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à sa droite et à sa gauche Lembach, et Billee Liphook à leurs pieds; et dans le bateau, sur les coussins rouges, lord Swanage, mollement étendu il se penchait vers le fleuve, au point que ses abondants cheveux pâles et moirés retombaient sur son visage, et il semblait occupé à se mirer comme un Narcisse dans l'onde que, sans la troubler, il effleurait du bout des doigts.

Et Philippe crut entendre la voix du Maître qui, le désignant lui-même, disait :

Qui est-ce?

Comme il n'y avait là, naturellement, aucun bateau, ils retournèrent sur leurs pas et allèrent en louer un au garage qui est près du bathing place. Ils s'étendirent sur les coussins. Philip Tintagel était debout à l'avant, armé d'une longue perche, qu'il appuyait, d'un geste lent et fort, au fond de l'eau. Et il semblait à Rex et à Lefebvre que c'était leur jeunesse elle-même qui conduisait le bateau où ils rêvaient d'elle, étendus côte à côte. Ils regardaient à la renverse le ciel entre les branches entrelacées. La rivière était déserte, l'eau semblait ar

Il se tourna vers Tintagel, dont il lui sembla que les rêtée, et seules en décelaient la fuite lente de grandes yeux répondaient :

Mon camarade.

Il eut alors, de nouveau, un grand élan d'amitié vers lui, mais qu'il ne trahit encore ni par aucun geste ni par aucune parole. Seulement, le désir leur vint à tous deux de faire comme ce jour-là, quand, pour amener Lefebvre au Maître, Tintagel avait détaché le bateau, et aussi comme le jour où ils avaient fait leur dernière promenade sur l'eau, avant que Philippe fût chassé du paradis.

LETTRES

herbes parallèles qui d'amont en aval s'étiraient. Ils ne se parlaient point afin de ne pas rompre l'enchantement de ce calme, et dans leurs âmes arrêtées comme l'eau, les pensées vagues, nonchalantes, étaient comme ces ombres d'herbes que le courant invisible couchait.

FIN

Oxford, juillet 1920. Paris, juin 1920-juillet 1921.

Feuillets de la Semaine

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Cette dernière réception aura-t-elle jamais lieu ?... En attendant, l'Académie a désigné, pour recevoir M. Clemenceau, M. Raymond Poincaré, sur u la demande même de l'ancien Président de la République.

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Le général Gouraud, haut commissaire de la République française en Syrie, se tient en rapports étroits avec l'Académie des inscriptions et belleslettres. Il ne se contente pas de faciliter l'œuvre des missions envoyées par cette classe de l'Institut en Syrie, on a vu les beaux résultats de celles dont parlait la semaine dernière M. Virolleau, il lui adresse aussi des rapports personnels, et c'est ainsi qu'il vient de lui annoncer que le Père Raoul Desribes, attaché au service des antiquités d'arts de Syrie, a pu explorer avec un plein succès, aux environs de Beyrouth, un site préhistorique de l'époque solutréenne, où ce missionnaire a découvert un important atelier de silex taillés.

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La saison des prix

Elle va s'ouvrir bientôt pour les écrivains.

Successivement vont être distribués, le 31 octobre, le prix de la Force Française, fondé par une revue tout de suite disparue; et dans quelques semaines, les trois prix du Figaro, tous les quatre étant destinés à des œuvres manuscrites.

Eufin et surtout, on commence déjà

de se préparer pour la grande course de l'année le Goncourt et par ricochet pour le prix Vie Heureuse, distribués comme on sait, le même jour, depuis l'année dernière.

C'est la grande campagne qui s'organise jusqu'ici en sourdine.

A Médan

Pour la première fois, la cérémonie annuelle de Médan s'est dépouillée de son caractère politique pour n'être plus qu'une fête littéraire.

Cela tient à la création récente de la Société littéraire des amis d'Emile Zola, remplaçant l'Association Emile Zola. On sent la nuance.

Naguère, la manifestation était politique avec des allusions littéraires. Cette fois, elle fut littéraire avec des allusions politiques.

