là une simple indication au sujet de votre enquête, et je ici, les laboratoires aux installations luxueuses qu'on n'avais cité que les plus célèbres en France. Vous en con nous décrit en Allemagne et en Amérique... Mais cluez que, pour moi, il n'y a actuellement que trois grands hommes dans le spiritisme : c'est outrepasser ma pensée qui, j'éprouve pourtant de la fierté en même temps à me dire peut-être, fut trop concise : je n'ai pas la prétention de décer que je suis devant un savant de France, parce que ner des prix. Voici, en France (sans parler de l'étranger), les j'évoque aussi, par contraste, les belles paroles de cet noms les plus marquants du spiritisme : Léon Denis, Alfred autre savant de chez nous, Pierre Termier : Bénézech, le pasteur Wiétrich, Cornillier, Chevreuil, Dar- « Le vrai savant est désintéressé ; il n'a que du dédain get, etc. Parmi les morts, le spiritisme peut s'enorgueillir pour la richesse ; il tient même que la richesse est im ; des plus grands noms : DHyslop, Dr Hodgson, Myers, Stain- portune ; il a, tout au fond, inconsciemment le plus sou: ton Moses, Ar-R. Wallace, William Crookes, Aksakof, Lom vent, « l'amour d'être pauvre », chanté par ce grand broso, Sidgwick, Dr Gibier, Crawford, etc. ; j'en oublie et pauvre qu'était Verlaine. Sans doute, il n'est pas imposbeaucoup! Excusez, mon cher confrère, cette lettre, etc. sible qu'un homme riche soit savant ; mais l'incompatiLOUIS LORMEJ. bilité est absolue entre la science et la soif des richesses. On a vu des esprits lumineux choir dans les ténèbres, C'est avec le plus grand plaisir que j'ai reproduit la plus vulgaire, car tout homme est faillible, hélas ! ' des savants presque sublimes sombrer dans la cupidité cette lettre qui nous montre le très légitime désir qu'avait Mais, instantanément, ces esprits ont paru s'éteindre. Et M. Lormel de ne pas paraître, par suite d'un malentendu, les plus grandes découvertes scientifiques, celles qui ont ignorer ses maîtres et ses collaborateurs. paru changer la face du monde, ont été faites sous de J'ajoute que je voudrais bien, si c'est possible, ne plus avoir à publier de ces énumérations de noms, la ques; splendeur, à la lumière souvent fumeuse et vacillante modestes toits, dans des chambres dénuées de toute , tion des personnes étant ici sans importance. M. Gabriel Delanne cite des noms, M. Louis Lormel en cite d'au d'une lampe d'artisan ou d'écolier. » N'ai-je pas, devant moi, le commentaire vivant de ces tres, un troisième voudra en apporter d'autres encore : hautes pensées ?... Que conclure !... Mais toutes ces images se sont succédées dans mon esprit comme dans un éclair... Déjà, je suis assis en face de l'illustre maître. J'écoute, Je n'ai plus qu'à enregistrer VI ses paroles. Les voici maintenant, reproduites mot pour mot (1): « Je dois vous dire tout d'abord que je me suis sou vent intéressé à ces questions et que je m'en suis même un peu en dehors du plan général de cette étude Quel beaucoup occupé autrefois, lorsque j'étais jeune. Quand quels lecteurs me ramènent et j'y reviens bier volon on est jeune, on a le temps ... Je crois qu'il y a en nous, dans notre organisme, des régions assez peu connues : ce sont celles de notre sysmétapsychistes nous ont dit. Et les noms de Mme tème nerveux. Je vais pour vous expliquer ce que je Curie et de Charles Richet, j'ai pu le voir par les articles veux dire, vous raconter une expérience : c'est peut-être consacrés à notre enquête, sont ceux qui ont le plus celle qui m'a le plus frappé parmi les innombrables du public. expériences auxquelles j'ai assisté. Dans les environs de voici un autre nom, qui est le seul peut-être qui 1880, - j'avais trente-cinq ans et j'avais suivi les études , pouvait venir maintenant ici prendre place : Branly. de Charcot à la Salpêtrière, un dimanche matin, à Nous allons atteindre, avec lui, au point culminant l'hôpital de la Charité, le docteur Luys vint faire une de ces recherches. conférence sur les phénomènes nerveux ; Luys était alors, avec Charcot, le grand maître des maladies nerM. LE PROFESSEUR BRANLY veuses. Il avait amené avec lui une petite ouvrière, dénuée de toute instruction. Il l'endormit, il la fit monter sur l'estrade, et il annonça