Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

s interes

uels? De

échelle

une

tem

ette nat

ehor

strie

Selle d

est

ut n

émig

ans 1!

5 sep

t fair

de a

ue pl:

prod

capi

Faço

ves.

Elle

atiqu

magne, conséquence paradoxale, réussit, grâce à l'économie forcée qui lui est imposée, à maintenir ses industries en activité. Mais si elle devient de plus en plus le fournisseur universel, elle ne peut devenir l'universel client. En outre son activité ne se maintient que par. l'effet d'un crédit tout artificiel qui la condamne à voir sauter un jour ou l'autre son mécanisme financier. Cependant ses chefs d'industrie, seuls bénéficiaires de conditions ruineuses pour tous, regagnent de l'argent. Mais l'argent gagné ne sert même pas à la restauration du crédit et des finances de l'empire, puisqu'ils le déposent dans les banques ou l'investissent en entreprises nouvelles, à l'étranger.

Si l'on admet que l'économie politique obéit à des lois quasi naturelles, l'« homo economicus » obéissant lui-même à des penchants qui en moyenne sont toujours pareils, si l'on considère aussi que rien n'est apparu, à aucune époque, plus malaisé que d'empêcher le capital mobile de fuir les entreprises en détresse pour se porter vers celles où il y a chance de conservation, on sera amené à considérer la situation présente comme un état de fait à étudier en soi. On en cherchera les causes. Et ces causes, on les découvrira dans les mesures qui furent prises à dessein de remédier aux suites de la guerre, avec esprit de justice sans doute, mais au mépris des évidences économiques les plus claires. On qualifiera peut-être alors le traité de Versailles d'hérésie économique. Et l'on se décidera, hors de tout esprit de parti, de toute indulgence pour l'ennemi, à tenter une autre voie.

C'est cette voie-là qu'il faudrait ouvrir.

ADOLPHE DELEMER.

L'appui financier des Etats-Unis

Un des traits du caractère américain que l'on ne connaît pas assez en Europe, c'est le sincère désir que nous avons d'être agréables à tout le monde, et qui nous pousse, lorsque nous faisons la connaissance de quelqu'un, à nous mettre tout entiers et sur le champ à son entière disposition. C'est un espèce d'enthousiasme superficiel, une passion de sociabilité et, pour tout dire, presque de l'enfantillage, qui nous fait tout promettre à n'importe qui. Rentrés chez nous, dans notre bureau, nous réfléchissons, nous calculons, nous examinons les moyens et les possibilités, et souvent nous ne donnons pas suite aux projets que nous avions esquissés un peu en l'air dans une minute d'expansion banale. L'Anglais, au contraire, lorsque l'on fait sa connaissance, ne dit rien, ne s'engage à rien, ne promet rien, ce qui fait qu'il n'a rien à refuser, et qu'il a une grande réputation de sérieux en affaires.

C'est ce trait du caractère américain qui explique en partie la déception de l'Europe à notre égard, depuis Î'armistice. Nous avons sinon beaucoup promis, du moins laissé complaisamment entrevoir de brillantes possibilités de collaboration économique et financière qui ne se sont pas réalisées. Et les Européens ont pro testé, et ils nous ont traité de « mufles >>. finalement, a un peu étonné les bons Américains qui avaient conscience d'avoir fait quelque chose durant la guerre, qui se rappelaient n'avoir pris aucun engagement précis et écrit de collaboration économique et financière, et qui, il est vrai, avaient peut-être un peu trop facilement oublié leurs prophéties inconsidérées sur ce même sujet.

Ce qui,

N'ayant pas fait de prophéties, mais seulement des souhaits, j'ai toute liberté d'esprit pour étudier cette question de la collaboration économique américo-européenne à la lumière des réalités.

437 Cette collaboration est fonction de la situation économique et financière des Etats-Unis: elle est très différente de ce que l'on s'imagine en Europe.

Les Etats-Unis sont un pays puissant et riche, mais qui vient d'être saigné à blanc par la plus stupide des politiques fiscales et qui n'a pas de petits capitalistes comme la France. Voilà qui ne nous permet pas de raisonner comme pourraient le faire les Français, s'ils étaient à notre place.

