des établisse ments de ce genre.

LES FAITS DE LA SEMAINE

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LE 13 OCTOBRE. MM. Viviani, Sarraut et Jusserand sont désignés comme plénipotentiaires pour accompagner M. Briand à Washington. La re commandation » formulée par le conseil de la Société des Nations est remise à M. Briand, qui la communique aussitôt aux gouvernements alliés. La Société des Nations y fixe le partage de la HauteSilésie et propose, parallèlement, cer taines mesures d'accord économique. La physionomie d'ensemble de la note est assez obscure et il est difficile de saisir si les deux parties de cette décision de Genève sont subordonnées l'une à l'autre. En Allemagne des manifestations hostiles commencent à se produire.

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LE 14 OCTOBRE. Le gouvernement anglais examine la note de Genève : il est probable qu'il va soulever des difficultés. M. Daniel Vincent inaugure à Versailles une taillerie de diamants dans laquelle un certain nombre d'orphelins de la guerre pourront apprendre un métier lucratif. Les négociations entre la France et le Japon au sujet de l'emprunt de 50 millions de yens, qui venait à échéance du 15 novembre, ont heureusement abouti.

LE 15 OCTOBRE.

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nève : La conférence des Ambassadeurs réunie à Paris déclare « faire siennes les solutions recommandées par le conseil de la Société des Nations, en ce qui concerne la fixation de la frontière et les arrangements économiques à intervenir entre l'Allemagne et la Pologne ». Le Roi des Belges venant du Maroc passe par Paris et repart pour Bruxelles en avion. Sports Le comité des jeux olympiques de Paris en 1924 a étudié de nouveau la question de l'emplacement : aucune solution n'a encore été trouvée.

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LE 16 OCTOBRE. Décision de Genève : le désaccord a surgi, avec les tat Anglais; le représentant de l'Angleterre soutient que la note de Genève est aussi impérative en ce qui concerne l'accord économique qu'en ce qui concerne les frontières, alors que la France prétend que l'accord économique est facultatif et que l'on peut signifier immédiatement au contraire, le tracé de la frontière. Cérémonies diverses, (dimanche) au Havre, à Lyon, à Evian, à Agen, etc.; à Metz, inauguration d'un monument à Paul Déroulède, vibrants discours de MM. Prevel, Marcel Ha

précédé - J.L

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LE 17 OCTOBRE, Au sujet du
désaccord franco-anglais concernant la
Silésie, la diplomatie va entreprendre
des discussions de principe: A la confé-
rence des Ambassadeurs, on attend, l'ar-
rivée de Sir Eric Drummond, le secré-
Au
taire général de la S. D. N.
Reichstag, le chancelier Wirth a an-
noncé son intention de quitter le pou-
voir aussitôt qu'il aura reçu « communi-
cation officielle de la décision de Ge-
nève. A Londres, cérémonies à West-
minster à l'occasion de l'hommage amé-
ricain au soldat anglais inconnu : Le
général Pershing dépose sur la tombe la
médaille du Congrès. En Belgique,
un ministre socialiste, M. Anseele, ayant
pris part à des manifestations antipa-
triotiques, le ministre de la guerre, M.
Devèze, donne sa démission.
LE 18 OCTOBRE. Rentrée de la
Chambre. Le débat sur la politique gé-

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L'allure de la Bourse ne se modifie pas et la liquidartion de quinzaine a été défavorable aux acheteurs. Cette opération a fait ressortir le peu d'importance des positions et les capitaux de reports ont difficilement trouvé à s'employer à 3 olo alors qu'il y a quinze jours les disposeurs exigeaient 4 1/2 0/0.

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La tenue médiocre de la Bourse s'explique suffisamment par les émissions nouvelles qui, offertes à des conditions avantageuses, éloignent la clientèle qui, au contraire, serait plutôt disposée à réaliser les valeurs dont le taux de capitalisation est insuffisant. En outre, les nouvelles relatives à la Haute-Silésie incitent la spéculation à une grande réserve et enfin l'effondrement du LA SE mark fait craindre des difficultés sur les marchés finan

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Les Rentes françaises ne modifient aucunement leur

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transactions qui, dit-on, sera réalisée avant la fin de
l'année.

Le compartiment de nos grandes Banques a eu à sup-
porter des dégagements d'acheteurs, mais le prochain
établissement des bilans de fin d'année pourrait être le
prétexte à un mouvement de reprise.

Aux valeurs industrielles, la baisse est générale et se fait surtout sentir sur les titres à faible rendement, tels la Penarroya, la Kuhlmann et la Gafsa. Les valeurs de sucre sont très résistantes mais en dernière heure des offres surviennent en Sucreries d'Egypte, le renouvellement de la convention avec le gouvernement égyptien étant, dit-on, très problématique.