M. Eugène Fasquelle, éditeur, parla. discours Il indiqua même dans son qu'un général français en Rhénanie avait interdit sur son territoire la vente des ouvrages de France et de Zola.

les cavernes l'abritaient jusqu'au jour où l'on fit les lampadaires du métro.. Alors on lui donnera un certificat d'as siduité, à Jenny l'ouvrière, et même s'il lui prend fantaisie de montrer devant un jury indulgent qu'elle a de la mémoire et qu'elle a compris, un beau diplôme. Il parlera de tous les arts, dans tous les temps ce cours sommaire mais complet, même de l'art nègre. Et parmi ceux qui le professeront on voit les noms d'Antoine Bourdelle, Frantz Jourdain, Tristan Klingsor, Henri Maspéro, Clothilde Misme, Dorbec, Robert Rey, Pézard, et de maints autres archéologues ou historiens d'art jeunes. ou vieux. C'est une fondation importante de Mlle Rachel Boyer, présidente fondatrice de l'Union des arts, qui per mit de créer ce cours public et gratuit, dont l'Officiel sanctionne la naissance.

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Il y a actuellement en Angleterre une centaine de familles de ce nom, disper- ARTS sées un peu partout sur le territoire de la Grande-Bretagne, mais il est curieux de notre qu'à Stratford, où naquit, croit-on, le grand Will, il n'y a pas actuellement un seul Shakespeare.

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Une relique impériale

Une boucle de cheveux de Napoléon Ir vient d'être trouvée par la petite-fille du compositeur Puccini, dans le boîtier d'une montre en or qui avait été offerte par la princesse Pauline au célèbre musicien.

Cette montre lui avait été envoyée peu de temps après la mort de Napoléon à Sainte-Hélène. La princesse y avait déposé une mèche de cheveux de son frère et en informait Puccini par une lettre qui fut égarée.

Le compositeur conserva la montre, dont il ne se servit jamais, dans une vitrine.

La lettre enfin retrouvée contient cette phrase qui ne laisse aucun doute sur l'authenticité de cette relique : « Une mèche des cheveux de mon cher frère, se trouvé entre les deux boîtiers de la montre. D

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Le prix des places

La question du prix des places préoccupe actuellement beaucoup les directeurs de théâtre qui envisagent déjà que la saison prochaine donnera des ésultats financiers moins brillants que ceux auxquels ils étaient habitués depuis l'armistice. On a l'impression qu'avant la fin de la saison, certaines scènes, malgré leurs frais toujours considérables, se verront obligées de baisser sensiblement le prix de leurs fauteuils. Certains directeurs ont dès maintenant pris l'initiative de créer des manières d'abonnement donnant droit à un petit nombre de places pour l'ensemble des spectacles et valables n'importe quel soir. Ces billets procurent une réduction dépassant cinquante pour cent.

De pareilles mesures ramèneront au théâtre un public qui n'a pas les moyens de donner vingt-cinq ou trente francs

Avant « l'Automne »

Entre les deux palais, le grand et le petit, le fracas des moteurs en liesse, le miroitement des capots nickelés font un somptueux remue-ménage. C'est fête au Salon de l'Automobile. Mais, qui se doute que de l'autre côté du vaste hall, dans un sous-sol poudreux où s'alignent des bat-flancs, un groupe de personnages silencieux attendent, sur dix banquettes en crépine et qu'ils sont le jury du Salon d'Automne ?

Dans chaque box des toiles, debout, s'empilent. Sur deux rangs, des statues grandes et petites s'alignent. Le jury s'insinuera comme il pourra, jugera l'effet de morceaux gigantesques en les voyant à trente centimètres, tant pis, l'Industrie avant tout.

M. Frantz Jourdain, le président du Salon d'Automne s'affaire. Quel homme étonnant sur lui les ans n'ont pas de prise. Il a l'élégance de ces cavaliers en pantalons longs que dessina Constantin Guys et c'est peut-être un cup d'éventail de la Paiva qui rebroussa sa barbe courte de chaque côté du menton en un pli qu'elle n'a plus quitté.