Au point de vue fiscal, dites-vous qu'en 1913, nous demandions 7 olo de nos impôts nationaux aux impôts directs, et qu'en 1920 nous demandions 75 0/0 de ces impôts, devenus formidables, aux impôts directs. Cela a dégoûté les gros capitalistes de souscrire à de nouvelles affaires. Cela a raflé tout l'argent liquide des grandes affaires. Cela a contribué d'une façon effarattraper sur l'acheteur. Cela nous rante à la surélévation des prix, chacun voulant se actuelle. a amené la crise

cripteurs pour les émissions diverses, parce que l'AmériNous n'avons pas, comme en France, de petits souscain de la classe moyenne n'économise pas comme le fait le Français de la même classe. Faire un placement, pour un Américain moyen, c'est s'acheter une automobile, et quelque fois, dans les villes de l'intérieur, acheter une maison, un phonographe et des meubles chics. A New-York, les gens moyens dépensent intégralement ce qu'ils gagnent en bas de soie, toilettes pour la femme, billets de théâtre et de cinéma, parties au restaurant et à la campagne. Donc, point de queues devant les banques, comme en France les jours d'émission des emprunts, et difficulté absolue de trouver de l'argent en dehors des grosses bourses.

Mais là, le gouvernement de M. Wilson, par un coup d'ignorance prodigieux, a décidé d'exempter de l'impôt personnel sur le revenu (lequel, on le sait, atteint des proportions formidables lorsqu'il s'applique aux gros revenus) toutes les valeurs des emprunts des villes, des Etats et des comtés américains. Ce qui fait que nous, banquiers américains, sommes dans une situation très difficile lorsqu'il s'agit de placer des emprunts étrangers, des valeurs industrielles et commerciales, c'est-à-dire toutes les affaires de collaboration américo-européennes.

Et ce sont ces raisons qui ont remis à un avenir plus ou moins éloigné toutes les tentatives de collaboration que l'on avait rêvées.

Il y a cependant lieu d'espérer en un avenir un peu meilleur. Et voici pourquoi :

Nos lois fiscales vont être réformées par la nouvelle administration républicaine. Nous ne savons pas encore jusqu'à quel point. Mais nous travaillons à remplacer une part importante de notre impôt direct par un impôt sur le chiffre d'affaires et des impôts du type de ceux que M. Marsal a préconisés et fait adopter en France.

Nous nous rendons très clairement compte que nous avons un besoin impérieux de collaboration avec l'Europe, quand ce ne serait que pour soutenir nos exportations.

Comment se fera cette collaboration ? Je ne puis le dire en détail, n'ayant pas le don de prophétie, et d'ailleurs sachant bien qu'il faudra sans doute attendre que nous soyons un peu sortis de la crise de déflation et de réajustement actuelle pour entrer dans des voies nouvelles.

Mais ce que je constate depuis six mois et qui est un élément d'appréciation très encourageant dans cette question de collaboration économique, c'est que les

[graphic]

Etats et les hommes de l'Ouest américain sont en train de changer d'avis pour tout ce qui regarde les rapports de l'Amérique et de l'Europe.

Sans entrer dans de trop longs détails, on peut dire, en effet, que jusqu'à cette dernière année, les Américains de l'Ouest avaient une répugnance marquée à voir l'argent de l'Amérique entrer dans des affaires européennes, parce qu'ils estimaient que cet argent avait mieux à faire à s'employer dans l'industrie, l'agriculture et le cominerce de l'Amérique. Mais, depuis six mois environ, ces mêmes hommes ont de plus en plus le sentiment que les Etats-Unis ne se suffisen: pas à eux-mêmes et que, ayant besoin de l'Europe pour lui vendre des produits américains, il leur faut aider financièrement ces acheteurs.

Ceci est un fait d'une importance capitale. Je répète que je me rends compte du travers américain qui con siste à trop promettre je ne veux pas faire l'avenir plus beau que je ne le vois. Mais il ne me paraît pas non plus entièrement fermé à tout espoir de collaboration financière et économique. En particulier, s'il s'agit de grandes affaires privées : nos capitalistes ont peu le goût des emprunts d'Etat qui rapportent trop peu pour leur goût du risque et du gain rapide. Ce que l'Américain aime, ce sont des affaires, de vraies affaires, solides, productives, vivantes. Sur ce terrain, on peut espérer, dans un avenir pas trop lointain, une collaboration non pas gigantesque (nous avons beaucoup à faire aux Etats-Unis même et dans l'Amérique du Sud), mais fructueuse pour les Etats-Unis comme pour la France.

UN BANQUIER DE BOSTON.