qu'elle allait faire la conféMe voilà donc, par ce clair après-midi de septembre, rence à sa place. Alors, la petite ouvrière se mit à nous dans le laboratoire de la rue de Vaugirard, devant le grand Branly, devant le modeste Branly, devant le répéter, mot à mot, une fort belle causerie que le doc teur Luys avait faite précédemment, non seulement en pauvre Branly. Quels mots trouverai-je pour décrire l'impression profonde qui m'étreint ? j'évoque malgré employant un langage scientifique impeccable, mais en core en empruntant la voix et les gestes de l'illustre moi,.tandis que la simplicité, que la bonté de l'accueil fait à l'importun me remuent si intensément, et que j'ex- professeur, en mettant de l'énergie dans les passages où il en avait mis, en réalisant en un mot une imitation parpose ma requête avec beaucoup de timidité, j'évoque faite de son modèle, sur une question dont, bien entendu, elle ne connaissait pas le premier mot. (1) Toujours des lettres injurieuses, de spirites toujours. Qu'y a-t-il à conclure de ce genre d'expériences ? D'une lettre-datée de Casablanca : Qu'il y a, dans notre cerveau, plusieurs régions nerveu( ...Où le parti pris se constate sans réplique possible, ses : certaines sont en fonction constamment, pour les c'est quand on vous voit chercher du renfort chez le P. Mai- actes ordinaires de la vie, d'autres n'agissent que dans nage... 'Spirites ! Ils sont encore nombreux ceux qui, l'étant, certaines circonstances et parfois sans que nous en ayons n'osent l'avouer de peur d'être taxés de folie : Il peut y avoir la moindre connaissance. Cela paraît être d'accord avec de nombreux déséquilibrés parmi eux, mais on peut certifier d'autres expériences comme celles d'Azam, de Borque, parmi ces croyants, il n'y en aura pas des millions qui iront jusqu'à croire que le Bon Dieu descendra en eux sous deaux, qui avait eu l'occasion de faire l'étude du phéforme de pain à cacheter ! » nomène de la double personnalité. Il s'agit d'un phénoVoilà la note. mène qui existe, bien qu'il soit rare. Azam a suivi longIl est vrai que ce même correspondant ajoute : « Je vous crie bravo ! Faites comme le nègre, continuez, vous serez un (1) Cette petite remarque est à l'adresse de la Revie Spides plus grands propagateurs du spiritisme L. Continuez, rite qui, s'appuyant sur la protestation de Flammarion que Monsieur, et vous pourrez vous flatter d'avoir, sans de vou j'ai publiée le 10 septembre, écrit tranquillement que je loir, fait évoluer vos contemporains. >> ir dénature la pensée des éminentes personnes » que j'interAlors, tout va bien.. roge. : temps un sujet qui avait une existence absolument dou- de cent ans ! Est-ce qu'il y a à chercher une explication ble, vivant un certain temps avec une certaine personna- scientifique de tels racontars ? Ou alors il s'occupe de lité, en prenant ensuite une autre, puis reprenant la pre- savoir comment une mère, inquiète de son fils, a cru mière, et ainsi de suite, sans aucune supercherie possible. avoir, à l'instant de sa mort, une apparition, etc. Il est Oui, nous avons, dans notre cerveau, différentes régions bien simple qu'une mère ait des inquiétudes et des presde centres nerveux, dont certaines peuvent, à notre insu, sentiments au sujet de son enfant, une épouse au sujet soit nous rendre service, soit fonctionner à notre détri- de son mari. Toutes ces histoires, toujours les mêmes, ment. Et quand on parle de « forces psychiques », je manquent absolument d'un contrôle qui, d'abord, les pense que c'est cela qu'on a en vue. authentifie. Particulièrement, il faudrait que les dates fussent rigoureusement vérifiées, ce qui est presque touCependant, dans des phénomènes comme ceux dont jours impossible d'ailleurs, puisque les remarques sont faije viens de vous parler, sommes-nous seuls en cause ? tes après coup. Pour ma part, je vous le déclare, je n'ai pas Je veux dire par là : Y a-t-il, en dehors de nous, en connaissance d'un seul récit de ce genre où il y ait l'indehors des forces psychiques provenant de nous-mêmes, dication d'un contrôle suffisant. des forces d'origine inconnue ? Pourtant, mon cher maître, il semble bien quc la Cela, c'est possible. télépathie... Il ne s'agit pas du tout ici