Mais, par un amusant contraste, cet homme si fidèle au souvenir d'un ToutParis aujourd'hui défunt, reste à l'avantgarde du mouvement artistique le plus actuel. Oh! il n'est pas en odeur de sainteté dans les milieux officiels, lui et son Salon d'Automne (qui partage d'ailleurs avec les Indépendants le discrédit de l'Institut).

Cette année, par exemple, le Salon de l'automobile ne fermera que le 16. Il aura dix jours, plus le arabist » pour déménager. Le Salon d'Automne qui doit ouvrir le 31 va donc disposer de quatre ou cinq jours pour s'accrocher.

Or les envois ont passé de 4.0co (chiffre de l'an dernier) à 6.400. Dunoyer de Segonzac, le placeur, va maigrir et perdre ses couleurs joviales.

Je crois pourtant qu'on ne peut guirc aujourd'hui contester l'utilité du Salon d'Automne en tant que manifestation sélectionnée d'art moderne. Il poursuit une politique d'art; elle est parfois étroite; c'est le fait de tous les partis extrêmes. Mais voyons le résultat. N'est-ce point là qu'ont pu se montrer, et là seulement, les ensembles vraiment composés de nos meubliers ? N'est-ce point là qu'on vit les rétrospectives les plus précieuses, qu'il n'est pas dans le rôle des Indépendants d'orga niser et que les grands salons officiels ignorent avec le reste ?

Le Salon d'Automne a ses apôtres. Ce sont eux qui, sans être même remboursés de leurs frais d'autobus, réunissent à force de ténacité, de flair et de per

suasion ces travaux où revit tous les ans un grand mort.

Cette fois c'est Caillebotte (dont nous reparlerons ici quand l'ouverture du Salon d'Automne aura tout à fait remis son nom dans l'actualité) dont Wilder se charge de grouper l'œuvre : Caillebotte et ce grand poète, ce Watteau du Réalisme, qui s'appelle Daumier et pour lequel Perrichon fait en ce moment les mêmes démarches.

Et tandis que je songe à tout l'effort que représente la mise en état de telles attractions, là-bas, sous le jour morne du soupirail, les membres du jury, bien sages sur leurs banquettes déteintes, lèvent leur canne ou baissent un xil navré tandis que passent une à une les 6.400 toiles dont ils doivent fixer le ROBERT REY.

sort.

Les aquarellistes

Petit évènement sage et mondain. Le salon des aquarellistes partage avec les pastellistes le privilège de l'immuable. Beaucoup de Versailles, à cause des bronzes aux reflets d'otaries sur le fond argenté des bassins, jeux auxquels gagne à tous les coups l'aquarelle; beaucoup de fontaines Médicis où l'on voit Acis et Galathée, de marbre, surpris par Polyphème en bronze, utilisables pour les mêmes raisons. Beaucoup de fieurs très bien élevées. Tony Georges Roux envoie encore de beaux jardins avec ifs et plates bandes, grandes coulées de velours mauve ou pourpre. C'est on ne peut plus adroit et quelquefois très beau. M. Pierre Labrouche fait une sorte de détrempe ; c'est de l'aquarelle sans eau, si l'on peut dire et ce n'est pas vilain de ton. Il y a de M. Regnault Sarrasin un bel arbre, bien individualisé conçu dans la manière de Théodore Rousseau. Le plus amusant ce sont les épais bariolages de Bruyko. Certes là le fameux blanc du papier, ce fin du fin pour l'aquarelliste, ne paraît même pas. La feuille est peinturlurée d'importance. Mais n'était-ce point l'avis de Gauguin, que le blanc du papier est « une blague » ?

Dans son original de Noa-Noa, que le Louvre aura quelque jour et que Daniel de Montfried, le bon peintre confident du Polynésien, m'a montré na guère, il est des aquarelles épaisses, aux tons de pastel, et toutes recouvertes; l'effet en est singulièrement profond. Mais c'était de Gauguin.

A la Licorne

On rouvre, timidement, puis ce sera le rush, jusqu'en avril où tout sera plein. Parmi les galeries modernes, la Licorne se décide à tirer la première avec une exposition de Pierre Neri et des paysages de Gaspard Maillol.