Questions Scientifiques

Les mathématiques et le jeu

aussi

« C'est particulièrement dans les jeux qu'apparaît la faiblesse de l'esprit humain et la pente qu'il a à la superstition. Rien n'est si ordinaire que de voir des joueurs attribuer leur malheur aux personnes qui les approchent, et à d'autres circonstances qui ne sont pas moins indifférentes aux événements du jeu. Il y en a qui se font une loi de ne prendre que des cartes qui gagnent dans la pensée qu'un certain bonheur leur est attaché. D'autres, au contraire, s'attachent à prendre les cartes perdantes, dans l'opinion qu'ayant plusieurs fois perdu, il est moins vraisemblable qu'elles perdront encore, comme si le passé pouvait décider quelque chose pour l'avenir. Il y en a qui affectent certaines places et certains jours. On en voit qui refusent de mêler les cartes si ce n'est dans certaines situations et qui croiraient perdre infailliblement s'ils s'étaient en cela écartés de leur règle. Enfin, la plupart cherchent leurs avantages où ils ne sont pas, ou bien ils les négligent entièrement. >> Cet ironique tableau des superstitions de certains joueurs n'est pas dû à la plume d'un moderne censeur des mœurs. On pourrait le croire cependant, car tout se passe encore, à cet égard, comme il y a deux cents ans, quand M. de Montmort écrivait son Essay d'analyse sur les jeux de hazard. Ce savant, ex-chanoine de NotreDame, membre de l'Académie des Sciences, et dont l'éloge funèbre est un des chefs-d'œuvre d'esprit de Fontenelle, est le premier auteur français d'un ouvrage didactique sur l'application des mathématiques aux jeux de hasard, « où il découvrait », dit son panégyriste, «< un nouveau monde aux géomètres. Au lieu des courbes qui leur sont familières, c'était le Pharaon, la Bassette, le Lansquenet, l'Ombre, le Trictrac, qui paraissaient sur la scène assujettis au calcul et domptés par l'algèbre. »

:

Il y avait à ce moment (1708) cinquante-quatre ans que, pour la première fois, un joueur passionné avait eu l'idée de recourir aux lumières d'un grand mathématicien idée heureuse, car elle fit naître de toutes pièces le « Calcul des probabilités », qui a fait accomplir, depuis, d'immenses progrès à la physique, à l'astronomie, à l'artillerie, et surtout aux sciences sociales, car sans lui les assurances n'auraient jamais pu atteindre leur développement actuel.

Donc, en 1654, quelques mois avant l'entrée de Blaise Pascal à Port-Royal, son ami le chevalier de Méré, — bel esprit et joueur alors célèbre, mais dont on se rappelle plutôt aujourd'hui les productions littéraires, - lui proposa deux difficultés à résoudre.: d'abord, de savoir en combien de coups il y a avantage à parier qu'on amènera 6 avec un seul dé, ou « sannez » (double 6) avec deux dés, et ensuite de formuler une règle pour partager équitablement les enjeux à un moment donné d'une partie quelconque, entre deux joueurs ayant marqué des nombres de points inégaux, et qui désirent se retirer avant d'avoir atteint le nombre de points fixé pour la fin du jeu (par exemple, 5 points à l'écarté).

La solution de la première question ne fut qu'un jeu, c'est bien le cas de le dire, pour Pascal: il y a avantage à parier qu'on amènera 6 avec un seul dé en 4 coups, et désavantage à parier qu'on l'amènera en 3 coups; avec deux dés, il y a avantage à parier qu'on amènera double 6 en 25 coups, et désavantage en 24 coups. Le chevalier de Méré n'y comprit rien... « Il a un très bon esprit, mais il n'est pas géomètre: c'est, comme vous le savez, un grand défaut », écrivait, à ce sujet, Pascal à Fermat, avec lequel il correspondait sur la plupart des questions de mathématiques, et qui peut, à juste titre, être considéré comme partageant avec lui la gloire d'avoir créé le Calcul des probabilités.

La deuxième questions posée par le chevalier de Méré comportait une conclusion moins simple, dont je ne puis donner ici un énoncé même succinct. Pascal et Fermat

arrivèrent tous deux au même résultat par des méthodes entièrement différentes (celle de Fermat peut s'étendre au cas d'un nombre quelconque de joueurs). En particulier, pour une partie d'écarté jouée en 5 points, si l'un des adversaires en a marqué 3 et l'autre 2, il est équi table qu'ils se partagent les enjeux dans la proportion de 11 à 5 autrement dit, s'ils ont misé chacun i franc, le joueur qui a marqué 3 points prendra I fr. 375, et celui qui n'a marqué que 2 points n'aura droit qu'à o fr. 625.