de spiritisme, entendons- - Quoique personnellement je n'aie aucune connaisnous bien. Le spiritisme est une théorie, qui n'a rien à sance d'un seul fait prouvé de télépathie, je ne nie pas faire dans ces questions. J'ai assisté à un grand nom- la télépathie. Mais qu'est-ce que c'est ? bre de séances où l'on prétendait démontrer qu'on faisait Mais il peut se faire, sans doute, qu'une onde... intervenir des Esprits : elles étaient toujours conduites Une onde ?... Il n'est pas impossible qu'il y ait, d'une manière trop peu scientifique ; les conversations dans la nature, à côté de l'agent électricité, un autre étaient quelquefois insignifiantes et ternes, le plus souvent agent, d'autres agents que nous ne connaissons pas ; il déraisonnables (1). Ce sont là de pures plaisanteries, n'est pas impossible qu'il y ait aussi, en cas d'ondulation et il ne s'agit pas du tout de cela. A ce point de vue, dans l'éther, des ondulations qui se contrarient. Mais il j'ai lu, dans votre interview du docteur Richet, des faut faire bien attention à présent lorsqu'on parle d'onchoses fort sensées. Mais si l'on nous dit qu'il est dulaiion. Car la théorie de l'ondulation n'est qu'une possible qu'il existe, dans la nature, à côté et autour théorie; et voici qu'on voit précisément reparaître la de nous, d'autres êtres que nous ne voyons pas, dont viei'le hypothèse de l'émission, qui semblait oubliée !... nous ne pouvons nous faire pour nous-mêmes aucune Non, non, nous ne savons pas tout, nous ne savons pas description, mais qui peuvent agir cependant, parfois, grand chose !... d'une manière perceptible pour nous, il n'y a rien à Mais revenons aux phénomènes psychiques. répondre. Nous ne savons pas tout, n'est-ce pas ? L'année dernière, il y a juste un an, un grand ma Mais j'ajoute pourtant qu'il me semble que, si de tels gazine français publiait une photographie sur laquelle êtres existaient, nous devrions avoir tous l'occasion d'en on pouvait me voir assistant à une lévitation de table avoir quelquefois la sensation. Or, il n'y a qu'un nom- avec Eusapia Paladino. Il y avait là, avec moi, tenez, bre réellement infime de nos semblables qui paraissent voici cette photographie, voici cette photographie, - Debienne, un assistant de avoir un certain pouvoir de provoquer leurs manifesta- Mme Curie, un vrai savant, MM. T chorowicz et Serge tions et, presque toujours, il semble aussi qu'ils pour- Yourievitch. Quand on m'a posé, à ce sujet, la question : raient avoir quelque intérêt à montrer ce pouvoir. Avez-vous été témoin de manifestations psychiques tel Ici, mon cher Maître, je me permettrai de vous les que soulèvements d'objets pesants ? j'ai répondu, et opposer, au nom des absents, au nom de ceux qui croient je réponds de nouveau : à ces forces extérieures, et même, par conséquent, au « J'ai vu ou j'ai cru voir ; on peut se faire illusion sur nom des spirites, une petite objection. Il arrive parfai-des phénomènes qu'on ne sait pas reproduire dans des tement, disent-ils, que des êtres simples et ignorants, circonstances identiques. » n'ayant absolument aucune connaissance de ces choses, C'est qu'en effet tout est là. Ces phénomènes ne sont, aient tout à coup, quelquefois mêine sans y rien com- pour le moment, nullement du domaine scientifique. Deprendre, une « belle manifestation » c'est ainsi qu'ils mandez-donc à Debienne si les expériences avec Eusapia l'appellent des entités extérieures. ont été menées avec une méthode scientifique ? AucuDans ce cas, alors, ce qui manque, c'est le contrôle. nement ; ce fut impossible !... Il y a bien eu là aussi, On raconte que. On rapporte que... Mme X... dit ou parfois, d'Arsonval : mais il a été obligé de ne s'en écrit qu'elle a vu... Et puis ? Il y a tellement d'exem- occuper qu'avec beaucoup d'indulgence scientifique. On ples de cela que je ne saurais lesquels vous citer. Tenez, me cite bien, moi aussi, parbleu, comme ayant constaté récemment, M. Mainage, combattant les dogmes spirites, les faits ; et on reproduit la photographie ! En réalité, s'efforçait de chercher des explications à des faits qu'il je n'ai rien constaté (1). accepte comme vrais, par exemple l'histoire de ce marin Tenez, un soir, la séance avec Eusapia étant