Dans une belle préface au catalogue Paul Santenac nous apprend que la première étape de Gaspard Maillol fut l'impressionnisme. Il alla plus loin. mais j'ai peur que ce n'ait été que de peur qu'on l'appelât a trainard » et non par seule conviction; car il me semble voir dans ces paysages actuels une raideur assez inutile, une crudité de tons qu'un Marquet peut se permettre car il sait comme nul autre ménager ses contrastes et l'imiter est vain et dangereux.

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Ces masses de feuillage clair, en urofils de ballons, qui tranchent sur d'autres ballons plus sombres ont à certains moments de faux airs à la Rousseaule-Douanier, avec en moins l'ingénuité. Les primitifs en usaient de cette manière, mais ils composaient tout. Cette façon arbitraire dans la limitation des volumes feuillus peut-elle convenir au paysage fait d'après nature et n'est-elle point une sorte de contre-sens ?

Quant à M. Pierre Néri, je suis sur pris qu'il puisse mettre tant de charme et de vigueur en certaines de ses baigneuses et croire cependant qu'il suffit de montrer un compotier en goguette pour s'avérer Cezannien. Et aussi d'empiler d'anguleuses maisons pour retrouver l'étrange et nostalgique impression que donnent les villes de Waroquier. Je pense que l'art est plus difficile.

Jacques Mathey

Jacques Mathey fait partie de ce groupe d'artistes parisiens, les frères Brissaud, Taquoy, Marty, Lepape, Jean de Gaigneron, dont Bernard Boutet de Monvel est l'aîné et parfois le guide, et auxquels on doit reconnaitre non pas des traits communs, mais des curiosités parallèles, une culture, un goût, un souci de la véritable distinction (je ne dis pas l'élégance faussement mondaine des portraitistes bourgeois du Salon des Artistes Français) qui s'unissent à une originalité certaine et qui sont des dons vraiment français.

Jacques Mathey, né à Paris le 17 novembre 1883, est le fils du peintre Paul Mathey, qui a fait de beaux portraits d'hommes, dont celui du graveur Rops qui est au musée du Luxembourg, et qui possède une collection d'eaux-fortes de Rembrandt connue de tous les amateurs. Le fils d'un artiste de ce rang ne pouvait être qu'un Parisien et un raffiné ayant droit de cité et rang d'homme cultivé français : ceci explique l'équilibre heureux et la maitrise précoce de ce jeune peintre.

Après un court passage à l'atelier Cormon, Jacques Mathey travailla en commun avec ses amis Lepape, Marty et Pierre Brissaud. Il exposa pour la première fois au Salon de la Société Nationale en 1912. Il fut nommé associé la même année et a été nommé sociétaire après le Salon de 1921, où il avait exposé quatre toiles prodigieuses de science et d'habileté souriante, Femme en rose, Aicha, Paravent et

Atelier.

Mathey a été entravé dans sa carrière par la maladie. Cependant, lorsque la guerre éclata, il tint à servir et s'engagea dans le service automobile ; il a servi assez longtemps en Champagne, à l'Etat-Major de la cinquième armée. Pendant toute la campagne, sauf quelques aquarelles lavées du fond de son auto, il ne put absolument rien faire.

Peintre de figure et de paysage, Mathey est un artiste à la fois solide, moderne et charmant. Si l'on cherche quelle influence il a pu subir, il avoue lui-même que les pompiers l'ennuient extrêmement et que les fauves ne lui donnent pas toujours des plaisirs complets.

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1.138.071 tonnes de lingots d'acier sorties des fours, contre 803.000 le mois précédent, et cela dans un mois qui est toujours un des plus mauvais pour la sidérurgie américaine.

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Les commandes sont nombreuses, mais peu importantes, certaines comportent un délai très court de livraison

signe que les stocks s'épuisent, et que l'acheteur sent le besoin de se couvrir. Le fermeté des prix vient confirmer la bonne tenue d'un marché trop étroit encore; tout récemment une firme dépendant de l'U. S. Steel Corporation augmentait de 1 à 3 dollars par tonne les prix des fils de fer, du fer à étirer et des pointes.