Le Rio Tinto demeure faible.

Au Marché en Banque, la baisse est très sensible et
les valeurs de pétrole fléchissent sensiblement. La Royal
Dutch, offerte par Amsterdam, touche le cours de 17.000
tandis que le Mexican Eagle est vendu largement par
Londres en raison des bruits très défavorables concer-
nant les venues d'eau salée et le dividende.

La De Beers en sympathie est faible, tandis que les
Mines Sud-Africaines sont affectées par des bruits de
difficultés. ouvrières. Les valeurs de caoutchouc sont
relativement bien tenues et les valeurs industrielles rus-
ses, après un fort recul, reprennent quelque peu.
J. DESPRÉAUX.

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LE 19 OCTOBRE. A la Chambre, suite du débat sur la politique de M. Briand. Discours de M. Maurice Barrès; interpellation violente et mouvementée de M. Mandel. M. Myron T. Herrick, ambassadeur des EtatsUnis à Paris, échappe à un attentat : Un engin explose dans son domicile particulier et blesse un domestique. De nombreux témoignages de sympathie sont apportés à M. Herrick. ministérielle en Belgique prend un caractère d'extrême gravité. Les ministres socialistes, se solidarisant avec M. Anseele, ont démissionné. Séance mouvementée à la Chambre. Il paraît malheureusement impossible d'éviter la rupture de l'Union sacrée.

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Informations Financières

La liberté du marché des rentes

La question est envisagée favorablement au ministère des Finances. D'après des indications sérieuses, on peut escompter que la liberté sera rendue au marché des rentes avant la fin de l'année.

Les banques on Russie

Suivant l'Iswestija, journal bolchevique d'Odessa, les succursales de la Banca Italiana et de l'Uniona Commerciale Italiana de Batoum auraient repris leur activité. D'autre part, la succursale de la London City Midland Bank serait ouverte nouveau prochainement et d'autres établissements de crédit projetteraient des décisions analogues.

Crédit Foncier Argentin

Il serait question d'une nouvelle répartition aux actions et aux parts avant la fin de l'année, le conseil ayant pris à la précédente assemblée générale l'engagement de hâter la liquidation officieuse.

Mexican Eagle

Dans une interview avec un représentant du Financier, M. Henri Deterding a démenti catégoriquement la nouvelle d'Amsterdam suivant laquelle la Royal Dutch se serait défaite de ses actions Mexican Eagle. Le groupe Royal Dutch Shell, déclare-t-il, n'a pas vendu une seule action Eagle durant l'année courante. Suivant le Financier, les offres récentes ont été absorbées par le groupe Pearson.

Rio Tinto

L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Madrid a fait une démarche particulièrement pressante auprès du gouvernement espagnol pour attirer son attention sur les inconvénients que présenterait pour les sociétés minières anglaises exploitant en Espagne le nouveau tarif douanier dont les Chambres espagnoles doivent commencer la discussion dès leur rentrée.

Le Crédit National et son emprunt

Les dernières communications du Crédit National montrent que l'activité de cet établissement ne cesse de s'accroître. D'après les chiffres officiels, le nombre total des paiements effectués dans le courant du mois de septembre dernier a été de 216.290, chiffre qui n'avait jamais été atteint, et les sommes versées de ce chef ont dépassé 557 millions de francs. 11 s'agit là uniquement de sommes versées effectivement en espèces aux sinistrés et aux coopératives. En outre, 14.093 opérations pour 15 millions ont servi aux paiements des cessions en nature faites directement aux sinistrés.

Depuis la fondation du Crédit National jusqu'au 30 septembre dernier, le nombre des paiements effectués dans ces mêmes conditions a été de plus de 2 millions pour un montant global de 7 milliards 607 millions. Le nombre des comptes ouverts aux sinistrés était, au 30 septembre, de 621.275.

Depuis sa fondation, le Crédit National n'a jamais interrompu une seule journée ses paiements aux victimes des dévastations. Sa trésorerie n'a pas connu et ne peut connaître de difficultés.

Par ailleurs, le Crédit National a consenti aux industriels et commerçants des prêts pour une somme qui s'élève à ce jour à 233.346.500 francs.

C'est pour pouvoir continuer cette aide efficace de relèvement et de remise en valeur des régions dévastées que le Crédit National procède à l'emprunt de 3 milliards de francs en bons de 500 francs 6 o/o, nets d'impôts, dont les modalités sont aujourd'hui connues. Le succès que l'épargne française et étrangère réserve dès à présent à cette opération repose sur les raisons générales et particulières qui ont été maintes fois indiquées.