terminée, qui trouve dans sa cabine un fantôme écrivant sur une nous causions avec celle-ci lorsque un verre, qui se ardoise (2). Cette histoire, constamment reproduite, date trouvait à une petite distance de nous, se brisa. Je vis bien les débris du verre. Je demandai à Eusapia de refaire immédiatement cette expérience : elle n'a (1) C'est, sous une autre forme, et aussi avec une tout autre jamais voulu. C'était toujours ainsi ! -- Or, il faudrait valeur (mais je ne peux m'empêcher de faire ce rapprochement) justement produire, pour bien l'observer, le phénomène l'argument d'un de mes lecteurs, qui m'écrit : « Demandez qu'on attend, exactement, et non pas un autre qui, fordonc aux spirites pourquoi les esprits de Victor Hugo, de Musset, de Leconte de Lisle, de Lamartine, qui se sont « ma cément, nous surprend et qu'on ne peut observer. Il faunifestés », n'ont écrit que des vers de mirliton », et à qui j'ai répondu d'ailleurs : « Soyez tranquille, 'le spiritisme explique plus là ; l'ardoise porte ces mots « Gouvernez au nordcela très bien. » ouest. » L'écriture n'a rien de celles des passagers du navire. (2) En 1828, Robert Bruce, marin, navigue dans les para On se porte dans la direction indiquée ; on découvre un vaisges We Terre-Neuve. Il interpelle son capitaine, qu'il croit seau pris dans les glaces et à demi brisé. Parmi les hommes de l'équipage, Bruce reconnaît le mystérieux visiteur, dont être dans une cabine voisine de la sienne. En effet, un homme l'écriture est identique à l'écriture de l'ardoise. est là, mais, en s'approchant, Bruce s'aperçoit que cet homme est un personnage absolument inconnu, occupé à écrise our (1) Notons que voilà, en des termes un peu différents, la une ardoise. Le capitaine, averti, descend. L'inconnu n'est même réponse que celle de Mme Curie. S le ole 21, de drait prendre une expérience, n'importe laquelle, mais tes me demande d'aller chez lui, où il aurait réalisé des une seule, et puis chercher à la reproduire deux fois, expériences extraordinaires avec plusieurs mediums. Je dix fois, vingt fóis ; c'est ainsi que nous faisons, nous lui ai toujours répondu : « Faites-moi d'abord, sur une autres. Je ne prétends pas qu'il faille réussir tout de seule de ces expériences, un rapport clair, scientifique, suite : on patiente, on contrôle avec une attention pro avec croquis, qui me permette de juger de la méthode : fonde et soutenue, sans distraction d'aucune sorte, on je pourrai alors, ensuite, aller observer en toute consaisit un tout petit indice qui met sur la voie, et on naissance de cause. » Je ne l'ai pas encore obtenu. arrive enfin. Je ne nie pas : mais j'attends des preuves. Les expériences psychiques ont toujours été faites, Je n'ai donc, pour nous résumer, sur cette expérimenau contraire, avec le plus grand désordre. Il est venu tation métapsychique, aucune certitude scientifique, ni et il vient ici, chez moi, des quantités de gens qui m'ap- même aucune conviction personnelle. » portent des photographies de phénomènes. Je les regarde attentivement et je réponds : « Choisissez une (A suivre.) PAUL HEUZÉ. seule de ces photographies, à votre idée ; bien ; maintenant reproduisez, dans le délai que vous voudres, ce même phénomène » : pas un seul n'en est capable. J'ai Armée & Marine fait cette même réponse, réceniment, à un homme distingué qui fait de fameuses photographies de fluides (dues probablement, d'ailleurs, ainsi que l'a démontré Les retraites des officiers en Allemagne Guébhard, aux mouvements des liquides dans les cuvettes) -- : même impossibilité. L'Allemagne républicaine est pleine de sollicitude Oh ! certes, ils parlent tous d' « appareils scientifi pour les anciens officiers de l'armée impériale. Elle leur ques », de travaux « de laboratoire ». Mais, quand il y fait dans leur retraite une situation très enviable qui a, en effet des appareils, ceux-ci sont, ou de constitu leur permet de vivre largement. tion déplorable, ou en mauvais état ; même les balances Une loi récente du.4 août 1921, mise en vigueur à la sont des balances- quelconques mal équilibrées. Je me date du 1er janvier 1921, mérite d'être connue en France. rappelle les visites, ici, de l'excellent Baraduc, avec son Elle montre