A quant l'événement politique ou économique, qui déclenchera un mouvement de sérieuse envergure, capable de se répercuter sur le vieux monde ?

Pour améliorer le rendement

des exploitations allemandes de potasse

La situation actuelle de l'industrie allemande de la potasse est aussi défavorable que possible. On produit trop et on ne vend pas. Le marché américain, largement ouvert auparavant aux exportations allemandes, a limité ses commandes, et la concurrence entre les sociétés alsaciennes et les sociétés allemandes s'y traduit par une course aux bas prix et par des offres-réclame ingénieuses pour stimuler les acheteurs restées jusqu'ici sans grand effet.

On songe donc, en Allemagne, à réorganiser complètement les conditions d'exploitation: c'est l'objet d'un projet dont s'occupe actuellement la commission économique du Reichstag.

L'expérience paraît en effet, avoir donné tort à la formule nouvelle de multiplication des exploitations qui est née de la guerre, et de la perte des gisements alsaciens. Les entreprises étaient en 1913 au nombre de 164, et la production atteignait 11 millions de quintaux métriques de potasse pure, on voyait le nombre des entreprises passer à 201 au 31 décembre 1920, bien que 17 alsaciennes soient retournées à la France, et la production tombée à 9 millions de quintaux.

D'où augmentation des frais géné raux, baisse du rendement, diminution des bénéfices et alourdissement corrélatif des prix de revient, au grand dommage de la vente; le marché extérieur absorbait en 1913 la moitié des ventes totales. La proportion tombait à 25 0/0 en 1920 et à 8 o/o seulement pour les cinq premiers mois de 1921.

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Cette leçon, d'autant plus dure que la plupart des grandes industries allemandes travaillent à plein, contribue à remettre en faveur le système d'avantguerre diminution du nombre des exploitations, arrêt du travail dans celles qui ne donnent pas de bénéfices bref, concentration de l'activité industrielle sur les mines qui rapportent, et abandon pur et simple des mines à rendement bas. Ici comme ailleurs, dans l'industrie du papier par exemple, c'est d'après les prix de revient des exploi tations les plus défavorisées que se fixent les prix de vente imposés par le Reich même aux mines les plus prospè res. On touche ici du doigt le vice de tous les comptoirs.de vente, où sont enrégimentées bon gré mal gré les entreprises qui exploitent à perte et celles à qui des conditions d'exploitation favorables permettraient des prix de vente abordables. On tue les meilleures pour faire vivre, et mal vivre les pires.

N'oublions pas que la question se pose également pour les mines de charbon en Angleterre ce sont les mines pauvres qui ont surtout bénéficié de la subvention de 10 millions de livres que le gouvernement anglais s'est décidé à accorder, pour terminer une grève de trois mois. Tous les contribuables, en vivre somme, payent pour les faire quand même.

Les prix du charbon

dans les différents pays

Une comparaison rapide entre les prix du charbon dans les grands pays producteurs indique immédiatement combien l'Angleterre est défavorisée par le maintien de prix de vente trop élevés : en mai 1921, le tout-venant valait, aux Etats-Unis, par tonne, à la mine, 9 à 11 shillings.

En France (Nord et Pas-de-Calais): 38 shillings.

En Belgique (à Mons): 39 shillings.
En Allemagne : 21 s. 6 d.

En Angleterre 40 s. à 42 shillings. La différence est plus sensible encore pour les cokes, qui valaient en mai 28 shillings la tonne en Allemagne et 60 à 65 shillings en Galles du Sud, le 30 juin.

Les prix moyens de charbon anglais exporté ont cependant baissé singulièrement depuis janvier : ils s'établis saient alors à 65 shillings la tonne, et sont tombés à 36 en août, contre 87 en août 1920. Peut-être faut-il voir, dans cette baisse encore insuffisante pour permettre aux exportateurs anglais la lutte contre la concurrence allemande et américaine, une des causes du rebondissement des exportations anglaises de charbon en août dernier : 3.103.000 tonnes contre 816.000 le mois précédent. Ce chiff re-record dépasse de 4 fois les chiffres de juillet, et de 60 olo ceux d'août 1920: il est le double du chiffre enregistré en mars, à la veille de la grande grève.