Le jeu ne se trouve pas seulement à l'origine du cal cul des probabilités; il a servi aussi à en développer les progrès, en fournissant aux mathématiciens un champ presque illimité d'exercices théoriques et d'épreuves pratiques. Que ce soient Huygens, les Bernoulli, Montmort, Moivre, d'Alembert, Buffon, Condorcet, Laplace Lagrange, Legendre, Gauss, Ampère, Joseph Bertrand, Henri Laurent ou Henri Poincaré, il n'est peut-être pas un des auteurs, ayant écrit sur le calcul des probabilités, qui n'ait employé le jeu au moins comme outil de dé monstration. « Pile ou face » et les dés, comme jeux de hasard « équitables », les petits chevaux, la roulette, le 30 et 40, la loterie, comme jeux de hasard « non équitables », sont ceux qui sont le plus souvent considérés; leur théorie, entièrement approfondie, a donné lieu à des applications lumineuses et contrôlées par l'expérience, d'un certain nombre de lois mathématiques, telles que la loi des écarts et celle des grands nombres.

Une mention spéciale est due, en passant, à Buffon, qu'on ne s'attendait peut-être pas à voir citer parmi des mathématiciens; il est cependant l'auteur d'un « Essai d'arithmétique morale », qui renferme la première application des probabilités à la géométrie, et dans lequel il expose comment, en vue de vérifier la loi des écarts

[ocr errors]

utes

mpli

astro 5, car

dre

Entre

er de

nt on y

aires,

ord, &

er qu

qu'a

ble 6

ur par

nné

dans la succession des séries de coups semblables, il eut L'Opinion Régionaliste
la patience de jouer à pile ou face 2.048 fois de suite!
Il est vrai qu'il ne lançait pas la pièce lui-même... Inu-
tile d'ajouter que le résultat de ses expériences confirma
pleinement la théorie.

Si l'étude des jeux de hasard a été grandement utile aux mathématiciens, leurs travaux n'ont pas, réciproquement, profité beaucoup aux joueurs, mais c'est uniquement parce qu'il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. L'indépendance absolue de tous les coups successifs, l'inutilité complète des martingales, la ruine certaine, en un temps plus ou moins long, de celui qui joue indéfiniment en exposant toute sa fortune, même par fractions excessivement faibles, sont autant de principes d'une rigueur mathématique, mais dant se soucient fort peu les vrais joueurs. Ce dernier principe, de la ruine certaine du joueur à fortune limitée, paraît à première vue en défaut dans le cas d'un mar: jeu à deux partenaires, puisqu'un seul joueur peut alors se ruiner, mais il n'en est pas de même si le jeu est vraiment illimité, le gagnant continuant à jouer contre d'autres adversaires, car dans ces conditions sa ruine est certaine au bout d'un temps que l'on peut calculer. Si deux joueurs possèdent des fortunes inégales et jouent à un jeu de hasard équitable jusqu'à ruine de l'un d'eux, leurs chances de se ruiner l'un l'autre sont proportionnelles à leurs fortunes respectives. Si l'un des joueurs représente le public, dont la fortune est praties bon quement illimitée, la ruine de son adversaire est certaine

t se

é po

ne fa

: il ya

dé en

en 3 c

On an

coupe :

vous le

Pascal

part

e titre

oire d

e che

ple, das

Pasz:

mat e

par de:

pe

Joueus

[ocr errors]

utre 2,

dans la

sé cha

adra 1:

n'aura

en

La compagnie du Rhône

439

-Sans doute, nous dit-on, le régionalisme est une bonne, une excellente chose. Nous ne doutons pas que vous ne puissiez en tirer d'utiles applications au point de vue intellectuel pour ranimer la vie des vieilles provinces et aussi au point de vue économique pour unir les forces régionales de la production. Le projet Colrat simplifierait notre organisation administrative. Mais comment ferez-vous quand vous aurez à entreprendre de grands travaux régionaux ? Dans un budget surchargé, où trouverez-vous les sommes d'argent nécessaires aux vastes œuvres? Comment vous organiserezvous, même avec des régions établies, quand vous trouverez devant vous de grands travaux à exécuter, travaux dépassant de beaucoup l'aire d'une région? Comment accorderez-vous les désirs de régions parfois voisines, parfois lointaines?

Justement un bel et bon projet permet, loi en mains, de répondre à ces questions.