que l'Allemagne, si peu empressée à exécu-célèbre biomètre. Pendant des semaines, il vint, le ter les clauses du traité de Versailles concernant les dimanche matin, accompagné de ses sujets. Je remar réparations, sạit trouver de l'argent quand il s'agit de quai immédiatement que lorsque lui ou un sujet récompenser les officiers de la grande guerre. approchait la main de l'appareil pour faire dévier l'ai- L'exposé des motifs de cette dernière loi contient cette guille, en même temps il penchait la tête pour regar- phrase : « La petite armée laissée à l'empire allemand der le chiffre marqué. Je crus voir que c'était la cha- a un besoin tout particulier d'un cadre d'officiers leur de la tête qui agissait surtout. J'imposai donc un jeunes. » dispositif permettant de lire les chiffres au moyen Le moyen employé pour obtenir ce cadre jeune cond'une lunette placée à cinquante centimètres : il ne se siste à ouvrir, de bonne heure et très largement, la porte produisit plus rien. Je finis par dire à Barzduc : « Que de sortie aux. officiers qui consentent à quitter l'armée. voulez-vous, l'atmosphère est mauvaise ici ; peut-être C'est pour la loi militaire a fixé le moment où Mais si au bout de çes 25 ans, il est pénible de renJe ne vous dirai rien des expériences de l'Institut voyer d'office les officiers, ce qui risquerait d'avoir des métapsychique, sinon qu'elles paraissent dénuées de effets fâcheux sur le recrutement, il faut leur offrir des méthode scientifique. Notez bien que je ne nie pas la compensations telles qu'ils n'hésitent pas à profiter de possibilité de ces phénomènes. Il serait intéressant qu'ils l'autorisation qui leur est donnée de prendre leur retraite. fussent réels. Je n'ai toujours demandé qu'à croire ... Par suite, il ne s'agit pas, à proprement parler d'une Mais je demande quelques preuves : les expérimenta- retraite à instituer, mais d'un ensemble d'avantages à teurs n'ont jamais pui en donner quand il y avait un véri- offrir aux officiers pour qu'une majorité d'entre eux table contrôle. s'éliminent d'eux-mêmes, alors qu'ils sont en pleine force Vous me parliez tout à l'heure du Congrès de Copen- physique et intellectuelle. hague. Que valent ses if firmations ? Ce que valent (je Le problème à résoudre n'est donc plus du tout le me place toujours, bien catendu, dans le domaine de la même pour l'officier et le fonctionnaire : : science) celles de chacun de ses membres. Or, quand ces messieurs reçoivent un défi -- et ils La carrière de l'officier, dit l'exposé des motifs, est toute en reçoivent -- alors ils 1:ondent que la personne qui différente de celle du fonctionnaire. A l'inverse de ce qui se leur porte ce défi ou bien n'est pas intéressante, ou bien passe pour ce dernier, qui reste en fonction jusqu'aux dermême est méprisable . C'est là un raisonnement anti nières années de sa vie, l'officier doit, en grande majorité, scientifique au plus haut point, car précisément, c'est abandonner la carrière militaire de très bonne heure... Déjà cette personne-là qui est intéressante. Si Lénine m'ap le. relevé, fait en 1905, des officiers ou fonctionnaires partis en retraite au cours des années 1901 à 1903, montrait que le portait une preuve scientifique de quelque chose, je nombre de ceux d'entre eux qui avaient atteint 55 ans. était : serais bien obligé de l'accepter, et même de le řemercier. En matière de science, il ne s'agit pas du tout de la Pour les officiers de..... 14 0/ moralité de celui qui apporte la pre ve : il s'agit de la Pour les fonctionnaires des administrations de.. 71 0/0 86 olo Pour -les officiers de Lolo En lui donnant naturelleinent les vrais moyens de le Pour les fonctionnaires des administrations de.. -41,7 ola faire ! Pour les fonctionnaires de la justice de..... 72,11 olo Par exemple, voilà bien des fois qu'un de ceux qui fuurlir.nt avec le plus d'ardeur ces questions troublan- Il a donc paru aux Allemands impossible d'assimiler ; Gon: s teb du, e Х ans. la retraite de l'officier à celle du fonctionnaire. Non seu- Le montant de cette dotation est égal à huit fois la lement celui-ci aurait eu l'avantage de jouir plus long- demi-annuité de la pension jusqu'au maximum, pour temps du traitement d'activité, mais