On notera que l'Angleterre a dû importer en juin, au troisième mois de grève, 1.300.000 tonnes de charbon, à des prix supérieurs de 100 0/0 aux

tait.

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La revanche actuelle fait honneur aux producteurs anglais, si elle signifie autre chose qu'un effort désespéré pour réparer les maux de la grève, et reconquérir une situation très compromise. ROBERT FABRE.

Une nouvelle violation

du traité de Versailles

Le 1er septembre, les Italiens ont conclu, avec les Allemands, un accord commercial destiné à étendre les relations d'affaires des deux peuples.

Les Allemands ont envoyé, en masse, leurs machines et leur outillage industriel au delà des Apennins.. En retour, et pour prix de leurs complaisances, les Italiens viennent d'obtenir de pouvoir introduire leurs vins en Allemagne. Ils sont les seuls au monde à jouir de ce privilège; depuis le 31 mai, en effet, l'importation des vins étrangers en Allemagne est demeurée strictement interdite. La France, productrice de vins, s'est trouvée spécialement lésée par cette mesure, mais l'Allemagne s'était jusqu'ici apparemment soumise à la lettre des clauses économiques en n'admettant pas de dérogations. Or, les négociations aujourd'hui en cours au siège de la Société pour le commerce des vins en Allemagne (Weinhandelsgesellschaft) société qui remplit les fonctions d'office du Commerce extérieur des vins, pour déterminer un contingent d'importation en faveur des crus italiens, et uniquement ceux-ci, impliquent une violation caractérisée de l'article 265 du traité de Paix qui interdit au Reich tout régime de faveur.

Le traité du 1er septembre ne saurait modifier la portée de l'article 265, l'Allemagne l'invoquera sans doute lorsque nous lui représenterons officiellement qu'elle a contrevenu aux clauses économiques de Versailles; mais rien ne saurait justifier qu'elle déchire par petits morceaux un chiffon de papier que ses délégués ont tout de même signé.

Enfin, le contingent consenti à la France fut écrit en marks, celui que l'Allemagne se propose d'octroyer aujourd'hui à l'Italie le sera en hectolitres. 14.000 hectolitres de vin rouge destiné au coupage, 4.000 hectolitres de vin de consommation, 2.000 hectolitres de vermouths, 7.000 hectolitres de vin de Marsala. Et ces 27.000 hectolitres ne représentent qu'un contingent provisoire qui devra être importé avant le 31 decembre prochain. Le contingent définitif sera fixé ultérieurement et viendra sans doute en sus de l'autre. Qu'il nous souvienne que la valeur du contingent que la France put introduire en Allemagne du 15 novembre 1920 au 31.mai 1921 avait été fixé par Berlin à 30 millions de marks.

CE QU'ON LIT

Six images, suite de poèmes de Guy LAVAUD, bois dessiné et gravés par Gabriel CHARLOPEAU.

G. Charlopeau, un des derniers venus dans la jeune gravure sur bois a illustré en planches vigoureuses et large

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M. Antoine ALBALAT énonce dans le Correspondant d'excellentes choses sur les Ravages du style philosophique. M. Bergson a écrit: « On peut dire que la philosophie française s'est toujours réglée sur le principe suivant: Il n'y a pas d'idée philosophique, si profonde ou si subtile, qui ne puisse et ne doive s'exprimer dans la langue de tout le monde. Les mots techniques ont cet avantage de résumer des groupes d'idées ; c'est une sorte de notation algébrique; il serait parfois bien long de les décomposer et de les analyser.

Il faudrait néanmoins ne les employer que lorsqu'ils sont vraiment commodes, et non point par habitude comme font trop de philosophes qui s'en sont créé un véritable langage auxiliaire, d'ailleurs affreux.