Depuis trente ans la nécessité d'aménager le Rhône paraissait précise aux meilleurs esprits. L'Office des Transports du Sud-Est qui fédère à Lyon les Chambres de commerce intéressées, a ouvert jadis un important concours pour l'aménagement du Rhône. Cependant, depuis des lustres, on n'arrivait à rien; l'insuccès venait de ce que la question était étudiée soit d'un point de vue local étroit qui sera toujours l'adversaire du régionalisme (le régionalisme est l'ennemi de l'esprit de clocher). Chaque département voulait tirer le plus possible du fleuve mais dans son domaine personnel. On ne pouvait s'accorder. Les départements riverains voulaient le fleuve navigable et des forces électriques. Les dépar(Edouardtements assoiffés du Midi (Gard, Vaucluse, Hérault) voulaient de l'irrigation. Paris voulait de l'électricité. Cela eût pu durer indéfiniment. Ce malheureux esprit particulier disparut du jour où le régionalisme apparut avec ses solutions, offrant de faire aménager le Rhône au bénéfice de tous par les régions intéressées. En moins de cinq années, le projet fut établi, la loi votée. Voici où nous en sommes :

« Le seul cas dans lequel la ruine ne soit pas certaine « est celui où le jeu n'est pas équitable. L'avantage, quelque petit qu'il soit, fait disparaître la certitude « de ruine; c'est le cas du banquier dans les jeux pu«blics. Un avantage est, pour lui, juste et nécessaire, « mais il importe de ne pas l'exagérer. » Ludas, Théorie des nombres.)

(On sait qu'à la roulette l'avantage de la banque est de 1/37 ou 2.7 olo. Cet avantage, à l'ancienne loterie royale de France allait de 1/6 ou 16,7 0/0 pour l' «< extrait simple », à 98 0/0 pour le « quine »).

En ce qui concerne les jeux de cartes, il n'y a guère que le baccara qui soit assimilable aux jeux de hasard; dans la plupart des autres, l'influence personnelle des joueurs est prépondérante, et rend les calculs plus difficiles. Un certain nombre de questions peuvent néanmoins être résolues assez simplement, et en voici quelques exemples:

Quelles sont les chances respectives du donneur et de l'ar son adversaire pour marquer le roi à l'écarté ? Il est dé évident, a priori, que les chances du donneur sont plus ticien grandes, puisqu'il peut retourner le roi. Le calcul monet de tre, en effet, qu'il en a 66 sur 248, et son adversaire 35 sur 248, autrement dit, leurs chances respectives de mardorcet quer le roi sont dans le rapport d'un peu plus de Josep 13 à 7.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Le Rhône sera aménagé au triple point de vue de la navigabilité, de l'utilisation de ses forces et de l'irrigation.

Le fleuve sera donné en concession à la Compagnie du Rhône, société anonyme interrégionale établie suivant la loi du 27 mai 1921.

La dépense globale sera de 3.600 millions de francs. Neuf dixièmes du capital versé le seront en obligations. 360 millions seront représentés par des actions de 1.000 francs souscrites en numéraire et ainsi réparties par quarts:

Collectivités et établissements publics de la région
parisienne
90 millions

Collectivités et établissements autres..
Compagnie P.-L.-M.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[graphic]

Côte-d'Or, Doubs, Gard, Hérault, Isère, Saône-et-Loire, Haute-Saône, Vaucluse, chacun

Ain, Ardèche, Drôme, Jura, Savoie, Haute-Savoie, territoire de Belfort, chacun

grâce à cet apport magnifique, baisser dans la capitale, de 50 0/0 au moins, l'électricité hydraulique ayant un 3.600.000 prix de revient très inférieur à celui de l'électricité thermique. Dans six ans, Paris pourra recevoir les forces du Rhône. La seule station de Génissiat enverra à Paris 130.000 kilowatts, soit plus que la production totale de Paris à cette heure.

1.800.000 Les conseils généraux, seules assemblées régionales jusqu'à ce que le projet Colrat aboutisse, demeureront chargés de répartir les parts contributives entre les collectivités de leurs départements, arrondissements, villes, Chambres de commerce, établissements publics, unions régionales agricoles (en attendant les chambres d'agriculture sur le statut desquelles doit revenir une fois encore le Parlement), les conseils généraux, d'accord avec ces collectivités.