le nombre plus cette demi-annuité, de 6.000 marks. Ainsi un officier grand de ses annuités lui aurait donné, le moment voulu, se retire avec une pension de 8.000 marks. Sa dotation une plus forte retraite. sera de 4.000 marks multiplié par 8, soit 32.000 marks. C'est autre chose qu'il fallait faire et voici quelles comme contre-partie le pensionné ne perçoit sa resont les dispositions essentielles de la nouvelle loi des traite complète qu'au bout de 19 ans. Jusqu'à la 10° retraites du 4 août 1921. année inclus, il n'en perçoit que la moitié. Cette dotation n'est accordée que sous certaines conditions. En principe, l'officier ne doit pas avoir plus de 55 La base des avantages accordés à l'officier qui met fin à sa carrière militaire, est constituée par une rente via gère ou une indemnité temporaire de transition, sui Il faut qu'il y ait quelque garantie que ce capital vant son ancienneté. Et puisque en principe l'officier sera utilement employé. quitte l'armée de bonne heure, il ne peut s'être acquis des Si dans un délai fixé par le ministre, le capital n'avait droits à une retraite très élevée. Il peut, encore d'autre pas reçu un emploi conforme à la loi, le bénéficiaire part, exercer à son profit et au bénéfice même de la col- pourrait être mis en demeure de le rembourser suivant certaines modalités. Le remboursement effectué, le penlectivité, une activité à peine diminuée. sionné recommence à percevoir sa retraite complète. L'Etat offre donc aux intéressés : Enfin les officiers qui ont fait preuve de qualités 1° Soit une sorte de dotation, la « Kapitalabfindung, spéciales dans la prise en valeurs des terres peuvent constituée avec une partie de sa retraite. Cette combi obtenir de l'Etat 'un cautionnement dont le montant naison a l'avantage de mettre immédiatement à la dis pourra' s'élever jusqu'au double de leurs moyens proposition de l'officier un petit capital destiné à faire de lui un terrien. C'est de la part de l'Etat, la culture du pres (fortune personnelle et dotation). Les officiers jusqu'au grade de colonel, ou jouissant hobereau du traitement afférent à ce grade, s'ils ne reçoivent pas 2° Soit le « Zivildientschein », titre qui permettra à. la dotation obtiennent sur demande un titre spécial porl'intéressé de postuler une situation civile dans laquelle tant le nom de « zivildientschein ». l'officier retrouvera 'son traitement d'activité et pourra s'acquérir des droits à une meilleure retraite. Ce titre ne donne pas nécessairement droit à une si tuation civile. Mais toutes les fonctions rétribuées en Tout officier quittant l'armée après 10 ans de service a droit à une pension viagère de retraite. Pendant 4 ans, tout ou en partie par le Reich, les Etats ou les comil a droit, pendant un an seulement, à une indemnité munes sont ouvertes à ceux qui le possèdent, dans la temporaire de transition. Après 8 ans, cette indemnité seule mesure des principes généraux d'admission à ces fonctions. lui est payée pendant 2 ans. Le montant de la retraite à 10 ans est fixé aux 35/100 « L'accès des officiers aux situations civiles, dit l'ar ticle 62 de la loi doit être facilité dans toute la mesure du traitement d'activité (comprenant le traitement de base, l'indemnité locale, et toutes les autres indemnités possible. Les mesures nécessaires sont prises par le miindiquées par le budget comme entrant dans le calcul nistre du travail, d'accord avec le ministre de la Reichsde la retraite). wehr, après assentiment du Reichsrat, et d'un comité La retraite s'accroît des 2/100 du dernier traitement permanent composé de 28 membres du Reichstag. » d'activité par nouvelle année de service, sans pouvoir Cette attribution de situations civiles aux officiers dépasser les 75/100 de ce traitement. Cet accroissement constitue une économie pour l'Etat car le total du traiannuel n'est plus que de 1/100 après la 25° année pour tement civil (non compris les frais de représentation qui les grades au-dessus de colonel. peuvent lui être joints) et de la retraite ne peut dépasser le dernier traitement d'activité du retraité. A cette retraite s'ajoutent : Une indemnité de déménagement ; Au cas où le traitement civil ouvre lui-même des droits Les mêmes indemnités pour