Dans le Mercure de France, une très curieuse étude de M. Georges MATISSE sur la Transformation de la Sociologie.

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LE 29 SEPTEMBRE. M. Lloyd George envoie un nouveau message à M. de Valera. Il répète qu'il ne peut reconnaître la « république irlandaise » mais les délégués sinn-feiners pourront être reçus a comme parlant au nom du peuple irlandais ». On espère que, cette fois, les Irlandais accepteront la conférence. M. Franklin-Bouillon est signalé à Angora, où il discute avec le gouvernement turc la question des prisonniers français. Communiqués de victoire des Grecs et des Turcs. Une grande bataille est engagée entre les Espagnols et les Riffains.

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LE 30 SEPTEMBRE. L'ancien ministre de la Guerre hongrois, Stéfan Friedrich, s'est installé en Hongrie occidentale dans le but d'empêcher, les armes à la main, la cession de cette province à l'Autriche. Il a proclamé le pays république indépendante ». Mort de M. Abel, ancien gouverneur

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général de l'Algérie. Le Reichstag ratifie le traité avec l'Amérique. La Société des Nations s'occupe des affaires de Russie: on cherche des moyens pratiques. M. de Valera écrit à M. Lloyd George que les Irlandais acceptent, sans condition, la conférence proposée.

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LE 1er OCTOBRE. A la Société des Nations, M. Noblemaire expose le point de vue français sur le désarmement nous sommes obligés de nous faire les gendarmes de l'Europe et de garder 200.000 hommes sous les armes : ce n'est pas notre faute, mais celle des traités. Manifestations réactionnai

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res et royalistes à Munich. Le général Ragueneau est nommé premier souschef d'état-major de l'armée, en remplacement du général Gassouin. On annonce que le maréchal Foch a soixante-dix ans. Sports : l'aviateur Kirsch, sur Nieuport, gagne la coupe Deutsch, avec 300 kilom. en 1 h. 4 m. Sadi-Lecointe a fait une chute sans gra

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LE 2 OCTOBRE. (Dimanche). Cérémonies patriotiques et sportives à Arras, Marmande, dans la Meuse, à Pontivy, Montligny, Saint-Souplet, etc. A Sainte-Hermine, en Vendée, inauguration du monument élevé à la gloire de Georges Clemenceau. Celui-ci assiste à la fête et prononce un grand discours, oùù il prêche l'union de tous les Français. A Paris, le général Pershing dépose sur le tombeau du Soldat incon nu la Médaille du Congrès. Imposante et émouvante cérémonie, accompagnée de discours et d'un grand défilé militaire. On annonce, en Angleterre, que la révolte s'aggrave aux Indes. LE 3 OCTOBRE. On annonce de Turquie que, à la suite de l'entrevue de M. Franklin-Bouillon avec Kemalpacha, les prisonniers français vont être tous libérés. On annonce le prochain mariage du général Pershing avec Mme W.-R. Vanderbilt. Grèves du Nord: il semble qu'une solution soit proche: le nombre des chômeurs a diminué, et, d'autre part, certains patrons se montrent prêts à renoncer momentanément à la diminution de salaires. Grave accident d'avion en Angleterre : le pilotes et les quatre passagers sont tués. Mort de Mgr Augouard, évêque et apôtre de la France au Congo.

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La Bourse

L'influence de la prochaine émission du Crédit National se fait de plus en plus sentir et les conditions si avantageuses de cette émission commencent à détourner du marché les capitaux disponibles. Déjà le taux de l'argent tend à se relever et, en liquidation de fin septembre, les capitaux de reports ont été recherchés de 4 3/4 à 5 0/0 au Parquet tandis qu'ils étaient payés 7 1/2 0/0 en Coulisse.

Les offres cependant rencontrent une bonne contrepartie et eu égard aux bas cours actuels, un nouveau mouvement de baisse apparaît comme improbable, d'autant plus que les indications qui parviennent de l'étranger et surtout de New-York font ressortir le réveil de Pindustrie.