Ainsi, ce seront proprement les intéressés qui donneront le capital d'une entreprise qui réservera ses bénéfices auxdits intéressés. Louons le régionalisme d'avoir réalisé cette belle union nationale; que l'on ne dise plus désormais que régionalisme équivaut à éparpillement; bien au contraire, dans un large esprit national, le régionalisme aura uni aux régions riveraines et en quelque manière propriétaires du fleuve, le grand cœur parisien. Ce sont les nigauds qui assurent que le régionalisme est le détracteur de Paris; il y a dans le régionalisme, et au plus haut degré, une amitié nationale.

La Compagnie Nationale du Rhône sera administrée par un conseil de 60 membres dont 24 représenteront l'Etat et 16 au moins, élus par l'assemblée des actionnaires, représenteront les départements et les communes.

Il est à peine besoin de dire l'importance d'une telle entreprise. Paris, ville lumière, qui cependant ne produit que 105.000 kilowatts en recevra 200.000 de plus. Les tarifs futurs de consommation électrique pourront,

LETTRES

Feuillets de

Un doyen des lettres Ce titre, que revendiquait Ernest Daudet, va-t-il revenir au poète Achille Paysant ? Ce digne vieillard, dont l'oeuvre est d'une grande pureté, paraît-il, et qui pendant quarante ans fut encore professeur, il compta Alphonse XIII au nombre de ses élèves, vient d'avoir quatre-vingts ans. Quelques amis, à l'occasion de cet anniversaire, ont voulu lui rendre un public hommage. M. E. Prévost lui a consacré aussi un article dans lequel il nous révèle les qualités de l'auteur de Vers Dieu et En famille, et nous raconte la vie édifiante de cet honnête homme de lettres.

A propos de Zola

L'ancien directeur de la fondation Zola nous écrit :

Je lis dans l'Opinion de ce jour, page 411 « Pour la première fois la cérémonie annuelle de Médan s'est dépouillée de son caractère politique... ». Ce n'est pas tout à fait exact : c'est pour la seconde fois, car en 1913, si j'ai bonne mémoire, le discours de M. Ernest-Charles n'avait rien de politique, et il avait été entendu tre M. P. Hyacinthe Loison et moi, après avis conforme d'Octave Mirbeau et de Dumoulin, qu'à l'avenir la « polique serait réservée au Parlement et

en

Pour le P.-L.-M., le Rhône va représenter la plus admirable chute d'eau, grâce à lui, le P.-L.-M. électrifiera le tiers de son réseau.

La Provence et le Languedoc, embrasés, seront irrigués. Dans toute la vallée du Rhône, l'industrie recevra du courant électrique à bon compte.

Mais au point de vue national, quelle grande œuvre que celle que va produire le Rhône renaissant! Richelieu, sur sa barque, le remonta jadis. Quelles seraient les pensées du ministre aujourd'hui ? Le Rhône devant être aménagé jusqu'à la frontière suisse, c'est un immense trafic qui va descendre de Genève à Marseille. De beaucoup plus loin que Genève encore. C'est la convention de 1798 entre la France et la Fédération qui s'exécute enfin. Et tout cela parce que l'on a compris après des années, le principe qu'un ingénieur chef des ponts et chaussées, auteur d'une importante étude sur le régionalisme, M. Jean Maitre, industriel à Morsillan, conseiller général du Haut-Rhin, avait posé le premier « L'aménagement du Rhône doit être effectué par ceux qui y ont directement intérêt ». Le voilà le miracle du régionalisme : il a assemblé ce qui se débandait. Dans six mois, les travaux pourraient être commencés. Dans six ans, Paris recevrait la force électrique et le Rhône retrouverait son utilité et sa vieille gloire. MARCEL PROVENCE

[graphic]
[blocks in formation]
[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Voici comment cela se passa.

Quand M. Frédéric Masson eut donné lecture à la Compagnie de la lettre par laquelle M. Boutroux renonçait à recevoir le successeur d'Edmond Rostand,

on demanda qu'il fût aussitôt pourvu à son remplacement, afin que la réception pût avoir lieu avant la fin de

l'année. Aussitôt, M. Ribot proposa M. Barthou, tout indiqué par ses relations personnelles avec la famille Ros tand. M. Bourget appuya cette proposition. Et M. Barthou assura ses confrères de sa bonne volonté.

Mais quelq'un mit le holà, en rappelant que si Rostand avait à l'Acadé mis un ami en la personne de M. Barthou, M. Bédier lui-même, y avait un cousin, absent ce jour-là, à la vérité, mais plus ancien de neuf ans que M. Barthou, et que M. Bédier aurait grand plaisir a être reçu par ce parent, l'un des plus ardents patrons de sa candidature. Aussitôt M. Barthou de s'effacer. Et le secrétaire perpétuel de dé clarer qu'il sera toujours temps de s'adresser à M. Barthou si M. Marcel Prévost décline la proposition.