charges de famille que à une retraite, la retraite finale est calculée d'après les pendant l'activité (40 à 60 marks suivant l'âge, par mois règles qui régissent les retraites civiles, sur l'ensemble et par enfant, l'indemnité de 60 marks étant payée jus des annuités, tant civiles que militaires, réalisées par qu'à vingt et un ans); l'intéressé et en prenant pour base son dernier traite ment d'activité. Des indemnités pour cherté de vie (s'élevant en principe à la moitié de celles d'activité, qu'elles peuvent atteindre dans certains cas). La retraite et toutes les indemnités sont payées par En résumé les Allemands sulent donner à leur armée mois, jusqu'au mois inclus du décès. Une indemnité d'un petite de par la volonté de l'Entente la yaleur trimestre complet est de plus payée aux ayants-droit. maxima qu'elle peut atteindre. Les veuves et orphelins des militaires inorts au service ou en retraite ont droit aux même avantages que Un des moyens consiste à avoir un cadre d'officiers jeune et recruté dans une élite. les veuves et orphelins de tous les fonctionnaires. Sur Pour attirer dans ce cadre les meilleurs éléments, il leur demande, ils ont également droit à une « dotation » d'après les principes indiqués ci-dessous. a fallu lui consentir des avantages matériels et moraux. cela Sur leur demande, les officiers qui ont droit à une que nous voyons V. Seeckt et, à sa suite, Gessler s'efforcer de rendre peu à peu à l'officier et retraite reçoivent immédiatement une dotation, c'est à l'armée en général leur ancienne place dans la nation. à-dire un capital qui doit être obligatoirement employé C'est pour cela que la loi des soldes a donné aux à l'un des objets suivants : officiers les avantages matériels tels que les généraux 1° Acquisition d'une propriété foncière ; viennent dans l'échelle des traitements immédiatement 2° Amélioration ou équipement d'une propriété appar- | après les ministres, le général de division au même échetenant déjà à l'officier ; lon que les ambassadeurs. 30 Participation à une entreprise de mise en valeur de terrains Clandes, marécages, etc...) Commandant PAUL CASSOU. or octobre 1921 L'OPINION 379 Ea Vie Economique cursales à Luxembourg; mais surtout des sociétés luxembourgeoises se constituent, qui ne sont que des socié: tés. allemandes camouflées. C'est le. Comptoir des fers. Le camouflage des capitaux allemands et métaux, dont 5.860 actions sur 6.000 représentant un Les. Allemands, qui n'ont en général qu'une notion capital de 3 millions sont entre les mains d'un Allemand, très - vague de la probité et de la franchise, sont passés gérant de la Société Sichel and co de Mayence, mais maîtres dans l'art du camouflage. Ils l'ont prouvé au dont un seul administrateur sur six est allemand. C'est la Quincaillerie d'Esch, dont 2.940 actions sur 3.000 cours de la guerre, fût-ce au mépris des principes les plus élémentaires d'humanité et de droit des gens : les appartiennent au gérant sus-désigné de la Société Sichel anciens combattants ne le savent que trop. Mais ce ne de Mayence, mais dont un seul administrateur sur trois fut là une révélation que pour ceux qui, béatement, est allemand. C'est la Soclair, dont le tiers des actions avaient fermé les yeux à la réalité et systématiquement zig. Et voici qui est encore mieux : la Cimac (Société a a été souscrit par la Thuringe. Gasgesellschaft de Leipvoulu ignorer, avant la guerre, l'invasion économique allemande. Car, le camouflage, l'Allemagne l'avait pra anonyme des matériaux de construction) a été fondée tiqué bien avant la guerre et pendant la paix ; M. Léon au capital de 2 millions ; sur 4.000 actions, 2.800 ont été Daudet l'a assez montré. Camouflage des individus, souscrites par le prête-nom, de nationalité allemande, d'abord : n'était-il pas d'usage courant, pour les Alle d'un groupe allemand, 500 par un banquier de Dusselmands; de se faire passer pour Suisses, Hollandais, Po dorf, 30 par des Français, 370 par des Luxembourgeois; lonais, et surtout Alsaciens ? Camouflage des capitaux, et pour se mieux camoufler, cette société a choisi comme ensuite : en France, particulièrement, combien de sociétés président de son conseil d'administration, un Luxemde commerce, apparemment