Productifs d'un intérêt annuel de 30 francs, exempts de tous impôts présents et futurs, les nouveaux bons participeront chaque année au tirage de 7.202 lots pour 13 millions

de francs. En dehors des deux lots de 500.000 francs, tous les autres, lots sont distribués également entre les six tranches de million de titres. Dans chaque tranche de 10.000 titres, le nombre des lots est identique: 12 par an, petits ou grands. Enfin, les lots du Crédit National sont, comme les intérêts, exempts d'impôts, et ce sont les seuls lots qui, à ce jour, possèdent un tel avantage.

La rapidité avec laquelle seront amortis les bons de la présente émission, au cours de la période comprise entre 1931 et 1936, en fait le placement tout indiqué de ceux qui ne désirent pas engager leurs capitaux pour un laps de temps trop long. Au surplus, les bons du Crédit National ne tarderont pas à être cotés à la Bourse et seront aussitôt l'objet d'unlarge marché.

Banque de Paris et des Pays-Bas

AUGMENTATION DE CAPITAL

Emission de 100.000 Actions Nouvelles

AVIS DE REPARTITION

Le solde des actions restant disponible, après l'exercice du droit de préférence réservé aux actionnaires, sera réparti entre les souscriptions soumises à réduction, ainsi qu'il suit : I action aux demandes des porteurs de 24 à 71 actions; 2 actions aux demandes d'es porteurs de 72 à 119 actions; 3 actions aux demandes des porteurs de 120 à 166 actions; 4 actions aux demandes des porteurs de 167 à 214 actions; 5 actions aux demandes des porteurs de 215 à 261 actions. Et ainsi de suite, à raison de 2.10 0/0 sur le chiffre d'actions anciennes possédées, la fraction supérieure à 0.50 0/0 donnant seule droit à une action.

Le versement de répartition de 250 francs devra être effectué du 20 au 25 octobre 1921.

La progression des Dépôts dans les Caisses d'éparga Le remarquable progrès des dépôts dans les Caisses d'Epargne ne cesse de s'accentuer. En 1913, les opérations des Caisse d'Epargne ordinaires avec la Caisse des Dépôts et Consignations s'étaient traduites par des excédents de retraits sur les dépôts s'élevant à 69 millions. En 1914, ces mêmes excédents de retraits montent à 136 millions; en 1915, à millions; en 1916, à 452 millions, non compris les retraits destinés aux souscriptions aux Emprunts du Trésor.

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Mais, dès 1917, les excédents de retraits font place à des excédents de dépôts qui s'élèvent déjà à 142 millions, pour dépasser 311 millions en 1918 et 610 millions en 1920. Enfin, depuis le début de 1921, les opérations des Caisses d'Epargne ont pris un essor des plus intéressants : on relève en effet. du 1er janvier au 30 octobre 1921. plus de 742 millions d'excédents de dépôts, chiffre qui n'avait jamais été atteint depuis l'origine des Caisses d'Epargne.

La prévoyance, qui est notre vertu essentielle, ne cesse donc de s'affirmer par des preuves concluantes. L'épargne française s'accroît toujours: elle ne saurait s'employer plus utilement qu'à des souscriptions de plus en plus larges aux Bons de la Défense Nationale.

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ACCUSE DE RECEPTION

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Henri BARBUSSE: Le couteau entre les dents («Clarté »). Julien GUILLEMARD: Fariboles, poèmes (« La Mouette »). Théâtre complet de Brieux, Ier (P.-V. Stock). G. BONNAMY: Les épaves, roman (E. Chiron). Henry de FORGE : Signé Durand (A. Michel). Horace VAN OFFEL Le peintre galant (A. Michel). Jean TEDESCO : Le vigneron dans la cave (G. Crès). M. C. DU CŒURJOLY: Un mariage bourgeois (E. Chiron). Pierre JALABERT: La vie enthousiaste, poésies (Garnier). Pierre BAUCHER: Au long des rues (Impr strasbourgeoise). SARTOR RESARTUS: Comment on joue avec la folie (« Les Tablettes »>). Marcel de VERNEUIL : Croquis de guerre 1915-1917 (« La Revue moderne >>). Dr LUCIEXGRAUX Histoire des variations du traité de paix (G. Crès). Marcel ORMOY: La conquête, roman (B. Grasset). D'ANGERVILLE Vie privée de Louis XV (Calmann-Lévy). Ch. ANTOINE Cours d'économie sociale (F. Alcan). - Julie BERLIET: Les amis oubliés de Port-Royal (Dorbon aîné). Capitaine Maurice GARÇOT: Réflexions sur le courage (Chapelot). Marcel GUIARD: L'évangile de Sa Majesté, 2 vol. (Plon-Nourrit). René BAZIN: Charles de Foucauld (Plon-Nourrit).

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