A ce mot, M. Barthou faillit se fàcher, le débat s'aigrit; et, pour terminer, M. Henri de Régnier fit voter l'Académie. Sous l'oeil sévère du ministre de la guerre, les habits verts se souvinrent qu'ils étaient gens d'épée, et votèrent pour M. Barthou.

Les méchantes langues de la Compagnie disent que M. Marcel Prévost était absent ce jour-là, parce que pré

[graphic]

aya

rick

les i

Ema

la p

[ocr errors]

gran

SS2

vele

Rhire

-, C6..
Marge

'est la

ation

Comm

iema

porta

nstre

avait it

[ocr errors]

Lea

e quis

ient

[blocks in formation]

La cité jardin d'Epinay Est-il suffisamment sinistre, d'une poésie assez âpre et que seul le burin d'un Heyman ou d'un Brangwin devait célébrer, ce triangle pelé de banlieue que traverse la Seine en quittant Paris. Il est noir de suie, tonnant et sifflant, hérissé de cheminées d'usine.

Dans ces lieux d'un modernisme assez dantesque vient d'éclore la plus jolie peut-être et la plus fraîche des œu vres artistiques populaires qu'on ait vue depuis longtemps, je veux parler de la Cité Jardin d'Epinay.

Elle groupe une série de maisonnettes de même plan mais d'aspect gentiment varié. Elles sont deux cents ou presque, des jardins les entourent et des fleurs les habillent.

Les magasins, les pouponnières s'cnchássent à leur place logique et prévue dans cette Icarie réalisée, et le centre est consacré aux jeux qu'abrite une amusante salle de récréation. Elle comforceê porte une scène pour la comédie, la muasique et le cinéma. Georges Vaudoyer, l'architecte de la cité tout entière la voulut simple et claire et c'est Drésa qui sut l'orner de motifs clairs, de paniers à fruits où les trouvailles de notre ◄ Louis XVI » s'expriment en un style gaiment actuel; ce qui prouve une fois encore l'inépuisable vitalité de notre tradition décorative quand elle est bien comprise.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Les excellentes reproductions qui dans le prochain numéro d'Art et Décoration illustrent le bel article où René Chavance décrit cet aimable phalanstère donnent une idée de son détail. Mais il mérite qu'on le voie; bien des expositions ne valent pas autant qu'on s'y presse, et l'ombre de Paul de Kock vous convie à faire la route d'Epinay. Comme on a raison de ne jamais d'ésespérer ? Tâchons un instant de nous représenter, pour en frémir, ce qu'eût Fola été voici vingt ans la réalisation d'un tel projet. Voyez-vous les allégories vai plâtreuses dont cette salle des fêtes populaire Oh! les salles des fêtes de nos mairies datées 1880 ! se fût chargée ! Voyez vous tous les « Le Travail D, buste nu, en tablier de cuir, la main sur le marteau et le marteau sur l'enclume dont elles se seraient aggravées; et toutes les a l'Industrie » graves et régénératrices, avec des palmes et des cornes d'abondance dans leurs gros bras! Comme on devine que c'est fini ce temps d'éloquence navrante.

[ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

une salle de spectacle populaire pour quatre cents personnes. L'exemple vaut qu'on le cite, bien haut.

ROBERT REY.

Le cercueil d'Attila

Des archéologues viennent de mettre au jour à Nagyszent-Miklos, en Hongrie, au cours de fouilles, un cercueil qu'ils supposent être celui d'Attila.

De grande taille, il a été découvert dans le lit de la rivière Aranko. Or, on sait que la tradition veut que le chef des Huns, après avoir été déposé dans un triple cercueil ait été enseveli dans une rivière.

La découverte à cet endroit, de magnifiques vases d'or datant de cette période, semble confirmer l'identification que l'on fait de ce cercueil avec celui d'Attila.

Cartons

Il fut un temps dans les environs de 1900 où l'on voulut tout mettre en tapisserie. L'exemple le plus typique est ce mobilier dont le sujet fut pris à des pastels d'Odilon Redon et qu'on vit, il y a deux ans chez Barbazanges. On en revient. Il ne faut point faire tout de même si peu de cas des expériences les plus définitives, car ainsi que disait je ne sais plus quel personnage de Labiche « Ça fait perdre du temps ». Ce n'est pas en vain que les grands faiseurs de cartons du XVII et du début du XVIII siècle avaient adopté cette manière très écrite, très linéaire, canevas graphique sur lequel l'artisan pouvait s'appuyer. On l'a compris à Beauvais où l'une des conditions imposées aux concurrents pour le prix de « modèles de tapisserie » doit fournir une composition a simple et sobre, d'un dessin net, d'une coloration fraîche ».. Nous sommes en bonne voie. On en verra bientôt les résultats au Pavillon de Marsan où les envois devront être déposés.