françaises parce que consti bourgeois, à qui le gouvernement français a, en 1919, tuées sur notre territoire, étaient en réalité entre les conféré la rosette d'officier de la Légion d'honneur pour services rendus à la France durant la guerre ! mains, de nos ennemis ! On s'en est aperçu quand le gouvernement français a prescrit le séquestre des biens Ces faits sont graves ; d'autres suivront sans doute. et intérêts allemands. Le danger est apparu alors dans Que faut-il en conclure ? Ils prouvent d'abord que la toute sa brutalité ; danger d'autant plus grand que « pauvre » Allemagne n'est pas dans un état de détresse beaucoup de ces entreprises, soi-disant françaises, cons qui doive arracher les pleurs des personnes trop sensibles : elle a encore des capitaux à exporter pour les faire fructifier. Il faut en conclure ensuite qu'en choi. en vue ( In vaste réseau d'espionnage patiemment tissé sissant le Luxembourg pour s'y installer en maître, s'il Il ne faut pas se faire d'illusion : la guerre n'a nulle le peut, le capitalisme allemand a d'autres visées que ment modifié la mentalité germanique, et, si l'on n'y d'exploiter ce petit pays : le Luxembourg est une trouée prend garde, les Allemands ne tarderont pas, avec leur économique vers la France ; les sociétés alleinandes ténacité habituelle, à chercher par tous les moyens à camouflées qui s'y établissent sont une avant-garde, inonder la France de leurs capitaux, en les camouflant: dont l'objectif sera d'inonder la France de produits gerIls y seront d'autant plus portés que, depuis l'annula maniques, en profitant sans doute des avantages éconotion du traité de Francfort, les sociétés anonymes alle- miques que la France pourra être amenée, depuis l'union mandes ne peuvent plus, sans l'autorisation du gou- douanière belgo-luxembourgeoise, à consentir au Grandvernement français, faire le commerce en France et y Duché. Ensin et avant tout, les faits que j'ai tenu à rapinstaller des succursales. Je n'en veux pour preuve que porter ici doivent être un avertissement pour le Parlecertains faits, que je voudrais signaler et qui, depuis ment et gouvernement français. Tôt ou tard, les capiquelques mois, se passent dans un pays voisin, dans le taux allemands cherchent à s'introduire sur notre terLuxembourg. Ce petit pays qui, ainsi que le montrait ritoire. Les laissera-t-on faire, comme avant 1914 ? Cerrécemment M. Tony Pemmers (1), a su, au lendemain tes, l'espionnage allemand n'a pas réussi à arrêter notre de l'armistice, secouer le joug économique allemand, mobilisation ; mais il serait peut-être criminel de jouer est en train de subir une vigoureuse offensive des capi- une seconde fois avec le feu. taux d'outre-Rhin. Non seulement certaines grandes fir- Quand le Parlement se décidera-t-il à prendre les mes allemandes, telles que l'Allgemeine Electicitæt Ge- mesures nécessaires, urgentes même, en vue de préverr sellschaft (A. E. G.), établissent ouvertement des suc- une nouvelle invasion de la France par le capitalisme allemand ? (1) Voir l'Opinion du 13 août. MARCEL NAST. la guerre. D'une guerre à l'autre guerre XV main, demain, quand ce serait leur tour de revoir après LA TORCHE RENVERSÉE trois ans leur fils qu'ils avaient cru mort et qui était ressuscité. Ils ne pouvaient pas renoncer le privilège (Suite.) Cependant ils supportaient cela. Ils n'en ressentaient de leur intelligence trop supérieure, et ils continuaient de le Viable, rançon de leur sensibilité trop cultivée, pas une souffrance trop aiguë. Ils n'en concevaient à s'efforcer de deviner ce qu'ils éprouveraient en requ'une sorte de pessimisme vague, de mépris diffus, voyant Rex; d'imaginer la scène: sans objet déterminé. Seulement, - chaque fois qu'ils Voici pourtant qu'il leur arrivait quelque chose d'inesyoyaient , dans la rue, un groupe, un soldat français péré. Par l'effet même du surmenage, une douceur lasse jeune, et qui se trainait, entouré des siens, ils faisaient descendait en leur ceur, et à mesure moment sans se le dire, chacun à part, l'essai de ce que vra:- redoutable approchait, ils le redoutaient moins. Ils semblablement, ils éprouveraient eux-mêmes, après-de- | n'étaient plus capables d'éprouver une de ces émotions que le |