Le marché des changes demeure aussi tendu à la suite des besoins provoqués par l'échéance de fin de mois qui était en même temps échéance de fin de trimestre. Les Rentes françaises sont toujours négligées et le 3 0/0 lui-même n'accuse que des variations insignifiantes. Le groupe de nos grandes banques demeure bien disposé, le gros succès de l'augmentation de capital de la Banque de Paris étant fort bien accueilli.

Les valeurs industrielles ont été généralement lourdes et les valeurs de produits chimiques ne peuvent conserver leur récente avance. Le Rio Tinto a fait exception et reprend aux environs de 1.500, les avis concernant la situation du marché du cuivre étant maintenant très optimistes. Les valeurs du sucre sont très irrégulières.

Au marché en Banque la faiblesse est la note dominante et la tension des changes n'a aucun effet. Le Mexican Eagle est offert sur le bruit que le conseil proposerait de payer le prochain coupon au moyen d'actions de préférence.

La De Beers est en recul tandis que les mines d'or sud-africaines sont discutées. Les valeurs de caoutchouc après avoir esquissé un mouvement de reprise redeviennent lourdes sur la crainte que de nouvelles liquidations sur le marché de la matière première ne soient inévitables. Les valeurs russes sont très tiraillées dans les deux sens et n'accusent pas de tendance définie. Seules les valeurs de cuivre sont bien tenues et des demandes suivies en Tharsis sont remarquées.

J. DESPRÉAUX.

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Mount Elliott

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216 + 24 350 + 40 1.820 + 135 236 + II 87 + 10 63 + 7

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390 58

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342

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Grosnyi Privil.

980

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Mexican Eagle ord..

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Compagnie Française du Kong Steaua Romana

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Sumatra Capit

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Informations Financières

Groupement des usines métallurgiques sinistrées L'émission de l'emprunt obligataire que l'on prévoyait pour le mois de novembre serait remise à une date plus éloignée.

Le change Roumain

Les pourparlers roumains relatifs à un emprunt de 40 millions de francs suisses sont terminés. Cet emprunt doit être employé au paiement de coupons urgents et surtout à la création d'un fonds pour l'amélioration du change. Les grandes banques roumaines ont d'ailleurs décidé la constitution d'un

syndicat qui collabore avec l'Etat pour obtenir une stabilisation relative du leu. La Banque Nationale de Roumanie patronne le syndicat. Au cas où l'une des banques membres du syndicat ne respecterait pas ses obligations, c'est à elle qu'il appartiendrait d'appliquer, le cas échéant, les sanctions prévues.

Un emprunt Portugais

Le gouvernement portugais chercherait à obtenir des ouvertures de crédits à Londres.

Le dividende de la Mexican Eagle D'après des informations de source autorisée, le bilan de l'exercice 1920-1921 est, à tout point de vue, aussi satisfaisant que celui de l'exercice précédent.

Le conseil d'administration n'a encore pris aucune décision en ce qui concerne le dividende, mais, par contre, la majorité des administrateurs est opposée au paiement de ce dividende en actions nouvelles, ordinaires ou privilégiées.

Groupement des Industriels Alsaciens SIÈGE SOCIAL: 63, AVENUE VICTOR-EMMANUEL-III, PARIS

Emprunt

d'un montant nominal maximum de 85 millions de francs divisé en 170.000 obligations 6 0/0 de 500 francs nominal nettes d'impôts présents et futurs

Ces obligations peuvent servir d'emploi aux fonds des incapables, des communes, des établissements publics et d'utilité publique et tous autres particuliers et collectivités autorisés ou obligés à convertir leurs capitaux en rentes sur l'Etat (lois des 31 juillet 1920 et 24 mars 1921).

L'intérêt annuel de 30 francs par titre est payable par coupons semestriels, les 1er mars et 1er septembre de chaque année; le premier coupon est à l'échéance du 1er mars 1922. Ces obligations sont remboursables au pair, en trente ans, par tirages au sort annuels. Le premier remboursement aura lieu le 1er septembre 1922.

A partir du 1er septembre 1926, le Groupement aura le 'droit d'accélérer les tirages ou de rembourser, à chaque échéance de coupons, tout ou partie des obligations.

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