La bibliothèque de l'Abbaye

du Mont Saint-Michel C'est le Journal de Rouen qui signale cette précieuse idée, réalisée par M. Paul Goût, l'architecte en chef de l'abbaye du mont Saint-Michel, d'organiser dans l'ancienne salle de justice une bibliothèque entièrement consacrée à la Sainte-Montagne. Là, séparé du moutonnement des touristes, le curieux fervent pourra se recueillir. Les documents, les plans authentiques lui permettront d'évoquer le prestigieux rocher à travers ses âges; depuis le neuvième siècle, où vint sauter dans les cailloux, toute basse et fouettée des vents, la retite basilique carolingienne jusqu'à l'instant où la flèche de Guillaume d'Estouteville va s'élever du roc et de la mer immense, vers les nuées. Il y a, paraît-il, dans cette bibliothèque des vitrines où sommeillent des sandales, des sceaux, des crosses, des anneaux, voire deux crânes d'abbés; quel cabinet d'études pour un de ces jeunes hommes savants et nerveux comme on en voit dans Villiers-de-l'Isle-Adam !

La salle Gustave Doré

441

On vient de l'ouvrir, dans le château des Rohan, présentement Musée des Beaux-Arts, à Strasbourg 'où raquit, en 1832, Gustave Doré. Ce fut un bien grand maître dont il se pourrait qu'on n'eût pas encore apprécié pleinement la verve et l'ampleur. 11 n'est pas indifférent de savoir qu'il vint au monde en ce pays rhénan où Lucas de Leyde et Martin Schongauer avaient eu leurs plus longs succès populaires. Son art est leur superbe descendant. Qu'il ait montré Gargantua chevauchant dans les

grasses planes tourangelles ou l'héroïque don Quichotte se profilant sur les horizons désolés de la Manche, il joignit toujours à la très intelligente compréhension du texte quelque chose de mystérieux qui préci sément est le parfum de l'histoire.

Seul, Vierge atteignit parfois son niveau. Les peintures de Gustave Doré sont rares. Il y aura là plusieurs panneaux qu'il fit pour l'éditeur Philippon, un portrait de l'artiste par lui-même, un carnet d'esquisses griffonnées quand il n'avait pas dix ans. Doré fut sculpteur aussi ; de lui sont les trois personnages ornant le socle de la statue de Dumas père, place Malesherbes ; on ne le sait pas assez.

ÉCONOMIQUE

Les mesures protectionnistes
en Angleterre

Voici la citadelle du libre-échange passée définitivement au protectionnisme. La loi de sauvegarde des industries, conçue dans la douleur par une Chambre des communes obsédée par le chômage et les difficultés économiques, est entrée en vigueur le 1er octobre.

La première partie de la loi, destinée à protéger les « industries-clef », impose un droit de 33 olo ad valorem sur certaines marchandises, dont la liste doit être publiée de temps en temps, par le Board of Trade. En principe, il y a une douzaine d'industries essentielles; en pratique, on y a fait entrer des centaines d'industries très diverses, comme celles des manchons à gaz et des jumelles de théâtre. On protège qui veut, pour le plaisir, au petit bonheur.

La seconde partie de la loi soumet à la même taxe de 33 0/0 les produits vendus en Angleterre au-dessous du prix de revient anglais. D'autre part, les marchandises provenant de pays à change déprécié de plus de 33 1/2 0/0 par rapport à la monnaie anglaise sont également soumises à ce droit, mais seulement si les industriels, qui se croient lésés par le dumping que favorise un change bas déposent une plainte, et si cette plainte est jugée fondée par une commission spéciale.

Or, la mesure atteint surtout la France, et aussi l'Allemagne, l'Autriche et la Russie : car vingt-six pays à change plus ou moins déprécié ont avec l'Angleterre des traités de commerce qui leur permettent d'échapper à l'application intégrale de la loi.

Nous voilà soumis à des mesures d'exception de la part de nos alliés, il faut souhaiter qu'elles ne jouent

« AnteriorContinuar »